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Summary
# La valorisation économique des services écosystémiques et la pollution plastique
Ce sujet examine les défis de l'intégration des écosystèmes dans l'économie, la monétarisation des services environnementaux et l'analyse économique de la pollution plastique dans les océans, y compris les coûts et bénéfices de la dépollution [1](#page=1) [2](#page=2) [3](#page=3).
### 1.1 L'économie face aux services écosystémiques
#### 1.1.1 Le constat d'une valeur intrinsèque non reconnue
Le constat de départ est que l'écosystème n'a pas de prix, ce qui est considéré comme problématique et contribue en partie au changement climatique. Les tentatives d'internalisation du prix de la régulation climatique, comme la taxe carbone, se heurtent souvent à des résistances sociales [1](#page=1).
#### 1.1.2 L'intérêt de l'économiste pour la pollution plastique
L'intérêt de l'économiste pour le plastique réside dans la quantification des coûts de son impact environnemental. Le plastique, dérivé du pétrole et du gaz, implique une multitude de molécules (16 000) et a un impact sanitaire notable [1](#page=1).
#### 1.1.3 La monétarisation des dommages et des services
La monétarisation des dommages économiques causés par la pollution plastique dans les océans, telle qu'étudiée par Nicola Beaumont, révèle des ordres de grandeur considérables, allant de 1 000 milliards à 133 000 milliards de dollars, soulignant une forte incertitude. Les économistes environnementaux cherchent à remédier au fait que ce qui n'a pas de prix n'a pas de valeur dans le système économique actuel, ce qui pénalise la prise en compte de l'environnement par les entreprises et les gouvernements [1](#page=1) [3](#page=3).
#### 1.1.4 L'évaluation des services écosystémiques
Pour intégrer l'environnement dans l'économie, un système de catégorisation des services écosystémiques a été développé :
* **Services de soutien** (supporting services): Services d'auto-entretien, difficiles à évaluer monétairement (ex: production d'oxygène) [3](#page=3).
* **Services de régulation** (regulating services): Fonctions écologiques qui modulent les processus (ex: régulation de la chaîne alimentaire, des maladies). Ces services peuvent être mesurés par des quotas, comme les quotas carbone [3](#page=3).
* **Services d'approvisionnement** (provisioning services): Services facilement monétisables, tels que la nourriture ou les matières premières [3](#page=3).
* **Services culturels**: Usages récréatifs (plages, forêts), éducatifs, scientifiques et spirituels [3](#page=3).
Les services d'approvisionnement et culturels sont monétisables grâce à l'évaluation contingente, qui interroge sur le consentement à payer (CAP) [3](#page=3).
#### 1.1.5 L'évaluation contingente et le consentement à payer
L'évaluation contingente est un outil clé pour évaluer les valeurs environnementales. Elle repose sur la mesure du consentement à payer (CAP) des individus pour un service ou un bénéfice environnemental. Cependant, le CAP peut être pondéré en fonction du revenu, une somme modeste pour un millionnaire pouvant représenter une somme importante pour une personne aux revenus faibles. L'évaluation contingente est utilisée pour estimer la valeur économique d'éléments comme les tortues marines en demandant combien les gens seraient prêts à payer pour éviter leur mort [3](#page=3).
#### 1.1.6 Autres catégorisations économiques
Les économistes ont également développé la notion de valeur économique totale (VET), qui se décompose en :
* Valeurs d'usage [3](#page=3).
* Valeurs de non-usage [3](#page=3).
Un document de l'OCDE (p. 95) aborde ces classifications [3](#page=3).
> **Tip:** Il est important de noter que l'économie environnementale, telle que présentée ici, ne remet pas en question le système économique existant, mais cherche plutôt à y intégrer les externalités environnementales [3](#page=3).
### 1.2 L'analyse économique de la pollution plastique dans les océans
#### 1.2.1 Le coût de la pollution plastique
L'intérêt économique pour le plastique se cristallise autour de la détermination du coût de son impact environnemental. L'estimation des dommages économiques liés à la pollution plastique dans les océans présente une très large fourchette, de 1 000 milliards à 133 000 milliards de dollars, illustrant l'incertitude inhérente à ces évaluations [1](#page=1).
#### 1.2.2 La question de la dépollution : rentabilité et faisabilité
La décision de nettoyer les océans soulève la question de leur rentabilité. Une analyse marginale montre que le coût d'élimination d'une tonne de plastique n'est pas constant: la première tonne est relativement peu coûteuse, tandis que les tonnes suivantes voient leur coût augmenter significativement. Ceci est dû à un effet d'écra-mage: les plastiques les plus accessibles sont retirés en premier, rendant les collectes ultérieures moins efficaces et plus coûteuses en termes de moyens de production (salaires, carburant) pour une quantité de plastique récoltée moindre [1](#page=1).
#### 1.2.3 Les bénéfices marginaux décroissants
Les bénéfices marginaux décroissants expliquent pourquoi le coût d'élimination d'une tonne supplémentaire de plastique augmente. Initialement, les efforts de dépollution résolvent des problèmes majeurs (ex: dégager un moteur de bateau d'un filet de pêche), procurant des bénéfices importants. Par la suite, les problèmes à résoudre deviennent plus mineurs, générant des bénéfices moindres une fois résolus [1](#page=1).
#### 1.2.4 L'optimisation économique
Le point où les courbes de coûts et de bénéfices se croisent représente l'optimisation: au-delà de ce point, il devient moins rentable d'éliminer des tonnes de plastique. Ce graphique théorique vise à équilibrer les intérêts économiques et environnementaux [2](#page=2).
> **Tip:** Bien que le concept d'optimisation soit théoriquement valable, sa mise en œuvre pratique est compliquée par le manque de données précises pour construire ces courbes [2](#page=2).
#### 1.2.5 Coûts évités et bénéfices de la dépollution
Une estimation des dommages évités, basés sur les coûts évités, suggère que la suppression d'une tonne de plastique par an pourrait générer entre 3 300 et 33 000 dollars de bénéfices. Ces bénéfices découlent des économies réalisées grâce à la réduction des dépenses liées à la pollution [2](#page=2).
Le coût total estimé de la dépollution des océans pour la période 2026-2050 est de 10 à 84 milliards d'euros, visant à traiter 41 millions de tonnes de plastique, en se concentrant sur les zones accessibles technologiquement comme les gyres et les plages [2](#page=2).
Comparé au PIB mondial annuel d'environ 100 000 milliards de dollars, le coût de la dépollution n'apparaît pas insurmontable. Si l'on considère les coûts évités de 1 353 milliards de dollars (résultant de l'élimination de 41 millions de tonnes de plastique multipliée par le bénéfice moyen estimé à 33 000 dollars par tonne) le coût de dépollution (au plus 84 milliards d'euros) est largement compensé par les bénéfices potentiels [2](#page=2).
#### 1.2.6 Limitations des évaluations
Malgré ces estimations qui suggèrent la rentabilité de la dépollution, des limites subsistent. Nicola Beaumont et ses collègues ont calculé un bénéfice *moyen* par tonne, et non un bénéfice *marginal*. La valeur moyenne n'équivaut pas à la valeur marginale, c'est-à-dire le coût ou le bénéfice de la dernière unité ajoutée ou retirée. Par conséquent, il manque la détermination de l'optimum précis où la dépollution cesse d'être rentable. L'évaluation de 3 300 à 33 000 dollars par tonne est une combinaison de toutes les valeurs attribuées à l'océan (tourisme, alimentation, esthétique, etc.) [2](#page=2).
> **Tip:** La distinction entre bénéfice moyen et bénéfice marginal est cruciale en économie pour déterminer le point de décision optimal. En l'absence de calcul marginal précis, il est difficile de savoir jusqu'où pousser les efforts de dépollution pour maximiser la rentabilité [2](#page=2).
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# Méthodes d'évaluation économique des biens et services environnementaux
Cette section explore les diverses méthodes économiques utilisées pour attribuer une valeur monétaire aux éléments naturels permettant ainsi de les intégrer dans les décisions des entreprises et des gouvernements [3](#page=3).
### 2.1 Introduction à l'évaluation économique environnementale
L'économie environnementale cherche à remédier au fait que ce qui n'a pas de prix n'est souvent pas pris en compte dans le système économique actuel. Pour ce faire, un système de catégorisation des services écosystémiques a été développé, distinguant quatre types principaux [3](#page=3):
* **Supporting services (services d'auto-entretien)**: Ce sont des services très difficiles à évaluer monétairement, comme la production d'oxygène [3](#page=3).
* **Regulating services (services de régulation)**: Il s'agit des fonctions écologiques qui modulent les processus, tels que la chaîne alimentaire ou la régulation des maladies. Ces services sont souvent mesurés par les quotas carbone [3](#page=3).
* **Provisioning services (services d'approvisionnement)**: Ces services sont très facilement monétisables [3](#page=3).
* **Services culturels**: Ils englobent les usages récréatifs (plages, forêts), éducatifs, scientifiques et spirituels [3](#page=3).
Les services culturels et d'approvisionnement peuvent être monétisés grâce à l'évaluation contingente, qui interroge sur le consentement à payer (CAP). L'économie environnementale ne remet pas le système économique en question, mais cherche à travailler avec ce qui existe [3](#page=3).
### 2.2 La Valeur Économique Totale (VET)
Les économistes environnementaux ont également développé la notion de Valeur Économique Totale (VET), qui comprend deux grandes catégories :
#### 2.2.1 Valeurs d'usage
Il s'agit des bénéfices tirés directement ou indirectement par les humains des écosystèmes. On distingue [4](#page=4):
* **Usage effectif**: Ce que la personne utilise personnellement [4](#page=4).
* **Valeur d'option**: Ce que la personne pense utiliser dans le futur, mais n'a pas encore utilisé. Par exemple, l'espoir qu'un remède contre le cancer soit découvert dans la forêt amazonienne au cours de sa vie [4](#page=4).
#### 2.2.2 Valeurs de non-usage
Ces valeurs existent indépendamment de l'usage direct par l'homme. Elles incluent :
* **Valeur pour autrui (altruiste)**: La volonté de payer pour protéger des individus que l'on ne connaît pas, comme les autochtones de la forêt amazonienne [4](#page=4).
* **Valeur de legs**: La volonté de payer pour que les générations futures bénéficient des ressources naturelles, par exemple en espérant que la forêt amazonienne contienne un remède contre le SIDA pour les enfants futurs [4](#page=4).
Seules les méthodes de préférence déclarée peuvent étudier la valeur de non-usage [4](#page=4).
### 2.3 Méthodes d'évaluation
Plusieurs méthodes sont employées pour évaluer les biens et services environnementaux :
#### 2.3.1 Méthodes de préférence déclarée
Ces méthodes interrogent directement les individus sur leurs préférences et leur consentement à payer.
* **Évaluation contingente**: Cette méthode recrée un marché hypothétique en mettant en contexte une situation donnée. Elle permet d'évaluer toutes les valeurs environnementales. Le consentement à payer peut être pondéré en fonction du revenu de l'individu, car une somme peut représenter un effort financier différent selon le niveau de revenu. Par exemple, pour un salaire moyen de 1500 euros, un don de 20 euros par une personne gagnant 500 euros représente trois fois plus d'effort que pour un millionnaire. Le résultat est ensuite comparé au salaire moyen pour estimer le coût pour un individu moyen [3](#page=3) [4](#page=4).
> **Tip:** L'évaluation contingente est un outil flexible, mais les résultats peuvent être sensibles à la formulation des questions et au contexte présenté.
* **Analyse conjointe / Méthode des choix discrets**: Dans ces études, plusieurs projets sont présentés avec différentes conditions (quantité de mousse sur une plage, nombre de personnes présentes, prix à payer). Les individus choisissent leur option préférée, ce qui permet de déduire des valeurs marginales [4](#page=4).
#### 2.3.2 Méthodes de marchés de substitution
Ces méthodes s'appuient sur des marchés réels pour inférer la valeur de biens ou services environnementaux qui n'ont pas de marché direct.
* **Méthode des prix hédonistes**: Cette méthode ne peut chiffrer que la valeur d'usage. Elle analyse comment les prix des biens (comme l'immobilier) sont affectés par la présence de caractéristiques environnementales [5](#page=5).
* **Méthode des coûts de déplacement**: On liste les trajets effectués par une personne dans une zone donnée, le coût associé à ces déplacements, et en faisant une moyenne, on peut estimer la valeur de l'environnement de cette zone [5](#page=5).
> **Tip:** Les méthodes de marchés de substitution sont utiles pour valoriser des aspects environnementaux directement liés à des consommations ou des investissements réels.
#### 2.3.3 Fonctions dose-réponse
Cette méthode permet de mesurer l'impact sur le marché et le coût pour les entreprises, en analysant la relation entre une "dose" (par exemple, la pollution de l'air) et une "réponse" (par exemple, le nombre de malades) [5](#page=5).
* Une étude a analysé toutes les maladies dues à la pollution de l'air et a calculé le coût réel des soins associés (matériels, hospitalisation, arrêts maladie) [5](#page=5).
* Cependant, cette méthode ne prend pas en compte la perte de bien-être psychologique [5](#page=5).
* Le concept de FAE (Fraction Attribuable à l'Environnement) est utilisé pour déterminer quel pourcentage de maladies est attribuable à des facteurs environnementaux [5](#page=5).
### 2.4 Limites et considérations méthodologiques
Il est important de noter qu'il n'y a pas de réponse absolue en matière d'évaluation économique environnementale. Les résultats varient en fonction de la méthode utilisée. Le choix de la méthode peut parfois dépendre de la personne qui commande l'analyse économique, potentiellement au service d'une idéologie politique [5](#page=5).
> **Tip:** Il est crucial d'être conscient des limites de chaque méthode et de considérer le contexte dans lequel l'évaluation est réalisée pour interpréter correctement les résultats.
La pondération du consentement à payer par rapport au revenu est essentielle pour une évaluation équitable [3](#page=3) [4](#page=4).
> **Example:** Si l'on arrête la pollution de l'air, le déficit de la sécurité sociale pourrait être compensé grâce à la réduction des coûts de santé [5](#page=5).
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# Impact de la pollution de l'air sur la santé et son évaluation économique
Ce chapitre explore les coûts sanitaires engendrés par la pollution de l'air et détaille les méthodologies utilisées pour les estimer, en incluant les coûts directs, indirects et intangibles, ainsi que les données relatives à la morbidité et la mortalité [5](#page=5) [6](#page=6).
### 3.1 Méthodologies d'évaluation économique des impacts sanitaires
L'évaluation économique des dommages causés par la pollution de l'air fait appel à diverses méthodes, chacune présentant ses propres limites et spécificités.
#### 3.1.1 Méthodes d'estimation de la valeur d'usage
Plusieurs approches tentent de quantifier la valeur attribuée à des biens ou services non marchands affectés par la pollution, tels que les espaces naturels.
* **Méthode des marchés de substitution:** Cette approche utilise les marchés réels pour déduire la valeur d'un bien ou service non directement monétisé [5](#page=5).
* **Méthode des prix hédonistes:** Elle cherche à estimer la valeur d'usage à travers les prix de biens substituables observés sur le marché [5](#page=5).
* **Méthode des coûts de déplacement:** Elle quantifie la valeur d'un site (comme une forêt) en analysant les coûts engagés par les individus pour s'y rendre et en en faisant la moyenne [5](#page=5).
Il est important de noter qu'il n'existe pas de réponse unique et absolue quant à la valeur, car les résultats varient significativement en fonction de la méthode employée. Le choix de la méthode peut également être influencé par des considérations idéologiques ou politiques de celui qui commande l'analyse économique [5](#page=5).
#### 3.1.2 Fonctions dose-réponse
Les fonctions dose-réponse sont essentielles pour mesurer l'impact de la pollution de l'air sur la santé et, par extension, sur les coûts économiques, notamment pour les entreprises. Elles permettent d'établir un lien entre le niveau de pollution (dose) et l'incidence de maladies ou de décès (réponse) [5](#page=5) [6](#page=6).
* **Première technique d'étude épidémiologique :** Elle utilise des modèles d'équations linéaires pour établir une relation entre l'exposition à des polluants et le nombre de cas de maladies. Une forme générale est présentée comme suit :
$$Y = Q_1x_1 + Q_2x_2 + Q_3x_3 + c$$
Où $Y$ représente le nombre de malades, et $x_i$ les différentes expositions ou facteurs de risque (par exemple, cigarettes pour $x_1$) [6](#page=6).
* **Deuxième technique:** Cette méthode consiste à répertorier les pics de pollution et à observer l'augmentation du nombre de personnes malades le jour où survient un tel pic [6](#page=6).
Il est crucial de distinguer entre :
* **Incidence:** le nombre de nouveaux cas d'une maladie sur une période donnée (par exemple, une année) [6](#page=6).
* **Prévalence:** le nombre total de cas d'une maladie à un moment donné [6](#page=6).
#### 3.1.3 Estimation des coûts globaux
L'estimation du coût global d'une maladie due à la pollution implique de multiplier le coût moyen par patient pour cette maladie par le nombre de cas. Cependant, il est reconnu que de nombreuses études tendent à sous-estimer le coût total réel des soins, notamment en France [6](#page=6).
L'étude menée entre 2016 et 2019 a estimé que la pollution de l'air coûtait environ 12 milliards d'euros en France et était responsable de 40 000 décès annuels. Ces recherches s'appuient sur les fonctions concentration-réponse (CRF) de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour réaliser une analyse coût-bénéfice axée sur la morbidité. Les maladies prises en compte incluent généralement les affections respiratoires, cardiovasculaires, l'hypertension, et dans certaines études, le diabète de type 2 [6](#page=6).
Une méthode plus rigoureuse implique une méta-analyse (analyse statistique d'études existantes) et la prise en compte de trois types de coûts distincts :
1. **Coût direct pour la santé (Direct Health Cost):** Englobe les frais de consultation médicale, l'achat de médicaments, les coûts d'hospitalisation et le soutien social [6](#page=6).
2. **Coûts indirects (PL - Production Loss):** Représentent la perte de productivité due à l'incapacité d'un patient à travailler, ainsi que les coûts liés à la retraite anticipée ou au décès prématuré d'une personne [6](#page=6).
3. **Coût intangible (IC - Intangible Cost):** Correspond aux coûts sociaux plus larges, tels que le deuil, la peur, et la perte de qualité de vie [6](#page=6).
#### 3.1.4 Évaluation du fardeau de la maladie
L'évaluation du fardeau de la maladie due à la pollution de l'air peut également se faire à l'aide d'indicateurs comme les *disability-adjusted life years* (DALYs), qui combinent les années de vie perdues et les années vécues avec incapacité [6](#page=6).
Il est constaté que lorsque la concentration de polluants dépasse un certain seuil (par exemple, 3 000), l'origine de la pollution est attribuée à des causes humaines. Les estimations économiques de la santé humaine affectée par la pollution de l'air en France s'élèvent à environ 13 000 millions d'euros par an, soit une perte d'environ 199 euros par personne et par an. Cependant, la pertinence et la justice de ces chiffres sont parfois débattues, et le "on-off" (comparaison de scénarios avec et sans pollution) peut simplifier la réalité en négligeant la durée des maladies persistantes après traitement [6](#page=6).
> **Tip:** La méthode du "on-off" peut être plus simple à mettre en œuvre méthodologiquement, mais elle risque de ne pas capturer la complexité des impacts sanitaires à long terme [6](#page=6).
> **Tip:** Dans les évaluations contingentes, comme celles demandant le "Willingness to Pay" (WTP) ou Capacité à Payer (CAP), il existe un risque de double comptage des coûts [6](#page=6).
#### 3.1.5 Actualisation des coûts
Dans les analyses économiques, il est parfois nécessaire d'appliquer un taux d'actualisation pour prendre en compte la valeur temporelle de l'argent, par exemple pour calculer l'inflation sur des coûts projetés dans le futur. Les chercheurs peuvent choisir de ne pas appliquer ce taux dans certaines études [7](#page=7).
#### 3.1.6 Fraction attribuable à l'environnement (FAE)
Le concept de FAE (Fraction Attribuable à l'Environnement) vise à déterminer quel pourcentage de maladies est spécifiquement causé par des facteurs environnementaux, comme la pollution de l'air. Savoir estimer ce pourcentage est crucial pour attribuer les coûts sanitaires à la pollution [5](#page=5).
### 3.2 Chiffres clés sur la morbidité et la mortalité
La pollution de l'air a des conséquences directes sur la morbidité (augmentation des maladies) et la mortalité (décès prématurés) [6](#page=6).
* **Mortalité:** Environ 40 000 décès en France sont attribués chaque année à la pollution de l'air [6](#page=6).
* **Coût économique:** Le coût total annuel de la pollution de l'air pour la santé en France a été estimé à 12 milliards d'euros. Ce chiffre peut monter à 13 milliards d'euros, soit environ 199 euros par personne, lorsqu'on considère un impact humain significatif et l'ensemble des coûts économiques associés [6](#page=6).
Les maladies les plus fréquemment associées à la pollution de l'air incluent les affections respiratoires et cardiovasculaires, ainsi que l'hypertension et le diabète de type 2 [6](#page=6).
> **Example:** L'étude mentionnée a utilisé les données de l'OMS et des fonctions concentration-réponse pour évaluer que la pollution de l'air entraîne une perte économique annuelle d'environ 13 000 millions d'euros en France [6](#page=6).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Économie environnementale | Champ de l'économie qui étudie les impacts de l'activité humaine sur l'environnement et les moyens de parvenir à un développement durable. Elle cherche à intégrer les coûts environnementaux dans les décisions économiques. |
| Services écosystémiques | Bénéfices que les êtres humains tirent des écosystèmes, tels que l'approvisionnement en nourriture, la régulation du climat, la purification de l'eau, et les services culturels et récréatifs. |
| Pollution plastique | Contamination des océans et des écosystèmes par des déchets plastiques, qui peuvent causer des dommages significatifs à la faune, à la flore et aux systèmes naturels. |
| Analyse marginale | Analyse économique qui étudie l'impact d'une unité supplémentaire de production ou de consommation sur les coûts et les bénéfices totaux. Elle permet de déterminer le point d'optimisation. |
| Bénéfices marginaux décroissants | Situation où chaque unité supplémentaire d'un bien ou service produit moins de bénéfices additionnels que la précédente, ce qui entraîne une courbe de bénéfices qui s'aplatit avec l'augmentation de la quantité. |
| Monétarisation | Processus d'attribution d'une valeur monétaire à des biens, des services ou des impacts qui ne sont traditionnellement pas considérés comme des marchandises sur un marché. |
| Valeur économique totale (VET) | Concept qui vise à capturer toutes les valeurs associées à un bien ou un service environnemental, incluant les valeurs d'usage et de non-usage. |
| Valeurs d'usage | Valeurs dérivées de l'utilisation directe ou indirecte d'un bien ou service environnemental. Elles peuvent être actuelles ou futures (valeur d'option). |
| Valeurs de non-usage | Valeurs attribuées à un bien ou service environnemental même sans utilisation directe. Elles incluent la valeur pour autrui (altruiste) et la valeur de legs (pour les générations futures). |
| Évaluation contingente | Méthode d'évaluation économique qui utilise des enquêtes pour déterminer combien les individus sont prêts à payer (consentement à payer - CAP) pour un bien ou service environnemental, ou combien ils sont prêts à accepter pour renoncer à un bénéfice. |
| Fonctions dose-réponse | Relation qui décrit comment la dose d'un agent (par exemple, un polluant atmosphérique) affecte la réponse d'un système (par exemple, la santé humaine), souvent utilisée pour estimer l'impact desExternalités. |
| Coût direct de la santé | Coûts financiers associés aux soins médicaux, aux médicaments, aux hospitalisations et aux services de soutien pour traiter les maladies causées par des facteurs environnementaux. |
| Coûts indirects de la santé | Pertes économiques résultant de l'impact des maladies sur la productivité, telles que la perte de revenus due à l'incapacité de travailler, les arrêts maladie, ou la perte de vies (représentée par des coûts de retraite ou de mortalité prématurée). |
| Coûts intangibles | Coûts difficiles à quantifier financièrement, mais qui représentent une perte de bien-être humain, comme la douleur, la souffrance, la détresse psychologique, la peur, et la perte de qualité de vie due à la dégradation environnementale. |
| Ânées de vie ajustées sur l'incapacité (DALYs) | Indicateur de santé qui combine les années de vie perdues à cause de la mortalité prématurée et les années vécues avec une incapacité, afin de mesurer le fardeau global d'une maladie ou d'une condition. |