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Start now for free COURS(2025)_ ISGV1210 - Anatomie_Physiologie - Système repiratoire.pdf
Summary
# Introduction au cours et méthodologie
Ce document présente l'auteur, les objectifs d'apprentissage du cours d'anatomie et physiologie, la méthodologie pédagogique employée, incluant l'utilisation de schémas et de l'application Visible Body, ainsi que les modalités d'évaluation [1](#page=1) [2](#page=2).
### 1.1 Présentation de l'auteur
L'auteur du cours est Numa VAN LEEUW titulaire du diplôme d'infirmier SISU (SIAMU) spécialisé en urgences, SMUR et PIT au CHU Saint-Pierre de Bruxelles. Au sein de la Haute École VINCI, il occupe les postes de coordinateur de la spécialisation Soins Intensifs et Aide Médicale Urgente, coordinateur du certificat Paramedical/Prehospital Intervention Team, et est organisateur du centre de cours European Resuscitation Council [1](#page=1).
### 1.2 Objectifs du cours
Le cours d'anatomie et physiologie vise à atteindre plusieurs objectifs pédagogiques fondamentaux [2](#page=2):
* **Anatomie du corps humain:** Acquérir la connaissance et la capacité de décrire la structure du corps humain, ainsi que de localiser précisément les différents organes [2](#page=2).
* **Physiologie:** Comprendre le fonctionnement normal des divers organes et les interactions complexes entre les différents systèmes du corps [2](#page=2).
* **Notions de pathologie générale:** S'initier à l'identification des altérations principales qui affectent le fonctionnement normal de l'organisme, dans le but d'améliorer la compréhension et l'intégration des mécanismes anatomo-physiologiques de base [2](#page=2).
### 1.3 Méthodologie pédagogique
La méthodologie d'enseignement est conçue pour favoriser une compréhension approfondie et active de la matière [2](#page=2).
#### 1.3.1 Schémas et dessins interactifs
Une part importante de la pédagogie repose sur l'utilisation de schémas et de dessins interactifs réalisés durant les cours. La prise de notes assidue par l'étudiant pendant ces sessions permet de mieux appréhender les détails anatomiques grâce à une approche pédagogique dynamique [2](#page=2).
> **Tip:** Les schémas de cours ont été simplifiés et repensés par l'enseignant pour faciliter l'apprentissage et la lecture de l'anatomie de base. Ils constituent une propriété intellectuelle de Numa VAN LEEUW et sont mis à disposition gracieusement pour un usage pédagogique par les étudiants de la Haute École VINCI [2](#page=2).
#### 1.3.2 Utilisation des outils numériques
Le renforcement de l'apprentissage est assuré par l'utilisation de l'application "Visible Body". Cette application est accessible aux étudiants via le portail académique des études [2](#page=2).
#### 1.3.3 Engagement et prise de notes
Il est fortement recommandé aux étudiants de prendre des notes détaillées et d'ajouter des annotations personnelles ou des commentaires sur les schémas fournis. Cette pratique active est essentielle pour une assimilation efficace du contenu [3](#page=3).
#### 1.3.4 Interactions et questions
Les étudiants sont encouragés à interagir et à poser des questions dans le respect de la courtoisie et de la gestion du groupe. L'objectif est de construire collectivement le dispositif pédagogique et de répondre aux besoins spécifiques de chaque apprenant [3](#page=3).
> **Tip:** L'utilisation du genre masculin dans les documents de cours est adoptée uniquement pour des raisons de fluidité de lecture et n'a aucune intention discriminatoire [3](#page=3).
### 1.4 Plan du cours
Le cours d'Anatomie et Physiologie est structuré en plusieurs parties couvrant différents systèmes du corps humain, totalisant 52 heures d'enseignement [4](#page=4).
* **Partie 1:** Système nerveux et locomoteur (14h) - JG [4](#page=4).
* **Partie 2:** Organes des sens (4h) - NVL [4](#page=4).
* **Partie 3:** Système cardiocirculatoire et respiratoire (10h) - NVL [4](#page=4).
* **Partie 4:** Système sanguin et production lymphatique (4h) - NVL [4](#page=4).
* **Partie 5:** Système digestif haut (œsophage et estomac) (4h) - NVL [4](#page=4).
* **Partie 6:** Système digestif bas (hépato-bilio-pancréatique) (6h) - NVL [4](#page=4).
* **Partie 7:** Système rénal et urologique (4h) - LR [4](#page=4).
* **Partie 8:** Système reproducteur (homme/femme) (6h) - LR [4](#page=4).
> **Tip:** L'importance de prendre le temps nécessaire pour comprendre chaque geste et mécanique anatomique est soulignée, avec un rythme d'apprentissage de 52 heures de cours [4](#page=4).
### 1.5 Évaluation
L'évaluation du cours se déroule lors de la session de janvier. Elle comprend une certification écrite comportant des questions à choix multiples (QCM), des questions ouvertes, et l'analyse de schémas [3](#page=3).
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# Les systèmes corporels et la physiologie générale
Ce chapitre explore les concepts fondamentaux de la physiologie générale, incluant la chaîne de survie, le score MEWS, et le principe essentiel de l'homéostasie, ainsi qu'une introduction générale au système respiratoire et ses fonctions vitales.
### 2.1 La chaîne de survie
La chaîne de survie décrit une séquence d'actions qui augmentent les chances de survie d'une personne en cas d'arrêt cardiaque. Bien que les détails spécifiques de chaque maillon ne soient pas détaillés dans ce segment, le concept souligne l'importance de protocoles coordonnés en situation d'urgence [5](#page=5).
### 2.2 Le Modified Early Warning Score (MEWS)
Le Modified Early Warning Score (MEWS) est un outil d'évaluation clinique conçu pour identifier précocement les patients dont l'état se détériore, permettant une intervention médicale rapide. Il repose sur la quantification de plusieurs paramètres physiologiques vitaux [5](#page=5) [6](#page=6):
* **Pouls par minute (bpm)**: Les scores varient de 0 à 3 en fonction de la fréquence, avec des seuils bas (≤ 40) et hauts (≥ 131) recevant les scores les plus élevés [5](#page=5).
* **Fréquence respiratoire par minute (rpm)**: Similairement, des fréquences trop basses (≤ 8) ou trop élevées (≥ 30) indiquent une détresse et attribuent des scores plus élevés [5](#page=5).
* **Température (°C)**: Une température corporelle inférieure à 35.0°C ou supérieure à 39.0°C entraîne des scores plus élevés [5](#page=5).
* **Tension artérielle systolique (mmHG)**: Des valeurs systoliques trop basses (≤ 90) ou très élevées (≥ 250) sont associées à des scores plus élevés [5](#page=5).
* **Saturation en oxygène (%)**: Une saturation inférieure à 91% est un indicateur de détresse, tandis que des valeurs de 92-93% et 94-95% reçoivent des scores intermédiaires. Une saturation ≥ 96% est considérée comme normale [5](#page=5).
* **Oxygène inspiré** : L'administration d'oxygène supplémentaire (Avec O2) par rapport à l'air ambiant peut être un indicateur de nécessité d'intervention.
* **État de conscience (AVPU)**: L'échelle AVPU évalue la réactivité du patient: Alerte (A), Réponse à la Voix (V), Réponse à la Douleur (P), ou absence de réponse (Unresponsive - U). Une réponse moindre que "Alerte" contribue à un score plus élevé [5](#page=5).
Le score MEWS global détermine la fréquence d'observation et le type d'escalade d'action nécessaire :
* **MEWS 3-5**: Fréquence minimale d'observation toutes les 4 heures. L'action paramédicale consiste à informer l'infirmière responsable [6](#page=6).
* **MEWS 6**: Fréquence minimale d'observation toutes les 4 heures. L'action paramédicale est d'informer le médecin, avec un contact médical attendu dans l'heure [6](#page=6).
* **MEWS 7-8**: Fréquence minimale d'observation toutes les heures. L'action paramédicale est d'informer le médecin et de considérer un monitorage continu. Un contact médical est attendu dans les 30 minutes, avec discussion avec un médecin senior ou l'équipe des urgences internes (ARCA) [6](#page=6).
* **MEWS ≥ 9**: Fréquence minimale d'observation toutes les 30 minutes. L'action paramédicale est d'informer le médecin, de débuter un monitorage continu, et un contact médical est attendu dans les 30 minutes, avec discussion avec un médecin senior ou l'équipe des soins intensifs [6](#page=6).
> **Tip:** Le score MEWS est un outil précieux pour la communication entre les professionnels de santé et pour standardiser la réponse face à une détérioration clinique [6](#page=6).
> **Example:** Un patient avec une fréquence respiratoire de 25 rpm (score 2), une saturation en oxygène de 92% (score 2), et une TA systolique de 95 mmHg (score 2) aurait un score MEWS de 6, nécessitant une attention médicale accrue [5](#page=5) [6](#page=6).
### 2.3 Principes de lecture en anatomie
Dans la représentation anatomique, les schémas de face sont standardisés comme si le patient était debout, orienté vers l'observateur, avec les paumes des mains tournées vers l'avant. Par conséquent, la gauche du dessin correspond toujours à la droite anatomique du patient [7](#page=7).
### 2.4 Introduction générale au système respiratoire
#### 2.4.1 Rôles du système respiratoire
Le système respiratoire est un ensemble d'organes dont la fonction principale est de faciliter les échanges gazeux entre l'organisme et l'environnement externe. Il assure l'apport d'oxygène ($\text{O}_2$), indispensable au métabolisme cellulaire, et l'élimination du dioxyde de carbone ($\text{CO}_2$), un produit de ces réactions métaboliques. En outre, ce système participe à la phonation, à la défense immunitaire par le piégeage de particules, et au maintien de l'équilibre acido-basique du corps [11](#page=11) [12](#page=12) [8](#page=8).
> **Tip:** Il est crucial de comprendre que tout patient agité, agressif ou non coopérant peut être considéré en état d'hypoxie jusqu'à preuve du contraire [8](#page=8).
#### 2.4.2 Description rapide des voies respiratoires
Les voies respiratoires se divisent en deux catégories principales :
* **Voies respiratoires hautes**: Elles comprennent le nez, les fosses nasales, les sinus, le pharynx et le larynx. Leur rôle est de filtrer, d'humidifier et de réchauffer l'air inspiré [9](#page=9).
* **Voies respiratoires basses**: Elles incluent la trachée, les poumons, les bronches et les bronchioles. Ces structures conduisent l'air vers les poumons et sont le siège des échanges gazeux [9](#page=9).
Les poumons sont les organes centraux où les échanges d'oxygène et de dioxyde de carbone s'effectuent principalement au niveau des alvéoles. Les mécanismes de ventilation, impliquant le diaphragme et les muscles respiratoires, sont responsables de l'inspiration et de l'expiration [9](#page=9).
### 2.5 Le principe d'homéostasie
L'homéostasie est un concept fondamental en physiologie qui désigne la capacité d'un organisme à maintenir la stabilité de son milieu intérieur (par exemple, température, pH, concentration ionique, glycémie) malgré les fluctuations de l'environnement extérieur. C'est une condition essentielle à la survie des cellules [10](#page=10) [9](#page=9).
#### 2.5.1 Principe de base de l'homéostasie
L'homéostasie fonctionne grâce à un système de régulation en trois étapes :
1. **Récepteurs**: Ils détectent les variations du milieu intérieur (ex. thermorécepteurs cutanés) [9](#page=9).
2. **Centre intégrateur**: Généralement le système nerveux ou endocrinien, il compare la valeur mesurée à une valeur de référence (consigne) [9](#page=9).
3. **Effecteurs**: Ce sont les organes ou tissus (ex. glandes, reins) qui agissent pour corriger la perturbation détectée [9](#page=9).
#### 2.5.2 Mécanismes de régulation de l'homéostasie
Il existe deux types principaux de mécanismes de rétrocontrôle :
* **Rétrocontrôle négatif (feedback négatif)**: C'est le mécanisme de régulation le plus fréquent. Il ramène la variable vers la valeur de consigne, stabilisant ainsi le milieu intérieur. Des exemples incluent la régulation de la glycémie par l'insuline ou le glucagon, et la thermorégulation par la sudation ou les frissons [10](#page=10).
* **Rétrocontrôle positif (feedback positif)**: Moins fréquent, ce mécanisme amplifie le phénomène initial jusqu'à ce qu'un événement externe l'arrête. Des exemples notables sont le déclenchement de l'accouchement par l'ocytocine et les contractions utérines, ainsi que la coagulation sanguine [10](#page=10).
#### 2.5.3 Importance de l'homéostasie
Le maintien de l'homéostasie est crucial pour :
* Garantir la survie cellulaire [10](#page=10).
* Assurer les conditions optimales pour les réactions biochimiques [10](#page=10).
* Prévenir les maladies: Un déséquilibre homéostatique peut conduire à diverses pathologies, telles que le diabète, la fièvre ou l'hypertension [10](#page=10).
L'homéostasie est un équilibre dynamique constamment ajusté par des boucles de rétroaction [10](#page=10).
### 2.6 Mécanismes physiologiques essentiels et le système respiratoire
Le maintien de l'homéostasie exige une composition sanguine adéquate, ce qui est facilité par des organes spécialisés comme les poumons et le système digestif, qui assurent les échanges entre le milieu intérieur et l'extérieur. Deux besoins physiologiques essentiels sont satisfaits par ces échanges [11](#page=11):
* **Apport en oxygène ($\text{O}_2$)**: Indispensable à la production d'énergie par les cellules. Les réactions de combustion des nutriments atteignent leur rendement maximal en présence d'oxygène [11](#page=11) [12](#page=12).
* **Élimination du dioxyde de carbone ($\text{CO}_2$)**: Produit inévitable du métabolisme cellulaire [11](#page=11) [12](#page=12).
Le bon fonctionnement cellulaire dépend ainsi du maintien d'un milieu interstitiel bien oxygéné et de l'évacuation continue du $\text{CO}_2$. Le système respiratoire est donc fondamental pour amener l'air riche en $\text{O}_2$ aux alvéoles pulmonaires, permettre les échanges gazeux avec le sang, et rejeter l'air appauvri en $\text{O}_2$ et enrichi en $\text{CO}_2$. Le système cardiovasculaire complète ce processus en transportant ces gaz entre les poumons et les cellules. Par ailleurs, le système respiratoire contribue également au maintien du pH sanguin [11](#page=11) [12](#page=12).
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# Anatomie et physiologie du système respiratoire
Ce résumé couvre l'anatomie détaillée des voies respiratoires hautes et basses, la mécanique de la respiration, le rôle des plèvres, les échanges gazeux, ainsi que la régulation de l'activité respiratoire.
### 3.1 Anatomie des voies respiratoires
Les voies respiratoires sont divisées en voies hautes et voies basses, chacune ayant des fonctions spécifiques dans la préparation de l'air avant qu'il n'atteigne les poumons.
#### 3.1.1 Voies respiratoires hautes
Les voies respiratoires hautes comprennent le nez, les fosses nasales, les sinus, le pharynx et le larynx. L'air extérieur y est réchauffé, humidifié et filtré dans les fosses nasales. Le pharynx sert de carrefour aéro-digestif. Durant la déglutition, l'épiglotte ferme l'entrée du larynx pour empêcher les aliments de pénétrer dans les voies respiratoires [13](#page=13) [14](#page=14).
#### 3.1.2 Voies respiratoires basses
Les voies respiratoires basses comprennent la trachée, les poumons, les bronches et les bronchioles [20](#page=20).
##### 3.1.2.1 La cage thoracique
La cage thoracique est une structure ostéo-cartilagineuse qui protège les poumons et participe activement à la ventilation. Elle est composée du sternum, de 12 paires de côtes (vrai, fausses, et flottantes) et des cartilages costaux qui assurent souplesse et élasticité. Elle est plus souple chez l'enfant et se rigidifie avec l'âge [20](#page=20) [21](#page=21).
##### 3.1.2.2 La trachée
La trachée mesure environ 10 à 12 cm de long et 2 à 2,5 cm de diamètre chez l'adulte. Elle est constituée de 16 à 20 anneaux cartilagineux en forme de fer à cheval, ouverts vers l'arrière et fermés par un muscle lisse au contact de l'œsophage, permettant une déformation lors de la déglutition. Sa muqueuse interne est composée d'un épithélium cilié avec des cellules à mucus, servant de filtre et de protection. La sous-muqueuse contient des glandes séromuqueuses qui produisent un mucus abondant. La couche de cartilage en C, stabilisée par des muscles lisses, permet l'expansion de l'œsophage. L'adventice, une couche de tissu conjonctif lâche, relie la trachée aux tissus environnants [21](#page=21) [22](#page=22) [23](#page=23).
##### 3.1.2.3 Le médiastin
Le médiastin est l'espace central de la cage thoracique, contenant le cœur, les gros vaisseaux, la trachée, les bronches principales, l'œsophage, le thymus, des nerfs importants et des ganglions lymphatiques [24](#page=24).
##### 3.1.2.4 Les poumons
Les poumons sont situés dans la cage thoracique, avec un apex dépassant la clavicule et une base reposant sur le diaphragme. Ils possèdent des faces costale, médiastinale et diaphragmatique. Le hile pulmonaire est la zone d'entrée et de sortie des bronches, vaisseaux et réseaux lymphatiques [24](#page=24).
* **Poumon droit:** Composé de trois lobes (supérieur, moyen, inférieur) séparés par les scissures oblique et horizontale. Il est plus volumineux mais plus court que le poumon gauche [25](#page=25).
* **Poumon gauche:** Composé de deux lobes (supérieur et inférieur) séparés par la scissure oblique. Il est plus allongé et étroit en raison de l'empreinte cardiaque. Le lobe supérieur présente une lingula, équivalent fonctionnel du lobe moyen droit [26](#page=26).
La division en lobes et segments est avant tout anatomique et clinique, facilitant la mobilité, le diagnostic et la chirurgie, plutôt qu'une différence fonctionnelle dans les échanges gazeux [25](#page=25) [26](#page=26).
##### 3.1.2.5 La carène
La carène trachéale est une crête cartilagineuse située au niveau de la cinquième vertèbre thoracique, divisant la trachée en deux bronches souches avec un angle d'environ 70°. Elle est richement innervée, sensible, joue un rôle dans le réflexe de toux et constitue une zone critique en oncologie pulmonaire en raison de sa sensibilité aux atteintes tumorales [27](#page=27).
##### 3.1.2.6 Les bronches
* **Bronches souches (primaires):** Début de la ramification bronchique et des voies respiratoires inférieures. La bronche souche droite est plus courte, plus large et diverge moins de la trachée que la gauche, expliquant pourquoi les corps étrangers inhalés y aboutissent plus souvent [28](#page=28).
* **Bronches lobaires (secondaires):** Se forment à l'intérieur des poumons, une pour chaque lobe [29](#page=29).
* **Bronches segmentaires (tertiaires):** Résultent de la division des bronches lobaires et se ramifient en bronchioles [29](#page=29).
##### 3.1.2.7 Les bronchioles
Les bronchioles sont de petites voies aériennes intrapulmonaires succédant aux bronches segmentaires et constituant la partie terminale de l'arbre bronchique. Leur diamètre est inférieur à 1 mm. Leur paroi est dépourvue de cartilage et de glandes muqueuses, mais elles sont entourées de muscles lisses qui contrôlent leur contraction et dilatation, influencées par le système nerveux autonome (parasympathique pour la bronchoconstriction, sympathique pour la bronchodilatation). Elles jouent un rôle dans la régulation de la résistance des voies aériennes et sont le siège des résistances dans les pathologies obstructives [37](#page=37).
##### 3.1.2.8 Le surfactant
Le surfactant pulmonaire est un liquide qui revêt la surface interne des alvéoles. C'est un agent tensioactif qui aide à maintenir les alvéoles ouvertes, facilitant leur expansion à l'inspiration et leur maintien ouvert à l'expiration [30](#page=30).
##### 3.1.2.9 Cils des cellules respiratoires
Les cils présents dans les voies respiratoires, notamment dans la muqueuse respiratoire, jouent un rôle dans la filtration des poussières et micro-organismes, les balayant vers le larynx [21](#page=21) [31](#page=31).
### 3.2 Mécanique respiratoire
La mécanique respiratoire décrit les mouvements de l'air dans les poumons, impliquant des changements de volume et de pression de la cage thoracique.
#### 3.2.1 Muscles respiratoires
Les muscles respiratoires principaux au repos sont le diaphragme et les muscles intercostaux externes. Les muscles respiratoires accessoires (sternocléido-mastoïdiens, scalènes, abdominaux) interviennent lors d'une respiration accélérée ou difficile .
#### 3.2.2 Le diaphragme
Le diaphragme est un muscle en forme de coupole séparant les cavités thoracique et abdominale. Il possède trois orifices pour le passage de l'aorte, de l'œsophage et de la veine cave inférieure. Il est le muscle principal de la respiration, responsable d'environ 70% de la ventilation au repos .
#### 3.2.3 La mécanique inspiratoire (active)
Lors de l'inspiration, le diaphragme se contracte et s'abaisse, augmentant le volume thoracique. Cela diminue la pression dans les poumons, permettant à l'air d'y entrer .
#### 3.2.4 La mécanique expiratoire (passive)
Lors de l'expiration au repos, le diaphragme se relâche et remonte en coupole. Le volume thoracique diminue, augmentant la pression à l'intérieur des poumons et expulsant l'air .
#### 3.2.5 Les plèvres
La plèvre est une membrane séreuse à deux feuillets tapissant la cavité thoracique et recouvrant les poumons, permettant le glissement des poumons lors de la respiration .
* **Plèvre viscérale:** Adhère intimement à la surface du poumon et est insensible à la douleur .
* **Plèvre pariétale:** Tapisse la paroi interne du thorax et se divise en parties costale, diaphragmatique, médiastinale et cervicale. Elle est sensible à la douleur et à la pression .
Les atteintes cliniques des plèvres incluent la pleurésie (épanchement liquidien), le pneumothorax (entrée d'air) et l'hémothorax (sang) .
### 3.3 Échanges gazeux
Les échanges gazeux se réalisent dans les alvéoles pulmonaires par diffusion, où l'oxygène (O₂) et le dioxyde de carbone (CO₂) traversent les membranes alvéolo-capillaires selon leur gradient de concentration [38](#page=38).
* **Air atmosphérique IN:** Azote (78%), Oxygène (21%), Gaz carbonique (0,05%), Autres (1%) .
* **Air atmosphérique OUT:** Azote (78%), Oxygène (16%), Gaz carbonique (5%), Autres (1%) .
Le sang s'appauvrit en CO₂ et se charge en O₂ dans les poumons, puis distribue ces gaz aux organes où le phénomène inverse se produit [38](#page=38).
### 3.4 Régulation de l'activité respiratoire
La régulation de l'activité respiratoire est assurée par les centres respiratoires situés dans le tronc cérébral .
#### 3.4.1 Centres respiratoires
L'élévation du taux de CO₂ dans le sang artériel est le principal stimulus régulant la fonction respiratoire. Un excès de CO₂ déclenche une augmentation de la fréquence respiratoire pour l'éliminer [40](#page=40).
#### 3.4.2 Volumes et capacités respiratoires
Divers volumes et capacités décrivent la quantité d'air dans les poumons :
* **Volume courant (VC):** 500 ml au repos [39](#page=39).
* **Volume de réserve inspiratoire (VRI):** 3100 ml [39](#page=39).
* **Volume de réserve expiratoire (VRE):** 1200 ml [39](#page=39).
* **Volume résiduel (VR):** 1200 ml [39](#page=39).
* **Capacité pulmonaire totale (CPT):** 6000 ml [39](#page=39).
* **Capacité vitale:** 4800 ml [39](#page=39).
Ces capacités sont influencées par des facteurs tels que l'âge, la taille, le sexe, etc. [39](#page=39).
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# Paramètres vitaux, physiopathologies et applications cliniques
Ce chapitre explore les paramètres vitaux liés à la fonction pulmonaire, le vocabulaire des troubles respiratoires, l'asthme comme exemple de physiopathologie, les gestes à adopter en cas de détresse respiratoire, et analyse des cas cliniques concrets tels que la crise d'asthme, le pneumothorax et le gasp agonique.
### 4.1 Paramètres vitaux pulmonaires et vocabulaire associé
La fréquence respiratoire normale chez l'adulte se situe entre 12 et 20 respirations par minute. Le débit ventilatoire est calculé par la formule [41](#page=41):
$$ Débit ventilatoire = Volume courant \times Fréquence respiratoire $$ [42](#page=42).
Ce débit est normalement d'environ 6000 ml/min, soit 6 litres par minute [42](#page=42).
Il est essentiel de distinguer les termes liés aux variations de la fréquence respiratoire :
* **Tachypnée**: Fréquence respiratoire augmentée, supérieure à 20 cycles par minute chez l'adulte [41](#page=41).
* **Bradypnée**: Fréquence respiratoire ralentie, inférieure à 12 cycles par minute chez l'adulte [41](#page=41).
* **Polypnée**: Augmentation de la fréquence respiratoire accompagnée de respirations plus profondes, constituant une hyperventilation [41](#page=41).
* **Dyspnée**: Respiration altérée ou gênée, indiquant une difficulté respiratoire [41](#page=41).
* **Apnée**: Arrêt temporaire de la respiration [41](#page=41).
* **Orthopnée**: Difficulté à respirer en position couchée, souvent révélatrice d'une atteinte respiratoire ou cardiaque [41](#page=41).
> **Tip:** Il est crucial de comprendre que "rythme" et "fréquence" sont des concepts distincts. La fréquence se réfère au nombre d'événements par unité de temps, tandis que le rythme concerne l'irrégularité ou la régularité de ces événements.
### 4.2 Physiopathologies pulmonaires : l'exemple de l'asthme
L'asthme est une pathologie pulmonaire complexe qui illustre les mécanismes physiopathologiques des troubles respiratoires. La question de savoir si l'asthme est une pathologie inspiratoire ou expiratoire met en lumière la nature intrinsèquement complexe de la maladie. Le bronchospasme, caractéristique de l'asthme, affecte principalement les bronchioles terminales et respiratoires [43](#page=43) [45](#page=45).
### 4.3 Applications cliniques : gestion de la détresse respiratoire
En cas de détresse respiratoire, des gestes et des règles spécifiques doivent être rigoureusement appliqués pour assurer la sécurité et le bien-être du patient [44](#page=44).
* **Positionnement du patient**: Il ne faut jamais allonger complètement un patient en détresse respiratoire. En position couchée à plat, le diaphragme est comprimé, ce qui réduit l'expansion pulmonaire. Il est préférable de maintenir une position semi-assise ou assise [44](#page=44).
* **Apport hydrique et alimentaire**: Ne pas donner à boire ou à manger en phase aiguë de détresse respiratoire, en raison du risque élevé de fausse route [44](#page=44).
* **Prévention de la compression thoracique**: Éviter tout ce qui pourrait comprimer le thorax, comme les corsets, les vêtements serrés ou une blouse qui glisse [44](#page=44).
* **Surveillance continue**: Ne jamais laisser seul un patient dyspnéique. Une observation attentive de la fréquence respiratoire, de la saturation en oxygène et de la fréquence cardiaque est primordiale. Il faut noter toute aggravation et intervenir rapidement, en adaptant la position du patient, en surveillant l'apparition de cyanose, de perte de conscience ou d'un gasp agonique [44](#page=44).
> **Tip:** La communication et l'anticipation sont clés dans la prise en charge de la détresse respiratoire. Une surveillance proactive permet d'intervenir avant une dégradation critique de l'état du patient.
### 4.4 Cas cliniques
#### 4.4.1 Crise d'asthme aiguë
**Contexte**: Étudiant de 22 ans, asthmatique connu, se présente aux urgences avec une dyspnée sifflante, un tirage intercostal et une utilisation marquée des muscles accessoires [45](#page=45).
* **Muscles sollicités en respiration forcée**: En cas de respiration forcée, les muscles accessoires suivants sont mis à contribution: les scalènes, les sterno-cléido-mastoïdiens, les muscles intercostaux et les muscles abdominaux [45](#page=45).
* **Conséquence de l'hyperinflation thoracique sur le diaphragme**: L'hyperinflation thoracique entraîne un aplatissement du diaphragme, ce qui diminue son efficacité mécanique dans le processus respiratoire [45](#page=45).
* **Partie de l'arbre bronchique responsable du bronchospasme**: Le bronchospasme, caractérisé par une constriction des voies aériennes, touche principalement les bronchioles terminales et respiratoires [45](#page=45).
#### 4.4.2 Pneumothorax spontané
**Contexte**: Une jeune femme longiligne de 19 ans présente une douleur thoracique brutale, une dyspnée et une diminution du murmure vésiculaire du côté droit [45](#page=45).
* **Constitution anatomique de la plèvre**: La plèvre est constituée de deux feuillets: le feuillet viscéral, directement accolé au poumon, et le feuillet pariétal, qui tapisse la paroi thoracique. Entre ces deux feuillets se trouve l'espace pleural [45](#page=45).
* **Mécanisme du collapsus pulmonaire en présence d'air dans l'espace pleural**: En temps normal, l'espace pleural maintient une pression négative, ce qui favorise l'expansion pulmonaire. Lorsque de l'air pénètre dans cet espace (pneumothorax), la dépression disparaît. L'air force le poumon à se rétracter sur lui-même, entraînant un collapsus du poumon [45](#page=45).
* **Traitement proposé**: Le traitement standard du pneumothorax consiste en la mise en place d'un drain thoracique. Celui-ci est généralement inséré dans le 4e ou 5e espace intercostal, en ligne médio-axillaire, et doit être placé au-dessus de la côte concernée afin d'éviter d'endommager le paquet vasculo-nerveux qui chemine sous la côte [45](#page=45).
#### 4.4.3 Gasp agonique
**Contexte**: Un patient de 64 ans, hospitalisé en unité de cardiologie suite à une coronarographie exploratoire positive effectuée 48 heures auparavant, présente un état critique [46](#page=46).
* **Mécanique respiratoire du gasp agonique**: Le gasp agonique se caractérise par une mécanique respiratoire lente, inefficace et irrégulière. Il est souvent associé à une bouche ouverte et peut produire un bruit guttural. Ce réflexe est déclenché par une activité résiduelle du tronc cérébral, même en présence d'un arrêt cardiaque. Ce phénomène survient dans environ 40% des arrêts cardiaques initiaux [46](#page=46).
> **Example:** Le gasp agonique, bien que ressemblant à une respiration, n'est pas une respiration fonctionnelle. Il témoigne d'une détresse vitale majeure et nécessite une intervention immédiate, souvent initiatrice des gestes de réanimation cardio-pulmonaire.
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| SMUR | Service Mobile d'Urgence et de Réanimation, une unité médicale d'urgence pré-hospitalière. |
| PIT | Paramedical/Prehospital Intervention Team, une équipe d'intervention paramédicale pré-hospitalière. |
| European Resuscitation Council (ERC) | Organisme dédié à la promotion et à l'amélioration des techniques de réanimation à travers l'Europe. |
| QCM | Questionnaire à Choix Multiples, une forme d'évaluation où les répondants choisissent une ou plusieurs options parmi une liste donnée. |
| Systole | La phase du cycle cardiaque durant laquelle le muscle cardiaque se contracte pour éjecter le sang. |
| Diastole | La phase du cycle cardiaque durant laquelle le muscle cardiaque se relâche et se remplit de sang. |
| Alvéoles pulmonaires | Petites structures en forme de sacs dans les poumons où se déroulent les échanges gazeux entre l'air et le sang. |
| Surfactant | Une substance produite par les poumons qui réduit la tension superficielle dans les alvéoles, facilitant leur expansion. |
| Homéostasie | La capacité d'un organisme à maintenir son milieu intérieur stable et constant, quelles que soient les perturbations extérieures. |
| Rétrocontrôle négatif (feedback négatif) | Un mécanisme de régulation où le produit d'un processus inhibe ce même processus, ramenant la variable à sa valeur de référence. |
| Rétrocontrôle positif (feedback positif) | Un mécanisme de régulation où le produit d'un processus stimule davantage ce même processus, amplifiant le phénomène initial. |
| MEWS (Modified Early Warning Score) | Un système de score utilisé pour évaluer le risque de détérioration clinique d'un patient en identifiant des signes vitaux anormaux. |
| Plèvre viscérale | Le feuillet de la plèvre qui adhère directement à la surface des poumons. |
| Plèvre pariétale | Le feuillet de la plèvre qui tapisse la paroi interne de la cavité thoracique. |
| Cavité pleurale | L'espace étroit entre la plèvre viscérale et la plèvre pariétale, normalement rempli d'une petite quantité de liquide lubrifiant. |
| Pneumothorax | La présence d'air dans la cavité pleurale, entraînant le décollement de la plèvre et un possible collapsus pulmonaire. |
| Bronchospasme | Une constriction des muscles lisses des bronches, entraînant un rétrécissement des voies aériennes et une difficulté à respirer. |
| Gasp agonique | Une respiration lente, inefficace et irrégulière observée chez certaines personnes en arrêt cardiaque, résultant d'une activité résiduelle du tronc cérébral. |