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# Histoire de la pensée économique
Voici une synthèse détaillée de l'histoire de la pensée économique, couvrant les grandes doctrines de l'antiquité au néoclassicisme, en se basant sur le contenu des pages 10 à 45.
## 1. Histoire de la pensée économique
Cette synthèse présente l'évolution des doctrines économiques majeures, depuis les premières réflexions antiques jusqu'aux écoles classiques et néoclassiques, en passant par des courants influents tels que le mercantilisme, la physiocratie et le marxisme.
### 1.1 Les origines de la pensée économique
Les premières traces de pensée économique remontent à l'Antiquité, avec des textes comme le Code d'Hammourabi ou la Bible qui abordent des principes d'économie domestique et de gestion. Xénophon, avec son ouvrage *L'Économique*, est considéré comme le premier à consacrer un traité à ce domaine, axé sur l'économie domestique et la richesse de la cité. Platon et Aristote ont également développé des réflexions sur la monnaie, le prêt à intérêt et le commerce. La pensée de Saint Thomas d'Aquin, influencée par Aristote, a dominé le monde occidental jusqu'à la fin du Moyen-Âge, notamment par la condamnation du prêt à intérêt [10](#page=10).
### 1.2 Le Mercantilisme (environ 1500-1750)
Le mercantilisme regroupe diverses écoles de pensée économique nationale cherchant à influencer les décisions des gouvernants pour accroître la richesse et la puissance de l'État [11](#page=11).
#### 1.2.1 Objectifs et contenu
L'objectif principal est l'enrichissement de la nation, considéré comme le fondement du bonheur et de la puissance de l'État. La richesse se mesure par l'abondance de métaux précieux (or et argent). Pour accroître cette richesse, il faut viser une balance commerciale extérieure positive, c'est-à-dire exporter plus qu'importer, afin d'assurer une entrée nette de métaux précieux. L'intervention de l'État est jugée nécessaire pour atteindre ces objectifs [13](#page=13).
#### 1.2.2 Les différentes branches du mercantilisme
* **Mercantilisme espagnol (bullionisme)**: Centré sur l'accumulation d'or, importé des Amériques [11](#page=11).
* **Mercantilisme français (colbertisme)**: Représenté par des figures comme Olivier de Serres, Sully, Jean Bodin, Antoine de Montchrestien, Barthélemy de Laffemas, Colbert et Vauban. Jean Bodin est le premier à lier la hausse des prix à l'abondance de monnaie. Antoine de Montchrestien est considéré comme l'inventeur du terme "économie politique" [12](#page=12).
* **Mercantilisme anglais (commercialisme)**: Met l'accent sur le commerce extérieur comme source de richesse. Il comprend des penseurs comme Thomas Gresham, Josiah Child, William Petty, Thomas Mun, Grégory King et Gérard Malynes. Des lois économiques universelles sont avancées, telles que la loi de Gresham ("la mauvaise monnaie chasse la bonne"). Bernard de Mandeville, avec sa *Fable des abeilles*, justifie le libéralisme économique. Thomas Mun préconise de stimuler les exportations et de freiner les importations [12](#page=12).
* **Mercantilisme allemand (caméralisme)**: Spécialistes du trésor public, à l'origine de l'école historique allemande [13](#page=13).
#### 1.2.3 Portée actuelle
Le mercantilisme a posé les bases de débats encore actuels sur :
* **La croissance économique**: Il raisonne en termes d'offre (facteurs travail et capital), tandis que des critiques comme Boisguilbert soulignent l'importance de la demande et de la distribution des revenus [14](#page=14).
* **L'explication de l'inflation**: Jean Bodin propose la première formulation de la théorie quantitative de la monnaie, reliant l'inflation à une création monétaire excessive. Les néoclassiques et monétaristes défendent cette théorie, tandis que les keynésiens y voient une conséquence d'une hausse des coûts de production [14](#page=14) [15](#page=15).
* **Le rôle de l'État**: Les mercantilistes sont interventionnistes, contrairement aux physiocrates et classiques qui prônent le "laisser-faire" [15](#page=15).
### 1.3 Les Physiocrates (milieu du XVIIIe siècle)
Fondée par François Quesnay, cette école, qui dure moins de vingt ans, est à l'origine de la première théorie économique visant à expliquer le fonctionnement global de l'économie [10](#page=10).
#### 1.3.1 La naissance de l'économie politique
Les physiocrates cherchent à établir une science économique basée sur des lois naturelles, s'opposant à la politique économique mercantiliste centrée sur la puissance du souverain. Ils définissent le terme "physiocratie" comme "gouvernement de la nature" [15](#page=15) [16](#page=16).
#### 1.3.2 La production agricole comme source unique de richesses
Inspirés par la révolution agricole anglaise, les physiocrates considèrent que seule l'agriculture crée un surplus ou revenu net, qualifié de "don gratuit de la nature". Le produit net est la différence entre la production brute et les richesses consommées lors du processus de production [16](#page=16).
#### 1.3.3 Le Tableau économique de Quesnay .
Ce modèle macroéconomique simplifié décrit la circulation des flux réels et monétaires dans une économie rurale française d'avant la première révolution industrielle [16](#page=16) [17](#page=17).
* **Classes sociales** :
* **Classe productive**: Fermiers et ouvriers agricoles, seuls créateurs de richesse [17](#page=17).
* **Classe stérile**: Artisans qui transforment les matières premières sans création de surplus [17](#page=17).
* **Classe des propriétaires fonciers**: Rentiers qui louent leurs terres [17](#page=17).
* **Fonctionnement**: Le modèle montre comment le produit de la terre circule entre ces classes, permettant la reconstitution du capital et la génération d'un revenu net [17](#page=17).
* **Condition d'équilibre**: La dépense intégrale du revenu par la classe foncière est essentielle pour maintenir la demande et l'équilibre du circuit [18](#page=18).
#### 1.3.4 Propositions et apports théoriques
Les physiocrates proposent des réformes pour augmenter la production agricole (amélioration des terres, des méthodes) et la demande (salaires plus élevés, réforme fiscale centrée sur les propriétaires fonciers), ainsi que la libéralisation du commerce des grains. Leurs apports théoriques incluent la notion de **circuit économique**, les **avances en capital**, et le **surplus (produit net)** [18](#page=18).
#### 1.3.5 Actualité de la doctrine
Malgré leur postulat de la primauté de l'agriculture, leur analyse de la demande est reprise par Keynes, et ils jettent les bases du libéralisme économique. Quesnay identifie le surplus à la rente foncière, une erreur que Smith corrige en identifiant le travail comme productif dans tous les secteurs et en considérant le profit comme source d'investissement et de croissance [19](#page=19).
### 1.4 L'École Classique (fin du XVIIIe siècle - milieu du XIXe siècle)
Dominante pendant près d'un siècle, cette école cherche à expliquer l'enrichissement des nations face à la première révolution industrielle [20](#page=20).
#### 1.4.1 Principes fondamentaux
Les classiques partagent une croyance en un **ordre naturel** et des **lois économiques** certaines et constantes. La métaphore de la "main invisible" d'Adam Smith illustre l'idée que l'intérêt personnel, dans un cadre concurrentiel, mène au bien commun. Le rôle de l'État est réduit à la défense et à la justice [20](#page=20) [21](#page=21).
#### 1.4.2 Adam Smith (1723-1790)
* **Biographie**: Philosophe écossais, professeur de morale, auteur de la *Théorie des sentiments moraux* et de *La richesse des nations*. Il admire le travail de la bourgeoisie tout en étant soucieux des besoins de la classe laborieuse [20](#page=20) [21](#page=21).
* **La richesse des nations**: Cet ouvrage, loin d'être une simple apologie, dépeint la société anglaise de l'époque et analyse les mécanismes économiques [21](#page=21).
* **La main invisible**: Le mécanisme par lequel les intérêts individuels sont guidés vers le bien-être de la société, grâce à la concurrence [21](#page=21).
* **La loi du marché**: Le marché, autorégulateur, assure l'approvisionnement de la société et maintient les prix proches du coût de production. La liberté économique est encadrée par la loi du marché, sous peine de ruine [21](#page=21).
* **Les lois de la croissance** :
* **Loi de l'accumulation**: L'accumulation de capital (machines) favorise la division du travail et la productivité, entraînant une hausse des salaires et une baisse des profits [22](#page=22).
* **Loi du peuplement**: Une hausse des salaires entraîne une augmentation de la population et de l'offre de travailleurs, comprimant à nouveau les salaires [22](#page=22).
#### 1.4.3 Thomas Robert Malthus (1776-1834)
* **Essai sur le principe de la population **: Malthus énonce que la population tend à croître géométriquement, dépassant ainsi la croissance arithmétique des moyens de subsistance, menant à la pauvreté. Il prônait l'abolition des secours aux pauvres [23](#page=23) [24](#page=24).
#### 1.4.4 David Ricardo (1772-1823)
* **Système tragique**: Ricardo voit l'aristocratie foncière comme le principal bénéficiaire de la société, tandis que les capitalistes et travailleurs sont dans une dynamique moins favorable [24](#page=24).
* **Rente différentielle et rendements décroissants**: L'augmentation de la population oblige à cultiver des terres de moins en moins fertiles, engendrant une hausse du coût de production, du prix du blé, de la rente foncière et des salaires monétaires, au détriment des profits [27](#page=27) [28](#page=28).
* **Profit et répartition**: Le profit est un revenu résiduel. La hausse du prix du blé augmente les rentes et les salaires monétaires, réduisant les profits. Ricardo est pessimiste quant à la fin de la croissance économique due à la baisse des profits [28](#page=28) [30](#page=30).
#### 1.4.5 La valeur des marchandises
* **Théorie de la valeur d'Adam Smith**: Il distingue valeur d'usage et valeur d'échange. La valeur d'échange est mesurée par la quantité de travail achetable (prix naturel). Dans une société avancée, le prix est la somme du salaire, du profit et de la rente [24](#page=24) [25](#page=25).
* **Théorie de la valeur de David Ricardo**: La valeur d'échange est déterminée par la quantité de travail nécessaire à la production (travail direct et indirect). Il la limite aux marchandises reproductibles industriellement [25](#page=25).
* **Théorie de la valeur de Jean-Baptiste Say**: Il réfute la valeur travail et fonde la valeur sur l'utilité subjective, mesurée par la rareté et l'intensité de la demande [25](#page=25).
#### 1.4.6 La répartition des revenus
* **Approche de J.B. Say**: La répartition se fait entre travail, terre et capital, considérés comme des services productifs rémunérés par l'offre et la demande [26](#page=26).
* **Approche des classiques anglais**: Le produit net (Y - K - W) est partagé entre profits (P) et rentes (R). Les salaires sont un coût de production, les profits et rentes sont des variables de répartition [26](#page=26).
* **Analyse des salaires**: Le salaire naturel est le minimum de subsistance. Le salaire courant dépend du rapport de force entre employeurs et ouvriers [27](#page=27).
* **Théorie Ricardienne de la répartition**: La rente est différentielle, basée sur la fertilité des terres. La loi des rendements décroissants dans l'agriculture entraîne une hausse du prix du blé, puis des rentes et des salaires monétaires, réduisant les profits [27](#page=27) [28](#page=28).
#### 1.4.7 L'équilibre et la surproduction
* **Loi des débouchés de Jean-Baptiste Say**: Toute offre crée sa propre demande, rendant la surproduction globale impossible [29](#page=29).
* **Crainte d'une surproduction chronique (Malthus)**: Risque lié à un excès d'épargne et d'investissement, Malthus préconise de favoriser les propriétaires fonciers pour stimuler la consommation [29](#page=29).
#### 1.4.8 La croissance économique ou la stagnation
La croissance repose sur l'accumulation de capital et la division du travail. Smith est optimiste quant à la croissance, Ricardo est pessimiste en raison de la baisse tendancielle du taux de profit [30](#page=30).
### 1.5 Karl Marx (seconde moitié du XIXe siècle)
Marx est considéré comme le dernier des classiques, analysant le capitalisme de manière critique [30](#page=30).
#### 1.5.1 Concepts clés
* **Mode de production**: Articulation des forces productives (relations techniques) et des rapports de production (relations sociales) [31](#page=31).
* **Capitalisme**: Caractérisé par des forces productives développées et des rapports de domination et d'exploitation des capitalistes sur les salariés [31](#page=31).
#### 1.5.2 La valeur des marchandises
La valeur est la substance du travail humain. Elle est mesurée par le "temps de travail socialement nécessaire" [32](#page=32).
* **Travail vivant (V)**: Force de travail, créateur de valeur nouvelle [32](#page=32).
* **Travail mort (C)**: Capital constant (machines, matières premières), ne fait que transmettre sa valeur [32](#page=32).
* **Composition organique du capital (C/V)**: Le progrès technique tend à augmenter C/V, ce qui, selon Marx, entraîne une baisse tendancielle du taux de profit [32](#page=32) [34](#page=34).
#### 1.5.3 La répartition capitaliste : Force de travail et plus-value
La sphère de production génère de la plus-value (Pl): Argent -> Marchandise -> Argent' ($A \rightarrow M \rightarrow A'$). La plus-value résulte de la différence entre la valeur créée par la force de travail et la valeur de cette force de travail (le salaire). C'est le fondement de l'exploitation [33](#page=33) [34](#page=34).
* **Taux d'exploitation (Pl/V)**: Rapport entre la plus-value et le capital variable, objet d'une lutte entre capital et travail [34](#page=34).
* **Plus-value absolue**: Allongement de la journée de travail [34](#page=34).
* **Plus-value relative**: Augmentation de la productivité réduisant le coût de la force de travail [34](#page=34).
#### 1.5.4 Accumulation de capital, croissance et crise
L'accumulation de capital est une nécessité capitaliste. Elle conduit à une hausse de la part des profits et à une baisse du taux de profit. La crise économique est inéluctable, due à la contradiction entre la contrainte d'accumuler et le remplacement de la force de travail par des machines, entraînant une surproduction et une paupérisation de la classe ouvrière [35](#page=35).
### 1.6 L'École Néoclassique (à partir des années 1870)
Cette école, issue de la révolution marginaliste, marque une rupture avec les classiques par son approche microéconomique et son raisonnement à la marge.
#### 1.6.1 Précurseurs et Pères fondateurs
* **Précurseurs**: Cournot (fonction de demande), Dupuit (prix des services publics), Von Thunen (productivité marginale), Gossen (loi de l'utilité marginale décroissante) [36](#page=36).
* **Pères fondateurs**: Stanley Jevons, Carl Menger, Léon Walras. Ils introduisent la théorie de la valeur utilité et l'utilité marginale décroissante. Walras élabore un modèle d'équilibre général [36](#page=36) [37](#page=37).
#### 1.6.2 Alfred Marshall
Il synthétise la pensée néoclassique avec son modèle d'équilibre partiel [37](#page=37).
#### 1.6.3 Joseph Schumpeter
Il s'interroge sur la survie du capitalisme, soulignant le rôle de l'innovation et des cycles économiques [37](#page=37).
#### 1.6.4 Milton Friedman et les Monétaristes
Défenseur du libéralisme, il développe la théorie du revenu permanent et s'oppose aux politiques de relance keynésiennes, préconisant une croissance constante de la masse monétaire [38](#page=38).
#### 1.6.5 Principes de l'approche néoclassique
* **Domaine d'étude**: La satisfaction des besoins individuels et l'allocation optimale des ressources rares [38](#page=38).
* **Individualisme méthodologique**: Analyse des comportements individuels rationnels pour comprendre les phénomènes économiques [39](#page=39).
* **Raisonnement en terme de marché**: Le marché, par la confrontation de l'offre et de la demande, coordonne les décisions individuelles et mène à l'équilibre [39](#page=39) [40](#page=40).
* **Théorie de la valeur**: Valeur subjective (utilité utilité) opposée à la valeur travail des classiques. L'utilité marginale décroissante explique la détermination des prix [40](#page=40).
* **Théorie de la répartition des revenus**: Fondée sur la productivité marginale des facteurs de production (travail et capital) [41](#page=41).
#### 1.6.6 Modèles d'équilibre
* **Modèle d'équilibre général Walrasien**: Décrit les interdépendances entre tous les marchés. L'existence d'un équilibre général est assurée par un système de prix relatifs d'équilibre, ajusté par un "tâtonnement". La preuve mathématique de cet équilibre a été apportée par Arrow et Debreu, sous conditions strictes [42](#page=42).
* **Modèle d'équilibre partiel de Marshall**: Analyse la formation de l'équilibre sur un marché isolé, où l'utilité détermine la demande et le coût de production détermine l'offre [43](#page=43).
* **Représentation macroéconomique néoclassique**: Une approche dichotomique où les phénomènes monétaires sont secondaires. L'équilibre sur les marchés du travail, du capital, des biens et services est assuré par la flexibilité des prix et la loi des débouchés de Say [43](#page=43) [44](#page=44).
Cette synthèse couvre les doctrines économiques majeures présentées dans les pages spécifiées, en mettant l'accent sur leurs concepts clés, leurs évolutions et leurs apports.
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# Histoire de la politique économique et économie politique depuis 1929
Voici une synthèse détaillée du sujet "Histoire de la politique économique et économie politique depuis 1929", basée sur les pages fournies, organisée pour un examen.
## 2. Histoire de la politique économique et économie politique depuis 1929
Ce sujet analyse les crises économiques majeures, les politiques mises en œuvre pour y répondre, et les cycles économiques du XXe siècle à nos jours, soulignant l'évolution des théories économiques et de l'interventionnisme étatique [56](#page=56).
### 2.1 La grande crise des années 1930
La crise de 1929, déclenchée par le krach boursier à Wall Street, marque le début d'une dépression économique mondiale sans précédent par son intensité, sa durée et son caractère globalisé, affectant la quasi-totalité du monde industrialisé à l'exception du Japon et de l'URSS [56](#page=56).
#### 2.1.1 Le krach boursier de Wall Street comme déclencheur
Avant octobre 1929, les années 1920 furent marquées par une euphorie boursière, alimentée par une politique monétaire laxiste (taux d'intérêt bas favorisant l'emprunt et l'achat d'actions à crédit), un fort endettement privé, une épargne abondante et un climat de confiance. L'indice boursier de New York a connu une augmentation spectaculaire, passant de 143 en mars 1926 à 449 en août 1929, soit une hausse de 214 % [56](#page=56).
Cependant, des signes de ralentissement économique étaient déjà perceptibles: baisse des prix des matières premières, ralentissement dans l'automobile et la mécanique, chute de la construction et fléchissement de la consommation. Le 24 octobre 1929 ("jeudi noir"), 13 millions de titres furent vendus face à une demande quasi nulle. Le 29 octobre, la situation s'aggrava avec 33 millions de titres offerts sans acheteur, provoquant un effondrement boursier: l'indice chuta de 452 à 341 en deux mois, soit une baisse de 25 %. La chute se poursuivit jusqu'en juillet 1932, ramenant l'indice à 58 points, et la capitalisation boursière s'effondra de 87 % entre septembre 1929 et juillet 1932 [56](#page=56) [57](#page=57).
#### 2.1.2 La crise financière américaine devient une crise économique mondiale
Les États-Unis, devenus des prêteurs de capitaux majeurs, ont vu leur crise financière se propager à l'Europe en raison du rapatriement des capitaux investis outre-Atlantique pour faire face aux besoins de liquidités des banques américaines. Cette crise bancaire européenne culmina en une crise financière internationale en 1931 [57](#page=57).
La crise financière américaine s'est également transformée en crise économique américaine. Bien que les pertes des spéculateurs boursiers ne soient pas la cause unique, le climat de pessimisme induit par le krach a freiné la production et la consommation. Les restrictions de crédit ont pesé sur les entreprises et les ménages. De plus, les États-Unis étaient déjà en récession depuis juin 1929, en raison du ralentissement des achats de biens durables et de la crise immobilière [57](#page=57).
La crise économique américaine est devenue mondiale par l'effondrement du commerce extérieur américain, vitale pour le reste du monde. Entre 1929 et 1932, les importations et exportations américaines ont baissé de 49 % en valeur. La mise en place de mesures protectionnistes dans de nombreux pays a accéléré le déclin du commerce international, amplifié par la chute des prix [57](#page=57) [58](#page=58).
#### 2.1.3 Interprétations de la crise et politiques mises en œuvre
Les débats s'articulent autour de la notion de cycle conjoncturel, qui était traditionnellement considéré comme un phénomène normal dans le capitalisme du XIXe siècle, avec des phases d'expansion et de dépression se résolvant spontanément par les mécanismes de marché [58](#page=58).
Cependant, la crise des années 1930 ne s'est pas résolue d'elle-même. Les économistes ont divergé sur les explications et les solutions :
* **Les Marxistes** annonçaient la crise ultime du capitalisme [58](#page=58).
* **Les Néo-classiques** soutenaient que l'économie s'auto-régule. La crise persistait tant qu'elle n'était pas "assainie" par des mesures déflationnistes: politique monétaire restrictive, baisse des dépenses publiques et des salaires [58](#page=58).
* **Keynes**, au contraire, récusait les thérapies déflationnistes. Il affirmait que le capitalisme ne pourrait sortir de la crise qu'avec l'aide de l'État, via des politiques de relance économique (politiques monétaire et budgétaire expansives) [58](#page=58).
La politique de déflation visait à baisser les prix et salaires et réduire les dépenses publiques pour atteindre l'équilibre budgétaire, considéré comme un dogme. La politique de relance supposait que les dépenses publiques soutiennent l'activité, augmentent le revenu, stimulent la demande de consommation et incitent les entreprises à produire et embaucher. Elle impliquait également de favoriser le crédit par des taux d'intérêt bas [58](#page=58).
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le PNB des pays capitalistes avait retrouvé son niveau de 1929, suggérant la fin de la crise, sans que l'on puisse mesurer précisément le rôle des dépenses d'armement [59](#page=59).
#### 2.1.4 Les explications théoriques de la crise
La crise boursière n'est pas considérée comme la cause première, mais comme un révélateur ou un déclencheur de la crise, dont les causes profondes sont à rechercher ailleurs et expliquent sa durée et son ampleur [59](#page=59).
* **Théorie d'inspiration Classique:** La crise proviendrait du ralentissement de l'accumulation de capital, dû à un ralentissement démographique, l'absence de progrès technique et la saturation des besoins de consommation, menant à une tendance à la stagnation [59](#page=59).
* **Théorie d'inspiration Marxiste:** La crise serait causée par la baisse tendancielle du taux de profit due à une suraccumulation de capital. Cependant, les faits montrent que le taux de profit n'a pas baissé dans les années 1920; la crise a plutôt induit une baisse des profits [59](#page=59).
* **Théorie Néo-classique :** La crise est vue comme une phase dépressive normale du cycle. Deux arguments expliquent le non-retournement du cycle :
* **Insuffisance de concurrence:** Rigidités des prix et des salaires dus aux syndicats et conventions collectives, maintenant des salaires réels trop élevés et une profitabilité faible. La suppression de ces rigidités aurait dû résoudre la crise, mais les politiques déflationnistes ont échoué [60](#page=60).
* **Mauvaise politique monétaire:** Trop laxiste dans les années 1920 (favorisant la spéculation) et trop restrictive entre 1929 et 1932, la politique de la banque centrale américaine a transformé une récession en crise mondiale selon Milton Friedman. L'ineptie de la banque centrale a conduit à une contraction massive de la quantité de monnaie. Néanmoins, la contraction monétaire peut être vue comme une conséquence de la crise plutôt qu'une cause [60](#page=60).
* **Théorie Keynésienne:** La crise est une crise de consommation de biens durables, se propageant par un mécanisme multiplicateur. Elle est due à une faiblesse de la demande (inégalité des revenus réduisant la consommation) et à la faible efficacité marginale du capital. L'intervention publique est nécessaire pour relancer l'économie via des politiques budgétaires (augmentation des dépenses publiques, baisse des impôts) et monétaires (taux d'intérêt bas). Cette thèse est empiriquement confirmée par l'efficacité des politiques de relance, mais elle n'explique pas le retournement brutal de 1929 [60](#page=60) [61](#page=61).
* **Théorie de la régulation:** La crise résulte d'une suraccumulation de capital et d'une sous-consommation, dues à l'élargissement du fossé entre une forte augmentation de la production (gains de productivité du fordisme) et une faible augmentation de la consommation (faibles salaires) [61](#page=61).
### 2.2 Les Trente Glorieuses (environ 1950-1973)
Cette période se caractérise par une croissance économique sans précédent dans le monde capitaliste et communiste, mais aussi dans le Tiers-Monde, bien que les écarts de développement se soient creusés [66](#page=66) [67](#page=67).
#### 2.2.1 La situation en 1945
La Seconde Guerre mondiale a laissé un bilan humain et matériel dévastateur. L'ordre politique et économique mondial est bouleversé, avec l'émergence des États-Unis comme puissance dominante et de l'URSS comme puissance rivale. L'Europe est ruinée [61](#page=61) [62](#page=62).
#### 2.2.2 Le nouvel ordre économique et politique mondial
Trois piliers fondent ce nouvel ordre :
* **Accords de Bretton-Woods:** Établissement d'un nouveau système monétaire international basé sur l'étalon de change or, centré sur le dollar, et création du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale. Le système, bien que visant la stabilité, s'effondra en 1971 lorsque le dollar cessa d'être convertible en or, du fait de l'accumulation des déficits américains [62](#page=62) [63](#page=63) [64](#page=64).
* **GATT:** Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce visant la libéralisation des échanges internationaux par la réduction des droits de douane et l'interdiction des pratiques discriminatoires. Il sera remplacé par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995 [64](#page=64) [65](#page=65).
* **Plan Marshall (1948-1952):** Aide américaine substantielle pour la reconstruction des économies européennes, visant à éviter la propagation du communisme et à créer des débouchés pour les produits américains. Il a initié la coopération économique européenne et la création de l'OECE (future OCDE) [65](#page=65).
#### 2.2.3 Les explications de la croissance
* **Explication Néo-classique (logique de l'offre):** L'accumulation de capital (incluant le progrès technique) et l'accroissement du facteur travail expliquent la croissance. L'investissement est financé par l'épargne issue des profits. Cette approche est jugée trop descriptive [67](#page=67).
* **Explication Keynésienne (logique de la demande):** La croissance est tirée par la demande effective (biens de consommation et d'investissement), intérieure et extérieure. Les entreprises investissent en anticipant une hausse de la demande [68](#page=68).
* **Explication concrète :** Une combinaison de facteurs a stimulé l'offre et la demande.
* **Production de masse:** Accumulation de capital, diffusion du progrès technique, intensification du travail (travail à la chaîne), baisse des coûts et des prix des biens de consommation durables [68](#page=68).
* **Modernisation de l'agriculture:** Augmentation spectaculaire de la productivité grâce aux machines, fertilisants, et sélection génétique, entraînant une baisse de l'emploi agricole mais contribuant à la croissance globale [68](#page=68).
* **Industrie moteur de la croissance:** Essor de nouvelles industries (électrique, pétrochimie, électronique) et forte demande des ménages pour l'automobile et la construction de logements [68](#page=68).
* **Consommation de masse:** Liée à la hausse des revenus salariaux dans le cadre de la régulation fordiste (partage des gains de productivité) et étatique (politiques budgétaire et monétaire keynésiennes, protection sociale) [69](#page=69).
* **Commerce international:** Dynamique mondiale et création du Marché Commun en Europe ont soutenu la demande extérieure [69](#page=69).
#### 2.2.4 La croissance économique exceptionnelle en France
La période française des "Trente Glorieuses" (début des années 1950 à 1973) peut être divisée en plusieurs phases :
* **Reconstruction (1945-1950):** Reconstitution du potentiel productif, avec une population active stable ou en baisse, un recours à l'immigration et une longue durée du travail. L'investissement public a joué un rôle clé. L'inflation fut forte, mais le rationnement a disparu en 1950 [70](#page=70).
* **Cycle traditionnel (1951-1957):** Une phase de baisse suivie d'une expansion, avec le développement des industries métallurgiques et mécaniques, et un secteur agricole performant. La croissance reposait sur l'accumulation de capital et l'investissement privé croissant. Les politiques d'austérité et de relance ont alternating pour maîtriser l'inflation [71](#page=71).
* **Récession (1958-1959):** Retour au pouvoir du Général de Gaulle, entrée en vigueur du Marché Commun, et une récession mondiale. Le plan Pinay-Rueff a dévalué le franc et brisé l'inflation, mais a cassé la croissance [71](#page=71).
* **Expansion (1960-1973):** Croissance quasi continue, bien que des secteurs aient connu des difficultés structurelles. Le chômage a commencé à augmenter à partir de 1965. Les événements de mai 1968 ont conduit à une hausse des salaires, mais ont aussi révélé une crise sociale et une aggravation des inégalités de salaires [72](#page=72).
### 2.3 La fin du système monétaire international de l'étalon de change or (depuis 1971)
La décision du président Nixon en août 1971 de supprimer la convertibilité du dollar en or a entraîné l'effondrement du système de Bretton-Woods et l'entrée en crise du système monétaire international [72](#page=72).
#### 2.3.1 Les cycles conjoncturels depuis les années 1970
La période post-Bretton-Woods est marquée par le retour des cycles conjoncturels et par de nouvelles crises :
* **Premier cycle (1974-1979): "stagflation"**. Déclenchée par le premier choc pétrolier, cette période combine stagnation économique et forte inflation. Les entreprises ont réduit leur production anticipant une baisse de la demande, tandis que les gouvernements ont mis en place des politiques restrictives pour lutter contre l'inflation, aggravant la chute de la croissance. Le retour de la croissance en 1976 fut favorisé par la stabilité de la demande intérieure et une hausse de la demande extérieure [73](#page=73) [75](#page=75) [76](#page=76).
* **Deuxième cycle (années 1980): capitalisme néolibéral**. Marquée par le second choc pétrolier et la généralisation des politiques monétaristes de lutte contre l'inflation (hausse des taux d'intérêt, blocage des salaires). L'inflation fut maîtrisée, mais le chômage est resté un problème majeur en Europe. Ce cycle est aussi caractérisé par un contre-choc pétrolier, la baisse des taux d'intérêt réels et un retour d'une croissance non inflationniste [76](#page=76) [77](#page=77).
* **Troisième cycle (années 1990): capitalisme financier**. Caractérisé par des politiques monétaires restrictives pour combattre l'inflation, une déréglementation financière accrue, et l'émergence de crises financières récurrentes (système monétaire européen, crise mexicaine, crise asiatique, crise russe) [73](#page=73) [79](#page=79) [80](#page=80).
* **Quatrième cycle (2001-2007): capitalisme financier et patrimonial**. Marquée par l'éclatement de la bulle Internet, une croissance modeste en Europe et au Japon, et une croissance forte aux EU et RU, largement tirée par le crédit aux ménages, créant une bulle immobilière [73](#page=73) [80](#page=80) [81](#page=81) [82](#page=82).
* **Crise des subprimes:** Crise bancaire initiée par la dépréciation des actifs financiers toxiques, menant à une crise de liquidité sur le marché interbancaire et une chute de la valeur boursière des banques. Les politiques monétaires de la FED et de la BCE diffèrent, la FED étant plus réactive pour soutenir la croissance [83](#page=83) [84](#page=84).
#### 2.3.2 La crise financière de 2008 et la dépression économique (2008-2014)
La crise financière de 2008, déclenchée par la faillite de Lehman Brothers, a entraîné une dépression économique mondiale. L'effondrement des marchés boursiers, la nationalisation de grandes institutions financières et la panique générale ont marqué cette période [84](#page=84) [85](#page=85) [86](#page=86).
* **Thèses explicatives de la crise financière :**
* **Libérale Monétariste:** Cause principale: excès de liquidités dû à une politique monétaire trop laxiste et à la surabondance d'épargne des pays émergents. La difficulté est provisoire, la "purge" ramènera la croissance [86](#page=86).
* **Keynésienne:** Marchés financiers intrinsèquement instables et inefficients, sujets aux bulles spéculatives et aux krachs. La mondialisation et la libéralisation financière ont aggravé cette instabilité [86](#page=86).
* **Dépression économique (2008-2014):** Le PIB a chuté, l'inflation est restée modérée, mais le chômage a augmenté. Les politiques ont oscillé entre restriction (crainte de l'inflation) et relance budgétaire massive (face à l'effondrement de la demande privée) [86](#page=86) [87](#page=87) [88](#page=88).
* **Récession de 2009:** La pire depuis 1929, qualifiée de "grande récession". Les plans de relance budgétaire ont été cruciaux, bien que la crainte de la dette publique ait ensuite pris le relais [88](#page=88).
* **Crise de la zone euro:** Dégradations de la note de la dette grecque, spéculation sur la dette souveraine et l'euro, entraînant des plans de sauvetage et des mesures d'austérité dans plusieurs pays européens [90](#page=90) [91](#page=91).
* **Capitalisme néolibéral:** Période caractérisée par le rejet des politiques keynésiennes, la priorité donnée à la concurrence, à la dérégulation financière, à la mondialisation et à la rémunération du capital au détriment du travail [91](#page=91) [92](#page=92).
#### 2.3.3 Les crises actuelles (2008-2022)
* **Crise du capitalisme financier depuis 2008:** La crise des subprimes a révélé l'emballement du système financier, son incapacité à maîtriser les déséquilibres et l'illusion de l'auto-régulation des marchés [93](#page=93).
* **Crise du modèle de croissance dominé par la finance:** Excès de crédits, titrisation, et transfert de risques ont conduit à une recherche de profit financier au détriment des investissements productifs et des salaires, bloquant la demande globale [94](#page=94).
* **Crise du modèle de croissance inégalitaire:** Une inégalité excessive des revenus freine la croissance économique. Les revenus des plus riches augmentent, alimentant les bulles spéculatives, tandis que ceux des autres stagnent, les forçant à s'endetter [94](#page=94) [95](#page=95).
* **Crise de la croissance mondialisée:** Les pays émergents, contraints à l'austérité et axés sur l'exportation, ont accumulé des réserves de dollars, réduisant la demande mondiale et augmentant les liquidités sur les marchés financiers [95](#page=95).
* **La France de 2016 à 2019:** Période de reprise modérée, tirée par la demande intérieure, avec une légère baisse du chômage mais des incertitudes politiques persistantes [100](#page=100) [95](#page=95) [96](#page=96) [97](#page=97) [98](#page=98) [99](#page=99).
* **Crise du Coronavirus (2020-2022):** La pandémie a entraîné une chute inédite de l'activité économique, des pertes d'emplois importantes, et a affecté de manière disproportionnée les pays du Sud. Des impacts sectoriels durables sont observés, notamment dans le tourisme et les transports. L'essor du numérique et de la pharmacie a été bénéfique pour certains secteurs .
* **Conflit entre l'Ukraine et la Russie (depuis 2022):** Choc exogène majeur, accentuant l'inflation par la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, créant des incertitudes sur les chaînes de valeur et le commerce extérieur. La croissance est ralentie, et le pouvoir d'achat des ménages est affecté .
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# Les fondements de la science économique
La science économique s'étudie à travers une combinaison de raisonnements logiques, d'analyses historiques et d'outils quantitatifs, formant ainsi une base essentielle pour l'économie politique et la politique économique [7](#page=7).
### 3.1 La science économique : une discipline aux multiples facettes
La science économique vise à étudier et à décrire les mécanismes de l'économie. Elle peut être abordée selon plusieurs perspectives: une logique explicative, une analyse historique, ou l'utilisation de concepts statistiques et mathématiques. Aucune de ces approches n'est isolément suffisante [7](#page=7).
#### 3.1.1 Approches et leurs limites
* **Logique explicative:** Il est crucial de comprendre que les liens observés, comme celui entre croissance et chômage, ne garantissent pas une relation de causalité unique. Par exemple, une forte croissance n'implique pas nécessairement la disparition totale du chômage, car un taux de chômage "résiduel" peut subsister [7](#page=7).
* **Approche historique:** L'application directe de théories passées, comme celles de J. M. Keynes en 1936, à des situations contemporaines (par exemple, en 2016) peut s'avérer inappropriée en raison de l'évolution du contexte économique. Des adaptations, telles que les théories néo-keynésiennes, sont nécessaires pour mettre à jour les fondements théoriques [7](#page=7).
* **Approche statistique et mathématique:** Ces outils sont précieux pour l'étude économique, mais ils ne doivent pas occulter le rôle de l'humain. Les modèles quantitatifs ne sont que le reflet des limitations humaines [7](#page=7).
La richesse de la réflexion économique naît de la combinaison et de la confrontation de ces trois approches [7](#page=7).
### 3.2 Science économique, économie politique et politique économique
Ces trois termes ne sont pas interchangeables [7](#page=7).
* **Science économique:** Il s'agit de la réflexion fondée sur les théories économiques, l'histoire économique et les outils mathématiques ou statistiques. Elle implique la connaissance des grandes doctrines classiques et modernes, de l'histoire économique et la maîtrise de certains outils quantitatifs [7](#page=7).
* **Politique économique:** Elle est orientée vers l'action et consiste en un ensemble de mesures proposées aux dirigeants, destinées à être mises en application par l'État. Elle répond à des questions pratiques comme la réduction du chômage ou la relance économique [8](#page=8).
* **Économie politique:** Contrairement à la politique économique (qui donne des conseils sur les mesures à prendre), l'économie politique est une analyse explicative des mécanismes économiques. Elle vise à [8](#page=8):
* Aider à la prise de décisions économiques, constituant ainsi le fondement de la politique économique [8](#page=8).
* Expliquer les mouvements économiques du passé [8](#page=8).
L'économie politique cherche à comprendre l'évolution économique d'un pays à partir des doctrines économiques et à en déduire une politique économique pour le présent [8](#page=8).
Ces distinctions se reflètent dans leur usage: par exemple, l'Union européenne peut fixer des objectifs d'économie politique (réduction des déficits) basés sur une doctrine économique, ce qui entraîne une politique économique spécifique (déficit étatique limité à trois pour cent) qui contraint la politique économique des pays membres [8](#page=8).
> **Tip:** Comprendre la distinction entre ces trois concepts est fondamental pour appréhender les débats et les actions économiques.
### 3.3 Plan d'étude
La science économique suppose une connaissance préalable des grandes doctrines économiques, qui fera l'objet de la première partie du cours, suivie de l'analyse de ces théories à travers l'histoire économique et l'évolution du monde, constituant la seconde partie [8](#page=8).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Science économique | Discipline qui étudie les mécanismes de l'économie à travers différentes approches : logique explicative, études historiques ou utilisation d'outils mathématiques et statistiques. |
| Économie politique | Science d'action qui analyse et explique les mécanismes économiques, servant de base à la politique économique et à la compréhension des mouvements économiques passés. |
| Politique économique | Ensemble de mesures proposées à un dirigeant ou à l'État, destinées à être mises en application pour atteindre des buts économiques spécifiques comme la réduction du chômage. |
| Doctrine Mercantiliste | Courant de pensée économique national entre 1500 et 1750, centré sur la politique économique visant à augmenter la puissance de l'État par l'enrichissement économique national, notamment par le commerce extérieur excédentaire. |
| Physiocrates | École de pensée du XVIIIe siècle, fondée par Quesnay, qui considère l'agriculture comme la seule source de richesse et développe la première théorie économique globale basée sur un ordre naturel. |
| École Classique | Courant de pensée dominant au XIXe siècle, initié par Adam Smith, qui analyse l'enrichissement des nations par la première révolution industrielle, basé sur la croyance en un ordre naturel et la loi du marché. |
| La main invisible | Métaphore d'Adam Smith décrivant le mécanisme par lequel les intérêts individuels, guidés par le jeu de l'intérêt personnel et de la concurrence, aboutissent au bien-être collectif. |
| Utilité marginale | Satisfaction supplémentaire procurée par la consommation d'une unité additionnelle d'un bien ; concept clé de la théorie néo-classique de la valeur. |
| Productivité marginale | Augmentation de la production résultant de l'ajout d'une unité supplémentaire d'un facteur de production, le reste restant constant ; base de la théorie néo-classique de la répartition. |
| Théorie quantitative de la monnaie | Postulat selon lequel la hausse des prix est une conséquence directe d'une création monétaire excessive. |
| Révolution Keynésienne | Rupture épistémologique initiée par John Maynard Keynes dans les années 1930, mettant l'emploi au centre de la réflexion économique et prônant l'intervention de l'État pour stimuler la demande globale. |
| Demande effective | Niveau de demande anticipé par les entreprises, qui détermine le niveau de production et d'emploi dans l'économie keynésienne. |
| Multiplicateur Keynésien | Mécanisme par lequel une dépense initiale d'investissement ou de consommation engendre une augmentation plus importante du revenu national, grâce à une chaîne de dépenses successives. |
| Néo-keynésianisme | Courant économique cherchant à synthétiser les idées keynésiennes avec les concepts néo-classiques, notamment à travers le modèle IS-LM et l'économie à la française. |
| Crise des subprimes | Crise financière débutant en 2007, liée à la dépréciation des actifs financiers complexes adossés à des crédits hypothécaires à risque (subprimes), entraînant une panique sur les marchés financiers mondiaux. |
| Capitalisme financier | Forme de capitalisme où le secteur financier acquiert une importance prépondérante, caractérisée par la domination des marchés financiers, la financiarisation des entreprises et l'augmentation des inégalités. |
| Taux de profit | Rapport entre la plus-value réalisée et le capital total investi par le capitaliste, représentant la rentabilité de l'activité capitaliste selon Marx. |
| Travail socialement nécessaire | Durée moyenne du travail requise pour produire une marchandise dans des conditions normales de production et avec un degré moyen d'habileté et d'intensité. |
| Plus-value | Valeur créée par le travailleur au-delà de la valeur de sa force de travail (son salaire), appropriée par le capitaliste, et qui constitue la source du profit selon Marx. |
| Stagnation | Ralentissement, voire arrêt, de la croissance économique, souvent associé à une faible accumulation de capital et à une insuffisance de la demande. |
| Équilibre général | État d'une économie où l'offre et la demande s'équilibrent sur tous les marchés simultanément, assurant l'allocation optimale des ressources. |
| Équilibre partiel | Analyse de l'équilibre sur un marché particulier, en faisant abstraction des interdépendances avec les autres marchés. |
| Cycle conjoncturel | Succession périodique de phases d'expansion et de récession dans l'activité économique, influencée par des facteurs comme l'investissement, la consommation et les politiques économiques. |
| Stagiaflation | Situation économique caractérisée par la coexistence d'une faible croissance économique (stagnation) et d'une inflation élevée. |
| Politique monétariste | Approche économique prônant le contrôle de la masse monétaire pour lutter contre l'inflation, souvent associée à des politiques de réduction des dépenses publiques et de dérégulation. |
| Libéralisme économique | Idéologie qui défend la liberté des marchés et la réduction de l'intervention de l'État dans l'économie, prônant la concurrence comme mécanisme régulateur principal. |
| Tertiarisation | Concentration de l'activité économique dans le secteur des services, au détriment des secteurs primaire (agriculture) et secondaire (industrie). |
| Contre-choc pétrolier | Diminution significative du prix du pétrole, intervenant après une période de forte hausse, ayant des effets économiques opposés à ceux d'un choc pétrolier. |
| Politique budgétaire expansive | Ensemble de mesures gouvernementales visant à stimuler l'activité économique par une augmentation des dépenses publiques ou une réduction des impôts, générant potentiellement un déficit budgétaire. |