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Summary
# Les protagonistes et les rapports de pouvoir à l'aube de la colonisation
Ce chapitre analyse les acteurs présents et les dynamiques de pouvoir avant et au début de la période de colonisation européenne, en examinant pourquoi certains pays n'ont pas connu d'industrialisation.
### 1.1 Introduction au concept de "Sud" et aux périodes historiques
Le terme "Tiers-Monde", popularisé par A. Sauvy en 1952, fait référence au contexte de la Guerre Froide et compare ces nations au "tiers État" historique, c'est-à-dire une population exploitée et ignorée. Le "Sud" désigne une diversité de contextes ayant en commun une intégration forcée au capitalisme européen, marquant un tournant dans l'histoire de l'humanité. Les rapports "Nord-Sud" sont caractérisés par une inégalité structurelle ancrée dans une histoire impérialiste entre l'Europe et le reste du monde. Le terme "découverte", appliqué aux Amériques, est problématique car il glorifie l'arrivée des Européens tout en niant l'existence et l'histoire des populations locales avant 1492 [1](#page=1).
### 1.2 Les acteurs en présence à l'aube du XVIe siècle
#### 1.2.1 L'Europe
À la fin du XVe siècle, l'Europe, incluant la Russie, comptait environ 100 millions d'habitants, soit environ 20 % de la population mondiale. La Renaissance marque un rejet de la période médiévale et une valorisation des sources chrétiennes et de l'humanisme, avec un retour aux sources de l'Antiquité. L'ouverture sur le monde, la navigation et les explorations, initiées par les voyages au Moyen-Orient, ont ouvert la voie aux explorations puis aux conquêtes. À cette époque, le niveau de développement socioéconomique de l'Europe était similaire à celui du reste du monde, sans fossé significatif [2](#page=2).
#### 1.2.2 L'Amérique
Avant l'arrivée des Européens, l'Amérique était un "nouveau monde" sophistiqué et développé, avec un urbanisme, une architecture et un rapport à la nature considérés comme avancés par rapport à l'idée reçue d'une population sauvage et sans culture. Les civilisations du Centre et du Sud, comme les Aztèques, les Mayas et les Incas, étaient particulièrement avancées, avec des cités organisées. Cependant, l'isolement de ces civilisations a entraîné un retard technologique, notamment en matière d'armes à feu. L'effondrement démographique spectaculaire des populations autochtones, décimées à 90 %, est une conséquence directe de la conquête européenne et du besoin de main-d'œuvre pour l'exploitation. Christophe Colomb, cherchant une nouvelle route vers l'Asie, est arrivé dans les Caraïbes en 1492, menant à la soumission des cultures locales [2](#page=2) [3](#page=3).
#### 1.2.3 L'Afrique
Le Maghreb, sous l'Empire Ottoman à l'exception du Maroc, représentait 1.5 % de la population mondiale et affichait un développement technique et économique proche de celui de l'Europe en raison de son influence ottomane. L'Afrique sub-saharienne était plus morcelée, marquée par de nombreux conflits et captures entre chefs d'entités politiques, ce qui favorisait le trafic d'êtres humains. Le niveau technologique y était plus limité, avec un retard dû à des maladies affectant le bétail. Au XVIe siècle, l'Europe n'avait pas initialement l'envie de coloniser l'Afrique, préférant viser l'Inde et l'Asie en raison de la difficulté d'accès et des maladies prévalentes sur le continent africain [3](#page=3).
#### 1.2.4 Le Moyen-Orient
Le Moyen-Orient comptait de grandes cités développées et, à l'instar du Maghreb, était une région prospère sous l'Empire Ottoman. Il possédait d'importantes zones agricoles et des richesses considérables [3](#page=3).
#### 1.2.5 L'Asie
L'Asie abritait de grandes civilisations comme la Chine et l'Inde. L'Inde était un pôle économique mondial majeur, avec une industrie du coton très développée et d'importants commerces, soutenue par une puissance militaire. La Chine était au sommet de son développement technologique, berceau d'inventions comme l'imprimerie, qui a précédé Gutenberg et permis un gain de productivité massif [4](#page=4).
> **Tip:** Il est crucial de comprendre qu'en 1500, les écarts de développement entre les différentes régions du monde n'étaient pas aussi prononcés qu'on pourrait le croire, contrairement à une vision eurocentrée de l'histoire.
### 1.3 Les rapports de pouvoir et l'impact de la colonisation
Le fait colonial, au-delà de l'Europe, a eu des composantes particulièrement négatives dans la colonisation européenne. Cela inclut l'imposition d'un modèle culturel, niant les cultures, l'histoire et les religions des populations autochtones, entraînant une perte de langues autrefois parlées. Une discrimination fondée sur la race a été instaurée, visant à développer davantage les métropoles au détriment des colonies [4](#page=4).
Le choc entre les écosystèmes européen et américain a été majeur, notamment par l'introduction de maladies et de virus inconnus qui ont décimé les populations autochtones. Les Européens ont importé la syphilis, résultat de leurs relations avec des femmes autochtones, tandis que les Amérindiens n'étaient pas immunisés contre les maladies transmises par les animaux domestiqués avec lesquels vivaient les Européens [4](#page=4).
> **Example:** La conquête des Amériques par les Européens a conduit à la traite atlantique, une conséquence directe du besoin de main-d'œuvre pour exploiter les ressources du nouveau monde. Ceci a arraché des populations à leurs pays d'origine et entraîné des transformations profondes [2](#page=2).
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# Les grandes étapes et les formes de la colonisation européenne
La colonisation européenne, particulièrement marquée à partir du XVe siècle, s'est étendue sur plusieurs siècles, transformant radicalement les territoires conquis et les sociétés autochtones, tout en redéfinissant les équilibres économiques et politiques mondiaux.
### 2.1 La conquête des Amériques et la mise en place de systèmes d'exploitation
Au début de la période coloniale, l'Amérique du Sud fut le théâtre d'une rencontre dévastatrice entre deux écosystèmes distincts, entraînant une catastrophe démographique pour les populations autochtones, en grande partie due à l'introduction de maladies et de virus inconnus pour lesquels elles n'avaient aucune immunité [4](#page=4).
#### 2.1.1 Le système des plantations
À partir du milieu du XVIe siècle et jusqu'au début du XVIIe siècle, le système des plantations s'est imposé dans les Amériques. Après la décimation de la population autochtone (estimée à 90% par les guerres, maladies et travail forcé) une main-d'œuvre nouvelle était nécessaire pour exploiter les ressources naturelles. Ce système se caractérise par [5](#page=5):
* **Produits de rente**: Culture intensive de produits tels que le sucre, le tabac et le café, destinés à l'exportation [5](#page=5).
* **Production à grande échelle**: Monoculture pratiquée sur de vastes surfaces pour une production industrielle [5](#page=5).
* **Main-d'œuvre forcée**: Initialement autochtone, elle a ensuite été remplacée par une importation massive d'esclaves africains, faisant de l'humain une marchandise [5](#page=5) [6](#page=6).
Ce modèle s'opposait aux fermes locales qui pratiquaient la polyculture pour l'autoconsommation [5](#page=5).
#### 2.1.2 Formes d'exploitation et de domination
Plusieurs systèmes ont été mis en place pour exploiter les territoires et leurs populations :
* **Encomiendas**: Instituées par les Espagnols, elles accordaient à un colon (encomendero) le droit de percevoir le travail ou le tribut d'un groupe d'autochtones, sous prétexte d'assurer leur "protection" et leur "évangélisation". En réalité, il s'agissait d'une forme de servitude déguisée qui privait les populations de leur liberté [5](#page=5).
* **Haciendas**: Grandes propriétés agricoles ou d'élevage apparues ultérieurement, où la main-d'œuvre, souvent indigène ou métisse, travaillait pour le propriétaire terrien. Les haciendas représentaient un continuum avec les encomiendas, passant d'un contrôle direct des populations à une exploitation plus "économique". Ce système permettait de perpétuer la dépendance par le biais des dettes [5](#page=5).
> **Tip:** Il est crucial de comprendre que ces systèmes, bien que variés dans leur terminologie, visaient tous à l'exploitation systématique des ressources et des populations autochtones.
#### 2.1.3 Le trafic des esclaves et la traite négrière
Le commerce triangulaire s'est développé entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques, faisant des esclaves africains une main-d'œuvre essentielle pour les plantations. Cette pratique a transformé les êtres humains en marchandises, au même titre que les produits agricoles ou miniers. L'exploitation ne se limitait pas à l'agriculture, mais s'étendait également à l'extraction minière d'or et d'argent [6](#page=6).
#### 2.1.4 Le débat sur le génocide
La qualification de génocide pour le massacre des populations autochtones reste un sujet de débat parmi les historiens. Si la Convention de l'ONU de 1948 définit le génocide par la volonté de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, les critères de cette définition semblent correspondre à plusieurs aspects du traitement des autochtones, notamment la destruction de leur culture. Cependant, certains historiens préfèrent parler de catastrophe démographique ou de domination coloniale systémique [6](#page=6).
### 2.2 L'expansion européenne en Amérique du Nord
Contrairement à l'Amérique latine, l'Amérique du Nord était moins densément peuplée. Les Européens y ont également imposé leurs systèmes politiques et économiques, affectant les populations autochtones. L'arrivée du Mayflower en 1620 marque la fondation d'une colonie de peuplement par les Puritains, où l'objectif n'était pas uniquement l'exploitation économique, mais l'installation durable de populations européennes. La colonisation au XVIIe siècle restait cependant très dispersée [6](#page=6).
### 2.3 L'affirmation européenne en Asie
#### 2.3.1 La conquête maritime de l'Inde
La route maritime ouverte par Vasco de Gama en 1498 a permis un accès direct aux épices et aux tissus indiens, suscitant un vif intérêt européen. Bien que le commerce maritime soit devenu central pour l'Europe, marquant le début de la globalisation économique, il était moins profitable pour les Indiens. Jusqu'en 1760 environ, l'emprise européenne sur l'Inde était principalement maritime, avec un contrôle terrestre limité [7](#page=7).
#### 2.3.2 Le tournant après 1760
Le contexte politique indien, avec un empire moghol affaibli en 1750, a favorisé l'expansion britannique. La victoire britannique à la Bataille de Plassey en 1757 a permis un contrôle partiel du Bengale, une région très convoitée. La Compagnie des Indes orientales britannique a obtenu un monopole commercial, marquant le début de la globalisation coloniale britannique en Inde [7](#page=7).
Après 1760, l'occupation terrestre anglaise s'est étendue, profitant des faiblesses de l'empire moghol. La perte du monopole de la compagnie en 1813 a ouvert la voie à la concurrence avec les États-Unis, notamment pour l'approvisionnement en coton pour l'industrie textile britannique, créant des tensions [8](#page=8).
> **Example:** L'implantation européenne à Calcutta, sans consultation locale, a engendré des tensions. La Compagnie britannique des Indes orientales a construit des fortifications (Fort William) et imposé des infrastructures commerciales, violant la souveraineté du Nawab du Bengale. Ce dernier percevait cette présence comme une menace pour son autorité et ses revenus, menant à une confrontation directe [8](#page=8).
### 2.4 La colonisation en Afrique du Nord (Maghreb)
La région du Maghreb était sous le contrôle théorique de l'Empire ottoman, mais les autorités locales jouissaient d'une grande autonomie [9](#page=9).
* **Maroc**: Le Maroc a réussi à conserver son indépendance vis-à-vis du sultanat de Constantinople. Face à la conquête française de l'Algérie, le Maroc a négocié un protectorat avec les Européens, cherchant à préserver une partie de son pouvoir dans une démarche de colonisation plus douce qu'en Algérie [9](#page=9).
* **Algérie**: La colonisation française en Algérie fut brutale et directe, marquée par la confiscation des terres et une immigration européenne massive. Certains chefs locaux se sont ralliés à la France, méfiants envers les Ottomans et désireux de conserver leur pouvoir local, ce qui a conduit à une colonisation profonde et destructrice de la société algérienne [9](#page=9).
* **Égypte**: L'Égypte a connu une domination anglaise jusqu'en 1956 [9](#page=9).
* **Libye**: La conquête de la Libye fut tardive, mais la domination politique fut totale. Partie intégrante de l'Empire ottoman jusqu'en 1911, elle fut ensuite conquise par l'Italie, entraînant une colonisation violente et complète [9](#page=9).
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# La traite négrière transatlantique et ses conséquences
La traite négrière transatlantique, également connue sous le nom de commerce triangulaire, fut un système économique dévastateur centré sur la déshumanisation, la capture et le transport d'Africains réduits en esclavage vers les Amériques, laissant des séquelles profondes et durables sur les sociétés et le racisme structurel [10](#page=10) [13](#page=13).
### 3.1 Le commerce triangulaire
Le commerce triangulaire décrivait un circuit commercial impliquant l'Europe, l'Afrique et les Amériques. Les navires européens partaient d'Europe chargés de produits manufacturés peu coûteux, tels que des clous, des armes et des textiles. Ces marchandises étaient utilisées comme monnaie d'échange sur les côtes africaines pour acheter des captifs africains. Un tiers des personnes capturées mouraient avant même d'être embarquées [10](#page=10) [6](#page=6).
#### 3.1.1 La traversée de l'Atlantique
Durant la traversée de l'océan Atlantique, souvent appelée le "passage du milieu", les conditions étaient inhumaines. Une moitié des esclaves périssaient durant ce voyage en raison des maladies et des conditions de vie déplorables. Les survivants étaient ensuite vendus aux planteurs américains [11](#page=11) [12](#page=12).
#### 3.1.2 L'exploitation dans les Amériques
Une fois arrivés dans les Amériques (notamment en Jamaïque, au Brésil et aux États-Unis), les esclaves étaient exploités massivement dans de grandes plantations, leur travail alimentant la production de canne à sucre, de tabac et de coton. L'exploitation était principalement agricole, mais aussi minière pour l'extraction d'or et d'argent. L'esclave était considéré comme une marchandise dont la valeur variait selon son âge, sa force physique et sa santé [10](#page=10) [6](#page=6).
> **Tip:** Il est crucial de comprendre que l'esclavage transatlantique n'était pas la première forme d'esclavage, mais c'est la plus violente, la plus massive et la plus racialisée [13](#page=13).
#### 3.1.3 La rentabilité économique
Ce système était cyniquement rentable, caractérisé par un faible coût d'achat, des productions vendues cher et un renouvellement continu de la main-d'œuvre. La demande américaine croissante auto-alimentait ce système. L'Afrique subsaharienne fut considérée comme un réservoir de "main-d'œuvre", et une théorie raciale se développa pour justifier cette exploitation. L'esclave devenait une marchandise, une force de travail, et non un être humain [10](#page=10) [11](#page=11).
### 3.2 La déshumanisation des Africains
La traite européenne a introduit une justification raciale, entraînant une déshumanisation systématique des Africains noirs. L'humain est devenu une marchandise au même titre que la canne à sucre ou le café [10](#page=10) [6](#page=6).
> **Définition de l'esclavage (selon Ibrahima Thioub):** Est esclave l'individu que l'on considère comme un objet, un outil, une marchandise dénuée d’existence propre, notamment parce que, dès lors qu’il devient la propriété de son maître, le lien est rompu avec ses ancêtres, il ne peut plus assurer leur culte; l’esclave est un étranger déraciné, un être arraché à ses attaches familiales et sociales, ce qui lui interdit de retrouver sa propre parenté, le déconnectant de leurs racines [11](#page=11).
La déshumanisation totale impliquait que l'esclave n'avait ni droits ni statut juridique [12](#page=12).
### 3.3 L'impact durable sur les sociétés et le racisme structurel
La traite transatlantique a marqué durablement les sociétés, engendrant le racisme structurel, des inégalités économiques et la formation d'identités afro-descendantes. L'infériorisation des personnes noires est devenue institutionnalisée [11](#page=11) [13](#page=13).
#### 3.3.1 La transmission héréditaire de l'esclavage
La traite européenne a imposé une logique nouvelle, notamment la transmission héréditaire de l'esclavage, où l'on naît esclave. Une hiérarchisation raciale s'est établie, suggérant que les Africains seraient naturellement faits pour le travail forcé. L'esclavage est devenu une institution inscrite dans les lois [12](#page=12).
#### 3.3.2 Résistance et abolition
Malgré l'oppression, des révoltes et le marronnage (fuite et formation de communautés libres, notamment au Brésil) ont eu lieu. En Angleterre, sur le sol britannique, l'esclavage n'avait pas de statut légal, mais l'empire britannique le maintenait dans ses colonies jusqu'en 1833. Certains États américains ont accordé la liberté aux esclaves qui combattaient militairement [12](#page=12) [13](#page=13).
#### 3.3.3 Les politiques de réparation contemporaines
De nos jours, en Amérique du Sud et notamment au Brésil, être identifié comme Afro-descendant peut donner accès à des politiques de réparation, telles que des bourses ou des quotas universitaires [13](#page=13).
> **Exemple:** Le "Mayflower", arrivé en 1620, a marqué la fondation d'une colonie de peuplement par les Puritains en Amérique du Nord, où l'objectif n'était pas seulement l'exploitation économique, mais l'installation durable de populations européennes, imposant leurs systèmes politiques et économiques au détriment des populations autochtones [6](#page=6).
Environ 12 millions d'esclaves sont partis d'Afrique, avec 8 à 10 millions supplémentaires morts durant le processus. Moins de la moitié des esclaves survivent à la première année en Amérique, l'esclave étant vu comme une ressource jetable [11](#page=11) [12](#page=12).
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# Les causes de la non-transmission de la révolution industrielle aux pays du Sud
La non-industrialisation des pays du Sud est le résultat direct de mécanismes coloniaux et d'un pacte colonial conçus pour empêcher leur développement industriel, créant une dépendance économique persistante et des échanges inégaux. Il ne s'agit pas d'un retard naturel, mais d'un système colonial intentionnellement établi [14](#page=14).
### 4.1 Le partage de l'Afrique et le but de l'exploitation
Le partage de l'Afrique, formalisé lors de la Conférence de Berlin, avait pour objectif principal l'exploitation des ressources naturelles et non le développement industriel des colonies elles-mêmes [14](#page=14).
### 4.2 Le pacte colonial et ses règles
Le pacte colonial était un ensemble de règles imposées par les métropoles pour structurer l'économie des colonies à leur avantage. Ces règles étaient :
* **Imposition du modèle économique:** Les métropoles imposaient leur propre modèle économique aux colonies [14](#page=14).
* **Division internationale du travail:** Les colonies étaient réduites à la production de matières premières, tandis que les métropoles conservaient les biens manufacturés et le contrôle de la chaîne de valeur [14](#page=14).
Les quatre règles fondamentales du pacte colonial étaient :
1. **Relation exclusive d'importation depuis la métropole:** Les colonies devaient importer leurs biens industriels exclusivement de la métropole, créant ainsi une dépendance totale pour ces produits [14](#page=14).
2. **Exportation exclusive vers la métropole:** Les colonies n'avaient pas le droit de commercer avec d'autres pays, ce qui limitait leur accès à un marché libre pour leur propre développement [14](#page=14).
3. **Interdiction de la production manufacturière locale:** Les colonies étaient interdites de développer leurs propres industries manufacturières afin d'éviter toute concurrence avec les industries de la métropole [14](#page=14).
4. **Commerce contrôlé par les métropolitains:** Le commerce était géré par les ressortissants des métropoles, garantissant que les profits étaient rapatriés vers la métropole et non réinvestis dans le développement local [14](#page=14).
### 4.3 Les résultats du pacte colonial
L'application de ce pacte colonial a eu des conséquences directes et négatives pour les pays du Sud :
* **Impossibilité de s'industrialiser:** Les règles du pacte colonial rendaient toute tentative d'industrialisation locale pratiquement impossible [14](#page=14).
* **Spécialisation dans les produits bruts:** Les colonies étaient contraintes de se spécialiser dans la production de matières premières et de produits agricoles non transformés [14](#page=14).
* **Échange inégal:** Ce système a engendré des échanges inégaux, où les métropoles s'enrichissaient grâce à l'exploitation des colonies, qui restaient dépendantes et appauvries [14](#page=14).
La colonisation a ainsi mis en place une mondialisation hiérarchisée, dont les effets persistent aujourd'hui sous forme de dépendance économique, d'inégalités structurelles et de conflits identitaires. Comprendre ce passé colonial est essentiel pour expliquer les déséquilibres actuels entre le Nord et le Sud, ainsi que les enjeux de justice et de développement au XXIe siècle [14](#page=14).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Tiers-Monde | Terme apparu en 1952, en référence à la Guerre Froide, pour désigner un ensemble de pays souvent exploités et ignorés, comparés au Tiers État de la Révolution française. Il évoque un bloc avec des caractéristiques communes de mépris et d'exploitation. |
| Traite atlantique | Commerce d'êtres humains arrachés à leurs pays d'origine en Afrique pour être déportés vers les Amériques, devenant une main-d'œuvre essentielle dans les plantations et les mines. L'humain y est traité comme une marchandise. |
| Renaissance | Période historique en Europe marquant un rejet de la période médiévale, une valorisation des sources chrétiennes et de l'humanisme, et un retour aux textes et à la pensée de l'Antiquité classique. |
| PNB | Produit National Brut, mesure de la richesse créée par un pays sur une période donnée, incluant la valeur de tous les biens et services produits. Dans le contexte asiatique, il indique la faible proportion de l'économie locale captée par les Européens. |
| Globalisation économique | Processus d'intégration croissante des économies mondiales, caractérisé par l'augmentation des échanges commerciaux et financiers internationaux, le mouvement des capitaux et la diffusion des technologies. |
| Compagnie des Indes orientales britannique | Compagnie commerciale britannique ayant joué un rôle majeur dans la colonisation de l'Inde, bénéficiant d'un monopole commercial et acquérant progressivement un contrôle territorial et politique sur certaines régions. |
| Nawab | Titre de noblesse porté par des souverains ou des gouverneurs dans certaines régions de l'Inde, notamment dans le Bengale, dont l'autorité a été contestée et progressivement érodée par la Compagnie britannique des Indes orientales. |
| Protectorat | Forme de domination coloniale où un État reconnaît la suprématie d'une autre puissance, qui lui assure une protection en échange d'une partie de son autonomie, notamment en matière de politique étrangère. |
| Conférence de Berlin (1884-1885) | Réunion des puissances européennes visant à organiser le partage de l'Afrique, établissant les règles de colonisation et délimitant les zones d'influence, dans le but d'exploiter les ressources du continent. |
| Commerce triangulaire | Système économique basé sur trois routes commerciales reliant l'Europe, l'Afrique et les Amériques, impliquant l'échange de produits manufacturés, d'esclaves africains et de matières premières issues des colonies. |
| Marronnage | Action de s'échapper de l'esclavage, notamment pour les esclaves africains déportés aux Amériques. Les marrons formaient des communautés libres dans des zones isolées, souvent dans des forêts ou des montagnes. |
| Pacte colonial | Ensemble de règles imposées par la métropole aux colonies, visant à assurer l'exclusivité commerciale et à empêcher le développement industriel des colonies au profit de la métropole. |
| Division internationale du travail | Organisation économique où les pays se spécialisent dans la production de certains biens ou services, créant une interdépendance. Dans le cadre colonial, cela impliquait que les colonies produisent des matières premières et les métropoles des produits manufacturés. |
| Échange inégal | Relation commerciale déséquilibrée où la valeur des exportations d'un pays est systématiquement inférieure à celle de ses importations, entraînant un appauvrissement relatif et une dépendance économique. |