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Summary
# Principes fondamentaux de l'économie et prise de décision individuelle
Ce sujet explore les concepts de base de l'économie, y compris la rareté, les échanges, et comment les individus prennent des décisions en tenant compte des arbitrages, des coûts d'opportunité et des incitations [2](#page=2) [7](#page=7).
### 1.1 Qu'est-ce que l'économie?
L'économie est l'étude de la façon dont la société gère ses ressources limitées. Elle englobe toutes les activités de production et d'échange qui ont lieu chaque jour. L'activité économique représente la quantité d'achats et de ventes au sein de l'économie sur une période donnée [5](#page=5) [7](#page=7) [9](#page=9).
#### 1.1.1 Les échanges dans l'économie
Dans une économie, les ménages achètent des biens et services finaux pour leur consommation et fournissent les intrants nécessaires à la production, tels que la terre, le travail et le capital. Les entreprises, quant à elles, achètent ces facteurs pour produire des biens et services [4](#page=4).
#### 1.1.2 Le problème économique
L'économie est confrontée à trois questions fondamentales [6](#page=6):
* Quels biens et services devraient être produits?
* Comment devraient-ils être produits, en utilisant quelles combinaisons de terres, de travail et de capital?
* Qui devrait recevoir les biens et services produits?
#### 1.1.3 La rareté et les choix
Le problème économique découle de la rareté des ressources. La rareté signifie que la société dispose de ressources limitées et ne peut donc pas produire tous les biens et services que les gens désirent. La gestion efficace de ces ressources est donc cruciale. L'économie existe à différentes échelles, allant du niveau local au niveau national (par exemple, le Royaume-Uni) et international (par exemple, l'Union Européenne) [7](#page=7) [9](#page=9).
### 1.2 Comment les gens prennent des décisions
La prise de décision individuelle est au cœur de la compréhension des principes économiques [8](#page=8).
#### 1.2.1 Arbitrages (trade-offs)
Les individus sont constamment confrontés à des arbitrages, c'est-à-dire la nécessité de renoncer à une chose pour obtenir une autre. Ces arbitrages peuvent concerner des choix comme la nourriture contre les vêtements, le temps libre contre le travail, un environnement propre contre des revenus plus élevés, ou encore l'efficacité contre l'équité [10](#page=10).
* **Efficacité:** mesure la manière dont la société obtient le meilleur parti de ses ressources limitées [10](#page=10).
* **Équité:** concerne la répartition juste des avantages issus de ces ressources entre les membres de la société [10](#page=10).
> **Tip:** Comprendre les arbitrages est essentiel car aucune décision n'est gratuite; il y a toujours un coût associé à un choix [10](#page=10).
#### 1.2.2 Le coût d'opportunité
Pour prendre des décisions éclairées, il est nécessaire de comparer les coûts et les avantages des différentes options possibles. Le coût d'opportunité d'un bien est ce à quoi on doit renoncer pour l'obtenir. Il s'exprime en termes de sacrifice d'un bien pour l'acquisition d'un autre [11](#page=11).
> **Exemple:** Choisir d'aller à l'université implique un coût d'opportunité qui inclut non seulement les frais de scolarité, mais aussi le salaire que l'on aurait pu gagner en travaillant pendant cette période [11](#page=11).
#### 1.2.3 Penser à la marge
Les individus prennent des décisions en comparant les coûts et les bénéfices marginaux. Les changements marginaux sont de petits ajustements progressifs à un plan d'action existant. Un agent économique est défini comme une personne, une entreprise ou une organisation qui a une influence sur l'économie d'une manière ou d'une autre [12](#page=12).
> **Tip:** L'hypothèse de rationalité stipule que les décideurs font des choix cohérents entre les différentes solutions alternatives [12](#page=12).
#### 1.2.4 Réagir aux incitations
Les changements marginaux dans les coûts ou les avantages incitent les individus rationnels à modifier leur comportement. Une décision de choisir une alternative plutôt qu'une autre survient lorsque les bénéfices marginaux de cette alternative dépassent ses coûts marginaux. Les politiques publiques peuvent créer des incitations ou des désincitations qui modifient ces comportements. Parfois, les décideurs politiques ne parviennent pas à anticiper l'impact de leurs politiques sur les incitations et les comportements [13](#page=13).
> **Exemple:** Une augmentation du prix de l'essence (un coût marginal plus élevé pour la conduite) peut inciter les gens à utiliser davantage les transports en commun ou à opter pour des véhicules plus économes en carburant [13](#page=13).
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# Interactions économiques et organisation des marchés
Cette section explore les interactions économiques fondamentales, le rôle du commerce, les différents systèmes d'organisation économique et le fonctionnement des marchés comme mécanismes d'allocation des ressources.
### 2.1 Le rôle du commerce dans l'économie
Le commerce permet aux individus et aux nations d'améliorer leur situation en profitant de leurs capacités respectives. La concurrence qui découle du commerce génère des gains mutuels, incitant les gens à se spécialiser dans les activités où ils excellent. Cependant, cette spécialisation peut parfois entraîner des pertes d'emplois lorsque la production est délocalisée, nécessitant des reconversions professionnelles et l'attraction de nouveaux investissements dans les régions affectées [15](#page=15).
> **Tip:** Comprendre les avantages comparatifs est essentiel pour saisir comment le commerce profite à toutes les parties prenantes.
### 2.2 Systèmes économiques : capitalisme et planification
Un système économique définit la manière dont les ressources sont organisées et distribuées pour satisfaire les besoins de la population [16](#page=16).
#### 2.2.1 Le système économique capitaliste
Le système capitaliste se caractérise par la propriété privée des facteurs de production, l'échange de biens et services via un mécanisme de prix, et la production principalement orientée vers le profit. Les critiques du capitalisme soulignent son instabilité intrinsèque, caractérisée par des cycles d'expansion et de récession, ainsi que le pouvoir excessif des propriétaires de facteurs de production qui peuvent potentiellement fausser l'allocation des ressources [16](#page=16).
> **Example:** Les entreprises privées qui fabriquent des smartphones et les vendent aux consommateurs via des plateformes en ligne illustrent des principes du système capitaliste.
#### 2.2.2 Le système économique planifié
Dans un système économique planifié, l'activité économique est centralisée et dirigée par des planificateurs qui prennent les décisions fondamentales concernant la production et la distribution. Historiquement, la plupart des pays ayant adopté ce système l'ont délaissé au profit d'économies davantage basées sur le marché [18](#page=18).
> **Tip:** La différence fondamentale réside dans le locus de la prise de décision : décentralisée et guidée par le marché dans le capitalisme, centralisée par un planificateur dans le système planifié.
### 2.3 L'organisation de l'activité économique par les marchés
Les marchés sont considérés comme un moyen efficace d'organiser l'activité économique. Dans une économie de marché pure, l'absence d'intervention gouvernementale conduit à l'allocation des ressources par les décisions décentralisées de ménages et d'entreprises interagissant sur les marchés de biens et services [17](#page=17).
#### 2.3.1 Le mécanisme de prix
Les prix du marché jouent un rôle crucial en reflétant à la fois la valeur d'un produit pour les consommateurs et le coût des ressources nécessaires à sa production. Ces prix guident donc les décisions d'achat et de production en tenant compte du coût social de fourniture de ces biens et services [17](#page=17).
#### 2.3.2 La main invisible d'Adam Smith
Adam Smith, dans son observation de 1776, a décrit comment les ménages et les entreprises interagissant sur les marchés agissent comme s'ils étaient guidés par une "main invisible". Cette force guide les décisions individuelles, motivées par l'intérêt personnel, vers des résultats qui tendent à favoriser le bien-être économique général lorsque ces acteurs examinent les prix pour leurs décisions d'achat et de vente [19](#page=19).
> **Example:** Lorsqu'un consommateur achète un produit moins cher, il signale implicitement aux producteurs que ce prix est acceptable, ce qui peut influencer les décisions de production futures.
### 2.4 L'intervention gouvernementale pour améliorer les résultats du marché
Bien que les marchés soient généralement efficaces, ils ne mènent pas toujours à des résultats optimaux ou équitables [20](#page=20).
#### 2.4.1 Défaillance du marché
Une défaillance du marché survient lorsque le marché ne parvient pas à allouer les ressources de manière efficace. Dans de tels cas, le gouvernement peut intervenir pour corriger ces inefficacités et améliorer l'équité [20](#page=20).
#### 2.4.2 Causes des défaillances du marché
Les défaillances du marché peuvent découler de plusieurs facteurs :
* **Externalités:** Il s'agit de l'impact des actions d'un individu ou d'une entreprise sur le bien-être d'un autre acteur économique sans que ce dernier soit indemnisé ou facturé. Par exemple, la pollution d'une usine affecte négativement les habitants voisins [20](#page=20).
* **Pouvoir de marché:** C'est la capacité d'une seule entité (individu ou entreprise) à influencer indûment les prix du marché. Un monopole, par exemple, peut fixer des prix plus élevés que dans un marché concurrentiel [20](#page=20).
> **Tip:** L'intervention gouvernementale doit être soigneusement évaluée pour s'assurer qu'elle corrige effectivement les défaillances du marché sans créer d'autres distorsions.
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# Les forces du marché : offre, demande et élasticité
Ce chapitre explore les mécanismes fondamentaux de l'offre et de la demande, qui sont les moteurs des économies de marché, et comment ils déterminent les prix et allouent les ressources, tout en introduisant le concept d'élasticité pour quantifier la réactivité de ces forces [47](#page=47).
### 3.1 Le modèle de l'offre et de la demande
Le modèle de l'offre et de la demande est un outil économique utilisé pour analyser les marchés concurrentiels. Il repose sur plusieurs hypothèses pour simplifier la réalité et se concentrer sur les interactions essentielles entre acheteurs et vendeurs [47](#page=47) [50](#page=50).
#### 3.1.1 Marchés concurrentiels
Un **marché** est un lieu de rencontre où des acheteurs et des vendeurs interagissent pour échanger un bien ou un service spécifique. Un **marché concurrentiel** se caractérise par la présence d'un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs, de telle sorte que chacun d'eux a une influence négligeable sur le prix du marché. Dans ces marchés, les prix sont déterminés par les forces collectives de l'offre et de la demande, et les participants sont appelés des "preneurs de prix" (price takers) car ils doivent accepter le prix du marché tel qu'il leur est donné [49](#page=49) [51](#page=51).
Les hypothèses clés d'un marché concurrentiel qui conduisent à des résultats efficients incluent [50](#page=50):
* De nombreux acheteurs et vendeurs [50](#page=50).
* Des informations parfaites pour tous les participants [50](#page=50).
* La liberté d'entrée et de sortie du marché [50](#page=50).
* Des biens identiques (homogénéité) [50](#page=50) [51](#page=51).
* Des acheteurs et des vendeurs agissant dans leur propre intérêt [50](#page=50).
* Des droits de propriété clairement définis [50](#page=50).
#### 3.1.2 La demande
La **demande** fait référence au comportement des acheteurs sur un marché [49](#page=49).
* **Quantité demandée**: C'est la quantité d'un bien que les acheteurs sont à la fois **disposés** et **capables** d'acheter à un prix donné [53](#page=53).
* **Loi de la demande**: Cette loi stipule que, toutes choses égales par ailleurs (ceteris paribus), la quantité demandée d'un bien diminue lorsque son prix augmente. Inversement, lorsque le prix diminue, la quantité demandée augmente [53](#page=53).
* **Tableau de demande**: Un tableau qui présente la relation entre le prix d'un bien et la quantité demandée à chaque niveau de prix [53](#page=53).
* **Courbe de demande**: La représentation graphique de la relation entre le prix d'un bien et la quantité demandée. Elle est généralement décroissante, reflétant la loi de la demande [55](#page=55).
##### 3.1.2.1 Mouvements le long de la courbe de demande et facteurs de déplacement
Un **mouvement le long de la courbe de demande** est causé par une modification du prix du bien lui-même. Lorsque le prix du lait baisse, par exemple, les consommateurs en achèteront davantage. Cette augmentation de la quantité demandée peut être expliquée par deux effets [56](#page=56) [59](#page=59):
* **Effet revenu** : Une baisse du prix rend le bien plus abordable, permettant aux consommateurs d'en acheter plus avec le même revenu.
* **Effet de substitution** : Lorsque le prix d'un bien diminue par rapport à d'autres biens similaires, les consommateurs ont tendance à substituer le bien moins cher à ceux qui sont devenus relativement plus chers.
Un **déplacement de la courbe de demande** (shift) se produit lorsque la quantité demandée change à **chaque prix donné** en raison de facteurs autres que le prix du bien lui-même. Ces facteurs incluent [59](#page=59) [60](#page=60) [61](#page=61):
1. **Prix des biens connexes** :
* **Substituts**: Biens qui peuvent être utilisés à la place d'un autre. Si le prix d'un substitut augmente, la demande pour le bien original augmente (déplacement vers la droite de la courbe de demande) [60](#page=60).
* **Compléments**: Biens qui sont souvent consommés ensemble. Si le prix d'un complément augmente, la demande pour le bien original diminue (déplacement vers la gauche de la courbe de demande) [60](#page=60).
2. **Revenu** :
* **Biens normaux**: Biens dont la demande diminue lorsque le revenu diminue et augmente lorsque le revenu augmente [61](#page=61).
* **Biens inférieurs**: Biens dont la demande augmente lorsque le revenu diminue et diminue lorsque le revenu augmente [61](#page=61) [63](#page=63).
3. **Goûts et préférences**: Si un bien devient plus populaire, sa demande augmente [61](#page=61).
4. **Taille et structure de la population**: Une population plus nombreuse ou une structure démographique changeante peut affecter la demande globale [61](#page=61).
5. **Publicité**: Les campagnes publicitaires visent à accroître la demande pour un bien [61](#page=61).
6. **Attentes des consommateurs**: Les attentes concernant les revenus futurs ou les prix futurs peuvent influencer la demande actuelle [61](#page=61).
##### 3.1.2.2 Demande du marché
La **demande du marché** est la somme de toutes les demandes individuelles pour un bien ou un service particulier. Graphiquement, on obtient la courbe de demande du marché en additionnant horizontalement les courbes de demande individuelles [57](#page=57) [70](#page=70).
#### 3.1.3 L'offre
L'**offre** fait référence au comportement des vendeurs sur un marché [49](#page=49).
* **Quantité offerte**: C'est la quantité d'un bien que les vendeurs sont à la fois **disposés** et **capables** de vendre à un prix donné [65](#page=65).
* **Loi de l'offre**: Cette loi stipule que, toutes choses égales par ailleurs, la quantité fournie d'un bien augmente lorsque son prix augmente. Les producteurs sont incités à offrir davantage lorsque les prix sont plus élevés [65](#page=65).
* **Tableau d'offre**: Un tableau qui montre la relation entre le prix d'un bien et la quantité offerte à chaque niveau de prix [65](#page=65).
* **Courbe d'offre**: La représentation graphique de la relation entre le prix d'un bien et la quantité offerte. Elle est généralement croissante, reflétant la loi de l'offre [66](#page=66) [68](#page=68).
##### 3.1.3.1 Déplacements de la courbe d'offre
Un **déplacement de la courbe d'offre** (shift) se produit lorsque la quantité offerte change à **chaque prix donné** en raison de facteurs autres que le prix du bien lui-même. Ces facteurs déterminants de l'offre incluent [71](#page=71) [72](#page=72) [73](#page=73):
1. **Rentabilité des autres biens** : Si la production d'un autre bien devient plus rentable, les producteurs peuvent réaffecter leurs ressources, ce qui affecte l'offre du bien initial.
2. **Technologie** : Des améliorations technologiques peuvent rendre la production plus efficace et moins coûteuse, augmentant ainsi l'offre (déplacement vers la droite).
3. **Facteurs naturels/sociaux** : Des événements tels que la météo (pour les produits agricoles) ou des changements dans les normes sociales peuvent influencer l'offre.
4. **Prix des intrants** : Les prix des facteurs de production (main-d'œuvre, matières premières, énergie). Une augmentation du coût des intrants rend la production moins rentable et diminue l'offre (déplacement vers la gauche).
5. **Attentes des producteurs** : Les anticipations concernant les prix futurs peuvent influencer la décision d'offrir des biens aujourd'hui.
6. **Nombre de vendeurs** : Une augmentation du nombre de vendeurs sur le marché accroît l'offre globale.
##### 3.1.3.2 Offre du marché
L'**offre du marché** est la somme de toutes les offres individuelles de tous les vendeurs d'un bien ou d'un service particulier. Comme pour la demande, la courbe d'offre du marché s'obtient en additionnant horizontalement les courbes d'offre individuelles [69](#page=69) [70](#page=70).
#### 3.1.4 L'offre et la demande : l'équilibre
L'**équilibre du marché** est atteint lorsque la quantité offerte est égale à la quantité demandée [76](#page=76).
* **Prix d'équilibre**: Le prix auquel la quantité offerte égale la quantité demandée. Sur un graphique, c'est le prix où les courbes d'offre et de demande se croisent [76](#page=76).
* **Quantité d'équilibre**: La quantité offerte et demandée au prix d'équilibre. Sur un graphique, c'est la quantité à laquelle les courbes d'offre et de demande se croisent [76](#page=76).
Le **comportement des acheteurs et des vendeurs** tend naturellement à ramener le marché vers son équilibre [80](#page=80).
* **Excédent (offre excédentaire)**: Si le prix est supérieur au prix d'équilibre, la quantité offerte dépasse la quantité demandée. Les vendeurs, confrontés à des invendus, auront tendance à baisser leurs prix pour stimuler les ventes, se rapprochant ainsi de l'équilibre [78](#page=78).
* **Pénurie (demande excédentaire)**: Si le prix est inférieur au prix d'équilibre, la quantité demandée dépasse la quantité offerte. Les acheteurs en compétition pour un nombre insuffisant de biens inciteront les vendeurs à augmenter leurs prix, se rapprochant ainsi de l'équilibre [78](#page=78).
La **loi de l'offre et de la demande** stipule que le prix d'un bien s'ajuste pour équilibrer la quantité offerte et la quantité demandée de ce bien [80](#page=80).
##### 3.1.4.1 Les prix comme signaux
Dans un marché libre, le prix joue un rôle crucial de **signal** pour les acheteurs et les vendeurs [81](#page=81) [82](#page=82).
* Pour les acheteurs, le prix indique le coût d'opportunité (ce à quoi ils doivent renoncer) pour acquérir un bien. Une hausse des prix change l'arbitrage auquel les acheteurs sont confrontés.
* Pour les vendeurs, le prix signale la rentabilité potentielle de la production. Une hausse des prix indique une pénurie et peut les inciter à augmenter leur production.
#### 3.1.5 Analyse des changements d'équilibre
Pour analyser comment un événement affecte un marché, on suit trois étapes [85](#page=85):
1. **Identifier la courbe affectée**: Déterminer si l'événement modifie la courbe de l'offre, de la demande, ou les deux. Un changement dans la quantité demandée dû à un changement de prix est un **mouvement le long de la courbe** (variation de la quantité demandée), tandis qu'un changement dû à un autre facteur est un **déplacement de la courbe** (changement de la demande). De même pour l'offre [84](#page=84).
2. **Déterminer la direction du déplacement** : Indiquer si la courbe se déplace vers la gauche (diminution) ou vers la droite (augmentation).
3. **Analyser l'impact sur l'équilibre**: Utiliser le diagramme de l'offre et de la demande pour observer comment le déplacement affecte le prix d'équilibre et la quantité d'équilibre [85](#page=85).
| Changement | Effet sur P* | Effet sur Q* |
| :-------------------- | :----------- | :----------- |
| Augmentation Demande | Augmente | Augmente |
| Diminution Demande | Diminue | Diminue |
| Augmentation Offre | Diminue | Augmente |
| Diminution Offre | Augmente | Diminue |
*P* = Prix d'équilibre, *Q*** = Quantité d'équilibre [88](#page=88).
### 3.2 Élasticité
L'**élasticité** est un concept économique fondamental qui mesure la réactivité (ou la sensibilité) d'une variable à une variation d'une autre variable. Elle permet d'analyser l'offre et la demande avec plus de précision [90](#page=90).
#### 3.2.1 L'élasticité-prix de la demande
L'**élasticité-prix de la demande** mesure la sensibilité de la quantité demandée d'un bien aux variations de son prix. Elle est calculée comme la variation en pourcentage de la quantité demandée divisée par la variation en pourcentage du prix [92](#page=92) [94](#page=94).
$$ \text{Élasticité-prix de la demande} = \frac{\text{% de variation de la quantité demandée}}{\text{% de variation du prix}} $$
##### 3.2.1.1 Déterminants de l'élasticité-prix de la demande
La demande tend à être plus élastique (plus réactive aux changements de prix) lorsque [92](#page=92) [93](#page=93):
* Il existe de nombreux **substituts proches**.
* Le bien est un **luxe** plutôt qu'une nécessité.
* Le **marché est étroitement défini** (par exemple, "pain blanc" est plus élastique que "nourriture").
* La **période de temps** est longue (les consommateurs ont plus de temps pour ajuster leur comportement).
* Une **part importante du revenu** est consacrée au produit.
##### 3.2.1.2 Calcul et interprétation
* **Méthode du point médian**: Cette méthode est préférée car elle donne la même élasticité quelle que soit la direction de la variation du prix. Elle calcule les variations en utilisant le point médian des deux valeurs (prix ou quantité) comme dénominateur [95](#page=95).
$$ \text{Élasticité-prix de la demande} = \frac{(Q_2 - Q_1) / [(Q_1 + Q_2)/2]}{(P_2 - P_1) / [(P_1 + P_2)/2]} $$
* **Interprétation des valeurs** :
* **Demande inélastique**: L'élasticité est **inférieure à 1**. La quantité demandée réagit peu aux variations de prix. Une augmentation de prix entraîne une augmentation des revenus totaux [97](#page=97).
* **Demande élastique**: L'élasticité est **supérieure à 1**. La quantité demandée réagit fortement aux variations de prix. Une augmentation de prix entraîne une diminution des revenus totaux [97](#page=97).
* **Élasticité-prix unitaire**: L'élasticité est **égale à 1**. La quantité demandée varie proportionnellement au prix. Les revenus totaux restent inchangés lorsque le prix varie [97](#page=97).
* **Demande parfaitement inélastique**: L'élasticité est **égale à 0**. La quantité demandée ne réagit pas du tout aux changements de prix (courbe de demande verticale) [98](#page=98) [99](#page=99).
* **Demande parfaitement élastique**: L'élasticité est **infinie**. Toute augmentation de prix entraîne une quantité demandée nulle, et à un prix donné, la quantité demandée peut être infinie (courbe de demande horizontale) [98](#page=98).
##### 3.2.1.3 Élasticité-prix et revenus totaux
Le lien entre l'élasticité-prix de la demande et les revenus totaux (ou dépenses totales) est crucial :
* Si la demande est **inélastique** ( |Ed| < 1 ), une augmentation du prix conduit à une augmentation des revenus totaux, car la diminution proportionnelle de la quantité demandée est plus faible que l'augmentation du prix.
* Si la demande est **élastique** ( |Ed| > 1 ), une augmentation du prix conduit à une diminution des revenus totaux, car la diminution proportionnelle de la quantité demandée est plus importante que l'augmentation du prix.
* Si la demande a une **élasticité unitaire** ( |Ed| = 1 ), les revenus totaux ne changent pas lorsque le prix varie.
> **Tip:** Sur une courbe de demande linéaire, la demande est inélastique aux prix bas et quantités élevées, et élastique aux prix élevés et quantités basses .
#### 3.2.2 Autres élasticités de la demande
* **Élasticité-revenu de la demande**: Mesure la sensibilité de la quantité demandée d'un bien aux variations du revenu des consommateurs .
$$ \text{Élasticité-revenu de la demande} = \frac{\text{% de variation de la quantité demandée}}{\text{% de variation du revenu}} $$
* Pour les **biens normaux**, l'élasticité-revenu est positive. Elle est généralement faible pour les nécessités (nourriture, vêtements) et plus élevée pour les biens de luxe (voitures de sport) .
* Pour les **biens inférieurs**, l'élasticité-revenu est négative .
* **Élasticité-prix croisée de la demande**: Mesure la sensibilité de la quantité demandée d'un bien aux variations du prix d'un **autre bien** .
$$ \text{Élasticité-prix croisée} = \frac{\text{% de variation de la quantité demandée du bien A}}{\text{% de variation du prix du bien B}} $$
* Pour les **substituts**, l'élasticité-prix croisée est positive (une augmentation du prix du bien B entraîne une augmentation de la demande du bien A).
* Pour les **compléments**, l'élasticité-prix croisée est négative (une augmentation du prix du bien B entraîne une diminution de la demande du bien A).
#### 3.2.3 L'élasticité-prix de l'offre
L'**élasticité-prix de l'offre** mesure la sensibilité de la quantité offerte d'un bien aux variations de son prix. Elle est calculée comme la variation en pourcentage de la quantité offerte divisée par la variation en pourcentage du prix .
$$ \text{Élasticité-prix de l'offre} = \frac{\text{% de variation de la quantité offerte}}{\text{% de variation du prix}} $$
##### 3.2.3.1 Déterminants de l'élasticité-prix de l'offre
Les principaux déterminants de l'élasticité-prix de l'offre sont :
* **Période de temps** : L'offre est généralement plus élastique à long terme qu'à court terme, car les producteurs ont plus de temps pour ajuster leur production.
* **Capacité de production** : La facilité avec laquelle les producteurs peuvent augmenter ou diminuer la quantité produite.
* **Mobilité des facteurs de production** : La facilité avec laquelle les ressources peuvent être réaffectées à la production d'un bien.
##### 3.2.3.2 Interprétation
Les différentes élasticités de l'offre correspondent à différentes formes de courbes d'offre :
* **Offre parfaitement inélastique**: Élasticité = 0 (courbe d'offre verticale). La quantité offerte ne change pas, quel que soit le prix .
* **Offre inélastique**: Élasticité < 1 (courbe d'offre relativement pentue). La quantité offerte réagit peu aux changements de prix .
* **Offre à élasticité unitaire**: Élasticité = 1 (courbe d'offre dont la pente permet une proportionnalité dans les variations) .
* **Offre élastique**: Élasticité > 1 (courbe d'offre relativement plate). La quantité offerte réagit fortement aux changements de prix .
* **Offre parfaitement élastique**: Élasticité = infini (courbe d'offre horizontale). Les producteurs offriront toute quantité à un prix donné, mais aucune quantité à un prix inférieur .
#### 3.2.4 Applications de l'élasticité
L'analyse de l'élasticité trouve des applications dans diverses situations économiques, comme l'explication des variations de prix des billets de train selon les heures (demande inélastique aux heures de pointe, plus élastique hors pointe) ou la compréhension de la baisse des revenus des agriculteurs malgré des gains de productivité (augmentation de l'offre conduisant à une baisse des prix, car la demande est relativement inélastique) .
> **Tip:** Pour analyser les changements sur un marché, il faut examiner si l'offre ou la demande se déplace, la direction de ce déplacement, puis observer l'impact sur le prix et la quantité d'équilibre .
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# Efficacité des marchés, interventions gouvernementales et structures de marché
Voici une synthèse détaillée et complète du sujet "Efficacité des marchés, interventions gouvernementales et structures de marché", basée sur le contenu fourni.
## 4. Efficacité des marchés, interventions gouvernementales et structures de marché
Cette partie explore comment l'efficacité des marchés est mesurée par le biais des surplus du consommateur et du producteur, analyse l'impact des interventions gouvernementales telles que les contrôles de prix et les taxes, et aborde les défaillances de marché comme les externalités, ainsi que le comportement des entreprises dans différents types de structures de marché.
### 4.1 Économie du bien-être et efficacité allocative
L'économie du bien-être est l'étude de l'impact de l'allocation des ressources sur le bien-être économique. Le bien-être peut être subjectif (auto-évaluation du bonheur) ou objectif (mesures de qualité de vie). L'efficacité allocative est atteinte lorsqu'une allocation de ressources permet à la valeur de la production des vendeurs de correspondre à la valeur que les acheteurs lui accordent. Dans un marché équilibré, les consommateurs et les producteurs bénéficient de leur participation, et le bien-être total est maximisé .
### 4.2 Surplus du consommateur
Le consentement à payer est le montant maximum qu'un acheteur est prêt à débourser pour un bien, reflétant la valeur qu'il y accorde. Le surplus du consommateur est la différence entre ce consentement à payer et le prix réel payé. Il mesure le bénéfice que les acheteurs retirent du marché tel qu'ils le perçoivent. Sur un graphique, le surplus du consommateur est représenté par la zone située sous la courbe de demande et au-dessus du prix. Une baisse du prix augmente le surplus du consommateur, à la fois pour les consommateurs existants et pour les nouveaux acheteurs entrant sur le marché .
Il est important de noter que le surplus du consommateur n'est pas toujours une mesure parfaite du bien-être économique, notamment si les consommateurs sont irrationnels .
### 4.3 Surplus du producteur
Le coût est la valeur de tout ce qu'un vendeur doit céder pour produire un bien. Le surplus du producteur est la différence entre le prix reçu par le vendeur et son coût de production. Il mesure le bénéfice pour les vendeurs participant au marché. Graphiquement, le surplus du producteur est la zone située au-dessus de la courbe d'offre et en dessous du prix. Une augmentation du prix augmente le surplus du producteur, incitant de nouveaux producteurs à entrer sur le marché .
### 4.4 Efficacité du marché
Les marchés libres tendent à allouer l'offre aux acheteurs qui l'apprécient le plus (mesuré par le consentement à payer) et la demande aux vendeurs qui peuvent produire au moindre coût. L'équilibre du marché produit une quantité qui maximise la somme du surplus du consommateur et du producteur, représentant le surplus total. Le surplus total est la valeur pour les acheteurs moins le coût pour les vendeurs .
L'efficacité économique est la propriété d'une allocation de ressources qui maximise le surplus total. L'efficacité au sens de Pareto est atteinte lorsque l'on ne peut améliorer la situation d'une personne sans en dégrader celle d'une autre .
Cependant, si les marchés peuvent être efficaces, ils ne sont pas nécessairement équitables. L'équité concerne la répartition du bien-être entre les agents .
### 4.5 Interventions gouvernementales : Contrôles de prix
Les gouvernements interviennent sur les marchés lorsqu'ils estiment que les prix d'équilibre sont inéquitables. Les principaux contrôles de prix sont les prix plafonds et les prix planchers .
#### 4.5.1 Prix plafond
Un prix plafond est un maximum légal sur le prix de vente d'un bien .
* **Prix plafond non contraignant:** Si le prix plafond est fixé au-dessus du prix d'équilibre, il n'a aucun effet .
* **Prix plafond contraignant:** Si le prix plafond est fixé en dessous du prix d'équilibre, il entraîne une pénurie car la quantité demandée excède la quantité offerte ($Q_D > Q_S$). Cela peut mener à un rationnement non tarifaire (files d'attente, discrimination) .
Exemples d'application: le contrôle des prix de l'essence (qui a créé des pénuries) et le contrôle des loyers (qui peut entraîner une grave pénurie à long terme en raison de l'élasticité accrue de l'offre et de la demande) .
#### 4.5.2 Prix plancher
Un prix plancher est un minimum légal sur le prix de vente d'un bien .
* **Prix plancher non contraignant:** Si le prix plancher est fixé en dessous du prix d'équilibre, il n'a aucun effet .
* **Prix plancher contraignant:** Si le prix plancher est fixé au-dessus du prix d'équilibre, il entraîne un excédent car la quantité offerte excède la quantité demandée ($Q_S > Q_D$) .
Exemple d'application: le salaire minimum, qui agit comme un prix plancher sur le marché du travail peu qualifié. Un salaire minimum contraignant peut entraîner du chômage (excédent de main-d'œuvre). Pour atténuer cela, des alternatives comme la réduction des charges sociales sur les bas salaires ou l'impôt négatif peuvent être envisagées .
### 4.6 Interventions gouvernementales : Impôts
Les gouvernements prélèvent des impôts pour financer des services publics, mais ils découragent également l'activité sur les marchés .
#### 4.6.1 Incidence fiscale
L'incidence fiscale désigne la manière dont le fardeau d'une taxe est réparti entre les participants d'un marché .
* **Impôt sur les vendeurs:** Une taxe sur les vendeurs déplace la courbe d'offre vers le haut. L'écart entre le prix payé par les acheteurs et le prix reçu par les vendeurs augmente. Le fardeau est partagé entre acheteurs et vendeurs, même si la taxe est légalement imposée aux vendeurs .
* **Types de taxes:** Une taxe spécifique est un montant fixe par unité, tandis qu'une taxe ad valorem est un pourcentage du prix .
* **Rôle de l'élasticité:** La répartition du fardeau fiscal dépend des élasticités-prix de l'offre et de la demande. La charge fiscale pèse plus lourdement sur le côté du marché le moins élastique .
#### 4.6.2 Perte sèche
Les impôts entraînent une réduction de la quantité échangée et donc une perte sèche (ou charge morte), qui est la diminution du surplus total résultant de cette distorsion. La taille de la perte sèche dépend de l'élasticité de l'offre et de la demande: plus les élasticités sont grandes, plus la perte sèche est importante .
#### 4.6.3 Recettes fiscales et la courbe de Laffer
L'augmentation d'un impôt accroît les recettes fiscales jusqu'à un certain point. Au-delà, une augmentation du taux d'imposition peut réduire les recettes fiscales car la quantité échangée diminue trop. La courbe de Laffer illustre cette relation entre les taux d'imposition et les recettes fiscales .
#### 4.6.4 Charges administratives
Les impôts engendrent également des charges administratives: le temps et les ressources consacrés par les contribuables à la documentation, au calcul et au remplissage des formulaires fiscaux .
#### 4.6.5 Conception du système fiscal
Lors de la conception d'un système fiscal, deux objectifs clés sont l'efficience et l'équité .
Les quatre canons de la fiscalité d'Adam Smith sont: l'égalité (capacité de payer), la certitude, la commodité et l'économie (coût de perception faible) .
* **Taux d'imposition:** Le taux moyen mesure le sacrifice du contribuable, tandis que le taux marginal mesure la dissuasion au travail .
* **Équité:** Le principe des avantages suggère que les gens devraient payer en fonction des services gouvernementaux dont ils bénéficient. Le principe de la capacité de payer suggère que les impôts doivent être proportionnels à la capacité de supporter le fardeau. Cela conduit à l'équité verticale (plus grande capacité, plus d'impôt) et horizontale (capacités similaires, mêmes impôts). Les systèmes fiscaux peuvent être proportionnels, régressifs ou progressifs .
Trouver un équilibre entre efficacité et équité est un défi majeur en politique fiscale .
### 4.7 Interventions gouvernementales : Subventions
Une subvention est un paiement versé pour encourager la consommation ou la production. Elles déplacent la courbe d'offre ou de demande, réduisent les prix pour les acheteurs et augmentent les quantités. Cependant, les subventions sont souvent financées par les contribuables et peuvent entraîner une surproduction .
### 4.8 Défaillances de marché : Externalités
Une externalité est un impact non compensé d'une action sur le bien-être d'un tiers. Si l'impact est négatif, c'est une externalité négative; s'il est positif, c'est une externalité positive. Les externalités rendent les marchés inefficaces car les décisions privées ne prennent pas en compte les coûts ou bénéfices sociaux .
* **Externalités négatives:** Les marchés produisent une quantité *supérieure* à ce qui est socialement souhaitable. Par exemple, la pollution des usines d'aluminium. Le coût social est supérieur au coût privé. Le niveau de production optimal est inférieur à l'équilibre du marché. L'internalisation vise à aligner les incitations privées sur l'optimum social, souvent par une taxe pigouvienne .
* **Externalités positives:** Les marchés produisent une quantité *inférieure* à ce qui est socialement souhaitable. Par exemple, l'éducation bénéficie à la société entière via une productivité accrue. La valeur sociale est supérieure à la valeur privée .
* **Externalités positionnelles:** Le gain dépend de la performance relative à autrui, menant à des courses aux armements qui se neutralisent .
#### 4.8.1 Solutions privées aux externalités
Les solutions privées incluent les normes sociales, les associations caritatives, les intérêts mutuels et les contrats sociaux. Le théorème de Coase stipule que, sans coûts de transaction, les parties privées peuvent résoudre les externalités par la négociation. Cependant, les coûts de transaction élevés, les problèmes de négociation et la difficulté de coordination peuvent rendre ces solutions inapplicables .
#### 4.8.2 Politiques publiques face aux externalités
* **Réglementation:** Interdire ou exiger certains comportements (ex: vaccination obligatoire, normes d'émission) .
* **Politiques basées sur le marché :**
* **Taxes pigouviennes:** Impôts visant à corriger les externalités négatives, alignant les coûts privés sur les coûts sociaux .
* **Permis de pollution négociables:** Créent un marché pour le droit de polluer, permettant aux entreprises de transférer ce droit .
#### 4.8.3 Droits de propriété et course aux armements
L'extension des droits de propriété peut internaliser les externalités. Il faut également réguler les courses aux armements positionnelles par des lois ou des organismes de supervision. Une objection courante est la réticence à "acheter le droit de polluer", ignorant les compromis inhérents aux économies .
### 4.9 Échec du gouvernement
Même les interventions gouvernementales peuvent échouer. L'échec du gouvernement survient lorsque le pouvoir politique et les incitations déforment la prise de décision, menant à des résultats inefficaces .
* **Théorie du choix public:** Analyse le comportement des acteurs politiques (électeurs, politiciens, bureaucrates) qui peuvent privilégier leurs intérêts propres au détriment de l'efficacité économique .
* **Incitations des acteurs:** L'ignorance rationnelle des électeurs, la recherche de réélection des politiciens et le pouvoir des bureaucrates peuvent entraîner des décisions inefficaces .
* **Autres distorsions:** L'effet d'intérêt particulier, la recherche de rente (capturer des revenus) et le court-termisme des politiciens contribuent à l'inefficacité .
* **Système fiscal:** Les failles du système fiscal peuvent être exploitées pour éviter l'impôt (optimisation fiscale légale, évasion fiscale illégale) .
### 4.10 Structures de marché : Concurrence parfaite
Un marché parfaitement concurrentiel se caractérise par de nombreux acheteurs et vendeurs, des biens homogènes, des entreprises preneuses de prix et une liberté d'entrée et de sortie. Les entreprises maximisent leurs profits en produisant la quantité où le coût marginal (CM) est égal au revenu marginal (RM) .
* **Coûts:** Les coûts incluent les coûts fixes (qui ne varient pas avec la production) et les coûts variables (qui varient). Les courbes de coûts typiques sont en forme de U pour le coût total moyen (CTM) et sont ascendantes pour le coût marginal (CM), qui coupe le CTM à son minimum (échelle efficiente) .
* **Revenus:** Le revenu total (RT) est $P \times Q$. Le revenu moyen (RMoy) est $RT/Q = P$. Le revenu marginal (RM) est $\Delta RT / \Delta Q$. Pour les firmes concurrentielles, $RMoy = RM = P$ .
* **Décision de production:** L'entreprise produit là où $RM = CM$ .
* **Court terme:** L'entreprise cesse de produire si le prix ($P$) est inférieur au coût variable moyen (CVM). La courbe d'offre à court terme est la partie de la courbe CM au-dessus du CVM .
* **Long terme:** L'entreprise quitte le marché si $P < CTM$ et entre si $P > CTM$. À long terme, le profit économique est nul ($P = CTM$ minimum) .
* **Offre du marché:** À court terme, elle est la somme des offres individuelles. À long terme, elle est horizontale au niveau du coût total moyen minimum (en l'absence de coûts croissants) .
Les courbes d'offre à long terme d'une industrie peuvent être croissantes si les ressources sont limitées ou si les entreprises ont des coûts différents .
### 4.11 Structures de marché : Monopole, Concurrence monopolistique, Oligopole (Non détaillés dans le document fourni)
Bien que le document explore en détail les marchés concurrentiels, il mentionne les "structures de marché" comme faisant partie du sujet. Cependant, les détails spécifiques sur les monopoles, la concurrence monopolistique et l'oligopole ne sont pas présents dans les pages fournies. Ces structures de marché se distinguent par le nombre d'entreprises, la différenciation des produits et les barrières à l'entrée, influençant différemment l'efficacité et les prix.
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**Conseil d'étude :** Pour bien maîtriser ce chapitre, concentrez-vous sur la compréhension des graphiques des surplus du consommateur et du producteur, ainsi que sur l'impact visuel des taxes et des contrôles de prix sur ces surplus et sur la quantité échangée. Maîtrisez également la relation entre les coûts (fixes, variables, moyens, marginaux) et la courbe d'offre de l'entreprise. Comprendre le concept de "défaillance de marché" est essentiel pour saisir pourquoi le gouvernement intervient.
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Rareté | La condition selon laquelle les ressources d'une société sont limitées par rapport à ses besoins et désirs illimités, obligeant à faire des choix. |
| Arbitrage (Trade-off) | La nécessité de renoncer à une chose pour en obtenir une autre. En économie, cela implique de faire des compromis entre des objectifs concurrents. |
| Coût d'opportunité | La valeur de la meilleure alternative à laquelle il faut renoncer pour obtenir quelque chose. Il représente le sacrifice réel d'un bien ou d'un service pour en obtenir un autre. |
| Changements marginaux | Petits ajustements progressifs apportés à un plan d'action existant, par opposition à une décision radicale ou complète. Les économistes analysent souvent les décisions en examinant les coûts et avantages marginaux. |
| Incitations | Quelque chose qui incite une personne à agir, en tenant compte des récompenses ou des punitions associées à une action. Les politiques publiques visent souvent à modifier les incitations pour influencer le comportement. |
| Économie de marché | Un système économique dans lequel les décisions concernant l'investissement, la production et la distribution sont guidées par les signaux de prix créés par les interactions de l'offre et de la demande sur les marchés. |
| Main invisible | Le concept développé par Adam Smith selon lequel les individus, en poursuivant leur propre intérêt, contribuent involontairement au bien-être de la société dans son ensemble grâce à l'interaction des marchés. |
| Défaillance du marché | Situation dans laquelle l'allocation des biens et services par un marché libre n'est pas efficace, souvent due à des externalités ou à un pouvoir de marché. |
| Microéconomie | La branche de l'économie qui étudie le comportement des ménages et des entreprises individuels lorsqu'ils prennent des décisions et interagissent sur les marchés. |
| Macroéconomie | La branche de l'économie qui étudie les phénomènes à l'échelle de l'économie dans son ensemble, tels que l'inflation, le chômage et la croissance économique. |
| Inflation | Une augmentation générale du niveau des prix des biens et services dans une économie sur une période donnée, entraînant une diminution du pouvoir d'achat de la monnaie. |
| Offre | La quantité d'un bien ou d'un service que les producteurs sont disposés et capables de vendre à différents prix sur une période donnée. |
| Demande | La quantité d'un bien ou d'un service que les consommateurs sont disposés et capables d'acheter à différents prix sur une période donnée. |
| Marché concurrentiel | Un marché caractérisé par un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs, où chaque agent a un impact négligeable sur le prix du marché. Les participants sont des « preneurs de prix ». |
| Prix d'équilibre | Le prix auquel la quantité demandée d'un bien ou d'un service est égale à la quantité offerte. C'est le prix qui équilibre le marché. |
| Quantité d'équilibre | La quantité d'un bien ou d'un service qui est demandée et offerte au prix d'équilibre. |
| Pénurie | Situation où la quantité demandée dépasse la quantité offerte, généralement parce que le prix est inférieur au prix d'équilibre. |
| Excédent | Situation où la quantité offerte dépasse la quantité demandée, généralement parce que le prix est supérieur au prix d'équilibre. |
| Élasticité-prix de la demande | Une mesure de la sensibilité de la quantité demandée d'un bien aux variations de son prix. Elle est calculée comme le pourcentage de variation de la quantité demandée divisé par le pourcentage de variation du prix. |
| Élasticité-prix de l'offre | Une mesure de la sensibilité de la quantité offerte d'un bien aux variations de son prix. Elle est calculée comme le pourcentage de variation de la quantité offerte divisé par le pourcentage de variation du prix. |
| Surplus du consommateur | La différence entre le montant qu'un acheteur est prêt à payer pour un bien et le montant qu'il paie réellement. Il mesure le bénéfice que les consommateurs tirent de leur participation au marché. |
| Surplus du producteur | La différence entre le montant qu'un vendeur reçoit pour un bien et son coût de production. Il mesure le bénéfice que les producteurs tirent de leur participation au marché. |
| Efficacité allocative | Une situation dans laquelle les ressources sont allouées de manière à ce que la valeur de la production pour les acheteurs corresponde au coût de production pour les vendeurs. Les marchés concurrentiels, en l'absence de défaillances, tendent à atteindre l'efficacité allocative. |
| Coût d'opportunité (dans la production) | La valeur de tout ce qu'une entreprise doit abandonner pour produire un bien ou un service, y compris les coûts explicites et implicites. |
| Coûts fixes | Coûts qui ne varient pas avec la quantité de production produite par une entreprise. |
| Coûts variables | Coûts qui varient en fonction de la quantité de production produite par une entreprise. |
| Coût marginal | L'augmentation du coût total résultant de la production d'une unité supplémentaire d'un bien ou d'un service. |
| Coût total moyen | Le coût total divisé par la quantité de production. Il représente le coût moyen de chaque unité produite. |
| Monopole | Une structure de marché dans laquelle une seule entreprise vend un produit pour lequel il n'existe pas de substituts proches. Le monopoleur est un « faiseur de prix ». |
| Externalité | L'impact non compensé des actions d'une personne sur le bien-être d'un tiers qui n'est pas une partie directe à la transaction. Peut être positive ou négative. |
| Externalité négative | Un impact négatif non compensé des actions d'une personne sur le bien-être d'un tiers. Conduit généralement à une surproduction par rapport à l'optimum social. |
| Externalité positive | Un impact bénéfique non compensé des actions d'une personne sur le bien-être d'un tiers. Conduit généralement à une sous-production par rapport à l'optimum social. |
| Théorème de Coase | Proposition selon laquelle si les parties privées peuvent négocier sans coût, elles peuvent résoudre les problèmes d'externalités par elles-mêmes, indépendamment de l'attribution initiale des droits de propriété. |
| Taxes pigouviennes | Des impôts imposés par le gouvernement pour corriger les effets d'une externalité négative, visant à aligner les coûts privés sur les coûts sociaux. |
| Perte sèche (ou charge morte) | La diminution du surplus total (surplus du consommateur + surplus du producteur) qui résulte d'une distorsion du marché, telle qu'une taxe ou une subvention. |
| Courbe de Laffer | Une courbe théorique qui illustre la relation entre les taux d'imposition et les recettes fiscales. Elle suggère que des taux d'imposition trop élevés peuvent réduire les recettes fiscales en décourageant l'activité économique. |
| Équité | L'idée de justice dans la répartition des avantages et des fardeaux au sein d'une société. En fiscalité, cela peut se référer à l'équité horizontale (personnes dans des situations similaires paient des impôts similaires) et à l'équité verticale (personnes ayant une plus grande capacité de payer paient plus). |
| Profit économique | Le revenu total d'une entreprise moins le coût total des facteurs de production, y compris les coûts explicites et implicites. |
| Profit normal | Le niveau de profit minimal nécessaire pour que les propriétaires d'une entreprise continuent de la maintenir en activité, couvrant les coûts d'opportunité de leurs facteurs de production. |
| Profit anormal (ou économique positif) | Profit supérieur au profit normal, indiquant que l'entreprise génère un rendement supérieur à celui de sa meilleure utilisation alternative. |
| Coûts irrécupérables | Coûts qui ont déjà été engagés et qui ne peuvent pas être récupérés, quelle que soit la décision future. Ils ne devraient pas influencer les décisions actuelles. |
| Réglementation | Règles imposées par le gouvernement pour contrôler le comportement des entreprises ou des individus, souvent utilisées pour traiter les externalités ou assurer la sécurité. |