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Summary
# Introduction à la perception et ses mécanismes sensoriels
Ce sujet explore la nature de la perception, distinguant le stimulus de la sensation et détaillant les processus physiologiques de la réception et du traitement des informations sensorielles de la rétine au cortex visuel.
### 1.1 Définition de la perception
La perception est une activité cognitive qui permet à un individu de prendre connaissance de son environnement, c'est-à-dire de recevoir et d'interpréter les informations qui l'entourent. Percevoir implique de donner du sens à ce qui est perçu par les sens (vue, toucher, odorat, ouïe). Les informations sensorielles de l'environnement externe sont traitées par le système cognitif interne pour générer des représentations perceptives. Une représentation est une unité symbolique construite et stockée dans le système cognitif, qui nous aide à appréhender le monde [1](#page=1).
### 1.2 Du stimulus à la sensation
Le processus de perception repose sur trois composantes principales :
* **Les stimuli d'entrée (ou stimulation)**: Ce sont les dimensions de l'environnement qui ont la capacité de déclencher des réponses dans les systèmes sensoriels. L'énergie produite par ces stimuli peut être thermique, électrique ou d'une autre nature, selon la modalité sensorielle. Pour qu'un élément de l'environnement soit perçu, ses caractéristiques doivent être suffisamment intenses pour constituer un stimulus capable d'exciter un récepteur sensoriel [1](#page=1).
* **Les processus sensoriels**: Ils comprennent la chaîne des événements physiologiques déclenchés par la stimulation, formant l'interface entre la stimulation et la sensation. Une première analyse et un codage de l'information s'effectuent au niveau des cellules des récepteurs sensoriels. Cette information codée est ensuite véhiculée vers des centres nerveux centraux spécialisés, donnant lieu à des sensations [1](#page=1) [2](#page=2).
* **Les sensations**: Elles représentent le volet psychologique du processus perceptif. C'est lorsque les sensations atteignent les différentes régions du cerveau que la sensation est captée [1](#page=1) [2](#page=2).
> **Tip:** Il est important de distinguer le stimulus (l'énergie physique de l'environnement) de la sensation (l'expérience psychologique subjective qui en résulte).
### 1.3 Les voies visuelles de la rétine au cortex
Le système visuel est responsable de la réception et du traitement des informations lumineuses pour élaborer des perceptions. La voie visuelle principale est appelée rétino-géniculo-striée [2](#page=2).
#### 1.3.1 La rétine et la transduction
La rétine capte les informations lumineuses grâce à des cellules appelées photorécepteurs, qui se divisent en cônes et bâtonnets. Ces photorécepteurs transforment l'énergie lumineuse en influx nerveux, un processus appelé transduction, qui est ensuite envoyé au cerveau [2](#page=2).
* **Les cônes**: Concentrés principalement au centre de la rétine (fovéa), les cônes sont essentiels pour la vision diurne (de jour) et la vision des couleurs, permettant une grande netteté et précision [2](#page=2).
* **Les bâtonnets**: Ils sont cruciaux pour la vision nocturne et peuvent distinguer de nombreuses nuances de gris. Leur densité augmente à mesure que l'on s'éloigne de la fovéa, et ils sont absents de la fovéa elle-même. Il y a plus de 100 millions de bâtonnets [2](#page=2).
#### 1.3.2 La tâche aveugle
La tâche aveugle est une zone de la rétine où le nerf optique quitte l'œil. Il n'y a aucun photorécepteur à cet endroit, ce qui signifie qu'une partie du champ visuel n'est pas captée par l'œil. Cependant, notre cerveau compense cette absence en remplissant automatiquement cette zone avec les informations environnantes, un phénomène appelé complétion perceptive [2](#page=2).
> **Example:** Une expérience simple consiste à fixer un point du regard tout en observant un autre symbole à proximité. Si l'on approche ou éloigne la feuille, le symbole peut disparaître de notre champ visuel, mais nous ne voyons pas un trou car le cerveau reconstitue la scène en utilisant la couleur du fond environnant. Ceci démontre que la perception est un processus actif de reconstruction plutôt qu'une simple copie passive de la réalité [3](#page=3).
#### 1.3.3 Le traitement de l'information visuelle
L'information visuelle véhiculée par les photorécepteurs est transmise aux Corps Géniculés Latéraux (CGL) du thalamus. Les CGL sont de vastes réseaux de synapses où l'information est relayée vers d'autres cellules pour poursuivre son cheminement. L'information continue ensuite son parcours le long des radiations optiques. C'est uniquement lorsque l'information est traitée par le cortex visuel primaire que nous prenons conscience de voir [2](#page=2).
#### 1.3.4 Le double croisement de la vision
Chaque œil possède son propre champ visuel, qui se superpose lorsque les deux yeux sont ouverts. Chaque rétine est divisée en une moitié temporale et une moitié nasale. Les informations provenant de la partie gauche de notre environnement sont adressées à l'hémisphère droit du cerveau, et vice versa, à l'exception de l'olfaction. Les fibres des nerfs optiques, qui proviennent des deux rétines, se regroupent. Au niveau du chiasma optique, il y a un croisement partiel des fibres: seules les fibres provenant des rétines nasales se croisent. Ainsi, la partie gauche de l'œil droit (rétine nasale) et la partie gauche de l'œil gauche (rétine nasale) croisent leurs voies. Inversement, la partie droite de l'œil droit (rétine temporale) et la partie droite de l'œil gauche (rétine temporale) ne se croisent pas [2](#page=2) [3](#page=3).
### 1.4 Particularités du cortex visuel
#### 1.4.1 La rétinotopie
La rétinotopie désigne le fait que les relations spatiales entre deux stimuli dans notre champ de vision sont conservées au niveau de la rétine et du cortex visuel primaire. Le cortex visuel présente une représentation ordonnée, une sorte de "carte", de l'espace visuel, où les rapports de voisinage sont préservés. Des expériences, comme celles menées par Tootell et al. en 1988, ont montré que lorsqu'une région du cortex visuel est particulièrement active, les neurones de cette région sont plus actifs, et leur disposition est conforme au stimulus visuel, confirmant la conservation des repères de voisinage [3](#page=3) [4](#page=4).
#### 1.4.2 La magnification corticale
La magnification corticale décrit la sur-représentation de la fovéa au niveau du cortex visuel primaire. La région centrale de la rétine, responsable de la vision détaillée, occupe une surface corticale proportionnellement plus grande que sa taille physique [4](#page=4).
### 1.5 Les limites sensorielles
Nos sens ont des capacités limitées, ce qui signifie que nous ne pouvons pas détecter toutes les informations présentes dans notre environnement. Par conséquent, nous opérons des tris de ces informations. Par exemple, la vision ne perçoit pas l'intégralité du spectre électromagnétique (rayons X, infrarouges). La rétine ne peut répondre qu'à des stimuli dont l'intensité lumineuse est suffisante pour exciter les photorécepteurs. De même, en audition, nous ne distinguons pas toutes les fréquences sonores (par exemple, moins de 20 Hertz ou plus de 20 Hertz) [4](#page=4).
#### 1.5.1 Seuils perceptifs
La perception est souvent exprimée en termes de seuils :
* **Le seuil absolu**: Il représente la plus petite intensité d'un stimulus à partir de laquelle un individu peut détecter sa présence [4](#page=4).
* **Le seuil différentiel**: Il correspond à la plus petite différence entre deux stimuli à partir de laquelle un individu peut les distinguer [4](#page=4).
Ernst Weber (1795-1878) a établi que nous sommes principalement sensibles aux différences relatives plutôt qu'aux différences absolues [4](#page=4).
> **Example:** Si l'on compare un poids étalon de 100 grammes à un autre poids, il faut ajouter 10 grammes (soit 110g au total) pour percevoir une différence. Si le poids étalon est de 200 grammes, il faudra 20 grammes supplémentaires (soit 220g) pour détecter la différence. Ce rapport de différence (Rapport de Weber) est d'environ 10% dans ce cas. Ce rapport varie considérablement selon les modalités perceptives, par exemple, il est de 5% pour la pression et d'environ 20% pour le goût [4](#page=4).
La perception est donc basée sur l'écart différentiel par rapport à une quantité de référence, et non sur l'écart absolu [4](#page=4).
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# La structuration et les lois de la perception visuelle
La perception visuelle est un processus actif d'organisation et d'interprétation des sensations, influencé par nos connaissances antérieures et guidé par des lois qui structurent notre environnement visuel [5](#page=5).
### 2.1 De la sensation à la perception
La perception se distingue de la sensation par son caractère interprétatif et organisationnel. Tandis que la sensation correspond à la donnée physiologique issue des récepteurs sensoriels, la perception implique la sélection, l'organisation et l'interprétation de ces sensations pour reconnaître un objet et y réagir. Notre rôle est actif dans ce processus, donnant sens et signification à ce que nous voyons. Les représentations sous-jacentes à notre perception sont des connaissances, qu'elles soient implicites ou explicites, ancrées dans nos expériences passées et les structures neuronales. Le cerveau s'adapte au contexte pour interpréter des stimuli ambigus, comme le montrent des exemples où des éléments identiques sont perçus différemment selon l'environnement [5](#page=5).
> **Tip:** La perception n'est pas une simple réception passive d'informations, mais une construction active influencée par notre mémoire et nos attentes.
### 2.2 Les étapes du traitement de l'information perceptive
Le traitement de l'information perceptive peut être divisé en trois étapes principales [5](#page=5):
#### 2.2.1 L'étape sensorielle
Cette étape concerne l'analyse des caractéristiques élémentaires du stimulus, telles que les lignes, les couleurs ou les dimensions, codées par des neurones spécialisés dans des zones cérébrales distinctes [5](#page=5).
#### 2.2.2 L'étape de structuration perceptive
Ici, les caractéristiques élémentaires du stimulus sont groupées pour former une unité plus globale, une perception cohérente, reconstituant ainsi une représentation de ce qui est vu [5](#page=5).
#### 2.2.3 L'étape du traitement cognitif
Cette étape implique l'interprétation des informations à la lumière des connaissances et expériences antérieures. L'activation d'une représentation imagée peut déclencher d'autres représentations associées, permettant la reconnaissance du stimulus, comme l'association d'une chaise à sa fonction et ses caractéristiques [5](#page=5).
### 2.3 Traitements visuels élémentaires et notion de traits
Une fonction fondamentale du système perceptif visuel est de regrouper les "traits" élémentaires, extraits par le système visuel, pour former des objets. Ces traits, ou "primitives", représentent les informations sensorielles élémentaires permettant l'élaboration de représentations plus complexes. Des aires cérébrales spécifiques, comme l'aire V4 pour la couleur et l'aire V5 pour le mouvement, traitent ces attributs de manière modulaire. Des déficits neuropsychologiques spécifiques, tels que l'achromatopsie et l'akinétopsie, soulignent l'existence de ces traitements distincts. La perception résulte d'une interaction entre des traitements ascendants (bottom-up) et descendants (top-down) [6](#page=6).
### 2.4 Lois générales du fonctionnement du système perceptif visuel : Le Gestaltisme
Le Gestaltisme, apparu en Allemagne dans les années 1920, postule que "le tout est différent de la somme des parties". Cette théorie met l'accent sur la manière dont notre perception organise l'information de manière signifiante, allant au-delà de la simple somme des caractéristiques individuelles. La perception d'un élément visuel est toujours influencée par son contexte et interagit avec les éléments environnants [7](#page=7).
#### 2.4.1 Les lois de groupement
Ces lois, également appelées lois de la Gestalt, régissent la manière dont le système perceptif visuel combine les traits élémentaires [7](#page=7):
* **Loi de proximité:** Les éléments proches les uns des autres sont perçus comme appartenant au même objet [7](#page=7).
* **Loi de similarité:** Les éléments qui se ressemblent (en forme, taille, couleur, etc.) sont regroupés comme appartenant à un même ensemble [7](#page=7).
* **Loi de bonne forme:** Vise à nous faire percevoir des formes familières et stables [7](#page=7).
* **Loi de continuité:** Les éléments qui s'alignent de manière fluide sont perçus comme formant une même structure [7](#page=7).
* **Loi de destin commun:** Les éléments se déplaçant dans la même direction sont perçus comme appartenant à un même objet [7](#page=7).
* **Loi de clôture:** Le système tend à compléter les contours des formes pour les percevoir comme des entités fermées [7](#page=7).
> **Example:** La loi de proximité explique pourquoi, en voyant une série de points régulièrement espacés, nous les percevons par groupes plutôt qu'individuellement [7](#page=7).
#### 2.4.2 Loi de distinction figure/fond
Cette loi stipule que notre système perceptif segmente le champ visuel en une figure principale (l'objet au premier plan) et un fond (la surface en arrière-plan). Cette distinction est facilitée par des indices tels que la symétrie, l'orientation, la taille et la convexité. Il est important de noter que la figure est une reconstruction cognitive et non un phénomène objectif qui s'impose à nous [8](#page=8).
> **Example:** L'illusion du vase de Rubin, où l'on peut percevoir soit un vase, soit deux visages se faisant face, illustre la loi figure/fond et le caractère reconstructif de la perception [8](#page=8).
### 2.5 Constances perceptives
Les constances perceptives sont des mécanismes adaptatifs essentiels qui assurent la stabilité de notre perception malgré les variations de la stimulation sensorielle. Le système perceptif maintient la perception de caractéristiques d'un objet comme sa taille, sa forme ou sa couleur, même lorsque la stimulation rétinienne change [8](#page=8).
* **Constance de taille:** Bien que l'image rétinienne d'un objet diminue avec la distance, notre perception de sa taille reste généralement stable grâce à la prise en compte de la profondeur. La "chambre d'Ames" illustre comment le contexte peut piéger cette constance [8](#page=8).
* **Constance de forme:** La perception de la forme d'un objet reste relativement constante, même si notre angle de vue change et que l'image projetée sur la rétine se modifie [8](#page=8).
* **Constance de couleur et de luminosité:** Notre perception de la couleur et de la luminosité d'un objet est également influencée par son environnement, le cerveau reconstruit l'image en la comparant à des représentations mémorielles, ce qui peut parfois mener à des perceptions erronées de teintes ou de gris identiques perçus différemment [8](#page=8).
> **Tip:** Les constances perceptives sont cruciales pour notre interaction avec le monde, nous permettant de reconnaître des objets familiers malgré des changements dans nos conditions de vision.
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# Finalités de la perception et relation avec l'action
La perception a deux finalités principales: la reconnaissance des objets et le guidage de l'action, ces deux processus étant interconnectés et s'influençant mutuellement [9](#page=9).
### 3.1 Percevoir pour reconnaître
La reconnaissance d'un objet implique l'association d'une représentation perceptive brute avec des informations stockées en mémoire sémantique ou épisodique. Divers modèles théoriques tentent d'expliquer ce processus [9](#page=9):
#### 3.1.1 Théorie par appariement de gabarits
Proposée par Minsky et Tarr, cette théorie suggère que la reconnaissance survient par une comparaison directe et inconsciente de la représentation perceptive avec des "gabarits" (modèles visuels de formes globales) stockés en mémoire à long terme (MLT). Bien que simple, ce modèle est peu économique car il suppose un grand nombre de gabarits pour chaque objet rencontré et ne permet pas de reconnaître un objet s'il n'a pas été préalablement rencontré dans des conditions identiques [9](#page=9).
#### 3.1.2 Théorie des prototypes
Ce modèle postule que la reconnaissance se fait en comparant le percept à un "prototype", une représentation abstraite et synthétique de tous les exemplaires d'une catégorie stockée en mémoire. Ce prototype peut évoluer et varier d'une personne à l'autre [10](#page=10).
#### 3.1.3 Théorie des traits distinctifs
Selon Selfridge, la reconnaissance repose sur la comparaison de listes de traits distinctifs (caractéristiques discriminantes) extraits du percept avec des listes stockées en MLT. Ce modèle est limité pour la reconnaissance d'objets complexes comme les visages [10](#page=10).
#### 3.1.4 Théorie des géons
Biederman propose que les objets visuels sont décomposés en 36 "géons" (composants élémentaires en 3D) qui, combinés, représentent l'ensemble de l'environnement visuel. La reconnaissance s'effectue par comparaison de l'organisation des géons extraits avec des organisations stockées en MLT [10](#page=10).
#### 3.1.5 Modèle de Marr
Ce modèle computationnel, développé par Marr, considère la reconnaissance visuelle comme une "construction symbolique" où le cerveau construit activement les formes à partir de processus cognitifs symboliques. Il décrit plusieurs niveaux de représentation [11](#page=11):
* **Représentation 2D:** Analyse des traits comme les courbes et les coins, ainsi que des informations de surface (profondeur, texture). La vision pré-oculaire et la disparité rétinienne sont utilisées pour former une représentation plus précise [11](#page=11).
* **Représentation 3D:** L'objet acquiert un système symétrique indépendant du point de vue, ce qui permet une reconnaissance stable malgré les changements de perspective [11](#page=11).
Ce modèle a des faiblesses quant à sa traduction en algorithme [11](#page=11).
#### 3.1.6 Modèle de Humphreys & Riddoch
Ce modèle distingue différents niveaux de traitement perceptif: précoce, intermédiaire et tardif [11](#page=11).
* **Traitement perceptif précoce:** Immédiatement après la stimulation sensorielle, les neurones codent des caractéristiques élémentaires de l'image (couleur, forme globale, détails). L'objectif est d'extraire les caractéristiques de base sans reconnaissance d'objet [12](#page=12).
* **Traitement perceptif intermédiaire:** Le cerveau regroupe les traits selon les lois de la Gestalt (proximité, similarité, continuité, clôture), segmente la scène en formes et différencie figure et fond. L'objectif est de construire une représentation organisée de la scène [12](#page=12).
* **Processus perceptifs plus tardifs:** Les informations visuelles sont intégrées et interprétées pour permettre la reconnaissance de l'objet. Les représentations peuvent être en 2D (vue spécifique) ou en 3D (indépendante du point de vue). Ce niveau est optionnel et activé lorsque la situation l'exige [13](#page=13).
Ce modèle fonctionne selon une double direction :
* **Traitement ascendant (bottom-up):** Des informations sensorielles vers une représentation perceptive [13](#page=13).
* **Traitement descendant (top-down):** Mobilisation des connaissances mémorielles pour interpréter la perception [13](#page=13).
Les représentations stockées sont des formes canoniques d'objets, permettant la reconnaissance et l'accès aux informations sémantiques associées (nom, fonction, usage). La mémoire sémantique stocke des informations générales sur le monde, et une représentation perceptive active une représentation structurale qui donne accès à cette mémoire. Par exemple, la reconnaissance d'une forme ronde rouge active la représentation de "pomme", permettant d'accéder aux connaissances sémantiques associées [13](#page=13) [14](#page=14).
### 3.2 Percevoir pour agir
La reconnaissance n'est pas l'unique but de la perception; de nombreux traitements visuels sont dédiés au guidage de l'action [14](#page=14).
#### 3.2.1 Arguments neuropsychologiques
La neuropsychologie a mis en évidence une double dissociation entre les traitements perceptifs pour la reconnaissance (agnosie visuelle) et ceux pour le guidage de l'action (ataxie optique). Le cas de la "vision aveugle" (blindsight) illustre que des patients capables de diriger des actions vers des stimuli qu'ils ne voient pas consciemment. La voie dorsale est impliquée dans le guidage de l'action [14](#page=14).
#### 3.2.2 Arguments chez les sujets sains
Des études comme celle de l'illusion d'Ebbinghaus (Agliotti, DeSouza & Goodale, 1995) ont montré que si la perception de la taille des objets est affectée par l'illusion, l'action de saisie (ouverture des doigts proportionnelle à la taille réelle) ne l'est pas. Cela démontre une dissociation entre les traitements perceptifs dédiés à l'action et ceux dédiés à la reconnaissance [14](#page=14).
#### 3.2.3 Deux grands systèmes de traitement de l'information visuelle
Ungerleider & Mishkin ont proposé deux systèmes :
* **Système magnocellulaire (Where):** Correspond à la voie dorsale (occipito-pariétale) et traite l'information sur la localisation et le mouvement des objets [15](#page=15).
* **Système parvocellulaire (What):** Correspond à la voie ventrale (occipito-temporale) et traite l'information sur les formes, la couleur, et permet l'identification des objets [15](#page=15).
### 3.3 Influence de l'action sur la perception
La perception et l'action sont considérées comme faisant partie d'un même système fonctionnel, où l'action peut influencer et moduler la perception, et inversement. La perception n'est pas passive; elle prépare à l'action, tandis que l'action enrichit la perception par un retour sensoriel (feedback). L'amplitude ou la durée d'une action peuvent influencer des représentations perceptives spatiales et temporelles. Par exemple, la perception d'une pente peut dépendre de l'état physique de l'individu (forme vs fatigue) [15](#page=15).
### 3.4 Conclusion
La cognition est désormais vue comme supportant l'action. La perception est "incarnée" car elle guide l'action en extrayant les affordances de l'environnement (Gibson, 1979), et l'espace est évalué en fonction des possibilités d'action [16](#page=16).
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# Les mécanismes et les types d'attention
L'attention est une fonction cognitive fondamentale qui permet de sélectionner et de maintenir des informations pertinentes à un niveau de traitement conscient, assurant la cohérence du comportement et la flexibilité face aux changements environnementaux [17](#page=17).
### 4.1 Les composantes de l'attention
L'attention peut être décrite à travers plusieurs composantes principales :
#### 4.1.1 Le versant intensif de l'attention
Ce versant concerne la quantité de ressources attentionnelles disponibles. Il comprend :
* **La vigilance**: L'état de préparation à détecter et réagir à des changements discrets dans l'environnement, souvent sur des intervalles de temps variables [17](#page=17).
> **Exemple:** Être vigilant au verglas lors d'une promenade nocturne [17](#page=17).
* **L'alerte phasique**: La capacité à mobiliser rapidement les ressources attentionnelles en réponse à un signal d'alerte spécifique [17](#page=17).
> **Exemple:** Réagir à une alarme incendie en cherchant la source du feu [17](#page=17).
* **L'attention soutenue**: La capacité à maintenir l'attention de manière stable sur une tâche de longue durée [17](#page=17).
#### 4.1.2 Le versant sélectif de l'attention
Ce versant traite de la capacité à choisir parmi les informations disponibles.
* **L'attention sélective**: Le processus de tri et de sélection parmi toutes les informations présentes dans l'environnement [18](#page=18).
> **Exemple:** Rechercher une personne spécifique dans une foule à la gare [18](#page=18).
* **L'attention divisée**: Le partage des ressources attentionnelles pour réaliser simultanément plusieurs activités [18](#page=18).
#### 4.1.3 Le contrôle des ressources attentionnelles
Le contrôle des ressources attentionnelles est considéré comme une fonction exécutive, assurant la régulation de l'activité en cours. Deux facultés exécutives sont essentielles [18](#page=18):
* **L'inhibition**: La capacité à écarter les événements ou réponses non pertinents pour optimiser l'analyse et la réponse aux éléments pertinents [18](#page=18).
> **Exemple:** Le test de Stroop [18](#page=18).
* **La flexibilité attentionnelle**: La capacité à passer rapidement d'un mode de traitement de l'information à un autre, ou d'une tâche à une autre, permettant d'adapter son comportement si nécessaire [18](#page=18).
> **Exemple:** Le Trail Making Test B (TMT B), qui implique une alternance entre chiffres et lettres [18](#page=18).
### 4.2 Les réseaux cérébraux impliqués
Les processus attentionnels sont sous-tendus par de vastes réseaux cérébraux :
* **L'alerte**: Implique des régions frontales, postérieures et temporo-pariétales [19](#page=19).
* **La sélection de l'attention**: Sollicite les régions postérieures, notamment le cortex pariétal et les colliculus supérieurs [19](#page=19).
* **Le contrôle de l'attention**: Mobilise le cortex frontal et le cortex cingulaire postérieur [19](#page=19).
### 4.3 L'attention sélective : Modèles théoriques
L'attention sélective permet de se concentrer sur un aspect limité de l'expérience sensorielle, face à une surcharge d'informations environnementales. Ce tri s'opère en deux temps: rehausser l'information prioritaire et inhiber les distracteurs [19](#page=19).
#### 4.3.1 La notion de filtre attentionnel (Broadbent, 1958 ; 1971)
Broadbent a proposé l'idée d'un **filtre attentionnel** qui agirait comme un sélecteur précoce, ne laissant passer qu'une seule information à la fois pour éviter la surcharge du système de traitement à capacité limitée (#page=19, 20). La sélection agirait en "tout ou rien" [19](#page=19) [20](#page=20).
**Critiques de la théorie de Broadbent :**
* **Moray **: Observation de la détection du nom du sujet dans le message secondaire non filtré lors de tâches d'écoute dichotique [20](#page=20).
* **Gray et Wedderburn **: Mise en évidence de l'influence de la signification, suggérant que le système cognitif peut chercher des informations dans le canal non attentif pour donner du sens [20](#page=20).
#### 4.3.2 La théorie de l'atténuation (Treisman, 1960)
Treisman propose un modèle intermédiaire où le filtre **atténue** l'information non filtrée plutôt que de la bloquer complètement. La sélection intervient plus tardivement, au niveau de l'analyse sémantique. Cette approche explique le traitement partiel des informations non surveillées et le phénomène du "cocktail party" [20](#page=20).
* **Treisman **: Les sujets basculent vers les parties du message qui complètent la signification d'une phrase, démontrant une analyse sémantique partielle des messages non attentifs [21](#page=21).
* **Treisman & Gelade **: Introduction d'un continuum entre **l'attention partagée** (traitement parallèle, automatique) et **l'attention focalisée** (traitement séquentiel, contrôlé) [21](#page=21).
* **Détection de cibles (Treisman, 1988)**: Le phénomène de "pop-out" pour des caractéristiques saillantes (couleur, forme) est automatique, sans effort, parallèle et indépendant du nombre de distracteurs. La recherche visuelle sérielle est volontaire et contrôlée, prenant plus de temps avec un plus grand nombre d'items [21](#page=21).
#### 4.3.3 La théorie de la sélection tardive (Deutsch et Deutsch, 1963)
Cette théorie rompt avec les modèles précédents en postulant que la sélection se fait tardivement, juste avant la réponse. Tous les stimuli entrants sont analysés dans leur totalité (caractéristiques physiques et sémantiques) avant qu'une seule réponse ne soit sélectionnée [22](#page=22).
**Preuve en faveur d'une sélection tardive :**
* **Von Wright et al. **: Un apprentissage implicite (conditionnement à la peur) observé même pour des mots présentés dans l'oreille inattentive suggère que ces mots ont été traités et ont généré une réaction émotionnelle [22](#page=22).
#### 4.3.4 Le modèle de pertinence de Norman .
Norman propose un modèle sans filtre, où l'attention est déterminée par :
* **L'activation sensorielle** (niveau sonore, couleur) à un niveau précoce.
* **La pertinence et l'importance de l'information** en lien avec les attentes, les besoins et les objectifs, à un niveau plus tardif [23](#page=23).
Ce modèle flexible combine des processus descendants (top-down, basés sur la pertinence) et ascendants (bottom-up) [23](#page=23).
#### 4.3.5 Deux systèmes attentionnels interactifs
Les conceptions plus récentes abandonnent l'idée de filtre pour parler de processus de mise en avant [23](#page=23).
* **Desimone et Duncan **: Proposent un système basé sur deux mécanismes interactifs :
* **Mécanisme "bottom-up" automatique (attention exogène)**: Les événements externes sollicitent la conscience de manière automatique, traités ou rejetés selon leur saillance [23](#page=23).
* **Mécanisme "top-down" contrôlé (attention endogène)**: Basé sur l'analyse des attentes, il opère une sélection des informations pertinentes [23](#page=23).
* **Modèle Master Ac va on Map (MAM) (Michael et al., 2006)**: Cette carte intègre les informations saillantes en fonction des besoins de l'individu. Les approches récentes expliquent les baisses de performances par des contraintes de traitement, mais reconnaissent la limitation des ressources mentales [24](#page=24).
### 4.4 L'attention divisée ou partagée
L'attention peut être allouée à une ou plusieurs tâches simultanément, nécessitant le partage ou la division des ressources attentionnelles [24](#page=24).
#### 4.4.1 Le paradigme de double-tâche
Ce paradigme compare les performances à une tâche réalisée isolément (simple tâche) avec celles réalisées simultanément avec une autre tâche (double tâche) (#page=24, 25). Si les tâches sollicitent des ressources attentionnelles communes, la performance est inférieure en double tâche. La gravité de cette baisse dépend de la ressemblance des tâches, de la modalité impliquée, du type de réponse, et du niveau d'expertise [24](#page=24) [25](#page=25).
#### 4.4.2 Modèles de distribution des ressources attentionnelles
Deux points de vue théoriques principaux existent :
* **Kahneman **: Propose un **réservoir unique de ressources attentionnelles** à capacité limitée. La quantité de ressources disponibles et leur répartition dépendent de l'éveil, des intentions, de la complexité des tâches et des réserves individuelles. Un mécanisme de gestion des ressources attribue des priorités [25](#page=25).
* **Arousal**: Le niveau d'énergie mentale qui détermine la quantité totale de ressources attentionnelles disponibles [25](#page=25).
* **Available capacity**: La quantité de ressources pouvant être distribuée aux différentes tâches [25](#page=25).
> **Exemple:** Lire un article tout en écoutant la radio demande peu de ressources attentionnelles [25](#page=25).
Il est possible d'effectuer deux tâches simultanément si leur effort attentionnel combiné n'excède pas la capacité totale, mais la performance sera diminuée pour chaque tâche [26](#page=26).
* **Wickens **: Postule **plusieurs réservoirs indépendants de ressources attentionnelles**, définis par quatre facteurs: modalités d'entrée, modalités de sortie, niveaux de traitement et codes utilisés. Si les tâches n'impliquent pas les mêmes réservoirs, elles peuvent être réalisées simultanément sans baisse de performance. Si les ressources proviennent du même réservoir, les performances se dégradent, principalement en fonction de la similarité des tâches. L'exigence cognitive d'une tâche peut épuiser les ressources disponibles pour une tâche secondaire. Il est indéniable que les capacités cognitives sont limitées et qu'une interférence survient lorsque la demande dépasse la capacité des réservoirs [26](#page=26).
### 4.5 L'attention spatiale
L'attention spatiale permet de déplacer rapidement l'attention d'un endroit à un autre dans l'environnement, essentiel pour l'adaptation et la compréhension du monde [26](#page=26).
#### 4.5.1 Attention overt vs covert
* **Attention visuelle "overt"**: Implique le déplacement simultané du regard vers un stimulus d'intérêt [27](#page=27).
* **Attention visuelle "covert"**: Correspond au déplacement mental de l'attention sans mouvement du regard, permettant de dissocier l'orientation du regard de celle de l'attention [27](#page=27).
#### 4.5.2 Le champ attentionnel visuo-spatial
L'étendue et la répartition du champ attentionnel visuo-spatial ont été modélisées de différentes manières :
* **Modèle de l'attention comme un faisceau lumineux (Posner, 1980)**: L'attention est dirigée comme un faisceau flexible qui peut être redirigé vers n'importe quel endroit, permettant des changements implicites (coverts). Les temps de réaction sont plus rapides lorsque la cible apparaît à l'endroit où l'attention est orientée [27](#page=27).
* **Modèle de l'attention comme une lentille zoom (LaBerge, 1983; Eriksen et Yeh, 1985)**: Le champ attentionnel peut être ajusté (zoom étroit ou large) en fonction de l'exigence de la tâche. L'expérience de Laberge a montré que la taille du faisceau attentionnel s'adapte à la tâche, permettant une détection plus rapide de la cible dans un zoom étroit si elle se trouve au centre, et une détection plus homogène dans un zoom large (#page=27, 28) [27](#page=27) [28](#page=28).
* **Modèle de l'attention partagée "split attention" (Awh & Paschler, 2000)**: Suggère la possibilité de fractionner l'attention entre deux régions non adjacentes de l'espace. Des expériences ont démontré que le champ attentionnel peut se partager, entraînant une réduction de la précision de détection lorsque la cible apparaît dans un espace "proche" entre deux zones d'attention séparées [28](#page=28).
#### 4.5.3 L'orientation visuo-spatiale de l'attention
Les indices peuvent être :
* **Non valides**: L'indice indique le mauvais endroit, entraînant un ralentissement du temps de réaction (coût) [29](#page=29).
* **Neutres**: L'indice ne donne aucune information, servant de référence pour le temps de réaction moyen [29](#page=29).
* **Valides**: L'indice indique le bon endroit, accélérant le temps de réaction (bénéfice) [29](#page=29).
Le temps de déplacement de l'attention augmente avec la distance, et l'engagement attentionnel (impliquant le thalamus) correspond à un déplacement exogène et automatique [30](#page=30).
#### 4.5.4 Deux systèmes attentionnels distincts (Posner, 1980)
Posner a distingué deux systèmes attentionnels :
* **Système endogène**: Permet un déplacement contrôlé de l'attention basé sur les intentions et les attentes de l'individu [31](#page=31).
* **Système exogène**: Permet un déplacement automatique de l'attention induit par des indices ou stimuli saillants [31](#page=31).
L'orientation endogène et exogène dépend du caractère prédictif de l'indice et de la temporalité des événements (SOA) [31](#page=31).
#### 4.5.5 L'inhibition de retour (Posner et Cohen, 1984)
L'inhibition de retour est une réduction de la probabilité que l'attention retourne sur une localisation ou un objet qui vient d'être surveillé. Elle vise à favoriser l'exploration de l'environnement en évitant la répétition immédiate de l'exploration du même lieu [32](#page=32).
#### 4.5.6 Confirmation neuropsychologique
* **Corbetta et Shulman **: Le système ventral (lobe temporal supérieur) est impliqué dans le système exogène de l'attention, tandis que le système dorsal est lié au système endogène. Ces deux systèmes interagissent fortement et leur interaction dynamique a une valeur adaptative (#page=32, 33). Le système ventral agit comme un "coupe-circuit" sur le système dorsal [32](#page=32) [33](#page=33).
En résumé, l'attention spatiale peut être dirigée de manière automatique (exogène) ou volontaire (endogène), avec flexibilité. L'inhibition de retour réduit la probabilité que l'attention revienne sur une zone récemment explorée. L'attention est sous-tendue par un réseau cérébral étendu, impliquant particulièrement l'hémisphère droit, mais reste un système vulnérable, comme l'illustre la cécité attentionnelle [34](#page=34).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Perception | Activité cognitive par laquelle l'être humain prend connaissance de son environnement, c'est-à-dire reçoit et interprète les informations qui l'entourent. |
| Stimuli d’entrée | Caractéristiques de l'environnement qui ont la propriété de déclencher des réponses dans les systèmes sensoriels de l'organisme. |
| Sensation | Le volet psychologique du processus de perception, représentant la prise de conscience d'un stimulus après son traitement physiologique. |
| Représentation | Unité symbolique construite et stockée dans le système cognitif, permettant d'appréhender le monde environnant. |
| Rétine | La couche de tissu sensible à la lumière au fond de l'œil, qui capte les informations lumineuses grâce aux photorécepteurs (cônes et bâtonnets). |
| Photorécepteurs | Cellules spécialisées dans la rétine (cônes et bâtonnets) qui transforment l'énergie lumineuse en influx nerveux lors de la transduction. |
| Tâche aveugle | Zone de la rétine où le nerf optique quitte l'œil, dépourvue de photorécepteurs, et qui est compensée par le cerveau via la complétion perceptive. |
| Complétion perceptive | Processus par lequel le cerveau remplit automatiquement les informations manquantes dans le champ visuel, comme pour la tâche aveugle. |
| Rétinotopie | Principe selon lequel les relations spatiales entre les stimuli visuels sont conservées au niveau de la rétine et du cortex visuel primaire. |
| Magnification corticale | Sur-représentation de la fovéa au niveau du cortex visuel primaire, permettant une analyse plus fine des informations provenant de cette zone centrale de la rétine. |
| Seuil absolu | La plus petite valeur d'un stimulus à partir de laquelle un individu parvient à détecter une stimulation. |
| Seuil différentiel | La plus petite différence entre deux stimuli à partir de laquelle un individu parvient à les différencier. |
| Rapport de Weber | Principe stipulant que nous sommes sensibles aux différences relatives entre les stimuli, exprimé par un rapport constant (généralement 10%) entre la différence nécessaire et le stimulus de référence. |
| Sensation vs Perception | La sensation est la donnée physiologique des récepteurs, tandis que la perception est la sélection, l'organisation et l'interprétation de ces sensations. |
| Traitement ascendant (bottom-up) | Traitement de l'information qui part des données sensorielles captées pour construire progressivement une représentation perceptive. |
| Traitement descendant (top-down) | Traitement de l'information qui mobilise les connaissances stockées en mémoire pour interpréter et donner du sens à la perception. |
| Gestaltisme | Courant de pensée en psychologie de la perception qui postule que 'le tout est différent de la somme des parties' et que nos perceptions obéissent à des lois d'organisation. |
| Lois de groupement (Gestalt) | Principes tels que la proximité, la similarité, la bonne forme, la continuité et le destin commun, qui expliquent comment les éléments visuels sont regroupés pour former des ensembles cohérents. |
| Distinction figure/fond | Processus perceptif qui permet de séparer un objet (figure) de son arrière-plan (fond) dans une scène visuelle. |
| Constances perceptives | Phénomènes adaptatifs qui maintiennent la perception de certaines caractéristiques d'un objet (taille, forme, couleur) stables malgré les variations de la stimulation sensorielle. |
| Agnosie visuelle | Déficit spécifique de la reconnaissance des objets qui affecte la capacité à identifier visuellement ce que l'on voit, malgré une perception visuelle intacte. |
| Théorie par appariement de gabarits | Modèle de reconnaissance visuelle où le percept est comparé à des modèles visuels stockés en mémoire à long terme pour trouver une correspondance. |
| Théorie des prototypes | Modèle de reconnaissance visuelle où le percept est comparé à une représentation abstraite (prototype) d'une catégorie d'objets, résultant d'une synthèse statistique de ses exemplaires. |
| Théorie des traits distinctifs | Modèle de reconnaissance visuelle basé sur l'identification et la comparaison d'un petit nombre de caractéristiques clés qui différencient les formes. |
| Théorie des géons | Modèle de reconnaissance visuelle qui décompose les objets en composants tridimensionnels élémentaires (géons) dont les combinaisons permettent de représenter divers objets. |
| Modèle computationnel de Marr | Approche qui décrit la reconnaissance visuelle comme une construction symbolique évolutive, passant de représentations 2D à 3D. |
| Agnosie visuelle | Incapacité à reconnaître des objets, bien que la vision soit intacte, due à un dysfonctionnement dans les voies de traitement visuel. |
| Ataxie optique | Trouble qui affecte la capacité à guider ses actions visuelles, comme saisir un objet, malgré une reconnaissance visuelle préservée. |
| Voie dorsale (Where/How) | Voie de traitement visuel allant du cortex occipital au lobe pariétal, impliquée dans la localisation spatiale des objets et le guidage des actions. |
| Voie ventrale (What) | Voie de traitement visuel allant du cortex occipital au lobe temporal, impliquée dans l'identification des objets, leur forme et leur couleur. |
| Affordances | Possibilités d'action offertes par l'environnement à un organisme, telles que décrites par Gibson. |
| Attention | Fonction cognitive centrale qui permet la sélection d'informations ou d'événements et leur maintien à un certain niveau de traitement, assurant la cohérence et la flexibilité du comportement. |
| Vigilance | État de préparation à détecter et réagir à des changements discrets dans l'environnement à intervalles variables. |
| Alerte phasique | Capacité à mobiliser rapidement les ressources attentionnelles en réponse à un signal d'alerte. |
| Attention soutenue | Capacité à maintenir stablement l'attention sur une tâche de longue durée. |
| Attention sélective | Capacité à trier et sélectionner les informations pertinentes parmi toutes celles présentes dans l'environnement, en rehaussant la cible et en inhibant les distracteurs. |
| Attention divisée | Partage des ressources attentionnelles pour réaliser simultanément plusieurs activités. |
| Inhibition | Capacité du système attentionnel à écarter les événements ou réponses non pertinents pour optimiser le traitement des éléments pertinents. |
| Flexibilité attentionnelle | Capacité à passer rapidement d'un mode de traitement de l'information à un autre, ou d'une tâche à une autre. |
| Filtre attentionnel | Mécanisme hypothétique qui régule le passage de l'information, ne permettant qu'à une partie des stimuli d'accéder à un traitement plus poussé. |
| Théorie de sélection précoce | Modèle où un filtre agit très tôt dans le traitement de l'information pour sélectionner les stimuli pertinents avant leur analyse sémantique. |
| Théorie de l'atténuation | Modèle intermédiaire où le filtre attentionnel atténue plutôt qu'il n'élimine l'information non sélectionnée, permettant une analyse partielle. |
| Théorie de la sélection tardive | Modèle où tous les stimuli sont analysés en profondeur (physiquement et sémantiquement) avant qu'une sélection n'ait lieu juste avant la réponse. |
| Modèle de pertinence de Norman | Modèle où l'attention est flexible et dépend à la fois de l'activation sensorielle (précoce) et de la pertinence de l'information (tardive) par rapport aux objectifs de l'individu. |
| Attention exogène | Mécanisme d'attention automatique déclenché par des événements externes saillants qui captent involontairement notre attention. |
| Attention endogène | Mécanisme d'attention contrôlé, dirigé volontairement en fonction de nos attentes, besoins et objectifs. |
| Paradigme de double-tâche | Méthode expérimentale consistant à comparer les performances d'individus réalisant une tâche seule puis simultanément avec une autre tâche, afin d'évaluer le partage des ressources attentionnelles. |
| Modèles de distribution des ressources attentionnelles | Cadres théoriques expliquant comment les ressources mentales limitées sont allouées aux différentes tâches cognitives. |
| Arousal | Niveau d'énergie mentale ou de vigilance d'une personne, influençant la quantité totale de ressources attentionnelles disponibles. |
| Attention spatiale | Capacité à orienter son attention vers des localisations spécifiques dans l'espace. |
| Attention overt | Orientation de l'attention visuelle accompagnée d'un mouvement des yeux vers le stimulus cible. |
| Attention covert | Orientation de l'attention visuelle sans mouvement des yeux, où l'attention est dirigée mentalement. |
| Champ attentionnel visuo-spatial | L'étendue et la répartition de l'attention dans le champ visuel. |
| Modèle du faisceau lumineux (Posner) | Modèle de l'attention spatiale où l'attention est comparée à un faisceau lumineux qui peut être focalisé sur une région spécifique. |
| Modèle de la lentille zoom (LaBerge) | Modèle de l'attention spatiale où l'étendue du champ attentionnel peut être ajustée, comme avec une lentille zoom, pour s'adapter à la tâche. |
| Modèle de l'attention partagée (Awh & Paschler) | Modèle de l'attention spatiale qui suggère la possibilité de fractionner l'attention entre plusieurs régions non adjacentes de l'espace. |
| Inhibition de retour | Phénomène où l'attention est moins susceptible de revenir sur une localisation ou un objet qui vient juste d'être examiné, favorisant ainsi l'exploration de l'environnement. |
| Système ventral | Réseau cérébral impliqué dans le système exogène de l'attention, situé dans le lobe temporal supérieur. |
| Système dorsal | Réseau cérébral impliqué dans le système endogène de l'attention, impliquant des régions frontales et pariétales. |
| Interaction dynamique (systèmes attentionnels) | La manière dont les systèmes attentionnels endogène et exogène interagissent pour une orientation et une régulation efficaces de l'attention. |