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Summary
# Fondements de la démarche scientifique en psychologie
La démarche scientifique en psychologie repose sur les principes de rationalité, de preuve et de construction du savoir, tout en reconnaissant l'écart inhérent entre le réel et sa représentation, ainsi que la nécessité de la réflexivité [1](#page=1).
### 1.1 L'écart entre le réel et sa représentation
L'histoire des aveugles et de l'éléphant illustre que nos représentations d'un même objet peuvent varier radicalement, car chacun perçoit une partie distincte de la réalité et construit ainsi une image différente. Nos connaissances sont toujours basées sur des représentations que nous construisons, créant un écart irréductible entre le réel observé et la représentation que nous en produisons [1](#page=1).
> **Tip:** Cet écart est inhérent à toute démarche scientifique, même avec des outils précis [1](#page=1).
En psychologie et en neurosciences, les éléments psychiques ou les activations cérébrales ne sont accessibles qu'à travers des représentations. Par exemple, une image IRM n'est pas une photographie directe du cerveau, mais une construction statistique basée sur des variations du débit sanguin. Ce que nous observons est donc un modèle, une traduction du réel, pas le réel lui-même. Toute connaissance implique un moyen d'accès au phénomène, mais ce moyen impose une médiation [1](#page=1).
> **Example:** La reconnaissance de la famille et l'interdit de l'inceste, longtemps considérés comme universels, montrent comment des représentations sociales ou anthropologiques peuvent être admises comme vérités alors qu'elles relèvent en partie d'une construction culturelle [1](#page=1).
### 1.2 La discipline comme point de vue : écueils, réflexivité, épistémologie
#### 1.2.1 La réflexivité dans la démarche scientifique
La réflexivité est essentielle dans la démarche scientifique: il s'agit d'avoir conscience des limites de ce que l'on peut connaître et de ce qui reste en dehors de son champ de connaissance. Cette position de réflexibilité est nécessaire pour comprendre les enjeux des méthodes utilisées [1](#page=1).
#### 1.2.2 L'épistémologie
L'épistémologie est un champ de la philosophie qui porte un regard critique sur la connaissance scientifique et s'intéresse aux théories de la science, c'est-à-dire comment les sciences sont construites [2](#page=2).
#### 1.2.3 La psychologie : une discipline aux origines multiples
La psychologie est une discipline non homogène, issue de la philosophie et de la médecine. Elle se caractérise par un pluralisme de démarches et d'approches [2](#page=2).
##### 1.2.3.1 Unité et pluralisme en psychologie
Deux types de psychologie coexistent :
* La psychologie comme partie de la philosophie étudiant l'âme (approche philosophique) [2](#page=2).
* La science qui cherche à répondre aux questions de l'intelligence sur les activités de l'âme et leurs finalités à partir de données expérimentales (approche scientifique) [2](#page=2).
George Canguilhem a souligné que la psychologie n'est pas une science unifiée, oscillant entre le biologique et le social sans cadre théorique stable. Il critique l'illusion de réduire le psychique à des mesures ou des mécanismes, rappelant que le vivant est normatif et subjectif [2](#page=2).
En 1950, la psychologie était considérée comme une science plurielle: naturelle, de la subjectivité (sens interne, externe, intime), ou des réactions et du comportement. L'idée centrale est la diversité des courants et sous-branches, se développant par leurs interactions. Cette pluralité est bénéfique car elle empêche de réduire l'humain à une seule équation [2](#page=2).
> **Tip:** Prendre conscience de son regard situé et y prêter attention implique de connaître l'histoire de notre discipline et les conditions qui ont façonné notre approche [2](#page=2).
L'intégration entre les différentes branches constitue une richesse pour la psychologie [2](#page=2).
##### 1.2.3.2 La prise de conscience du regard situé
Prendre conscience de son regard situé, c'est aussi connaître l'histoire de notre discipline et les conditions qui ont façonné notre approche [2](#page=2).
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# Méthodologies de recherche en psychologie
Voici une synthèse détaillée des méthodologies de recherche en psychologie, couvrant les approches inductive et déductive, ainsi que les distinctions entre recherche expérimentale et empirique, quantitative et qualitative.
## 2. Méthodologies de recherche en psychologie
Cette section explore les fondements méthodologiques de la recherche en psychologie, en détaillant les différentes approches pour construire la connaissance et les spécificités de la recherche clinique [3](#page=3).
### 2.1 Approches inductive et déductive (hypothético-déductive)
La recherche en psychologie peut s'appuyer sur deux grandes logiques d'élaboration de la connaissance: l'approche inductive et l'approche déductive [3](#page=3).
#### 2.1.1 La recherche déductive (ou hypothético-déductive)
La méthode déductive, également appelée hypothético-déductive, est une approche "descendante" qui procède du général vers le spécifique de manière structurée. Elle vise à vérifier des théories ou des hypothèses préexistantes [3](#page=3).
* **Étapes clés :**
1. Définir une hypothèse [3](#page=3).
2. Prédire les liens entre les variables [3](#page=3).
3. Élaborer un protocole de recherche pour tester l'hypothèse [3](#page=3).
4. Collecter les données [3](#page=3).
5. Analyser les données pour confirmer ou réfuter l'hypothèse [3](#page=3).
6. Si l'hypothèse est confirmée, généraliser les résultats; sinon, réviser le projet de recherche [3](#page=3).
* **Utilisation:** Principalement employée pour la confirmation, afin de tester une théorie, une hypothèse ou un concept établi [3](#page=3).
#### 2.1.2 La recherche inductive
La méthode inductive est une approche "ascendante" qui va du spécifique vers le général, nécessitant une grande flexibilité. Elle cherche à construire des théories ou des concepts à partir d'observations et de données brutes [3](#page=3).
* **Étapes clés :**
1. Collecter des données [3](#page=3).
2. Analyser les données [3](#page=3).
3. Définir des catégories et des idées générales [3](#page=3).
4. Regrouper les données par similarités et différences pour générer des concepts et des théories [3](#page=3).
* **Utilisation:** Souvent utilisée dans les études exploratoires, particulièrement lorsque les connaissances sur un sujet sont faibles [3](#page=3).
> **Tip:** Le choix entre une approche inductive et déductive dépend de l'état des connaissances sur le sujet étudié et des objectifs de la recherche. L'approche inductive est idéale pour explorer de nouveaux domaines, tandis que la déductive est pertinente pour tester des cadres théoriques existants.
### 2.2 Distinctions entre recherche expérimentale et empirique
La recherche en psychologie ne se limite pas à l'expérimentation; elle peut également s'appuyer sur un travail empirique, incluant des enquêtes, des entretiens, ou des groupes de discussion [3](#page=3).
#### 2.2.1 La recherche expérimentale
L'objectif principal de la recherche expérimentale est de démontrer un lien de cause à effet, soit pour vérifier une relation existante, soit pour en créer une nouvelle. Elle est particulièrement pertinente pour les recherches quantitatives [4](#page=4).
* **Sous-types de méthodes expérimentales :**
1. **Méthode pré-expérimentale:** Implique une étude de cas avec une mesure avant et après une intervention pour évaluer l'évolution [4](#page=4).
2. **Méthode expérimentale:** S'appuie sur une analyse statistique rigoureuse, comparant un groupe contrôle à un groupe expérimental soumis à la manipulation d'une variable [4](#page=4).
3. **Méthode quasi-expérimentale:** Consiste à manipuler une variable mais sans groupe contrôle ni randomisation [4](#page=4).
#### 2.2.2 La recherche empirique
La recherche empirique se fonde sur l'expérience ou l'observation directe pour recueillir des données, qui sont ensuite analysées et testées. Elle englobe à la fois les recherches quantitatives et qualitatives [4](#page=4).
* **Processus de mise en place d'une recherche empirique :**
1. Définition de l'objectif et du plan d'organisation de la recherche par le chercheur [4](#page=4).
2. Identification des théories et des antécédents pertinents [4](#page=4).
3. Établissement d'une ou plusieurs hypothèses [4](#page=4).
4. Précision de la méthodologie spécifique [4](#page=4).
5. Détermination de la stratégie organisationnelle (disciplines, biais, associations de méthodes) [4](#page=4).
6. Collecte des données "empiriques" [4](#page=4).
7. Analyse des données empiriques (quantitativement et/ou qualitativement) [4](#page=4).
8. Confirmation ou infirmation des hypothèses basée sur l'analyse [4](#page=4).
9. Mise en lien des résultats avec les théories existantes ou d'autres recherches, pouvant mener à des recommandations [4](#page=4).
La méthodologie empirique est réputée pour sa capacité à embrasser la complexité des objets de recherche. Elle s'est particulièrement développée depuis la Renaissance. Les recherches en sciences humaines et sociales soulignent l'importance de considérer le contexte social, historique et interrelationnel influençant la question de recherche [4](#page=4) [5](#page=5).
### 2.3 Recherche quantitative et qualitative
#### 2.3.1 Recherche quantitative
Cette approche repose sur des données numériques et chiffrées. Elle est caractérisée par une organisation structurée, vise la généralisation des résultats, et utilise généralement un échantillon de grande taille. L'objectif est de quantifier les variables. Les méthodes courantes incluent les questionnaires, les sondages, les enquêtes, ainsi que les études transversales et longitudinales [4](#page=4).
#### 2.3.2 Recherche qualitative
La recherche qualitative se distingue par une organisation non structurée ou semi-structurée, offrant plus de flexibilité. Elle accorde une prime à la dimension subjective et vise à rendre compte des raisonnements, des processus et des significations. L'échantillon est généralement de petite taille. Le but est d'approfondir un thème en détail, par exemple à travers des entretiens, des groupes de parole ou des études de cas, en cherchant à comprendre le sens que les phénomènes ont pour les personnes concernées [4](#page=4).
> **Tip:** Les recherches quantitatives sont excellentes pour identifier des tendances et des corrélations à grande échelle, tandis que les recherches qualitatives permettent une compréhension profonde et nuancée des expériences individuelles et des contextes.
### 2.4 Spécificités de la méthodologie en psychologie clinique et psychanalytique
La recherche en psychologie clinique psychanalytique présente des spécificités liées à la nature de sa discipline [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 2.4.1 Origines et approche
La psychanalyse, initiée par S. Freud dans le domaine médical, s'est développée à partir d'une méthode empirique basée sur l'écoute des patients, menant à la construction d'un savoir empirique. Le chercheur en psychologie clinique psychanalytique est engagé dans une démarche d'observateur participant, cherchant à comprendre les situations de l'intérieur plutôt qu'à les observer de l'extérieur. Cette approche est considérée comme une méthodologie "hypothético-processuelle" [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 2.4.2 La prise en compte de la subjectivité
En psychologie clinique psychanalytique, la subjectivité est un élément central de la recherche. Elle est considérée comme une condition nécessaire pour comprendre comment les mécanismes psychiques se manifestent dans la rencontre, qui est par nature située [6](#page=6).
#### 2.4.3 Objectivité, généralisation et compréhension clinique
Dans ce cadre, la question de l'objectivité et de la généralisation se pose différemment. L'objectivité est déterminée par des observations faites au sein de la communauté scientifique. Les recherches ne visent pas la généralisation au sens statistique, mais plutôt une meilleure compréhension clinique, se rapprochant de l'accompagnement du patient [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 2.4.4 L'importance de la méthode et de la complexité
Face aux écueils potentiels, la méthode est un pilier de la démarche scientifique en psychologie. Cette approche n'est pas une absence de méthode, mais plutôt une incitation à approfondir la réflexion sur les méthodologies pratiques du psychologue clinicien pour mener une étude appuyée sur ses pratiques. Les méthodes employées prennent en compte la complexité inhérente à l'objet d'étude [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 2.4.5 Aller au-delà du descriptif
Il existe plusieurs méthodes descriptives classiquement utilisées en psychologie pour décrire et comprendre :
* L'étude documentaire / données d'archives [6](#page=6).
* L'observation [6](#page=6).
* Les enquêtes [6](#page=6).
* Les entretiens [6](#page=6).
* Les études de cas [6](#page=6).
> **Tip:** La recherche en psychologie clinique psychanalytique met l'accent sur la profondeur de la compréhension et l'engagement du chercheur, tout en maintenant une rigueur méthodologique pour dépasser la simple description.
### 2.5 La méthodologie hypothético-processuelle
Cette méthodologie se déroule en plusieurs étapes, intégrant la problématisation, l'implication des acteurs, l'analyse, et la diffusion des résultats [5](#page=5).
1. **Problématisation:** Définition de la question de recherche et affinement progressif des axes exploratoires [5](#page=5).
2. **Intéressement des acteurs:** Mise en place et consolidation des partenariats, implication des professionnels et mobilisation des participants [5](#page=5).
3. **Séries d'épreuves:** Organisation de rencontres de recherche [5](#page=5).
4. **Émergences de formes successives:** Obtention des résultats de l'analyse théorico-clinique et réalisation des traductions nécessaires [5](#page=5).
5. **Stabilisation de certaines de ces formes:** Matérialisation des résultats provisoires sous forme de publications, communications à des colloques, ou écriture de thèse [5](#page=5).
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# Application et spécificités de la recherche en psychologie clinique psychanalytique
La recherche en psychologie clinique psychanalytique se distingue par son approche centrée sur la subjectivité, la compréhension clinique approfondie et l'implication du chercheur, privilégiant la compréhension interne des situations étudiées plutôt que la généralisation externe [5](#page=5) [6](#page=6).
### 3.1 Les fondements de la recherche clinique psychanalytique
La psychanalyse, issue du désir de connaissance de S. Freud dans le domaine médical, s'est construite sur une méthode empirique basée sur l'écoute des patients. Cette démarche a mené à la construction d'un savoir empirique qui guide également le travail du psychologue clinicien d'orientation psychanalytique [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 3.1.1 Le rôle du chercheur et l'observateur participant
Le chercheur en psychologie clinique psychanalytique est activement engagé dans son travail et doit exercer un regard critique sur sa propre implication en tant qu'observateur participant. Contrairement à une observation extérieure, cette modalité de recherche vise à comprendre les situations *de l'intérieur* [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 3.1.2 L'importance de la subjectivité
La subjectivité est un élément central de la recherche en psychologie clinique psychanalytique. Elle est considérée comme une condition nécessaire pour comprendre comment les mécanismes psychiques se manifestent lors de la rencontre clinique, qui est intrinsèquement située [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 3.1.3 Objectifs de la recherche : compréhension clinique versus généralisation
Ces recherches ne visent pas la généralisation des résultats, mais plutôt une meilleure compréhension clinique, souvent comparée à un travail "au chevet du patient". Bien que l'objectivité soit recherchée à travers des observations rigoureuses, la spécificité de cette approche réside dans sa quête de sens et de compréhension profonde plutôt que dans l'établissement de lois universelles [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 3.1.4 Méthodologie et approfondissement
L'approche clinique psychanalytique n'implique pas une absence de méthode, mais exige une réflexion approfondie sur les méthodologies pertinentes pour soutenir les pratiques du psychologue clinicien. Elle va au-delà du descriptif pour chercher à comprendre les enjeux sous-jacents [6](#page=6).
> **Tip:** Il est essentiel de distinguer la recherche clinique psychanalytique des approches plus quantitatives visant la généralisation. L'objectif est d'explorer la complexité du vécu psychique.
### 3.2 Les méthodes et dispositifs de recherche
Plusieurs méthodes descriptives sont classiquement utilisées en psychologie et peuvent être mobilisées dans une démarche clinique psychanalytique: l'étude documentaire, l'observation, les enquêtes, les entretiens et les études de cas [6](#page=6).
#### 3.2.1 Une approche hypothético-processuelle
Une méthodologie hypothético-processuelle peut être articulée autour de plusieurs étapes :
1. **Problématisation**: Définition de la question de recherche et affinement progressif des axes exploratoires [5](#page=5).
2. **Intéressement des acteurs**: Établissement de partenariats, implication des professionnels (médecins, équipes soignantes, encadrement), mobilisation des participants et création d'un environnement favorable [5](#page=5).
3. **Séries d'épreuves**: Rencontres de recherche [5](#page=5).
4. **Émergences de formes successives**: Analyse théorico-clinique et chaînes de traductions [5](#page=5).
5. **Stabilisation de formes matérialisant le résultat**: Publications, communications, rédaction de thèse [5](#page=5).
#### 3.2.2 L'exemple de la recherche STEPS et la complémentarité des méthodes
Une recherche peut suivre un parcours itératif: observation de terrain, formulation de questions, revue de littérature, définition de la question de recherche et de son objectif, choix de la méthodologie, analyse des implications, forces et limites de la méthode, et enfin, formulation des conclusions et ouverture à de nouvelles explorations [7](#page=7).
**Disciplines impliquées** peuvent inclure la psychanalyse, la phénoménologie et la psychomotricité, permettant d'articuler l'analyse des liens avec la réalité psychique, la considération des éléments de la réalité extérieure et le rapport au corps [7](#page=7) [8](#page=8).
**Le dispositif** peut intégrer des groupes et des entretiens, des médiations thérapeutiques, une évaluation psychopathologique et une approche thérapeutique. La **complémentarité des méthodes** (entretiens cliniques de recherche, groupe, observation, médiations thérapeutiques, analyse psychopathologique, élaboration d'un dispositif thérapeutique) et des disciplines offre une vision plus globale du sujet étudié, permettant par exemple d'appréhender le clivage individu-groupe [7](#page=7).
> **Example:** L'objectif clinique d'une recherche peut souligner les évolutions des participants et leurs répercussions thérapeutiques [8](#page=8).
#### 3.2.3 Zoom sur les entretiens cliniques de recherche
Les entretiens cliniques de recherche permettent de recueillir les expériences subjectives des participants. En psychologie clinique psychanalytique, ces entretiens mobilisent une écoute particulière de la vie psychique, s'appuyant sur la formation des chercheurs aux enjeux de la relation, de l'écoute et de l'expression de la souffrance psychique [8](#page=8).
#### 3.2.4 Zoom sur le groupe de recherche
Le groupe de recherche, lorsqu'il comporte des objectifs thérapeutiques, permet une analyse du vécu des participants au cours des séances. Les supports d'analyse peuvent inclure la parole, le vécu corporel, le dessin, le génogramme, l'historiogramme, la relation transférentielle et la dynamique groupale. Comme pour les entretiens, les groupes de recherche en psychologie clinique psychanalytique mobilisent une écoute de la vie psychique [8](#page=8).
#### 3.2.5 Zoom sur l'élaboration du dispositif
L'élaboration d'un dispositif de recherche peut impliquer une collaboration avec des professionnels du terrain pour l'animation du groupe et pour l'orientation des participants. Le dispositif peut évoluer à partir de l'expérience et de la co-élaboration avec un co-thérapeute. L'analyse des résultats peut impliquer la mise en lien des entretiens avec les séances groupales, ou une analyse distincte de chaque modalité [8](#page=8).
#### 3.2.6 L'analyse psychopathologique
L'analyse psychopathologique est une composante essentielle de la recherche clinique, s'appuyant sur les définitions de la psychologie clinique, de la psychopathologie et de la sémiologie [8](#page=8) [9](#page=9).
#### 3.2.7 Les essais cliniques randomisés et l'évaluation des psychothérapies
Les essais cliniques randomisés (ECR) sont utilisés pour évaluer l'efficacité des psychothérapies. Ce dispositif implique la constitution d'un groupe homogène de participants, le tirage au sort pour former un groupe contrôle et un groupe thérapie, ainsi que des tests avant et après la thérapie [9](#page=9).
> **Tip:** Une vision critique des ECR souligne les enjeux politiques de la preuve d'efficacité et le risque d'une vision "chirurgicale" de la thérapie qui ne prend pas en compte le sujet dans sa globalité. Ces recherches tendent à être menées en silos [9](#page=9).
#### 3.2.8 Analyse des processus et des dispositifs cliniques
Il existe une nécessité d'approfondir avec des recherches qualitatives et processuelles pour comprendre ce qui se passe dans la relation thérapeutique. Les **processus** sont définis comme des modes de fonctionnement de l'appareil psychique, situés en deçà d'une structure ou d'un diagnostic, tels que les processus primaires (système inconscient) et les processus secondaires (système préconscient-conscient) [9](#page=9).
Un **dispositif**, selon René Kaës est une construction d'éléments distincts destinés à mobiliser des processus psychiques. Un dispositif clinique de recherche, mené par un clinicien en référence à la psychologie clinique et à l'orientation psychanalytique, vise à accéder au monde interne du sujet. Les chercheurs s'intéressent tant au contenu manifeste (la parole) qu'au conflit latent (le langage) [9](#page=9).
L'**analyse** dans ce cadre consiste pour le chercheur à porter son attention sur le contenu (parole, langage non verbal, productions graphiques, transfert, etc.) afin d'analyser les processus engagés dans un dispositif clinique de recherche [9](#page=9).
> **Example:** Dans des entretiens cliniques de recherche, le sujet est invité à déployer son monde interne, permettant une exploration approfondie de sa subjectivité [9](#page=9).
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# Raisonnement et défis de la recherche en sciences humaines et sociales
Le raisonnement en sciences humaines et sociales (SHS) est intrinsèquement lié à des défis uniques découlant de la nature de son objet d'étude, l'humain et ses constructions sociales, rendant la recherche complexe et sujette à controverse [10](#page=10).
### 4.1 Les spécificités du raisonnement en sciences humaines et sociales
La recherche en SHS se distingue par la prise en compte de plusieurs éléments fondamentaux qui façonnent sa méthodologie et son épistémologie [10](#page=10).
#### 4.1.1 L'historicité
L'historicité implique la prise en compte systématique du contexte dans lequel un phénomène se déroule. Cela inclut [10](#page=10):
* La prise en compte des coordonnées spatio-temporelles [10](#page=10).
* La prise en compte des relations contextuelles [10](#page=10).
La recherche en SHS repose sur un pari interprétatif, où la description sert de contrôle empirique, cherchant une adéquation causale et significative [10](#page=10).
> **Tip:** L'historicité souligne que les phénomènes humains ne sont pas figés mais évoluent avec le temps et le contexte, nécessitant une analyse dynamique.
#### 4.1.2 Le langage
Le langage joue un rôle central en SHS, non seulement comme outil de communication, mais aussi comme constituant du réel étudié et comme vecteur de sens. Les concepts eux-mêmes sont façonnés et véhiculés par le langage, ce qui rend leur analyse particulièrement importante [10](#page=10).
#### 4.1.3 La conceptualisation
La conceptualisation est une autre pierre angulaire de la recherche en SHS, permettant de structurer la compréhension des phénomènes complexes et de construire des théories [10](#page=10).
#### 4.1.4 Les SHS comme science de l'explication et de la compréhension
Contrairement à certaines sciences naturelles axées sur la prédiction, les SHS visent principalement à expliquer et comprendre les processus humains et sociaux dans leur contexte. Il est crucial d'éviter l'essentialisme et les effets d'homogénéité, qui simplifient à outrance la diversité humaine [10](#page=10).
> **Example:** L'étude des "races" ou des diagnostics médicaux révèle comment des constructions sociales ou interprétatives peuvent avoir des effets réels, illustrant la complexité de la connaissance en SHS [10](#page=10).
### 4.2 La pratique de la recherche et les controverses
La recherche en SHS, notamment la recherche inductive, a été le théâtre de controverses scientifiques, souvent en raison de sa perception de subjectivité [10](#page=10).
#### 4.2.1 La recherche par la pratique
La recherche inductive, malgré les critiques sur sa subjectivité, a été à l'origine de nombreuses avancées scientifiques. Elle constitue un terreau fertile pour la réflexion sur la complexité de l'humain, soulignant qu'il ne s'agit pas d'une absence de méthode scientifique, mais d'une attention accrue à la multiplicité des facteurs interagissant dans une situation humaine et sociale [10](#page=10).
> **Tip:** La recherche inductive, bien que nécessitant une rigueur méthodologique pour éviter les biais, est essentielle pour explorer des phénomènes complexes et peu prévisibles.
#### 4.2.2 La neutralité et les effets performatifs de la recherche
La question de la neutralité du chercheur est particulièrement pertinente en SHS, notamment en psychologie. Comme l'a souligné Bruno Latour avec l'image du chercheur comme « cerveau dans un bocal », la séparation totale entre le sujet et l'objet de recherche est souvent illusoire [11](#page=11).
Michel Foucault a mis en lumière les "effets performatifs" de la recherche scientifique dans des domaines comme la folie, la maladie, la délinquance et la sexualité. Ces recherches ne se contentent pas de découvrir des objets préexistants; elles peuvent, par l'interférence entre les pratiques et les régimes de vérité, faire émerger des réalités qui, bien que n'existant pas au sens traditionnel, s'inscrivent dans le réel et façonnent notre perception [11](#page=11).
> **Example:** Foucault montre comment les discours sur la folie ont contribué à construire la catégorie même de "fou", impliquant des pratiques de confinement et de traitement, même si la "folie" comme entité objective est sujette à débat [11](#page=11).
### 4.3 Conditions pour une recherche rigoureuse en SHS
Pour mener une recherche rigoureuse en SHS, plusieurs éléments doivent être systématiquement pris en compte [11](#page=11).
#### 4.3.1 L'importance du questionnement et de la discussion
Il est crucial de bien cerner :
* Le contexte d'émergence de l'étude [11](#page=11).
* La nature de l'objet d'étude, qui est souvent une construction [11](#page=11).
* Les paris interprétatifs inhérents à toute étude en SHS [11](#page=11).
#### 4.3.2 Le choix des instruments d'analyse
Le chercheur doit choisir le bon instrument pour discerner ce qui se trouve au-delà de l'observable immédiat. Chaque conception de l'humain oriente le choix des instruments et des méthodes, afin d'aller au-delà de l'observation naïve ("psychologie de comptoir") et de s'outiller d'une méthode d'analyse pertinente [11](#page=11).
#### 4.3.3 La prise en compte de la "science en action"
Il est fondamental de comprendre que la science elle-même n'est pas exempte de déterminismes sociaux. La pratique scientifique est intégrée dans un contexte social et historique qui peut influencer la manière dont la recherche est menée et interprétée [11](#page=11).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Démarche scientifique | Processus systématique et rationnel de recherche de connaissances fondé sur l'observation, la formulation d'hypothèses, l'expérimentation et l'analyse des données. |
| Représentation | Construction mentale ou modèle qu'un individu ou un groupe se fait d'un objet, d'un phénomène ou du réel, qui peut différer de la réalité objective. |
| Réflexivité | Capacité du chercheur à porter un regard critique sur sa propre position, ses présupposés et son implication dans le processus de recherche, afin d'en évaluer l'influence sur les résultats. |
| Épistémologie | Branche de la philosophie qui étudie la nature, les origines, la validité et les limites de la connaissance scientifique. Elle s'intéresse aux théories de la science et à leur construction. |
| Approche hypothético-déductive | Méthode scientifique qui part d'une théorie ou d'une hypothèse générale pour en déduire des prédictions spécifiques qui seront ensuite testées par l'observation ou l'expérimentation. |
| Méthode inductive | Méthode scientifique qui part de l'observation de cas spécifiques pour formuler des généralisations, des concepts ou des théories. Elle est souvent exploratoire et flexible. |
| Recherche expérimentale | Méthode visant à démontrer une relation de cause à effet entre des variables en manipulant une ou plusieurs variables indépendantes et en observant leur impact sur une variable dépendante, souvent avec un groupe contrôle. |
| Recherche empirique | Recherche basée sur l'expérience vécue ou l'observation directe pour collecter des données, qui peuvent ensuite être analysées et interprétées, qualitativement ou quantitativement. |
| Recherche quantitative | Type de recherche qui utilise des données numériques et des méthodes statistiques pour mesurer, quantifier et généraliser des phénomènes sur un échantillon large et structuré. |
| Recherche qualitative | Type de recherche qui explore en profondeur des phénomènes non numériques, se concentrant sur la subjectivité, les significations et les processus, souvent avec un échantillon plus petit et une structure flexible. |
| Subjectivité | Dimension propre à l'individu, à son expérience personnelle, ses émotions, ses perceptions et ses interprétations du monde, qui est centrale dans la psychologie clinique et la psychanalyse. |
| Compréhension clinique | Objectif de la psychologie clinique visant à approfondir la compréhension d'un individu ou d'une situation particulière, en tenant compte de sa complexité et de sa singularité, plutôt qu'à la généralisation. |
| Mécanismes psychiques | Processus mentaux inconscients ou conscients qui sous-tendent le comportement, la pensée et les émotions d'un individu, tels que la défense, la projection ou l'identification. |
| Relation thérapeutique | Interaction dynamique entre le thérapeute et le patient, caractérisée par la confiance, l'empathie et la spécificité du cadre, essentielle au processus de guérison et de compréhension. |
| Processus psychiques | Modes de fonctionnement de l'appareil psychique qui opèrent en deçà des structures psychiques ou des diagnostics, tels que les processus primaires (inconscient) et secondaires (préconscient-conscient). |
| Dispositif clinique | Construction d'éléments distincts (cadre, méthode, outils) conçue pour mobiliser des processus psychiques et permettre l'accès au monde interne d'un individu ou d'un groupe. |
| Historicité | Prise en compte du contexte temporel, social et culturel dans lequel un phénomène se déroule, reconnaissant que la compréhension des événements humains est intrinsèquement liée à leur histoire. |
| Pari interprétatif | Hypothèse fondamentale en sciences humaines et sociales selon laquelle la compréhension des phénomènes sociaux et humains repose sur une interprétation des significations, des intentions et des contextes. |