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Summary
# Théories des taux d’intérêt
Ce sujet explore les différentes théories expliquant la détermination des taux d’intérêt, notamment la théorie des fonds prêtables et la théorie de la préférence pour la liquidité, ainsi que les facteurs qui les influencent [1](#page=1).
### 1.1 Les différentes théories expliquant les taux d'intérêt
Les taux d'intérêt peuvent être expliqués par plusieurs théories économiques. Deux approches principales se distinguent: la théorie des fonds prêtables et la théorie de la préférence pour la liquidité [2](#page=2) [3](#page=3).
#### 1.1.1 La théorie des fonds prêtables
La théorie des fonds prêtables, développée par des économistes tels que Wicksell, Fisher et Phelps, considère le taux d'intérêt comme la variable d'ajustement qui équilibre l'offre et la demande de capitaux. Selon cette théorie, le revenu peut être alloué à la consommation, à l'épargne ou affecté par le taux d'intérêt [2](#page=2).
#### 1.1.2 La théorie de la préférence pour la liquidité
La théorie de la préférence pour la liquidité, principalement associée à Keynes et Hicks, postule que le taux d'intérêt s'ajuste en fonction des décisions d'allocation du patrimoine des agents économiques. Elle met en évidence l'arbitrage entre la demande de monnaie (la préférence pour la liquidité) et les placements en titres. Le taux d'intérêt, dans ce cadre, mesure le coût de renonciation à la liquidité. Le taux d'intérêt résulte ainsi de l'équilibre entre l'offre et la demande de monnaie [22](#page=22) [3](#page=3).
### 1.2 Offre et demande sur le marché de la monnaie
Le marché de la monnaie peut être analysé en considérant deux catégories d'actifs: la monnaie et les obligations. L'équilibre sur ce marché est atteint lorsque l'offre de monnaie est égale à la demande de monnaie [23](#page=23).
On peut exprimer cette relation comme suit :
$$M^s + B^s = M^d + B^d$$
Où :
- $M^s$ représente l'offre de monnaie.
- $B^s$ représente l'offre d'obligations.
- $M^d$ représente la demande de monnaie.
- $B^d$ représente la demande d'obligations.
Une autre formulation possible est :
$$M^s - M^d = B^d - B^s$$
Cette équation implique que si un marché (monnaie ou obligations) est à l'équilibre, l'autre l'est aussi [23](#page=23).
### 1.3 Les motifs de la préférence pour la liquidité
Keynes identifie trois motifs principaux expliquant la préférence des agents économiques pour détenir de la monnaie [24](#page=24):
* **Le motif de transaction:** Il s'agit du besoin de disposer de monnaie pour pouvoir acquérir des biens et services courants [24](#page=24).
* **Le motif de précaution:** Ce motif reflète le désir de conserver une certaine somme d'argent disponible pour faire face à des dépenses imprévues ou des opportunités [24](#page=24).
* **Le motif de spéculation:** Ce motif concerne la volonté de détenir de la monnaie afin de pouvoir saisir des opportunités d'investissements financiers lorsque celles-ci se présentent [24](#page=24).
### 1.4 Équilibre sur le marché de la monnaie
L'équilibre sur le marché de la monnaie est représenté graphiquement par l'intersection de la courbe de demande de monnaie et de la courbe d'offre de monnaie. Le taux d'intérêt ($i$) s'ajuste pour égaliser ces deux forces [25](#page=25).
> **Tip:** La courbe de demande de monnaie a une pente négative, car une augmentation du taux d'intérêt rend la détention de monnaie moins attractive par rapport aux placements rémunérateurs.
### 1.5 Changements du taux d'intérêt d'équilibre selon la théorie de la préférence pour la liquidité
Les changements dans le taux d'intérêt d'équilibre peuvent résulter de déplacements de la demande de monnaie ou de l'offre de monnaie [26](#page=26).
#### 1.5.1 Déplacements de la demande de monnaie
* **L'effet revenu:** Un accroissement du revenu entraîne une augmentation de la demande de monnaie, déplaçant la courbe de demande vers la droite. Les agents ont besoin de plus de monnaie pour leurs transactions courantes lorsque leur pouvoir d'achat augmente [26](#page=26).
* **L'effet niveau des prix:** Une hausse du niveau général des prix engendre une augmentation de la demande de monnaie, provoquant également un déplacement de la courbe de demande vers la droite. Il faut plus de monnaie nominale pour acheter le même panier de biens et services [26](#page=26).
#### 1.5.2 Déplacements de l’offre de monnaie
L'offre de monnaie est principalement déterminée par la politique monétaire menée par les banques centrales. Une augmentation de l'offre de monnaie déplace la courbe d'offre vers la droite [26](#page=26).
### 1.6 Analyse de Friedman et ses implications
Milton Friedman a contesté la relation négative toujours présente entre la quantité de monnaie et le taux d'intérêt. Selon lui, une augmentation de l'offre de monnaie peut avoir d'autres effets simultanés [27](#page=27):
* **Effet revenu :** Une augmentation de la masse monétaire peut stimuler l'économie, influençant l'offre et la demande d'obligations.
* **Effet niveau des prix :** Une politique monétaire expansionniste peut conduire à une hausse de l'inflation.
* **Effet inflation anticipée :** Les agents économiques anticipant une inflation future peuvent ajuster leurs décisions d'épargne et d'investissement, affectant les taux d'intérêt.
### 1.7 Critiques des théories des taux d'intérêt
Malgré leur utilité, les théories traditionnelles des taux d'intérêt font l'objet de plusieurs critiques [32](#page=32):
* **Simplification des modèles :** Ces modèles tendent à simplifier la dynamique complexe des marchés financiers.
* **Hypothèse d'un taux d'intérêt unique:** Ils supposent souvent l'existence d'un seul taux d'intérêt, alors qu'en réalité, une multitude de taux existent (taux courts, taux longs, taux différents selon les émetteurs et les maturités) [32](#page=32).
* **Influence des autorités monétaires:** Historiquement, les banques centrales sont considérées comme influençant principalement les taux courts, tandis que les taux longs sont déterminés par le marché. Cependant, les politiques non conventionnelles récentes des banques centrales ont montré leur capacité à influencer également les taux longs [32](#page=32).
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# La demande et l’offre d’actifs
Cette section explore la théorie de la demande d'actifs, en se concentrant sur les obligations et la monnaie, ainsi que les mécanismes d'offre et de demande sur les marchés financiers, notamment le marché des fonds prêtables [4](#page=4) [5](#page=5).
### 2.1 La demande d’actifs
Un actif est défini comme un bien servant de réserve de valeur, incluant la monnaie, les actifs financiers, les terres, les immeubles et les œuvres d'art. La demande d'actifs est influencée par plusieurs facteurs [4](#page=4):
* **Richesse:** La demande d'actifs est une fonction croissante de la richesse. Plus un individu ou une entité est riche, plus sa demande pour divers actifs aura tendance à augmenter [4](#page=4).
* **Rendement anticipé:** La demande pour un actif est également croissante par rapport à son rendement anticipé, comparativement aux rendements des autres actifs. Les actifs offrant de meilleurs rendements attendus attireront une demande plus forte [4](#page=4).
* **Risque anticipé:** Inversement, la demande est une fonction décroissante du risque anticipé relatif à cet actif. Les actifs perçus comme plus risqués, toutes choses égales par ailleurs, seront moins demandés [4](#page=4).
* **Liquidité relative:** La demande pour un actif est croissante en fonction de sa liquidité relative. Un actif est considéré comme liquide si il peut être converti rapidement en monnaie avec peu ou pas de perte de valeur [4](#page=4).
> **Tip:** Comprendre ces déterminants est essentiel pour analyser le comportement des investisseurs et la formation des prix sur les marchés financiers.
### 2.2 L’offre et la demande sur le marché des obligations
Le marché des obligations est un exemple clé où les principes d'offre et de demande déterminent les prix des actifs financiers et, par conséquent, les taux d'intérêt [5](#page=5).
#### 2.2.1 Le marché des obligations
Le marché des obligations met en relation l'offre et la demande d'obligations. La courbe de demande d'obligations représente la quantité d'obligations que les investisseurs sont prêts à acheter à différents niveaux de prix (et donc de taux d'intérêt). La courbe d'offre d'obligations représente la quantité d'obligations que les émetteurs (gouvernements, entreprises) sont prêts à vendre à différents niveaux de prix [6](#page=6).
L'interaction entre ces deux courbes détermine le prix d'équilibre de l'obligation et le taux d'intérêt d'équilibre. Graphiquement, le prix des obligations est représenté sur l'axe vertical, tandis que la quantité d'obligations est sur l'axe horizontal. Le taux d'intérêt est inversement lié au prix de l'obligation (un prix d'obligation plus élevé correspond à un taux d'intérêt plus bas, et vice-versa) [6](#page=6).
* **Exemple de données:** À un prix de 750 dollars, la demande pourrait être de 300 millions d'obligations, correspondant à un taux d'intérêt de 17,6%. À un prix de 950 dollars, la demande pourrait augmenter significativement, réduisant le taux d'intérêt à 5,3%. L'offre réagit différemment; par exemple, à un prix de 850 dollars, l'offre pourrait être de 33% [6](#page=6).
#### 2.2.2 Le marché des fonds prêtables
Le marché des fonds prêtables est une conceptualisation du marché où s'échangent des fonds entre les prêteurs et les emprunteurs, ce qui est étroitement lié au marché des obligations. La demande de fonds prêtables provient des emprunteurs (entreprises cherchant à financer des investissements, gouvernements), tandis que l'offre de fonds prêtables provient des épargnants et des institutions financières [5](#page=5) [7](#page=7).
Le taux d'intérêt est le prix de ces fonds prêtables. La courbe de demande de fonds est généralement décroissante par rapport au taux d'intérêt (les emprunteurs demandent moins lorsque le coût de l'emprunt est élevé), et la courbe d'offre de fonds est généralement croissante (les prêteurs sont plus disposés à offrir des fonds lorsque le rendement est plus élevé) [7](#page=7).
### 2.3 Changements des taux d’intérêt d’équilibre
Les taux d'intérêt d'équilibre sur le marché des obligations et des fonds prêtables ne sont pas statiques; ils évoluent en réponse à des modifications des facteurs affectant l'offre et la demande [8](#page=8).
#### 2.3.1 Facteurs affectant la demande d’obligations
Les déplacements de la courbe de demande d'obligations, et donc les changements dans les taux d'intérêt d'équilibre, peuvent résulter de modifications dans les éléments suivants [8](#page=8):
* **La richesse:** Une augmentation de la richesse globale tend à déplacer la demande d'obligations vers la droite, entraînant une hausse du prix des obligations et une baisse du taux d'intérêt d'équilibre [9](#page=9).
* **Le rendement anticipé relatif:** Si le rendement anticipé d'autres actifs diminue par rapport à celui des obligations, la demande d'obligations augmente, déplaçant la courbe vers la droite et faisant baisser le taux d'intérêt [10](#page=10).
* **Le risque relatif:** Une diminution du risque relatif associé aux obligations (par rapport à d'autres actifs) augmente leur demande, déplaçant la courbe vers la droite et réduisant le taux d'intérêt [11](#page=11).
* **La liquidité relative:** Une augmentation de la liquidité relative des obligations rend ces actifs plus attrayants, déplaçant la demande vers la droite et faisant baisser le taux d'intérêt [12](#page=12).
* **L'inflation anticipée:** Une augmentation de l'inflation anticipée rend les actifs à revenu fixe (comme les obligations) moins attrayants, car le pouvoir d'achat des paiements futurs diminuera. Cela déplace la courbe de demande d'obligations vers la gauche, entraînant une baisse du prix des obligations et une hausse du taux d'intérêt d'équilibre [13](#page=13).
#### 2.3.2 Facteurs affectant l’offre d’obligations
Les déplacements de la courbe d'offre d'obligations, entraînant des changements dans les taux d'intérêt d'équilibre, sont dus à des modifications dans :
* **La rentabilité anticipée des investissements:** Si la rentabilité anticipée des projets d'investissement pour les entreprises augmente, elles auront besoin de plus de financement, ce qui accroît l'offre d'obligations. Cela déplace la courbe d'offre vers la droite, entraînant une hausse du prix des obligations et une baisse du taux d'intérêt. Note: Il semble y avoir une incohérence ici, car une augmentation de l'offre devrait typiquement *augmenter* le taux d'intérêt. L'énoncé suggère ici le contraire, peut-être en considérant un effet de second ordre ou un contexte spécifique non détaillé. La relation standard est qu'une demande accrue de financement (et donc une offre accrue d'obligations) pour des investissements rentables tend à faire augmenter les taux d'intérêt [14](#page=14).
* **L'inflation anticipée:** Une hausse de l'inflation anticipée peut inciter les émetteurs à émettre plus d'obligations pour se protéger contre la dépréciation future de la valeur de leurs paiements. Cela déplace la courbe d'offre vers la droite, entraînant une baisse du prix des obligations et une hausse du taux d'intérêt [15](#page=15).
* **La politique budgétaire:** Un accroissement du besoin de financement de l'État (par exemple, pour financer un déficit budgétaire) conduit à une augmentation de l'offre d'obligations sur le marché. Ce déplacement de la courbe d'offre vers la droite a pour effet de faire baisser le prix des obligations et d'augmenter le taux d'intérêt d'équilibre [16](#page=16).
> **Tip:** Il est crucial de distinguer les mouvements *le long* d'une courbe (dus à un changement du prix de l'actif lui-même) et les déplacements *de* la courbe (dus à un changement d'un autre déterminant de l'offre ou de la demande).
> **Example:** Si l'inflation anticipée augmente, la demande d'obligations diminue (car les rendements futurs vaudront moins en termes réels), déplaçant la courbe de demande vers la gauche. Simultanément, l'offre d'obligations peut augmenter (les émetteurs cherchant à emprunter avant que l'inflation n'érode davantage la valeur de la dette), déplaçant la courbe d'offre vers la droite. Le résultat net sur le taux d'intérêt d'équilibre est une hausse, car la baisse du prix des obligations est amplifiée par la demande réduite et l'offre accrue [13](#page=13) [15](#page=15).
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# Changements des taux d’intérêt d’équilibre
Cette section analyse les facteurs qui provoquent des variations dans la détermination des taux d’intérêt d’équilibre, en examinant comment les changements dans la richesse, les rendements anticipés, le risque, la liquidité, l'inflation anticipée et la politique budgétaire affectent la demande et l'offre de fonds.
### 3.1 Facteurs influençant la demande d’obligations
Les déplacements de la courbe de demande d’obligations résultent de modifications de plusieurs facteurs. Ces facteurs incluent la richesse, le rendement relatif anticipé, le risque relatif, la liquidité relative et l'inflation anticipée [8](#page=8).
#### 3.1.1 La richesse
Une augmentation de la richesse globale entraîne une hausse de la demande d’obligations à tous les niveaux de taux d’intérêt. Cela se traduit par un déplacement de la courbe de demande d’obligations vers la droite, passant de la courbe initiale à une nouvelle courbe $Q'$. Un tel déplacement, toutes choses égales par ailleurs, conduit à une augmentation du taux d’intérêt d’équilibre et de la quantité d’obligations échangées [9](#page=9).
> **Tip:** Pensez à la richesse comme une capacité accrue à épargner et à investir. Si les individus deviennent plus riches, ils ont plus de fonds disponibles pour prêter, ce qui augmente la demande pour les instruments de dette comme les obligations.
#### 3.1.2 Le rendement relatif anticipé
Si les investisseurs s'attendent à ce que le rendement des obligations augmente par rapport à d'autres actifs, la demande d’obligations augmentera. Cela se manifeste par un déplacement de la courbe de demande d’obligations vers la droite, aboutissant à un taux d’intérêt d’équilibre plus élevé et à une plus grande quantité d’obligations échangées. Inversement, une anticipation de rendements inférieurs sur les obligations par rapport à d’autres investissements réduira la demande d’obligations, déplaçant la courbe vers la gauche [10](#page=10).
#### 3.1.3 Le risque relatif
Une augmentation du risque associé aux obligations par rapport aux autres actifs financiers entraînera une diminution de la demande d’obligations. La courbe de demande se déplacera vers la gauche, réduisant à la fois le taux d’intérêt d’équilibre et la quantité d’obligations échangées. À l’inverse, si les obligations deviennent perçues comme moins risquées par rapport à d’autres options d’investissement, la demande d’obligations augmentera, déplaçant la courbe vers la droite [11](#page=11).
#### 3.1.4 La liquidité relative
Une amélioration de la liquidité relative des obligations, c'est-à-dire la facilité avec laquelle elles peuvent être converties en espèces sans perte de valeur, rendra les obligations plus attrayantes. Cela se traduira par une augmentation de la demande d’obligations, déplaçant la courbe de demande vers la droite, ce qui entraînera une hausse du taux d’intérêt d’équilibre et de la quantité d’obligations échangées [12](#page=12).
#### 3.1.5 L’inflation anticipée
Une augmentation de l'inflation anticipée réduit le pouvoir d'achat futur des paiements d'intérêts fixes des obligations. Par conséquent, les investisseurs exigeront un rendement nominal plus élevé pour compenser cette perte de pouvoir d'achat. Cela conduit à une diminution de la demande d’obligations à un taux d’intérêt donné, déplaçant la courbe de demande vers la gauche, ce qui entraîne une hausse du taux d’intérêt d’équilibre [13](#page=13).
### 3.2 Facteurs influençant l’offre d’obligations
Les déplacements de la courbe d’offre d’obligations sont principalement attribuables à des changements dans la rentabilité anticipée des investissements, l'inflation anticipée et la politique budgétaire [8](#page=8).
#### 3.2.1 La rentabilité anticipée des investissements
Lorsque la rentabilité anticipée des investissements dans des projets productifs augmente, les entreprises sont plus enclines à emprunter pour financer ces projets. Cela se traduit par une augmentation de l’offre d’obligations à tous les niveaux de taux d’intérêt, déplaçant la courbe d’offre vers la droite, passant de la courbe initiale à $Q'$. Ce déplacement entraîne une augmentation du taux d’intérêt d’équilibre et de la quantité d’obligations échangées [14](#page=14).
#### 3.2.2 L’inflation anticipée
Une hausse de l'inflation anticipée a un impact direct sur l'offre d'obligations car elle influence la perception du coût réel de l'emprunt. Si les prêteurs anticipent une inflation plus élevée, ils exigeront des taux d'intérêt nominaux plus élevés pour maintenir un rendement réel constant. Cela peut inciter les emprunteurs (entreprises, gouvernements) à offrir plus d'obligations pour attirer les fonds. La courbe d'offre d'obligations se déplace vers la droite, ce qui conduit à un taux d'intérêt d'équilibre plus élevé et à une quantité échangée plus grande [15](#page=15).
#### 3.2.3 La politique budgétaire
La politique budgétaire du gouvernement, en particulier ses besoins de financement (déficit budgétaire), a une influence significative sur l'offre d’obligations. Un accroissement des dépenses publiques non financé par des impôts plus élevés, ou une réduction des impôts, peut conduire le gouvernement à émettre plus d’obligations pour emprunter les fonds nécessaires. Cela provoque un déplacement de la courbe d’offre d’obligations vers la droite, résultant en une hausse du taux d’intérêt d’équilibre et de la quantité d’obligations échangées [16](#page=16).
> **Tip:** L'effet de la politique budgétaire sur l'offre d'obligations est crucial. Les déficits budgétaires croissants signifient généralement que le gouvernement devient un emprunteur plus important sur les marchés financiers, augmentant ainsi l'offre globale d'obligations.
### 3.3 L’effet Fisher et les changements d’inflation anticipée
L'effet Fisher décrit la relation entre les taux d'intérêt nominaux, les taux d'intérêt réels et l'inflation anticipée. La formule de base est [17](#page=17):
$$i = r + \pi^e$$
où :
- $i$ est le taux d'intérêt nominal [17](#page=17).
- $r$ est le taux d'intérêt réel [17](#page=17).
- $\pi^e$ est le taux d'inflation anticipée [17](#page=17).
Cette relation suggère que les taux d'intérêt nominaux s'ajustent de manière à compenser les changements dans l'inflation anticipée, afin de maintenir le taux d'intérêt réel stable [17](#page=17).
#### 3.3.1 Analyse empirique de l’effet Fisher
Des analyses empiriques aux États-Unis et en France ont cherché à vérifier la validité de l'effet Fisher dans la pratique. Ces études examinent comment les variations des taux d'inflation anticipée se sont reflétées dans les taux d'intérêt nominaux observés sur les marchés financiers. Les résultats empiriques tendent à confirmer une relation positive entre l'inflation anticipée et les taux d'intérêt nominaux, bien que la relation puisse ne pas être une correspondance un-pour-un dans toutes les situations. Des facteurs tels que le risque pays, la politique monétaire et les conditions de marché peuvent influencer la force de cette relation [18](#page=18) [19](#page=19).
> **Example:** Si un investisseur souhaite obtenir un rendement réel de 3% et anticipe une inflation de 2%, il exigera un taux d'intérêt nominal d'environ 5% ($i = 3\% + 2\% = 5\%$). Si l'inflation anticipée monte à 4%, pour maintenir le même rendement réel de 3%, le taux d'intérêt nominal devrait augmenter à 7% ($i = 3\% + 4\% = 7\%$).
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# Conjoncture et taux d’intérêt
Ce thème explore la relation entre la situation économique générale et les taux d'intérêt, en se concentrant sur des exemples spécifiques à la France et à la zone euro.
### 4.1 Conjoncture et taux d’intérêt en France
L'analyse de la conjoncture économique générale en France et son impact sur les taux d'intérêt est un aspect crucial de la politique monétaire et de la compréhension des marchés financiers. Les taux d'intérêt sont influencés par divers facteurs économiques, tels que l'inflation, la croissance, la politique budgétaire et la stabilité financière [21](#page=21).
### 4.2 L’inflation anticipée
L'inflation anticipée joue un rôle déterminant dans la fixation des taux d'intérêt par les banques centrales. Si les agents économiques anticipent une hausse de l'inflation, ils exigeront des taux d'intérêt plus élevés pour compenser la perte de pouvoir d'achat future de leur épargne ou de leurs investissements. Inversement, des anticipations d'inflation faible ou nulle peuvent conduire à des taux d'intérêt plus bas [28](#page=28).
> **Tip:** Comprendre les anticipations d'inflation est essentiel pour saisir la logique derrière les décisions des banques centrales concernant les taux directeurs.
### 4.3 Trois cas possibles d'interaction entre conjoncture et taux d'intérêt
La relation entre la conjoncture économique et les taux d'intérêt peut se manifester de trois manières principales [29](#page=29):
1. **Cas d'une bonne conjoncture avec une inflation modérée:** Dans cette situation, une économie en croissance peut permettre des taux d'intérêt relativement bas, car il n'y a pas de pression inflationniste forte justifiant un resserrement monétaire [29](#page=29).
2. **Cas d'une bonne conjoncture avec une inflation forte:** Une économie dynamique couplée à une inflation élevée pousse généralement les banques centrales à augmenter les taux d'intérêt pour freiner la surchauffe et maîtriser l'inflation [29](#page=29).
3. **Cas d'une mauvaise conjoncture (récession):** En période de récession, les banques centrales ont tendance à abaisser les taux d'intérêt pour stimuler l'investissement et la consommation, et ainsi soutenir l'activité économique [29](#page=29).
### 4.4 Analyse empirique
L'analyse empirique cherche à vérifier ces relations à l'aide de données concrètes. Elle étudie comment les variations de la conjoncture (mesurée par des indicateurs comme le PIB, le chômage, etc.) ont historiquement affecté les taux d'intérêt dans différentes économies. Cette analyse peut révéler des corrélations et des causalités complexes entre les variables économiques [30](#page=30).
#### 4.4.1 Analyse empirique : zone euro
L'étude empirique de la zone euro met en évidence la manière dont les facteurs conjoncturels et inflationnistes influencent les taux d'intérêt au sein de cette union monétaire. Les divergences économiques entre les États membres peuvent compliquer la tâche de la Banque Centrale Européenne (BCE) pour définir une politique de taux d'intérêt unique. Les données historiques permettent d'observer l'impact des chocs économiques sur les taux d'intérêt dans la zone euro [31](#page=31).
> **Example:** Une période de croissance économique soutenue dans la zone euro, accompagnée d'une inflation atteignant l'objectif de la BCE, pourrait inciter la BCE à relever ses taux directeurs pour éviter une surchauffe. Inversement, une crise économique majeure telle qu'une récession pourrait mener à des taux d'intérêt proches de zéro ou négatifs pour stimuler l'économie [31](#page=31).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Taux d’intérêt | Le taux d’intérêt représente le coût de l’emprunt ou le rendement d’un placement, mesurant la rémunération du capital ou la renonciation à sa disponibilité immédiate. |
| Théorie des fonds prêtables | Cette théorie postule que le taux d’intérêt est la variable d’ajustement qui équilibre l’offre et la demande de capitaux sur le marché financier. |
| Théorie de la préférence pour la liquidité | Développée par Keynes, cette théorie soutient que le taux d’intérêt résulte de l’arbitrage des agents économiques entre la détention de monnaie (liquidité) et le placement en titres, influencé par des motifs de transaction, de précaution et de spéculation. |
| Actif | Un actif est un bien possédant une valeur économique et pouvant servir de réserve de valeur, incluant la monnaie, les titres financiers, l’immobilier, ou les œuvres d’art. |
| Rendement anticipé | Il s’agit du profit attendu qu’un actif pourrait générer dans le futur, un facteur déterminant dans la décision d’investissement des agents économiques. |
| Risque anticipé | La probabilité estimée qu’un investissement ne génère pas le rendement attendu, ou qu’il entraîne une perte de capital, influençant la perception de la valeur d’un actif. |
| Liquidité | La liquidité d’un actif mesure la facilité et la rapidité avec lesquelles il peut être converti en monnaie sans perte significative de sa valeur. |
| Obligations | Les obligations sont des titres de créance émis par des emprunteurs (entreprises ou États) qui promettent de rembourser le principal à une date d’échéance et de verser des intérêts périodiques aux détenteurs. |
| Offre d’obligations | La quantité d’obligations que les émetteurs sont disposés à vendre à différents niveaux de prix, influencée par la rentabilité anticipée des investissements et les conditions de financement. |
| Demande d’obligations | La quantité d’obligations que les investisseurs sont disposés à acheter à différents niveaux de prix, influencée par la richesse, le rendement anticipé, le risque et la liquidité des obligations. |
| Inflation anticipée | L’augmentation attendue du niveau général des prix des biens et services dans le futur, qui affecte la valeur réelle des rendements des placements et le coût du crédit. |
| Effet Fisher | La relation observée entre le taux d’intérêt nominal et l’inflation anticipée, selon laquelle le taux d’intérêt nominal tend à augmenter avec l’inflation anticipée pour préserver le pouvoir d’achat du rendement réel. L’équation est souvent représentée comme $i = r + \pi^e$, où $i$ est le taux d’intérêt nominal, $r$ le taux d’intérêt réel et $\pi^e$ l’inflation anticipée. |
| Monnaie | La monnaie est un moyen d’échange accepté par tous, une unité de compte et une réserve de valeur, incluant la monnaie fiduciaire et scripturale. |
| Offre de monnaie | La quantité totale de monnaie en circulation dans une économie, contrôlée principalement par la politique monétaire des banques centrales. |
| Demande de monnaie | La quantité de monnaie que les agents économiques souhaitent détenir à un moment donné pour effectuer des transactions, faire face à des imprévus ou spéculer sur les marchés financiers. |