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Summary
# Histoire et évolution de la psychomotricité
Ce sujet retrace les origines historiques de la psychomotricité, depuis les premières réflexions sur le lien corps-esprit dans l'Antiquité jusqu'à son développement comme discipline thérapeutique et éducative intégrée au XXe et XXIe siècles.
### 1.1 Les fondements philosophiques et scientifiques anciens
Les premières explorations du lien entre le corps, l'âme et la santé remontent à l'Antiquité, avec des penseurs tels que Platon, Aristote et Hippocrate. Durant le Moyen-Âge et la Renaissance, une vision dualiste a prévalu, plaçant le corps en subordination par rapport à l'âme, ce qui a limité l'observation corporelle et le développement des sciences associées. Le XVIIe et XVIIIe siècles ont été marqués par le dualisme cartésien de Descartes, qui a strictement séparé le corps, considéré comme une machine, de l'esprit. Cette conception a retardé la reconnaissance des interactions psychomotrices, bien que les sciences naturelles et la médecine aient commencé à progresser [1](#page=1).
### 1.2 L'émergence de la psychologie de l'enfant et des premières approches thérapeutiques
Le XIXe siècle a vu l'émergence de la psychologie de l'enfant, avec un intérêt croissant pour les troubles du comportement et les déficiences, notamment grâce aux travaux pionniers de Jean Itard et Édouard Séguin. Itard, notamment avec l'étude de Victor de l'Aveyron, a développé une éducation basée sur la stimulation sensorielle et la motricité, utilisant l'imitation et la répétition motrice. Séguin a fondé la première école pour enfants ayant des troubles cognitifs et a créé de nombreux jeux psychomoteurs encore utilisés aujourd'hui, comme décrit dans son ouvrage "Traitement moral, hygiène et éducation des idiots" [1](#page=1) [2](#page=2).
### 1.3 Les développements du XXe siècle et la théorisation de la psychomotricité
Au début du XXe siècle, Jean Piaget a démontré que l'intelligence se construit à travers l'action, notamment via le stade sensori-moteur. Parallèlement, les neurosciences ont commencé à établir des liens entre le cerveau, la motricité et la cognition. La période de 1940-1950 a marqué les premiers usages thérapeutiques de la psychomotricité. Henri Wallon a théorisé le développement affectivo-moteur, soulignant l'importance du tonus dans la relation et la pensée. Le Suisse Julien de Ajuriaguerra a développé le concept de tonus émotionnel et a jeté les bases de la psychomotricité clinique, contribuant à la première formation de psychomotriciens en France, positionnant la discipline comme médicale et thérapeutique [1](#page=1) [2](#page=2).
### 1.4 La structuration de la discipline dans la seconde moitié du XXe siècle
Les années 1960-1970 ont été une période de développement significatif pour la psychomotricité. Jean Le Boulch a élaboré l'approche de la psychocinétique. Gisèle Soubiran a créé une méthode de relaxation psychotonique axée sur l'écoute du corps et la régulation tonique, fondant également l'Institut Supérieur de Rééducation Psychomot (ISRP) en 1967. Bernard Aucouturier a quant à lui développé la Pratique Psychomotrice Aucouturier (PPA), centrée sur le jeu libre, la symbolisation et le plaisir du mouvement [1](#page=1) [2](#page=2).
### 1.5 L'intégration contemporaine de la psychomotricité
À la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, la psychomotricité a vu son intégration s'étendre dans divers milieux tels que les hôpitaux et les écoles. L'approche est devenue résolument globale et interdisciplinaire, favorisant les collaborations avec d'autres professionnels de la santé et de l'éducation, tels que les kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes et neuropsychologues [1](#page=1).
> **Tip:** Comprendre l'évolution historique permet de saisir les fondements conceptuels de la psychomotricité moderne et l'importance des travaux des pionniers.
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> **Example:** Le passage d'une vision dualiste corps-esprit à une approche intégrée de la personne, où le corps et le psychisme sont indissociables, est une évolution clé dans la reconnaissance de la psychomotricité.
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# Éducation et rééducation psychomotrice
Voici le résumé de l'éducation et rééducation psychomotrice, prêt pour votre étude :
## 2. Éducation et rééducation psychomotrice
Cette section aborde l'éducation psychomotrice visant à favoriser le développement global de l'enfant par l'activité corporelle et la rééducation psychomotrice axée sur la restauration des compétences psychomotrices.
### 2.1 Éducation psychomotrice
L'éducation psychomotrice vise à stimuler le développement de l'enfant à travers l'action corporelle, dans le but ultime de développer son autonomie corporelle. Elle est influencée par trois facteurs principaux: l'enfant lui-même, l'éducateur et l'environnement dans lequel l'enfant évolue. Le développement corporel se manifeste lorsque l'enfant adapte ses mouvements aux exigences de son environnement. L'intelligence progresse grâce à l'exploration sensorielle et motrice de l'enfant au contact des personnes, des objets, de l'espace et des sons. Le développement socio-affectif, quant à lui, se façonne par ces mêmes activités sensorielles et motrices, en interaction avec autrui et l'environnement [3](#page=3).
#### 2.1.1 Objectifs de l'éducation psychomotrice
Les principaux objectifs de l'éducation psychomotrice sont :
* Favoriser le développement global de l'enfant [3](#page=3).
* Accompagner l'acquisition des compétences motrices [3](#page=3).
* Renforcer l'estime de soi [3](#page=3).
* Soutenir la prise de conscience corporelle [3](#page=3).
#### 2.1.2 Cible et lieux de l'éducation psychomotrice
La cible principale de l'éducation psychomotrice sont les enfants, accompagnant leur développement jusqu'à l'âge de 10-11 ans. Au-delà de cet âge, on parle de rééducation. L'éducation psychomotrice a lieu dans divers contextes tels que les crèches, les écoles maternelles et primaires, les stages, et progressivement dans les clubs sportifs [3](#page=3).
#### 2.1.3 Méthodes et activités en éducation psychomotrice
Les méthodes d'éducation psychomotrice englobent une variété d'activités :
* **Activités motrices globales:** cela inclut la participation à des parcours psychomoteurs (ramper, marcher, sauter), des courses relais et des jeux en groupe favorisant la coopération [3](#page=3).
* **Activités de motricité fine:** telles que la confection de colliers de perles, le picotage et la découpe [4](#page=4).
* **Activités de perception de l'espace:** cela peut impliquer des exercices avec les yeux bandés, guidés par des instructions verbales [4](#page=4).
* **Activités d’équilibre, de posture et d’inhibition:** des exercices comme marcher sur une poutre, tenir en cloche-pied, ou le jeu "ni oui ni non" (qui sollicite l'inhibition cognitive) sont utilisés [4](#page=4).
* **Jeux de groupes:** pour encourager l'interaction et la collaboration [4](#page=4).
#### 2.1.4 Principes clés en éducation psychomotrice
Plusieurs règles et approches guident la pratique de l'éducation psychomotrice :
* **Adaptation:** les activités doivent être adaptées à l'âge et au stade de développement de l'enfant [4](#page=4).
* **Approche holistique:** privilégier une vision globale du développement de l'enfant [4](#page=4).
* **Sécurité et bien-être:** assurer un environnement sécurisant pour favoriser la confiance en soi [4](#page=4).
* **Individualisation:** tenir compte des besoins spécifiques de chaque enfant [4](#page=4).
* **Socialisation:** mettre l'accent sur la coopération plutôt que sur la compétition [4](#page=4).
* **Approche ludique:** utiliser le jeu comme principal outil d'apprentissage [4](#page=4).
### 2.2 Rééducation psychomotrice
La rééducation psychomotrice vise à restaurer ou améliorer les compétences psychomotrices qui ont été altérées pour des raisons psychiques ou physiques [4](#page=4).
#### 2.2.1 Troubles pris en charge en rééducation psychomotrice
Cette approche s'adresse à des enfants présentant divers troubles, tels que :
* Retard global de développement [4](#page=4).
* Troubles neurologiques [4](#page=4).
* Troubles moteurs [4](#page=4).
* TDA/H (Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) et troubles Dys (dyspraxie, dyslexie, etc.) [4](#page=4).
* Troubles du spectre autistique [4](#page=4).
#### 2.2.2 Objectifs de la rééducation psychomotrice
Les objectifs de la rééducation psychomotrice sont centrés sur la restauration et l'amélioration des fonctions suivantes :
* Motricité globale [4](#page=4).
* Motricité fine [4](#page=4).
* Fonctions spatiales et temporelles [4](#page=4).
* Équilibre [5](#page=5).
* Coordination [5](#page=5).
* Latéralisation [5](#page=5).
#### 2.2.3 Déroulement de la rééducation psychomotrice
La rééducation psychomotrice suit un processus structuré comprenant :
* Réalisation de bilans pour évaluer les difficultés [5](#page=5).
* Définition d'objectifs précis et individualisés [5](#page=5).
* Mise en œuvre d'exercices ciblés [5](#page=5).
* Évaluations régulières des progrès [5](#page=5).
* Utilisation d'outils tels que le Projecteur de Positonnement Thérapeutique (PPT) [5](#page=5).
### 2.3 Thérapie psychomotrice
La thérapie psychomotrice prend en charge les individus présentant des troubles de la personnalité, des troubles du comportement alimentaire, des difficultés sociales et relationnelles, ainsi que le mal-être corporel. Elle utilise le corps du patient et la relation à soi et aux autres comme principaux vecteurs de soin [5](#page=5).
#### 2.3.1 Indications de la thérapie psychomotrice
Les motifs d'orientation vers une thérapie psychomotrice incluent notamment :
* Manque de confiance en soi [5](#page=5).
* Perturbation du schéma corporel et troubles de l'image du corps [5](#page=5).
* Anxiété et angoisse [5](#page=5).
### 2.4 Principes généraux du développement psychomoteur
Le développement psychomoteur suit des lois générales, notamment la loi céphalo-caudale. Cette loi stipule que le développement progresse de la tête vers les pieds [5](#page=5).
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# Principes fondamentaux du développement psychomoteur
Ce chapitre explore les lois générales qui régissent le développement psychomoteur, les divers facteurs qui l'influencent, les mécanismes de la maturation neurologique tels que la myélinisation et la synaptogenèse, et l'importance des périodes sensibles.
### 3.1 Lois générales du développement psychomoteur
Le développement psychomoteur suit plusieurs lois fondamentales qui décrivent la progression typique de l'acquisition des compétences. Ces lois sont des schémas généraux et ne dictent pas un calendrier strict, car chaque enfant évolue à son propre rythme [6](#page=6).
#### 3.1.1 Loi céphalo-caudale
Cette loi stipule que le contrôle moteur progresse de la tête vers les pieds. Par exemple, un bébé développe d'abord les muscles de son cou, puis ceux de son tronc, et enfin ceux de ses membres, ce qui explique pourquoi il est capable de s'asseoir avant de pouvoir se tenir debout. Le terme "céphalique" fait référence à la tête, et "caudal" à la partie inférieure du corps [6](#page=6).
#### 3.1.2 Loi proximo-distale
Selon cette loi, le développement du contrôle moteur s'étend du centre du corps vers les extrémités. Pour les membres supérieurs, cela signifie que le contrôle se développe du tronc vers l'épaule, puis le bras, l'avant-bras, la main, et enfin les doigts. Le même schéma s'applique aux membres inférieurs [6](#page=6).
#### 3.1.3 Loi de différenciation
La loi de différenciation décrit le passage de mouvements généraux et brusques à des gestes plus volontaires et précis. Par exemple, un enfant passe d'une simple secousse du bras à des mouvements plus dirigés et contrôlés [6](#page=6).
#### 3.1.4 Loi de variabilité
Cette loi souligne que chaque enfant se développe à son propre rythme. Il est donc essentiel de ne pas comparer les enfants entre eux. Bien que l'ordre des étapes de développement reste généralement stable, l'âge auquel un enfant franchit ces étapes peut varier [6](#page=6).
### 3.2 Facteurs influençant le développement psychomoteur
Le développement psychomoteur est un processus complexe influencé par une interaction de plusieurs facteurs [7](#page=7).
#### 3.2.1 L'équipement organique
Ce facteur englobe les aspects biologiques de l'enfant, incluant sa santé générale, l'intégrité de ses organes sensoriels et moteurs, sa nutrition, son sommeil et sa croissance. Il fait également référence à l'équipement inné de l'enfant, qui comprend son niveau anatomique, physiologique, génétique, sensoriel et psychologique (incluant son histoire personnelle et son désir de développement). Des déficiences dans ces domaines, qu'elles soient génétiques (comme la trisomie), sensorielles (malvoyance, surdité) ou anatomiques (malformations), peuvent impacter le développement [7](#page=7).
#### 3.2.2 La maturation neurologique
La maturation du système nerveux est cruciale pour le développement psychomoteur [7](#page=7).
##### 3.2.2.1 Myélinisation
La myélinisation est le processus par lequel une gaine de myéline se forme autour des axones des neurones. Ce processus débute pendant la vie fœtale, ralentit mais se poursuit jusqu'à l'âge adulte. La myélinisation commence dans le tronc cérébral, puis s'étend vers le cortex, d'abord dans les zones sensorielles, puis dans les zones motrices. La gaine de myéline permet une transmission plus rapide des messages nerveux [7](#page=7) [8](#page=8).
##### 3.2.2.2 Synaptogenèse
Les relations entre les neurones, appelées connexions synaptiques, se forment par un processus nommé synaptogenèse. Une création massive de ces connexions a lieu principalement entre la naissance et l'âge de trois ans. Il est important de noter que le nombre de liaisons synaptiques ne garantit pas nécessairement leur efficacité; c'est la répétition des apprentissages qui rend ces synapses plus utiles [8](#page=8).
##### 3.2.2.3 Plasticité cérébrale
La plasticité cérébrale fait référence à la capacité du cerveau à adapter ses connexions en fonction des expériences vécues. Ce processus inclut également l'élagage synaptique, où les synapses moins utilisées s'éteignent [8](#page=8).
##### 3.2.2.4 Organisation de l'activité électrique cérébrale
L'activité électrique du cerveau est présente dès la vie fœtale et subit une maturation progressive des rythmes cérébraux [9](#page=9).
##### 3.2.2.5 Organisation des grands systèmes fonctionnels
Le développement neurologique implique l'organisation des grands systèmes fonctionnels du cerveau, qui comprennent les systèmes sensoriels (vue, audition, toucher, etc.), le système moteur (volontaire, tonique, postural) et les systèmes associatifs (coordination, planification) [9](#page=9).
#### 3.2.3 Les stimulations sensori-motrices
L'enfant a besoin de stimulations, qu'elles soient naturelles ou recherchées activement par l'enfant lui-même, pour favoriser la création des connexions synaptiques. Ces stimulations sont essentielles à son développement [9](#page=9).
#### 3.2.4 Le contexte psycho-affectif
Un lien affectif stable entre l'enfant et une figure d'attachement (souvent un parent) constitue une base de sécurité émotionnelle indispensable au développement. Le type d'attachement influence le développement psychomoteur: un attachement sécurisant favorise l'exploration et la confiance corporelle, tandis qu'un attachement insécure peut entraîner inhibition, dépendance ou agitation motrice [10](#page=10) [9](#page=9).
#### 3.2.5 Autres facteurs
D'autres facteurs jouent également un rôle, tels que les facteurs socioculturels (styles éducatifs, portage, motricité libre) et la motivation intrinsèque de l'enfant (curiosité, envie d'agir). Tous ces facteurs interagissent de manière complexe pour façonner le développement psychomoteur [10](#page=10).
### 3.3 Périodes sensibles du développement
Le développement psychomoteur est marqué par des périodes sensibles, qui sont des moments privilégiés durant lesquels l'enfant est particulièrement réceptif à certains apprentissages ou expériences. La période prénatale, le développement in utero, est la première de ces phases. La naissance représente une transition sensorielle et motrice majeure, suivie par la période néonatale qui pose les premières bases du développement psychomoteur [10](#page=10).
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# Développement du nouveau-né et compétences sensorielles
Ce chapitre explore les adaptations cruciales du nouveau-né à la naissance, ses réflexes archaïques, ses compétences innées et le développement pré et post-natal de ses cinq sens.
### 4.1 Adaptations vitales immédiates à la naissance
La naissance marque une transition abrupte du milieu utérin chaud, aquatique et enveloppant vers un environnement aérien, gravitationnel et potentiellement bruyant et lumineux. Pour survivre et s'adapter à ce nouveau monde, le nouveau-né doit activer plusieurs fonctions vitales immédiates [11](#page=11):
* **Respiration:** Mise en marche des poumons dès la première inspiration [11](#page=11).
* **Thermorégulation:** Capacité à produire sa propre chaleur corporelle [11](#page=11).
* **Système circulatoire:** Fermeture des passages vasculaires fœtaux (shunts) et adaptation du cœur [11](#page=11).
* **Réflexes archaïques:** Activation de réponses motrices involontaires qui facilitent l'adaptation immédiate [12](#page=12).
Ces changements entraînent une mise en tension globale du corps, un réveil tonique, et des réactions liées à la gravité, comme les réactions de regroupement et d'extension. La recherche de contenance, la nécessité de se sentir contenu, souligne l'importance du contact physique [12](#page=12).
> **Tip:** Les conditions de naissance (voie basse, césarienne, prématurité) et le degré de médicalisation peuvent influencer l'expérience corporelle et sensorimotrice du nouveau-né, laissant des traces toniques et sensorielles spécifiques [12](#page=12).
### 4.2 Examen du nouveau-né
L'examen du nouveau-né a plusieurs objectifs essentiels: évaluer sa vitalité immédiate, vérifier son adaptation à la vie extra-utérine, dépister d'éventuelles anomalies congénitales, repérer des signes de souffrance périnatale, et guider les soins et surveillances nécessaires. L'outil principal pour l'évaluation rapide de la vitalité est le score d'Apgar. D'autres examens cliniques incluent le contrôle des orifices, un examen cardio-respiratoire, et la vérification des yeux, oreilles, hanches et clavicules [12](#page=12) [13](#page=13).
### 4.3 Réflexes archaïques
Les réflexes archaïques sont des réponses motrices involontaires, orchestrées par le tronc cérébral et la moelle épinière. Ils sont présents dès la vie intra-utérine et jouent un rôle crucial dans la survie néonatale, l'adaptation sensorimotrice, la protection, l'alimentation, et la préparation à la motricité volontaire [13](#page=13).
Les principaux réflexes archaïques sont :
1. **Réflexe de succion:** Présent dès 28-32 semaines de gestation [13](#page=13).
* **Stimulus:** Contact d'un objet avec les lèvres ou le palais [13](#page=13).
* **Réponse:** Mouvements rythmiques de succion, coordination de la déglutition et de la respiration [13](#page=13).
* **Disparition:** Vers 3-4 mois, intégré dans la motricité volontaire [13](#page=13).
2. **Réflexe de recherche (ou des points cardinaux) :**
* **Stimulus:** Toucher la joue ou le coin de la bouche [14](#page=14).
* **Réponse:** Orientation automatique de la tête vers le stimulus tactile, facilitant la mise au sein [14](#page=14).
* **Disparition:** Vers 4 mois [14](#page=14).
3. **Réflexe de Moro (ou "être surpris") :**
* **Stimulus:** Bruit fort, sensation de chute, perte de soutien [14](#page=14).
* **Réponse:** Extension des bras et des jambes, ouverture des mains, puis retour des bras vers le corps, souvent accompagné de pleurs ou d'agitation [14](#page=14).
* **Disparition:** Vers 4-6 mois [14](#page=14).
4. **Réflexe de marche automatique :**
* **Stimulus:** Soutien du bébé en position debout sur une surface plane [14](#page=14).
* **Réponse:** Mouvements alternés des jambes, préparant la locomotion volontaire [14](#page=14).
* **Disparition:** Vers 2 mois [14](#page=14).
5. **Réflexe de préhension (grasping) :**
* **Stimulus:** Pression sur la paume de la main ou la plante du pied [14](#page=14).
* **Réponse:** Saisie involontaire par fermeture des doigts ou des orteils [14](#page=14).
* **Disparition:** Grasping palmaire vers 5-6 mois; plantaire vers 9-12 mois [14](#page=14).
6. **Réflexe tonique asymétrique du cou (ou réflexe de l'escrimeur) :**
* **Stimulus:** Rotation passive de la tête [14](#page=14).
* **Réponse:** Extension du bras et de la jambe du côté vers lequel la tête est tournée, et flexion du bras et de la jambe du côté opposé. Favorise la coordination œil-main [14](#page=14).
* **Disparition:** Vers 4-6 mois [14](#page=14).
7. **Réflexe d'allongement croisé :**
* **Stimulus:** Pression ou pincement de la plante du pied d'une jambe en extension [14](#page=14).
* **Réponse:** Réflexe de défense et de protection, impliquant la flexion puis l'extension de la jambe controlatérale [15](#page=15).
* **Disparition:** Vers 2-3 mois [15](#page=15).
8. **Réflexe de Galant :**
* **Stimulus:** Stimulation tactile par frottement sur un côté du rachis [15](#page=15).
* **Réponse:** Incurvation latérale du tronc du côté stimulé [15](#page=15).
* **Disparition:** Vers 4-6 mois [15](#page=15).
La disparition de ces réflexes archaïques signe la maturation neurologique, notamment la maturation corticale et la myélinisation des voies nerveuses, permettant l'émergence de réponses volontaires et adaptées. Leur persistance au-delà des âges attendus peut indiquer une dysfonction neurologique [15](#page=15).
### 4.4 Compétences du nouveau-né
Le nouveau-né, bien qu'immature, possède des compétences qui lui permettent de survivre, de se lier et d'interagir avec son environnement. Ces compétences sont fondamentales pour sa survie physique et psychique, ainsi que pour l'établissement de l'attachement [15](#page=15) [16](#page=16).
Les principales compétences incluent :
1. **Habituation:** Diminution de la réponse à une stimulation répétée, indiquant une maturation psychologique et permettant de filtrer les informations [15](#page=15).
2. **Succion:** Réflexe vital pour l'alimentation, présent dès la naissance, avec des fonctions nutritive et non-nutritive [15](#page=15).
3. **États de vigilance:** Le nouveau-né passe par différents états (sommeil profond, sommeil léger, somnolence, éveil calme, éveil agité, pleurs) qui témoignent de son organisation interne et de sa disponibilité à interagir [15](#page=15).
4. **Orientation:** Capacité à tourner les yeux et la tête vers une stimulation, attiré par les visages, les voix et les odeurs, ce qui favorise les interactions précoces [16](#page=16).
5. **Motricité et tonus:** Présence de postures caractéristiques, souvent une hypotonie axiale (tronc) et une hypertonie des membres en flexion, avec une réactivité motrice spontanée [16](#page=16).
> **Tip:** Il est crucial de créer du lien et de reconnaître le nouveau-né comme un être immature mais compétent, dépendant de l'adulte pour son développement [16](#page=16).
### 4.5 Développement sensoriel
La perception, processus par lequel le cerveau analyse, identifie et reconnaît les stimulations internes et externes, est intimement liée au développement des cinq sens. L'inter-sensorialité est la capacité du cerveau à intégrer les informations provenant des différents sens pour générer une réponse adaptée [16](#page=16).
* **Toucher :**
* **Prénatal:** Premier sens développé et fonctionnel dès 8 semaines [16](#page=16).
* **Postnatal:** Le nouveau-né réagit aux contacts, pressions et températures, ce qui est essentiel pour le développement neurologique et moteur [16](#page=16).
* **Goût :**
* **Prénatal:** Les bourgeons gustatifs sont fonctionnels dès 12 semaines. Le fœtus avale le liquide amniotique et peut réagir aux goûts influencés par l'alimentation maternelle [17](#page=17).
* **Postnatal:** Le nouveau-né reconnaît les goûts sucré et salé, et rejette l'amer. Le goût guide l'alimentation et initie les préférences [17](#page=17).
* **Odorat :**
* **Prénatal:** Le système olfactif est fonctionnel dès le troisième trimestre (environ 28 semaines). Le fœtus peut détecter des molécules odorantes dans le liquide amniotique, influencées par l'alimentation maternelle [17](#page=17).
* **Postnatal:** Forte préférence pour le lait maternel et l'odeur de la mère, utilisée pour l'identification, la succion et l'attachement [17](#page=17).
* **Audition :**
* **Prénatal:** Dès 26 semaines de gestation, le fœtus perçoit les sons filtrés par l'utérus, notamment le rythme cardiaque maternel, la voix de la mère et les bruits corporels internes [17](#page=17).
* **Postnatal:** Le bébé reconnaît la voix maternelle et distingue certains sons du langage. La discrimination des sons et la localisation sonore se développent progressivement sur plusieurs mois [17](#page=17).
* **Vision:** Bien que le document mentionne brièvement l'attirance pour les visages dans la compétence d'orientation le développement post-natal détaillé de la vision n'est pas explicitement couvert dans les pages fournies pour cette section [16](#page=16).
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# Développement moteur : tonus, posture, préhension et locomotion
Ce chapitre explore les composantes fondamentales du développement moteur, incluant le tonus musculaire, l'évolution de la posture, les mécanismes neurophysiologiques sous-jacents, les anomalies toniques, ainsi que le développement de la préhension et de la locomotion chez l'enfant.
### 5.1 Le tonus musculaire
Le tonus est défini comme l'état de concentration légère et permanente des muscles striés, essentiel à l'équilibre du corps au repos et au maintien des attitudes. Il est intrinsèquement lié au système nerveux et repose sur une boucle automatique impliquant des récepteurs, des voies nerveuses, des motoneurones et des muscles, le tout régulé par des centres supérieurs comme le tronc cérébral, le cortex et le cervelet [18](#page=18).
#### 5.1.1 Bases neurophysiologiques du tonus
Plusieurs éléments neurophysiologiques sont cruciaux pour le tonus musculaire :
1. **Fuseaux neuromusculaires (FNM)**: Ces récepteurs sensoriels situés dans le muscle détectent l'étirement et transmettent cette information à la moelle épinière pour ajuster le tonus [19](#page=19).
2. **Motoneurones**: Les motoneurones alpha commandent les fibres musculaires, initiant la contraction et le mouvement, tandis que les motoneurones gamma ajustent la sensibilité des FNM, formant la boucle gamma, qui est la base du tonus [19](#page=19).
3. **Réflexe myotatique**: Il s'agit d'une réaction de protection de l'organisme face à un étirement soudain [19](#page=19).
4. **Régulation centrale**: Les centres supraspinaux, tels que le tronc cérébral pour le tonus postural, le cervelet pour la coordination fine, et le cortex moteur pour la modulation volontaire, jouent un rôle régulateur majeur, en interaction avec le système limbique [20](#page=20).
#### 5.1.2 Types de tonus
Il existe une interaction constante entre trois types de tonus :
1. **Tonus de fond**: Présent même au repos, il varie en fonction de l'état d'éveil et des émotions, étant régulé par les systèmes psychologique et neurologique [21](#page=21).
2. **Tonus postural**: Il est responsable du maintien de la posture et de la résistance à la gravité, agissant à la fois sur le corps dans son ensemble et sur ses segments [21](#page=21).
3. **Tonus d'action**: Ce tonus s'active lors d'un mouvement volontaire, assurant sa fluidité, sa coordination et sa précision, et varie en fonction de la tâche demandée (force ou finesse) [21](#page=21).
#### 5.1.3 Évolution du tonus
L'évolution du tonus est rapide dès la naissance [21](#page=21).
* **Nouveau-né**: Caractérisé par une hypotonie axiale, une hypertonie périphérique en flexion et la présence de réflexes archaïques [21](#page=21).
* **Nourrisson**: Installation du tonus axial et diminution de l'hypertonie périphérique, avec une intégration progressive des réflexes archaïques [22](#page=22).
* **Enfant**: Développement d'un tonus équilibré et modulable, permettant une motricité fine et globale coordonnée, l'acquisition de la marche, et l'adaptation du tonus à la tâche et à l'environnement [22](#page=22).
#### 5.1.4 Anomalies toniques
Plusieurs anomalies peuvent affecter le tonus musculaire :
* **Hypotonie**: Tonus inférieur à la normale, entraînant des muscles mous et des réflexes diminués. Ses causes peuvent être neurologiques, myopathiques ou génétiques [22](#page=22).
* **Hypertonie**: Tonus supérieur à la normale, se manifestant par une raideur musculaire et des difficultés de mouvement, comme observé après un accident vasculaire cérébral (AVC) [22](#page=22).
* **Dystonie**: Contractions musculaires involontaires, prolongées ou répétées, provoquant des mouvements ou postures anormaux, tels que les torticolis spasmodiques [22](#page=22).
* **Syncinésie**: Mouvements involontaires qui accompagnent un mouvement volontaire, par exemple, fermer les yeux en souriant [22](#page=22).
#### 5.1.5 Évaluation du tonus
L'évaluation du tonus comprend plusieurs tests :
1. **Test du tonus de fond** [23](#page=23).
2. **Test du tonus postural**: Évalue la posture antigravitaire (résistance à la gravité par les muscles extenseurs) et les réactions posturales (processus permettant d'atteindre une posture, comme se lever) [23](#page=23).
3. **Test du tonus d'action**: Évalue les mouvements volontaires [23](#page=23).
4. **Tests spécifiques pour nouveau-nés**: Incluent le test du tiré-assis, le test du foulard, le test de retour en flexion des quatre membres, et l'évaluation des angles des adducteurs et poplité [24](#page=24).
#### 5.1.6 Le tonus comme moyen de communication
Le tonus joue un rôle crucial dans la communication non-verbale et corporelle, le "dialogue tonico-émotionnel". Les variations du tonus de l'enfant, reflet de son état émotionnel, sont perçues par l'adulte qui s'ajuste corporellement en retour. Ce processus implique réciprocité, synchronisation et intersubjectivité. L'hypertonie d'appel peut signaler un inconfort, tandis qu'une hypotonie de satisfaction témoigne de détente et de bien-être [24](#page=24) [25](#page=25).
### 5.2 La posture
La posture est l'organisation tonique et corporelle qui permet au corps de se maintenir dans une position donnée, en interaction constante avec la gravité et l'environnement, nécessitant des micro-ajustements permanents. Elle remplit plusieurs fonctions: de soutien, d'orientation, de disponibilité motrice et d'équilibration. La fonction d'équilibration permet au corps de rester stable face à la gravité et aux perturbations [25](#page=25).
#### 5.2.1 Déterminants de la posture
La posture résulte de l'interaction de plusieurs facteurs :
1. **Facteurs neurophysiologiques**: Incluent le tonus postural de fond et les réactions posturales automatiques (de redressement, d'équilibration, d'ajustement) [25](#page=25).
2. **Facteurs sensoriels** : La posture dépend de plusieurs systèmes :
* **Tact**: Perceptions des pressions et vibrations [26](#page=26).
* **Vision**: Système de référence spatial [26](#page=26).
* **Système vestibulaire**: Informant sur la position et le mouvement de la tête [26](#page=26).
* **Proprioception**: Perception de la position et des mouvements du corps [26](#page=26).
L'intégration sensorielle, lorsqu'elle est concordante, mène à une posture stable; un conflit sensoriel provoque instabilité et nausées [26](#page=26).
3. **Facteurs biomécaniques**: L'alignement du corps, le centre de gravité et le polygone de sustentation sont déterminants [26](#page=26).
#### 5.2.2 Évolution de la posture
L'évolution posturale est progressive :
* **Nouveau-né**: Prédominance du tonus de flexion, asymétrie fréquente, réflexes archaïques et variabilité selon l'état d'éveil [26](#page=26).
* **Maintien de la tête**: Vers 2-3 mois, début des redressements et soulèvement de la tête à 45° sur le ventre. Vers 5-6 mois, stabilisation complète de la tête, préparant à la station assise autonome [27](#page=27).
* **Position assise**: Vers 5-6 mois, assis avec appui antérieur. Vers 7 mois, assis stable avec appuis. Vers 8 mois, tient assis seul. Vers 9-10 mois, s'assied seul depuis le sol [27](#page=27) [28](#page=28).
* **Station debout**: Vers 6-7 mois, soutenu sous les aisselles. Vers 9 mois, se hisse debout avec appui. Entre 10-11 mois, déplacements latéraux le long d'un support (cruising). Vers 12 mois, debout avec ou sans appui quelques secondes, se met debout seul du sol. Vers 12-14 mois, station debout stable avec développement rapide des réactions d'équilibration [28](#page=28) [29](#page=29).
### 5.3 La motricité : les types de mouvements
La motricité englobe différents types de mouvements :
1. **Mouvements réflexes**: Réponses involontaires et automatiques à un stimulus, rapides et peu modulables. Ils peuvent être moteurs (contraction/relâchement musculaire), vasomoteurs (régulation du calibre des vaisseaux) ou sécrétoires (déclenchement d'une sécrétion) [29](#page=29).
2. **Mouvements volontaires**: Mouvements conscients et intentionnels réalisés en cinq étapes: intention, planification, programmation, exécution et ajustement [30](#page=30).
3. **Mouvements automatiques**: Mouvements appris, devenus inconscients, stables et efficaces (ex: marche, conduite). Leur automatisation se fait en trois étapes: apprentissage, phase intermédiaire, et automatisation complète, permettant la double tâche [30](#page=30).
#### 5.3.1 Praxies
Les praxies désignent les mouvements volontaires et coordonnés, dirigés vers un but précis. L'automatisation des praxies permet de réaliser des tâches routinières avec aisance, tandis que les praxies non-automatisées, liées à des nouveautés ou des gestes rares, nécessitent une concentration accrue [31](#page=31).
### 5.4 La locomotion
La locomotion regroupe l'ensemble des déplacements du corps dans l'espace. Son évolution est marquée par plusieurs étapes clés [31](#page=31):
* **0-3 mois**: Pas de locomotion volontaire [31](#page=31).
* **4-6 mois**: Retournement [31](#page=31).
* **7-8 mois**: Reptation (ramper) [31](#page=31).
* **9-10 mois**: quatre pattes [31](#page=31).
* **10-11 mois**: Cruising (déplacements debout avec appui latéral) [31](#page=31).
* **12-15 mois**: Marche autonome [31](#page=31).
* **18 mois-6 ans**: Perfectionnement, incluant la marche fluide, les sauts, la gestion des escaliers et des changements de rythme, la course coordonnée et le saut à cloche-pied. L'équilibre unipodal est maîtrisé au-delà de dix secondes vers 5-6 ans [31](#page=31).
### 5.5 La préhension
La préhension est la capacité à saisir, tenir et manipuler un objet. Elle repose sur trois composantes: le transport de la main vers l'objet, la préformation de la prise pour ajuster la main, et la saisie/manipulation avec adaptation de la force. Les fondements de la préhension incluent un tonus adapté, une posture stable (contrôle proximal pour une main distale efficace), et une sensibilité intacte (vision, tact, proprioception) [32](#page=32).
#### 5.5.1 Évolution de la préhension
L'évolution de la préhension suit plusieurs stades :
* **Naissance-4 mois**: Grasping, une fermeture automatique de la main ou du pied [32](#page=32).
* **4-5 mois**: Préhension volontaire, portant les objets à la bouche, souvent à deux mains [32](#page=32).
* **6-8 mois**: Préhension radio-palmaire, entre le pouce et la paume, avec relâchement volontaire [32](#page=32).
* **9-10 mois**: Pince supérieure, permettant une manipulation des objets [32](#page=32).
* **10-12 mois**: Pince supérieure fine, offrant une grande précision [32](#page=32).
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# Développement cognitif et fonctions exécutives
Le développement cognitif englobe la gestion mentale et le traitement de l'information, processus essentiels influencés par de nombreux facteurs et structurés par des stades de développement théoriques et des fonctions cognitives clés [33](#page=33) [34](#page=34).
### 6.1 Bases du développement cognitif
La cognition est définie comme la gestion mentale et le traitement de l'information. Le développement neurologique est organisé en trois niveaux évolutifs: le cerveau reptilien (instincts, survie), le cerveau limbique (mémoire, émotions) et le néocortex (raisonnement, langage). La vitesse d'exécution des tâches et la manière de les accomplir varient selon les individus [33](#page=33) [34](#page=34).
### 6.2 Théorie piagétienne et stades de développement
La théorie de Jean Piaget postule que l'enfant est un acteur de son développement, apprenant par interaction. Les processus de construction de l'intelligence incluent les schèmes (structures mentales), l'assimilation (intégration de nouvelles informations dans des schèmes existants), l'accommodation (modification des schèmes face à de nouvelles situations) et l'équilibration (équilibre entre assimilation et accommodation) [35](#page=35).
#### 6.2.1 Stades de développement selon Piaget
* **Naissance à 2 ans : Période sensori-motrice**
Développement sensoriel et moteur, acquisition de la reconnaissance du corps et de la différenciation. Ce stade comporte six sous-stades [35](#page=35):
* Exercice des réflexes (0-1 mois): Distinction et reconnaissance d'objets [35](#page=35).
* Réactions circulaires primaires (1-4 mois): Absence de permanence de l'objet [35](#page=35).
* Réactions circulaires secondaires (4-8 mois): Recherche d'objets partiellement cachés [35](#page=35).
* Coordination des schèmes secondaires (8-12 mois): Recherche active d'objets, limites cognitives [35](#page=35).
* Réactions circulaires tertiaires (12-18 mois): Suivi des déplacements visibles d'objets [35](#page=35).
* Représentations symboliques (18-24 mois): Acquisition complète de la permanence de l'objet [35](#page=35).
* **2 à 7 ans : Pensée symbolique et préopératoire**
Représentation mentale des choses, basée sur l'apparence plutôt que la logique [35](#page=35) [36](#page=36).
* Sous-période préconceptuelle (2-4 ans): Utilisation de symboles pour représenter objets et événements [36](#page=36).
* Sous-période intuitive (4-7 ans): Raisonnement intuitif, début de la compréhension des relations [36](#page=36).
* **7 à 12 ans : Opérations concrètes**
Raisonnement plus logique, compréhension de la conservation, classification, sériation, opérations sur les nombres, logique inductive, et appréhension de l'espace et du temps [36](#page=36).
* **Après 12 ans : Opérations formelles**
Capacité à raisonner abstraitement et à prévoir les conséquences à long terme [36](#page=36).
### 6.3 Fonctions cognitives
Les fonctions cognitives regroupent diverses capacités mentales essentielles au traitement de l'information et à l'adaptation [36](#page=36).
#### 6.3.1 Fonctions exécutives
Les fonctions exécutives sont un ensemble de processus cognitifs de haut niveau qui permettent de planifier, d'organiser et de réguler le comportement pour atteindre des objectifs. Elles comprennent [36](#page=36):
* **Mémoire de travail**: Capacité à retenir et manipuler temporairement des informations pour réaliser une tâche [36](#page=36).
* **Inhibition**: Capacité à freiner une réponse automatique ou impulsive [36](#page=36).
* **Flexibilité cognitive**: Capacité à adapter son comportement et sa pensée en fonction des changements de situation. Elle permet d'organiser une séquence d'actions pour atteindre un but [36](#page=36).
* **Prise de décision**: Capacité à choisir la meilleure option parmi plusieurs possibilités [36](#page=36).
#### 6.3.2 L'attention
L'attention est une fonction cognitive fondamentale qui permet de maintenir l'activité mentale tout en ignorant les distractions. Les types d'attention incluent [37](#page=37):
* **Attention involontaire**: Impossibilité neurologique de contrôler le fonctionnement attentionnel [37](#page=37).
* **Attention sélective**: Capacité à se focaliser sur une information pertinente en ignorant les stimuli non pertinents [37](#page=37).
* **Attention soutenue**: Capacité à rester concentré sur une tâche pendant une période prolongée [37](#page=37).
* **Attention partagée**: Capacité à coordonner son attention avec celle d'une autre personne vers un même point d'intérêt [37](#page=37).
#### 6.3.3 La mémoire
La mémoire est une fonction cognitive essentielle qui permet de coder, stocker et récupérer des informations. Son fonctionnement passe par la réception, la sélection, l'encodage, le stockage et la récupération. On distingue plusieurs types de mémoire [37](#page=37):
* **Mémoire explicite**: Souvenirs dont on a conscience [37](#page=37).
* **Mémoire sémantique**: Informations théoriques [38](#page=38).
* **Mémoire épisodique**: Événements et émotions associés à des moments spécifiques [38](#page=38).
* **Mémoire implicite**: Automatisations et processus inconscients [38](#page=38).
* **Mémoire émotionnelle**: Émotions inconscientes [38](#page=38).
* **Mémoire procédurale**: Automatismes gestuels et savoir-faire [38](#page=38).
Le développement de la mémoire suit plusieurs étapes: mémoire implicite et reconnaissance des visages/objets familiers (0-2 ans), apparition de la mémoire explicite et utilisation du langage (2-6 ans), développement de stratégies de mémorisation (6-12 ans), et capacité à planifier, anticiper et relier les souvenirs à des concepts (12 ans et +) [38](#page=38).
### 6.4 Lien entre cognition et psychomotricité
La motricité joue un rôle de support fondamental dans le développement cognitif, facilitant l'exploration du monde, la structuration de l'espace, du temps et des relations de cause à effet. Toutes les actions motrices mobilisent des fonctions cognitives telles que l'attention, la mémoire et la planification. La cognition incarnée souligne l'interaction constante entre le corps et l'environnement, où le mouvement aide à structurer la pensée, à mémoriser et à comprendre [38](#page=38).
### 6.5 Facteurs influençant le développement cognitif
Le développement cognitif est influencé par une combinaison de facteurs [39](#page=39):
* **Facteurs biologiques**: Génétiques, héréditaires et maturation cérébrale [39](#page=39).
* **Facteurs affectifs et relationnels**: Sécurité affective, estime de soi et climat émotionnel [39](#page=39).
* **Facteurs environnementaux et sociaux**: Interactions sociales, niveau socio-économique, accès à l'éducation et à la culture [39](#page=39).
* **Facteurs éducatifs**: Style éducatif, adaptation des consignes, rythme d'apprentissage, encouragement à l'autonomie et à la réflexion [39](#page=39).
* **Expériences motrices**: Exploration motrice libre, jeux corporels et symboliques, activités psychomotrices guidées [39](#page=39).
### 6.6 Troubles et rôle du kinésithérapeute
Divers troubles peuvent affecter le développement cognitif, tels que le Trouble du Développement Intellectuel (TDI), les troubles du langage (dysphasie), les troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), et les troubles des apprentissages (dyslexie, dyscalculie, etc.). Le kinésithérapeute peut jouer un rôle dans l'accompagnement de ces troubles, notamment en lien avec le développement psychomoteur [39](#page=39).
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# Développement du langage et troubles associés
Ce sujet explore les fondements neurologiques et physiologiques du langage, son développement typique à travers différentes étapes, les facteurs qui l'influencent, ainsi que les troubles associés et leur prise en charge.
### 7.1 La fonction symbolique et le langage
Le langage est une manifestation clé de la fonction symbolique, qui se développe particulièrement entre 2 et 7 ans. D'autres manifestations incluent l'imitation différée, le jeu symbolique, le dessin comme moyen d'expression, l'image mentale et le langage lui-même. Le jeu symbolique, en particulier, favorise l'imagination, la créativité, les compétences sociales et cognitives [40](#page=40).
### 7.2 Définition et dimensions du langage
Le langage est défini comme un moyen de communication humain, distinct de la parole (acte individuel vocal) et de la communication (tous les moyens d'échange). Il possède une triple dimension indissociable [41](#page=41):
* **Psychologique:** liée à la pensée et aux émotions, avec des troubles pouvant affecter l'estime de soi et la confiance [41](#page=41).
* **Sociale:** essentielle pour les interactions, le partage d'informations, l'expression des besoins et la construction de relations, avec des troubles pouvant impacter la communication et l'adaptation [41](#page=41).
* **Cognitive:** impliquant la mémoire et l'attention [41](#page=41).
### 7.3 Bases neurologiques du langage
La production et la compréhension du langage reposent sur des aires cérébrales spécifiques, notamment celles de Broca et Wernicke, situées principalement dans l'hémisphère gauche (#page=41, 42) [41](#page=41) [42](#page=42).
#### 7.3.1 L'aire de Broca
Située dans le gyrus frontal inférieur, l'aire de Broca est responsable de la production du langage, de l'organisation du discours et du traitement du langage écrit. Une lésion de cette aire entraîne une aphasie de Broca, caractérisée par un effort visible d'articulation, l'omission de petits mots, l'utilisation fréquente de verbes à l'infinitif, une conscience du trouble par le patient, et une bonne compréhension mais une difficulté à répondre [42](#page=42) [43](#page=43).
#### 7.3.2 L'aire de Wernicke
Localisée dans la partie postérieure du lobe temporal, l'aire de Wernicke traite la compréhension du langage, le sens des mots et des phrases, ainsi que le traitement des informations auditives. Les troubles associés à une lésion de cette aire sont appelés aphasie de Wernicke [42](#page=42).
#### 7.3.3 La boucle neuronale Broca-Wernicke
Cette boucle connecte les aires de Wernicke et de Broca via le faisceau arqué. Le processus débute par un mot entendu, traité par l'aire de Wernicke pour son sens, puis transmis à l'aire de Broca pour l'organisation, avant d'atteindre le cortex moteur pour la production de la parole [43](#page=43).
### 7.4 Organes phonatoires
L'appareil phonatoire est constitué de plusieurs éléments qui permettent la production des sons :
* **Appareil respiratoire:** comprend les poumons et les voies aériennes qui acheminent l'oxygène [43](#page=43).
* **Larynx et cordes vocales:** le larynx conduit l'air vers les poumons, et les cordes vocales, subdivisées en étages, permettent la vibration nécessaire au langage articulé (#page=43, 44) [43](#page=43) [44](#page=44).
* **Cavité buccale:** la langue, les lèvres et les dents jouent un rôle crucial dans l'articulation des sons [45](#page=45).
L'évolution physiologique, notamment des cordes vocales, des poumons, des cavités et la position debout (entraînant la descente du larynx), a rendu possible le langage articulé (#page=44, 45) [44](#page=44) [45](#page=45).
### 7.5 Appareil auditif
L'appareil auditif, regroupant l'oreille, les voies auditives et le cortex cérébral, est responsable de la réception des vibrations de l'air et de leur transformation en message nerveux. Il se divise en trois parties [45](#page=45):
* **Oreille externe:** capte et dirige le son grâce au pavillon et au conduit auditif externe qui mène au tympan [45](#page=45).
* **Oreille moyenne:** amplifie les vibrations par l'intermédiaire de trois osselets (marteau, enclume, étrier) et est reliée à la gorge par la trompe d'Eustache [45](#page=45).
* **Oreille interne:** transforme le son en message nerveux via la cochlée (remplie de liquide avec des cellules ciliées) et le nerf auditif, et gère également l'équilibre [45](#page=45).
### 7.6 Étapes du développement du langage
Le système auditif fœtal est fonctionnel dès la 26ème semaine d'aménorrhée (SA) et atteint un niveau adulte vers 35 semaines. Durant les six dernières semaines de gestation, les fœtus s'habituent à la voix de leur mère, tant de l'intérieur que de l'extérieur. La compréhension (réceptif) précède systématiquement l'expression (productif) [46](#page=46).
* **0-3 ans: fondations du langage** [47](#page=47).
* **0-6 mois :** période pré-linguistique, réactions aux sons et vocalisations réflexes.
* **6-12 mois :** babillage et interactions, compréhension des mots familiers, premiers mots significatifs vers 10-12 mois.
* **12-18 mois :** premiers mots prononcés, la compréhension dépasse l'expression.
* **18-36 mois :** explosion lexicale et syntaxique, combinaisons de mots (ex: "maman parti"), augmentation rapide du vocabulaire (50 mots à 18 mois, 200-300 mots à 2 ans), début de la grammaire.
* **3-6 ans: explosion du langage** [47](#page=47).
* Phrases complètes avec conjugaison.
* Enrichissement continu du vocabulaire.
* **6-12 ans: langage scolaire et écrit** [47](#page=47).
* Acquisition de la lecture et de l'écriture.
* Développement du langage académique : 14 000 mots à 6 ans, 55 000 mots à 12 ans.
* **Adulte:** environ 88 000 mots de vocabulaire [47](#page=47).
* **12-18 ans: langage abstrait et social** [47](#page=47).
* Développement du langage argumentatif et critique.
* Affinement du langage émotionnel.
### 7.7 Facteurs influençant le développement du langage
Plusieurs facteurs interagissent pour influencer le développement du langage (#page=47, 48) [47](#page=47) [48](#page=48):
* **Facteurs biologiques :**
* Maturation des aires cérébrales dédiées au langage [48](#page=48).
* Capacités auditives pour la perception et la reproduction des sons [48](#page=48).
* Santé générale, notamment les infections de l'oreille et les maladies chroniques [48](#page=48).
* **Facteurs génétiques :**
* Antécédents familiaux [48](#page=48).
* Troubles neurodéveloppementaux [48](#page=48).
* **Facteurs cognitifs :**
* Mémoire de travail [48](#page=48).
* Capacité d'attention [48](#page=48).
* **Facteurs sociaux et affectifs :**
* Interaction avec les adultes [48](#page=48).
* Affectivité: la qualité émotionnelle des échanges influence la perception de l'enfant et son introduction au monde de la communication [48](#page=48).
* **Facteurs environnementaux :**
* Stimulations sonores intra-utérines, permettant la reconnaissance de la voix maternelle dès la naissance [48](#page=48).
* Dès le 4ème jour, l'enfant différencie sa langue maternelle d'une langue étrangère [48](#page=48).
* Le phénomène d'"attrition" (perte) peut survenir si les potentialités du langage ne sont pas activées [48](#page=48).
* **Facteurs liés à l'enfant lui-même :**
* Tempérament [49](#page=49).
* Capacité au jeu symbolique et à l'imitation [49](#page=49).
### 7.8 Troubles du développement du langage (TDL)
Les TDL affectent la capacité à comprendre le langage, à produire des mots et des phrases, et à utiliser le langage de manière appropriée [49](#page=49).
#### 7.8.1 Caractéristiques des TDL
Les caractéristiques communes incluent [49](#page=49):
* Retard de parole.
* Difficultés de compréhension.
* Troubles de l'expression.
* Troubles phonologiques (liés aux sons du langage).
* Troubles pragmatiques (liés au sens et à l'usage social du langage).
#### 7.8.2 Types et causes des TDL
Il existe le trouble du langage expressif et réceptif, ainsi que le trouble mixte. Les causes peuvent être multifactorielles [49](#page=49):
* Facteurs génétiques et antécédents familiaux de troubles du langage [49](#page=49).
* Anomalies dans le développement cérébral [49](#page=49).
* Troubles associés tels que le TDAH, les TSA, ou la dyspraxie [49](#page=49).
#### 7.8.3 Diagnostic et prise en charge des TDL
Le diagnostic est généralement réalisé par une logopède, qui évalue le langage oral, la compréhension, et peut être complété par des bilans neuropsychologiques et audiologiques (#page=49, 50) [49](#page=49) [50](#page=50).
Sans prise en charge, les conséquences peuvent être des difficultés scolaires, une faible estime de soi et un isolement social. La prise en charge implique l'orthophonie, une collaboration pluridisciplinaire et des adaptations pédagogiques [50](#page=50).
### 7.9 Observation et rôle du kinésithérapeute face aux TDL
Le kinésithérapeute a un rôle indirect mais essentiel auprès des enfants présentant des TDL, notamment par l'adaptation de la communication [50](#page=50).
#### 7.9.1 Comportements observables
Les comportements observables chez un enfant présentant des difficultés de langage incluent [50](#page=50):
* Absence de réponse aux consignes verbales.
* Évitement des interactions verbales.
* Utilisation de gestes ou mimiques de remplacement.
* Peu ou pas de mots pour exprimer ses besoins.
Des signes associés peuvent être notés :
* Troubles de la coordination motrice [50](#page=50).
* Difficultés de planification motrice [50](#page=50).
* Comportements d'isolement ou de frustration dus à une mauvaise communication [50](#page=50).
#### 7.9.2 Rôle du kinésithérapeute
Le rôle du kinésithérapeute consiste principalement à :
* Observer et évaluer les aspects fonctionnels liés à la motricité et à la posture [50](#page=50).
* Proposer une rééducation motrice avec une visée cognitive, intégrant le langage [50](#page=50).
* Agir comme médiateur corporel dans une relation thérapeutique [50](#page=50).
* Travailler en collaboration interdisciplinaire avec les autres professionnels [50](#page=50).
* Faciliter une adaptation de la communication par le biais des interactions corporelles et spatiales [50](#page=50).
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# Compétences motrices, schéma corporel et structuration
Ce sujet explore les fondements psychomoteurs de l'apprentissage, en détaillant les approches pédagogiques et méthodologiques, l'élaboration du schéma corporel à travers ses différentes phases, et la maîtrise de l'orientation et de l'organisation corporelle, ainsi que la structuration spatio-temporelle [51](#page=51) [52](#page=52).
### 8.1 Principes de base de l'activité psychomotrice
L'activité psychomotrice est fondamentale à tout apprentissage, utilisant le corps, l'espace et le temps comme instruments principaux [51](#page=51).
### 8.2 Aspects pédagogiques
Les aspects pédagogiques concernent la manière dont le sujet est transmis au patient [51](#page=51).
#### 8.2.1 Pédagogie de la réussite
Elle implique l'organisation et la programmation des activités, ainsi que l'attitude à adopter lors des séances, comme proposer des exercices adaptés et valoriser toutes les réussites [51](#page=51).
#### 8.2.2 Pédagogie par objectifs
Cela inclut la préparation et la planification des activités, en tenant compte de l'état d'avancement de chaque enfant et en comparant positivement ses performances actuelles et antérieures pour une prise de conscience des progrès [52](#page=52).
#### 8.2.3 Pédagogie centrée sur l'enfant
Elle vise à motiver la séance en proposant, ou en faisant proposer par les enfants, des centres d'intérêt [52](#page=52).
#### 8.2.4 Pédagogie de la communication
Elle permet à l'enfant de s'exprimer de manière verbale ou non-verbale [52](#page=52).
### 8.3 Aspects méthodologiques
Ces aspects concernent le "comment faire" du point de vue professionnel du psychomotricien [52](#page=52).
> **Tip:** Tout apprentissage se fonde sur l'expérience, qui chez l'enfant est principalement vécue corporellement.
#### 8.3.1 Niveaux d'apprentissage
Il existe plusieurs niveaux d'apprentissage [52](#page=52):
* **Niveau vécu (NV):** Le corps est en action et vit l'expérience directe (ex: sauter, ramper, courir) [52](#page=52).
* **Niveau manipulé (NM):** Le corps agit sur un objet [52](#page=52).
* **Niveau représenté (NR):** La capacité de se représenter mentalement l'action [52](#page=52).
### 8.4 Le schéma corporel
Le schéma corporel représente la connaissance de son corps et de soi-même. Il s'élabore par l'intégration mentale de toutes les perceptions: intéroceptives, extéroceptives et proprioceptives [52](#page=52).
#### 8.4.1 Étapes de la connaissance du corps
* **Corps subi (0-3 mois):** Le corps est perçu comme une contrainte, sans choix ni réponse immédiate aux besoins. L'exemple du "schéma d'alimentation" illustre ce cycle: sommeil -> faim -> éveil -> cri -> succion -> satiété -> sommeil. La motricité fœtale se caractérise par une activité segmentaire asymétrique, réflexe et inadaptée, influencée par le développement des structures nerveuses et les réflexes archaïques [53](#page=53).
* **Corps vécu (3 mois – 3 ans):** Le corps est une source d'expérience, marquée par un enrichissement moteur et sensoriel (apprendre à marcher, regarder, manipuler). Cette étape correspond à la période sensori-motrice de Piaget [53](#page=53).
* **Différenciation du corps:** Distinction entre motricité globale et motricité fine [54](#page=54).
* **Finalité de l'action:** Toute action est orientée vers un but [54](#page=54).
* **Développement intellectuel:** Favorise une meilleure maîtrise du corps [54](#page=54).
* **Exemple:** Un enfant rampe pour attraper un objet [54](#page=54).
* **Corps perçu (3-7 ans):** Le corps est différencié et organisé. La motricité se perfectionne, marquant l'étape de la latéralité. C'est l'âge du jeu symbolique où les émotions se traduisent par des réactions gestuelles et mimiques. La capacité d'attention perceptive se centre sur le corps, permettant la correction des gestes pour les améliorer (ex: sauter sur la pointe des pieds) et l'organisation des informations [54](#page=54).
* **Corps connu:** Ce stade implique la connaissance des parties du corps, l'orientation corporelle et l'organisation corporelle. Il passe d'une connaissance globale à une connaissance topologique des différentes parties et à la verbalisation corporelle [54](#page=54).
* **Connaissances des notions corporelles:** Se toucher soi (NV), toucher l'autre (NM), demander à bouger un membre (NR) [54](#page=54).
* **Orientation corporelle:** Il s'agit de l'apprentissage des différentes positions corporelles et de la capacité à adapter son corps aux circonstances spatio-temporelles [55](#page=55).
* **NV:** Faire différentes postures [55](#page=55).
* **NM:** Faire des positions avec un bonhomme en bois [55](#page=55).
* **NR:** Demander de faire des postures (ex: twister) [55](#page=55).
* **Organisation corporelle:** La capacité à inventer un geste, à trouver différentes façons de surmonter un obstacle, à anticiper, exécuter et corriger des mouvements complexes, et à adapter son geste aux circonstances immédiates [55](#page=55).
* **NV:** Parcours d'obstacles [55](#page=55).
* **NM:** Marionnettes [55](#page=55).
* **NR:** Analyser un geste et l'améliorer progressivement (ex: un cumulé) [55](#page=55).
* **Corps exprimé:** Le corps devient un moyen de communication, permettant de s'adapter au contexte et de répondre aux désirs individuels (ex: cris, pleurs, grimaces chez le bébé) [55](#page=55).
* **Expression corporelle:** Favoriser les situations où l'enfant peut s'exprimer par son corps [55](#page=55).
* **NV:** Faire des grimaces, jeux d'imitations [55](#page=55).
* **NM:** Jouer avec des marionnettes ou des poupées et les imiter [56](#page=56).
* **NR:** Reconnaître des émotions sur le visage de dessins [56](#page=56).
* **Corps maîtrisé:** Le corps est régulé et contrôlé, permettant la maîtrise du potentiel moteur [56](#page=56).
* **Fonction posturale, tonus et équilibration :**
1. **Tonus:** Assure le maintien de la posture et varie en fonction des informations kinesthésiques et du vécu émotionnel [56](#page=56).
2. **Tonus postural:** Équilibre des contractions musculaires pour maintenir la posture debout ou toute autre position. Le développement du tonus postural suit une progression: cou et nuque vers 3 mois, position assise vers 6-8 mois, renforcement du bassin vers 9-12 mois, position debout vers 10-12 mois, et marche autonome vers 12-14 mois [56](#page=56).
3. **Équilibre:** Comprend l'équilibre statique (maintien sans déplacement) et dynamique (maintien avec mouvement) [56](#page=56).
4. **Inhibition:** Contrôle de l'empêchement, de l'arrêt et du freinage d'un mouvement. Un enfant de 18 mois commence à l'apprendre, est capable d'arrêter un geste rapide à 3 ans, module mieux la vitesse de ses mouvements à 4 ans, voit son cortex devenir fonctionnel et son inhibition s'améliorer à 5 ans, et peut tenir immobile les yeux fermés pendant 10 secondes à 6 ans [57](#page=57).
5. **Relaxation:** Permet le contrôle du tonus. Vers 7 ans, l'enfant prend conscience de son corps et du relâchement de certaines parties [57](#page=57).
* **Conditions pour une bonne relaxation:** Diminution des stimulations extérieures (lumière, bruit, température) et attention au confort de l'enfant (vêtements non serrés, position propice au repos) [57](#page=57).
* **Coordination:** Combinaison des contractions musculaires pour un mouvement harmonieux. Elle dépend du bon fonctionnement du tonus, de la proprioception, de la motricité et du cervelet [57](#page=57).
1. **Coordination dynamique globale:** Capacité à coordonner l'ensemble du corps en mouvement [57](#page=57).
2. **Coordination association ou dissociation de mouvements :**
* **Association pure:** Différentes parties du corps font le même mouvement (ex: sauter pieds joints) [57](#page=57).
* **Dissociation pure:** Actions différentes réalisées simultanément (ex: marcher avec les bras ballants) [57](#page=57).
* **Association et dissociation combinées:** Mélange de mouvements identiques et différents (ex: jongler en se déplaçant) [58](#page=58).
3. **Coordination oculo-motrice:** Inclut la coordination oculo-manuelle, oculo-pédestre et globale [58](#page=58).
* **Respiration:** Différence entre expiration et inspiration, mode respiratoire (nasal ou buccal), et localisation (thoracique ou abdominale). Des variations possibles dans la durée, le rythme et la force sont découvertes [58](#page=58).
### 8.5 La latéralité
La latéralité est une partie intégrante du schéma corporel, caractérisée par l'utilisation asymétrique du corps dans certaines activités, soit par l'usage d'un seul membre, soit par la complémentarité des membres [58](#page=58).
> **Tip:** La majorité des individus sont droitiers, mais plusieurs facteurs influencent la latéralité.
#### 8.5.1 Facteurs influençant la latéralité
* **Facteurs génétiques:** Présence de droitiers ou de gauchers dans la famille, gène dominant pour la droiterie [58](#page=58).
* **Facteurs neurologiques:** Bien que le cerveau présente une symétrie anatomique apparente, un hémisphère peut être plus dominant dans certaines conditions. Chaque hémisphère commande la partie opposée du corps: l'hémisphère gauche est plus dominant pour le langage et la logique, tandis que l'hémisphère droit gère la pensée non verbale, la perception spatiale, la sensibilité musicale, etc. [59](#page=59).
* **Facteurs sociaux et liés au milieu:** Imitation, obligations, et l'usage d'outils conçus pour les droitiers [59](#page=59).
La latéralité est donc déterminée par la convergence de ces facteurs. Elle s'affirme avec la maturation neurologique, et il y a plus de garçons gauchers que de filles [59](#page=59).
#### 8.5.2 Évolution de la dominance manuelle
Après la naissance, la rotation spontanée de la tête indique une préférence latérale. Entre 6 semaines et 4 mois, on observe une flexion bilatérale symétrique des bras. La coordination oculo-manuelle et le passage d'objet d'une main à l'autre apparaissent vers 5-6 mois. La coordination bimanuelle associative se développe vers 9-12 mois suivie de l'utilisation combinée et complémentaire des deux mains entre 14 et 18 mois. L'utilisation de la dominante est souvent liée à la difficulté de la tâche [60](#page=60).
#### 8.5.3 Évaluation de la latéralité
Divers tests permettent d'évaluer la latéralité [60](#page=60):
* **Tests neurologiques:** Test du ballant pour le tonus de fond, épreuve des marionnettes pour le tonus d'action (syncinésies) [60](#page=60).
* **Tests de force:** Sauter à cloche-pied, lancer une balle lestée, porter un sac lourd, utilisation du dynamomètre [60](#page=60).
* **Test de latéralité gestuelle:** Poser les mains l'une sur l'autre, croiser les bras ou les doigts [60](#page=60).
* **Épreuve de latéralité fonctionnelle :**
* Épreuve de Harris: Évalue l'œil dominant, la main dominante par des actions simples comme frapper dans un ballon ou écrire [61](#page=61).
* Épreuve de Zazzo et Gralifret-Granjon: Permet de tester la compréhension et l'organisation droite/gauche [61](#page=61).
### 8.6 Structuration spatiale
La structuration spatiale est la perception et la construction de notre espace à partir des informations visuelles, auditives, tactiles et proprioceptives. Elle permet de prendre conscience du rapprochement ou de l'éloignement des éléments, ainsi que de la situation, de l'orientation et des déplacements de notre corps dans l'espace environnant [61](#page=61).
#### 8.6.1 Les quatre temps de la structuration spatiale
* **Espace subi (0-3 mois):** L'enfant subit les déplacements imposés par son entourage [61](#page=61).
* **Espace vécu:** Passage de l'espace sensoriel à un espace où l'enfant se déplace et manipule, par imitation et utilisation de l'espace familier [61](#page=61).
* **Espace perçu:** L'enfant prend plaisir à expérimenter diverses sensations spatiales, percevant la nécessité d'appliquer plus de force pour lancer un ballon loin [61](#page=61).
* **Perception des notions (vers 7 ans):** L'enfant acquiert la perception des notions de voisinage, de séparation, d'ordre et d'entourage [61](#page=61).
* **Espace connu:** Jusqu'à 7 ans, l'enfant mémorise et verbalise les situations et orientations spatiales. Après 7 ans, il accède à l'espace représentatif, n'ayant plus besoin de voir l'espace uniquement par rapport à lui-même. Il acquiert la notion de conservation des distances, quantités et formes [62](#page=62).
#### 8.6.2 Aspects de la structuration spatiale
* **Occupation spatiale:** Exploration d'un espace pour en percevoir les dimensions, la forme et les limites, afin de pouvoir s'en servir selon ses besoins [62](#page=62).
* **NV:** Se placer en file indienne, entrer dans un cerceau [62](#page=62).
* **NM:** Balayer, remplir des mots avec des gommettes [62](#page=62).
* **NR:** Dessiner sans dépasser, écrire entre les lignes [62](#page=62).
* **Connaissances des notions spatiales:** Apprentissage des situations spatiales, de grandeurs, de positions, de mouvements, de formes et de quantités [62](#page=62).
* **a) Perception des notions spatiales** [63](#page=63).
* **b) Mémoire des notions spatiales** [63](#page=63).
* **c) Connaissance des termes spatiaux :**
* **NV:** Se cacher en dessous, derrière, etc. [63](#page=63).
* **NM:** Empiler des plots les uns sur les autres [63](#page=63).
* **NR:** Utiliser des cartes avec le mot et un bonhomme situé [63](#page=63).
* **Orientation spatiale:** Orienter son corps et les objets dans l'espace, de manière statique ou dynamique [63](#page=63).
* **a) Perception** [63](#page=63).
* **b) Mémoire** [63](#page=63).
* **c) Connaissance :**
* **NV:** Réaliser un parcours moteur [63](#page=63).
* **NM:** Jouer avec des personnages (ex: "mets le chat devant la maison") [63](#page=63).
* **NR:** Remettre des formes à la même place qu'un exemple [63](#page=63).
* **Organisation spatiale:** Combinaison de diverses situations et orientations d'objets et de personnes en vue d'une action déterminée [63](#page=63).
* **NV:** Danse dirigée [63](#page=63).
* **NM:** Jeux de construction (Lego, Kapla) [63](#page=63).
* **NR:** Jeu de labyrinthe en dessin [63](#page=63).
* **Compréhension des relations spatiales:** [63](#page=63).
* **NV:** Parcours moteur [63](#page=63).
* **NM:** Jeu de boîtes (mettre un objet dans, sur ou sous la boîte) [63](#page=63).
* **NR:** Poupée russe ou dessin avec évolution [63](#page=63).
### 8.7 Structuration temporelle
La structuration temporelle permet de percevoir et d'ajuster son action aux différentes composantes du temps (ordre, succession, durée, intervalle, vitesse, périodicité, rythme), de se situer et de s'orienter dans le temps, et de s'organiser temporellement pour atteindre un objectif. La notion de temps est abstraite et complexe [64](#page=64).
#### 8.7.1 Temps vécu
Dès la naissance, la réalité temporelle est structurée par l'alternance jour/nuit. Vers 1 an, l'enfant se balance au rythme d'une musique rythmée. Plus tard, le rythme de la locomotion et de la parole se développent [64](#page=64).
#### 8.7.2 Temps perçu
* À 3 ans, le rythme propre de l'enfant gagne en stabilité et il peut reproduire une structure rythmique simple entre 3 et 4 ans [64](#page=64).
* Entre 3 et 6 ans, le "mécanisme de synchronisation sensorimotrice" se développe [64](#page=64).
* À 4 ans, l'enfant se réfère à des repères stables du temps objectif (jours et semaines acquis) [64](#page=64).
* Entre 5 et 6 ans, il apprend les saisons et la différence entre une heure et une minute [64](#page=64).
* À 6 ans, il reproduit des rythmes en comprenant les sous-ensembles [64](#page=64).
* Entre 6 et 7 ans, il apprend à jongler avec les noms des jours de la semaine [64](#page=64).
* Entre 7 et 8 ans, il devient capable d'utiliser un calendrier et quelques dates repères, et apprend à lire l'heure [64](#page=64).
* À 10 ans, il accède au temps impersonnel [64](#page=64).
#### 8.7.3 Perception et connaissance des notions temporelles
* **Ordre et succession:** L'enfant apprend à classer et mémoriser des événements selon leur ordre chronologique [65](#page=65).
* **Irréversibilité du temps:** L'enfant comprend que le temps ne s'arrête pas et qu'il est impossible de revenir en arrière [65](#page=65).
* **Durée:** Certaines activités demandent plus ou moins de temps [65](#page=65).
* **Intervalle:** Durée limitée entre deux activités, incluant une idée de repos et d'arrêt [65](#page=65).
* **Vitesse:** Différence de vitesse entre divers moyens de locomotion ou musiques rythmées [65](#page=65).
* **Périodicité:** Ce qui revient de façon cyclique (saisons, jours, mois...) [65](#page=65).
* **Rythme:** Adapter ses gestes à un rythme donné, percevoir certains rythmes musicaux [65](#page=65).
* **NV:** Chaise musicale pour la durée [65](#page=65).
* **NM:** Utilisation d'un sablier ou minuteur [65](#page=65).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Psychomotricité | Discipline qui étudie les relations entre les processus mentaux et les aptitudes motrices, visant à comprendre comment le corps et l'esprit interagissent dans le développement humain et les difficultés rencontrées. |
| Tonus | État de tension musculaire légère et permanente, indispensable au maintien de la posture, à l'équilibre et à la réalisation des mouvements. Il est régulé par le système nerveux central. |
| Maturation neurologique | Processus de développement et de perfectionnement du système nerveux, incluant la myélinisation des axones et la formation de connexions synaptiques, essentiel à l'acquisition des fonctions cognitives et motrices. |
| Myélinisation | Processus biologique de formation d'une gaine de myéline autour des axones des neurones, qui permet d'accélérer la transmission des impulsions nerveuses et d'améliorer l'efficacité des connexions neuronales. |
| Synaptogenèse | Phénomène de création de nouvelles synapses, c'est-à-dire de nouvelles connexions entre les neurones, particulièrement intense durant la petite enfance et influençant la plasticité cérébrale. |
| Plasticité cérébrale | Capacité du cerveau à modifier sa structure et ses fonctions en réponse aux expériences et aux apprentissages, permettant l'adaptation et la récupération suite à des lésions. |
| Réflexes archaïques | Réponses motrices involontaires et stéréotypées présentes chez le nouveau-né, dirigées par les structures cérébrales primitives, qui jouent un rôle dans la survie et préparent la motricité volontaire. |
| Apgar score | Système d'évaluation rapide de l'état de santé d'un nouveau-né à la naissance, basé sur cinq critères : rythme cardiaque, respiration, tonus musculaire, réflexes et coloration de la peau. |
| Schéma corporel | Représentation mentale que chaque individu a de son propre corps, de ses différentes parties, de leur relation dans l'espace et de ses possibilités de mouvement. Il est construit progressivement au fil des expériences. |
| Latéralité | Préférence d'utilisation d'un côté du corps (main, œil, pied) pour effectuer certaines tâches, qui s'affirme avec la maturation neurologique et peut être influencée par des facteurs génétiques, neurologiques et environnementaux. |
| Structuration spatiale | Capacité à percevoir, comprendre et organiser les informations relatives à l'espace environnant et à la position de son propre corps dans cet espace, incluant les notions de distance, direction et orientation. |
| Structuration temporelle | Capacité à percevoir et ajuster son action en fonction des composantes du temps telles que l'ordre, la succession, la durée, l'intervalle, la vitesse, la périodicité et le rythme, ainsi qu'à s'orienter dans le temps. |
| Périodes sensibles | Périodes critiques du développement où un enfant est particulièrement réceptif à certains apprentissages ou stimulations, ce qui est fondamental pour le développement harmonieux de compétences spécifiques. |
| Cognition incarnée | Concept selon lequel la pensée et la cognition sont intrinsèquement liées aux expériences corporelles et aux interactions avec l'environnement, le mouvement jouant un rôle actif dans la structuration de la pensée. |
| Fonctions exécutives | Ensemble de processus cognitifs de haut niveau qui permettent la régulation et le contrôle du comportement, incluant la mémoire de travail, l'inhibition, la flexibilité cognitive et la planification. |
| Langage | Système de communication complexe utilisant des symboles (mots, gestes) pour exprimer des pensées, des émotions et des besoins, impliquant des bases neurologiques, physiologiques et sociales. |
| Aire de Broca | Zone du cortex cérébral, généralement située dans l'hémisphère gauche, principalement responsable de la production du langage, de l'organisation du discours et du traitement du langage écrit. |
| Aire de Wernicke | Zone du cortex cérébral, généralement située dans l'hémisphère gauche, principalement responsable de la compréhension du langage, du traitement du sens des mots et des phrases, ainsi que des informations auditives. |