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Summary
# Le modèle d'offre globale et de demande globale
Ce chapitre analyse le cadre macroéconomique de l'économie fermée, en se concentrant sur l'équilibre général et la détermination des salaires et des prix via le modèle WS-PS, pour ensuite dériver les courbes d'offre globale (OG) et de demande globale (DG) [5](#page=5).
### 1.1 L'offre globale
L'offre globale (OG) décrit la relation entre le niveau de production et le niveau des prix, et est dérivée de l'équilibre sur le marché du travail. Elle repose sur la détermination des salaires et des prix [7](#page=7) [8](#page=8).
#### 1.1.1 Détermination des salaires et des prix
La détermination des salaires est représentée par la courbe WS (Wage Setting) et celle des prix par la courbe PS (Price Setting) [8](#page=8).
* **La courbe WS (Wage Setting)**: Elle exprime le salaire nominal ($W$) en fonction du taux de chômage ($u$) et d'une variable exogène ($z$) qui représente les facteurs influençant le pouvoir de négociation des travailleurs (ex: allocations chômage, réglementation du marché du travail). La relation est généralement négative: plus le taux de chômage est bas, plus le salaire nominal est élevé. L'équation peut être formulée comme suit: $W = P^e F(u, z)$ [8](#page=8).
* **La courbe PS (Price Setting)**: Elle exprime le niveau des prix ($P$) en fonction du salaire nominal ($W$) et d'un indice de markup ($\mu$). Elle suppose que les entreprises fixent leurs prix en fonction de leurs coûts marginaux (le salaire) plus une marge. L'équation est: $P = (1 + \mu) \frac{W}{A}$, où $A$ est la productivité du travail. En supposant une productivité constante ($A=1$) pour simplifier, on obtient: $P = (1 + \mu)W$ [8](#page=8).
#### 1.1.2 La relation d'offre globale
En combinant les équations WS et PS, on peut dériver la relation d'offre globale. D'abord, le niveau des prix est exprimé comme une fonction du niveau anticipé des prix et du taux de chômage: $P = P^e F(u, z)$ [8](#page=8).
On peut ensuite exprimer le taux de chômage en fonction de la production ($Y$), en supposant que la production est égale à l'emploi ($N$), et que l'emploi est une fraction de la population active ($L$): $u = 1 - \frac{N}{L} = 1 - \frac{Y}{L}$ [9](#page=9).
En substituant cette expression de $u$ dans l'équation de détermination des prix, on obtient la relation d'offre globale: $P = P^e F\left(1 - \frac{Y}{L}, z\right)(1 + \mu)$. Pour simplifier et en supposant que $\mu, z, L$ sont constants, cette relation peut être résumée comme: $P = P^e F\left(1 - \frac{Y}{L}, z\right)$ [9](#page=9).
La relation d'offre globale possède deux propriétés importantes [10](#page=10) [11](#page=11):
1. **Effet de la production sur le niveau des prix**: Une hausse de la production ($Y$) entraîne une hausse du niveau des prix ($P$). Ce mécanisme s'explique par [10](#page=10):
* Une hausse de la production ($Y \uparrow$) implique une hausse de l'emploi ($N \uparrow$) [10](#page=10).
* Une hausse de l'emploi ($N \uparrow$) réduit le taux de chômage ($u \downarrow$) [10](#page=10).
* Une baisse du taux de chômage ($u \downarrow$) augmente le pouvoir de négociation des travailleurs, menant à une hausse du salaire nominal ($W \uparrow$) [10](#page=10).
* Une hausse du salaire nominal ($W \uparrow$) augmente les coûts de production, ce qui entraîne une hausse du niveau des prix ($P \uparrow$) [10](#page=10).
2. **Effet des anticipations de prix sur le niveau des prix**: Une hausse du niveau anticipé des prix ($P^e$) entraîne une hausse équivalente du niveau des prix ($P$). Cet effet se transmet via le canal des salaires [11](#page=11):
* Une hausse des anticipations de prix ($P^e \uparrow$) conduit les travailleurs à demander des salaires nominaux plus élevés ($W \uparrow$) [11](#page=11).
* Une hausse des salaires nominaux ($W \uparrow$) entraîne une hausse du niveau des prix fixé par les entreprises ($P \uparrow$) [11](#page=11).
#### 1.1.3 La courbe d'offre globale
La courbe d'offre globale représente graphiquement la relation entre la production et le niveau des prix, pour un niveau donné de prix anticipés ($P^e$) [12](#page=12).
* **Caractéristiques de la courbe d'OG** :
* Elle est croissante: pour un $P^e$ donné, une augmentation de la production ($Y$) conduit à une augmentation du niveau des prix ($P$) [13](#page=13).
* Elle passe par le point où la production est à son niveau naturel ($Y_n$) et le niveau des prix est égal au niveau anticipé des prix ($P = P^e$) [13](#page=13).
* Lorsque $Y > Y_n$, alors $P > P^e$. Inversement, lorsque $Y < Y_n$, alors $P < P^e$ [13](#page=13).
* Une augmentation des anticipations de prix ($P^e \uparrow$) déplace la courbe d'OG vers le haut, tandis qu'une baisse ($P^e \downarrow$) la déplace vers le bas [13](#page=13) [14](#page=14).
En résumé, la courbe d'offre globale montre que, pour un niveau d'anticipation de prix fixé, le niveau des prix augmente avec la production. Les variations des anticipations de prix entraînent des déplacements de cette courbe [15](#page=15).
### 1.2 La demande globale
La demande globale (DG) exprime la relation décroissante entre la production ($Y$) et le niveau des prix ($P$). Elle est dérivée de l'équilibre sur le marché des biens et le marché financier, modélisé par le schéma IS/LM [16](#page=16).
#### 1.2.1 La relation de demande globale
La relation de demande globale découle d'une séquence d'effets: une hausse du niveau des prix ($P \uparrow$) réduit la masse monétaire réelle ($M/P \downarrow$), ce qui fait monter le taux d'intérêt ($i \uparrow$), réduisant ainsi la demande globale (consommation et investissement), et par conséquent la production globale ($Y \downarrow$) [16](#page=16) [17](#page=17).
La relation de demande globale peut être représentée par une fonction de la production en fonction des variables exogènes, incluant le niveau des prix: $Y = f\left(\frac{M}{P}, G, T,...\right)$ [18](#page=18).
#### 1.2.2 Déplacements de la courbe de demande globale
La courbe de demande globale se déplace lorsque des facteurs autres que le niveau des prix changent. Ces facteurs incluent la politique monétaire (masse monétaire $M$) et la politique budgétaire (dépenses publiques $G$, impôts $T$) [18](#page=18).
* **Politique monétaire et budgétaire** :
* Une augmentation des dépenses publiques ($G \uparrow$) déplace la courbe de DG vers la droite, car pour un niveau de prix donné, la production augmente [19](#page=19).
* Une baisse de la masse monétaire nominale ($M \downarrow$) déplace la courbe de DG vers la gauche, car pour un niveau de prix donné, la production diminue [19](#page=19).
En résumé, la courbe de demande globale montre que le niveau de production est une fonction décroissante du niveau des prix. Les politiques monétaire et budgétaire, ainsi que d'autres facteurs affectant les marchés des biens et financiers, provoquent des déplacements de cette courbe [20](#page=20).
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# L'équilibre macroéconomique à court et moyen terme
Ce thème examine comment l'intersection des courbes d'offre globale (AS) et de demande globale (AD) détermine l'équilibre macroéconomique, ainsi que les mécanismes d'ajustement de la production et des prix à court et à moyen terme [21](#page=21) [22](#page=22).
### 2.1 L'équilibre de court terme
L'équilibre macroéconomique de court terme est défini par le point où la courbe d'offre globale (AS) rencontre la courbe de demande globale (AD). À ce point d'intersection, les marchés des biens, du travail et les marchés financiers sont simultanément à l'équilibre [21](#page=21) [22](#page=22).
* La courbe d'offre globale (AS) est généralement tracée pour un niveau donné de prix anticipés ($P_e$) [23](#page=23).
* La courbe de demande globale (AD) est tracée pour des valeurs données des variables qui la déterminent, telles que la masse monétaire (M), les dépenses publiques (G) et les impôts (T) [21](#page=21) [23](#page=23).
* À court terme, il n'est pas nécessaire que le niveau de production d'équilibre ($Y$) soit égal au niveau naturel de production ($Y_n$) [23](#page=23).
> **Tip:** Comprendre la distinction entre le court et le moyen terme est crucial. À court terme, les prix nominaux (et donc les salaires nominaux) peuvent être rigides, permettant à la production de s'écarter de son niveau naturel. À moyen terme, ces prix s'ajustent, ramenant la production à son niveau de plein emploi.
### 2.2 La dynamique d'ajustement de la production et des prix
La dynamique d'ajustement décrit comment l'économie évolue d'un déséquilibre vers un nouvel équilibre, que ce soit à court ou à moyen terme.
#### 2.2.1 Ajustement lorsque la production est supérieure au niveau naturel
* Si la production d'équilibre de court terme ($Y$) est supérieure au niveau naturel de production ($Y_n$), cela implique que le niveau des prix effectif ($P$) est supérieur au niveau des prix anticipés ($P_e$) [24](#page=24).
* Lorsque $Y > Y_n$, le marché du travail est en tension. Les travailleurs, constatant que le niveau des prix est plus élevé que prévu, révisent leurs anticipations de prix à la hausse [25](#page=25).
* Cette révision à la hausse des anticipations de prix ($P_e$) entraîne une hausse des salaires nominaux. Par conséquent, les entreprises augmentent les prix qu'elles fixent pour maintenir leurs margens de profit [25](#page=25).
* La hausse des salaires nominaux et des prix anticipés déplace la courbe d'offre globale (AS) vers le haut [25](#page=25).
* Ce déplacement de l'AS vers le haut conduit à une diminution de la production globale ($Y$) et à une augmentation du niveau général des prix ($P$) [25](#page=25).
> **Example:** Imaginons une économie où une politique monétaire expansionniste a fait augmenter la demande globale. La production dépasse temporairement le potentiel de l'économie ($Y > Y_n$). Les travailleurs, réalisant que le coût de la vie est plus élevé que prévu, exigeront des salaires plus élevés, ce qui poussera les entreprises à augmenter leurs prix.
#### 2.2.2 L'ajustement vers l'équilibre de moyen terme
* La courbe d'offre globale continue de se déplacer vers le haut au fur et à mesure que les anticipations de prix sont révisées à la hausse [26](#page=26).
* Ce processus d'ajustement par le haut de la courbe AS se poursuit jusqu'à ce que la production revienne à son niveau naturel ($Y_n$) [26](#page=26).
* À ce stade, le niveau des prix effectif ($P$) est égal au niveau des prix qui avait été anticipé par les agents économiques ($P_e$). L'économie atteint alors son équilibre de moyen terme [26](#page=26) [27](#page=27).
> **Tip:** L'équilibre de moyen terme est atteint lorsque les anticipations des agents économiques correspondent aux conditions réelles de l'économie, éliminant ainsi les pressions qui poussaient la production à s'écarter de son niveau naturel.
### 2.3 Résumé de la dynamique
* **À court terme:** La production agrégée peut se situer au-dessus ou en dessous de son niveau d'équilibre naturel. Un choc sur l'offre globale ou la demande globale provoque un ajustement du niveau de production et des prix [27](#page=27).
* **À moyen terme:** L'économie tend à revenir à son niveau de production naturel. Cet ajustement est principalement conduit par l'évolution du niveau des prix, qui reflète la révision des anticipations des agents économiques [27](#page=27).
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# Les effets des politiques économiques et des chocs externes
Cette section analyse les impacts des politiques monétaires et budgétaires, ainsi que des variations des prix du pétrole, sur l'économie à court et moyen terme, et leurs effets à long terme.
### 3.1 Les effets des politiques économiques
#### 3.1.1 Politique monétaire
Une expansion de la masse monétaire nominale, $M$, accroît le stock de monnaie réelle, $M/P$, ce qui déplace la courbe de demande globale vers la droite [28](#page=28).
À court terme, l'équilibre se déplace vers un niveau de prix et une production globale plus élevés. La production dépasse alors le niveau naturel ($Y > Y_n$) et le niveau des prix est supérieur au niveau anticipé ($P > P_e$) [28](#page=28).
Les agents économiques révisent leurs anticipations de prix, entraînant une demande de salaires nominaux plus élevés, ce qui fait augmenter les prix. La courbe d'offre globale se déplace vers le haut jusqu'à ce que la production revienne à son niveau naturel ($Y = Y_n$). À moyen terme, la production retrouve son niveau initial, mais les prix ont augmenté proportionnellement à la hausse de $M$ [29](#page=29).
L'effet d'une expansion monétaire peut être illustré par le modèle IS/LM. À court terme, une hausse de $M$ déplace la courbe LM vers le bas, entraînant une baisse du taux d'intérêt ($i$) et une augmentation du produit ($Y$). Si les prix étaient fixes, l'économie se stabiliserait à un point où le produit a augmenté [30](#page=30).
Cependant, les prix augmentent avec la production. Cette hausse des prix réduit le stock de monnaie réelle, provoquant un déplacement de la courbe LM vers le haut. L'économie passe alors d'un point initial à un nouveau point d'équilibre à court terme. À moyen terme, les prix continuent d'augmenter, déplaçant la courbe LM davantage vers le haut jusqu'à son niveau initial. L'économie se stabilise alors à un point où la production revient à son niveau naturel ($Y_n$) et le taux d'intérêt retrouve son niveau initial, car la hausse des prix compense exactement la hausse de $M$ ($M/P$ reste inchangé) [31](#page=31) [32](#page=32).
À moyen terme, la neutralité de la monnaie s'observe: une variation du stock de monnaie n'a pas d'effet sur le produit ou le taux d'intérêt. Cela ne signifie pas que la politique monétaire est inefficace; elle peut aider l'économie à sortir d'une récession et à rejoindre son niveau d'équilibre [33](#page=33).
> **Tip:** La neutralité de la monnaie à moyen terme est un concept clé qui souligne que la monnaie est un voile à long terme, affectant principalement les niveaux de prix.
#### 3.1.2 Politique budgétaire (réduction du déficit)
Une réduction du déficit budgétaire, par exemple par une diminution des dépenses publiques ($G$), entraîne un déplacement de la courbe IS vers la gauche [35](#page=35).
À court terme, cela conduit à une baisse de la production ($Y$) et potentiellement à une baisse de l'investissement ($I$). La baisse de la production entraîne une diminution des prix, ce qui augmente le stock de monnaie réelle. Par conséquent, la courbe LM se déplace vers la droite. L'économie passe d'un point A à un point A', avec une production et un taux d'intérêt plus faibles [34](#page=34) [35](#page=35).
Au fil du temps, la baisse du niveau des prix conduit la courbe AS à se déplacer vers le bas, et la courbe LM continue de se déplacer vers le bas. L'économie atteint finalement un équilibre A'', où la production est revenue à son niveau naturel ($Y_n$), mais le taux d'intérêt est inférieur à son niveau initial [36](#page=36).
La composition du produit est différente: la consommation reste la même (car le revenu et les impôts n'ont pas changé), les dépenses publiques ($G$) ont baissé, et l'investissement a augmenté d'un montant égal à la réduction du déficit budgétaire pour que le produit reste au niveau naturel [37](#page=37).
> **Tip:** Une réduction du déficit budgétaire, si elle est uniquement le fait d'une diminution des dépenses publiques, peut avoir des effets positifs sur l'investissement à moyen et long terme en réduisant le taux d'intérêt.
À moyen terme, la production revient à son niveau naturel, et le taux d'intérêt est plus faible, ce qui engendre une hausse de l'investissement. À long terme, un déficit budgétaire plus faible conduit à un investissement plus fort, augmentant le stock de capital et entraînant ainsi une hausse de la production [38](#page=38).
### 3.2 Les effets des chocs externes : variations des prix du pétrole
#### 3.2.1 Augmentation du prix du pétrole
Une hausse du prix du pétrole ($μ$) entraîne une augmentation du niveau des prix ($P$) pour un niveau de production donné ($Y$). Cela est dû à l'impact direct sur les coûts de production [41](#page=41).
Considérons la relation d'offre globale :
$$P = P^e + \alpha (Y - Y_n) + \mu$$
où $P^e$ est le niveau des prix anticipé, $Y$ est la production, $Y_n$ est le produit naturel, et $μ$ est un terme lié au coût des intrants comme le pétrole. Une hausse de $μ$ déplace la courbe d'offre globale vers le haut [41](#page=41).
À court terme, la courbe de demande globale se déplace vers le haut, entraînant une hausse des prix et une baisse de la production [41](#page=41).
La courbe d'offre globale se déplace vers le haut. Le nouveau point d'offre globale (AS') passe par un point B où la production est égale au nouveau produit naturel ($Y'_n$) et le niveau des prix est égal au niveau anticipé ($P^e = P_{t-1}$). L'économie se retrouve alors à un point A', où la production a baissé, mais son niveau naturel est lui-même encore plus bas ($Y' > Y'_n$) [42](#page=42) [43](#page=43).
Au fil du temps, la hausse des prix se poursuit, et la courbe AS se déplace davantage vers le haut jusqu'à ce que l'économie atteigne le point A'', où la production est égale à son nouveau niveau naturel [43](#page=43).
Historiquement, une hausse brutale du prix du pétrole dans les années 1970 a entraîné une combinaison de forte inflation et de croissance négative, phénomène appelé stagflation. Par exemple, en France entre 1973 et 1975, une forte croissance du prix du pétrole a été corrélée à une augmentation du déflateur du PIB et du taux de chômage, ainsi qu'à une baisse de la croissance du PIB [44](#page=44).
#### 3.2.2 Pourquoi les années 2000 ont été différentes des années 1970
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi la hausse du prix du pétrole dans les années 2000 a eu apparemment moins d'effets négatifs sur l'économie que dans les années 1970 :
* **Autres chocs simultanés dans les années 1970:** La stagflation des années 1970 ne résultait pas uniquement de la hausse du prix du pétrole, mais aussi de hausses sur d'autres matières premières [45](#page=45).
* **Diminution du pouvoir de négociation des travailleurs:** Le pouvoir de négociation des travailleurs dans les pays riches a diminué depuis les années 1970. Ils sont plus enclins à accepter des baisses de salaires, ce qui limite le déplacement de la courbe d'offre globale [45](#page=45).
* **Évolution de la politique monétaire:** Contrairement aux années 1970, les agents économiques n'anticipent plus que la hausse des prix du pétrole entraînera une forte inflation. Cette moindre hausse des prix anticipés limite également le déplacement de la courbe d'offre globale [45](#page=45).
> **Example:** La capacité des travailleurs à négocier des salaires réels stables face à une hausse des prix du pétrole est un déterminant crucial de l'impact sur l'offre globale. Si les salaires nominaux s'ajustent plus lentement, l'impact inflationniste est amplifié.
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# Perspective à long terme et mécanismes de propagation
Ce sujet aborde la distinction entre les effets à court et à moyen terme des politiques économiques, l'impact des chocs économiques sur l'économie, les mécanismes par lesquels ces effets se propagent, et comment les politiques influencent la croissance à long terme.
### 4.1 Distinction entre court, moyen et long terme
La divergence entre les recommandations des économistes découle souvent de leur interprétation des délais d'ajustement de l'économie [47](#page=47).
* **Effets de court terme vs. moyen terme :**
* Certains économistes estiment que l'économie s'ajuste rapidement à son équilibre de moyen terme, minimisant ainsi l'importance des effets de court terme des politiques [47](#page=47).
* D'autres soutiennent que les mécanismes d'ajustement de moyen terme sont lents et préconisent des politiques expansionnistes (monétaires ou budgétaires) pour sortir d'une récession, même si la monnaie est neutre à moyen terme et que les déficits budgétaires peuvent avoir des effets négatifs à long terme [47](#page=47).
### 4.2 Chocs économiques et mécanismes de propagation
L'économie est continuellement soumise à des chocs affectant la demande globale, l'offre globale, ou les deux [48](#page=48).
* **Définition des chocs et mécanismes de propagation :**
* Chaque choc entraîne des effets dynamiques sur la production et ses composantes, appelés mécanismes de propagation [48](#page=48).
* Les fluctuations de la production (cycles économiques) résultent de l'apparition constante de nouveaux chocs, chacun avec son propre mécanisme de propagation [48](#page=48).
### 4.3 Effets des politiques et des chocs sur la croissance à long terme
Les conséquences des politiques monétaires ou budgétaires, ou des variations des prix du pétrole, sur la croissance de long terme dépendent de leur impact sur l'investissement [49](#page=49).
#### 4.3.1 Effets de la politique monétaire
Une politique monétaire expansionniste a des effets transitoires sur l'investissement et n'affecte pas la croissance et le niveau de production à long terme [50](#page=50).
* **Court terme:** La politique monétaire expansionniste accroît l'investissement [50](#page=50).
* **Moyen terme:** Le taux d'intérêt et le niveau de production reviennent à leurs niveaux structurels, tout comme l'investissement [50](#page=50).
#### 4.3.2 Effets de la politique budgétaire
Une baisse permanente du déficit budgétaire conduit à une hausse permanente de l'investissement, stimulant ainsi la production à long terme [50](#page=50).
* **Effet négatif potentiel:** Une diminution de l'investissement public dans les infrastructures favorables à la croissance peut avoir un effet négatif [50](#page=50).
#### 4.3.3 Effets des chocs sur les prix du pétrole
Une hausse des prix du pétrole a des effets négatifs sur l'investissement et donc sur le niveau de production à long terme [51](#page=51).
* **Moyen terme:** La hausse des prix du pétrole réduit la production et la masse monétaire réelle en raison de l'augmentation des prix [51](#page=51).
* **Conséquence à long terme:** Ces effets réduisent l'investissement, ce qui a un impact négatif sur le niveau de production de long terme [51](#page=51).
### 4.4 Étude de cas : La faible croissance du Japon dans les années 1990
Le cas du Japon dans les années 1990 illustre la complexité des mécanismes de propagation et l'inertie potentielle de la reprise économique.
* **Causes de la faible croissance :**
* L'effondrement du marché des titres japonais au début des années 1990 [52](#page=52).
* L'impact de cet effondrement sur les banques japonaises, qui ont vu leurs créances devenir douteuses et ont réduit drastiquement le crédit aux entreprises [52](#page=52).
* **Baisse de la demande globale :**
* La baisse du prix des actifs a entraîné une diminution de la richesse des ménages, réduisant leur consommation [52](#page=52).
* La réduction des crédits aux entreprises a freiné l'investissement [52](#page=52).
* **Réponse des politiques économiques :**
* La Banque du Japon a fortement réduit son taux d'intérêt, le portant en dessous de 1% depuis le milieu des années 1990, ce qui a conduit à une situation de « trappe à liquidité » où il devenait impossible de baisser davantage le taux d'intérêt nominal [53](#page=53).
* Le gouvernement japonais a eu recours à des politiques budgétaires pour soutenir la demande, notamment par une augmentation des dépenses publiques, face aux limites de la politique monétaire [54](#page=54).
* **Résultats et interprétations :**
* Malgré un faible taux d'intérêt et un déficit budgétaire important, la croissance japonaise est restée faible pendant longtemps, signalant que la reprise peut être lente [55](#page=55).
* Certains économistes ont suggéré que les problèmes du système bancaire japonais pouvaient être interprétés comme un choc négatif sur l'offre globale, augmentant les coûts d'activité et de production, et réduisant le niveau de production d'équilibre [55](#page=55).
* Selon cette interprétation, la rénovation du système bancaire était nécessaire pour relancer la croissance [55](#page=55).
> **Tip:** La distinction entre les effets de court terme et de moyen terme est cruciale pour comprendre les désaccords entre économistes sur les politiques à mener.
>
> **Tip:** Les mécanismes de propagation expliquent comment un choc initial peut avoir des répercussions prolongées sur l'économie.
>
> **Tip:** Les politiques monétaires ont généralement un effet limité sur la croissance à long terme, contrairement à certaines politiques budgétaires permanentes qui peuvent stimuler l'investissement.
>
> **Tip:** La situation du Japon dans les années 1990 montre qu'une stimulation de la demande par des politiques monétaires et budgétaires n'est pas toujours suffisante pour garantir une reprise rapide, et que des problèmes structurels (comme dans le système bancaire) peuvent agir comme des freins à l'offre globale.
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Offre globale (OG) | La relation entre le niveau des prix et le niveau de production agrégée dans une économie, découlant de l'équilibre sur le marché du travail. Elle est généralement représentée par une courbe croissante. |
| Demande globale (DG) | La relation entre le niveau des prix et le niveau de production agrégée pour laquelle les marchés des biens et financiers sont en équilibre. Elle est généralement représentée par une courbe décroissante. |
| Équilibre macroéconomique à court-terme | Le point où les courbes d'offre globale et de demande globale s'intersectent, déterminant le niveau de production et le niveau des prix agrégés à court terme. |
| Équilibre macroéconomique à moyen-terme | Le niveau de production où l'économie se stabilise à long terme, généralement égal au produit naturel (Yn), où le niveau des prix est égal aux prix anticipés. |
| Niveau naturel de production (Yn) | Le niveau de production agrégée soutenable par l'économie lorsqu'elle fonctionne à son taux de chômage naturel, sans pression inflationniste ou déflationniste. |
| Taux de chômage naturel | Le taux de chômage résultant des frictions du marché du travail, y compris le chômage frictionnel et structurel, qui prévaut lorsque l'économie est à son niveau naturel de production. |
| Neutralité de la monnaie | Le concept selon lequel, à moyen terme, les variations de la masse monétaire n'ont pas d'impact sur le niveau de production réelle ou le taux d'intérêt, mais affectent uniquement le niveau des prix. |
| Politique monétaire | Les actions entreprises par la banque centrale pour influencer la masse monétaire et les conditions de crédit afin de stimuler ou de ralentir l'activité économique. |
| Politique budgétaire | L'utilisation des dépenses publiques et de la fiscalité par le gouvernement pour influencer l'économie, notamment en affectant la demande globale. |
| Stagflation | Une situation économique caractérisée par une combinaison simultanée de forte inflation, de faible croissance économique et de taux de chômage élevé. |
| Trappe à liquidité | Une situation où les taux d'intérêt sont si bas que la politique monétaire conventionnelle devient inefficace car les agents économiques préfèrent détenir des liquidités plutôt que d'investir. |
| Choc sur l'offre globale | Un événement inattendu qui affecte le coût de production ou la capacité productive d'une économie, entraînant un déplacement de la courbe d'offre globale. |
| Choc sur la demande globale | Un événement inattendu qui affecte la demande agrégée dans une économie, entraînant un déplacement de la courbe de demande globale. |
| Mécanismes de propagation | Les processus par lesquels les chocs économiques initiaux affectent l'économie au fil du temps, amplifiant ou modérant leurs effets sur la production et les prix. |