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Summary
# Les origines de Rome et la période royale
Voici une synthèse détaillée sur les origines de Rome et la période royale, conçue pour être un guide d'étude complet.
## 1. Les origines de Rome et la période royale
Cette section explore les mythes fondateurs de Rome, l'importance de sa date de fondation, ainsi que les structures sociales et politiques initiales sous la royauté, en soulignant l'organisation patriarcale des Latins et l'influence étrusque.
### 1.1 L'organisation patriarcale des Latins et les mythes fondateurs
L'histoire des origines de Rome est principalement transmise par des auteurs latins tels que Tite-Live et Virgile, dont les récits visent à glorifier Rome et son dirigeant Octave Auguste.
#### 1.1.1 L'importance de la date de fondation et le pomérium
Selon la tradition, Rome aurait été fondée en 753 avant J.-C. par Romulus, qui aurait tracé les limites sacrées de la cité, le pomérium. Bien que non historiquement vérifiable, cette date marque le point de départ du calendrier romain et symbolise la délimitation du pouvoir, interdisant certaines activités, notamment militaires, dans cet espace sacré.
#### 1.1.2 La séparation du pouvoir civil et militaire
Dès la période royale, une distinction fondamentale est établie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire, interdisant à une seule personne d'exercer ces deux formes de pouvoir de manière unifiée. Cette règle perdurera tout au long de l'histoire romaine.
#### 1.1.3 La cité antique : une communauté de citoyens
Pour les spécialistes, la cité antique n'est pas seulement un espace géographique, mais une communauté de citoyens activement impliqués dans les affaires collectives (politique, religieuse, économique).
#### 1.1.4 L'organisation patriarcale des Latins
Les Latins, peuple pastoral, occupaient le centre de l'Italie et leur société était organisée autour de l'élevage et de la vie en communauté. La langue latine facilitait les échanges. Politiquement, les villages étaient dirigés par des conseils d'anciens. La société était fortement patriarcale, dominée par le *Pater*, chef de famille exerçant un pouvoir juridique exclusif.
##### 1.1.4.1 L'organisation gentilice
Les *Gentes* étaient des regroupements familiaux descendants d'un ancêtre commun. Chaque membre s'identifiait par son nom gentilice, son prénom (*praenomen*) et son surnom (*surnomen*).
* **Entité religieuse :** La *Gens* était une unité sacrée, respectant les dieux tutélaires et les ancêtres. Les décisions importantes étaient accompagnées de rites religieux.
* **Entité politique et juridique :** Le *Pater* détenait une autorité totale, mais prenait ses décisions en conseil avec l'assemblée des *patres familias*. Il avait le pouvoir de sanction, pouvant aller jusqu'à la peine de mort.
* **Entité économique :** Chaque membre possédait un territoire à cultiver, mais une solidarité économique existait en cas de difficultés.
* **Entité sociale et symbolique :** L'appartenance à une *Gens* prestigieuse conférait un statut social élevé et une légitimité dans la cité, structurant la hiérarchie romaine.
#### 1.1.5 Le lien de clientèle
Des réseaux de clients se développaient autour des membres influents des *Gentes* (les patrons) pour accroître leur influence. Le client recevait protection et appui en échange de sa fidélité. Cette relation reposait sur la *Fides* (confiance et fidélité) et fonctionnait comme un contrat. Ce système permettait aux grandes familles de consolider leur pouvoir politique, notamment lors des votes.
### 1.2 L'influence déterminante des Étrusques
Les Étrusques ont joué un rôle majeur dans le développement de Rome, notamment par leur organisation politique et leur influence culturelle. Trois de leurs rois auraient régné sur Rome.
#### 1.2.1 Un système politique avancé : la Cité
Les Étrusques organisèrent leur société autour du modèle de la cité, caractérisé par :
* **Aspect politique :** Confédération de cités avec un système monarchique où le roi partageait les décisions avec un conseil d'élite et consultait les citoyens.
* **Aspect géographique :** Chaque cité était centrée sur une ville principale (*Urbs*) entourée de terres rurales, assurant autonomie économique et militaire.
* **Aspect psychologique :** Conscience collective d'indépendance et d'affirmation, cherchant à préserver leur autonomie et organisant leur diplomatie.
#### 1.2.2 Les Étrusques à l'origine du développement de Rome
* **Aspect économique et commercial :** Prospérité basée sur l'agriculture, l'exploitation minière et l'artisanat. Ils ont transmis aux Romains l'usage de la monnaie et des pratiques commerciales avancées.
* **Aspect urbanistique et infrastructurel :** Urbanisme avancé avec rues rectilignes, constructions en pierre, murailles, et le forum comme lieu central d'activités.
* **Aspect culturel et religieux :** Influence profonde sur la religion, les rites, l'art et l'architecture romaine, en plus des échanges avec les colonies grecques de Grande Grèce.
### 1.3 La royauté à Rome : un système politique en évolution
La période royale, loin d'être figée, a connu des mutations profondes, annonçant l'avènement du régime républicain, notamment sous l'influence étrusque.
#### 1.3.1 La royauté archaïque des Latins
La royauté latine était caractérisée par un roi, un sénat et une assemblée militaire (les Comices).
##### 1.3.1.1 Un roi aux pouvoirs encadrés par les Patres
* **Désignation complexe :** Le roi exerçait son pouvoir de façon viagère. Sa désignation se faisait par un processus religieux : l'interrègne, les auspices (observation du vol des oiseaux), puis la loi votée par les Comices Curiates. Le pouvoir du roi n'était jamais absolu, dépendant de la reconnaissance religieuse et de l'approbation des citoyens.
* **Pouvoirs du roi :**
* **Pouvoir religieux :** Le roi était intermédiaire entre les dieux et les hommes, interprétait leurs volontés et fixait le calendrier avec les pontifes.
* **Commandant en chef :** Il dirigeait les hommes au combat, mais devait consulter le Sénat pour déclarer la guerre.
* **Roi-juge :** Il avait un pouvoir judiciaire limité, principalement pour le parricide et la haute trahison. Les autres infractions relevaient de la justice privée.
##### 1.3.1.2 Un Sénat concentrant l'essentiel des pouvoirs
Composé des chefs des principales *Gentes* (les patriciens), le Sénat, conseil des anciens (*senex*), assistait le roi. Bien que son rôle officiel soit de conseiller, il intervenait de manière obligatoire dans la désignation du nouveau roi et imposait souvent ses avis.
##### 1.3.1.3 Les Comices Curiates
Cette assemblée, dont la composition est mal connue, regroupait les combattants et était dominée par les chefs de *Gentes*. Son rôle était mineur, limité à approuver ou rejeter les propositions du roi ("oui" ou "non") sans pouvoir d'initiative. Elle avait des attributions importantes en droit privé, notamment pour les testaments et les adoptions.
#### 1.3.2 La royauté populaire étrusque
La royauté étrusque chercha le soutien de la population, notamment des hommes libres exclus du système, ce qui lui confère un caractère "populaire". Ils introduisirent des réformes visant à élargir la participation au pouvoir.
##### 1.3.2.1 Le renforcement du pouvoir royal
Les Étrusques introduisirent la notion d'*imperium*, un pouvoir de commandement général en matière civile et militaire, plus étendu et non partagé que celui du roi latin. L'*imperium* conférait une légitimité plus importante, même si la légitimité religieuse était moindre. Le pouvoir judiciaire s'accrut, et le roi étrusque avait une autorité civile au sein de la cité, préfigurant le pouvoir des magistrats républicains. Les symboles du pouvoir, comme les licteurs, furent également introduits.
##### 1.3.2.2 Réformes serviennes : un élargissement du corps civique
Servius Tullius, l'un des rois étrusques, aurait introduit des réformes majeures élargissant la participation aux élections. Ces réformes, bien que potentiellement exagérées dans les récits antiques, ont été essentielles.
* **Causes des réformes :**
* **Mutation économique :** L'essor économique du VIIe siècle, lié à l'intégration de Rome à l'espace économique étrusque, a vu s'enrichir les commerçants et artisans, qui réclamaient une plus grande participation politique.
* **Mutation militaire :** L'adoption de la réforme hoplitique (soldats combattant à pied, armés, en phalanges) a rendu la guerre accessible à un plus grand nombre, du fait du coût moindre de l'équipement. Cela renforça la cohésion de la cité et donna plus de poids aux nouveaux combattants, remettant en cause l'ancien ordre aristocratique.
* **Nouvelle répartition des citoyens :**
* **Création des Comices centuriates :** Une nouvelle assemblée fut créée pour réunir les hoplites. Les citoyens étaient répartis selon leur richesse (principe timocratique : le degré de fortune détermine l'importance des droits). Les plus riches, assumant plus de charges militaires et fiscales, avaient plus de droits. Les moins fortunés étaient relégués dans l'*infra-classem*.
* **Principe timocratique :** Contrairement à l'égalité arithmétique grecque (une voix par homme), les Romains privilégiaient une égalité "géométrique" ou proportionnelle aux charges. Les pauvres restaient citoyens, mais avec des droits moindres que dans une ploutocratie ou un régime censitaire strict.
Cette réforme des Comices centuriates fut essentielle et sera amplifiée sous la République, instaurant un système où la richesse jouait un rôle déterminant dans les droits politiques.
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# L'organisation sociale et le lien de clientèle
Voici un résumé détaillé sur l'organisation sociale et le lien de clientèle dans la Rome primitive, conçu pour un guide d'étude.
## 2. L'organisation sociale et le lien de clientèle
L'organisation sociale de la Rome primitive repose sur des structures familiales et des liens de dépendance qui façonnent l'influence et le pouvoir au sein de la cité.
### 2.1 L'organisation patriarcale des Latins
La société latine archaïque, précurseur de celle de Rome, était fondamentalement organisée autour de la famille et de l'autorité de son chef.
#### 2.1.1 Le Pater, pilier de la famille
Le **Pater** (chef de famille) détenait un pouvoir juridique et une autorité quasi-absolue sur tous les membres de son foyer. Il était le garant de l'ordre interne et de la protection du groupe familial.
#### 2.1.2 L'organisation gentilice : la Gens
Les **Gentes** (pluriel de Gens) représentaient des regroupements familiaux plus larges, descendant d'un ancêtre commun, réel ou mythique. L'appartenance à une Gens identifiait un individu dans la société et lui conférait un statut.
* **Aspect religieux :** Chaque Gens possédait ses propres divinités tutélaires et un culte des ancêtres, renforçant la cohésion et la sacralité du groupe. Les rites religieux étaient essentiels pour les décisions importantes comme les mariages ou les contrats.
* **Aspect politique et juridique :** Le Pater, chef de la Gens, exerçait son autorité en conseil avec l'assemblée des *patres familias*. L'autorité du Pater pouvait s'étendre jusqu'à des sanctions sévères, y compris la peine de mort, assurant ainsi l'ordre.
* **Aspect économique :** Bien que chaque membre cultive son territoire, une solidarité économique existait au sein de la Gens. En cas de difficultés financières (amendes, dettes), les autres membres pouvaient venir en aide.
* **Aspect social et symbolique :** L'appartenance à une Gens prestigieuse, comme les patriciens, conférait un statut social élevé et une influence politique et économique significative.
> **Tip :** Comprendre la notion de *gens* est crucial pour saisir la hiérarchie sociale romaine, car elle définissait la place et les prérogatives d'un individu bien avant l'émergence de la République.
### 2.2 Le lien de clientèle : un instrument d'influence
Le lien de clientèle était un mécanisme social et politique essentiel dans la Rome primitive, permettant d'établir des réseaux de dépendance et d'accroître le pouvoir.
#### 2.2.1 Définition et fonctionnement
Un **client** se plaçait sous la protection d'un **patron**, membre d'une Gens influente, en échange de sécurité, d'appui juridique et parfois de ressources matérielles. Cette relation était souvent héréditaire.
* **Réciprocité :** La relation reposait sur la *Fides* (confiance et fidélité) et s'apparentait à un contrat synallagmatique : le patron assurait protection et soutien, tandis que le client offrait sa fidélité, son vote et son appui.
* **Composition :** Les clients pouvaient être des individus pauvres, des commerçants, des étrangers ou des affranchis, cherchant sécurité et intégration dans la société.
* **Avantages pour le patron :** Les patrons, notamment les grandes familles patriciennes, consolidaient leur pouvoir politique et social en s'assurant la loyauté et le soutien de leurs clients, notamment lors des votes ou dans les assemblées.
> **Exemple :** La Gens Fabia aurait possédé des milliers de clients, témoignant de l'ampleur que pouvait prendre ce système pour asseoir le pouvoir d'une famille.
#### 2.2.2 La clientèle comme outil de pouvoir
La clientèle dépassait la simple protection individuelle pour devenir un véritable levier de pouvoir et d'influence, contribuant à la domination des grandes familles aristocratiques sur la vie politique et sociale de la cité.
### 2.3 L'influence déterminante des Étrusques sur l'organisation romaine
Les Étrusques, peuple dominant le centre de l'Italie, ont joué un rôle structurant dans le développement de Rome, y compris dans son organisation sociale et politique primitive.
#### 2.3.1 Un système politique inspiré par la cité étrusque
Les Étrusques ont organisé leur société autour du concept de **cité**, caractérisé par :
* **Un aspect politique :** Une confédération de cités où les décisions étaient prises collectivement, souvent avec une monarchie encadrée par un conseil d'élites et consultant les citoyens.
* **Un aspect géographique :** Une ville centrale (*Urbs*) entourée de terres rurales, assurant une autonomie économique et militaire.
* **Un aspect psychologique :** Une conscience collective d'indépendance et d'affirmation, renforçant la cohésion sociale et la notion de responsabilité civique.
#### 2.3.2 Héritage étrusque dans le développement de Rome
L'influence étrusque se manifeste dans plusieurs domaines :
* **Économie et commerce :** Transmission de l'usage de la monnaie et de pratiques commerciales avancées, grâce à leur richesse issue de l'agriculture, des mines et de l'artisanat.
* **Urbanisme et infrastructures :** Développement de villes structurées avec des rues rectilignes, des constructions en pierre, des murailles et un forum central, offrant un modèle adopté par Rome.
* **Culture et religion :** Introduction de divinités, de rites religieux et d'éléments artistiques et architecturaux, complétés par les influences des colonies grecques du sud de l'Italie (Grande Grèce).
Cette influence a durablement marqué la politique, l'économie, l'urbanisme et la religion de la future cité romaine, bien plus que les interactions avec les Grecs qui n'ont jamais conquis Rome.
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# L'influence étrusque sur le développement de Rome
3. L'influence étrusque sur le développement de Rome
L'influence étrusque sur Rome fut profonde et déterminante, façonnant de manière significative son développement politique, économique, urbanistique, culturel et religieux pendant la période royale.
### 3.1 Les origines de Rome et la royauté latine
La période royale de Rome, s'étendant de -753 à -509 avant J.-C., a vu l'émergence de la cité, marquée par une organisation sociale et politique influencée par les peuples locaux, notamment les Latins.
#### 3.1.1 L'organisation latine
La société latine était structurée autour d'une organisation patriarcale, où le *Pater*, chef de famille, détenait un pouvoir juridique et d'autorité sur les membres de sa maisonnée. Les familles influentes s'entouraient de clients fidèles.
Les *Gentes* représentaient des regroupements familiaux plus larges, descendants d'un ancêtre commun. Chaque *Gens* possédait une dimension religieuse (culte des ancêtres), politique et juridique (le *Pater* dirigeant le conseil des *patres familias*), économique (solidarité entre membres) et sociale (structuration de la société et statut). Le lien de clientèle, basé sur la *fides* (confiance et fidélité), permettait aux grandes familles d'accroître leur influence.
#### 3.1.2 La royauté archaïque des Latins
La royauté latine était caractérisée par un pouvoir royal encadré par les *Patres* (chefs de famille âgés).
##### 3.1.2.1 Un roi aux pouvoirs encadrés
Le roi romain n'exerçait le pouvoir que de façon viagère. Sa désignation, suite à une période d'interrègne, impliquait un processus religieux complexe d'augures (*auspices*) et nécessitait l'approbation des *Comices Curiates*. Le roi cumulait des fonctions religieuses (intermédiaire avec les dieux, fixation du calendrier), militaires (chef de guerre, mais devant consulter le Sénat pour la guerre) et judiciaires (pouvoirs limités au parricide et à la haute trahison, le reste relevant de la justice privée).
##### 3.1.2.2 Le Sénat et les Comices Curiates
Le Sénat, composé des chefs des principales *gentes* (les patriciens), conseillait le roi et jouait un rôle prépondérant dans la désignation du successeur. Les *Comices Curiates*, assemblée de combattants, avaient un rôle mineur, se limitant à approuver ou rejeter les propositions royales, sans pouvoir d'initiative.
### 3.2 L'influence déterminante des Étrusques
Les Étrusques, peuple dominant le centre de l'Italie, ont exercé une influence structurante sur Rome, particulièrement durant la période royale.
#### 3.2.1 Les Étrusques et le développement de Rome
##### 3.2.1.1 Aspects économiques et commerciaux
Très actifs dans le commerce, les Étrusques ont transmis aux Romains l'usage de la monnaie et des pratiques commerciales avancées, issus de leur agriculture prospère, de l'exploitation minière et de leur artisanat.
##### 3.2.1.2 Aspects urbanistiques et infrastructurels
Les Étrusques ont développé un urbanisme avancé, caractérisé par des rues rectilignes, des constructions en pierre et des forums centraux. Rome a adopté ce modèle pour structurer sa ville.
##### 3.2.1.3 Aspects culturels et religieux
La religion, les rites et la culture romaine ont été profondément influencés par les Étrusques, qui ont introduit leurs divinités et traditions artistiques et architecturales.
#### 3.2.2 La royauté populaire étrusque
La royauté étrusque à Rome se distingue par sa recherche de soutien populaire et l'introduction de réformes visant à élargir la participation au pouvoir, préfigurant le régime républicain.
##### 3.2.2.1 Le renforcement du pouvoir royal et l'imperium
Les rois étrusques ont introduit la notion d'*imperium*, un pouvoir de commandement civil et militaire souverain, non partagé et sans appel. Ce pouvoir, bien que moins légitimé religieusement que celui des rois latins, était plus étendu et assurait une autorité accrue au roi. Les symboles de ce pouvoir, tels que la couleur pourpre, la couronne de feuilles d'or, le sceptre et les licteurs, témoignent de cette évolution.
##### 3.2.2.2 Réformes Serviennes et élargissement du corps civique
Les réformes attribuées à Servius Tullius, bien que potentiellement exagérées dans les récits antiques, ont permis une participation plus large au pouvoir. Ces réformes s'expliquent par des mutations économiques (essor des commerçants et artisans) et militaires (réforme hoplitique, rendant la guerre accessible à plus de citoyens).
Ces changements ont conduit à :
* **La création des Comices Centuriates :** Cette nouvelle assemblée regroupait les citoyens selon leur capacité financière à s'équiper pour le combat (principe timocratique). Les citoyens étaient répartis en centuries, et leur vote avait un poids proportionnel à leur richesse.
* **La répartition des citoyens en tribus :** Cette division territoriale a contribué à une nouvelle organisation du corps civique.
La timocratie, principe où la fortune détermine l'importance des droits civiques, est devenue fondamentale dans le système romain, se distinguant de l'égalité arithmétique prônée par la démocratie athénienne. Cette conception de l'égalité géométrique, où les droits sont proportionnels aux charges, a jeté les bases de la structure politique romaine.
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# L'évolution du système politique royal
Voici un résumé détaillé sur l'évolution du système politique royal romain, basé sur le contenu des pages 11 à 27 du document fourni.
## 4. L'évolution du système politique royal
La royauté romaine, première forme de gouvernement de Rome, a connu une évolution significative, passant d'un pouvoir archaïque encadré par les élites latines à une royauté plus populaire sous influence étrusque, marquée par des réformes importantes comme celles attribuées à Servius Tullius.
### 4.1 Les origines de Rome et l'organisation latine
L'histoire des origines de Rome, telle que rapportée par des auteurs comme Tite-Live et Virgile, situe sa fondation en 753 av. J.-C. Cette date, bien que non historiquement vérifiable, marque le début du calendrier romain et symbolise la délimitation du pouvoir avec le **Pomérium**, espace sacré interdisant certaines activités, notamment militaires. Dès cette époque, une distinction existait entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire, règle qui perdurera tout au long de l'histoire romaine.
#### 4.1.1 L'organisation patriarcale des Latins
La société latine originelle était structurée de manière patriarcale, où le **Pater**, chef de famille, détenait un pouvoir juridique exclusif. L'organisation sociale reposait sur les **Gentes**, des regroupements familiaux descendants d'un ancêtre commun. Ces **Gentes** avaient une dimension :
* **Religieuse :** Elles vénéraient des dieux tutélaires et des ancêtres communs, et les décisions importantes nécessitaient des rites religieux.
* **Politique et juridique :** Le Pater, conseillé par l'assemblée des **patres familias**, exerçait une autorité totale, pouvant aller jusqu'à des sanctions sévères.
* **Économique :** Une solidarité économique existait entre les membres pour le soutien mutuel, notamment en cas de dettes.
* **Sociale et symbolique :** L'appartenance à une Gens prestigieuse conférait un statut élevé et une légitimité dans la cité.
#### 4.1.2 Le lien de clientèle
Au sein de cette société, un réseau de **clients** se développait autour de **patrons** issus de Gentes influentes. Les clients recherchaient protection et appui en échange de fidélité. Cette relation, souvent héréditaire et fondée sur la **Fides** (confiance et fidélité), constituait un outil de pouvoir majeur pour les grandes familles, influençant notamment les votes.
### 4.2 L'influence déterminante des Étrusques
Les Étrusques, peuple dominant le centre de l'Italie au VIIIᵉ siècle av. J.-C., ont exercé une influence capitale sur le développement de Rome, notamment durant la période royale. Trois de leurs rois auraient régné sur Rome, marquant durablement sa politique, son économie et sa culture.
#### 4.2.1 Un système politique avancé : la Cité
Les Étrusques ont structuré leur société autour du concept de **Cité**, caractérisée par :
* **Aspect politique :** Une confédération de cités où les décisions étaient prises collectivement, tout en conservant une monarchie dont le roi partageait le pouvoir avec un conseil d'élite et consultait les citoyens.
* **Aspect géographique :** Chaque cité était centrée sur une **Urbs** (ville principale) entourée de terres rurales, garantissant autonomie économique et militaire.
* **Aspect psychologique :** Une conscience d'elle-même, une volonté d'indépendance et d'affirmation de leur identité.
#### 4.2.2 Les apports étrusques à Rome
L'influence étrusque s'est manifestée concrètement à Rome dans plusieurs domaines :
* **Économique et commercial :** Ils ont transmis aux Romains l'usage de la monnaie et des pratiques commerciales avancées, bénéficiant ainsi d'un modèle économique déjà structuré.
* **Urbanistique et infrastructurel :** Ils ont introduit un urbanisme avancé avec des rues rectilignes, des constructions en pierre et des murailles, ainsi que le concept de **forum** comme lieu central des activités de la cité.
* **Culturel et religieux :** Ils ont profondément influencé la religion romaine, apportant leurs dieux, leurs rites et des traditions artistiques. Contrairement aux Grecs, leur empreinte fut plus durable et directe.
### 4.3 La royauté romaine : un système en évolution
La période royale romaine, loin d'être figée, a connu des mutations importantes qui ont préfiguré le régime républicain.
#### 4.3.1 La royauté archaïque des Latins
Au VIIIᵉ siècle av. J.-C., la royauté latine semble résulter d'une union des grandes familles sous un chef commun. Ce roi archaïque exerçait un pouvoir encadré par les **Patres** (chefs de famille les plus âgés).
##### 4.3.1.1 Un roi aux pouvoirs encadrés
La désignation du roi n'était pas héréditaire mais procédait d'un processus religieux et politique complexe :
* **Désignation :** Pendant l'**interrègne**, des membres du Sénat consultaient les dieux via les **auspices** (observation du vol des oiseaux) pour désigner le successeur. Une fois choisi, le roi obtenait le **commandement** par le vote de l'assemblée des **Comices Curiates**.
* **Pouvoirs du roi :**
* **Pouvoir religieux :** Le roi était un intermédiaire entre les dieux et les hommes, avait le privilège d'interpréter la volonté divine et participait aux sacrifices, fixant le calendrier avec les pontifes.
* **Commandant en chef :** Il dirigeait les armées, mais devait consulter le Sénat pour déclarer la guerre.
* **Roi-juge :** Son pouvoir judiciaire était limité, concernant principalement le parricide et la haute trahison. Les autres infractions relevaient de la justice privée, donnant lieu à des compensations financières ou des combats.
##### 4.3.1.2 Un Sénat concentrant l'essentiel des pouvoirs
Le **Sénat**, composé des chefs des principales **Gentes** (les patriciens les plus influents), assistait le roi. Initialement fixé à 100 membres par la légende, son nombre pouvait varier. Bien que son rôle officiel fût consultatif, le Sénat détenait une influence considérable, intervenant de manière obligatoire dans la désignation du nouveau roi et imposant souvent ses avis au souverain.
##### 4.3.1.3 Les Comices Curiates
Cette assemblée militaire, dont la composition exacte reste méconnue, était dominée par les chefs des **Gentes**. Son rôle était mineur, se limitant à approuver ou rejeter les propositions du roi sans pouvoir d'initiative ou d'amendement. Ils avaient cependant des compétences en droit privé, notamment pour les testaments et l'organisation des **Gentes**.
#### 4.3.2 La royauté populaire étrusque
Sous l'influence étrusque, la royauté romaine évolua vers une dimension plus populaire, cherchant le soutien des hommes libres exclus du système patricien.
##### 4.3.2.1 Le renforcement du pouvoir royal
Les rois étrusques introduisirent la notion d'**imperium**, un pouvoir de commandement général en matière civile et militaire, beaucoup plus étendu que le pouvoir du roi latin. Cet **imperium** était un pouvoir souverain, décisionnel et sans appel, conférant au roi une légitimité plus importante, bien que sa légitimité religieuse fût moins directe. Les symboles du pouvoir, comme la couleur pourpre, la couronne de feuilles d'or, le sceptre et la présence de douze licteurs, furent adoptés pour marquer cet **imperium**.
##### 4.3.2.2 Réformes serviennes : un élargissement du corps civique
Les réformes attribuées à Servius Tullius, bien que parfois exagérées par la tradition, furent essentielles pour élargir la participation civique. Ces réformes furent motivées par :
* **Une mutation économique :** L'essor économique du VIIᵉ siècle permit l'enrichissement de commerçants et d'artisans, qui réclamèrent une participation aux affaires communes.
* **Une mutation militaire :** La réforme hoplitique, avec des soldats combattant à pied et équipés de manière plus abordable, élargit la participation au service militaire, et par conséquent, au droit politique. La guerre cessa d'être le privilège de l'aristocratie, renforçant la cohésion de la cité et la demande de droits politiques pour les nouveaux combattants.
Ces changements entraînèrent une nouvelle répartition des citoyens avec :
* **La création des Comices Centuriates :** Une nouvelle assemblée regroupant les citoyens capables de s'équiper pour le combat, divisée en centuries.
* **Le principe timocratique :** L'importance des droits de chacun était désormais déterminée par son degré de fortune. Contrairement à l'égalité arithmétique des Athéniens, Rome adopta une égalité géométrique, proportionnelle aux charges et aux richesses, où les plus fortunés disposaient de plus de droits et de voix, tout en maintenant une citoyenneté pour les plus pauvres. Les **infra-classem**, n'ayant pas les moyens de s'équiper, étaient exclus de cette nouvelle assemblée et de ses droits politiques. Cette réforme timocratique fut fondamentale pour le système romain et sera amplifiée sous la République.
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Régime politique | Mode d'organisation du pouvoir au sein d'un État, définissant les institutions et la manière dont le gouvernement est exercé. Il peut être monarchique, républicain ou impérial, parmi d'autres formes. |
| Oligarchie | Forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir est détenu par un petit groupe de personnes privilégiées, souvent en raison de leur richesse, de leur lignage ou de leur statut militaire. |
| Royauté | Système politique où le chef de l'État est un roi ou une reine, dont la fonction est généralement héréditaire et à vie. Rome a connu une période de royauté avant d'établir la République. |
| République | Forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir est exercé par des représentants élus par le peuple, ou par des corps constitués, plutôt que par un monarque héréditaire. |
| Empire | État très étendu, souvent composé de plusieurs nations ou peuples, dirigé par un empereur ou une autorité suprême. L'Empire romain est l'un des exemples les plus célèbres. |
| Période royale | La phase initiale de l'histoire romaine, qui s'étend de la fondation mythique de Rome en 753 av. J.-C. jusqu'à l'établissement de la République en 509 av. J.-C. |
| Période républicaine | La période de l'histoire romaine qui a suivi la période royale, caractérisée par un gouvernement républicain dirigé par des magistrats élus et le Sénat, et qui s'est étendue de 509 av. J.-C. à l'instauration de l'Empire. |
| Période impériale | L'ère de l'histoire romaine dominée par le gouvernement d'un empereur, débutant avec Octave Auguste en 27 av. J.-C. et se poursuivant jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476 apr. J.-C. |
| Péninsule | Un morceau de terre entouré d'eau sur trois côtés, mais relié à la terre ferme. L'Italie est une péninsule centrale dans la mer Méditerranée. |
| Latium | Une région du centre de l'Italie, dont Rome est la capitale. Les peuples qui y vivaient étaient appelés Latins. |
| Campanie | Une région du sud de l'Italie, connue pour ses plaines fertiles et son histoire liée aux colonies grecques. |
| Organisation patriarcale | Système social dans lequel le père de famille (ou l'homme le plus âgé) détient l'autorité suprême sur la famille et exerce un pouvoir juridique exclusif sur ses membres. |
| Pater | Le chef de famille dans la société romaine antique, détenant un pouvoir juridique et l'autorité sur les membres de sa maisonnée. |
| Pater familias | Terme latin désignant le chef de famille, qui détenait une autorité quasi absolue sur ses descendants, ses esclaves et ses biens. |
| Gens (pluriel Gentes) | Une structure sociale romaine antique représentant un regroupement familial basé sur une descendance commune (réelle ou mythique), un nom gentilice commun et des rites religieux partagés. |
| Nom gentilice | Le nom de famille ou le nom de la Gens auquel un individu appartenait dans la société romaine antique. |
| Praenomen | Le prénom individuel d'une personne dans la Rome antique, distinct de son nom gentilice. |
| Surnomen | Un surnom ou un nom supplémentaire, souvent utilisé pour distinguer les membres d'une même famille élargie ou pour indiquer une caractéristique. |
| Entité religieuse | Un groupe ou une organisation dont les activités principales sont liées à la pratique et à la croyance religieuse, incluant souvent des cultes et des rituels. |
| Dieux tutélaires | Divinités protectrices associées à une famille, une communauté ou un lieu spécifique. |
| Entité politique et juridique | Organisation ou structure qui exerce des fonctions de gouvernement et est reconnue par la loi, détenant des pouvoirs de décision et d'application des règles. |
| Assemblée des patres familias | Réunion des chefs de famille influents au sein d'une Gens ou d'une communauté, pour délibérer et participer à certaines décisions collectives. |
| Entité économique | Structure ou organisation axée sur la production, la distribution et la consommation de biens et de services, impliquant souvent des notions de propriété, de travail et de solidarité. |
| Entité sociale et symbolique | Aspect d'un groupe ou d'une organisation qui contribue à structurer la société, à définir le statut des individus et à véhiculer des valeurs et des significations culturelles. |
| Statut social | Position d'un individu ou d'un groupe au sein de la hiérarchie sociale, déterminée par des facteurs tels que la richesse, le prestige, l'éducation ou l'appartenance à une famille influente. |
| Patriciens | La classe sociale supérieure de la Rome antique, composée des descendants des familles fondatrices de la ville, qui détenaient le pouvoir politique et religieux. |
| Lien de clientèle | Relation sociale et politique dans la Rome antique entre un patron (souvent un aristocrate) et un client, où le client offre sa fidélité et son soutien en échange de protection, d'assistance juridique ou de ressources. |
| Patron | Personne influente (souvent membre d'une famille aristocratique) qui offre sa protection et son soutien à des clients en échange de leur fidélité et de services. |
| Client | Personne qui se place sous la protection d'un patron dans la société romaine, en échange de fidélité et de services, et qui peut être pauvre, un commerçant ou un étranger. |
| Fides | Concept latin de confiance, de fidélité et de loyauté, fondamental dans les relations de clientèle et les contrats. |
| Contrat synallagmatique | Accord bilatéral entre deux parties, où chacune s'engage à fournir une prestation en contrepartie de celle de l'autre. |
| Confédération de cités | Alliance politique entre plusieurs cités indépendantes qui conservent une large autonomie tout en coordonnant certaines actions communes, notamment en matière de défense et de diplomatie. |
| Monarchie | Forme de gouvernement où le pouvoir est détenu par un monarque (roi, reine, empereur) dont la fonction est généralement héréditaire. |
| Urbs | Terme latin désignant la ville, souvent le centre d'une cité ou d'un territoire. |
| Imperium | Pouvoir de commandement suprême, civil et militaire, conféré à certaines magistratures romaines, représentant une autorité souveraine et non partagée. |
| Licteurs | Officiers publics dans la Rome antique chargés d'escorter les magistrats supérieurs, portant des faisceaux qui symbolisaient leur autorité. |
| Réformes Serviennes | Réformes attribuées au roi Servius Tullius, visant à élargir la participation civique et à réorganiser la population romaine en fonction de la richesse et du service militaire. |
| Hoplite | Soldat de la Grèce antique combattant à pied, formant des unités de combat disciplinées appelées phalanges. Leur équipement était relativement moins coûteux que celui des guerriers aristocratiques. |
| Phalange | Formation militaire tactique dans laquelle des soldats (généralement des hoplites) se tiennent côte à côte, boucliers joints, formant un mur défensif impénétrable. |
| Comices Centuriates | Assemblée politique romaine composée de citoyens répartis en centuries basées sur leur richesse et leur capacité à s'équiper pour la guerre, jouant un rôle électoral et législatif important. |
| Classis | Terme latin utilisé pour désigner l'ensemble des citoyens pouvant s'équiper pour combattre, formant la base des Comices Centuriates. |
| Infra-classem | Citoyens qui n'avaient pas les moyens financiers de s'équiper pour le service militaire et qui se trouvaient sous la classe dirigeante dans l'organisation des Comices Centuriates. |
| Timocratie | Système politique où le pouvoir et les droits sont attribués en fonction du degré de fortune d'un citoyen, le principe étant que la richesse détermine l'importance des droits. |
| Timos | Terme grec signifiant richesse ou honneur, utilisé pour définir la base de la timocratie. |
| Demos | Terme grec signifiant peuple, utilisé dans le contexte de la démocratie et de la timocratie. |
| Égalité arithmétique | Principe d'égalité stricte dans lequel chaque citoyen dispose d'une voix égale, indépendamment de sa richesse ou de son statut. |
| Misthos | Rémunération versée aux citoyens pauvres dans la démocratie athénienne pour leur permettre de participer aux fonctions publiques et politiques. |
| Theōrikon | Allocation financière versée aux citoyens les plus pauvres en Grèce antique, leur permettant de participer à la vie culturelle et aux spectacles. |
| Égalité géométrique | Principe d'égalité proportionnelle, où les droits et les obligations d'un citoyen sont calculés en fonction de sa fortune, de ses responsabilités et de ses contributions à la société. |
| Ploutocratie | Régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par les citoyens les plus riches. |
| Régime censitaire | Système politique où le droit de vote et l'éligibilité sont limités aux citoyens dont le revenu ou la fortune atteint un certain seuil (cens). |
| Juré | Membre d'un jury, sélectionné pour participer à un procès afin de déterminer les faits et de rendre un verdict. |