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Summary
# Collecte et interprétation des données respiratoires
Ce sujet traite de la manière d'évaluer et de comprendre les informations relatives à la fonction respiratoire d'un patient afin d'identifier d'éventuels problèmes [4](#page=4).
### 1.1 Facteurs influençant le besoin respiratoire
Plusieurs facteurs peuvent influencer le besoin respiratoire d'un individu, qu'ils soient biologiques, psychologiques, environnementaux ou sociologiques [4](#page=4).
#### 1.1.1 Facteurs biologiques
* **Âge:** Les besoins respiratoires varient avec l'âge [4](#page=4).
* **Constitution et capacités physiques:** L'état physique général influence la respiration [4](#page=4).
* **Posture:** La position du corps peut affecter la mécanique respiratoire [4](#page=4).
* **Hydratation et alimentation:** Ces aspects peuvent avoir un impact indirect sur la respiration [4](#page=4).
* **Sommeil:** Le sommeil peut modifier la fréquence et le rythme respiratoires [4](#page=4).
* **Intégrité des voies respiratoires:** L'état des voies aériennes est crucial pour une respiration normale [4](#page=4).
#### 1.1.2 Facteurs psychologiques
* **Émotions:** Le stress, l'anxiété ou la peur peuvent accélérer la respiration [4](#page=4).
* **Valeurs accordées aux activités physiques:** La perception de l'effort peut influencer la réponse respiratoire [4](#page=4).
#### 1.1.3 Facteurs environnementaux
* **Air ambiant:** La qualité de l'air, incluant la pollution atmosphérique, les pollens, les poussières et le monoxyde de carbone (CO), est un facteur déterminant [4](#page=4).
* **Climat:** Les variations de température et d'humidité peuvent affecter la respiration [4](#page=4).
* **Tabagisme:** L'exposition à la fumée de cigarette nuit aux voies respiratoires [4](#page=4).
* **Altitude:** L'air moins dense en altitude impose un effort respiratoire accru [4](#page=4).
#### 1.1.4 Facteurs sociologiques
* **Logement:** Les conditions de logement (aération, humidité) peuvent influencer la qualité de l'air respiré [4](#page=4).
* **Milieu de travail:** L'exposition à des agents irritants ou à un air confiné au travail est une préoccupation [4](#page=4).
#### 1.1.5 Maladies
* **Maladies du système respiratoire:** L'asthme, la BPCO, etc., affectent directement la fonction pulmonaire [4](#page=4).
* **Maladies cardiaques et vasculaires:** Une décompensation cardiaque peut entraîner des difficultés respiratoires [4](#page=4).
* **Maladies neurologiques:** Les affections du système nerveux peuvent impacter le contrôle de la respiration [4](#page=4).
* **Maladies de l'appareil locomoteur:** Des conditions comme les myopathies peuvent restreindre le mouvement du thorax [4](#page=4).
* **Maladies métaboliques:** Certaines perturbations métaboliques peuvent modifier le schéma respiratoire [4](#page=4).
* **Maladies sanguines:** Les conditions affectant le transport de l'oxygène par le sang sont pertinentes [4](#page=4).
#### 1.1.6 Appareillages et matériel de suppléance
L'utilisation de matériel tel que le matériel d'inhalothérapie, d'oxygénothérapie, une canule de trachéotomie ou un appareil d'assistance respiratoire doit être prise en compte [4](#page=4).
#### 1.1.7 Traitement médicamenteux
Les médicaments prescrits au patient peuvent avoir des effets sur sa fonction respiratoire [4](#page=4).
### 1.2 Observation de la respiration et des symptômes
L'observation de la respiration est une composante essentielle de l'évaluation clinique [4](#page=4).
#### 1.2.1 Quand observer ?
L'observation est nécessaire chaque fois que la situation du patient l'exige, notamment lorsqu'il y a une prescription médicale (PM) [4](#page=4).
#### 1.2.2 Comment observer ?
L'observation se fait généralement pendant une minute, lorsque le patient est au repos, et est souvent intégrée à la mesure des autres constantes physiologiques. Pour obtenir une mesure fiable, cette surveillance doit se faire à l'insu du patient afin d'éviter toute modification volontaire de sa respiration [5](#page=5).
#### 1.2.3 Où noter les observations ?
Les observations doivent être consignées sur la feuille des paramètres et/ou dans les transmissions ciblées [5](#page=5).
#### 1.2.4 Que observer ?
L'observation porte sur plusieurs paramètres de la respiration [5](#page=5).
##### 1.2.4.1 Paramètres normaux de la respiration
1. **Fréquence :** Il s'agit du nombre de mouvements respiratoires par minute.
* **Norme adulte au repos:** 15 respirations par minute (avec des variations acceptables entre 12 et 20) [5](#page=5).
* **Eupnée:** Fréquence respiratoire normale [5](#page=5).
* **Bradypnée:** Ralentissement des mouvements respiratoires, inférieur à 12 respirations par minute. Elle est toujours pathologique [5](#page=5).
* **Tachypnée:** Augmentation de la fréquence respiratoire, supérieure à 20 respirations par minute, avec un volume courant (VC) conservé. Elle peut être physiologique ou pathologique [5](#page=5).
* **Polypnée:** Augmentation de la fréquence respiratoire, supérieure à 20 respirations par minute, associée à une diminution du volume courant et/ou du volume. Elle peut être physiologique ou pathologique [5](#page=5).
* **Variations physiologiques :**
* Facteurs biologiques: âge, effort, digestion [5](#page=5).
* Facteurs psychologiques: émotions [5](#page=5).
* Facteurs environnementaux: chaleur ambiante, altitude [5](#page=5).
2. **Rythme:** Il décrit la succession régulière des mouvements respiratoires. Une respiration normale est régulière, avec des inspirations et expirations alternant à intervalles égaux [5](#page=5).
3. **Bruit:** La respiration normale est imperceptible; aucun son ne devrait être audible [5](#page=5).
4. **Amplitude:** Elle correspond au volume d'air inspiré lors de chaque respiration (le volume courant, VC, est d'environ 500 ml au repos) et à l'expansion de la cage thoracique. La respiration peut être profonde (grand volume d'air) ou superficielle (petit volume d'air) [5](#page=5).
5. **Saturation en oxygène :** Il s'agit du pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel.
* **Valeurs normales:** 95% à 100% [6](#page=6).
* Elle est mesurée à l'aide d'un oxymètre de pouls, généralement placé sur un doigt. La lumière rouge de l'appareil doit être positionnée sur l'ongle, sans vernis ni faux ongle [6](#page=6).
##### 1.2.4.2 Modifications pathologiques de la respiration
1. **La dyspnée:** Il s'agit d'une difficulté à respirer, résultant de l'incapacité du sang à fixer suffisamment d'oxygène et à éliminer le dioxyde de carbone. Le patient peut exprimer une douleur, une gêne respiratoire, une sensation d'oppression, être angoissé, agité et manifester un besoin d'air. Elle peut survenir brutalement, à l'effort ou au repos [6](#page=6).
* **Types de dyspnée :**
* **Selon la fréquence:** apnée, bradypnée, polypnée, tachypnée [6](#page=6).
* **Selon les positions:** orthopnée (difficulté à respirer en position couchée, améliorée en position assise) [6](#page=6).
* **Selon les bruits:** ronflements, respiration stertoreuse (ronflement dû à un encombrement trachéal), respiration striduleuse (sifflement respiratoire causé par un obstacle ou un rétrécissement des voies aériennes) [6](#page=6).
* **Selon le temps respiratoire:** dyspnée inspiratoire, expiratoire [6](#page=6).
* Les dyspnées peuvent être objectivées à l'aide d'échelles validées (par exemple, l'échelle NYHA) [6](#page=6).
2. **Troubles de la respiration d'origine métabolique ou cérébrale :**
* **La respiration de Kussmaul:** Se caractérise par un schéma respiratoire en quatre temps: inspiration profonde, courte pause, expiration rapide, puis une autre pause [6](#page=6).
* **La respiration de Cheyne-Stokes:** Présente des mouvements respiratoires dont l'amplitude et la fréquence augmentent progressivement, puis diminuent jusqu'à une pause. Ce rythme peut indiquer une phase terminale d'une maladie et est lié à une diminution de la sensibilité du centre respiratoire aux stimuli normaux, souvent observée chez des patients somnolents (pré-coma) [7](#page=7).
* **La cyanose:** C'est une coloration bleutée de la peau et des muqueuses due à une quantité excessive d'hémoglobine désoxygénée dans les capillaires sanguins. Elle est surtout visible sur les ongles et les lèvres. La cyanose n'apparaît pas en cas d'anémie (déficit en hémoglobine) ni en cas d'intoxication au CO, car ce dernier a une forte affinité pour l'hémoglobine, formant de la carboxyhémoglobine au détriment de l'oxygène, donnant au teint un aspect rosé [7](#page=7).
* **Le tirage:** Il s'agit d'une dépression des parties molles du thorax (espaces intercostaux) lors de l'inspiration. Ce signe est souvent causé par un obstacle à l'inspiration au niveau des voies aériennes supérieures [7](#page=7).
* **La toux:** C'est un acte réflexe ou volontaire déclenché par une irritation de la muqueuse respiratoire, visant à expulser violemment l'air et les sécrétions des voies respiratoires [7](#page=7).
* **Formes cliniques de la toux :**
* **Toux sèche:** Sans expectorations, souvent due à une irritation. Elle est fatigante pour le patient (ex: laryngite) [8](#page=8).
* **Toux grasse ou productive:** Accompagnée d'expectorations abondantes. C'est une toux utile pour évacuer le contenu bronchique, qui peut être facilitée par des fluidifiants et expectorants sur prescription médicale [8](#page=8).
* **Toux quinteuse:** Caractéristique de la coqueluche [8](#page=8).
* **Toux émétisante:** Par sa violence, elle peut entraîner nausées et vomissements [8](#page=8).
* **L'expectoration:** Ce sont les sécrétions rejetées lors d'une toux, provenant des voies respiratoires. Certaines personnes (enfants, personnes âgées, faibles) ont des difficultés à expectorer, et déglutissent les sécrétions [8](#page=8).
* **Observations relatives à l'expectoration :**
* **Couleur:** transparente, jaune/verte (infection), vomique (grande quantité de sécrétions purulentes, suggestive d'un abcès), rosé/rouge (œdème aigu pulmonaire, hémorragie), hémoptysie (sang provenant des voies respiratoires) [8](#page=8).
* **Odeur:** généralement inexistante [8](#page=8).
* **Quantité:** variable [8](#page=8).
* **Aspect:** séreux (liquide, transparent), muqueux (visqueux), purulent (épais) [8](#page=8).
* **La douleur thoracique:** Il faut observer les circonstances d'apparition, le caractère (continu ou intermittent), la localisation, le caractère aigu ou non, et la relation avec le rythme respiratoire [8](#page=8).
### 1.3 Interprétation des données
Les données collectées sont triées pour identifier les manifestations d'indépendance ou de dépendance, validant ainsi les diagnostics infirmiers [9](#page=9).
#### 1.3.1 Diagnostics infirmiers liés à la respiration
Une liste non exhaustive de diagnostics infirmiers peut inclure [9](#page=9):
* Mode de respiration inefficace [9](#page=9).
* Dégagement inefficace des voies respiratoires [9](#page=9).
* Échanges gazeux perturbés [9](#page=9).
* Tolérance à l'activité diminuée [9](#page=9).
* Risque de tolérance à l'activité diminuée [9](#page=9).
* Risque d'infection [9](#page=9).
Il est important de noter qu'un problème respiratoire peut être considéré comme un problème médical nécessitant des interventions de collaboration [9](#page=9).
### 1.4 Objectifs
Les objectifs concernent les résultats escomptés, en lien avec les diagnostics infirmiers, et doivent être adaptés à chaque patient [9](#page=9).
### 1.5 Interventions
Les interventions sont basées sur les diagnostics infirmiers et sont également personnalisées pour chaque patient [9](#page=9).
### 1.6 Évaluation
L'évaluation porte sur l'atteinte des objectifs fixés et sur la résolution des problèmes identifiés [9](#page=9).
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# Techniques de prestation de soins respiratoires
Voici une synthèse détaillée sur les techniques de prestation de soins respiratoires, élaborée pour servir de guide d'étude complet et conforme aux exigences académiques.
## 2. Techniques de prestation de soins respiratoires
Cette section explore diverses interventions infirmières relatives au système respiratoire, englobant les prélèvements, l'inhalothérapie et l'oxygénothérapie, essentielles pour la prise en charge des patients souffrant de troubles respiratoires.
### 2.1 Prélèvements
Les prélèvements sont des procédures visant à recueillir des échantillons biologiques pour des analyses microbiologiques ou bactériologiques, permettant ainsi d'identifier la cause d'une infection respiratoire et d'orienter le traitement [10](#page=10).
#### 2.1.1 Frottis de nez
Le frottis de nez consiste en la collecte de sécrétions nasales à l'aide d'un écouvillon stérile pour un examen microbiologique [10](#page=10).
* **Indication:** Sur prescription médicale [10](#page=10).
* **Matériel:** Écouvillon stérile, gants à usage unique [10](#page=10).
* **Technique:** Après friction des mains et mise des gants, l'écouvillon est frotté dans la narine, puis placé dans un étui identifié au nom du patient. Les gants sont retirés et les mains sont frictionnées [10](#page=10).
* **Remarque:** L'écouvillon doit être envoyé rapidement au laboratoire avec la demande d'examen [10](#page=10).
#### 2.1.2 Frottis de gorge
Cette technique consiste à prélever des sécrétions pharyngées avec un écouvillon stérile en vue d'un examen bactériologique [10](#page=10).
* **Indication:** Sur prescription médicale [10](#page=10).
* **Matériel:** Écouvillon stérile, abaisse-langue, gants à usage unique [10](#page=10).
* **Technique:** Après friction des mains et mise des gants, l'écouvillon est introduit dans la gorge du patient à l'aide de l'abaisse-langue. L'écouvillon est ensuite placé dans un étui identifié. Les gants sont retirés et les mains sont frictionnées [10](#page=10).
* **Remarques:** Le prélèvement doit être effectué avant l'application de toute solution médicamenteuse dans la gorge et l'échantillon doit être envoyé rapidement au laboratoire [10](#page=10).
#### 2.1.3 Prélèvement d’expectorations
Il s'agit de recueillir des expectorations dans un pot stérile pour un examen bactériologique [11](#page=11).
* **Indication:** Sur prescription médicale [11](#page=11).
* **Matériel:** Pot à prélèvement stérile, gants à usage unique [11](#page=11).
* **Technique:** Après friction des mains et mise des gants, le patient est invité à expectorer dans le pot identifié. Le pot est ensuite fermé correctement. Les gants sont retirés et les mains sont frictionnées [11](#page=11).
* **Remarque:** Le pot doit être envoyé rapidement au laboratoire avec la demande d'examen [11](#page=11).
### 2.2 L'inhalothérapie (Aérosolthérapie)
L'aérosolthérapie consiste à projeter un brouillard de particules (poudre ou gouttelettes) dans les voies respiratoires, transportées par un gaz ou de l'air [11](#page=11).
#### 2.2.1 Définition
L'aérosolthérapie permet de délivrer des médicaments sous forme de fines particules inhalées directement dans le système respiratoire [11](#page=11).
#### 2.2.2 Buts
Les objectifs de l'inhalothérapie varient selon les dispositifs et les solutions utilisées :
* Humidifier les voies respiratoires [11](#page=11).
* Fluidifier et liquéfier les sécrétions [11](#page=11).
* Combattre les infections des voies respiratoires [11](#page=11).
* Provoquer une dilatation des bronches [11](#page=11).
* Diminuer l'inflammation des voies respiratoires [11](#page=11).
#### 2.2.3 Indications
L'inhalothérapie est administrée sur prescription médicale [11](#page=11).
#### 2.2.4 Précautions d'administration
Les précautions sont liées aux effets secondaires potentiels des médicaments prescrits, tels que les nausées ou la tachycardie [11](#page=11).
#### 2.2.5 Avantages
Cette méthode offre plusieurs bénéfices :
1. Introduction du médicament directement dans les bronchioles et les alvéoles pulmonaires [12](#page=12).
2. Effet localisé avec une moindre arrivée systémique, réduisant les effets secondaires [12](#page=12).
3. Utilisation de faibles doses médicamenteuses [12](#page=12).
4. Effet thérapeutique rapide [12](#page=12).
#### 2.2.6 La nébulisation
La nébulisation transforme une solution en un brouillard de fines gouttelettes inhalées par le patient [12](#page=12).
##### 2.2.6.1 Le nébuliseur pneumatique
Ce type de nébuliseur utilise de l'air comprimé, provenant d'une source murale ou d'un compresseur portatif, pour transformer la solution en aérosol via une petite ouverture dans le réservoir [12](#page=12).
##### 2.2.6.2 Le nébuliseur à ultrasons
Il utilise la vibration d'un cristal piézoélectrique pour produire des ultrasons, transformant la solution en aérosol. Les gouttelettes générées sont plus fines (1 à 8 microns), permettant un effet topique accru. Ce dispositif, plus coûteux, est souvent utilisé en kinésithérapie respiratoire ou en soins intensifs [13](#page=13).
#### 2.2.7 L'aérosol-doseur
Il s'agit d'un dispositif délivrant un brouillard de particules thérapeutiques dans un gaz ou de l'air [14](#page=14).
##### 2.2.7.1 L’aérosol-doseur à gaz propulseur
Lors de l'activation, il expulse une bouffée de produit à inspirer [14](#page=14).
* **Matériel:** Mouchoir en papier, aérosol-doseur [14](#page=14).
* **Vérifications:** Identité du patient, adéquation du produit avec la PM et la voie d'administration, date de péremption, propreté de l'embout buccal [14](#page=14).
* **Technique:** Après friction des mains, agitation de l'aérosol, retrait du capuchon et vérification de l'embout, l'appareil est maintenu verticalement. Le patient expire, introduit l'embout dans sa bouche, commence une inspiration lente et profonde tout en appuyant sur l'aérosol, retient son souffle 10 secondes, puis expire normalement et se rince la bouche. Les mains sont ensuite frictionnées [14](#page=14).
* **Remarques:** Attendre 30 secondes entre deux doses si une seconde dose est prescrite. Administrer le bronchodilatateur avant le corticoïde si les deux sont prescrits. Une chambre d'inhalation peut être connectée [15](#page=15).
* **Avantages:** Facilement transportable, résistant aux chocs [15](#page=15).
* **Inconvénients:** Nécessite une coordination précise entre l'inspiration et l'activation. Une forte inspiration peut causer une impaction oropharyngée, rendant une chambre d'inhalation utile [15](#page=15).
##### 2.2.7.2 Exécution avec une chambre d'inhalation
La chambre d'inhalation permet de désynchroniser le déclenchement de l'aérosol et l'inspiration du patient [15](#page=15).
* **Technique :** Adapter la chambre sur l'embout, introduire l'embout buccal, déclencher l'aérosol, puis le patient inspire profondément dans les 10 secondes.
* **Avantages:** Permet la désynchronisation du déclenchement et de l'inspiration, utile chez l'enfant par exemple [15](#page=15).
* **Entretien:** Stocker l'aérosol avec son embout protégé. Nettoyer la chambre d'inhalation à l'eau et la laisser sécher à l'air une fois par semaine [15](#page=15).
##### 2.2.7.3 L'inhalateur à poudre sèche
Ce système délivre une dose de médicament grâce au débit inspiratoire du patient [16](#page=16).
* **Inhalateurs à dose unitaire:** Délivrent un médicament conditionné en gélules [16](#page=16).
* **Matériel:** Mouchoir en papier, inhalateur à dose unitaire, gélule de médicament [16](#page=16).
* **Vérifications:** Adéquation du produit, propreté de l'embout buccal, identité du patient [16](#page=16).
* **Technique:** Après friction des mains, ouvrir l'appareil, insérer la gélule, refermer et actionner le dispositif pour la percer. Le patient expire, introduit l'embout dans la bouche, inspire rapidement et profondément, retient son souffle 10 secondes, puis expire normalement et se rince la bouche. La gélule vide est retirée [16](#page=16).
* **Avantages:** Pallie les problèmes de coordination, contrôle de la dose (auditif, visuel, gustatif) [17](#page=17).
* **Attention:** Risque de confusion dans la voie d'administration de la gélule [17](#page=17).
* **Inhalateurs multidose:** Délivrent un médicament stocké dans un réservoir, une quantité mesurée étant administrée à chaque inhalation [17](#page=17).
* **Exemples:** Diskus®, Turbohaler®, Novolizer® [17](#page=17) [18](#page=18) [19](#page=19).
* **Avantages (généraux):** Pallient les problèmes de coordination, indiquent le nombre de doses résiduelles (Diskus®), la fenêtre rouge indique que l'inhalateur est vide (certains modèles), certains appareils ont un indicateur de dose [17](#page=17) [19](#page=19).
* **Inconvénient:** Nécessitent un débit inspiratoire optimal (Turbohaler®) [19](#page=19).
* **Avantages spécifiques (Novolizer®):** Contrôle visuel et gustatif de la dose, appareil rechargeable, facile d'utilisation [19](#page=19).
* **Entretien:** Frotter l'embout avec un mouchoir en papier [18](#page=18) [19](#page=19).
### 2.3 L'oxygénothérapie
L'oxygénothérapie est un traitement consistant à administrer de l'oxygène médical à une concentration ou pression supérieure à celle de l'air ambiant [19](#page=19).
#### 2.3.1 Définitions
* **Oxygène:** Gaz inodore, incolore, insipide, constituant environ 1/5 de l'air ambiant et essentiel à la respiration [19](#page=19).
* **Oxygénothérapie:** Administration d'oxygène médical (O2) pour assurer une hématose normale en enrichissant l'air inspiré [19](#page=19).
* **PO2:** Pression partielle d'O2 dans le sang artériel. Elle représente l'oxygène dissous dans le plasma [20](#page=20).
* **SaO2:** Pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel, normalement entre 95% et 100% [20](#page=20).
#### 2.3.2 But de l'oxygénothérapie
L'objectif est d'élever la PO2 afin de maintenir une SaO2 dans les normes (95-100%). Deux méthodes existent [19](#page=19):
* **Isobare:** Administration d'O2 pur à pression atmosphérique [19](#page=19).
* **Hyperbare:** Administration d'O2 à une pression supérieure à la pression atmosphérique dans une enceinte étanche [19](#page=19).
Le débit d'O2 dépend de l'importance et du mécanisme du trouble de l'hématose à l'origine de l'hypoxémie [19](#page=19).
#### 2.3.3 Indications de l'oxygénothérapie
Elle est indiquée dans tous les cas d'anoxie et d'hypoxie, qu'elles soient d'origine endogène ou exogène [20](#page=20).
* **Hypoxie anoxémique:** Saturation insuffisante de l'hémoglobine en O2 durant le transit pulmonaire (patient cyanosé) [20](#page=20).
* **Causes:** Diminution de la PO2 inspirée (altitude, espaces clos), obstruction des voies respiratoires, insuffisance des muscles respiratoires, ventilation insuffisante (pneumonie, BPCO), diminution de la diffusion d'O2 (œdème) [20](#page=20).
* **Hypoxie anémique:** Insuffisance d'hémoglobine circulante pour le transport d'O2 (patient pâle) [20](#page=20).
* **Causes:** Hémorragies massives, anémies importantes, intoxication au CO [20](#page=20).
* **Hypoxie circulatoire:** Insuffisance du transport d'O2 par ralentissement de la circulation (patient cyanosé) [20](#page=20).
* **Causes:** Insuffisance cardiaque, état de choc, collapsus [20](#page=20).
* **Hypoxie histo-toxique:** Défaut d'utilisation de l'O2 par les tissus suite à une intoxication [20](#page=20).
* **Causes:** Absorption de barbituriques, cyanure, alcool, etc. [20](#page=20).
L'oxygénothérapie est également nécessaire en cas d'urgence avec des signes d'hypoxie: tachycardie, tachypnée, dyspnée, cyanose (pas toujours présente), anxiété/apathie, transpiration, et rapidement une altération cérébrale [21](#page=21).
#### 2.3.4 Dangers et effets secondaires de l'oxygénothérapie
1. L'O2 est un gaz inflammable et explosif [21](#page=21).
2. Il peut provoquer une irritation et un dessèchement des muqueuses respiratoires, accompagnés de douleurs précordiales, toux, dyspnée, surtout à haute concentration [21](#page=21).
3. Risque de lésions irréversibles de la membrane alvéolocapillaire [21](#page=21).
4. À haute dose, l'O2 est toxique (toux, nausées, vertiges, convulsions, troubles de la vue). Chez le nouveau-né, il peut causer une fibroplasie rétrocristallinienne et cécité [21](#page=21).
5. Utilisation prudente chez les insuffisants respiratoires chroniques ou cardiaques chroniques (cœur pulmonaire); trop d'O2 (> 2 L/min) peut induire une apnée par diminution de la stimulation des centres respiratoires (qui deviennent sensibles à la baisse d'O2 plutôt qu'à l'augmentation de CO2) [21](#page=21).
6. Peut entraîner une dépression circulatoire par vasodilatation suite à l'inversion de la vasoconstriction hypoxique, provoquant une chute de la pression artérielle [21](#page=21).
7. Risque d'infection par du matériel contaminé [21](#page=21).
8. Risques liés aux erreurs d'utilisation ou au mode d'administration (escarres, irritations locales) [21](#page=21).
#### 2.3.5 Sources d'approvisionnement en O2
L'oxygénothérapie requiert une source d'O2 sous pression et un appareil de distribution. Les sources peuvent être [21](#page=21):
* Réseau de distribution central dans les institutions [21](#page=21).
* Bonbonne d'O2 sous pression (institutions et domicile) [21](#page=21).
* Système liquide d'oxygénothérapie pour le domicile (ex. FREELOX®) [21](#page=21).
* Extracteur d'O2 à domicile (oxyconcentrateur) [21](#page=21).
**Remarques importantes :**
* Les bouteilles de gaz médical ont des couleurs spécifiques pour éviter les erreurs (O2: indicateur blanc, normes européennes) [22](#page=22).
* L'O2 médical est considéré comme un médicament; une étiquette indique le contenu et la date de péremption sur la bonbonne [22](#page=22).
* L'humidification de l'O2 administré doit se faire avec de l'eau stérile (type Aquapack®) [22](#page=22).
##### 2.3.5.1 Centrale de distribution
L'O2 est canalisé à partir d'un réservoir central via des dispositifs muraux. L'adaptation d'un manodétendeur et d'un débitmètre est nécessaire [22](#page=22).
* **Débitmètre:** Transparent, gradué de 0 à 15 L/min, permet de régler le débit d'O2. Il est essentiel de se référer au pictogramme pour un réglage correct [22](#page=22).
* **Avantages:** Pratique, économique, sûr, rapide, facile d'utilisation, pas de transport d'O2, sécurité accrue (vanne principale par étage) [22](#page=22).
##### 2.3.5.2 Bonbonne à O2
* **Bonbonne d'O2 médical type Compact®:** Souvent équipée d'un robinet détendeur et d'un débitmètre intégré [22](#page=22).
* **Vérification:** La bonbonne doit être vérifiée tous les 5 ans, et l'infirmière contrôle la date de péremption [22](#page=22).
* **Calcul du temps d'utilisation :** Il est crucial de connaître le litrage et la pression (manomètre) pour calculer le temps d'utilisation maximal.
* Volume dans la bonbonne = Litrage x Pression [23](#page=23).
* Temps d'utilisation = Volume dans la bonbonne / Débit donné [23](#page=23).
#### 2.3.6 Matériel d'administration de l'O2
Le choix du matériel dépend de la durée du traitement, de la respiration du patient, de l'état de son nez et de son état psychique, ainsi que de la fiabilité du dispositif [23](#page=23).
##### 2.3.6.1 Le masque à oxygène
* **Masque facial simple:** Pour des débits de 5 à 10 L/min [23](#page=23).
* **Masque à réinspiration partielle de l'air expiré:** On peut obturer les orifices d'expiration pour obtenir des concentrations d'oxygène plus élevées [23](#page=23).
* **Masque Venturi:** Permet de délivrer une concentration précise d'oxygène [23](#page=23).
##### 2.3.6.2 Les lunettes à oxygène ou lunettes de Graffant
Dispositif commode pour des périodes prolongées, administrant des débits d'O2 entre 1 à 5 L/min (généralement < 2 L/min chez l'insuffisant respiratoire). Moins utilisées en urgence [24](#page=24).
##### 2.3.6.3 La sonde à oxygène
Utilisable pour des débits de 1 à 6 L/min [24](#page=24).
* **Inconvénients:** Blessure et déshydratation de la muqueuse nasale, aérophagie, dilatation gastrique si placée trop profondément [24](#page=24).
* **Longueur d'introduction recommandée:** Distance entre le tragus de l'oreille et l'aile du nez [24](#page=24).
* **Changement:** Planifier un changement toutes les 8 à 12 heures pour limiter les concrétions de mucus [24](#page=24).
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# Principes fondamentaux de la respiration et de l'oxygénothérapie
Ce thème explore les bases physiologiques de la respiration normale, les manifestations pathologiques associées, ainsi que les principes, indications, dangers et méthodes d'administration de l'oxygénothérapie [2](#page=2) [3](#page=3).
### 3.1 Bases physiologiques de la respiration et observations
La respiration est un besoin fondamental dont la satisfaction peut être influencée par divers facteurs [4](#page=4).
#### 3.1.1 Facteurs influençant la satisfaction du besoin de respirer
Ces facteurs peuvent être classés comme suit [4](#page=4):
* **Facteurs biologiques:** âge, constitution physique, capacités physiques, posture, hydratation, alimentation, sommeil, intégrité des voies respiratoires [4](#page=4).
* **Facteurs psychologiques:** émotions, valeurs accordées aux activités physiques [4](#page=4).
* **Facteurs environnementaux:** qualité de l'air (pollution, pollens, poussières, CO), climat, tabagisme, altitude [4](#page=4).
* **Facteurs sociologiques:** logement, milieu de travail [4](#page=4).
* **Maladies:** affectant le système respiratoire, cardiaque, vasculaire, neurologique, locomoteur, métabolique ou sanguin [4](#page=4).
* **Appareillages et matériel de suppléance:** inhalothérapie, oxygénothérapie, canule de trachéotomie, assistance respiratoire [4](#page=4).
* **Traitement médicamenteux.** [4](#page=4).
#### 3.1.2 Observation de la respiration et des symptômes
L'observation de la respiration doit être effectuée pendant une minute, idéalement lorsque le patient est au repos et sans qu'il s'en rende compte pour éviter toute modification de son rythme. Les données collectées sont notées sur la feuille des paramètres ou dans les transmissions ciblées [5](#page=5).
##### 3.1.2.1 Paramètres normaux de la respiration
* **Fréquence:** Nombre de mouvements respiratoires par minute. La norme pour un adulte au repos est de 15 respirations/minute (variant de 12 à 20) [5](#page=5).
* **Eupnée:** Fréquence respiratoire normale [5](#page=5).
* **Bradypnée:** Ralentissement des mouvements respiratoires (inférieur à 12 R/min), toujours pathologique [5](#page=5).
* **Tachypnée:** Augmentation de la fréquence (supérieure à 20 R/min) avec un volume courant conservé. Peut être physiologique ou pathologique [5](#page=5).
* **Polypnée:** Augmentation de la fréquence (supérieure à 20 R/min) avec une diminution du volume courant et/ou du volume. Peut être physiologique ou pathologique [5](#page=5).
* **Variations physiologiques:** Liées à l'âge, l'effort, la digestion, les émotions, la chaleur ambiante, l'altitude [5](#page=5).
* **Rythme:** Succession régulière des mouvements respiratoires. La respiration normale est régulière, avec des inspirations et expirations séparées par des intervalles égaux [5](#page=5).
* **Bruit:** La respiration normale est imperceptible [5](#page=5).
* **Amplitude:** Correspond au volume d'air inspiré (volume courant: 500 ml au repos) et à l'expansion de la cage thoracique. Elle peut être profonde ou superficielle [5](#page=5).
* **Saturation en oxygène (SpO2):** Mesure du pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel. Les valeurs normales se situent entre 95% et 100%. Elle se mesure à l'aide d'un oxymètre de pouls [6](#page=6).
##### 3.1.2.2 Modifications pathologiques de la respiration
* **La dyspnée:** Difficulté à respirer, causée par une incapacité du sang à fixer suffisamment d'O2 et à rejeter le CO2. Le patient peut ressentir une douleur, une gêne respiratoire, une oppression, et présenter de l'angoisse et de l'agitation. Elle peut être classifiée selon [6](#page=6):
* La fréquence (apnée, bradypnée, polypnée, tachypnée) [6](#page=6).
* Les positions (orthopnée: difficulté en position couchée, améliorée en position assise) [6](#page=6).
* Les bruits (ronflements, respiration stertoreuse due à un encombrement trachéal, respiration striduleuse due à un obstacle ou rétrécissement des voies respiratoires) [6](#page=6).
* Le temps respiratoire (dyspnée inspiratoire, expiratoire) [6](#page=6).
Des échelles validées existent pour objectiver les dyspnées [6](#page=6).
* **Troubles de la respiration d'origine métabolique ou cérébrale :**
* **Respiration de Kussmaul:** Caractérisée par 4 temps: inspiration profonde, courte pause, expiration rapide, pause [6](#page=6).
* **Respiration de Cheyne-Stokes:** Mouvements respiratoires d'amplitude et de fréquence croissantes, puis décroissantes jusqu'à une pause prolongée. Ce rythme est souvent associé à la phase terminale d'une maladie et à une diminution de la sensibilité du centre respiratoire aux stimuli normaux [7](#page=7).
* **La cyanose:** Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses, due à une quantité excessive d'hémoglobine désoxygénée dans les capillaires sanguins. Elle est plus visible sur les ongles et les lèvres. Elle n'apparaît pas en cas d'anémie ou d'intoxication au CO [7](#page=7).
* **Le tirage:** Dépression des parties molles du thorax (espaces intercostaux, sus- et sous-sternal) lors de l'inspiration, souvent causée par un obstacle dans les voies aériennes supérieures [7](#page=7).
* **La toux:** Acte réflexe ou volontaire visant à expulser violemment l'air et les sécrétions des voies respiratoires [7](#page=7).
* **Formes cliniques :**
* Toux sèche: sans expectorations, d'irritation et fatigante [8](#page=8).
* Toux grasse ou productive: accompagnée d'expectorations abondantes, utile pour évacuer le contenu bronchique, facilitée par des fluidifiants [8](#page=8).
* Toux quinteuse (coqueluchoïde) [8](#page=8).
* Toux émétisante: pouvant provoquer nausées et vomissements [8](#page=8).
* **L'expectoration:** Sécrétions rejetées lors de la toux, provenant des voies respiratoires [8](#page=8).
* **Observations :**
* **Couleur:** transparente, jaune/verte (infection), vomique (abcès), rosé/rouge (OAP, hémorragie), hémoptysie (sang) [8](#page=8).
* **Odeur:** généralement inexistante [8](#page=8).
* **Quantité:** variable [8](#page=8).
* **Aspect:** séreux (liquide et transparent), muqueux (visqueux), purulent (épais) [8](#page=8).
* **La douleur thoracique:** À observer selon ses circonstances d'apparition, son caractère (continu ou non), sa localisation, son caractère aigu, et sa relation avec le rythme respiratoire [8](#page=8).
#### 3.1.3 Interprétation des données et diagnostics infirmiers
Les données collectées sont triées pour identifier les manifestations d'indépendance ou de dépendance, validant ainsi les diagnostics infirmiers. Des diagnostics infirmiers courants liés à la respiration incluent [9](#page=9):
* Mode de respiration inefficace [9](#page=9).
* Dégagement inefficace des voies respiratoires [9](#page=9).
* Échanges gazeux perturbés [9](#page=9).
* Tolérance à l'activité diminuée (ou risque) [9](#page=9).
* Risque d'infection [9](#page=9).
Un problème respiratoire peut également constituer un problème médical nécessitant des interventions de collaboration [9](#page=9).
### 3.2 L'oxygénothérapie
L'oxygénothérapie est un traitement visant à administrer de l'oxygène médical (O2) à une concentration ou pression supérieure à celle de l'air ambiant, afin d'assurer une hématose normale [19](#page=19).
#### 3.2.1 Définition et but
L'oxygène est un gaz essentiel à la respiration. L'oxygénothérapie, classifiée comme prestation technique B1, a pour but d'élever la pression partielle d'oxygène dans le sang (PaO2) pour maintenir la saturation en oxygène (SaO2) dans les normes (95 à 100%). Il existe deux méthodes [19](#page=19):
* **Oxygénothérapie isobare:** Administration d'O2 pur à pression atmosphérique [19](#page=19).
* **Oxygénothérapie hyperbare:** Administration d'O2 à une pression supérieure à la pression atmosphérique, dans une enceinte étanche [19](#page=19).
Le débit d'O2 administré dépend de l'importance et du mécanisme du trouble de l'hématose provoquant l'hypoxémie [19](#page=19).
#### 3.2.2 Indications de l'oxygénothérapie
L'oxygénothérapie est indiquée dans tous les cas d'anoxie et d'hypoxie, qu'elles soient d'origine endogène ou exogène [20](#page=20).
* **Hypoxie anoxémique:** Saturation insuffisante de l'hémoglobine en O2 lors du transit pulmonaire (patient cyanosé) [20](#page=20).
* **Causes:** Diminution de la pression d'O2 inspiré (altitude, espaces clos), obstruction des voies respiratoires, insuffisance des muscles respiratoires, ventilation insuffisante (pneumonie, BPCO), diminution de la diffusion (œdème) [20](#page=20).
* **Hypoxie anémique:** Hémoglobine circulante insuffisante pour le transport d'O2 (patient pâle) [20](#page=20).
* **Causes:** Hémorragies massives, anémies importantes, intoxication au CO. Dans certains cas, une transfusion peut être nécessaire avant l'oxygénothérapie [20](#page=20).
* **Hypoxie circulatoire:** Insuffisance du transport d'O2 par ralentissement de la circulation sanguine (patient cyanosé) [20](#page=20).
* **Causes:** Insuffisance cardiaque, état de choc, collapsus [20](#page=20).
* **Hypoxie histo-toxique:** Défaut d'utilisation de l'O2 par les tissus suite à une intoxication [20](#page=20).
* **Causes:** Absorption importante de barbituriques, cyanure, alcool, etc [20](#page=20).
L'oxygénothérapie est également nécessaire en cas d'urgence avec signes d'hypoxie: tachycardie, tachypnée, dyspnée, anxiété, agitation, transpiration, ou apathie, évoluant rapidement vers une altération cérébrale [21](#page=21).
#### 3.2.3 Dangers et effets secondaires de l'oxygénothérapie
* L'O2 est inflammable et explosif; c'est un comburant [21](#page=21).
* Il peut provoquer une irritation et un dessèchement des muqueuses respiratoires, accompagnés de douleurs précordiales, toux, dyspnée, surtout à concentration élevée [21](#page=21).
* L'O2 à haute dose peut causer des lésions irréversibles de la membrane alvéolocapillaire [21](#page=21).
* Il peut entraîner une toux, des nausées, des vertiges, des convulsions, des troubles de la vue. Chez le nouveau-né, il peut causer une fibroplasie rétrocristallinienne et une cécité définitive [21](#page=21).
* Chez les patients souffrant d'insuffisance respiratoire chronique ou de cœur pulmonaire chronique, une administration excessive d'O2 (débit > 2 litres/minute) peut induire une apnée en raison de la diminution de la stimulation des centres respiratoires (qui deviennent sensibles à la baisse d'O2 plutôt qu'à l'augmentation de CO2) [21](#page=21).
* Il peut provoquer une dépression circulatoire: l'oxygénothérapie inverse la vasoconstriction hypoxique par vasodilatation, entraînant une chute de la pression artérielle [21](#page=21).
* Risque d'infection par l'utilisation de matériel contaminé [21](#page=21).
* Risques liés aux erreurs d'utilisation ou au mode d'administration (escarres, irritations locales) [21](#page=21).
#### 3.2.4 Sources d'approvisionnement en oxygène
L'oxygénothérapie nécessite une source d'O2 sous pression et un appareil de distribution. Les sources possibles sont [21](#page=21):
* Réseau de distribution central dans les institutions [21](#page=21).
* Bonbonne d'O2 sous pression (institutions et domicile) [21](#page=21).
* Système liquide d'oxygénothérapie pour le domicile (ex: FREELOX®) [21](#page=21).
* Extracteur d'O2 à domicile (oxyconcentrateur) [21](#page=21).
**Précisions importantes :**
* Les cylindres de gaz médicaux ont des couleurs spécifiques selon les normes européennes pour assurer la sécurité et faciliter l'identification (ex: O2: indicateur blanc) [22](#page=22).
* L'O2 est considéré comme un médicament [22](#page=22).
* Si l'O2 est humidifié, il faut impérativement utiliser de l'eau stérile (type Aquapack®) [22](#page=22).
##### 3.2.4.1 Centrale de distribution
L'O2 est canalisé à partir d'un réservoir central vers les unités de soins via des dispositifs muraux. Un manodétendeur et un débitmètre sont nécessaires. Le débitmètre, gradué en litres par minute, permet de fixer le débit d'O2 grâce à un robinet réglant un flotteur [22](#page=22).
* **Avantages:** Méthode pratique, économique, sûre, rapide, facile d'utilisation, pas de transport d'O2, sécurité accrue (vanne principale par étage), responsabilité partagée entre équipes technique et pharmaceutique [22](#page=22).
##### 3.2.4.2 Bonbonne à O2
Les bonbonnes médicales modernes (ex: Compact®) disposent souvent d'un robinet détendeur et d'un débitmètre intégré. Chaque bonbonne a une date de vérification et doit être révisée tous les 5 ans [22](#page=22).
* **Calcul du temps d'utilisation maximal :** Il faut connaître le litrage de la bonbonne (gravé sur celle-ci) et la pression indiquée par le manomètre (en kg ou bars).
* Volume dans la bonbonne = Litrage de la bonbonne × Pression [23](#page=23).
* Temps d'utilisation = Volume dans la bonbonne / Débit d'O2 souhaité [23](#page=23).
#### 3.2.5 Matériel d'administration de l'O2
Le choix du matériel dépend de la durée du traitement, de la respiration du patient, de l'état de son nez et de son état psychique, ainsi que de la fiabilité du débit et du pourcentage de fuite d'O2 [23](#page=23).
* **Masque à oxygène:** Utilisé pour des débits de 5 à 10 L/min. Il existe différents types: masque facial simple, masque à réinspiration partielle de l'air expiré (où les orifices d'expiration peuvent être bouchés pour des concentrations plus élevées), et masque Venturi (permettant un débit et une concentration d'O2 précis) [23](#page=23).
* **Lunettes à oxygène (ou lunettes de Graffant):** Système commode pour administrer des débits d'O2 entre 1 et 5 L/min, généralement pas plus de 2 L/min chez l'insuffisant respiratoire. Elles sont rarement utilisées en urgence [24](#page=24).
* **Sonde à oxygène:** Permet des débits de 1 à 6 L/min. Elle présente des inconvénients: blessure et déshydratation de la muqueuse nasale, aérophagie, dilatation gastrique si mal positionnée. La longueur d'introduction recommandée est équivalente à la distance entre le tragus de l'oreille et l'aile du nez. Le changement de sonde est à planifier toutes les 8 à 12 heures pour limiter les concrétions de mucus [24](#page=24).
#### 3.2.6 Surveillance du patient sous oxygénothérapie
L'oxygénothérapie doit faire disparaître les signes d'anoxie. La surveillance porte sur le patient et l'appareillage [25](#page=25).
##### 3.2.6.1 Observation du patient
* **Téguments:** Coloration de la peau et des conjonctives normale, diminution de la transpiration, absence d'escarres au niveau du nez et de l'oreille [25](#page=25).
* **Signes vitaux:** Pouls, pression artérielle, respiration et SpO2 (normalement de 95 à 100%) [25](#page=25).
* **État neuro-psychique:** Diminution de l'anxiété, de l'agitation et de la somnolence [25](#page=25).
* **Accidents:** Vigilance face aux erreurs de technique, de débit, d'interprétation des symptômes et aux défauts de surveillance [25](#page=25).
##### 3.2.6.2 Surveillance de l'appareillage
* État du matériel [25](#page=25).
* Stabilité du débit [25](#page=25).
* Étanchéité du circuit, montages, raccords [25](#page=25).
* Sécurité du patient et des autres personnes [25](#page=25).
#### 3.2.7 Terminologie et vocabulaire
* **P:** Pression gazeuse [26](#page=26).
* **PO2 = PaO2:** Pression partielle d'oxygène du sang artériel [26](#page=26).
* **PCO2 = PaCO2:** Pression partielle du gaz carbonique du sang artériel [26](#page=26).
* **SpO2:** Saturation pulsée de l'hémoglobine en oxygène [26](#page=26).
* **FiO2:** Fraction d'oxygène dans le gaz inspiré [26](#page=26).
* **Hypoxie et anoxie:** Baisse de PO2 dans les tissus [26](#page=26).
* **Hypoxémie et anoxémie:** Manque d'O2 dans le sang [26](#page=26).
* **Hyperoxie:** Augmentation de PO2 [26](#page=26).
* **Hypercapnie:** Excès de gaz carbonique, augmentation de PCO2 [26](#page=26).
* **Acidose:** Excès d'acide carbonique dans le sang [26](#page=26).
* **Normobare:** Gaz à pression égale à la pression atmosphérique [26](#page=26).
* **Hyperbare:** Gaz à pression supérieure à la pression atmosphérique [26](#page=26).
* **P. atm.:** Pression atmosphérique, équivalente à 1 bar ou 760 mm Hg [26](#page=26).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| U.E. | Unité d'Enseignement, une composante d'un programme d'études universitaires ou d'une haute école. |
| A.A. | Acquis d'Apprentissage, les connaissances et compétences qu'un étudiant doit maîtriser à la fin d'un cours ou d'un module. |
| Jugement clinique | La capacité d'un professionnel de santé à analyser des informations complexes pour prendre des décisions éclairées concernant les soins à prodiguer. |
| Collecte des données | Le processus de recueil systématique d'informations pertinentes sur l'état de santé d'un patient. |
| Facteurs qui influencent la satisfaction du besoin | Les éléments biologiques, psychologiques, environnementaux et sociologiques qui peuvent affecter la capacité d'un individu à satisfaire ses besoins fondamentaux, comme la respiration. |
| Observation de la respiration | L'examen attentif et méthodique des caractéristiques de la respiration d'un patient, incluant la fréquence, le rythme, le bruit, l'amplitude et la saturation en oxygène. |
| Fréquence respiratoire | Le nombre de mouvements respiratoires (inspirations et expirations) effectués par minute. |
| Eupnée | Une fréquence respiratoire considérée comme normale pour un individu au repos. |
| Bradypnée | Un ralentissement de la fréquence respiratoire, inférieure à la normale. |
| Tachypnée | Une augmentation de la fréquence respiratoire au-delà de la normale, souvent avec un volume courant conservé. |
| Polypnée | Une augmentation de la fréquence respiratoire accompagnée d'une diminution du volume courant. |
| Rythme respiratoire | La régularité des intervalles entre les mouvements respiratoires. |
| Amplitude respiratoire | Le volume d'air inspiré lors de chaque respiration, reflétant l'expansion de la cage thoracique. |
| Saturation en oxygène | Le pourcentage d'hémoglobine dans le sang artériel qui est saturé en oxygène, généralement mesuré par un oxymètre de pouls. |
| Oxymètre de pouls | Un appareil médical utilisé pour mesurer de manière non invasive la saturation en oxygène du sang et la fréquence cardiaque. |
| Dyspnée | Une sensation de difficulté à respirer, souvent décrite comme un essoufflement. |
| Orthopnée | Une difficulté à respirer qui survient en position couchée et s'améliore en position assise. |
| Respiration stertoreuse | Une respiration bruyante et ronflante due à un encombrement des voies aériennes supérieures. |
| Respiration striduleuse | Un sifflement respiratoire aigu causé par un rétrécissement ou une obstruction des voies aériennes supérieures. |
| Respiration de Kussmaul | Une respiration profonde et rapide, caractérisée par une inspiration longue, une courte pause, une expiration rapide et une autre pause, souvent associée à une acidose métabolique. |
| Respiration de Cheyne-Stokes | Un schéma respiratoire anormal caractérisé par des périodes d'hyperventilation alternant avec des périodes d'apnée, souvent observé chez les patients en phase terminale. |
| Cyanose | Une coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses due à une concentration insuffisante d'oxygène dans le sang. |
| Tirage | Une dépression des muscles intercostaux ou supra-sternaux lors de l'inspiration, indiquant une résistance à l'inhalation. |
| Toux | Un réflexe qui expulse violemment l'air et les sécrétions des voies respiratoires. |
| Expectoration | Les sécrétions expulsées par la toux provenant des voies respiratoires. |
| Douleur thoracique | Une sensation douloureuse ressentie dans la région de la poitrine, pouvant être liée à la respiration. |
| Diagnostic infirmier | Une déclaration clinique du jugement professionnel sur les réactions individuelles, familiales ou communautaires aux problèmes de santé réels ou potentiels/processus de vie. |
| Mode de respiration inefficace | Un diagnostic infirmier décrivant une altération de la fonction respiratoire. |
| Dégagement inefficace des voies respiratoires | Un diagnostic infirmier indiquant une incapacité à maintenir les voies respiratoires dégagées. |
| Échanges gazeux perturbés | Un diagnostic infirmier concernant une altération des processus d'absorption et d'élimination des gaz dans les poumons. |
| Tolérance à l’activité diminuée | Un diagnostic infirmier se rapportant à une fatigue ou un essoufflement excessif lors des activités physiques. |
| Frottis de nez | Un prélèvement de sécrétions nasales à l'aide d'un écouvillon pour un examen microbiologique. |
| Frottis de gorge | Un prélèvement de sécrétions pharyngées à l'aide d'un écouvillon pour un examen bactériologique. |
| Prélèvement d’expectoration | La récolte de sécrétions bronchiques ou pulmonaires dans un récipient stérile pour analyse. |
| Inhalothérapie (Aérosolthérapie) | Administration de médicaments sous forme d'aérosol dans les voies respiratoires. |
| Nébulisation | Le processus de transformation d'une solution liquide en un brouillard de fines gouttelettes par un nébuliseur, destiné à être inhalé. |
| Nébuliseur pneumatique | Un appareil d'inhalothérapie qui utilise de l'air comprimé pour transformer une solution en aérosol. |
| Nébuliseur à ultrasons | Un appareil d'inhalothérapie qui utilise des vibrations ultrasoniques pour créer un aérosol à partir d'une solution. |
| Aérosol-doseur | Un dispositif portable qui délivre une dose mesurée de médicament sous forme d'aérosol, activé par l'inspiration du patient. |
| Chambre d'inhalation | Un accessoire utilisé avec un aérosol-doseur pour améliorer l'administration du médicament en permettant une meilleure coordination entre l'activation de l'appareil et l'inhalation. |
| Inhalateur à poudre sèche | Un dispositif d'inhalothérapie qui délivre des médicaments sous forme de poudre micronisée, activé par le débit inspiratoire du patient. |
| Oxygénothérapie | L'administration d'oxygène médical à une concentration ou une pression supérieure à celle de l'air ambiant pour améliorer l'oxygénation des tissus. |
| PO2 (Pression partielle d'oxygène) | La pression exercée par l'oxygène dissous dans le sang artériel, reflétant la quantité d'oxygène disponible. |
| SaO2 (Saturation en oxygène) | Le pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel. |
| FiO2 (Fraction inspirée d'oxygène) | La concentration d'oxygène dans le mélange gazeux inhalé par le patient. |
| Hypoxie | Une diminution de la disponibilité de l'oxygène au niveau des tissus. |
| Anoxie | Une absence totale d'oxygène. |
| Hypoxémie | Une diminution de la concentration d'oxygène dans le sang artériel. |
| Anoxémie | Une absence d'oxygène dans le sang artériel. |
| Hyperoxie | Une augmentation de la pression partielle d'oxygène dans le sang. |
| Hypercapnie | Un excès de dioxyde de carbone dans le sang. |
| Acidose | Une condition où le sang devient trop acide, souvent due à un excès d'acide carbonique. |
| Normobare | Se dit d'un gaz dont la pression est égale à la pression atmosphérique. |
| Hyperbare | Se dit d'un gaz dont la pression est supérieure à la pression atmosphérique. |
| Manodétendeur | Un appareil qui régule la pression d'un gaz, notamment pour l'administration d'oxygène. |
| Débitmètre | Un dispositif qui mesure et contrôle le débit d'un gaz, souvent utilisé pour l'oxygène. |
| Bonbonne d'oxygène | Un réservoir portatif contenant de l'oxygène sous pression. |
| Masque à oxygène | Un dispositif porté sur le visage pour administrer de l'oxygène au patient. |
| Lunettes à oxygène (Lunettes de Graffant) | Un dispositif léger porté sur le nez pour administrer de faibles débits d'oxygène. |
| Sonde à oxygène | Un tube fin inséré dans la narine pour administrer de l'oxygène. |
| SpO2 | Saturation pulsée de l'hémoglobine en oxygène, une mesure de la saturation en oxygène du sang. |
| P.M. | Prescription Médicale, une ordonnance d'un professionnel de santé pour un traitement ou un soin. |