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Summary
# Classification des industries et de leurs localisations
Ce sujet explore les différentes manières de classifier les industries selon divers critères, tels que leur nature, leur rôle dans la chaîne de production, leur dépendance aux ressources, et les mécanismes de concentration qui influencent leur implantation [9](#page=9).
### 1.1 Critères de classification des industries
Les industries peuvent être classifiées selon plusieurs axes distincts :
#### 1.1.1 Industries lourdes et légères
* **Industries lourdes :**
* Ce terme désigne les entreprises nécessitant un capital initial élevé (investissements importants) [10](#page=10).
* Il fait également référence à la production de matériaux massifs comme le fer, le charbon ou le pétrole [10](#page=10).
* L'utilisation de matières premières pondéreuses (minerais, charbon, etc.) justifie également cette appellation [10](#page=10).
* Ces industries sont souvent caractérisées par une forte présence de convoyeurs pour le transport de matériaux [10](#page=10).
* Exemples typiques d'industries lourdes incluent :
* Les industries chimiques et plastiques [10](#page=10).
* La production d'acier [10](#page=10).
* Le raffinage du pétrole [10](#page=10).
* La fabrication de machines industrielles [10](#page=10).
* Les industries minières [10](#page=10).
* **Industries légères:** Ce terme n'est pas explicitement défini dans le texte, mais il s'oppose par contraste aux industries lourdes, impliquant généralement des investissements moindres et des produits moins volumineux ou transformés [10](#page=10).
#### 1.1.2 Industries d'équipement et de biens de consommation
Cette classification distingue les industries selon la destination de leurs produits :
* **Industries de biens d'équipement (ou intermédiaires) :**
* Ces activités produisent des biens durables destinés principalement à la production d'autres biens [14](#page=14).
* Elles couvrent des secteurs comme la construction navale, aéronautique et ferroviaire, les équipements mécaniques, ainsi que les équipements électriques et électroniques [14](#page=14).
* Les industries des biens intermédiaires, selon l'INSEE, produisent des biens souvent destinés à être réincorporés dans d'autres biens ou détruits lors de leur utilisation pour produire [14](#page=14).
* Cela inclut les produits minéraux, le textile, le bois et papier, la chimie, la métallurgie, et les composants électriques et électroniques [14](#page=14).
* **Industries de biens de consommation (ou de transformation) :**
* Ces activités ont pour débouché "naturel" la consommation finale des ménages [14](#page=14).
* Elles englobent l'habillement et le cuir, l'édition et l'imprimerie, la pharmacie, la parfumerie, l'entretien, et les équipements du foyer [14](#page=14).
* **Industries manufacturières :**
* Ces industries sont définies comme des industries de transformation de biens, incluant la fabrication pour compte propre, la réparation et l'installation d'équipements industriels, ainsi que les opérations de sous-traitance [15](#page=15).
* Elles couvrent un large éventail d'activités listées à la page 15, telles que l'industrie alimentaire, la fabrication de boissons, de tabac, de textiles, d'habillement, de cuir, de papier, de produits chimiques, pharmaceutiques, de métaux, d'équipements électriques et de transport, et d'autres industries manufacturières, ainsi que la réparation et l'installation de machines [15](#page=15).
#### 1.1.3 Industries liées, libres et induites
Cette classification se base sur la dépendance de la localisation de l'industrie :
* **Industries liées :**
* Leur localisation dépend étroitement des possibilités d'approvisionnement, comme la proximité d'un gisement ou d'un port d'importation [16](#page=16).
* Ce sont souvent des industries de base [16](#page=16).
* **Industries induites :**
* Leur position dépend soit d'un marché de consommation, soit d'autres entreprises complémentaires par sous-traitance [16](#page=16).
* Elles sont créées pour répondre aux besoins locaux [9](#page=9).
* **Industries libres :**
* Elles ne dépendent d'aucun facteur de localisation particulier [16](#page=16).
### 1.2 Degrés de concentration des industries
La concentration industrielle fait référence aux processus par lesquels les entreprises se regroupent ou acquièrent d'autres entités. Les principaux types sont :
* **Concentration horizontale :**
* Une entreprise absorbe ou élimine ses concurrents directs, c'est-à-dire produisant le même bien ou service [17](#page=17).
* Elle obéit à une logique de produit et vise à réduire la concurrence [17](#page=17).
* **Concentration verticale :**
* Une entreprise absorbe ses fournisseurs (en amont) ou ses clients (en aval) [17](#page=17).
* Elle vise à maîtriser la chaîne de production, de l'approvisionnement à la distribution [17](#page=17).
* Comme la concentration horizontale, elle obéit à une logique de produit [17](#page=17).
* **Concentration financière :**
* Il s'agit d'une prise de contrôle d'entreprises sans nécessairement entraîner leur disparition ou fusion [17](#page=17).
* Elle conduit à la constitution de groupes [17](#page=17).
* Contrairement aux concentrations horizontale et verticale, elle obéit à une logique financière axée sur la rentabilité globale de l'ensemble, indépendamment de la nature des produits [17](#page=17).
### 1.3 Nomenclatures des branches industrielles
Des systèmes de classification standardisés existent pour catégoriser les activités industrielles. L'INSEE, par exemple, utilise des nomenclatures telles que la Nomenclature des Activités Françaises (NAF). Bien qu'une révision ait eu lieu en 2008, la nomenclature antérieure (NES 2003) est mentionnée pour sa lisibilité. Ces nomenclatures permettent d'organiser et de regrouper les industries selon des critères établis [18](#page=18) [19](#page=19).
> **Tip:** Il est essentiel de comprendre que la localisation industrielle est devenue de plus en plus complexe avec la diversification des activités et l'interaction de nombreux facteurs, allant des ressources naturelles aux marchés en passant par la logistique et la main-d'œuvre [16](#page=16).
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# Histoire de l'industrialisation et évolution des localisations
Cette section retrace l'évolution des localisations industrielles, depuis les économies fermées jusqu'aux économies ouvertes, en passant par l'avènement du taylorisme et du fordisme et la diffusion de l'industrie en Europe.
### 2.1 Les premières étapes de la localisation industrielle
Dans les économies fermées, la production était souvent artisanale, familiale, avec des techniques archaïques, et les établissements étaient localisés à proximité des consommateurs en raison de difficultés d'accès à la demande. Avec l'ouverture progressive des économies, la spécialisation territoriale et l'amélioration des communications ont permis la mobilité des facteurs de production, influençant les modèles de localisation tels que ceux de Launhardt et Weber, visant à minimiser les coûts de transport. Les établissements complémentaires avaient tendance à se concentrer, générant des économies d'agglomération et une concentration urbaine, une évolution qui a transformé les villes, passant de la "walking city" compacte aux centres urbains plus étendus avec le développement des transports [21](#page=21) [24](#page=24).
#### 2.1.1 La "walking city"
La "walking city", typique des États-Unis avant 1880, se caractérisait par des villes très compactes où les espaces résidentiels et de travail étaient mêlés, permettant de se rendre au travail à pied. Les élites résidaient au centre-ville, et les places centrales servaient de lieux de rencontre et de marchés. Le transport s'effectuait à pied ou à cheval, et ce n'est qu'avec les locomotives à vapeur dans les années 1830 que les navettes domicile-travail ont commencé à émerger dans les grandes villes, bien que leur taille et leur coût aient limité leur intégration dans les centres urbains [24](#page=24).
### 2.2 L'avènement du taylorisme et du fordisme
Dans les économies ouvertes, le taylorisme, développé à la fin du XIXe siècle, a introduit l'organisation scientifique du travail par la segmentation des tâches, la séparation entre le travail manuel et intellectuel, et le contrôle des temps d'exécution. Le fordisme, initié par Henry Ford au début du XXe siècle, a combiné le taylorisme avec la mécanisation, le travail à la chaîne, la standardisation des pièces et la production de masse à faible coût, permettant une consommation de masse grâce à des salaires élevés. Ce modèle a été particulièrement illustré par la production de la Ford T [25](#page=25) [28](#page=28) [29](#page=29).
#### 2.2.1 Le post-fordisme
Le post-fordisme, à partir de 1974, se caractérise par l'adaptation à une demande fluctuante, exigeant rapidité, qualité et moindre coût, ce qui a conduit à une diversification de l'offre et à des modes de production comme les flux tendus et le "just-in-time". Ces évolutions ont eu des conséquences sur les conditions de travail et ont allégé certaines contraintes de localisation, surtout pour l'industrie légère [30](#page=30).
### 2.3 La diffusion de l'industrialisation en Europe
La révolution industrielle s'est propagée progressivement en Europe à partir du XVIIIe siècle, déclenchée par une forte poussée démographique et l'amélioration des procédés de production, qui ont libéré de la main-d'œuvre agricole [31](#page=31).
#### 2.3.1 La Grande-Bretagne, pionnière de l'industrialisation
La Grande-Bretagne a bénéficié d'une agriculture rentable, d'un capital disponible et d'un vivier d'inventeurs, ce qui a favorisé son développement industriel à partir de 1750. L'invention des machines à filer et à tisser mécaniques a entraîné le développement des usines textiles, tandis que la transformation du charbon en coke, associée à la machine à vapeur, a stimulé l'industrie sidérurgique dans les régions minières. L'afflux de main-d'œuvre vers les centres industriels a conduit à la croissance rapide de villes, souvent dans des conditions de vie misérables pour les ouvriers, avec de longues journées de travail et l'exploitation des femmes et des enfants. Les innovations se sont rapidement enchaînées, améliorant la production de fer, la construction de voies ferrées et la fabrication de locomotives en acier [32](#page=32) [33](#page=33).
#### 2.3.2 L'industrialisation en France
La France, grande puissance concurrente, a vu ses usines de textile se développer rapidement dès le XVIIIe siècle, se concentrant notamment sur l'industrie du luxe comme la soie, la porcelaine et les cuirs. La mécanisation a touché ces métiers traditionnels, comme en témoignent les révoltes des canuts lyonnais visant l'instauration d'un salaire minimum. En raison de ressources limitées en charbon et en fer, les mines et les usines sidérurgiques se sont développées plus tardivement, principalement avec la construction du réseau de chemin de fer au milieu du XIXe siècle. L'emploi a migré lentement du secteur agricole vers la production industrielle, entraînant un exode rural [34](#page=34).
#### 2.3.3 Diversité régionale de l'industrialisation en Europe
L'industrialisation n'a pas suivi le même schéma partout en Europe. La Belgique, l'un des premiers pays industrialisés, s'est appuyée sur ses ressources en minerai de fer et en charbon ainsi que sur sa tradition textile, présentant un développement similaire à celui de la Grande-Bretagne. La Suisse, malgré l'absence de matières premières, s'est spécialisée dans des produits de haute valeur comme la soie, le coton et l'horlogerie [35](#page=35).
En Allemagne, le développement industriel a été tardif en raison de la division du pays, mais après l'union douanière de 1834, une industrie lourde productive s'est épanouie dans les bassins houillers, notamment la Ruhr. La construction des chemins de fer a stimulé la production d'acier et la construction mécanique, permettant aux entreprises allemandes de devenir des leaders dans les nouvelles technologies chimiques et électrotechniques à la fin du XIXe siècle. Parallèlement, le mouvement ouvrier s'est renforcé, avec la fondation de partis ouvriers et socialistes [36](#page=36).
Aux Pays-Bas, l'ère industrielle a débuté vers 1860, axée sur la transformation de produits agricoles (laitiers, viandes) en raison de terres pauvres en matières premières et d'une géographie favorisant les cours d'eau. Vers la fin du XIXe siècle, de grands consortiums se sont développés dans l'électrotechnique et la chimie. Les agriculteurs néerlandais et danois ont innové dans la distribution via des coopératives pour étendre la commercialisation de leurs produits [38](#page=38).
#### 2.3.4 L'évolution des conditions de travail et les luttes sociales
Au début du XXe siècle, la surveillance des réunions de travailleurs a diminué, et de nombreux pays ont légalisé les syndicats, permettant des grèves plus insistance et l'obtention de salaires plus élevés ainsi que des journées de travail réduites. Des améliorations significatives incluent la limitation du travail des enfants et des femmes en Grande-Bretagne dès 1842, suivie par la France et la Prusse. Pour désamorcer les conflits sociaux, le gouvernement allemand a instauré des assurances maladie, vieillesse et accidents pour les ouvriers dans les années 1880. Malgré ces avancées, le rythme des machines s'accélérait, et de nombreuses villes industrielles étaient marquées par des quartiers misérables et surpeuplés aux conditions d'hygiène épouvantables [37](#page=37).
> **Tip:** Comprendre la chronologie de la diffusion industrielle en Europe permet de saisir les différences de développement économique et social entre les nations.
> **Example:** La Grande-Bretagne, avec ses abondantes ressources en charbon et sa tradition d'innovation, a pu se concentrer sur l'industrie lourde comme la sidérurgie, tandis que la Suisse, dépourvue de ces ressources, a excellé dans des industries de niche à forte valeur ajoutée comme l'horlogerie.
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# Les types de complexes industriels régionaux
Ce thème examine les différentes formes d'organisation spatiale des activités industrielles, depuis les configurations rurales jusqu'aux grands ensembles liés aux ports ou à l'exploitation de ressources naturelles [39](#page=39).
### 3.1 Le complexe industriel diffus dans les campagnes
Ce modèle industriel, souvent issu d'activités anciennes liées à des sources d'énergie traditionnelles (cours d'eau, forêts) ou à une tradition d'ouvriers-paysans, se caractérise par sa dispersion géographique dans les zones rurales. Bien que diffus, ces complexes entretiennent généralement des liens avec une ville principale qui domine la région, comme dans le cas de Lyon. La double activité agricole et industrielle pouvait poser des problèmes lors des périodes de pointe des travaux agricoles [39](#page=39).
Une variante de ce modèle se retrouve dans les vallées de montagne qui exploitent l'hydroélectricité, comme la vallée de la Maurienne dans les Alpes. Ces industries, souvent créées ex nihilo pour valoriser l'énergie abondante issue des cours d'eau montagnards, nécessitaient d'importants investissements et étaient souvent structurées en sociétés par actions, avec des capitaux suisses, parisiens et lyonnais. La difficulté à trouver de la main-d'œuvre locale a conduit à recruter des travailleurs étrangers, notamment italiens, qui avaient déjà participé à des travaux d'infrastructure. Pour fixer cette main-d'œuvre, les entreprises devaient proposer des avantages tels que le logement, les soins médicaux, la formation, l'instruction des enfants et l'encadrement des loisirs [39](#page=39) [40](#page=40).
#### 3.1.1 Les vallées hydroélectriques alpines : une création de la seconde industrialisation
Ces vallées, telles que le Grésivaudan, la Maurienne, la Romanche et la Tarentaise, se sont développées autour de la production d'énergie hydroélectrique. L'industrialisation de la production d'aluminium par électrolyse, grâce aux travaux de Paul Héroult, a été un moteur important de ce développement, faisant de la Maurienne la "vallée de l'aluminium". Ces usines, malgré la recomposition des sociétés locales, n'effaçaient pas complètement les structures territoriales antérieures. Par exemple, dans l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne, la main-d'œuvre immigrée ne représentait qu'une partie de l'effectif total à la fin des années 1920, en raison d'une population locale plus nombreuse et partiellement occupée par l'agriculture. L'accès généralisé à l'électricité a, à terme, rendu ces localisations plus vulnérables à la concurrence [39](#page=39) [40](#page=40) [41](#page=41).
### 3.2 Le "District industriel" : modèle suisse ou milanais (ou le complexe métropolitain, "3ème Italie")
Ce modèle, souvent d'origine médiévale et rénové aux XIXe et XXe siècles, se caractérise par un regroupement de métropoles industrielles (comme Zurich ou Milan) et de villes de taille plus petite à moyenne situées à proximité. La densité de population y est élevée, et la main-d'œuvre est principalement urbaine, nombreuse, qualifiée et bien rémunérée, spécialisée dans des productions à haute valeur ajoutée [42](#page=42).
Ce modèle a servi de référence pour des complexes industriels plus récents, notamment dans les industries de pointe, comme dans le Sud-Est des États-Unis. Il se retrouve également dans certaines métropoles où des industries spécifiques se concentrent, comme le secteur de l'habillement et de la mode à Paris, dans le quartier du Sentier. L'un des enjeux majeurs de ces concentrations est la gestion de la circulation [42](#page=42) [44](#page=44).
> **Tip:** Le concept de "District industriel" fait l'objet de débats académiques et a évolué au fil du temps [43](#page=43).
### 3.3 Le complexe industriel portuaire
Les complexes industriels portuaires bénéficient d'un double avantage: la réception de matières premières à faible coût grâce au transport maritime et la proximité d'un marché constitué par la population de la ville portuaire, sa main-d'œuvre, ses cadres, ses chefs d'entreprise, ainsi que son arrière-pays (hinterland). L'hinterland du Rhin, par exemple, représente une zone économique majeure reliée à la mer du Nord [45](#page=45) [46](#page=46) [47](#page=47).
Les ports coloniaux constituaient un cas particulier, entretenant des relations privilégiées avec leur métropole, une main-d'œuvre abondante issue de l'immigration, et servant de débouchés pour les productions locales. Oran en Algérie, par exemple, a connu un essor économique grâce au capitalisme colonial, devenant un nœud de communication et un port majeur pour l'exportation des produits agricoles et la distribution des marchandises importées [45](#page=45) [48](#page=48).
Ces complexes regroupent une diversité d'industries, notamment les raffineries de pétrole (souvent situées en périphérie des grandes villes, comme à l'étang de Berre ou Fos près de Marseille ), la sidérurgie et la première transformation des métaux, ainsi que le traitement de denrées tropicales. Les ports situés près de sources d'énergie, comme ceux du Golfe du Mexique aux États-Unis, concentrent des activités pétrochimiques, de fabrication de caoutchouc synthétique et de métallurgie des métaux non ferreux [45](#page=45) [51](#page=51).
> **Example:** Le Grand Port Maritime de Dunkerque illustre l'importance des infrastructures portuaires dans le développement industriel régional [50](#page=50).
### 3.4 Le complexe industriel des régions d'extraction
Ces complexes se développent autour de l'exploitation de ressources naturelles, comme le pétrole et le gaz naturel dans la région du Xinjiang, au Nord-Ouest de la Chine. L'exploitation de ces ressources représente une part considérable de l'économie régionale et du total national. En raison des longues distances entre les zones d'extraction et les marchés, une première transformation des matières premières est souvent réalisée sur place, conduisant à la naissance de villes industrielles [52](#page=52) [53](#page=53).
Un autre exemple marquant est celui de Chuquicamata au Chili, une immense mine de cuivre située dans le désert d'Atacama. Ce complexe industriel et urbain s'est développé autour de l'extraction du cuivre, nécessitant des infrastructures considérables pour le transport d'énergie et d'eau. Les conditions physiques extrêmement hostiles, les difficultés de travail et les problèmes environnementaux ont nécessité des rémunérations élevées pour attirer et retenir une main-d'œuvre importante, formant ainsi une véritable "ville du cuivre" [52](#page=52) [56](#page=56).
Historiquement, dans les pays non coloniaux, les régions industrielles anciennes étaient souvent situées à proximité des bassins d'extraction, comme le bassin houiller du Nord de la France, la Ruhr ou les Appalaches. Cependant, une tendance actuelle montre que les bassins d'extraction plus récents ne favorisent pas toujours une industrialisation locale significative [52](#page=52).
> **Tip:** L'éloignement des zones d'extraction des ressources peut paradoxalement favoriser l'industrialisation locale par la nécessité de transformations sur place avant expédition [52](#page=52).
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# L'externalisation et le recul de l'emploi industriel
Ce sujet aborde la réduction des emplois dans le secteur industriel, principalement due à la délocalisation vers des pays à moindre coût de main-d'œuvre et à l'externalisation d'autres fonctions, ainsi qu'à l'évolution de la répartition de l'emploi par secteur en France.
### 4.1 Les causes de la diminution de l'emploi industriel
La baisse régulière des emplois dans l'industrie s'explique par deux phénomènes majeurs: la délocalisation et l'externalisation (outsourcing) [58](#page=58).
#### 4.1.1 La délocalisation
La délocalisation consiste dans le transfert d'activités de production vers des pays où les coûts de main-d'œuvre sont significativement plus bas, historiquement l'Asie, mais aussi l'Afrique et l'Inde. Cette stratégie vise à bénéficier de conditions de production plus favorables sur les plans économique et social, ainsi que de réglementations moins contraignantes, notamment environnementales [58](#page=58) [63](#page=63) [65](#page=65).
#### 4.1.2 L'externalisation (outsourcing)
L'externalisation implique le recours à des prestataires externes spécialisés pour réaliser certaines fonctions de l'entreprise. Cela concerne de nombreux emplois de services tels que la restauration, l'entretien, la recherche, ainsi que le recours à l'intérim. L'objectif est de limiter les contraintes réglementaires internes, comme celles liées aux conventions collectives ou à la représentation syndicale [58](#page=58).
> **Tip:** Il est important de noter que les entreprises externalisent de plus en plus de tâches, ce qui peut conduire à un transfert artificiel d'employés du secteur industriel vers le secteur des services [58](#page=58).
### 4.2 Évolution de la répartition de l'emploi en France
L'évolution de la répartition de l'emploi par secteur d'activité en France révèle une tendance marquée au recul du secteur primaire (agriculture) et du secteur secondaire (industrie), au profit du secteur tertiaire (services) [59](#page=59) [61](#page=61).
* **En 2018, en France :**
* Agriculture: 2,5% [60](#page=60).
* Industrie: 13,3% [60](#page=60).
* Construction: 6,7% [60](#page=60).
* Tertiaire: 76,1% [60](#page=60).
Cette évolution conduit à reconsidérer la mesure du développement des pays. Autrefois mesuré par la part de la population dans le secteur secondaire, le niveau de développement se mesure désormais davantage par la valeur ajoutée industrielle et la part du secteur tertiaire, qui approche 80% dans les pays riches [63](#page=63).
Le document présente également des données sur l'évolution de l'emploi non salarié par secteur en France entre 1970 et 2018 [62](#page=62).
### 4.3 Le rôle de l'industrie et les perspectives de relocalisation
L'industrie joue un rôle fondamental dans l'économie des pays. Cependant, la mondialisation a conduit à un éclatement des chaînes de valeur, où chaque entreprise est spécialisée dans une étape de production. Cette optimisation des chaînes de valeur permet de réduire les coûts de production et les prix de vente, mais rend les économies vulnérables aux chocs sur les chaînes d'approvisionnement [63](#page=63) [65](#page=65) [66](#page=66).
#### 4.3.1 La désindustrialisation et ses nuances
Les délocalisations sont un marqueur de la mondialisation depuis les années 1980. Les statistiques montrent une baisse du poids de l'industrie française dans le PIB, passant de 21,2% en 2000 à 16,7% en 2021, soit un recul de 26,9% [65](#page=65).
Il est toutefois nécessaire de nuancer le phénomène de désindustrialisation. Des emplois salariés industriels privés ont été créés en France entre 2009 et 2019. De plus, le modèle économique des entreprises a évolué: elles vendent désormais des fonctionnalités, des solutions et des performances plutôt que de simples objets matériels [65](#page=65).
#### 4.3.2 Les enjeux de la relocalisation
La crise sanitaire de 2020, les tensions géopolitiques (guerre en Ukraine) et la transition climatique soulignent la dépendance stratégique aux matières premières et la nécessité de raccourcir les chaînes de valeur. Le concept de souveraineté industrielle gagne en importance, motivant des plans comme "France relance" et "France 2030" visant à relocaliser des activités et à développer le label "Fabriqué en France" [65](#page=65).
Relocaliser implique de déconcentrer la production et de réduire la dépendance à un fournisseur unique, traduisant un arbitrage entre coût de production et disponibilité des produits en cas de choc [66](#page=66).
> **Tip:** La relocalisation vise à améliorer la résilience de l'économie face aux chocs, mais elle nécessite de définir précisément les biens considérés comme essentiels pour la souveraineté économique [67](#page=67).
#### 4.3.3 Les défis de la relocalisation
Plusieurs défis se présentent pour la relocalisation :
* **Main-d'œuvre qualifiée:** La disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée et non qualifiée est cruciale. Les métiers industriels peinent à attirer les jeunes générations en raison d'une image dégradée. Une politique de l'éducation orientée vers le marché du travail est donc un préalable, sauf recours à l'immigration [66](#page=66).
* **Foncier:** L'implantation ou l'extension de sites de production peut susciter des réticences locales si elle est perçue comme une détérioration du bien-être [67](#page=67).
* **Modèle économique:** L'entreprise doit repenser son modèle économique, car les conditions de production ne sont plus les mêmes [67](#page=67).
* **Soutien de l'État:** L'État joue un rôle important en subventionnant les relocalisations via sa politique industrielle. La réglementation, comme l'imposition d'une taxe carbone aux frontières de l'UE, peut également favoriser la relocalisation [67](#page=67).
> **Example:** L'Agence européenne du médicament estime que 80% des principes actifs sont fabriqués en Chine et en Inde, illustrant la concentration de la production sur des chaînes de valeur mondiales [66](#page=66).
Le document mentionne également le cas de l'industrie rurale confrontée à la raréfaction des ressources (eau, énergie, foncier, main-d'œuvre) [68](#page=68).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Industrie | Activité économique visant à transformer des matières premières et des produits semi-finis en biens matériels. |
| Secteur industriel / secondaire | Partie de l'économie qui englobe les activités de transformation et de production de biens, par opposition aux secteurs primaire (agriculture, extraction) et tertiaire (services). |
| Artisanat | Activité de fabrication ou de service caractérisée par une main-d'œuvre réduite, de faibles quantités produites et une vente souvent assurée par le producteur lui-même. |
| Entreprise | Unité juridique de production dont l'activité aboutit à la vente de biens ou services sur un marché. |
| Établissement | Unité économique et géographique élémentaire de la production, telle qu'une usine ou un magasin, qui est identifiable et localisable. |
| Groupe | Ensemble d'entreprises soumises à une stratégie globale définie par une société mère détenant des participations financières dans ses filiales. |
| Industries lourdes | Entreprises nécessitant un capital élevé pour leur existence et produisant des biens comme le fer, le charbon ou le pétrole, souvent caractérisées par l'utilisation de matières pondéreuses. |
| Industries d'équipement | Activités produisant des biens durables principalement destinés à la fabrication d'autres biens, tels que les constructions navales, aéronautiques, ferroviaires, et les équipements mécaniques ou électroniques. |
| Industries de biens de consommation | Activités dont le débouché principal est la consommation finale des ménages, incluant l'habillement, l'édition, la pharmacie, ou les équipements du foyer. |
| Industries des biens intermédiaires | Activités produisant des biens destinés à être incorporés dans d'autres biens ou détruits lors de leur utilisation pour la production d'autres biens, comme les produits minéraux, le textile ou la chimie. |
| Industries manufacturières | Industries impliquées dans la transformation et la fabrication de biens, incluant la réparation et l'installation d'équipements. |
| Industries liées | Industries dont la localisation dépend fortement de la proximité des sources d'approvisionnement en matières premières ou en énergie. |
| Industries induites | Industries dont la localisation est influencée par la demande d'un marché de consommation ou par la présence d'entreprises complémentaires dans le cadre de la sous-traitance. |
| Industries libres | Industries dont la localisation n'est pas soumise à des facteurs spécifiques de manière déterminante. |
| Concentration horizontale | Stratégie d'une entreprise consistant à absorber ou éliminer ses concurrents directs, souvent par le biais d'acquisitions ou de fusions, afin d'accroître sa part de marché et de réduire la concurrence. |
| Concentration verticale | Stratégie d'une entreprise consistant à intégrer des étapes de sa chaîne de production, que ce soit en amont (acquisition de fournisseurs) ou en aval (acquisition de clients), afin de mieux contrôler l'ensemble du processus de création de valeur et d'améliorer son efficacité. |
| Concentration financière | Processus par lequel une entreprise prend le contrôle d'autres entreprises sans nécessairement les absorber, via la détention de participations financières, menant à la constitution de groupes d'entreprises. |
| NAF (Nomenclature des Activités Françaises) | Classification officielle utilisée en France pour répertorier et regrouper les activités économiques selon des codes standardisés, permettant des analyses statistiques et économiques. |
| Taylorisme | Système d'organisation scientifique du travail développé par Frederick Winslow Taylor, basé sur la division des tâches, la standardisation des méthodes et le contrôle des temps d'exécution pour accroître la productivité. |
| Fordisme | Système de production industrielle caractérisé par le taylorisme, la mécanisation, le travail à la chaîne, la standardisation des pièces et la production de masse, visant à produire à faible coût et à permettre une consommation de masse. |
| Post-fordisme | Période de développement industriel post-fordiste caractérisée par la flexibilité de la production, l'adaptation à la demande (rapidité, qualité, diversité), les flux tendus et le juste-à-temps, ainsi que par une diversification de l'offre et des conséquences sur les conditions de travail. |
| Révolution industrielle | Période de transformations économiques et sociales majeures initiées à la fin du XVIIIe siècle, marquées par l'introduction de nouvelles technologies, l'essor de l'industrie et l'urbanisation. |
| Transition démographique | Phase de passage d'un régime de forte mortalité et de forte natalité à un régime de faible mortalité et de faible natalité, entraînant une croissance de la population. |
| Bassin houiller | Région géographique caractérisée par la présence d'importantes réserves de charbon, souvent associée à l'industrie minière et sidérurgique. |
| Canuts | Artisans lyonnais travaillant la soie, célèbres pour leurs révoltes au XIXe siècle visant à obtenir de meilleures conditions de travail et un salaire minimum. |
| District industriel | Territoire géographique caractérisé par la concentration d'entreprises spécialisées dans une même branche d'activité, souvent de petites et moyennes tailles, formant un tissu économique dense et dynamique. |
| Complexe industriel portuaire | Ensemble d'activités industrielles situées dans ou à proximité d'un port, bénéficiant de l'accès aux voies maritimes pour l'importation de matières premières et l'exportation de produits finis, ainsi que de la présence d'un marché local. |
| Hinterland | Zone géographique dont l'économie est étroitement liée à celle d'un port, d'une ville ou d'une région centrale, lui fournissant des produits et recevant en retour des biens et services. |
| Complexe industriel des régions d’extraction | Ensemble d'activités industrielles situées dans des régions riches en ressources naturelles (pétrole, gaz, minerais), axées sur leur exploitation et la première transformation sur place. |
| Externalisation (Outsourcing) | Transfert d'activités d'une entreprise vers un prestataire externe spécialisé, souvent pour réduire les coûts, se concentrer sur le cœur de métier ou limiter les contraintes réglementaires. |
| Relocalisation | Processus de rapatriement d'activités industrielles dans le pays d'origine, suite à des délocalisations, motivé par des considérations stratégiques, économiques ou environnementales. |
| Chaînes de valeur | Ensemble des étapes nécessaires à la production d'un bien ou service, depuis la conception jusqu'à la distribution et le service après-vente, souvent réparties géographiquement dans le cadre de la mondialisation. |