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1.Soins infirmiers: respirer .pdf
Summary
# Observation et évaluation de la fonction respiratoire
Cette section détaille les éléments essentiels à observer et évaluer concernant la fonction respiratoire d'un patient, en abordant les facteurs influençant la respiration, la méthode d'observation, les paramètres clés à mesurer et les anomalies pathologiques associées [16](#page=16).
### 1.1 Facteurs influençant la satisfaction du besoin de respirer
Plusieurs facteurs peuvent affecter la capacité d'une personne à respirer normalement et à satisfaire ce besoin vital [18](#page=18).
* **Facteurs biologiques:**
* Âge [18](#page=18).
* Constitution et capacités physiques [18](#page=18).
* Posture [18](#page=18).
* Hydratation et alimentation [18](#page=18).
* Sommeil [18](#page=18).
* Intégrité des voies respiratoires [18](#page=18).
* Émotions [18](#page=18) [2](#page=2).
* Digestion [2](#page=2).
* **Facteurs psychologiques:**
* Émotions [18](#page=18).
* Valeurs accordées aux activités physiques [18](#page=18).
* Stress [2](#page=2).
* **Facteurs environnementaux:**
* Air ambiant (pollution atmosphérique, pollens, poussières, CO) [18](#page=18).
* Climat [18](#page=18).
* Tabagisme [18](#page=18).
* Altitude [18](#page=18) [2](#page=2).
* Température ambiante [2](#page=2).
* **Facteurs sociologiques:**
* Logement [18](#page=18).
* Milieu de travail [18](#page=18).
* **Maladies:**
* Maladies du système respiratoire (asthme, BPCO, etc.) [18](#page=18).
* Maladies cardiaques et vasculaires (décompensation cardiaque, etc.) [18](#page=18).
* Maladies neurologiques [18](#page=18).
* Maladies de l'appareil locomoteur (myopathie, etc.) [18](#page=18).
* Maladies métaboliques [18](#page=18).
* Maladies sanguines [18](#page=18).
* **Appareillages et matériel de suppléance:**
* Matériel d'inhalothérapie [18](#page=18).
* Matériel d'oxygénothérapie [18](#page=18).
* Canule de trachéotomie [18](#page=18).
* Matériel d'assistance respiratoire [18](#page=18).
* **Traitement médicamenteux du patient:** [18](#page=18).
### 1.2 Observation de la respiration
L'observation de la fonction respiratoire est une composante essentielle de l'évaluation clinique infirmière [2](#page=2).
#### 1.2.1 Quand observer la respiration ?
L'observation doit être systématique [18](#page=18):
* Chaque fois que la situation du patient semble l'exiger [18](#page=18) [2](#page=2).
* Lorsqu'il y a une prescription médicale (PM) [18](#page=18) [2](#page=2).
#### 1.2.2 Comment observer la respiration ?
Pour obtenir des données fiables, l'observation doit être réalisée dans des conditions optimales :
* Pendant une minute, de préférence lorsque le patient est au repos [19](#page=19) [2](#page=2).
* Simultanément à la vérification des autres constantes physiologiques [19](#page=19) [2](#page=2).
* À l'insu du patient, afin d'éviter toute modification artificielle de sa respiration [19](#page=19) [2](#page=2).
#### 1.2.3 Où noter les observations ?
Les données recueillies doivent être consignées de manière appropriée :
* Sur la feuille des paramètres [19](#page=19) [2](#page=2).
* Et/ou dans les transmissions ciblées [19](#page=19) [2](#page=2).
#### 1.2.4 Qu'observer ?
L'évaluation de la respiration se résume par l'acronyme FRAB (Fréquence, Rythme, Amplitude, Bruit) et inclut la saturation en oxygène ainsi que d'autres symptômes [19](#page=19) [2](#page=2).
##### 1.2.4.1 Caractères normaux de la respiration et leurs modifications physiologiques
* **Fréquence respiratoire (FR):** Il s'agit du nombre de mouvements respiratoires par minute [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Normale:** 12 à 20 respirations par minute chez l'adulte au repos [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Eupnée:** Fréquence respiratoire normale [19](#page=19).
* **Bradypnée:** Ralentissement des mouvements respiratoires en dessous de 12 respirations/min. Elle est toujours pathologique [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Tachypnée:** Augmentation de la fréquence respiratoire au-delà de 20 respirations/min, avec un volume courant conservé. Peut être physiologique ou pathologique [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Polypnée:** Augmentation de la fréquence (au-delà de 20 respirations/min) associée à une diminution du volume courant et/ou du volume. Peut être physiologique ou pathologique [19](#page=19) [2](#page=2).
> **Tip:** Les variations physiologiques de la fréquence respiratoire sont influencées par l'âge (diminution avec l'âge), l'effort physique, la digestion, les émotions, le stress, la température ambiante et l'altitude [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Rythme respiratoire:** Il concerne la succession des mouvements respiratoires à intervalles réguliers [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Normal:** La respiration est régulière, les inspirations et expirations se succèdent à intervalles égaux [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Bruit:**
* **Normal:** Une respiration normale est inaudible ou imperceptible [19](#page=19) [2](#page=2).
* **Amplitude:** Elle correspond au volume d'air inspiré et à l'expansion de la cage thoracique lors de l'inspiration [19](#page=19) [2](#page=2).
* La respiration peut être profonde (grand volume d'air inspiré) ou superficielle (petit volume d'air inspiré) [19](#page=19) [2](#page=2).
* Le volume courant (VC) normal au repos est d'environ 500 ml [19](#page=19).
* **Saturation en oxygène (SpO2):** C'est la mesure du pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Normale:** Comprise entre 95% et 100% [20](#page=20) [3](#page=3).
* Elle est mesurée de manière non invasive par un oxymètre de pouls, généralement placé sur le doigt (sans vernis ni faux ongle) ou sur le lobe de l'oreille [20](#page=20) [3](#page=3).
> **Tip:** La technique de mesure de la saturation en oxygène présente des limites, notamment en cas de vasoconstriction, de mauvais positionnement du capteur, d'intoxication au monoxyde de carbone, d'anémie, ou de présence de colorant sur les ongles [3](#page=3).
##### 1.2.4.2 Modifications pathologiques de la respiration
* **Dyspnée:** Difficulté à respirer, causée par l'incapacité du sang à fixer suffisamment d'oxygène et à rejeter le dioxyde de carbone [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Symptômes associés:** Douleur, sensation de gêne ou d'oppression, angoisse, agitation, demande d'air [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Apparition:** Peut être brutale, à l'effort ou au repos [20](#page=20).
* **Types de dyspnée:**
* **Selon la fréquence:** Apnée (arrêt de la respiration), bradypnée, polypnée ou tachypnée [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Selon les positions:** Orthopnée (difficulté à respirer en position couchée, améliorée en position assise) [20](#page=20) [2](#page=2).
* **Selon les bruits:** Respiration stertoreuse (ronflement lié à un encombrement des voies aériennes) ou striduleuse (sifflement lié à un rétrécissement des voies aériennes) [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Selon le temps respiratoire:** Dyspnée inspiratoire ou expiratoire [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Troubles de la respiration d'origine métabolique ou cérébrale:**
* **Respiration de Kussmaul:** Caractérisée par une respiration en quatre temps: inspiration profonde, petite pause, expiration rapide, pause [20](#page=20) [4](#page=4).
* **Respiration de Cheyne-Stokes:** Présente des mouvements respiratoires d'amplitude et de fréquence croissantes, puis décroissantes, jusqu'à une pause prolongée. Ce rythme indique souvent une phase terminale d'une maladie et est lié à une diminution de la sensibilité du centre respiratoire aux stimuli de ventilation, entraînant une somnolence chez le patient [21](#page=21) [4](#page=4).
##### 1.2.4.3 Autres symptômes en relation avec la respiration
* **Cyanose:** Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses due à une quantité excessive d'hémoglobine désoxygénée dans les capillaires sanguins [21](#page=21) [4](#page=4).
* Se remarque particulièrement au niveau des ongles et des lèvres [21](#page=21).
* N'apparaît pas en cas d'anémie (déficit en hémoglobine) ou d'intoxication au monoxyde de carbone (CO), où le teint peut être rosé en raison de la formation de carboxyhémoglobine [21](#page=21).
* **Tirage:** Dépression des parties molles du thorax (espaces intercostaux, sus et sous-sternal) au moment de l'inspiration [21](#page=21) [4](#page=4).
* Souvent causé par un obstacle à l'inspiration au niveau des voies aériennes supérieures [21](#page=21).
* Peut être observé chez les patients atteints de BPCO [5](#page=5).
* **Toux:** Acte réflexe ou volontaire déclenché par une irritation de la muqueuse respiratoire, visant à expulser violemment l'air et les secrétions des voies respiratoires [21](#page=21) [4](#page=4).
* **Formes cliniques:**
* **Toux sèche:** D'irritation, sans expectorations (ex: laryngite). Fatigue le patient [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Toux grasse ou productive:** Accompagnée d'expectorations abondantes. Utile pour évacuer le contenu bronchique. Peut être facilitée par des fluidifiants et expectorants sur PM [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Toux quinteuse:** Ou coqueluchoïde [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Toux émétisante:** Peut provoquer nausées ou vomissements en raison de sa violence [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Expectoration:** Sécrétions rejetées lors d'une toux, provenant de la trachée, des bronches ou des alvéoles pulmonaires [22](#page=22) [4](#page=4).
* Certaines personnes (enfants, personnes âgées, faibles) ne peuvent pas expectorer et déglutissent les sécrétions [22](#page=22).
* **Observation (COQA):**
* **Couleur:** Transparente, jaune/verte (infection), vomique (sécrétions purulentes soudaines, abcès), rosée/rouge (OAP, hémorragie), hémoptysie (sang provenant des voies respiratoires) [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Odeur:** Généralement inexistante, parfois fétide [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Quantité:** Variable, à noter [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Aspect:** Sereux (liquide et transparent), muqueux (visqueux), purulent (épais), muco-purulent [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Douleur thoracique:** Doit être observée selon [22](#page=22) [5](#page=5):
* Les circonstances d'apparition [22](#page=22) [5](#page=5).
* Le caractère continu ou intermittent [22](#page=22) [5](#page=5).
* La localisation [22](#page=22) [5](#page=5).
* Le caractère aigu ou chronique [22](#page=22) [5](#page=5).
* La relation avec le rythme respiratoire [22](#page=22) [5](#page=5).
### 1.3 Pathologies spécifiques liées à la respiration
* **BPCO (Bronchopneumopathie chronique obstructive):** Maladie progressive, irréversible et invalidante, résultant principalement du tabagisme, de la pollution et de l'exposition professionnelle à certains agents [5](#page=5).
* Entraîne une hypoxie et une hypercapnie [5](#page=5).
* Évolue vers l'insuffisance respiratoire chronique [5](#page=5).
* **Symptômes:** Dyspnée, tachypnée, polypnée, fatigue, effort respiratoire (tirage, battement des ailes du nez), essoufflement, cyanose, angoisse, agitation, toux, expectoration, diminution des débits respiratoires, sat O2 basse [5](#page=5).
> **ATTENTION:** Chez les patients atteints de BPCO, une administration d'oxygène excédant 2 litres par minute peut être préjudiciable [5](#page=5).
### 1.4 Collecte des données relatives au besoin de respirer
Une collecte de données complète inclut [5](#page=5):
* FRAB (Fréquence, Rythme, Amplitude, Bruit) et saturation en O2 [5](#page=5).
* Présence et caractéristiques des expectorations (COQA) [5](#page=5).
* Présence de dyspnée et son impact sur l'activité [5](#page=5).
* Utilisation d'appareillages (ex: canule de trachéotomie) [5](#page=5).
* Traitements en cours (oxygène, aérosols, kinésithérapie respiratoire) [5](#page=5).
* Capacité à adopter une position facilitant l'expansion thoracique (ex: orthopnée) [5](#page=5).
* Antécédents médicaux pertinents: tabagisme, maladies pulmonaires (TB, néo pulmonaire), exposition à des agents polluants [5](#page=5).
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# Prestations de soins respiratoires
Ce thème aborde les procédures infirmières essentielles liées à la gestion du système respiratoire, incluant les prélèvements, l'inhalothérapie et l'oxygénothérapie [16](#page=16).
### 2.1 Prélèvements pour examen microbiologique
Les prélèvements de sécrétions sont des actes infirmiers visant à obtenir des échantillons pour analyse microbiologique ou bactériologique [24](#page=24) [25](#page=25).
#### 2.1.1 Frottis de nez
Il s'agit de prélever des sécrétions nasales à l'aide d'un écouvillon stérile dans le but d'un examen microbiologique [24](#page=24) [6](#page=6).
* **Matériel:** Écouvillon stérile, gants à usage unique [24](#page=24).
* **Technique:** Se frictionner les mains, mettre les gants, frotter la narine avec l'écouvillon stérile, le placer dans son étui identifié, retirer les gants et se frictionner les mains [24](#page=24).
* **Remarque:** Envoyer rapidement l'écouvillon au laboratoire avec la demande d'examen [24](#page=24).
#### 2.1.2 Frottis de gorge
Cette procédure consiste à prélever des sécrétions de la gorge avec un écouvillon stérile pour un examen bactériologique [24](#page=24) [6](#page=6).
* **Matériel:** Écouvillon stérile, abaisse-langue, gants à usage unique [24](#page=24).
* **Technique:** Se frictionner les mains, mettre les gants, introduire l'écouvillon dans la gorge à l'aide de l'abaisse-langue, le placer dans son étui identifié, retirer les gants et se frictionner les mains [24](#page=24).
* **Remarques:** Réaliser le soin avant toute application de solution médicamenteuse dans la gorge. Envoyer rapidement l'écouvillon au laboratoire [24](#page=24).
#### 2.1.3 Prélèvement d'expectoration
Consiste à recueillir des expectorations dans un pot stérile pour un examen bactériologique [25](#page=25) [6](#page=6).
* **Matériel:** Pot à prélèvement stérile, gants à usage unique [25](#page=25).
* **Technique:** Se frictionner les mains, mettre les gants, faire expectorer le patient dans le pot identifié, fermer le pot, retirer les gants et se frictionner les mains [25](#page=25).
* **Remarque:** Envoyer rapidement le pot au laboratoire avec la demande d'examen [25](#page=25).
### 2.2 Inhalothérapie (Aérosolthérapie)
L'inhalothérapie ou aérosolthérapie consiste à projeter un brouillard de particules liquides ou de gouttelettes dans les voies respiratoires, transportées par un gaz ou de l'air [25](#page=25) [6](#page=6).
#### 2.2.1 Buts de l'inhalothérapie
Les objectifs de l'aérosolthérapie varient selon les dispositifs et les solutions utilisées [25](#page=25) [6](#page=6):
* Humidifier les voies respiratoires (rôle propre de l'infirmière) [25](#page=25) [6](#page=6).
* Fluidifier et liquéfier les sécrétions (action mucolytique) [25](#page=25) [6](#page=6).
* Combattre les infections des voies respiratoires [25](#page=25) [6](#page=6).
* Provoquer une dilatation des bronches (action bronchodilatatrice) [25](#page=25) [6](#page=6).
* Diminuer l'inflammation des voies respiratoires (action anti-inflammatoire) [25](#page=25) [6](#page=6).
#### 2.2.2 Indications
L'inhalothérapie est administrée sur prescription médicale [25](#page=25).
#### 2.2.3 Précautions d'administration
Ces précautions sont liées aux effets secondaires des médicaments administrés, tels que nausées ou tachycardie [25](#page=25).
* Rincer la bouche après un aérosol de corticostéroïdes pour prévenir les candidoses oropharyngées [6](#page=6).
* Assurer un entretien correct du matériel [6](#page=6).
#### 2.2.4 Avantages de l'inhalothérapie
L'aérosolthérapie présente plusieurs avantages [25](#page=25) [6](#page=6):
* Introduction directe de la substance médicamenteuse dans les bronchioles et alvéoles pulmonaires [25](#page=25).
* Effet localisé avec une faible concentration dans la circulation sanguine, réduisant le risque d'effets secondaires [25](#page=25).
* Utilisation de faibles doses médicamenteuses [25](#page=25) [6](#page=6).
* Effet thérapeutique rapide [25](#page=25) [6](#page=6).
#### 2.2.5 Types de nébuliseurs
##### 2.2.5.1 Le nébuliseur pneumatique
Il transforme une solution en un brouillard de fines gouttelettes à l'aide d'air comprimé soufflé par un compresseur. La source d'air peut être murale ou un compresseur portatif [26](#page=26) [7](#page=7).
##### 2.2.5.2 Le nébuliseur à ultrasons
Ce type de nébuliseur utilise la vibration d'un cristal piézoélectrique émettant des ultrasons pour transformer la solution en aérosol. Les gouttelettes produites sont plus fines (1 à 8 microns), permettant un effet topique plus important. Il est généralement plus coûteux et utilisé en kinésithérapie respiratoire ou en soins intensifs [27](#page=27) [7](#page=7).
#### 2.2.6 Limites de l'aérosolthérapie
La déposition pulmonaire peut être réduite en raison de la perte de médicament dans le nébuliseur, dans l'air ambiant, ou dans les voies aériennes supérieures si la respiration est nasale [7](#page=7).
* **Conseil:** Respirer lentement et profondément par la bouche pour une déposition pulmonaire optimale. Utiliser un embout buccal plutôt qu'un masque facial minimise les pertes péribuccales [7](#page=7).
#### 2.2.7 L'aérosol-doseur
Il permet de délivrer un brouillard de particules thérapeutiques dans un gaz ou de l'air [28](#page=28) [7](#page=7).
##### 2.2.7.1 Aérosol-doseur à gaz propulseur
Ce dispositif propulse une bouffée de produit médicamenteux qui doit être inspirée par le patient. L'inspiration doit être lente et profonde [28](#page=28) [7](#page=7).
* **Matériel:** Mouchoir en papier, aérosol-doseur [28](#page=28).
* **Technique:** Agiter l'aérosol, maintenir en position verticale, le patient inspire lentement et profondément tout en appuyant sur l'aérosol, retient son souffle 10 secondes, expire normalement, puis se rince la bouche [28](#page=28).
* **Entretien:** Nettoyer l'embout avec un mouchoir en papier [28](#page=28).
* **Inconvénient:** Nécessite une coordination entre la pression sur le doseur et la respiration [29](#page=29).
##### 2.2.7.2 Aérosol-doseur avec chambre d'inhalation
Indiqué en cas de difficultés de coordination ou d'inspiration trop rapide et forte [29](#page=29) [8](#page=8).
* **Technique:** Adapter la chambre d'inhalation à l'embout buccal, introduire l'embout dans la bouche, déclencher l'aérosol, puis le patient inspire profondément dans les 10 secondes [29](#page=29).
* **Avantages:** Permet de désynchroniser le déclenchement du spray et l'inspiration [29](#page=29).
* **Entretien:** Nettoyer la chambre d'inhalation à l'eau une fois par semaine et la sécher à l'air [29](#page=29).
#### 2.2.8 L'inhalateur à poudre sèche
Ce système délivre une dose de médicament grâce au débit inspiratoire du patient, nécessitant une inspiration forte et rapide. Ces inhalateurs requièrent une capacité inspiratoire suffisante [30](#page=30) [8](#page=8).
##### 2.2.8.1 Inhalateur à dose unitaire
Délivre un médicament conditionné en gélules [30](#page=30) [8](#page=8).
* **Technique:** Insérer la gélule, actionner le dispositif pour la percer, le patient inspire rapidement et profondément, retient son souffle, puis expire [30](#page=30).
* **Avantages:** Pallie les problèmes de coordination, contrôle de l'administration de la dose (auditif, visuel, gustatif) [31](#page=31).
##### 2.2.8.2 Inhalateur multidose
Délivre un médicament stocké dans un réservoir, avec une quantité mesurée administrée à chaque inhalation [31](#page=31) [8](#page=8).
* **Avantages:** Pallie les problèmes de coordination, indique le nombre de doses résiduelles. Certains appareils disposent d'un indicateur de dose [31](#page=31) [33](#page=33).
* **Inconvénient:** Nécessite un débit inspiratoire optimal [33](#page=33).
### 2.3 Oxygénothérapie
L'oxygénothérapie est un traitement consistant à administrer de l'oxygène médical à une concentration ou pression supérieure à celle de l'air ambiant. L'oxygène est un gaz essentiel à la respiration, constituant environ un cinquième de l'air ambiant [33](#page=33) [9](#page=9).
#### 2.3.1 Définitions et vocabulaire
* **Oxygène:** Gaz incolore, inodore, insipide, nécessaire à la respiration [9](#page=9).
* **Oxygénothérapie:** Administration d'oxygène médical à une concentration ou pression plus élevée que l'air ambiant [33](#page=33) [9](#page=9).
* **PO2 (ou PaO2):** Pression partielle d'oxygène du sang artériel, représentant l'oxygène dissous dans le plasma [34](#page=34) [40](#page=40).
* **SaO2 (ou SpO2):** Saturation d'hémoglobine en oxygène dans le sang artériel, normalement entre 95% et 100% [34](#page=34) [40](#page=40) [9](#page=9).
* **FiO2:** Fraction d'oxygène dans le gaz inspiré [40](#page=40).
* **Hypoxie/Anoxie:** Baisse de PO2 dans les tissus ou manque d'O2 dans le sang [34](#page=34) [40](#page=40) [9](#page=9).
* **Hyperoxie:** Augmentation de PO2 [40](#page=40).
* **Hypercapnie:** Excès de gaz carbonique (augmentation de PCO2) [40](#page=40).
* **Acidose:** Excès d'acide carbonique dans le sang [40](#page=40).
* **Normobare:** Gaz à pression égale à la pression atmosphérique [40](#page=40).
* **Hyperbare:** Gaz à pression supérieure à la pression atmosphérique [40](#page=40).
#### 2.3.2 Buts de l'oxygénothérapie
* Élever la PaO2 [33](#page=33) [9](#page=9).
* Maintenir une SaO2 supérieure à 90% (normale: 95% à 100%) [9](#page=9).
Il existe deux méthodes d'administration :
* **Oxygénothérapie isobare:** Administration d'O2 pur à pression atmosphérique. C'est l'objet de ce cours [33](#page=33).
* **Oxygénothérapie hyperbare:** Administration d'O2 à une pression supérieure à la pression atmosphérique, le sujet étant dans une enceinte étanche [33](#page=33).
Le débit d'O2 administré dépend de l'importance et du mécanisme du trouble de l'hématose ayant causé l'hypoxémie [33](#page=33).
#### 2.3.3 Indications de l'oxygénothérapie
L'oxygénothérapie est indiquée dans tous les cas d'anoxie et d'hypoxie, qu'elles soient d'origine endogène ou exogène. Les manifestations d'hypoxie incluent tachycardie, tachypnée, dyspnée, anxiété, agitation, somnolence, transpiration, et rapidement une altération cérébrale [34](#page=34) [35](#page=35).
##### 2.3.3.1 Hypoxie anoxémique
Saturation insuffisante de l'hémoglobine en O2 lors du transit pulmonaire (cyanose) [34](#page=34).
* **Causes:** Diminution de la pression d'O2 dans l'air inspiré (altitude, espaces clos), obstruction des voies respiratoires, insuffisance des muscles respiratoires, ventilation insuffisante (pneumonie, BPCO), ou diminution de la diffusion d'O2 à travers la membrane respiratoire (œdème) [34](#page=34).
* **Note:** Un dégagement des voies respiratoires peut être nécessaire avant l'oxygénation [34](#page=34).
##### 2.3.3.2 Hypoxie anémique
Insuffisance d'hémoglobine circulante pour le transport d'O2 (pâleur) [34](#page=34).
* **Causes:** Hémorragies massives, anémies importantes, intoxication au CO [34](#page=34).
* **Note:** Une transfusion peut être nécessaire avant l'oxygénation [34](#page=34).
##### 2.3.3.3 Hypoxie circulatoire
Insuffisance du transport d'O2 due à un ralentissement de la circulation sanguine (cyanose) [34](#page=34).
* **Causes:** Insuffisance cardiaque, état de choc, collapsus [34](#page=34).
##### 2.3.3.4 Hypoxie histo-toxique
Défaut d'utilisation de l'O2 par les tissus suite à une intoxication [34](#page=34).
* **Causes:** Absorption de barbituriques, cyanure, alcool, etc. [34](#page=34).
#### 2.3.4 Dangers et effets secondaires de l'oxygénothérapie
L'oxygène est un gaz inflammable et explosif, agissant comme comburant [35](#page=35) [9](#page=9).
* Irritation et dessèchement des muqueuses respiratoires, douleurs précordiales, toux, dyspnée, surtout à haute concentration [35](#page=35) [9](#page=9).
* Lésions irréversibles de la membrane alvéolocapillaire [35](#page=35) [9](#page=9).
* Toxicité à haute dose: toux, nausées, vertiges, troubles de la vue. Chez le nouveau-né, risque de fibroplasie rétrocristallinienne et cécité définitive [35](#page=35) [9](#page=9).
* Dépression circulatoire et chute de la TA: l'oxygénothérapie inverse la vasoconstriction hypoxique par vasodilatation [35](#page=35) [9](#page=9).
* Risque d'infection si le matériel est contaminé [35](#page=35) [9](#page=9).
* Risques secondaires liés aux erreurs d'utilisation ou de mode d'administration (escarres, irritations locales) [35](#page=35) [9](#page=9).
#### 2.3.5 Oxygénothérapie chez le patient insuffisant respiratoire ou BPCO
Chez ces patients, le CO2 n'est plus le principal stimulant respiratoire; les centres bulbaires deviennent sensibles à la diminution d'O2 [35](#page=35) [9](#page=9).
* Un débit d'O2 trop élevé (supérieur à 2 L/min) peut provoquer une carbonarcose (dépression du centre respiratoire due à l'hypercapnie), entraînant somnolence puis coma [9](#page=9).
* **Prudence:** Jamais de débit supérieur à 2 L/min sans prescription médicale (PM) chez les BPCO souffrant d'IRC [9](#page=9).
#### 2.3.6 Sources d'approvisionnement en oxygène
L'oxygénothérapie nécessite une source d'O2 sous pression et un appareil de distribution. Les sources peuvent être [35](#page=35):
* **Réseau de distribution centralisé:** Canalisé depuis un réservoir central, distribué par des dispositifs muraux nécessitant un manodétendeur et un débitmètre [10](#page=10) [35](#page=35) [36](#page=36).
* **Avantages:** Pratique, économique, sûr, rapide, ne nécessite pas le transport d'O2 [36](#page=36).
* **Bonbonne d'O2 gazeux sous pression:** Utilisée en institution et à domicile. L'O2 est considéré comme un médicament, avec une étiquette précisant le contenu et la date de péremption. Chaque bonbonne a une date de vérification (tous les 5 ans) [10](#page=10) [35](#page=35) [36](#page=36).
* **Calcul de la quantité restante:** Utiliser la formule: (Volume de la bouteille) x (Pression) / (Débit administré) [10](#page=10).
* Exemple: Bouteille de 2 L, 120 bars, débit de 1,5 L/min. Volume d'O2 = $2 \times 120 = 240$ L. Temps d'utilisation = $240 \text{ L} / 1,5 \text{ L/min} = 160$ minutes [10](#page=10) [37](#page=37).
* **Stockage:** Éviter les chocs, protéger des températures élevées, interdire le feu, stocker à l'abri des inflammables, ne pas utiliser de corps gras, vérifier l'absence de fuites, stocker dans un local aéré [10](#page=10).
* **Système d'oxygène médical liquide:** Oxygène refroidi en dessous de son point de condensation (-182,96°C). Nécessite des précautions pour éviter le contact avec le liquide et la proximité de sources de chaleur [11](#page=11).
* **Oxyconcentrateur ou extracteur d'O2:** Appareil séparant l'O2 de l'azote, comprimant l'O2 à une concentration d'environ 95% [11](#page=11).
* **Avantages:** Source permanente, économique, pratique [11](#page=11).
* **Inconvénients:** Bruyant, nécessite de l'électricité, débit limité [11](#page=11).
#### 2.3.7 Matériel d'administration (interface)
Le choix du matériel dépend du débit à administrer, de la durée du traitement, de l'état du nez et de l'état psychique du patient [11](#page=11) [37](#page=37).
##### 2.3.7.1 Lunettes à O2 (lunettes de Graffant)
Système confortable pour de longues périodes d'administration de 1 à 5 L/min (généralement pas plus de 2 L/min chez l'insuffisant respiratoire) [11](#page=11) [38](#page=38).
* **FiO2:** Maximum 40% à 5 L/min [11](#page=11).
* **Surveillance:** Points de pression au niveau du nez/oreilles, hygiène nasale. Ne pas graisser ni lubrifier le nez. Rarement utilisées en urgence [11](#page=11) [38](#page=38).
##### 2.3.7.2 Sonde à O2
Permet la distribution d'un débit d'O2 de 1 à 6 L/min [12](#page=12) [38](#page=38).
* **Soins:** Introduire la sonde de la distance tragus-aile du nez. Changer la sonde toutes les 12 heures [12](#page=12).
* **Inconvénients:** Peut blesser et assécher la muqueuse nasale, risque de dilatation gastrique et aérophagie si mal positionnée [12](#page=12) [38](#page=38).
* **Note:** Ne pas lubrifier la sonde [12](#page=12).
##### 2.3.7.3 Masque à O2
Permet d'administrer diverses concentrations d'O2 [12](#page=12).
* **Masque facial simple:** Débit de 5 à 10 L/min, FiO2 max. 60%. Risque de réinhalation de CO2 expiré (espace mort), débit minimal de 5 L/min. À retirer pendant les repas ou aérosols [12](#page=12).
* **Masque avec réservoir (type non-rebreather):** Pour urgences, débit supérieur à 10 L/min. Le réservoir ne doit pas s'affaisser. FiO2 maximales: 70% à 90% [12](#page=12).
* **Masque Venturi:** Permet de doser précisément le mélange d'air inspiré et d'air ambiant [12](#page=12) [37](#page=37).
#### 2.3.8 Surveillance du patient sous oxygénothérapie
L'oxygénothérapie doit faire disparaître les signes d'anoxie. La surveillance s'effectue sur le patient et l'appareillage [13](#page=13) [40](#page=40).
##### 2.3.8.1 Observation du patient
* **Téguments:** Coloration de la peau et des conjonctives (devient normale), diminution de la transpiration, absence d'escarres (nez, oreille) [40](#page=40).
* **Signes vitaux:** Pouls, TA (valeurs normales), respiration, SpO2/SaO2 (normales entre 95% et 100%) [13](#page=13) [40](#page=40).
* **Neuro-psychique:** Diminution de l'anxiété, de l'agitation et de la somnolence [40](#page=40).
* **Accidents:** Vigilance accrue aux erreurs de technique, de débit, d'interprétation des symptômes ou aux défauts de surveillance [40](#page=40).
##### 2.3.8.2 Surveillance de l'appareillage
* État général du matériel [40](#page=40).
* Stabilité du débit [40](#page=40).
* Étanchéité du circuit, du montage et des raccords [13](#page=13) [40](#page=40).
* Sécurité du patient et des autres personnes [40](#page=40).
> **Tip:** Il est crucial de vérifier que le patient garde l'oxygène administré, surtout lorsqu'il est administré par lunettes ou sonde nasale, car le patient peut les retirer facilement sans s'en rendre compte [13](#page=13).
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# Pathologies respiratoires spécifiques et leurs manifestations
Ce chapitre examine les manifestations cliniques des affections respiratoires spécifiques, en mettant l'accent sur les symptômes tels que la dyspnée, la cyanose, la toux et l'expectoration, avec une illustration par des exemples cliniques, notamment la BPCO.
### 3.1 Présentation générale des manifestations respiratoires
Une respiration normale est généralement inaudible. Les modifications pathologiques de la respiration incluent la dyspnée, les troubles respiratoires d'origine extra-respiratoire, et d'autres symptômes tels que la cyanose, le tirage, la toux, l'expectoration et les douleurs. La saturation en oxygène, mesurée par oxymétrie, est le pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel, avec une valeur normale de 95% à 100%. Les limites de cette technique incluent la vasoconstriction, le mauvais positionnement du capteur, l'intoxication au monoxyde de carbone, l'anémie et le vernis à ongles [20](#page=20) [3](#page=3).
#### 3.1.1 La dyspnée
La dyspnée se définit comme une difficulté à respirer causée par l'incapacité du sang à fixer suffisamment d'oxygène et à rejeter le dioxyde de carbone. Elle peut être accompagnée de douleur, d'une sensation de gêne ou d'oppression, et peut provoquer angoisse et agitation. Elle peut apparaître brutalement, à l'effort ou au repos [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Types de dyspnée :**
* **Selon la fréquence:** apnée (arrêt de la respiration), bradypnée (respiration anormalement lente), tachypnée ou polypnée (respiration anormalement rapide) [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Selon les positions:** orthopnée (difficulté respiratoire en position couchée, améliorée en position assise) [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Selon les bruits:** respiration stertoreuse (ronflements liés à un encombrement) ou striduleuse (sifflement lié au rétrécissement des voies respiratoires) [20](#page=20) [3](#page=3).
* **Selon le temps respiratoire:** dyspnée inspiratoire ou expiratoire [20](#page=20) [3](#page=3).
> **Tip:** Les dyspnées peuvent être quantifiées à l'aide d'échelles validées comme celle du NYHA [20](#page=20).
#### 3.1.2 Troubles de la respiration d'origine métabolique ou cérébrale
* **Respiration de Kussmaul:** Caractérisée par une respiration en quatre temps: inspiration profonde, petite pause, expiration rapide, puis pause [20](#page=20).
* **Respiration de Cheyne-Stokes:** Présente des mouvements respiratoires d'amplitude et de fréquence croissantes, suivis de mouvements décroissants jusqu'à une pause plus ou moins longue. Ce rythme est souvent observé dans les phases terminales de maladies et est lié à une diminution de la sensibilité du centre respiratoire aux stimuli de ventilation, entraînant une mauvaise irrigation du bulbe. Le patient est fréquemment somnolent, voire en pré-coma [21](#page=21).
#### 3.1.3 Autres symptômes respiratoires
* **Cyanose:** Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses due à une quantité excessive d'hémoglobine désoxygénée dans les capillaires sanguins. Elle est particulièrement visible au niveau des ongles et des lèvres. La cyanose n'apparaît pas en cas d'anémie (déficit en hémoglobine) ni en cas d'intoxication au monoxyde de carbone (CO), où le teint peut être rosé en raison de la formation de carboxyhémoglobine [21](#page=21) [4](#page=4).
* **Tirage:** Dépression des parties molles du thorax (espaces intercostaux, région sus- et sous-sternale) lors de l'inspiration. Cela est souvent causé par un obstacle à l'inspiration dans les voies aériennes supérieures [21](#page=21) [4](#page=4).
* **Toux:** Acte réflexe ou volontaire déclenché par une irritation de la muqueuse respiratoire, visant à expulser violemment l'air et les sécrétions des voies respiratoires [21](#page=21) [4](#page=4).
* **Formes cliniques de la toux :**
* Toux sèche: toux d'irritation, sans expectorations, fatigante pour le patient [22](#page=22) [4](#page=4).
* Toux grasse (ou productive): accompagnée d'expectorations abondantes, elle est utile pour évacuer le contenu bronchique et sera facilitée par des fluidifiants [22](#page=22).
* Toux quinteuse: ou coqueluchoïde [22](#page=22) [4](#page=4).
* Toux émétisante: due à sa violence, elle peut provoquer nausées ou vomissements [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Expectoration:** Sécrétions rejetées lors d'une toux, provenant de la trachée, des bronches ou des alvéoles pulmonaires. Certaines personnes (enfants, personnes âgées, personnes affaiblies) ne peuvent pas expectorer et déglutissent les sécrétions [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Observations relatives à l'expectoration (COQA) :**
* **Couleur:** Transparente, jaune/verte (infection), vomique (soudaine, grande quantité, purulente, due à un abcès), rosée/rouge (OAP, hémorragie), hémoptysie (expectoration de sang des voies respiratoires) [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Odeur:** Généralement inexistante, parfois fétide ou fade [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Quantité:** Variable [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Aspect:** Séreux (liquide, transparent), muqueux (visqueux), purulent (épais) [22](#page=22) [4](#page=4).
* **Douleur thoracique:** Il faut observer les circonstances d'apparition, le caractère continu ou non, la localisation, le caractère aigu ou non, et la relation avec le rythme respiratoire [22](#page=22) [5](#page=5).
> **Example:** Un patient peut présenter une toux productive avec des expectorations jaunâtres, indiquant une possible infection bactérienne [22](#page=22).
### 3.2 Pathologie spécifique : La BPCO
La BPCO (Bronchopneumopathie Chronique Obstructive) est une maladie progressive, irréversible et invalidante. Son étiologie est principalement le tabac, la pollution et les expositions professionnelles (par exemple, dans les mines) . Elle entraîne une hypoxie (manque d'oxygène) et une hypercapnie (excès de dioxyde de carbone) , évoluant vers une insuffisance respiratoire chronique [5](#page=5).
> **ATTENTION:** Chez les patients atteints de BPCO, il est crucial de ne pas administrer plus de 2 litres d'oxygène par minute, car cela pourrait entraîner une apnée par diminution de la stimulation respiratoire (le CO2 étant normalement l'excitant des centres nerveux respiratoires) [35](#page=35) [5](#page=5).
#### 3.2.1 Symptômes de la BPCO
Les symptômes de la BPCO incluent :
* Dyspnée, tachypnée, polypnée [5](#page=5).
* Fatigue [5](#page=5).
* Effort respiratoire (tirage, battement des ailes du nez) ] [5](#page=5).
* Essoufflement [5](#page=5).
* Cyanose, faible saturation en oxygène (Sat O2) ] [5](#page=5).
* Angoisse, agitation [5](#page=5).
* Toux, expectoration [5](#page=5).
* Diminution des débits respiratoires [5](#page=5).
#### 3.2.2 Collecte de données relatives au besoin de respirer chez un patient BPCO
Lors de l'évaluation d'un patient atteint de BPCO, il est essentiel de recueillir des informations telles que :
* Fréquence respiratoire (FR), saturation en O2, caractéristiques des expectorations (COQA) ] [5](#page=5).
* Présence et degré de dyspnée, avec ou sans diminution de l'activité [5](#page=5).
* Utilisation d'appareillages (ex: trachéotomie) ] [5](#page=5).
* Traitements en cours (oxygène, aérosols, kinésithérapie respiratoire) ] [5](#page=5).
* Position favorite (orthopnée, capacité à adopter une position facilitant l'expansion thoracique) ] [5](#page=5).
* Antécédents médicaux: tabagisme, maladies pulmonaires (tuberculose, cancer), exposition à des agents polluants [5](#page=5).
> **Example:** Mr Z, 68 ans, fumeur et connu pour sa BPCO, se présente avec une dyspnée et des doigts légèrement bleutés (cyanose) après une intervention chirurgicale. Sa saturation en oxygène est de 88% [14](#page=14).
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# Principes et applications de l'oxygénothérapie
L'oxygénothérapie est un traitement médical essentiel visant à administrer de l'oxygène à une concentration supérieure à celle de l'air ambiant afin de corriger une hypoxie ou une anoxie [33](#page=33) [9](#page=9).
### 4.1 Définition et objectifs de l'oxygénothérapie
L'oxygène est un gaz incolore, inodore et insipide, constituant environ un cinquième de l'air ambiant et indispensable à la respiration. L'oxygénothérapie est définie comme l'administration d'oxygène médical à une concentration ou pression supérieure à celle de l'air ambiant. L'objectif principal est d'élever la pression partielle d'oxygène dans le sang artériel ($PaO_2$) pour maintenir une saturation de l'hémoglobine en oxygène ($SaO_2$) supérieure à 90% idéalement entre 95% et 100% [33](#page=33) [9](#page=9).
Il existe deux méthodes d'administration d'oxygène :
* **Oxygénothérapie isobare:** Administration d'oxygène pur à pression atmosphérique. C'est l'objet principal de ce cours [33](#page=33).
* **Oxygénothérapie hyperbare:** Administration d'oxygène à une pression supérieure à la pression atmosphérique, le patient étant placé dans une enceinte étanche [33](#page=33).
Le débit d'oxygène administré dépend de la gravité et du mécanisme du trouble de l'hématose ayant conduit à l'hypoxémie [33](#page=33).
### 4.2 Indications de l'oxygénothérapie
L'oxygénothérapie est indiquée dans tous les cas d'anoxie et d'hypoxie, qu'elles soient d'origine endogène ou exogène [34](#page=34).
#### 4.2.1 Hypoxie anoxémique
Ceci correspond à une saturation insuffisante de l'hémoglobine en oxygène durant le transit pulmonaire, se manifestant souvent par une cyanose. Les causes incluent [34](#page=34):
* Diminution de la pression d'oxygène dans l'air inspiré (ex: anoxie d'altitude, espaces clos) [34](#page=34).
* Obstruction des voies respiratoires (ex: corps étranger, noyade) [34](#page=34).
* Insuffisance des muscles respiratoires (atteinte des centres nerveux ou paralysie) [34](#page=34).
* Ventilation insuffisante due à une affection broncho-pulmonaire réduisant le champ d'hématose (ex: pneumonie, BPCO) [34](#page=34).
* Diminution de la diffusion de l'oxygène à travers la membrane respiratoire (ex: œdème) [34](#page=34).
Il peut être nécessaire de dégager les voies respiratoires avant d'administrer de l'oxygène [34](#page=34).
#### 4.2.2 Hypoxie anémique
Il s'agit d'une insuffisance d'hémoglobine circulante pour assurer le transport d'oxygène, souvent visible chez un patient pâle. Les causes sont [34](#page=34):
* Hémorragies massives [34](#page=34).
* Anémies importantes [34](#page=34).
* Intoxication au monoxyde de carbone (CO) [34](#page=34).
Dans certains cas, une transfusion sanguine peut être nécessaire avant l'oxygénothérapie [34](#page=34).
#### 4.2.3 Hypoxie circulatoire
Cette forme résulte d'une insuffisance du transport d'oxygène par ralentissement de la circulation sanguine, pouvant entraîner une cyanose. Les causes sont [34](#page=34):
* Insuffisance cardiaque [34](#page=34).
* État de choc [34](#page=34).
* Collapsus [34](#page=34).
#### 4.2.4 Hypoxie histo-toxique
Celle-ci est due à un défaut d'utilisation de l'oxygène par les tissus, généralement suite à une intoxication. Les causes incluent [34](#page=34):
* Absorption importante de barbituriques [34](#page=34).
* Absorption importante de cyanure [34](#page=34).
* Absorption importante d'alcool [34](#page=34).
L'oxygénothérapie est également cruciale dans les situations d'urgence où des signes d'hypoxie apparaissent, tels que: tachycardie, tachypnée, dyspnée, anxiété, apathie, transpiration, et altération cérébrale progressive [35](#page=35).
### 4.3 Dangers et effets secondaires de l'oxygénothérapie
L'administration d'oxygène, bien que bénéfique, présente des risques :
* L'oxygène est un gaz inflammable et explosif, agissant comme comburant, ce qui le rend dangereux [35](#page=35) [9](#page=9).
* Une concentration élevée d'oxygène peut provoquer une irritation et un dessèchement des muqueuses respiratoires, entraînant toux, douleurs précordiales et dyspnée [35](#page=35) [9](#page=9).
* Des lésions irréversibles de la membrane alvéolocapillaire peuvent survenir [35](#page=35) [9](#page=9).
* À haute dose, l'oxygène est toxique et peut causer toux, nausées, vertiges, convulsions et troubles de la vue. Chez le nouveau-né, une toxicité à haute dose peut entraîner une fibroplasie rétrocristallinienne et une cécité définitive apparaissant plus tard [35](#page=35) [9](#page=9).
* Chez les patients souffrant d'insuffisance respiratoire chronique ou de cœur pulmonaire chronique, l'administration excessive d'oxygène (débit > 2 litres/minute) peut provoquer une apnée. Normalement, le CO2 stimule les centres respiratoires, mais chez ces patients, les centres bulbaires deviennent sensibles à la diminution de l'O2. Un débit supérieur à 2 L/min chez un patient BPCO avec insuffisance respiratoire chronique (IRC) présente un risque de carbonarcose (somnolence puis coma dus à l'hypercapnie). Une grande prudence est donc requise, jamais de débit supérieur à 2 L/min sans mesure de précaution [35](#page=35) [9](#page=9).
* L'oxygénothérapie peut entraîner une dépression circulatoire. L'hypoxie provoque une vasoconstriction, que l'oxygénothérapie inverse en provoquant une vasodilatation, potentiellement responsable d'une chute de la pression artérielle (TA) [35](#page=35).
* Il existe un risque d'infection si le matériel d'administration est contaminé [35](#page=35) [9](#page=9).
* Des risques secondaires sont liés aux erreurs d'utilisation ou au mode d'administration (escarres, irritations locales) [35](#page=35) [9](#page=9).
> **Tip:** Il est crucial de surveiller attentivement les patients, en particulier ceux atteints de BPCO, pour éviter les complications liées à une administration d'oxygène inappropriée.
#### 4.3.1 Risques spécifiques chez les patients insuffisants respiratoires chroniques (IRC) / BPCO
Chez ces patients, les centres respiratoires sont devenus moins sensibles au CO2 et plus sensibles à la diminution de l'oxygène. L'administration d'oxygène à un débit trop élevé (> 2 L/min) peut entraîner une dépression respiratoire et une carbonarcose. Il est donc impératif de ne pas dépasser 2 L/min sans surveillance adéquate [35](#page=35) [9](#page=9).
### 4.4 Sources d'approvisionnement en oxygène
L'approvisionnement en oxygène médical peut se faire via plusieurs systèmes :
#### 4.4.1 Réseau de distribution centralisé
Dans les institutions, l'oxygène est canalisé à partir d'un réservoir central et distribué aux différentes unités de soins par des dispositifs muraux. Un manodétendeur et un débitmètre sont nécessaires à la sortie murale [10](#page=10) [35](#page=35) [36](#page=36).
* **Avantages:** Méthode pratique, économique, sûre, rapide et facile d'utilisation, ne nécessitant pas de transport d'oxygène. La sécurité est renforcée par des vannes principales [36](#page=36).
* **Matériel:** Un débitmètre en plastique transparent gradué en litres par minute (0 à 15 L/min) permet de régler le débit [36](#page=36).
#### 4.4.2 Bonbonne d'oxygène gazeux
Ces bouteilles sont étanches et l'oxygène y est conditionné sous pression. L'oxygène est considéré comme un médicament, avec une étiquette précisant le contenu et la date de péremption. Les bonbonnes prêtes à l'emploi disposent d'un manodétendeur et d'un débitmètre intégrés au chapeau. Chaque bonbonne a une date de vérification et doit être vérifiée tous les 5 ans [10](#page=10) [36](#page=36).
* **Calcul de la quantité restante dans la bonbonne :**
Il faut connaître le litrage de la bouteille (gravé sur celle-ci) et la pression (en bars ou kg) pour calculer le volume restant. La formule appliquée est: Volume Résiduel = Volume de la bouteille x Pression / Débit [10](#page=10) [37](#page=37).
> **Example:**
> Volume de la bouteille d'oxygène: 2 litres [10](#page=10).
> Pression: 120 bars [10](#page=10).
> Débit administré au patient: 1,5 L/min [10](#page=10).
>
> Calcul du volume total d'O2: $2 \, \text{L} \times 120 \, \text{bars} = 240 \, \text{L}$ [37](#page=37).
> Temps d'utilisation maximal: $\frac{240 \, \text{L}}{1.5 \, \text{L/min}} = 160 \, \text{minutes}$ [37](#page=37).
* **Stockage de la bonbonne :**
Il faut éviter les chocs, protéger des températures élevées (soleil), interdire de fumer ou d'utiliser une flamme, stocker à l'abri de substances inflammables, ne pas utiliser de corps gras, vérifier l'absence de fuite et stocker dans un local aéré [10](#page=10).
#### 4.4.3 Oxygène médical liquide
Il s'agit de dioxygène refroidi en dessous de son point de condensation (-182,96°C) [11](#page=11).
* **Précautions:** Éviter tout contact avec le liquide, ne pas fumer à proximité, ne pas approcher le liquide d'une source de chaleur, ne pas lubrifier l'appareil [11](#page=11).
#### 4.4.4 Oxyconcentrateur (Extracteur d'O2)
Cet appareil sépare l'oxygène de l'azote, puis le comprime. La concentration en O2 à la sortie est d'environ 95% [11](#page=11).
* **Avantages:** Source permanente d'oxygène, économique et pratique [11](#page=11).
* **Inconvénients:** Bruyant, nécessite de l'électricité, débit limité [11](#page=11).
### 4.5 Matériel d'administration de l'oxygène (Interface)
Le choix du matériel dépend du débit à administrer, de la durée du traitement, de l'état du nez, de l'état psychique du patient et de la fiabilité du moyen [11](#page=11) [37](#page=37).
#### 4.5.1 Lunettes à oxygène (Lunettes de Graffant)
* Système confortable pour des administrations sur de longues périodes, généralement jusqu'à 5 L/min, mais souvent limité à 2 L/min chez l'insuffisant respiratoire [11](#page=11) [38](#page=38).
* Fraction inspirée d'oxygène ($FiO_2$) maximale d'environ 40% [11](#page=11).
* Nécessite une surveillance des points de pression au niveau du nez et des oreilles [11](#page=11).
* Soins d'hygiène du nez requis, sans lubrification [11](#page=11).
* Rarement utilisées en urgence [38](#page=38).
#### 4.5.2 Sonde à oxygène (Canule nasale)
* Permet la distribution d'un débit d'oxygène de 1 à 6 L/min [12](#page=12) [38](#page=38).
* **Soins:** Introduire la sonde à une distance allant du tragus de l'oreille à l'aile du nez. Changer la sonde et le système de fixation toutes les 8 à 12 heures. Soins de nez, sans lubrification de la sonde [12](#page=12) [38](#page=38).
* **Inconvénients:** Peut blesser et assécher la muqueuse nasale. Risque de dilatation gastrique et d'aérophagie si mal positionnée [12](#page=12) [38](#page=38).
#### 4.5.3 Masque à oxygène
Permet d'administrer diverses concentrations d'oxygène [12](#page=12) [37](#page=37).
* **Masque facial simple:** Pour des débits de 5 à 10 L/min. $FiO_2$ maximale d'environ 60%. Risque de réinhalation de CO2 expiré car il crée un espace mort; débit minimal requis de 5 L/min. Doit être retiré pendant les repas et les aérosols (utiliser des lunettes à ce moment) [12](#page=12) [37](#page=37).
* **Masque avec réservoir (masque à réinspiration partielle de l'air expiré):** Utilisé en urgence, avec des débits supérieurs à 10 L/min. Le réservoir ne doit pas s'affaisser. Possède des valves latérales unidirectionnelles. $FiO_2$ maximales de 70% à 90% [12](#page=12) [37](#page=37).
* **Masque Venturi:** Permet de doser précisément le mélange d'air inspiré et d'air ambiant [12](#page=12) [37](#page=37).
### 4.6 Surveillance du patient sous oxygénothérapie
La surveillance vise à s'assurer de l'efficacité du traitement et à prévenir les complications [13](#page=13) [40](#page=40).
#### 4.6.1 Observation du patient
* **Téguments:** Coloration de la peau et des conjonctives (devrait devenir normale), diminution de la transpiration, absence d'escarres (au niveau du nez, des oreilles) [40](#page=40).
* **Signes vitaux:** Pouls, tension artérielle (TA), fréquence respiratoire (FR), saturation pulsée d'oxygène ($SpO_2$) et saturation artérielle d'oxygène ($SaO_2$) qui devraient tendre vers les valeurs normales (95 à 100%) [13](#page=13) [40](#page=40).
* **Neuro-psychique:** Diminution de l'anxiété, de l'agitation; diminution de la somnolence [13](#page=13) [40](#page=40).
* **Accidents:** Vigilance face aux erreurs de technique, de débit, d'interprétation des symptômes et aux défauts de surveillance [13](#page=13) [40](#page=40).
#### 4.6.2 Surveillance de l'appareillage
* État général du matériel [13](#page=13) [40](#page=40).
* Stabilité du débit d'oxygène [13](#page=13) [40](#page=40).
* Etanchéité du circuit, des montages et des raccords [13](#page=13) [40](#page=40).
* Sécurité du patient et des personnes [13](#page=13) [40](#page=40).
### 4.7 Terminologie et vocabulaire
* $P$: Symbole de la pression gazeuse [40](#page=40).
* $PO_2$ = $PaO_2$: Pression partielle d'oxygène du sang artériel [34](#page=34) [40](#page=40).
* $PCO_2$ = $PaCO_2$: Pression partielle du gaz carbonique du sang artériel [40](#page=40).
* $SpO_2$: Saturation pulsée de l'hémoglobine en oxygène [40](#page=40).
* $FiO_2$: Fraction d'oxygène dans le gaz inspiré [40](#page=40).
* Hypoxie et anoxie: Baisse de $PO_2$ dans les tissus [40](#page=40).
* Hypoxémie et anoxémie: Manque d'oxygène dans le sang [40](#page=40).
* Hyperoxie: Augmentation de $PO_2$ [40](#page=40).
* Hypercapnie: Excès de gaz carbonique, augmentation de $PCO_2$ [40](#page=40).
* Acidose: Excès d'acide carbonique dans le sang [40](#page=40).
* Normobare: Qualifie un gaz dont la pression est égale à la pression atmosphérique [40](#page=40).
* Hyperbare: Qualifie un gaz dont la pression est supérieure à la pression atmosphérique [40](#page=40).
* $P_{atm.}$ = 1 bar = 760 mm Hg [40](#page=40).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Fréquence respiratoire (FR) | Nombre de mouvements respiratoires par minute. Normalement, chez un adulte au repos, elle se situe entre 12 et 20 respirations par minute. |
| Bradypnée | Ralentissement anormal des mouvements respiratoires, caractérisé par une fréquence inférieure à 12 respirations par minute. Ceci est considéré comme pathologique. |
| Tachypnée | Augmentation de la fréquence respiratoire au-delà de 20 respirations par minute, tout en conservant un volume courant normal. Elle peut être physiologique ou pathologique. |
| Polypnée | Respiration rapide (supérieure à 20/min) et superficielle, avec une diminution du volume courant. Peut être physiologique ou pathologique. |
| Orthopnée | Difficulté à respirer en position couchée, qui s'améliore lorsque le patient est en position assise. |
| Rythme respiratoire | Succession des mouvements respiratoires à intervalles réguliers. Normalement, la respiration est régulière, avec des inspirations et expirations se succédant à intervalles égaux. |
| Amplitude respiratoire | Volume d'air inspiré lors de chaque respiration, qui se manifeste par l'expansion de la cage thoracique. Elle peut être profonde ou superficielle. |
| Saturation en oxygène (SaO2) | Mesure du pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel. La valeur normale se situe entre 95% et 100%. |
| Dyspnée | Sensation de difficulté à respirer, résultant de l'incapacité du sang à fixer suffisamment d'oxygène et à rejeter le dioxyde de carbone. Elle peut s'accompagner de douleur, d'oppression ou d'anxiété. |
| Cyanose | Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses, causée par une quantité excessive d'hémoglobine désoxygénée dans les capillaires sanguins. |
| Tirage | Dépression des parties molles du thorax pendant l'inspiration, souvent due à un obstacle dans les voies aériennes supérieures. |
| Toux | Acte réflexe ou volontaire visant à expulser violemment l'air et les sécrétions des voies respiratoires, souvent déclenché par une irritation. |
| Expectoration | Sécrétions provenant des voies respiratoires (trachée, bronches, alvéoles) et rejetées lors d'une toux. L'observation de sa couleur, odeur, quantité et aspect est importante. |
| BPCO (Bronchopneumopathie Chronique Obstructive) | Maladie progressive, irréversible et invalidante affectant les voies respiratoires, souvent liée au tabagisme et à la pollution, entraînant hypoxie et hypercapnie. |
| Oxygénothérapie | Traitement consistant à administrer de l'oxygène médical à une concentration ou pression supérieure à celle de l'air ambiant pour maintenir une hématose normale. |
| Inhalothérapie (Aérosolthérapie) | Administration de particules liquides ou de gouttelettes sous forme de brouillard dans les voies respiratoires, visant à humidifier, fluidifier les sécrétions, combattre l'infection, dilater les bronches ou réduire l'inflammation. |
| Nébuliseur | Appareil utilisé en aérosolthérapie pour transformer une solution en un brouillard de fines gouttelettes inhalables par le patient. Il existe des nébuliseurs pneumatiques et à ultrasons. |
| Aérosol-doseur | Dispositif permettant de délivrer une bouffée de médicament sous forme de particules dans un gaz ou l'air, inspirée par le patient. Il existe des modèles à gaz propulseur et des inhalateurs à poudre sèche. |
| Hypoxie | Diminution de la quantité d'oxygène disponible pour les tissus de l'organisme. Elle peut avoir diverses origines (respiratoire, anémique, circulatoire, histo-toxique). |
| Hypercapnie | Excès de dioxyde de carbone (CO2) dans le sang, résultant d'une ventilation insuffisante. |
| FRAB (Fréquence, Rythme, Amplitude, Bruit) | Acronyme représentant les quatre paramètres clés à observer lors de l'évaluation de la respiration. |
| COQA (Couleur, Odeur, Quantité, Aspect) | Acronyme représentant les caractéristiques à observer lors de l'analyse des expectorations. |
| PM (Prescription Médicale) | Indique qu'un soin ou un acte doit être réalisé sur prescription d'un médecin. |