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Summary
# Histoire et fondements de la psychomotricité
Cette section retrace l'évolution historique du concept de psychomotricité, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, en passant par les contributions de figures clés et les approches théoriques [1](#page=1).
### 1.1 Les prémices et les origines du concept
#### 1.1.1 L'Antiquité et le Moyen Âge
Dès l'Antiquité, des philosophes tels que Platon, Aristote et Hippocrate abordent les liens entre le corps, l'âme et la santé, posant ainsi les premières réflexions sur cette interrelation. Durant le Moyen Âge et la Renaissance, une vision dualiste prédomine, séparant le corps et l'esprit, avec une primauté de l'âme sur le corps. Le développement scientifique étant limité, l'observation du corps reste restreinte [1](#page=1).
#### 1.1.2 Les Lumières et le dualisme cartésien
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le dualisme cartésien de Descartes, qui sépare radicalement le corps (considéré comme une machine) et l'esprit, tend à retarder la reconnaissance des interactions psychomotrices. Cependant, les sciences naturelles et la médecine commencent à se développer durant cette période [1](#page=1).
#### 1.1.3 Le XIXe siècle et l'émergence de la psychologie de l'enfant
Le XIXe siècle voit l'émergence de la psychologie de l'enfant et un intérêt croissant pour les troubles du comportement et les déficiences, notamment grâce aux travaux de Jean Itard et Édouard Séguin [1](#page=1) [2](#page=2).
#### 1.1.4 Le début du XXe siècle et les avancées scientifiques
Au début du XXe siècle, Jean Piaget démontre que l'intelligence se construit à partir de l'action, en particulier à travers le stade sensori-moteur. Les neurosciences commencent également à établir les premiers liens entre le cerveau, la motricité et la cognition [1](#page=1).
### 1.2 Le développement de la psychomotricité comme discipline
#### 1.2.1 L'entre-deux-guerres et les premières applications thérapeutiques
Entre 1940 et 1950, les premiers usages thérapeutiques de la psychomotricité apparaissent. Henri Wallon théorise le développement affectivo-moteur, soulignant l'importance du tonus dans la relation et la pensée. Julian de Ajuriaguerra, une figure suisse, développe le concept de tonus émotionnel et jette les bases de la psychomotricité clinique [1](#page=1) [2](#page=2).
#### 1.2.2 Les années 1960-1970 : structuration et méthodes
La période de 1960 à 1970 est marquée par le développement de l'éducation psychomotrice par Jean Le Boulch. Gisèle Soubiran crée une méthode de relaxation psychotonique axée sur l'écoute du corps et la régulation tonique. Bernard Aucouturier développe la pratique psychomotrice Aucouturier (PPA), qui repose sur le jeu libre, la symbolisation et le plaisir du mouvement [1](#page=1) [2](#page=2).
#### 1.2.3 Fin du XXe siècle et XXIe siècle : intégration et approche interdisciplinaire
À la fin du XXe siècle et au XXIe siècle, la psychomotricité s'intègre progressivement dans les hôpitaux et les écoles. L'approche devient globale et interdisciplinaire, favorisant les liens avec d'autres professions comme les kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes et neuropsychologues [1](#page=1).
### 1.3 Contributions des pionniers
> **Tip:** Il est essentiel de connaître les figures clés qui ont façonné la psychomotricité, car leurs travaux constituent les fondements théoriques et pratiques de cette discipline [2](#page=2).
* **Jean Itard**: Connu pour son travail avec Victor de l'Aveyron, il a mis en place une éducation basée sur les sens et la motricité, incluant l'imitation, la répétition motrice et la stimulation sensorielle [2](#page=2).
* **Édouard Séguin**: Il a fondé la première école privée pour enfants ayant des troubles cognitifs et a publié "Traitement moral, hygiène et éducation des idiots" en 1846. Il est également crédité de la création de nombreux jeux psychomoteurs utilisés aujourd'hui [2](#page=2).
* **Jean Piaget**: Ses recherches sur les processus cognitifs chez les enfants ont mis en évidence le rôle de l'action et de la motricité dans le développement de l'intelligence [2](#page=2).
* **Henri Wallon**: Il a souligné la profonde interconnexion entre la motricité, les émotions et la cognition, ainsi que l'importance des interactions [2](#page=2).
* **Julien de Ajuriaguerra**: Il a étudié les troubles du développement et a joué un rôle majeur dans la création de la première formation de psychomotricité en France, posant les bases de la psychomotricité en tant que discipline médicale et thérapeutique [2](#page=2).
* **Jean Le Boulch**: Il est le créateur du concept de psychokinétique [2](#page=2).
* **Gisèle Soubiran**: En 1967, elle a fondé l'Institut Supérieur de Rééducation Psychomot (ISRP) [2](#page=2).
* **Bernard Aucouturier**: Il est le fondateur de la Pratique Psychomotrice Aucouturier (PPA) [2](#page=2).
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# Principes généraux du développement psychomoteur
Ce chapitre explore les lois fondamentales qui régissent le développement psychomoteur, ainsi que les multiples facteurs qui l'influencent.
### 2.1 Lois générales du développement psychomoteur
Le développement psychomoteur suit plusieurs lois générales qui décrivent la progression de l'acquisition des compétences motrices et cognitives.
#### 2.1.1 Loi céphalo-caudale
Cette loi stipule que le contrôle du corps progresse de la tête vers les pieds. Un bébé développe d'abord les muscles du cou, puis ceux du tronc et enfin ceux des membres. C'est pourquoi un enfant est capable de s'asseoir avant de pouvoir se tenir debout. Le terme "céphalique" fait référence à la tête, tandis que "caudal" désigne la partie inférieure du corps [6](#page=6).
#### 2.1.2 Loi proximo-distale
Selon cette loi, le contrôle se développe du centre du corps vers les extrémités. La progression se fait généralement du tronc vers l'épaule, puis le bras, l'avant-bras, la main et enfin les doigts. Ce principe s'applique également aux membres inférieurs [6](#page=6).
#### 2.1.3 Loi de différenciation
Cette loi décrit le passage de gestes brusques et généraux à des mouvements plus volontaires et précis. Par exemple, une secousse générale du bras évolue vers des gestes plus dirigés et contrôlés [6](#page=6).
#### 2.1.4 Loi de variabilité
Il est essentiel de comprendre que chaque enfant progresse à son propre rythme. Cette loi souligne l'importance de ne pas comparer les enfants entre eux. Bien que l'ordre des étapes de développement reste généralement stable, l'âge auquel un enfant franchit ces étapes peut varier considérablement [6](#page=6).
### 2.2 Facteurs influençant le développement psychomoteur
Le développement psychomoteur est un processus complexe influencé par une interaction de plusieurs facteurs, certains émanant de l'enfant lui-même et d'autres de son environnement [7](#page=7).
#### 2.2.1 L’équipement organique
Ce facteur englobe les aspects biologiques de l'enfant. Il inclut la santé générale, l'intégrité des organes sensoriels et moteurs, la nutrition, le sommeil et le processus de croissance. L'équipement inné comprend le niveau anatomique (structure corporelle normale), le niveau physiologique (fonctionnement normal des systèmes), le niveau génétique, le niveau sensoriel et le niveau psychologique (histoire de l'enfant, désir, sentiment d'être aimé). Des déficiences dans ces domaines, qu'elles soient génétiques (ex: trisomie, myopathie), sensorielles (ex: malvoyance, surdité) ou anatomiques (ex: malformation d'un membre), peuvent impacter le développement [7](#page=7).
#### 2.2.2 La maturation neurologique
La maturation du système nerveux est un pilier du développement psychomoteur [7](#page=7).
##### 2.2.2.1 Myélinisation
La myélinisation est le processus de création de la gaine de myéline autour des axones des neurones. Ce processus débute durant la vie fœtale et se poursuit, bien qu'à un rythme ralenti, jusqu'à l'âge adulte. La myélinisation commence au niveau du tronc cérébral, puis progresse vers le cortex, les zones sensorielles et enfin les zones motrices. La gaine de myéline agit comme un isolant qui permet une transmission plus rapide des messages nerveux [7](#page=7) [8](#page=8).
##### 2.2.2.2 Relations interneuronales (Connexions synaptiques)
La création de connexions entre les neurones, appelée synaptogenèse, est particulièrement intense entre la naissance et l'âge de trois ans. Cependant, le simple nombre de connexions ne garantit pas l'efficacité neuronale. L'apprentissage répété renforce l'utilité des synapses. La plasticité cérébrale décrit la capacité des connexions neuronales à s'adapter en fonction des expériences vécues. Les synapses qui ne sont pas utilisées tendent à disparaître, un processus appelé élagage synaptique [8](#page=8).
##### 2.2.2.3 Organisation de l’activité électrique cérébrale
L'activité électrique du cerveau est présente dès la vie fœtale et progresse graduellement en termes de maturation de ses rythmes [9](#page=9).
##### 2.2.2.4 Organisation des grands systèmes fonctionnels
Le cerveau s'organise en grands systèmes fonctionnels, incluant les systèmes sensoriels (vue, audition, toucher, etc.), le système moteur (volontaire, tonique, postural) et les systèmes associatifs qui permettent la coordination et la planification des actions [9](#page=9).
#### 2.2.3 Les stimulations sensori-motrices
L'enfant a un besoin inné de stimulation, qu'elle soit naturelle ou recherchée activement par l'enfant. Ces stimulations sont cruciales pour la création et le renforcement des connexions synaptiques [9](#page=9).
#### 2.2.4 Le contexte psycho-affectif
Un lien affectif stable et sécurisant entre l'enfant et une figure d'attachement (souvent un parent) constitue une base essentielle de sécurité émotionnelle. Ce type de relation influence directement le développement de l'exploration et la confiance corporelle. Un attachement sécure favorise l'exploration et la confiance corporelle, tandis qu'un attachement insécure peut mener à l'inhibition, à la dépendance ou à une agitation motrice [10](#page=10) [9](#page=9).
#### 2.2.5 Autres facteurs
D'autres éléments interviennent également dans le développement psychomoteur, tels que les facteurs socioculturels (styles éducatifs, pratiques de portage, encouragement à la motricité libre). La motivation intrinsèque de l'enfant, sa curiosité et son désir d'agir (intentionnalité) jouent aussi un rôle significatif. Il est important de noter que tous ces facteurs interagissent de manière complexe et réciproque [10](#page=10).
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# Développement sensoriel et moteur du nouveau-né et du nourrisson
L'étude du développement sensoriel et moteur du nouveau-né et du nourrisson analyse leurs compétences innées, l'évolution progressive de leurs sens et les bases neurophysiologiques sous-tendant leur tonus musculaire et leurs réflexes archaïques [12](#page=12) [16](#page=16).
### 3.1 L'adaptation à la vie extra-utérine
La naissance marque un passage brutal du milieu utérin au monde extérieur, nécessitant des adaptations corporelles immédiates pour assurer la survie. Ces adaptations vitales incluent la mise en marche de la respiration, l'établissement de la thermorégulation, la modification du système circulatoire avec la fermeture des shunts fœtaux, et l'activation des réflexes archaïques. L'impact de la gravité sur la posture, les réactions de regroupement/extension, et la recherche de contenance deviennent essentiels, soulignant l'importance du contact. Les conditions de naissance (voie basse, césarienne, prématurité) et le caractère médicalisé ou physiologique de celle-ci laissent des traces corporelles et sensorielles qui influencent le vécu du bébé [11](#page=11) [12](#page=12).
#### 3.1.1 Examen du nouveau-né
L'examen du nouveau-né vise à évaluer sa vitalité immédiate, sa capacité d'adaptation à la vie extra-utérine, à dépister d'éventuelles anomalies congénitales et à identifier les signes de souffrance périnatale. Le score d'Apgar est un outil clé pour cette évaluation rapide. D'autres éléments cliniques comprennent le contrôle des orifices, l'examen cardio-respiratoire, et la vérification des yeux, oreilles, hanches et clavicules [12](#page=12) [13](#page=13).
### 3.2 Les réflexes archaïques
Les réflexes archaïques sont des réponses motrices involontaires, dirigées par le tronc cérébral et la moelle épinière, déjà présents in utero et essentiels à la survie néonatale. Leurs fonctions principales sont l'adaptation sensorimotrice immédiate, la protection, l'alimentation, et la préparation à la motricité volontaire et à la posture [13](#page=13).
* **Réflexe de succion:** Présent dès 28-32 semaines de gestation. Stimulé par le contact des lèvres ou du palais avec un objet, il implique une coordination déglutition-respiration et s'intègre dans la motricité volontaire vers 3-4 mois [13](#page=13).
* **Réflexe de recherche (ou des points cardinaux):** Orientation automatique de la tête vers un stimulus tactile sur la joue ou la bouche. Il facilite la mise au sein et la succion et disparaît vers 4 mois [14](#page=14).
* **Réflexe de Moro:** Réaction d'alerte et de protection déclenchée par un bruit fort, une sensation de chute ou une perte de soutien. Il se manifeste par une extension des bras, ouverture des mains, retour des bras vers le corps, et pleurs ou agitation. Il disparaît vers 4-6 mois [14](#page=14).
* **Réflexe de marche automatique:** Mouvements alternés des jambes lorsqu'on soutient le bébé en position debout, préparant la locomotion volontaire. Il disparaît vers 2 mois [14](#page=14).
* **Réflexe de préhension (grasping):** Saisie involontaire de la main ou du pied lors d'une pression sur la paume ou la plante du pied. Le grasping palmaire disparaît entre 5-6 mois, et le grasping plantaire entre 9-12 mois [14](#page=14).
* **Réflexe tonique asymétrique du cou (réflexe de l'escrimeur):** Début de la coordination œil-main. Lors d'une rotation passive de la tête, le bras et la jambe du côté tourné s'étendent, tandis que ceux du côté opposé se fléchissent. Il disparaît entre 4-6 mois [14](#page=14).
* **Réflexe d'allongement croisé:** Réflexe de défense. Une pression ou pincement sur la plante du pied (jambe en extension) entraîne une flexion puis extension de la jambe controlatérale. Il disparaît entre 2-3 mois [15](#page=15).
* **Réflexe de Galant:** Réflexe spinal. Une stimulation tactile par frottement sur un côté du rachis entraîne une incurvation latérale du tronc du côté stimulé. Il disparaît entre 4-6 mois [15](#page=15).
#### 3.2.1 Maturation neurologique et intégration des réflexes
La disparition des réflexes archaïques témoigne de l'intégration neurologique, de la maturation corticale et de la myélinisation des voies nerveuses. Ils sont remplacés par des réponses volontaires et adaptées, et leur persistance peut indiquer une dysfonction neurologique [15](#page=15).
### 3.3 Compétences du nouveau-né
Malgré son immaturité, le nouveau-né possède plusieurs compétences essentielles à sa survie, à son attachement et à ses interactions précoces [15](#page=15) [16](#page=16).
* **Habituation:** Diminution de la réponse à une stimulation répétée, signe de maturation psychologique et capacité à filtrer les informations [15](#page=15).
* **Succion:** Réflexe vital pour l'alimentation, présent dès la naissance, avec des fonctions nutritive et non-nutritive [15](#page=15).
* **États de vigilance:** Divers états (sommeil profond, léger, somnolence) qui témoignent d'une organisation et d'une régulation interne, influençant la disponibilité à interagir [15](#page=15).
* **Orientation:** Capacité à tourner les yeux ou la tête vers une stimulation, avec une attirance pour les visages, voix et odeurs, favorisant les interactions précoces [16](#page=16).
* **Motricité et tonus:** Présence de postures caractéristiques (hypotonie axiale et hypertonie des membres en flexion), et une réactivité motrice spontanée [16](#page=16).
Ces compétences, bien que le nourrisson soit dépendant de l'adulte, sont le fondement de sa survie physique et psychique, de son attachement et de la création du lien [16](#page=16).
### 3.4 Développement sensoriel
La perception permet au cerveau d'analyser, identifier et reconnaître les stimulations extérieures et intérieures. L'inter-sensorialité est le processus neurologique d'intégration des informations provenant des différents sens et du corps pour générer une réponse adaptée à l'environnement, comme associer la vue d'un sein à son odeur et à son goût [16](#page=16).
* **Toucher:** Premier sens développé et fonctionnel dès 8 semaines de gestation. Postnatalement, le nouveau-né réagit aux contacts, pressions et températures, ce qui favorise le développement neurologique et moteur [16](#page=16).
* **Goût:** Les bourgeons gustatifs sont fonctionnels dès 12 semaines de gestation. Le fœtus avale le liquide amniotique et peut réagir à différents goûts. Postnatalement, le bébé reconnaît le sucré (préféré) et rejette l'amer, utilisant ce sens pour guider son alimentation et initier des préférences [17](#page=17).
* **Odorat:** Le système olfactif est fonctionnel dès le 3ème trimestre de gestation (environ 28 semaines). Le fœtus peut détecter des molécules odorantes influencées par l'alimentation maternelle. Postnatalement, le nouveau-né préfère fortement le lait et le corps maternels, utilisant cet odorat pour identifier sa mère, faciliter la succion et l'attachement [17](#page=17).
* **Audition:** À environ 26 semaines d'aménorrhée, le fœtus perçoit les sons filtrés par l'utérus, notamment les battements cardiaques maternels, la voix de la mère et les bruits internes. Postnatalement, le bébé reconnaît la voix maternelle et distingue certains sons du langage, avec un développement progressif de la discrimination et de la localisation sonore [17](#page=17).
* **Vision:** La rétine se développe dès le 2ème trimestre, mais la fonction visuelle complète n'est pas mature. Le fœtus peut percevoir la lumière filtrée par la paroi utérine, mais pas les formes précises. Postnatalement, la vision est floue. Le bébé montre une préférence pour les visages humains, les contrastes élevés et les motifs simples. Le suivi oculaire et la coordination œil-main se développent progressivement au cours des 2-3 premiers mois [18](#page=18).
En résumé, tous les sens ne sont pas matures à la naissance. Le toucher, le goût, l'odorat et l'audition sont fonctionnels et cruciaux pour l'attachement. La vision est plus immature et se développe durant la première année. Les sens constituent les portes d'entrée du bébé dans le monde, fondamentales pour sa relation et son développement [18](#page=18).
### 3.5 Développement moteur et bases neurophysiologiques du tonus
Le développement moteur est intimement lié aux autres aspects du développement. Le tonus musculaire est un état de contraction légère et permanente des muscles striés, assurant l'équilibre et le maintien des attitudes, dépendant du système nerveux et d'une boucle automatique (récepteurs, voies nerveuses, motoneurones, muscles) régulée par les centres supérieurs [18](#page=18).
#### 3.5.1 Bases neurophysiologiques du tonus
* **Fuseaux neuromusculaires:** Récepteurs sensoriels dans le muscle qui détectent l'étirement et envoient des informations à la moelle épinière pour ajuster le tonus [19](#page=19).
* **Motoneurones :**
* **Alpha:** Commandent les fibres musculaires pour la contraction et le mouvement [19](#page=19).
* **Gamma:** Ajustent la sensibilité des fuseaux neuromusculaires, formant la boucle gamma, base du tonus [19](#page=19).
* **Réflexe myotatique:** Réaction de protection de l'organisme face à un étirement soudain [19](#page=19).
* **Régulation centrale:** Les centres supraspinaux incluent le tronc cérébral (tonus postural), le cervelet (coordination, ajustements fins), le cortex moteur (modulation volontaire) et le système limbique [20](#page=20).
#### 3.5.2 Types de tonus
Il existe une interaction permanente entre trois types de tonus [21](#page=21):
1. **Tonus de fond:** Présent même au repos, il varie selon l'état d'éveil et les émotions, régulé par les systèmes psychologique et neurologique [21](#page=21).
2. **Tonus postural:** Assure le maintien de la posture et la résistance à la gravité, agissant sur le corps entier et sur des segments spécifiques [21](#page=21).
3. **Tonus d'action:** Se manifeste lors d'un mouvement volontaire, permettant la fluidité, la coordination et la précision, et variant selon la tâche (force ou finesse) [21](#page=21).
#### 3.5.3 Évolution du tonus
Le tonus évolue rapidement dès la naissance [21](#page=21).
* **Nouveau-né:** Présente une hypotonie axiale et une hypertonie périphérique en flexion, caractérisée par la présence de réflexes archaïques [21](#page=21).
* **Nourrisson:** L'installation du tonus axial et la diminution de l'hypertonie périphérique s'opèrent, accompagnées de l'intégration progressive des réflexes archaïques [22](#page=22).
* **Enfant:** Le tonus devient équilibré et modulable, permettant une motricité fine et globale bien coordonnée, l'acquisition de la marche et de la course, et la capacité d'adapter le tonus à la tâche et à l'environnement [22](#page=22).
#### 3.5.4 Anomalies toniques
* **Hypotonie:** Tonus inférieur à la normale, entraînant des muscles mous et des réflexes diminués. Les causes peuvent être neurologiques, myopathiques ou génétiques [22](#page=22).
* **Hypertonie:** Tonus supérieur à la normale, résultant en une raideur musculaire et des difficultés de mouvement [22](#page=22).
* **Dystonie:** Contractions musculaires involontaires, prolongées ou répétées, causant des mouvements anormaux ou des postures anormales [22](#page=22).
* **Syncinésie:** Mouvements involontaires associés à un mouvement volontaire [22](#page=22).
#### 3.5.5 Évaluation du tonus
L'évaluation du tonus repose sur plusieurs tests :
* **Test du tonus de fond:** Évaluation de la contraction musculaire au repos [22](#page=22).
* **Test du tonus postural:** Évaluation de la capacité du corps à résister à la gravité pour se maintenir dans une posture (posture antigravitaire) et des processus permettant d'atteindre cette posture (réaction antigravitaire) [23](#page=23).
* **Test du tonus d'action:** Évaluation des mouvements volontaires [23](#page=23).
* **Tests spécifiques nouveau-né :**
* **Test du tiré-assis:** Après avoir tiré doucement l'enfant vers la position assise, on observe si la tête suit le tronc (normal), chute en arrière (hypotonie), ou si une raideur excessive est présente (hypertonie) [23](#page=23) [24](#page=24).
* **Test du foulard:** Observation de la réaction d'un bras passé devant le thorax [24](#page=24).
* **Retour en flexion des 4 membres:** Après extension des membres, on observe leur retour rapide et symétrique en flexion [24](#page=24).
* **Angles des adducteurs et poplité:** Mesure de l'angle des cuisses écartées (70-90° chez le nourrisson) après flexion des hanches et genoux [24](#page=24).
### 3.6 Moyens de communication du nourrisson
Le nourrisson communique par plusieurs voies, notamment par le dialogue tonico-émotionnel [24](#page=24).
* **Dialogue tonico-émotionnel:** Communication non-verbale et corporelle où l'émotion du bébé modifie son tonus, permettant à l'adulte de s'ajuster. Ce dialogue implique la réciprocité (influence mutuelle), la synchronisation (ajustements rythmiques) et l'intersubjectivité (partage d'une expérience émotionnelle) [24](#page=24).
* **Hypertonie d'appel / hypotonie de satisfaction:** Ces états de tonus peuvent signaler une demande ou une satisfaction chez le nourrisson [24](#page=24).
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# Structure, organisation et développement des praxies et des compétences motrices
Ce chapitre explore comment le corps s'organise et développe les mouvements volontaires et réflexes, en abordant la posture, la locomotion, la préhension, ainsi que la coordination et l'équilibre.
### 4.1 La posture
La posture est définie comme l'organisation tonique et corporelle qui permet au corps de se maintenir dans une position donnée, en relation avec la gravité et l'environnement, nécessitant des micro-ajustements permanents. Elle remplit plusieurs fonctions: de soutien, d'orientation, de disponibilité motrice et d'équilibration. L'équilibration est la capacité à maintenir le corps en équilibre face à la gravité et aux perturbations [25](#page=25).
#### 4.1.1 Déterminants de la posture
La posture résulte de l'interaction de facteurs neurophysiologiques, sensoriels et biomécaniques [25](#page=25).
##### 4.1.1.1 Facteurs neurophysiologiques
Les facteurs neurophysiologiques incluent le tonus postural de fond, qui est l'activité musculaire minimale nécessaire pour maintenir une posture, et les réactions posturales automatiques (redressement, équilibration, ajustement) [25](#page=25).
##### 4.1.1.2 Facteurs sensoriels
La posture dépend de plusieurs systèmes sensoriels :
* **Le tact:** sensibilité aux pressions et vibrations [26](#page=26).
* **La vision:** système de référence spatial [26](#page=26).
* **Le système vestibulaire:** perception de la position et du mouvement de la tête [26](#page=26).
* **La proprioception:** perception de la position et des mouvements du corps [26](#page=26).
L'intégration sensorielle, c'est-à-dire la concordance des informations de ces systèmes, permet une posture stable. Un conflit sensoriel entraîne de l'instabilité et potentiellement des nausées [26](#page=26).
##### 4.1.1.3 Facteurs biomécaniques
Les facteurs biomécaniques concernent l'alignement du corps, le centre de gravité et le polygone de sustentation [26](#page=26).
#### 4.1.2 Évolution de la posture
L'évolution posturale suit un développement progressif chez le nourrisson :
* **Nouveau-né:** Tonus de flexion prédominant, asymétries fréquentes, réflexes archaïques, et variabilité selon l'état d'éveil [26](#page=26).
* **Maintien de la tête:** Vers 2-3 mois, apparition des premiers redressements, la tête est soulevée à 45° en position ventrale, marquant les débuts des réactions de redressement. Vers 5-6 mois, la tête est complètement stabilisée dans toutes les positions, préparant la station assise autonome [27](#page=27).
* **Position assise:** Vers 5-6 mois, l'enfant s'assoit avec un appui antérieur, se penchant en avant et s'appuyant sur ses mains. Vers 7 mois, il est assis de manière plus stable avec des appuis. Vers 8 mois, il tient assis seul. Entre 9 et 10 mois, il parvient à s'asseoir seul depuis le sol, position qui devient un point de départ pour d'autres déplacements [27](#page=27) [28](#page=28).
* **Station debout:** Vers 6-7 mois, il se tient debout lorsqu'il est tenu sous les aisselles. Vers 9 mois, il se hisse debout avec appui sur des meubles, renforçant ses jambes et son tronc. Entre 10 et 11 mois, il se tient debout en s'agrippant et peut se déplacer latéralement le long d'un support (cruising), début de la coordination motrice des jambes. Vers 12 mois, il peut se tenir debout avec ou sans appui pendant quelques secondes et commence à se mettre debout seul depuis le sol, préparant la marche. Entre 12 et 14 mois, la station debout devient stable, avec un développement rapide des réactions d'équilibration [28](#page=28) [29](#page=29).
### 4.2 La motricité
La motricité englobe différents types de mouvements.
#### 4.2.1 Mouvements réflexes
Les mouvements réflexes sont des réponses involontaires déclenchées par un stimulus. Ils sont rapides, automatiques et peu modulables. Outre les réflexes moteurs (réponses musculaires), il existe des réflexes vasomoteurs (régulation du calibre des vaisseaux) et des réflexes sécrétoires (déclenchement de sécrétions) [29](#page=29).
#### 4.2.2 Mouvements volontaires
Les mouvements volontaires sont conscients, intentionnels et dirigés vers un but. Leur réalisation implique cinq étapes: l'intention (lobe pariétal), la planification (cortex associatif), la programmation (aires prémotrices), l'exécution (aires motrices primaires) et l'ajustement (cervelet) [30](#page=30).
#### 4.2.3 Mouvements automatiques
Les mouvements automatiques sont des mouvements appris, devenus inconscients, stables et efficaces, tels que la marche adulte, le pédalage, l'écriture ou la conduite. Leur automatisation se déroule en trois étapes [30](#page=30):
1. **Phase d’apprentissage:** performance médiocre et fluctuante [30](#page=30).
2. **Phase intermédiaire:** maladresse moindre et lenteur [30](#page=30).
3. **Phase d’automatisation:** aisance, facilité et capacité à réaliser une double tâche [30](#page=30).
#### 4.2.4 Praxies
Les praxies désignent un mouvement volontaire et coordonné, dirigé vers un but précis. L'automatisation des praxies permet leur exécution plus aisée. Les praxies automatisées sont celles qui sont répétées et deviennent une routine (ex: conduire son trajet habituel), tandis que les praxies non-automatisées concernent des nouveautés ou des gestes rares et complexes qui demandent une concentration accrue (ex: un geste rare, complexe) [31](#page=31).
### 4.3 La locomotion
La locomotion englobe l'ensemble des déplacements du corps dans l'espace. Son développement chez l'enfant est le suivant :
* **0-3 mois:** Absence de locomotion volontaire [31](#page=31).
* **4-6 mois:** Retournement [31](#page=31).
* **7-8 mois:** Reptation (ramper ventralement avec coordination) [31](#page=31).
* **9-10 mois:** Mise à quatre pattes [31](#page=31).
* **10-11 mois:** Cruising (déplacements debout avec appui latéral) [31](#page=31).
* **10-12 mois:** Marche de l'ours (moins courante) [31](#page=31).
* **12-15 mois:** Marche autonome (premiers pas sans appui) [31](#page=31).
* **18 mois - 6 ans :** Perfectionnement de la marche.
* **18-24 mois:** Marche plus fluide et premiers sauts [31](#page=31).
* **2 ans:** Monte et descend les escaliers sans alternance de pieds [31](#page=31).
* **3 ans:** Gère les ralentissements, accélérations et arrêts, débute le saut à cloche-pied [31](#page=31).
* **4 ans:** Course coordonnée et commence à sauter à cloche-pied [31](#page=31).
* **5-6 ans:** Course rapide avec changements de direction, équilibre unipodal supérieur à 10 secondes [31](#page=31).
### 4.4 La préhension
La préhension est la capacité à saisir, tenir et manipuler un objet. Elle repose sur trois composantes essentielles: le transport de la main vers l'objet, la préformation de la prise (ajustement de la main avant le contact) et la saisie/manipulation (adaptation de la force et utilisation précise des doigts) [32](#page=32).
Les fondements de la préhension incluent un tonus adapté, une posture stable (contrôle proximal pour une main distale efficace) et une sensibilité intacte (vision, tact, proprioception) [32](#page=32).
L'évolution de la préhension chez l'enfant est marquée par plusieurs étapes :
* **Naissance-4 mois:** Grasping (fermeture automatique de la main ou du pied sans intention) [32](#page=32).
* **4-5 mois:** Préhension volontaire, porte les objets à la bouche (souvent à deux mains) [32](#page=32).
* **6-8 mois:** Préhension radio-palmaire (entre le pouce et la paume) et relâchement volontaire [32](#page=32).
* **9-10 mois:** Pince supérieure (permet de manipuler les objets) [32](#page=32).
* **10-12 mois:** Pince supérieure fine (grande précision) [32](#page=32).
* **15-18 mois:** Relâchement fin et précis [33](#page=33).
* **18-24 mois:** Coordination bimanuelle [33](#page=33).
La motricité globale (stabilité et force) est en lien avec la motricité fine (précision et dextérité) [33](#page=33).
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# Développement cognitif et ses liens avec la psychomotricité
This section explores the foundational stages of cognitive development, focusing on Piaget's theory, executive functions, attention, memory, and the fundamental interplay between cognition and psychomotricity.
### 5.1 Les grandes étapes du développement cognitif selon Piaget
Jean Piaget's theory posits that the child is an active participant in their development, learning through interaction with their environment. This construction of intelligence involves several key processes [35](#page=35):
* **Schèmes:** Mental structures used for thinking or acting [35](#page=35).
* **Assimilation:** Integrating new information into existing schèmes, associating new data with established mental frameworks (e.g., sucking on a breast leads to sucking on a thumb or object) [35](#page=35).
* **Accommodation:** Modifying existing schèmes to accommodate new situations [35](#page=35).
* **Équilibration:** Achieving a balance between assimilation and accommodation [35](#page=35).
Piaget identified four main stages of development:
#### 5.1.1 Stade sensori-moteur (Naissance-2 ans)
This stage is characterized by the development of sensory and motor skills, leading to the acquisition of body awareness and differentiation. It comprises six sub-stages [35](#page=35):
1. **Exercice des réflexes (0-1 mois):** Initial distinction and recognition of objects [35](#page=35).
2. **Stade de réaction circulaire primaire (1-4 mois):** Absence of object permanence [35](#page=35).
3. **Stade de réaction circulaire secondaire (4-8 mois):** The child begins to search for partially hidden objects [35](#page=35).
4. **Stade de la coordination des schèmes secondaires (8-12 mois):** Active search for objects and cognitive limitations are observed [35](#page=35).
5. **Stade des réactions circulaires tertiaires (12-18 mois):** The child can follow visible displacements of objects [35](#page=35).
6. **Stade des représentations symboliques (18-24 mois):** Complete acquisition of object permanence [35](#page=35).
#### 5.1.2 Pensée symbolique et préopératoire (2-7 ans)
This stage involves the mental representation of things, often based on appearance rather than logic. It is divided into two sub-periods [36](#page=36):
* **Sous-période préconceptuelle (2-4 ans):** Children use symbols to represent objects and events [36](#page=36).
* **Sous-période intuitive (4-7 ans):** Reasoning is guided by intuition rather than logic, with the beginnings of understanding relationships [36](#page=36).
#### 5.1.3 Opérations concrètes (7-12 ans)
Reasoning becomes more logical during this stage, marked by the development of several key concepts [36](#page=36):
* **Conservation:** The mental operation of understanding that an object continues to exist independently of one's perception of it [36](#page=36).
* **Classification:** The ability to group objects into categories based on rigorously applied criteria [36](#page=36).
* **Sériation:** The ability to order elements in a sequence [36](#page=36).
* **Nombres:** Operations involving numbers [36](#page=36).
* **Logique inductive:** Moving from the particular to the general [36](#page=36).
* **Espace et le temps:** Understanding of space and time [36](#page=36).
#### 5.1.4 Opérations formelles (Après 12 ans)
Individuals in this stage can engage in abstract thinking and anticipate long-term consequences [36](#page=36).
### 5.2 Fonctions cognitives
Cognition is defined as the mental management and processing of information. Key cognitive functions include [33](#page=33):
#### 5.2.1 Fonctions exécutives
These are a set of higher-order cognitive processes that control and regulate other cognitive functions and behaviors. They include [36](#page=36):
* **Mémoire de travail:** The capacity to temporarily retain and manipulate information to perform a task [36](#page=36).
* **Inhibition:** The ability to suppress automatic or impulsive responses [36](#page=36).
* **Flexibilité cognitive:** The capacity to organize a sequence of actions to achieve a goal [36](#page=36).
* **Prise de décision:** The ability to choose the best option among several possibilities [36](#page=36).
#### 5.2.2 L'attention
Attention is a fundamental cognitive function that allows one to maintain mental activity while ignoring distractions. There are several types of attention [37](#page=37):
* **Attention involontaire:** Neurological impossibility to control focus [37](#page=37).
* **Attention sélective:** The ability to focus on relevant information while ignoring irrelevant stimuli [37](#page=37).
* **Attention soutenue:** The capacity to remain concentrated on a task for an extended period [37](#page=37).
* **Attention partagée:** The ability to coordinate one's attention with another person's towards a common point of interest [37](#page=37).
#### 5.2.3 La mémoire
Memory is an essential cognitive function for coding, storing, and retrieving information. Its functioning involves reception, selection, encoding, storage, and retrieval. Memory can be categorized as [37](#page=37):
* **Mémoire explicite:** Memories that are consciously recalled [37](#page=37).
* **Mémoire sémantique:** Theoretical information [38](#page=38).
* **Mémoire épisodique:** Events and emotions [38](#page=38).
* **Mémoire implicite:** Automatism and unconscious processes [38](#page=38).
* **Mémoire émotionnelle:** Unconscious emotions [38](#page=38).
* **Mémoire procédurale:** Automatisms and gestures [38](#page=38).
The development of memory across different age groups is as follows [38](#page=38):
* **0-2 ans:** Implicit memory, recognition of familiar faces and objects.
* **2-6 ans:** Emergence of explicit memory, use of language to support memory.
* **6-12 ans:** Development of memorization strategies (repetition and organization).
* **12 ans et plus:** Capacity to plan, anticipate, and connect memories to concepts.
### 5.3 Lien entre cognition et psychomotricité
Psychomotricity serves as a support for cognitive development, as movement allows for the exploration of the world, the structuring of space and time, and the understanding of cause-and-effect relationships. All motor actions inherently involve cognitive functions such as attention, memory, and planning [38](#page=38).
The concept of **cognition incarnée** (embodied cognition) highlights the constant interaction between the body and the environment, where movement actively helps structure thought, memory, and understanding [38](#page=38).
> **Tip:** Understanding the bidirectional relationship between cognitive and psychomotor development is crucial for a holistic view of child development.
### 5.4 Facteurs influençant le développement cognitif et psychomoteur
Several factors can influence cognitive and psychomotor development [38](#page=38):
* **Facteurs biologiques:** Genetic and hereditary factors, as well as brain maturation [39](#page=39).
* **Facteurs affectifs et relationnels:** Affective security, self-esteem, and emotional climate [39](#page=39).
* **Facteurs environnementaux et sociaux:** Social interactions, socioeconomic status, and access to education and culture [39](#page=39).
* **Facteurs éducatifs:** Educational style, adaptation of instructions and pacing, and encouragement of autonomy and reflection [39](#page=39).
* **Expériences motrices:** Free motor exploration, body and symbolic play, and guided psychomotor activities [39](#page=39).
> **Example:** A child who is encouraged to explore their environment through movement is likely to develop stronger spatial reasoning skills.
### 5.5 Troubles et rôle du kiné
Various developmental disorders can impact cognitive and psychomotor functions including [39](#page=39):
* Trouble du développement intellectuel (TDI)
* Trouble du langage (dysphasia)
* Trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
* Trouble des apprentissages (dyslexia, dyscalculia, etc.)
A kinesiotherapist (kiné) plays a vital role in assessing and intervening in these cases, supporting the child's development through targeted exercises and therapeutic approaches.
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# Développement du langage et ses bases
Le développement du langage est un processus multifacette influencé par des aspects psychologiques, sociaux et cognitifs, reposant sur des bases neurologiques spécifiques, des organes phonatoires et auditifs dédiés, et évoluant à travers des étapes distinctes [41](#page=41).
### 6.1 La fonction symbolique et le langage
La fonction symbolique, prédominante entre 2 et 7 ans, se manifeste par diverses conduites, dont l'imitation différée, le jeu symbolique, le dessin, l'image mentale et le langage. Le langage est considéré comme une manifestation symbolique, permettant de représenter des idées, des objets ou des situations [40](#page=40).
#### 6.1.1 Manifestations de la fonction symbolique
* **Imitation différée**: Conduites imitatrices effectuées après la disparition du modèle [40](#page=40).
* **Jeu symbolique**: Phénomène de "faire semblant" favorisant l'imagination, la créativité, les compétences sociales et cognitives. Il contribue au développement cognitif, social, émotionnel et langagier [40](#page=40).
* **Dessin**: Moyen d'expression dès 12 mois, permettant d'exprimer des émotions, de développer la créativité et de structurer la pensée [40](#page=40).
* **Image mentale**: Représentation mentale d'un objet, d'une idée ou d'une situation [40](#page=40).
### 6.2 Définitions et dimensions du langage
Le langage est défini comme un moyen de communication entre les êtres humains, tandis que la parole est l'acte individuel et la réalisation vocale de ce langage. La communication englobe tous les moyens d'échange [41](#page=41).
Le développement du langage s'articule autour de trois dimensions indissociables [41](#page=41):
* **Psychologique**: Liée à la pensée et aux émotions, avec des troubles potentiels affectant l'estime de soi et la confiance [41](#page=41).
* **Sociale**: Essentielle pour les interactions, le partage d'informations, l'expression des besoins et la construction de relations, avec des risques de troubles de la communication et de l'adaptation [41](#page=41).
* **Cognitive**: Repose sur la mémoire et l'attention [41](#page=41).
### 6.3 Bases neurologiques du langage
La parole est une fonction cognitive complexe, majoritairement gérée par l'hémisphère gauche du cortex cérébral. Deux aires cérébrales principales sont identifiées [42](#page=42):
#### 6.3.1 Aire de Broca
Située dans le gyrus frontal inférieur, l'aire de Broca est responsable de :
* La production du langage [42](#page=42).
* L'organisation du discours [42](#page=42).
* Le traitement du langage écrit [42](#page=42).
#### 6.3.2 Aire de Wernicke
Localisée dans la partie postérieure du lobe temporal, l'aire de Wernicke est dédiée à :
* La compréhension du langage [42](#page=42).
* Le traitement du sens des mots et des phrases [42](#page=42).
* Le traitement des informations auditives [42](#page=42).
Les lésions de cette aire peuvent entraîner une aphasie de Wernicke [42](#page=42).
#### 6.3.3 Boucle neuronale Broca-Wernicke
Le processus auditif et de production du langage suit une boucle neuronale [43](#page=43):
Mot entendu $\rightarrow$ Aire de Wernicke (traitement du sens) $\rightarrow$ Faisceau arqué (connexion) $\rightarrow$ Aire de Broca (organisation) $\rightarrow$ Cortex moteur (contrôle musculaire) $\rightarrow$ Parole [43](#page=43).
#### 6.3.4 Aphasie de Broca
L'aphasie de Broca résulte d'une lésion de l'aire de Broca et se caractérise par [43](#page=43):
* Un effort visible pour articuler [43](#page=43).
* L'omission de petits mots (articles, prépositions) ] [43](#page=43).
* L'utilisation fréquente de verbes à l'infinitif [43](#page=43).
* La conscience du trouble par le patient [43](#page=43).
* Une bonne compréhension du langage mais une difficulté à répondre verbalement [43](#page=43).
### 6.4 Organes phonatoires et auditifs
#### 6.4.1 Organes phonatoires
L'appareil phonatoire comprend :
* **Appareil respiratoire**: Poumons et voies aériennes respiratoires, essentiels pour la production de l'air nécessaire à la voix [43](#page=43).
* **Larynx et cordes vocales**: Le larynx conduit l'air, et les cordes vocales vibrent pour produire les sons. Il est subdivisé en trois étages par des parties supérieures et inférieures [43](#page=43).
* **Cavité buccale**: Incluant la langue, les lèvres et les dents, elle joue un rôle crucial dans l'articulation des sons [44](#page=44).
L'évolution physiologique, notamment l'apparition de cordes vocales plus développées, des poumons et cavités permettant des sons humains variés, ainsi que la langue, les lèvres et les dents pour l'articulation, ont rendu le langage articulé possible. La station bipède a favorisé l'articulation en modifiant la position de la tête et en abaissant le larynx [44](#page=44) [45](#page=45).
#### 6.4.2 Appareil auditif
L'appareil auditif est responsable de la réception des vibrations de l'air, comprenant l'oreille, les voies auditives et le cortex cérébral. Il est divisé en trois parties [45](#page=45):
* **Oreille externe**: Capte et dirige les ondes sonores, composée du pavillon (capture du son) et du conduit auditif externe (mène au tympan) ] [45](#page=45).
* **Oreille moyenne**: Amplifie les vibrations grâce à trois osselets (marteau, enclume, étrier) et est reliée à la gorge par la trompe d'Eustache [45](#page=45).
* **Oreille interne**: Transforme le son en message nerveux via la cochlée (remplie de liquide), les cellules ciliées, et transmet le signal au cerveau par le nerf auditif. Elle est également impliquée dans la gestion de l'équilibre [45](#page=45).
### 6.5 Étapes du développement du langage
Le système auditif est fonctionnel dès la 26ème semaine de gestation, atteignant un niveau d'audition adulte vers la 35ème semaine. Les dernières semaines de grossesse permettent au fœtus de se familiariser avec la voix de sa mère, qu'il entend de l'intérieur et de l'extérieur. Le développement suit une progression où la compréhension (réceptif) précède l'expression (productif) ] [46](#page=46).
#### 6.5.1 De la naissance à 3 ans : Fondations du langage
* **0-6 mois**: Période prélinguistique marquée par des réactions aux sons et des vocalisations réflexes [47](#page=47).
* **6-12 mois**: Phase de babillage et d'interaction, avec une compréhension des mots familiers. Les premiers mots significatifs apparaissent généralement vers 10-12 mois [47](#page=47).
* **12-18 mois**: Émergence des premiers mots, avec une compréhension supérieure à l'expression [47](#page=47).
* **18-36 mois**: Explosion lexicale et syntaxique, avec des combinaisons de mots ("maman parti") et une augmentation rapide du vocabulaire (environ 50 mots à 18 mois, 200-300 mots à 2 ans). La grammaire commence à se développer [47](#page=47).
#### 6.5.2 De 3 à 6 ans : Explosion du langage
Cette période est caractérisée par la formation de phrases complètes avec conjugaison et un enrichissement significatif du vocabulaire [47](#page=47).
#### 6.5.3 De 6 à 12 ans : Langage scolaire et écrit
L'apprentissage de la lecture et de l'écriture se développe, ainsi que le langage académique. Le vocabulaire connaît une expansion considérable: environ 14 000 mots à 6 ans, 55 000 mots à 12 ans [47](#page=47).
#### 6.5.4 De 12 à 18 ans : Langage abstrait et social
Le langage devient plus abstrait, argumentatif et critique. Le langage émotionnel et critique se développe également. Le vocabulaire d'un adulte est estimé à environ 88 000 mots [47](#page=47).
### 6.6 Facteurs influençant le développement du langage
Plusieurs facteurs interagissent pour façonner le développement du langage [47](#page=47):
* **Facteurs biologiques**: Maturation des aires cérébrales du langage, intégrité de l'audition pour la perception et la reproduction sonore, et santé générale (les infections d'oreille ou maladies chroniques peuvent impacter le développement) ] [48](#page=48).
* **Facteurs génétiques**: Antécédents familiaux et présence de troubles neurodéveloppementaux [48](#page=48).
* **Facteurs cognitifs**: Capacité de la mémoire de travail et de l'attention [48](#page=48).
* **Facteurs sociaux et affectifs**: Qualité des interactions avec les adultes et l'affectivité (l'état émotionnel de l'enfant), où les premiers échanges constituent une introduction à la communication [48](#page=48).
* **Facteurs environnementaux**: Les stimulations sonores intra-utérines, la reconnaissance de la voix maternelle, et la capacité à différencier la langue maternelle d'une langue étrangère dès le 4ème jour sont importantes. Le phénomène d'"attrition" (perte) peut survenir si les potentialités langagières ne sont pas activées [48](#page=48).
* **Facteurs liés à l'enfant lui-même**: Incluant le tempérament, le jeu symbolique et l'imitation [49](#page=49).
### 6.7 Troubles du développement du langage (TDL)
Les Troubles du Développement du Langage (TDL) affectent la capacité à comprendre et produire le langage, ainsi qu'à l'utiliser de manière appropriée [49](#page=49).
#### 6.7.1 Caractéristiques des TDL
* Retard de parole [49](#page=49).
* Difficultés de compréhension [49](#page=49).
* Troubles de l'expression [49](#page=49).
* Troubles phonologiques (liés aux sons du langage) ] [49](#page=49).
* Troubles pragmatiques (liés à l'usage social du langage) ] [49](#page=49).
#### 6.7.2 Types et causes de TDL
Les TDL peuvent être expressifs, réceptifs ou mixtes. Leurs causes sont multifactorielles et peuvent inclure des facteurs génétiques, des antécédents familiaux, des anomalies dans le développement cérébral, ou des troubles associés comme le TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) ou les TSA (Troubles du Spectre Autistique) ] [49](#page=49).
#### 6.7.3 Diagnostic et prise en charge des TDL
Le diagnostic est généralement réalisé par une logopède (orthophoniste) via une évaluation du langage oral, de la compréhension, et parfois complété par des bilans neuropsychologiques et audiologiques. Sans prise en charge, les TDL peuvent entraîner des difficultés scolaires, une faible estime de soi et un isolement social. La prise en charge inclut l'orthophonie, une collaboration pluridisciplinaire et des adaptations pédagogiques [49](#page=49) [50](#page=50).
### 6.8 Observation et rôle du kinésithérapeute
Le kinésithérapeute joue un rôle indirect mais essentiel dans le soutien au développement du langage, notamment à travers l'adaptation de la communication [50](#page=50).
#### 6.8.1 Observation des comportements
Les comportements observables chez un enfant présentant des difficultés de langage incluent :
* Absence de réponse aux consignes verbales [50](#page=50).
* Évitement des interactions verbales [50](#page=50).
* Utilisation de gestes ou mimiques de remplacement [50](#page=50).
* Peu ou pas de mots pour exprimer ses besoins [50](#page=50).
#### 6.8.2 Signes associés
Des signes associés peuvent être observés, tels que :
* Troubles de la coordination motrice [50](#page=50).
* Difficultés de planification motrice [50](#page=50).
* Comportements d'isolement ou de frustration dus à une mauvaise communication [50](#page=50).
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# Compétences motrices et structuration spatio-temporelle
Ce sujet explore les fondements de l'activité psychomotrice, en abordant les approches pédagogiques, le développement du schéma corporel, l'organisation et l'expression du corps, ainsi que la structuration de l'espace et du temps chez l'enfant.
### 7.1 Principes de base de l'activité psychomotrice
L'activité psychomotrice constitue le socle de tout apprentissage, utilisant le corps, l'espace et le temps comme instruments fondamentaux [51](#page=51).
### 7.2 Aspects pédagogiques
Les aspects pédagogiques concernent la manière de transmettre le savoir au patient ou à l'enfant. Plusieurs approches sont privilégiées :
* **Pédagogie de la réussite:** Elle repose sur une organisation et une programmation adaptées des activités, ainsi que sur des attitudes valorisantes lors des séances. Il s'agit de proposer des exercices adaptés et de célébrer chaque succès [51](#page=51).
* **Pédagogie par objectifs:** Cette approche implique la préparation et la planification minutieuse des activités. Elle consiste à tenir compte de l'évolution de chaque enfant et à comparer ses performances actuelles à ses performances antérieures pour lui faire prendre conscience de ses progrès [52](#page=52).
* **Pédagogie centrée sur l'enfant:** Elle vise à susciter la motivation par le biais d'activités proposées par l'enfant lui-même ou choisies en collaboration [52](#page=52).
* **Pédagogie de la communication:** Elle encourage l'enfant à s'exprimer, que ce soit verbalement ou non-verbalement [52](#page=52).
### 7.3 Aspects méthodologiques
Les aspects méthodologiques définissent le "comment faire" du point de vue professionnel du psychomotricien. Tout apprentissage se fonde sur l'expérience, qui chez l'enfant est intrinsèquement liée au vécu corporel [52](#page=52).
Les apprentissages peuvent se manifester à plusieurs niveaux :
* **Niveau vécu (NV):** Le corps est en action directe et expérimente sans médiation. Exemples: sauter, ramper, courir [52](#page=52).
* **Niveau manipulé (NM):** Le corps agit sur un objet [52](#page=52).
* **Niveau représenté (NR):** L'individu est capable de se représenter mentalement l'action [52](#page=52).
### 7.4 Le schéma corporel
Le schéma corporel renvoie à la connaissance de son corps et de soi-même. Il se construit par l'intégration mentale de diverses perceptions: intéroceptives, extéroceptives et proprioceptives [52](#page=52).
#### 7.4.1 Étapes de connaissance de son corps
* **Corps subi (0-3 mois):** Le corps est perçu comme une contrainte, sans choix ni réponse proactive aux besoins. Le cycle "schéma d'alimentation" (sommeil -> faim -> éveil -> cri -> succion -> satiété -> sommeil) illustre cette phase. La motricité fœtale, caractérisée par son inadaptation, son asymétrie segmentaire et ses réflexes archaïques, contribue au développement des structures nerveuses [53](#page=53).
* **Corps vécu (3 mois – 3 ans):** Le corps est expérimenté. L'enrichissement moteur et sensoriel permet l'apprentissage de la marche, du regard et de la manipulation. Cette étape correspond à la période sensori-motrice selon Piaget. Durant cette phase, l'enfant apprend à différencier sa motricité globale de sa motricité fine. Toute action est orientée vers un but, le développement intellectuel favorisant une meilleure maîtrise corporelle. Par exemple, un enfant rampe pour attraper un objet [53](#page=53) [54](#page=54).
* **Corps perçu (3-7 ans):** Le corps devient différencié et organisé. La motricité se perfectionne, menant à l'étape de la latéralité. C'est l'âge du jeu symbolique, où les émotions sont traduites gestuellement et mimiquement. La capacité d'attention perceptive se recentre sur le corps, permettant la correction des gestes pour les améliorer, comme sauter sur la pointe des pieds plutôt que sur la plante. L'organisation des informations devient une compétence clé [54](#page=54).
* **Corps connu:** Il implique la connaissance des parties du corps, l'orientation corporelle et l'organisation corporelle. Cette connaissance globale évolue vers une connaissance topologique des différentes parties du corps et une verbalisation corporelle. Elle intègre également la compréhension de notions corporelles [54](#page=54):
* **NV:** Se toucher soi-même [54](#page=54).
* **NM:** Toucher l'autre [54](#page=54).
* **NR:** Demander à bouger un membre [54](#page=54).
#### 7.4.2 Orientation corporelle
L'orientation corporelle est l'apprentissage des différentes positions corporelles, permettant d'adapter son corps aux circonstances spatio-temporelles [55](#page=55).
* **NV:** Adopter différentes postures [55](#page=55).
* **NM:** Reproduire des positions sur un bonhomme en bois [55](#page=55).
* **NR:** Demander à effectuer des postures, comme "twister" [55](#page=55).
#### 7.4.3 Organisation corporelle
L'organisation corporelle réfère à la capacité d'inventer un geste, de trouver diverses solutions pour franchir un obstacle, d'anticiper un mouvement, d'exécuter des gestes complexes, de les corriger et de les adapter aux circonstances immédiates [55](#page=55).
* **NV:** Parcours d'obstacles [55](#page=55).
* **NM:** Utilisation de marionnettes [55](#page=55).
* **NR:** Analyser un geste pour l'améliorer, comme un cumulé [55](#page=55).
#### 7.4.4 Corps exprimé
Le corps exprimé fait du corps un moyen de communication, permettant de s'adapter au contexte environnant et de répondre aux désirs individuels. Les cris, pleurs et grimaces chez le bébé en sont des exemples. L'expression corporelle consiste à favoriser des situations où l'enfant peut s'exprimer par son corps [55](#page=55).
* **NV:** Faire des grimaces ou des jeux d'imitation [55](#page=55).
* **NM:** Jouer avec des marionnettes ou des poupées et les imiter [56](#page=56).
* **NR:** Reconnaître des émotions sur des visages dessinés [56](#page=56).
#### 7.4.5 Corps maîtrisé
Le corps maîtrisé est un corps régulé et contrôlé, impliquant la maîtrise du potentiel moteur. Ceci inclut [56](#page=56):
1. **Tonus:** Il assure le maintien des postures et varie en fonction des informations kinesthésiques et du vécu émotionnel [56](#page=56).
2. **Tonus postural:** Il s'agit de l'équilibre des contractions musculaires nécessaires pour maintenir la position debout ou d'autres postures. Il évolue avec l'âge: vers 3 mois, le tonus du cou et de la nuque se développe; entre 6 et 8 mois, la position assise est acquise grâce à un meilleur tonus dorsal et à la verticalité du tronc; de 9 à 12 mois, les muscles du bassin se renforcent pour le ramper et la position à quatre pattes; de 10 à 12 mois, la position debout est possible grâce à des jambes plus fortes; enfin, de 12 à 14 mois, la marche autonome apparaît [56](#page=56).
3. **Équilibre:** Il comprend l'équilibre statique (maintien d'une posture sans mouvement) et l'équilibre dynamique (maintien d'une posture avec mouvement) [56](#page=56).
4. **Inhibition:** C'est le contrôle de l'arrêt, du freinage ou de l'empêchement d'un mouvement. À 18 mois, l'enfant commence à apprendre ce contrôle. À 3 ans, il peut arrêter un geste rapide. À 4 ans, il module mieux la vitesse de ses mouvements et peut réaliser des gestes lents. À 5 ans, le cortex étant pleinement fonctionnel, l'inhibition devient plus complète. À 6 ans, l'enfant peut rester immobile, yeux fermés, pendant 10 secondes [56](#page=56) [57](#page=57).
5. **Relaxation:** Elle permet le contrôle du tonus. Vers 7 ans, l'enfant peut prendre conscience de son corps et du relâchement de certaines parties. Pour une bonne relaxation, il faut diminuer les stimulations extérieures (lumière, bruit, mouvements, température) et veiller au confort de l'enfant (vêtements non serrés, position propice au repos) [57](#page=57).
#### 7.4.6 Coordination
La coordination est la combinaison harmonieuse des contractions musculaires pour réaliser un mouvement. Elle dépend du bon fonctionnement du tonus, de la proprioception, de la motricité et du cervelet [57](#page=57).
1. **Coordination dynamique globale:** Capacité à coordonner l'ensemble du corps en mouvement [57](#page=57).
2. **Coordination association ou dissociation de mouvements :**
* **Association pure:** Différentes parties du corps effectuent le même mouvement, par exemple sauter pieds joints [57](#page=57).
* **Dissociation pure:** Différentes actions sont réalisées simultanément, comme marcher avec les bras ballants [57](#page=57).
* **Association et dissociation combinées:** Mélange de mouvements identiques et différents, comme jongler tout en se déplaçant [58](#page=58).
3. **Coordination oculo-motrice:** Englobe la coordination oculo-manuelle, oculo-pédestre et oculo-motrice globale [58](#page=58).
#### 7.4.7 Respiration
Il s'agit de comprendre la différence entre expiration et inspiration, le mode respiratoire (nasal ou buccal), et la localisation (thoracique ou abdominale). L'enfant découvre les variations possibles de durée, de rythme et de force dans sa respiration [58](#page=58).
### 7.5 La latéralité
La latéralité, partie intégrante du schéma corporel, se manifeste par l'utilisation asymétrique du corps dans certaines activités, soit par l'usage d'un seul membre, soit par la complémentarité des membres. La majorité des individus sont droitiers. Sa détermination est influencée par plusieurs facteurs [58](#page=58):
* **Facteurs génétiques:** L'historique familial de gauchers ou de droitiers, ainsi qu'un gène dominant pour la droiterie, peuvent jouer un rôle [58](#page=58).
* **Facteurs neurologiques:** Bien que le cerveau présente une symétrie anatomique apparente, un hémisphère peut travailler plus activement que l'autre dans certaines conditions. Chaque hémisphère commande la partie opposée du corps. L'hémisphère gauche est souvent dominant et gère le langage et la logique, tandis que l'hémisphère droit traite la pensée non verbale, la perception spatiale, la sensibilité musicale et la reconnaissance des visages [59](#page=59).
* **Facteurs sociaux et liés au milieu:** L'imitation, les obligations sociales et l'usage d'outils conçus pour les droitiers peuvent influencer la latéralité [59](#page=59).
La latéralité semble résulter de la convergence de ces différents facteurs et s'affirme avec la maturation neurologique. Il est observé que plus de garçons sont gauchers que de filles [59](#page=59).
#### 7.5.1 Évolution : dominance manuelle
Après la naissance, le bébé tourne spontanément la tête d'un côté préféré. Entre 6 semaines et 4 mois, une flexion bilatérale symétrique des bras est observée. À 5-6 mois, la coordination oculo-manuelle se développe, permettant de passer un objet d'une main à l'autre. Entre 9 et 12 mois, la coordination bimanuelle associative apparaît. De 14 à 18 mois, l'utilisation combinée et complémentaire des deux mains devient possible. L'utilisation de la main dominante est liée à la difficulté de la tâche [60](#page=60).
#### 7.5.2 Évaluation
L'évaluation de la latéralité peut s'appuyer sur divers tests :
* **Tests neurologiques :**
* Tonus de fond: Test du ballant [60](#page=60).
* Tonus d'action (syncinésies): Épreuve des marionnettes [60](#page=60).
* **Tests de force:** Sauter à cloche-pied, lancer une balle lestée, porter un sac lourd, utilisation d'un dynamomètre [60](#page=60).
* **Test de latéralité gestuelle:** Poser les mains l'une sur l'autre, croiser les bras ou les doigts [60](#page=60).
* **Épreuves de latéralité fonctionnelle :**
* Épreuve de Harris: Réalisation de petites actions simples pour déterminer l'œil et la main dominants (ex: frapper dans un ballon, écrire) [61](#page=61).
* Épreuve de Zazzo et Gralifret-Granjon: Évaluation de la compréhension et de l'organisation droite/gauche [61](#page=61).
### 7.6 Structuration spatiale
La structuration spatiale implique la perception et la construction de notre espace à partir d'informations visuelles, auditives, tactiles et proprioceptives. Ces informations nous permettent de prendre conscience :
* Du rapprochement ou de l'éloignement des mouvements, des objets ou des personnes [61](#page=61).
* De la situation, de l'orientation et des déplacements de notre corps dans l'espace environnant [61](#page=61).
Elle se décompose en quatre phases :
* **Espace subi (0-3 mois):** L'enfant subit les déplacements imposés par son entourage [61](#page=61).
* **Espace vécu:** Passage de l'espace sensoriel à un espace où l'enfant effectue des déplacements et des manipulations, souvent par imitation et dans un environnement familier [61](#page=61).
* **Espace perçu:** L'enfant prend plaisir à expérimenter diverses sensations spatiales, comme la prise de conscience qu'il faut plus de force pour lancer un ballon loin. Vers 7 ans, l'enfant perçoit des notions telles que le voisinage, la séparation, l'ordre et l'entourage [61](#page=61).
* **Espace connu:** Jusqu'à 7 ans, l'enfant mémorise et verbalise les situations et orientations spatiales. Après 7 ans, il accède à l'espace représentatif, ce qui lui permet de ne plus voir l'espace uniquement par rapport à lui-même et d'acquérir la notion de conservation des distances, des quantités et des formes [62](#page=62).
La structuration spatiale englobe plusieurs aspects :
* **Occupation spatiale:** Exploration d'un espace pour en percevoir les dimensions, la forme et les limites, afin de pouvoir l'utiliser selon ses besoins [62](#page=62).
* **NV:** Marcher en file indienne ou entrer dans un cerceau [62](#page=62).
* **NM:** Balayer ou remplir des mots avec des gommettes [62](#page=62).
* **NR:** Dessiner sans dépasser ou écrire entre les lignes [62](#page=62).
* **Connaissances des notions spatiales:** Apprentissage des situations spatiales (dedans-dehors, devant-derrière), des grandeurs (gros-fin, grand-petit), des positions (debout-couché-assis, accroupi-à quatre pattes), des mouvements (lever-baisser, tirer-pousser), des formes (rond-carré-triangle-rectangle) et des quantités (plein-vide, peu-beaucoup). Ces connaissances se développent à travers [62](#page=62):
* a) La perception des notions spatiales [63](#page=63).
* b) La mémoire des notions spatiales [63](#page=63).
* c) La connaissance des termes spatiaux [63](#page=63).
* **NV:** Se cacher en dessous, derrière, etc. [63](#page=63).
* **NM:** Empiler des plots les uns sur les autres [63](#page=63).
* **NR:** Utiliser des cartes avec un mot et un personnage situé spatialement [63](#page=63).
* **Orientation spatiale:** Capacité à orienter son corps et les objets dans l'espace, en statique ou en dynamique. Ceci se développe via [63](#page=63):
* a) La perception [63](#page=63).
* b) La mémoire [63](#page=63).
* c) La connaissance [63](#page=63).
* **NV:** Réaliser un parcours moteur [63](#page=63).
* **NM:** Jouer avec des personnages en les plaçant dans des relations spatiales (ex: "mets le chat devant la maison") [63](#page=63).
* **NR:** Replacer des formes au même endroit qu'un exemple [63](#page=63).
* **Organisation spatiale:** Combinaison de différentes situations et orientations d'objets ou de personnes en vue d'une action déterminée [63](#page=63).
* **NV:** Danse dirigée [63](#page=63).
* **NM:** Jeux de construction (Lego, Kapla) [63](#page=63).
* **NR:** Jeu de labyrinthe en dessin [63](#page=63).
* **Compréhension des relations spatiales:** Comprendre comment les objets et les personnes sont situés les uns par rapport aux autres [63](#page=63).
* **NV:** Parcours moteur [63](#page=63).
* **NM:** Jeu de boîtes (mettre un objet dans, sur ou sous la boîte) [63](#page=63).
* **NR:** Poupée russe ou dessin avec une évolution spatiale [64](#page=64).
### 7.7 Structuration temporelle
La structuration temporelle rend l'individu capable de percevoir et d'ajuster son action aux différentes composantes du temps (ordre, succession, durée, intervalle, vitesse, périodicité, rythme). Cela lui permet de se situer et de s'orienter dans le temps, et de s'organiser temporellement pour atteindre un objectif. La notion de temps est abstraite et complexe. L'orientation temporelle peut se faire via une ligne du temps, et l'organisation temporelle implique de planifier des actions en fonction d'horaires précis (ex: se réveiller à une certaine heure pour prendre son bus) [64](#page=64).
#### 7.7.1 Temps vécu
Dès la naissance, la réalité temporelle est structurée par l'alternance jour/nuit. Vers 1 an, l'enfant peut se balancer au rythme d'une musique. Plus tard, le rythme de la locomotion et de la parole se développe [64](#page=64).
#### 7.7.2 Temps perçu
* À 3 ans, le rythme propre de l'enfant acquiert une certaine stabilité [64](#page=64).
* Entre 3 et 4 ans, il peut reproduire une structure rythmique très simple [64](#page=64).
* De 3 à 6 ans, le "mécanisme de synchronisation sensorimotrice" se développe [64](#page=64).
* À 4 ans, il se réfère à des repères objectifs du temps (jours et semaines acquis) [64](#page=64).
* Entre 5 et 6 ans, il apprend les saisons et la différence entre une heure et une minute [64](#page=64).
* À 6 ans, il peut reproduire des rythmes en comprenant les sous-ensembles [64](#page=64).
* Entre 6 et 7 ans, il manipule les noms des jours de la semaine [64](#page=64).
* Entre 7 et 8 ans, il utilise un calendrier et quelques dates repères, apprenant à lire l'heure [64](#page=64).
* À 10 ans, il accède au temps impersonnel [64](#page=64).
#### 7.7.3 Perception et connaissance des notions temporelles
* **Ordre et succession:** L'enfant apprend à classer et mémoriser des événements dans leur ordre chronologique [65](#page=65).
* **Irréversibilité du temps:** Il comprend que le temps passe et qu'il est impossible de revenir en arrière [65](#page=65).
* **Durée:** Certaines activités demandent plus ou moins de temps [65](#page=65).
* **Intervalle:** La durée limitée entre deux activités, incluant une idée de repos ou d'arrêt [65](#page=65).
* **Vitesse:** Différence de vitesse entre différents modes de locomotion ou musiques rythmées [65](#page=65).
* **Périodicité:** Manifestations cycliques comme les saisons, les jours, les mois [65](#page=65).
* **Rythme:** Capacité à adapter ses gestes à un rythme donné extérieurement et à percevoir certains rythmes musicaux [65](#page=65).
* **NV:** Jeu de la chaise musicale pour la durée [65](#page=65).
* **NM:** Utilisation d'un sablier ou d'un minuteur [65](#page=65).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Psychomotricité | Discipline qui étudie les relations entre les fonctions psychiques et les fonctions motrices, visant à comprendre comment le corps et l'esprit interagissent pour former un tout fonctionnel. |
| Dualisme | Conception philosophique qui postule une séparation fondamentale entre deux réalités distinctes, comme le corps et l'esprit, souvent hiérarchisées. |
| Dualisme cartésien | Philosophie de René Descartes qui sépare radicalement la substance pensante (res cogitans) et la substance étendue (res extensa), considérant le corps comme une machine. |
| Stades | Périodes du développement cognitif ou psychomoteur caractérisées par des structures de pensée ou des compétences spécifiques, selon la théorie de Jean Piaget. |
| Stade sensori-moteur | Premier stade du développement cognitif de Piaget (0-2 ans), où l'intelligence se construit par l'action et la perception sensorielles. |
| Tonus | État de tension musculaire légère et permanente, essentiel à l'équilibre, à la posture et à la préparation du mouvement, dépendant du système nerveux. |
| Tonus affectif | Terme parfois utilisé pour décrire la modulation du tonus musculaire en réponse aux émotions et aux interactions avec autrui. |
| Tonus émotionnel | Capacité du corps à exprimer ou à réagir aux émotions par des modifications de sa tension musculaire. |
| Régulation tonique | Processus par lequel le tonus musculaire est ajusté pour s'adapter aux besoins du moment, influencé par les états émotionnels et les sollicitations environnementales. |
| Pratique psychomotrice Aucouturier (PPA) | Approche développée par Bernard Aucouturier, axée sur le jeu libre, la symbolisation et le plaisir du mouvement pour favoriser le développement de l'enfant. |
| Approche holistique | Manière d'appréhender un phénomène dans sa globalité, en considérant l'interdépendance de ses différentes composantes, par opposition à une approche réductionniste. |
| Rééducation psychomotrice | Processus visant à restaurer ou améliorer les compétences psychomotrices altérées suite à une atteinte d'origine psychique ou physique. |
| Schéma corporel | Représentation mentale et kinesthésique du corps dans l'espace, incluant la conscience de ses différentes parties, de ses limites et de ses possibilités de mouvement. |
| Image du corps | Représentation que l'individu a de son propre corps, influencée par des facteurs psychologiques, sociaux et personnels. |
| Loi céphalo-caudale | Principe du développement selon lequel la maturation et le contrôle moteur progressent de la tête vers les pieds. |
| Loi proximo-distal | Principe du développement selon lequel la maturation et le contrôle moteur progressent du centre du corps vers les extrémités. |
| Loi de différenciation | Principe du développement moteur où les gestes passent d'une forme globale et indifférenciée à des mouvements plus précis et contrôlés. |
| Loi de variabilité | Principe indiquant que chaque enfant progresse à son propre rythme dans son développement, bien que l'ordre des étapes reste généralement constant. |
| Équipement organique | Ensemble des caractéristiques biologiques et physiologiques innées d'un individu, incluant la santé générale, l'intégrité des organes sensoriels et moteurs, et la génétique. |
| Maturation neurologique | Processus de développement et de maturation du système nerveux, incluant la myélinisation et la synaptogenèse. |
| Myélinisation | Processus de formation de la gaine de myéline autour des axones des neurones, qui permet d'accélérer la transmission des influx nerveux. |
| Synaptogenèse | Formation de nouvelles connexions synaptiques entre les neurones, processus particulièrement actif durant la petite enfance. |
| Plasticité cérébrale | Capacité du cerveau à modifier sa structure et ses fonctions en réponse aux expériences et aux apprentissages tout au long de la vie. |
| Élagnage synaptique | Processus naturel par lequel les connexions synaptiques peu utilisées ou inefficaces sont éliminées, optimisant ainsi le réseau neuronal. |
| Système vestibulaire | Organe de l'oreille interne responsable de la perception de l'équilibre et des mouvements de la tête, essentiel pour la posture et la locomotion. |
| Proprioception | Sens permettant de percevoir la position et le mouvement de son propre corps dans l'espace, grâce aux récepteurs situés dans les muscles, les tendons et les articulations. |
| Intégration sensorielle | Processus neurologique par lequel le cerveau reçoit, traite et organise les informations provenant des différents sens pour produire une réponse adaptée à l'environnement. |
| Réflexes archaïques | Réponses motrices involontaires et primitives présentes chez le nouveau-né, dirigées par des centres nerveux inférieurs, qui disparaissent progressivement avec la maturation du système nerveux. |
| Réflexe de Moro | Réflexe de sursaut chez le nourrisson, déclenché par un bruit fort ou une sensation de chute, entraînant une extension puis une flexion des bras. |
| Réflexe de préhension | Saisie involontaire d'un objet par la main ou le pied lors d'une stimulation tactile, présente chez le nouveau-né. |
| Réflexe tonique asymétrique du cou | Réflexe qui se manifeste par l'extension d'un membre du côté de la rotation de la tête et la flexion du membre opposé. |
| Habituation | Diminution progressive de la réponse à une stimulation répétée, signe de maturation psychologique permettant de filtrer les informations. |
| États de vigilance | Différents niveaux de conscience et d'éveil chez le nouveau-né, allant du sommeil profond à l'éveil actif, qui influencent sa disponibilité à interagir. |
| Inter-sensorialité | Capacité du cerveau à intégrer et à coordonner les informations provenant de plusieurs sens pour une perception plus complète de l'environnement. |
| Fuseaux neuromusculaires | Récepteurs sensoriels situés dans les muscles, qui détectent l'étirement et jouent un rôle dans la régulation du tonus musculaire. |
| Motoneurones | Neurones whose axons transmit motor commands from the central nervous system to the muscles, causing contraction and movement. |
| Réflexe myotatique | Réflexe d'étirement musculaire, qui provoque une contraction rapide en réponse à un étirement soudain, servant à maintenir le tonus et à protéger le muscle. |
| Centres supraspinaux | Structures du cerveau (tronc cérébral, cervelet, cortex moteur) qui modulent et contrôlent l'activité des neurones moteurs de la moelle épinière. |
| Tonus de fond | Tension musculaire de base présente même au repos, variant avec l'état d'éveil et les émotions. |
| Tonus postural | Tension musculaire nécessaire au maintien de la posture contre la gravité et à la stabilisation du corps. |
| Tonus d'action | Tension musculaire spécifique qui se met en place lors d'un mouvement volontaire pour en assurer la fluidité, la coordination et la précision. |
| Anomalies toniques | Déséquilibres du tonus musculaire, tels que l'hypotonie (tonus faible), l'hypertonie (tonus élevé) ou la dystonie (contractions involontaires). |
| Dystonie | Trouble caractérisé par des contractions musculaires involontaires, prolongées ou répétées, entraînant des mouvements anormaux ou des postures inadéquates. |
| Syncinésie | Mouvement involontaire qui accompagne un mouvement volontaire, souvent observé lors d'efforts intenses ou de mouvements d'imitation. |
| Posture | Organisation tonique et corporelle qui permet au corps de se maintenir dans une position donnée par rapport à la gravité et à l'environnement. |
| Réactions posturales automatiques | Réponses motrices involontaires du corps pour maintenir l'équilibre face aux changements de position ou aux perturbations externes. |
| Praxie | Mouvement volontaire, coordonné et dirigé vers un but précis, impliquant une planification et une exécution motrice. |
| Locomotion | Ensemble des déplacements du corps dans l'espace, incluant la marche, la course, le saut, etc. |
| Préhension | Capacité à saisir, tenir et manipuler des objets avec la main, impliquant des ajustements précis du tonus, de la posture et de la sensibilité. |
| Cognition | Ensemble des processus mentaux liés à la connaissance, tels que la pensée, la mémoire, l'attention, le raisonnement et la résolution de problèmes. |
| Cerveau reptilien | Partie la plus primitive du cerveau, responsable des fonctions vitales et des comportements instinctifs de survie (faim, soif, sommeil). |
| Cerveau limbique | Partie du cerveau associée à la mémoire, aux émotions et aux comportements sociaux. |
| Néocortex | Partie la plus récemment évoluée du cerveau, responsable des fonctions cognitives supérieures comme le raisonnement logique, le langage et l'anticipation. |
| Schèmes | Structures mentales ou comportementales qui organisent l'information et guident l'action, selon la théorie de Piaget. |
| Assimilation | Processus cognitif par lequel une nouvelle information est intégrée à un schéma mental existant. |
| Accommodation | Processus cognitif par lequel les schémas mentaux sont modifiés pour s'adapter à de nouvelles informations ou situations. |
| Équilibration | Processus d'ajustement entre assimilation et accommodation, visant à maintenir un équilibre cognitif. |
| Permanence de l'objet | Conscience qu'un objet continue d'exister même lorsqu'il n'est plus perçu par les sens. |
| Pensée symbolique | Capacité à utiliser des symboles (mots, images) pour représenter des objets, des idées ou des événements qui ne sont pas physiquement présents. |
| Opérations concrètes | Mode de pensée logique applicable aux objets et aux événements concrets, typique de l'enfance (7-12 ans). |
| Opérations formelles | Mode de pensée abstrait et hypothético-déductif, caractéristique de l'adolescence et de l'âge adulte. |
| Fonctions exécutives | Ensemble des processus cognitifs de haut niveau qui régulent et contrôlent les comportements, tels que la mémoire de travail, l'inhibition et la flexibilité cognitive. |
| Mémoire de travail | Capacité à retenir et manipuler temporairement des informations pour réaliser une tâche cognitive. |
| Inhibition | Capacité à supprimer des réponses automatiques ou impulsives pour agir de manière plus réfléchie. |
| Flexibilité cognitive | Capacité à passer d'une tâche ou d'une stratégie à une autre, à adapter son comportement aux changements de situation. |
| Attention | Fonction cognitive qui permet de sélectionner et de maintenir une information pertinente tout en ignorant les distractions. |
| Mémoire | Fonction cognitive qui permet d'encoder, de stocker et de récupérer des informations et des expériences. |
| Mémoire sémantique | Mémoire des connaissances générales, des faits et des concepts. |
| Mémoire épisodique | Mémoire des événements personnels vécus, incluant le contexte spatio-temporel et émotionnel. |
| Mémoire implicite | Mémoire des habiletés, des procédures et des automatismes, qui s'exprime sans conscience directe. |
| Cognition incarnée | Concept selon lequel la cognition est intrinsèquement liée au corps, à ses interactions avec l'environnement et aux expériences motrices. |
| Langage | Système de communication symbolique, oral, écrit ou gestuel, utilisé pour exprimer des pensées, des émotions et des besoins. |
| Parole | Acte individuel de production vocale du langage. |
| Aire de Broca | Région du lobe frontal gauche du cerveau, principalement impliquée dans la production du langage et l'organisation du discours. |
| Aire de Wernicke | Région du lobe temporal gauche du cerveau, principalement impliquée dans la compréhension du langage. |
| Aphasie | Trouble du langage résultant d'une lésion cérébrale, affectant la production ou la compréhension. |
| Organes phonatoires | Structures anatomiques impliquées dans la production de la voix et de la parole (poumons, larynx, cordes vocales, cavités buccale et nasale). |
| Appareil auditif | Ensemble des structures (oreille externe, moyenne et interne, voies auditives, cortex auditif) permettant de percevoir et de traiter les sons. |
| Période pré-linguistique | Phase du développement du langage chez le nourrisson (0-6 mois), caractérisée par les réactions aux sons et les vocalisations réflexes. |
| Babillage | Production de sons vocaux répétés par le nourrisson, qui évolue vers des syllabes puis des mots. |
| Explosion lexicale | Période de développement rapide du vocabulaire chez l'enfant, généralement entre 18 et 30 mois. |
| Troubles du Développement du Langage (TDL) | Désignation générale pour les difficultés persistantes dans l'acquisition et l'utilisation du langage, affectant la compréhension et/ou l'expression. |
| Orthophonie | Discipline paramédicale qui prend en charge les troubles de la communication, du langage, de la parole et de la déglutition. |
| Schéma corporel | Représentation mentale et kinesthésique du corps dans l'espace. |
| Lateralité | Préférence pour l'utilisation d'un côté du corps (dominant) pour certaines actions, comme l'écriture ou la préhension. |
| Structuration spatiale | Capacité à percevoir, organiser et se représenter l'espace environnant, ainsi que sa propre position et ses déplacements en son sein. |
| Structuration temporelle | Capacité à percevoir, organiser et s'orienter dans le temps, incluant la compréhension des notions de succession, de durée, de rythme et de périodicité. |
| Rythme | Succession ordonnée d'événements, de mouvements ou de sons, caractérisée par sa durée et sa cadence. |