Chapitre - Troubles psychologiques et psychothérapies ( Partie 1).pdf
Summary
# Fondements de la psychologie clinique et la démarche diagnostique
Voici un résumé détaillé des fondements de la psychologie clinique et de la démarche diagnostique, basé sur les pages fournies.
## 1. Fondements de la psychologie clinique et la démarche diagnostique
Ce chapitre introduit les bases de la psychologie clinique, la distinction entre fonctionnement normal et anormal, une approche des troubles psychologiques, ainsi que les démarches diagnostiques et thérapeutiques utilisées par les psychologues cliniciens [1](#page=1).
### 1.1 Le rôle et les responsabilités du psychologue clinicien
Le psychologue clinicien intervient dans une variété de situations, mobilisant ses compétences professionnelles, son jugement clinique et sa responsabilité éthique. Son objectif principal est d'aider les individus et d'améliorer leur qualité de vie en tenant compte de la complexité des situations [1](#page=1).
### 1.2 La démarche clinique : les quatre étapes fondamentales
L'approche thérapeutique en psychologie clinique se décompose en quatre étapes essentielles [2](#page=2):
1. **L'évaluation et le diagnostic**: Le psychologue utilise divers outils comme l'entretien clinique, des tests psychologiques standardisés, des échelles de mesure (dépression, anxiété), et des manuels diagnostiques tels que le DSM. Cette étape vise à identifier la nature du trouble et ses manifestations [2](#page=2).
2. **L'étiologie du trouble**: Cette phase s'intéresse aux causes du trouble, incluant les facteurs déclenchants, aggravants et de maintien, afin de comprendre pourquoi le trouble est apparu et comment il perdure [2](#page=2).
3. **Le pronostic**: Il s'agit d'anticiper l'évolution du trouble sans traitement et les bénéfices attendus de la psychothérapie. Cette étape est cruciale pour établir un contrat thérapeutique précisant les objectifs, le rôle du psychologue et l'engagement du patient [2](#page=2).
4. **La mise en œuvre de la psychothérapie**: La psychothérapie vise au minimum à soulager les symptômes et idéalement à traiter les causes pour une amélioration durable. Elle repose sur l'établissement d'une relation thérapeutique entre le patient et le clinicien [2](#page=2) [3](#page=3).
#### 1.2.1 L'évaluation de l'efficacité thérapeutique
La pratique clinique actuelle s'appuie sur la pratique fondée sur les preuves (evidence-based practice), nécessitant l'objectivation des résultats thérapeutiques par des mesures avant, pendant et après l'intervention pour évaluer l'efficacité réelle [3](#page=3).
### 1.3 La question centrale : normalité et anormalité psychologique
Déterminer la normalité ou l'anormalité psychologique est complexe, car cela peut concerner des comportements, des émotions ou des processus cognitifs. La normalité s'inscrit sur un continuum, et contrairement aux maladies physiques, les troubles mentaux ne présentent pas de marqueurs biologiques simples, nécessitant une évaluation clinique nuancée [3](#page=3).
#### 1.3.1 Les quatre critères de l'anormalité psychologique
Les psychologues cliniciens utilisent quatre critères complémentaires pour évaluer l'anormalité [3](#page=3):
1. **La déviance**: S'écarter des normes statistiques, sociales ou culturelles, un critère dépendant de la culture et de l'époque [3](#page=3).
2. **L'incapacité ou le dysfonctionnement**: L'impact du trouble sur la vie quotidienne, les relations sociales, familiales, professionnelles ou scolaires [3](#page=3).
3. **La détresse subjective**: Le ressenti d'un malaise émotionnel intense ou d'une souffrance psychologique significative, pouvant inclure des idées suicidaires [3](#page=3).
4. **Le danger**: Un comportement devenu dangereux pour soi-même, ou pour autrui (ex: agressivité, conduites à risque) [4](#page=4).
### 1.4 Le DSM : classification des troubles mentaux
Le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un manuel descriptif recensant les troubles mentaux, détaillant leurs symptômes, leur durée et fréquence nécessaires au diagnostic, et facilitant la communication professionnelle et avec le patient. Actuellement à sa cinquième version (DSM-V), il contient environ 350 catégories diagnostiques [4](#page=4).
#### 1.4.1 Débats et controverses autour du DSM
L'évolution du DSM soulève des débats sur la pathologisation (ex: le deuil pouvant être diagnostiqué comme dépression), des critères diagnostiques jugés trop larges, et l'influence potentielle de l'industrie pharmaceutique. Ces discussions soulignent que la classification des troubles mentaux est historique, culturelle, scientifique, mais jamais définitive [4](#page=4).
### 1.5 Évolution historique de la prise en charge des troubles mentaux
Historiquement, les troubles mentaux étaient attribués à des esprits maléfiques, avec des traitements comme l'exorcisme ou l'enfermement [4](#page=4).
#### 1.5.1 Naissance de la psychiatrie moderne
À la fin du XVIIIe siècle, des médecins comme Philippe Pinel ont introduit une vision médicale des troubles mentaux, la classification, et l'abandon des traitements barbares, proposant le "traitement moral" basé sur le dialogue et le respect du patient [4](#page=4) [5](#page=5).
#### 1.5.2 Développements modernes
La pharmacologie, la psychanalyse et la psychiatrie contemporaine distinguent psychoses (traitement principalement pharmacologique) et névroses (traitement psychologique). La désinstitutionalisation a favorisé la réinsertion sociale et les soins ambulatoires [5](#page=5).
### 1.6 Troubles neurodéveloppementaux et évolution du diagnostic
Les troubles neurodéveloppementaux résultent d'un développement atypique du système nerveux (ex: dyslexie, TSA). L'autisme, par exemple, est passé de plusieurs sous-types dans le DSM-IV à une seule catégorie (TSA) avec trois niveaux de sévérité dans le DSM-V, reflétant les progrès scientifiques et les difficultés diagnostiques [5](#page=5).
#### 1.6.1 Évolution des chiffres du trouble du spectre autistique (TSA)
L'augmentation apparente de la prévalence du TSA peut s'expliquer par un meilleur dépistage, une sensibilisation accrue, et une évolution des critères diagnostiques du DSM, qui sont désormais plus larges. Ces variations statistiques peuvent refléter un changement réel de prévalence, une évolution des critères, ou une meilleure reconnaissance clinique [5](#page=5) [6](#page=6).
#### 1.6.2 Approche psychobiologique du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
Les études d'imagerie cérébrale montrent des particularités neurologiques chez les enfants atteints de TDA/H, comme un volume réduit du lobe frontal gauche et une activité cérébrale plus faible dans certaines régions préfrontales. Ces régions sont impliquées dans l'attention, l'inhibition comportementale, la planification et la mémoire. Ces observations suggèrent un retard de développement cortical, expliquant le classement du TDA/H parmi les troubles neurodéveloppementaux [6](#page=6).
##### 1.6.2.1 Conséquences fonctionnelles dans la vie quotidienne
Les atteintes cérébrales dans le TDA/H entraînent des perturbations cognitives impactant la vie quotidienne: difficultés scolaires, problèmes de persévérance, d'organisation et de planification [6](#page=6).
##### 1.6.2.2 Différences selon le sexe
Le trouble est plus fréquent chez les garçons. Chez les filles, l'hyperactivité est moins marquée et le trouble est parfois moins repéré. L'hyperactivité se manifeste par une agitation motrice excessive, une tendance à parler excessivement et des comportements impulsifs [6](#page=6) [7](#page=7).
##### 1.6.2.3 Critères diagnostiques du DSM
Les symptômes du TDA/H doivent nuire significativement à la vie quotidienne et être présents dans plusieurs contextes (école, famille, vie sociale). Le diagnostic repose sur une analyse détaillée du fonctionnement de la personne et l'examen de situations de vie variées [7](#page=7).
### 1.7 Troubles du spectre de la schizophrénie : points de vigilance
Il est important de distinguer les troubles du spectre de la schizophrénie d'autres troubles, en portant une attention particulière aux symptômes. Ces troubles se caractérisent par cinq aspects fondamentaux, dont quatre associés à la psychose (perte de contact avec la réalité) [7](#page=7).
#### 1.7.1 Le délire
Le délire est un symptôme central, avec différentes formes qui aident à comprendre le discours du patient et à faciliter le diagnostic clinique [7](#page=7).
##### 1.7.1.1 Délire versus conviction forte
La distinction entre un délire et une conviction erronée mais non délirante est fondamentale et renvoie à la frontière entre le normal et l'anormal. Le professionnel analyse le discours du patient, le contenu verbal, la rigidité, l'inflexibilité et la résistance à la contradiction [8](#page=8).
### 1.8 Troubles anxieux : distinctions essentielles
Une distinction clé doit être faite entre l'anxiété généralisée, les attaques de panique et les phobies. L'analyse de l'anxiété généralisée nécessite des notions biologiques et physiologiques [8](#page=8).
#### 1.8.1 Phobies et traitement
La question de savoir si l'on peut traiter une phobie en démontrant son irrationalité est centrale, renvoyant à l'articulation entre pensées, comportements et exposition graduée. Il est essentiel de connaître les différents types de phobies [8](#page=8).
### 1.9 Étiologie et facteurs déclencheurs
L'étude de l'étiologie vise à identifier les facteurs déclencheurs d'un trouble [8](#page=8).
#### 1.9.1 État de stress post-traumatique (ESPT)
Les événements déclencheurs de l'ESPT incluent classiquement des traumatismes majeurs, mais des recherches récentes montrent qu'il peut aussi émerger dans des contextes apparemment plus banals. Les comportements d'évitement pour réduire les symptômes peuvent paradoxalement constituer des facteurs aggravants [8](#page=8) [9](#page=9).
### 1.10 Troubles de la personnalité
#### 1.10.1 Personnalité antisociale
Les personnes atteintes de personnalité antisociale sont généralement peu motivées à changer, ce qui complique la prise en charge thérapeutique [9](#page=9).
#### 1.10.2 Personnalité borderline
Dans le cas de la personnalité borderline, certains comportements contribuent à une souffrance chronique, créant une impression de cycle perpétuel de détresse émotionnelle [9](#page=9).
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# Critères de l'anormalité psychologique et classification des troubles mentaux
La détermination de ce qui constitue une anormalité psychologique est complexe et s'appuie sur une combinaison de critères plutôt que sur une définition unique, le DSM servant de référence pour la classification des troubles mentaux.
### 2.1 La distinction entre normalité et anormalité psychologique
L'identification d'un comportement, d'une émotion ou d'un processus cognitif comme normal ou anormal n'est pas une tâche simple. Contrairement aux maladies physiques, les troubles mentaux ne possèdent pas de marqueurs biologiques aisément objectivables et nécessitent une évaluation clinique nuancée. La distinction ne se fait pas de manière binaire, mais se situe plutôt sur un continuum allant du normal à l'anormal [3](#page=3).
### 2.2 Les quatre critères de l'anormalité psychologique
Les psychologues cliniciens emploient quatre critères complémentaires pour évaluer l'anormalité psychologique :
* **La déviance**
Un comportement est considéré comme déviant lorsqu'il s'écarte des normes statistiques, ainsi que des normes sociales ou culturelles. Ce critère est fortement influencé par le contexte culturel et l'époque historique [3](#page=3).
* **L'incapacité ou le dysfonctionnement**
Ce critère évalue l'impact du trouble sur la vie quotidienne de l'individu, incluant ses relations sociales et familiales, ainsi que sa vie professionnelle ou scolaire [3](#page=3).
* **La détresse subjective**
Il s'agit de la souffrance psychologique ressentie par le patient, qui peut se manifester par un malaise émotionnel intense, pouvant aller jusqu'à des idées suicidaires [3](#page=3).
* **Le danger**
Un comportement devient anormal lorsqu'il présente un danger pour la personne elle-même, ou lorsqu'il est dangereux ou nuisible pour autrui. Des exemples incluent l'agressivité, les conduites à risque et la consommation abusive de substances [4](#page=4).
### 2.3 Le DSM : classification des troubles mentaux
Le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM) est un manuel descriptif qui répertorie les troubles mentaux. Il détaille les symptômes comportementaux, émotionnels et cognitifs associés à chaque trouble, précise la durée et la fréquence nécessaires au diagnostic, et vise à faciliter la communication entre professionnels de santé et avec les patients. Le DSM est régulièrement révisé; la version actuelle est la cinquième (DSM-V) et elle comprend environ 350 catégories diagnostiques, comparativement à une centaine dans sa première version [4](#page=4).
### 2.4 Débats et controverses autour du DSM
L'évolution du DSM suscite des débats significatifs, notamment concernant la pathologisation. Par exemple, le deuil, autrefois considéré comme une réaction normale, peut désormais être diagnostiqué comme une dépression. Certains critiques jugent les critères diagnostiques trop larges et évoquent l'influence potentielle de l'industrie pharmaceutique. Ces discussions soulignent que la classification des troubles mentaux est un processus historique, culturel et scientifique, mais jamais définitif [4](#page=4).
### 2.5 Évolution historique de la prise en charge des troubles mentaux
Historiquement, les troubles mentaux étaient attribués à des esprits maléfiques et à des possessions démoniaques, avec des traitements incluant exorcismes et pratiques violentes. La naissance de la psychiatrie moderne à la fin du XVIIIᵉ siècle, avec des figures comme Philippe Pinel, a marqué un tournant vers une vision médicale des troubles mentaux, l'établissement de classifications et l'abandon des traitements barbares. Pinel a introduit le "traitement moral", basé sur le dialogue, la relation thérapeutique et le respect du patient. Les développements modernes, notamment avec la pharmacologie et la psychanalyse, ont permis de distinguer les psychoses (principalement traitées pharmacologiquement) des névroses (traitées psychologiquement). Progressivement, la tendance s'est orientée vers la désinstitutionalisation, favorisant la réinsertion sociale et les soins ambulatoires [4](#page=4) [5](#page=5).
### 2.6 Troubles neurodéveloppementaux et évolution du diagnostic
Les troubles neurodéveloppementaux résultent d'un développement atypique du système nerveux et englobent des conditions telles que la dyslexie, la dyscalculie et les troubles du spectre autistique [5](#page=5).
#### 2.6.1 Évolution de l'autisme dans le DSM
Dans le DSM-IV, l'autisme était divisé en plusieurs sous-types distincts. Le DSM-V a regroupé ces sous-types en une seule catégorie: le Trouble du Spectre Autistique (TSA), qui inclut désormais trois niveaux de sévérité. Cette évolution répond aux difficultés diagnostiques rencontrées par les cliniciens et aux progrès des connaissances scientifiques [5](#page=5).
#### 2.6.2 Troubles neurodéveloppementaux et psychopathologiques : évolution des chiffres du TSA
L'augmentation de la prévalence rapportée du TSA entre 1995 et 2009 dans la littérature scientifique ne signifie pas nécessairement une augmentation réelle du nombre de cas. Cette hausse peut s'expliquer par plusieurs facteurs: un meilleur dépistage, une sensibilisation accrue des professionnels et du grand public, et une évolution des critères diagnostiques du DSM, qui sont devenus plus larges et permettent d'inclure davantage de personnes dans cette catégorie diagnostique. Cette réflexion est similaire à celle menée concernant l'épisode dépressif majeur, où des variations statistiques peuvent refléter [5](#page=5).
> **Tip:** Il est crucial de comprendre que les classifications diagnostiques et les critères d'anormalité ne sont pas statiques mais évoluent avec les connaissances scientifiques, les contextes culturels et les pratiques sociales.
> **Example:** L'évolution des critères pour le Trouble du Spectre Autistique illustre comment la définition et le diagnostic d'une condition peuvent changer, impactant la prévalence observée. Le passage de sous-types distincts à une catégorie unique avec des niveaux de sévérité reflète une meilleure compréhension de la condition et un effort pour une classification plus homogène [5](#page=5).
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# Évolution historique et approches contemporaines de la prise en charge des troubles mentaux
Ce thème explore la trajectoire historique de la compréhension et du traitement des troubles mentaux, depuis les croyances anciennes jusqu'aux perspectives actuelles, en passant par les avancées de la psychiatrie moderne et l'intégration des troubles neurodéveloppementaux.
### 3.1 Aperçu historique et classification
Historiquement, les troubles mentaux étaient souvent attribués à des causes surnaturelles, telles que des possessions démoniaques. Les approches thérapeutiques reflétaient cette vision, incluant des pratiques comme les exorcismes, l'enfermement et des interventions violentes telles que la trépanation [4](#page=4).
La naissance de la psychiatrie moderne, à la fin du XVIIIe siècle, marque un tournant avec des figures comme Philippe Pinel. Ce dernier a introduit une perspective médicale sur les troubles mentaux, prônant la classification des affections et l'abandon des traitements barbares. Le "traitement moral" proposé par Pinel mettait l'accent sur le dialogue, la relation thérapeutique et le respect du patient [4](#page=4) [5](#page=5).
Le **Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM)** est un outil clé dans la classification des troubles mentaux. Il fournit une description détaillée des symptômes comportementaux, émotionnels et cognitifs, spécifie les critères de durée et de fréquence pour le diagnostic, et facilite la communication entre les professionnels. Le DSM a évolué au fil du temps, passant d'une centaine de catégories diagnostiques dans sa première version à environ 350 dans sa version actuelle, le DSM-V [4](#page=4).
#### 3.1.1 Débats et controverses autour du DSM
L'évolution du DSM n'est pas sans débat. Des critiques portent sur la **pathologisation** de phénomènes auparavant considérés comme normaux, comme le deuil, qui peut désormais être diagnostiqué comme une dépression. Certains critiquent des critères diagnostiques jugés trop larges et évoquent l'influence potentielle de l'industrie pharmaceutique. Ces discussions soulignent que la classification des troubles mentaux est un processus historique, culturel et scientifique, et qu'elle n'est jamais définitive [4](#page=4).
### 3.2 Développement modernes et troubles neurodéveloppementaux
La psychiatrie moderne s'est enrichie de la pharmacologie et de la psychanalyse, permettant de distinguer plus finement les psychoses, souvent traitées pharmacologiquement, des névroses, qui relèvent davantage de traitements psychologiques. Une tendance significative a été la **désinstitutionalisation**, privilégiant les soins ambulatoires et la réinsertion sociale [5](#page=5).
Les **troubles neurodéveloppementaux** résultent d'un développement atypique du système nerveux et comprennent des affections telles que la dyslexie, la dyscalculie et les troubles du spectre autistique [5](#page=5).
#### 3.2.1 Évolution du diagnostic de l'autisme
L'approche diagnostique de l'autisme a significativement évolué au sein du DSM. Alors que le DSM-IV distinguait plusieurs sous-types, le DSM-V a regroupé ces distinctions en une seule catégorie: le **Trouble du Spectre Autistique (TSA)**, subdivisé en trois niveaux de sévérité. Cette révision répond aux défis diagnostiques rencontrés par les cliniciens et aux progrès des connaissances scientifiques [5](#page=5).
Il est important de noter que l'augmentation apparente de la prévalence du TSA observée entre 1995 et 2009 ne reflète pas nécessairement une augmentation réelle du nombre de cas. Cette hausse peut être expliquée par plusieurs facteurs [5](#page=5):
* Un **meilleur dépistage** des troubles du spectre autistique [5](#page=5).
* Une **sensibilisation accrue** des professionnels et du grand public [5](#page=5).
* Une **évolution des critères diagnostiques** du DSM, devenus plus larges, permettant d'inclure davantage de personnes [5](#page=5).
Cette réflexion sur les variations statistiques est similaire à celle concernant l'épisode dépressif majeur, où les changements de prévalence peuvent résulter d'un changement réel, de l'évolution des critères diagnostiques, ou d'une meilleure reconnaissance clinique du trouble. La réponse à ces questions demeure complexe et sans conclusion définitive [6](#page=6).
### 3.3 Approches psychobiologiques et troubles spécifiques
#### 3.3.1 Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
Les études d'imagerie cérébrale ont révélé des particularités neurologiques chez les individus présentant un TDA/H. L'IRM structurelle a montré un volume réduit du lobe frontal gauche, tandis que l'IRM fonctionnelle a mis en évidence une activité cérébrale plus faible dans certaines régions préfrontales par rapport aux individus non atteints [6](#page=6).
Ces régions cérébrales sont impliquées dans des fonctions essentielles telles que l'attention, l'inhibition comportementale, la planification de l'action et certains processus de mémoire. Ces observations suggèrent un retard de développement cortical, expliquant le classement du TDA/H, au même titre que le TSA, dans la catégorie des troubles neurodéveloppementaux [6](#page=6).
Les atteintes de ces aires cérébrales entraînent des perturbations cognitives avec des conséquences concrètes sur la vie quotidienne, telles que des difficultés scolaires, des problèmes de persévérance dans les tâches, et des difficultés d'organisation et de planification. Le trouble est plus fréquent chez les garçons, et lorsqu'il se manifeste chez les filles, l'hyperactivité est souvent moins marquée, rendant le trouble parfois moins repéré. L'hyperactivité peut se manifester par une agitation motrice excessive, une tendance à parler excessivement et des comportements impulsifs [6](#page=6) [7](#page=7).
Les critères diagnostiques du DSM stipulent que les symptômes doivent nuire significativement à la vie quotidienne et être présents dans plusieurs contextes (école, famille, vie sociale). Le diagnostic repose donc sur une analyse détaillée du fonctionnement de la personne et de diverses situations de vie [7](#page=7).
#### 3.3.2 Troubles du spectre de la schizophrénie
Il est crucial d'éviter les confusions fréquentes avec d'autres troubles. Les troubles du spectre de la schizophrénie se caractérisent par cinq caractéristiques fondamentales, dont quatre sont directement associées à la **psychose**, définie comme une perte de contact avec la réalité [7](#page=7).
Parmi les symptômes centraux figure le **délire**. Il est essentiel de pouvoir distinguer un délire d'une simple conviction erronée mais non délirante. Cette distinction relève de la problématique plus large de la frontière entre le normal et l'anormal. Le professionnel doit analyser le discours du patient, identifier les caractéristiques notables du contenu verbal, et évaluer la rigidité, l'inflexibilité et la résistance à la contradiction du propos [7](#page=7) [8](#page=8).
#### 3.3.3 Troubles anxieux
Une distinction fondamentale doit être faite entre l'anxiété généralisée, les attaques de panique et les phobies. L'analyse de l'anxiété généralisée nécessite une compréhension des mécanismes physiologiques de l'anxiété, faisant appel à des notions biologiques [8](#page=8).
Concernant les phobies, la question de savoir si une phobie peut être traitée en démontrant son caractère irrationnel au patient est centrale. Cela renvoie à l'articulation entre les pensées, les comportements et l'exposition graduée [8](#page=8).
#### 3.3.4 Étiologie et facteurs déclencheurs : l'État de Stress Post-Traumatique (ESPT)
L'identification des facteurs déclencheurs est une étape clé dans l'établissement de l'étiologie d'un trouble. Pour l'ESPT, si les traumatismes majeurs sont classiquement cités, des recherches récentes indiquent que ce trouble peut émerger dans des contextes apparemment plus banals. Les comportements adoptés par les victimes pour réduire leurs symptômes peuvent paradoxalement constituer des facteurs aggravants [8](#page=8) [9](#page=9).
#### 3.3.5 Troubles de la personnalité
* **Personnalité antisociale**: Les personnes présentant ce trouble sont souvent peu motivées au changement, ce qui complique la prise en charge thérapeutique [9](#page=9).
* **Personnalité borderline**: Dans le cas de la personnalité borderline, certains comportements contribuent à une souffrance chronique, créant l'impression d'un cycle perpétuel de détresse émotionnelle chez le patient [9](#page=9).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Psychologie clinique | Domaine de la psychologie axé sur l'évaluation, le diagnostic, le traitement et la prévention des troubles mentaux et de la souffrance psychologique. |
| Fonctionnement psychologique normal et anormal | Distinction entre les comportements, pensées et émotions considérés comme typiques ou adaptés, et ceux qui s'en écartent significativement et entraînent une souffrance ou une dysfonction. |
| Approches psychothérapeutiques | Méthodes et techniques utilisées dans le cadre de la psychothérapie pour aider les individus à surmonter leurs difficultés psychologiques et à améliorer leur bien-être. |
| Évaluation et diagnostic | Processus par lequel un psychologue clinicien recueille des informations (entretien, tests, échelles) pour identifier la nature et les manifestations d'un trouble psychologique. |
| Entretien clinique | Interaction verbale entre un clinicien et un patient visant à recueillir des informations sur les symptômes, l'histoire personnelle et le contexte psychosocial. |
| Tests psychologiques standardisés | Outils d'évaluation psychologique administrés et cotés selon des procédures spécifiques, permettant de mesurer des aptitudes, des traits de personnalité ou des états psychologiques. |
| Échelles de mesure | Outils d'évaluation qui demandent aux individus d'évaluer l'intensité ou la fréquence de leurs symptômes sur une série de points (exemples : échelles de dépression, d'anxiété). |
| DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) | Manuel de classification des troubles mentaux publié par l'American Psychiatric Association, fournissant des critères diagnostiques pour aider les professionnels de la santé mentale. |
| Étiologie | L'étude des causes d'une maladie ou d'un trouble, incluant les facteurs déclenchants, aggravants et de maintien. |
| Facteurs déclenchants | Événements ou conditions qui provoquent l'apparition d'un trouble psychologique. |
| Facteurs aggravants | Éléments qui intensifient ou péjorent un trouble psychologique existant. |
| Facteurs de maintien | Conditions ou mécanismes qui contribuent à la persistance d'un trouble psychologique une fois qu'il est apparu. |
| Pronostic | Prévision de l'évolution d'un trouble psychologique, avec ou sans traitement, ainsi que des bénéfices attendus de la psychothérapie. |
| Contrat thérapeutique | Accord formel entre le patient et le thérapeute définissant les objectifs, le cadre et les rôles de chacun dans la prise en charge. |
| Psychothérapie | Processus thérapeutique utilisant des moyens psychologiques pour aider une personne à traiter ses troubles mentaux, à résoudre ses problèmes et à améliorer son bien-être. |
| Pratique fondée sur les preuves (evidence-based practice) | Approche clinique qui intègre la meilleure recherche disponible, l'expertise clinique et les préférences du patient pour guider la prise de décision clinique. |
| Normalité et anormalité psychologique | Concepts qui désignent la distinction entre les états mentaux et comportementaux considérés comme sains ou adaptatifs et ceux qui sont considérés comme pathologiques ou dysfonctionnels. |
| Continuum | Un ensemble d'éléments qui varient graduellement d'un extrême à l'autre, sans divisions nettes. En psychologie, la normalité et l'anormalité sont souvent vues comme un continuum. |
| Marqueurs biologiques | Indicateurs physiologiques ou génétiques qui peuvent être associés à certaines conditions médicales ou psychologiques. |
| Critères de l'anormalité psychologique | Ensemble de caractéristiques utilisées par les cliniciens pour évaluer si un comportement ou un état mental peut être considéré comme anormal. |
| Déviance | Un comportement qui s'écarte des normes statistiques, sociales ou culturelles établies. |
| Incapacité ou dysfonctionnement | L'impact négatif d'un trouble sur la capacité d'une personne à fonctionner dans sa vie quotidienne, ses relations ou son travail. |
| Détresse subjective | Souffrance émotionnelle ou psychologique ressentie par l'individu, souvent caractérisée par une anxiété, une tristesse ou une peur intense. |
| Danger | Situation où un comportement représente un risque pour la sécurité de la personne elle-même ou d'autrui. |
| Pathologisation | Tendance à considérer des expériences humaines normales comme des troubles mentaux nécessitant une intervention médicale. |
| Psychiatrie moderne | Discipline médicale qui a émergé à partir du XVIIIe siècle, caractérisée par une approche scientifique et médicale des troubles mentaux. |
| Traitement moral | Approche thérapeutique initiée par Philippe Pinel, axée sur le respect du patient, le dialogue et la relation thérapeutique. |
| Psychoses | Troubles mentaux graves caractérisés par une perte de contact avec la réalité, souvent traités par des médicaments antipsychotiques. |
| Névroses | Terme historique désignant des troubles psychologiques moins sévères, souvent traités par des approches psychologiques. |
| Désinstitutionalisation | Politique visant à réduire le nombre de patients hospitalisés dans les institutions psychiatriques, favorisant les soins communautaires et ambulatoires. |
| Troubles neurodéveloppementaux | Catégorie de troubles qui résultent d'un développement atypique du système nerveux, affectant souvent les fonctions cognitives, la communication et le comportement. |
| Trouble du spectre autistique (TSA) | Trouble neurodéveloppemental caractérisé par des difficultés dans la communication sociale et les interactions, ainsi que par des intérêts restreints et des comportements répétitifs. |
| Imagerie cérébrale | Techniques (IRM, TEP) permettant de visualiser la structure et le fonctionnement du cerveau, utilisées pour étudier les bases neurologiques des troubles mentaux. |
| Lobe frontal | La partie la plus antérieure du cerveau, impliquée dans des fonctions exécutives supérieures comme la planification, la prise de décision et le contrôle du comportement. |
| Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) | Trouble neurodéveloppemental caractérisé par des difficultés d'attention, d'hyperactivité et d'impulsivité. |
| Agitation motrice excessive | Incapacité à rester immobile, se manifestant par des mouvements constants et désordonnés. |
| Comportements impulsifs | Actions entreprises rapidement et sans réflexion préalable, souvent avec des conséquences négatives. |
| Troubles du spectre de la schizophrénie | Groupe de troubles psychotiques caractérisés par des altérations de la pensée, de la perception et du comportement. |
| Psychose | État mental caractérisé par une altération profonde de la perception de la réalité, incluant des hallucinations et des délires. |
| Délire | Croyance fausse et inébranlable, ne reposant pas sur la réalité, qui n'est pas partagée par les autres membres de la culture de la personne. |
| Conviction erronée | Une croyance qui n'est pas basée sur des faits ou des preuves, mais qui n'atteint pas le niveau de rigidité et d'irrationalité d'un délire. |
| Troubles anxieux | Catégorie de troubles mentaux caractérisés par une anxiété excessive et persistante, pouvant inclure des attaques de panique, des phobies et un trouble anxieux généralisé. |
| Anxiété généralisée | Anxiété persistante et excessive concernant diverses activités ou événements, souvent accompagnée de symptômes physiques. |
| Attaques de panique | Épisodes soudains et intenses de peur ou d'inconfort, accompagnés de symptômes physiques comme des palpitations, une sensation d'étouffement ou des vertiges. |
| Phobies | Peur intense et irrationnelle d'un objet, d'une situation ou d'une activité spécifique, qui conduit à l'évitement. |
| Exposition graduée | Technique thérapeutique où le patient est progressivement exposé à des situations phobiques, en commençant par les moins anxiogènes. |
| État de stress post-traumatique (ESPT) | Trouble qui peut se développer après une exposition à un événement traumatisant, caractérisé par des flashbacks, l'évitement et une hypervigilance. |
| Traumatismes majeurs | Expériences potentiellement mortelles ou gravement blessantes qui peuvent déclencher un ESPT. |
| Troubles de la personnalité | Modèles durables et rigides de pensées, sentiments et comportements qui s'écartent des attentes culturelles et causent une détresse ou un dysfonctionnement significatif. |
| Personnalité antisociale | Trouble de la personnalité caractérisé par un mépris général pour les droits des autres, des comportements impulsifs, une irresponsabilité et une absence d'empathie. |
| Personnalité borderline | Trouble de la personnalité caractérisé par une instabilité des relations interpersonnelles, de l'image de soi et des affects, ainsi que par une impulsivité marquée. |