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Summary
# Histoire et définition de la comptabilité
Ce sujet explore les origines de la comptabilité en France et en Algérie, ainsi que sa définition et ses fonctions fondamentales en tant qu'outil d'information et de contrôle [2](#page=2).
### 1.1 Bref historique de la comptabilité algérienne et française
#### 1.1.1 Évolution du plan comptable français
Le plan comptable général français représente le cadre juridique commun pour toutes les entités devant établir des comptes annuels. Son histoire remonte à 1947, avec des modifications successives [4](#page=4):
* 1957: Instauration du plan comptable 1957 [4](#page=4).
* 1982: Instauration du plan comptable 1982 [4](#page=4).
* 1986: Mise à jour du plan comptable 1982 [4](#page=4).
* 1999: Mise à jour du plan comptable 1999 (issue du règlement CRC 99-03) [4](#page=4).
* 2014: Mise à jour du plan comptable 2014 (issue du Règlement n°2014-03) [4](#page=4).
#### 1.1.2 Évolution du plan comptable algérien : du PCG au SCF
L'Algérie utilisait déjà le Plan Comptable Général (PCG) français en 1957, et ce, même après son indépendance. Cependant, ce référentiel, d'inspiration capitaliste, ne répondait plus aux besoins d'une économie s'orientant vers le socialisme. Une réforme visant à l'adapter aux besoins d'une économie planifiée fut envisagée dès 1969, mais n'aboutit pas dans le délai initialement fixé [4](#page=4).
La création du Conseil Supérieur de la Comptabilité le 29 décembre 1971 marqua une étape importante pour doter l'Algérie d'un nouveau plan comptable. Une commission fut installée en 1972, et un premier projet fut élaboré en dix-huit mois, fruit d'une collaboration impliquant la Société Nationale de Comptabilité (SNC), un professeur de l'Université de Prague, et des experts-comptables français [4](#page=4).
Une formation intensive d'une année fut nécessaire pour professionnaliser les experts algériens formés au PCG 57. Le Plan Comptable National (PCN) entra officiellement en vigueur le 29 avril 1975, suivi de son arrêté d'adaptation le 25 juin 1975 [4](#page=4).
Le passage au Système Comptable Financier (SCF) s'est opéré suite à l'accord de libre-échange avec l'Union Européenne et aux négociations d'adhésion à l'OMC. L'objectif était d'harmoniser le système comptable algérien avec les normes internationales. Cette réforme a été concrétisée par la Loi n° 07-11 du 25 novembre 2007 portant système comptable financier et l'Arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles d'évaluation, de comptabilisation, de présentation des états financiers, ainsi que la nomenclature et le fonctionnement des comptes [5](#page=5).
### 1.2 La définition et le rôle de la comptabilité
#### 1.2.1 La comptabilité financière et la comptabilité de gestion
Il est essentiel de distinguer deux branches principales de la comptabilité: la comptabilité financière et la comptabilité de gestion [5](#page=5).
* **La comptabilité financière (ou comptabilité générale)** :
* Elle est obligatoire et normalisée [5](#page=5).
* Son usage est externe, s'adressant aux décideurs internes, aux partenaires et à d'autres tiers [5](#page=5).
* Elle constitue une source d'informations historiques [5](#page=5).
* Elle enregistre toutes les transactions monétaires de l'entreprise et établit des états financiers [5](#page=5).
* **La comptabilité de gestion (ou comptabilité analytique)** :
* Elle n'est pas obligatoire et n'est soumise à aucune normalisation réglementaire [5](#page=5).
* Son usage est strictement interne, intéressant uniquement les décideurs de l'entreprise [5](#page=5).
* Elle fournit des informations historiques et prévisionnelles [5](#page=5).
* Elle vise à déterminer et analyser les coûts, les marges, les résultats, et à établir des prévisions [5](#page=5).
#### 1.2.2 Le rôle de la comptabilité
La comptabilité joue un rôle multifacette dans la vie d'une entreprise. Elle permet de représenter les opérations économiques et financières entre l'entreprise et ses partenaires, dans le but principal de fournir une image fidèle de la situation de l'entreprise. Ses fonctions incluent [3](#page=3):
* Un outil de contrôle des opérations [3](#page=3).
* Un moyen de preuve juridique en cas de litige [3](#page=3).
* Une obligation légale [3](#page=3).
* Un moyen de calcul de l'assiette des impôts [3](#page=3).
* Une source d'information [3](#page=3).
* Une aide à la prise de décision sur le plan financier [3](#page=3).
> **Tip:** La comptabilité est bien plus qu'un simple enregistrement de chiffres ; c'est un système d'information essentiel pour la gestion et la transparence de l'entreprise. Comprendre son histoire et ses différentes branches est crucial pour maîtriser son application.
> **Example:** Une entreprise qui souhaite investir dans de nouvelles machines utilisera la comptabilité de gestion pour évaluer la rentabilité prévisionnelle de cet investissement, tout en se basant sur les états financiers produits par la comptabilité financière pour analyser sa capacité d'endettement.
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# La nomenclature des comptes
This section details the structure, organization, and numbering rules of accounting plans, specifically comparing the French General Accounting Plan (PCG) and the Algerian Financial Accounting System (SCF).
### 2.1 Organisation des plans comptables
The organization of accounting plans aims to codify and structure accounting operations. This involves assigning unique numbers and titles to accounts to track their individual positions and facilitate analysis and aggregation [7](#page=7).
#### 2.1.1 Le Plan comptable général français (PCG)
The French General Accounting Plan (PCG) governs accounting practices and the presentation of annual financial statements for industrial, commercial, and other entities required to prepare them. It is organized into three parts and eight classes [7](#page=7):
* **Part 1:** Deals with balance sheet accounts, divided into five classes.
* **Part 2:** Reserved for income statement (profit and loss) accounts, divided into two classes.
* **Part 3:** Reserved for special accounting operations, such as commitments, appropriation of prior year results, and account opening/closing, comprising one class.
In summary:
* Balance sheet accounts: Five classes.
* Income statement accounts: Two classes.
* Special accounts: One class.
The classes are allocated as follows [8](#page=8):
* **Classe 1:** Comptes de capitaux (Capital accounts)
* **Classe 2:** Comptes d’immobilisations (Fixed asset accounts)
* **Classe 3:** Comptes de stocks et d’en-cours (Inventory and work-in-progress accounts)
* **Classe 4:** Comptes de tiers (Third-party accounts)
* **Classe 5:** Comptes financiers (Financial accounts)
* **Classe 6:** Comptes de charges (Expense accounts)
* **Classe 7:** Comptes de produits (Revenue accounts)
* **Classe 8:** Comptes spéciaux (Special accounts)
The first digit of an account number designates its class [8](#page=8).
#### 2.1.2 Le Système Comptable Financier algérien (SCF)
The Algerian Financial Accounting System (SCF) mandates a two-digit nomenclature for all companies, allowing them to create necessary subdivisions. A more detailed three or four-digit nomenclature is also proposed. A significant change in the SCF compared to the previous Algerian plan is that accounts are now exclusively used for recording operations and do not appear in the presentation of financial statements. Consequently, the income statement accounts (classe 8) from the old plan are eliminated. The seven classes in the new nomenclature are identical to those in the French PCG [8](#page=8).
### 2.2 La numérotation des comptes
Accounts must have at least two digits, with the first digit indicating the class. A higher number of digits signifies a more precise account [9](#page=9).
#### 2.2.1 Principes généraux de la numérotation
* The number of digits in an account number determines its level of detail; more digits indicate a more specific account [9](#page=9).
* The first digit always corresponds to the account's class [9](#page=9).
#### 2.2.2 Signification des chiffres dans la numérotation
Certain digits within account numbers have specific meanings:
* **Final zero (.0) at the third rank or beyond:** Indicates regrouping accounts.
* *Example:* "410 Clients et comptes rattachés" [9](#page=9).
* **Digits 1 to 8 in two-digit accounts:** Denotes grouping.
* *Example:* "61 Services extérieurs" [9](#page=9).
* **Digits 1 to 8 in three-digit accounts:** Indicates detail for the immediately superior account.
* *Example:* "611 Sous-traitance générale" [9](#page=9).
* **Digit 8 at the second rank in fixed asset accounts:** Identifies depreciation.
* *Example:* "2813 Amortissements des constructions" [9](#page=9).
* **Digit 9 at the second rank in balance sheet accounts:** Identifies impairment losses.
* *Example:* "391 Dépréciation des matières premières" [9](#page=9).
* **The digit 9 at the third rank (...9):** Indicates an account that functions in the opposite direction compared to accounts with the same two-digit root.
* *Example:* "609 Rabais, remises, ristournes obtenus sur achats" [9](#page=9).
### 2.3 Comparaison entre le PCG français et le SCF algérien
The nomenclature of accounts in the Algerian SCF is largely a copy of the French PCG, reflecting the involvement of French accounting professionals in its development. However, minor divergences exist and can be categorized as follows [10](#page=10):
#### 2.3.1 Divergences de niveau de détail
Generally, the PCG offers a more significant level of detail in account subdivisions, particularly for four-digit accounts [10](#page=10).
* **Example 1:** The account "165 Dépôts et cautionnement reçus" is subdivided into "1651 Dépôts" and "1655 Cautionnements" in the PCG, while the SCF uses only one level [10](#page=10).
* **Example 2:** The account "211 Terrains" in the PCG is broken down into 6 five-digit accounts in the SCF, some with six-digit subdivisions [10](#page=10).
* `211 - Terrains`
* `2111 - Terrains nus`
* `2112 - Terrains aménagés`
* `2113 - Sous-sols et sur-sols`
* `2114 - Terrains de gisement`
* `21141 - Carrières`
* `2115 - Terrains bâtis`
* `21151 - Ensembles immobiliers industriels (A, B...)`
* `21155 - Ensembles immobiliers administratifs et commerciaux (A, B...)`
* `21158 - Autres ensembles immobiliers`
* `211581 - affectés aux opérations professionnelles (A, B...)`
* `211588 - affectés aux opérations non professionnelles (A, B...)`
* `2116 - Compte d'ordre sur immobilisations`
Conversely, there are instances where the SCF provides a greater level of detail.
* **Example:** In the SCF, "204 Logiciels informatiques et assimilés" and "205 Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques" are separate subdivisions of "20 Immobilisations Incorporelles". In the PCG, these are grouped under the single account "205 Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires" [10](#page=10).
#### 2.3.2 Divergences dans les numéros de comptes attribués aux mêmes intitulés
Some identical account titles are assigned different account numbers in the two systems [11](#page=11).
* **Example:**
* "Stocks de marchandises" is account `37` in the PCG and `30` in the SCF.
* "Ventes de marchandises" is account `707` in the PCG and `700` in the SCF.
* "Production stockée (ou déstockée)" is account `72` in the SCF, whereas in the PCG it is `71`.
* "Production immobilisée" is account `72` in the PCG and `73` in the SCF.
* Similar discrepancies exist for "Charges du personnel" and "Impôts, taxes et versements assimilés" [11](#page=11).
#### 2.3.3 Divergences dans la présence de comptes
Certain accounts exist in one nomenclature but not the other. These often reflect differences in accounting treatments and methods required by each framework [11](#page=11).
* **Examples of accounts present in PCG but not SCF:**
* "201 Frais d’établissement" in the PCG. In the SCF, these costs are directly expensed [11](#page=11).
* "Produits exceptionnels" and "Charges exceptionnelles" in the PCG [11](#page=11).
* **Examples of accounts present in SCF but not PCG:**
* "Impôts différés actifs " and "Impôts différés passifs " in the SCF. The PCG does not stipulate the calculation of deferred taxes [11](#page=11) .
These fundamental differences in accounts highlight variations in the recommended accounting treatments between the two systems [11](#page=11).
> **Tip:** Understanding these differences is crucial for any entity operating under or reporting according to both French and Algerian accounting standards.
> **Example:** If a French company acquires an Algerian company, it must reconcile its PCG-based reporting with the SCF requirements, paying close attention to accounts like "Frais d'établissement" which are treated differently.
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# Les états financiers : bilan et compte de résultat
Les états financiers, composés du bilan et du compte de résultat, sont des documents essentiels qui présentent fidèlement la situation financière, la performance et le patrimoine d'une entreprise à un moment donné et sur une période donnée [11](#page=11) [6](#page=6).
### 3.1 La nature et le rôle des états financiers
La comptabilité a pour objectif fondamental de présenter des états financiers de synthèse après traitement des données chiffrées. Ces états financiers sont préparés au moins une fois par an et visent à refléter une image fidèle du patrimoine, de la situation financière, de la performance et de la trésorerie de l'entité à la clôture de l'exercice. Leur rôle est crucial pour permettre aux tiers (investisseurs, créanciers, etc.) d'évaluer la pérennité de l'entreprise, sa capacité à rembourser ses dettes, et de connaître son résultat [11](#page=11) [6](#page=6).
Les états financiers comprennent traditionnellement :
* Un bilan [6](#page=6).
* Un compte de résultat [6](#page=6).
* Une annexe [11](#page=11) [6](#page=6).
Le bilan présente la situation financière de l'entreprise à une date donnée tandis que le compte de résultat reflète l'activité de l'entreprise sur une période de 12 mois (l'exercice) et permet de déterminer le résultat de cette période. L'annexe, quant à elle, fournit des informations complémentaires et explicatives pour le bilan et le compte de résultat [11](#page=11) [12](#page=12) [16](#page=16) [6](#page=6).
### 3.2 Le patrimoine et l'activité de l'entreprise
L'objectif principal d'une entreprise privée est de s'enrichir par son activité. La comptabilité générale cherche à mesurer cet enrichissement (bénéfice) ou cet appauvrissement (perte) de deux manières complémentaires [12](#page=12):
* En évaluant la variation de son patrimoine résultant de l'activité entre le début et la fin de l'exercice [12](#page=12).
* En comparant les revenus (produits) et les coûts (charges) générés par son activité au cours d'une période de douze mois [12](#page=12).
Ces deux approches sont rendues possibles par le bilan et le compte de résultat [12](#page=12).
> **Tip:** La comptabilité permet donc une double mesure du résultat : d'une part, par la comparaison des produits et des charges sur une période (compte de résultat) et, d'autre part, par la comparaison de la valeur du patrimoine à deux dates différentes (bilan).
#### 3.2.1 L'approche patrimoniale et fonctionnelle du bilan
Le bilan peut être appréhendé sous deux angles principaux [12](#page=12):
##### 3.2.1.1 L'approche patrimoniale
Dans cette perspective, le bilan décrit séparément les éléments d'actif (ce que l'entreprise possède) et de passif (ce que l'entreprise doit). Les éléments actifs représentent les biens et créances ayant une valeur économique positive pour l'entreprise. Les éléments passifs, quant à eux, représentent les dettes et obligations ayant une valeur économique négative [12](#page=12).
Les capitaux propres, qui représentent la valeur nette du patrimoine de l'entreprise, sont calculés comme suit :
$$ \text{Actif} - \text{Passif} = \text{Capitaux propres} $$
##### 3.2.1.2 L'approche fonctionnelle ou économique
Selon cette approche, le bilan présente les ressources financières dont l'entreprise dispose (moyens de financement) et les emplois qu'elle en fait (utilisation des ressources) à une date donnée. Le principe fondamental est que le total des emplois est égal au total des ressources [13](#page=13).
Les ressources financières se composent de :
* Apports des associés ou de l'exploitant (capital) [13](#page=13).
* Dettes envers les tiers [13](#page=13).
* Bénéfices générés par l'activité [13](#page=13).
L'ensemble de ces ressources constitue le passif du bilan [13](#page=13).
Les emplois correspondent à l'utilisation de ces ressources et se divisent en :
* Emplois permanents (biens durables comme le matériel) [13](#page=13).
* Emplois temporaires liés au cycle d'exploitation (stocks, créances) [13](#page=13).
L'ensemble de ces emplois constitue l'actif du bilan. La relation clé est donc [13](#page=13):
$$ \text{Emplois} = \text{Ressources} $$
$$ \text{Actif} = \text{Passif} $$
#### 3.2.2 La structure et la présentation du bilan
Le bilan est un tableau divisé en deux parties principales [13](#page=13):
##### 3.2.2.1 L'actif
La partie gauche du bilan, appelée actif, représente l'ensemble des emplois. Les éléments d'actif sont classés par ordre de liquidité croissante et regroupés en deux grandes rubriques [13](#page=13):
* **Actif immobilisé**: Biens et créances destinés à être utilisés durablement par l'entreprise. Il comprend [13](#page=13):
* Immobilisations incorporelles: Biens incorporels (fonds commercial, brevets) [14](#page=14).
* Immobilisations corporelles: Biens matériels (matériel informatique, véhicules) [14](#page=14).
* Immobilisations financières: Prêts, titres de participation [14](#page=14).
* **Actif circulant**: Biens et créances liés au cycle d'exploitation et ayant une vocation à être rapidement transformés ou consommés. Il comprend [13](#page=13) [14](#page=14):
* Stocks et en-cours: Biens destinés à être vendus ou consommés [14](#page=14).
* Créances: Droits sur des sommes d'argent (clients) [14](#page=14).
* Valeurs mobilières de placement: Titres acquis pour un gain à brève échéance [14](#page=14).
* Disponibilités: Liquidités en caisse ou en banque [14](#page=14).
##### 3.2.2.2 Le passif
La partie droite du bilan, appelée passif, regroupe les capitaux propres et les dettes, représentant l'ensemble des ressources de financement. Les éléments du passif sont classés par ordre d'exigibilité croissante et se composent de deux grandes rubriques [13](#page=13) [15](#page=15):
* **Capitaux propres**: Moyens de financement mis à disposition de l'entreprise de façon permanente. Ils comprennent [15](#page=15):
* Capital et réserves: Apports des associés et bénéfices non distribués [15](#page=15).
* Résultat de l'exercice: Bénéfice ou perte de l'année [15](#page=15).
* **Dettes**: Moyens de financement externes. Elles incluent [15](#page=15):
* Dettes financières: Emprunts auprès d'établissements de crédit [15](#page=15).
* Dettes d'exploitation: Dettes fournisseurs, fiscales et sociales liées au cycle d'exploitation [15](#page=15).
* Autres dettes: Dettes non liées au cycle d'exploitation (dettes fournisseurs d'immobilisations) [15](#page=15).
##### 3.2.2.3 Le résultat dans le bilan
Le bilan de fin d'exercice permet de dégager le résultat de l'entreprise par la différence entre l'actif et le passif [15](#page=15).
$$ \text{Actif} - \text{Passif} = \text{Résultat (bénéfice ou perte)} $$
Le résultat est toujours présenté au passif du bilan, dans la rubrique des capitaux propres, précédé d'un signe '+' pour un bénéfice ou d'un signe '-' pour une perte [16](#page=16).
##### 3.2.2.4 Présentation simplifiée du bilan
Le bilan se présente schématiquement comme suit :
| Actif (emplois) | Montant | Passif (ressources) | Montant |
| :--------------------------- | :------ | :---------------------- | :------ |
| Actif immobilisé | | Capitaux propres | |
| Immobilisations incorporelles | | Capital | |
| Immobilisations corporelles | | Réserves | |
| Immobilisations financières | | Résultat ± | |
| Actif circulant | | Dettes | |
| Stocks et en-cours | | Dettes financières | |
| Créances | | Dettes d’exploitation | |
| Valeurs mobilières de placement | | Dettes diverses | |
| Disponibilités | | | |
| **Total** | | **Total** | |
### 3.3 Le compte de résultat
Le compte de résultat est un état qui récapitule les charges et les produits de l'entreprise au cours d'un exercice, permettant de déterminer le résultat net de l'exercice sans tenir compte des dates d'encaissement ou de décaissement. Il ne doit y avoir aucune compensation entre les postes de charges et de produits [16](#page=16).
Le compte de résultat permet de connaître :
* L'ensemble des coûts engagés (charges) pour l'activité de l'entreprise [16](#page=16).
* L'ensemble des revenus générés (produits) par l'activité de l'entreprise [16](#page=16).
* Le résultat de l'exercice par la différence entre le total des produits et le total des charges [16](#page=16).
La formule est la suivante :
$$ \text{Produits} - \text{Charges} = \text{Résultat} $$
#### 3.3.1 Présentation et structure du compte de résultat
Le compte de résultat est un tableau divisé en deux parties: la partie gauche présente les charges (consommations de l'exercice) et la partie droite présente les produits (ressources de l'exercice) [17](#page=17).
Les charges et les produits sont classés en rubriques correspondant aux différentes activités de l'entreprise :
* **Activité d'exploitation**: Charges d'exploitation et produits d'exploitation [17](#page=17).
* **Activité financière**: Charges financières et produits financiers [17](#page=17).
* **Activité exceptionnelle** (ou extraordinaire selon le SCF): Charges exceptionnelles et produits exceptionnels [17](#page=17) [18](#page=18).
##### 3.3.1.1 Les charges d'exploitation
Les charges d'exploitation comprennent généralement :
1. Les achats de marchandises (coût d'achat des marchandises vendues) [17](#page=17).
2. Les achats de matières premières et approvisionnements (coût d'achat des consommés) [17](#page=17).
3. Les autres achats et charges externes (fournitures non stockées, services extérieurs) [17](#page=17).
4. Les impôts, taxes et versements assimilés (sauf impôt sur les bénéfices) [17](#page=17).
5. Les charges de personnel (rémunérations et charges sociales) [17](#page=17).
6. Les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions [17](#page=17).
##### 3.3.1.2 Les produits d'exploitation
Les produits d'exploitation comprennent généralement :
1. Les ventes de marchandises [17](#page=17).
2. La production vendue (biens fabriqués, services) [17](#page=17).
3. La variation des stocks de produits [17](#page=17).
4. La production immobilisée (travaux réalisés par l'entreprise pour elle-même) [17](#page=17).
5. Les produits des activités annexes [17](#page=17).
6. Les reprises sur charges calculées [17](#page=17).
##### 3.3.1.3 Présentation simplifiée du compte de résultat
Le compte de résultat simplifié se présente comme suit :
| Charges (coûts) | Produits (revenus) |
| :--------------------------- | :------------------------- |
| Charges d’exploitation | Produits d’exploitation |
| Charges financières | Produits financiers |
| Charges exceptionnelles* | Produits exceptionnels* |
| Impôt sur les bénéfices | |
| **Résultat de l’exercice (bénéfice)** | |
| **Total général** | **Total général** |
*Suivant le SCF, les charges et les produits exceptionnels sont appelés extraordinaires [18](#page=18).
### 3.4 La variation du patrimoine et le résultat
L'activité de l'entreprise modifie son patrimoine. Chaque coût engagé diminue le patrimoine (augmentation des passifs ou diminution des actifs), tandis que chaque produit constaté l'augmente (augmentation des actifs) [18](#page=18).
La comparaison entre le bilan établi au début de l'exercice et celui établi à la fin de l'exercice met en évidence la variation du patrimoine. Cette variation correspond à l'enrichissement ou à l'appauvrissement constaté au cours de l'exercice, et est égale au résultat déterminé dans le compte de résultat [18](#page=18).
> **Tip:** La logique de la comptabilité financière repose sur cette double détermination du résultat : d'une part, par le compte de résultat (flux de l'exercice) et, d'autre part, par la variation du patrimoine reflétée dans le bilan (état à une date donnée).
### 3.5 Divergences terminologiques et conceptuelles entre PCG et SCF (hors sujet principal mais pertinent pour la compréhension des référentiels)
Il est important de noter que des divergences existent entre les nomenclatures comptables (Plan Comptable Général français - PCG, et Système Comptable Financier algérien - SCF). Ces différences peuvent concerner les numéros attribués aux comptes ayant les mêmes intitulés ou la présence de comptes inexistants dans l'un des référentiels, traduisant des différences de méthodes comptables. Par exemple, le compte "Frais d’établissement" du PCG n'a pas d'équivalent dans le SCF, où ces frais sont directement comptabilisés en charges. De même, les "Impôts différés" existent dans le SCF mais pas dans le PCG [11](#page=11).
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# L'organisation comptable et ses supports
Ce thème détaille les éléments constitutifs de l'organisation comptable d'une entreprise, depuis les pièces justificatives jusqu'aux principaux registres comptables.
### 4.1 L'organisation comptable de base
L'organisation comptable de base, souvent appelée système classique, repose sur plusieurs composantes essentielles pour enregistrer et suivre les opérations financières de l'entreprise [19](#page=19).
#### 4.1.1 Les pièces comptables
Chaque transaction financière doit être étayée par une pièce justificative datée. Ces documents, qui doivent être classés, numérotés et conservés pendant dix ans, peuvent être créés en interne par l'entreprise ou provenir de tiers externes [20](#page=20).
* **Pièces créées par l'entreprise (documents internes) :**
* Factures destinées aux clients [20](#page=20).
* Pièces de caisse pour les encaissements et décaissements en espèces [20](#page=20).
* Bulletins de paie remis aux salariés [20](#page=20).
* Chèques et ordres de virement établis par l'entreprise [20](#page=20).
* **Pièces créées par des tiers (documents externes) :**
* Factures émises par les fournisseurs [20](#page=20).
* Extraits de compte envoyés par les banques [20](#page=20).
* Chèques ou virements reçus des clients [20](#page=20).
#### 4.1.2 Les supports comptables
Selon l'article 912-1 du Plan Comptable Général (PCG), toute entreprise doit tenir plusieurs registres comptables. Bien que le système comptable algérien (SCF) ne les mentionne pas explicitement, ces documents sont fondamentaux pour la tenue de la comptabilité [20](#page=20).
* **Le livre-journal (ou journal général):** Ce registre enregistre chronologiquement tous les mouvements affectant le patrimoine de l'entreprise, ou centralise mensuellement les opérations des journaux auxiliaires. Il s'agit d'un enregistrement jour par jour des faits comptables réalisés au cours de l'exercice [20](#page=20).
* **Le grand livre:** Il regroupe l'ensemble des comptes d'une entreprise. Les comptes y sont alimentés à partir du livre-journal ou des journaux auxiliaires. Le grand livre éclate les informations chronologiques du journal par nature d'opérations, dans les différents comptes concernés [20](#page=20) [21](#page=21).
* **Le livre d'inventaire:** Ce livre regroupe les données d'inventaire et les comptes annuels pour les entreprises qui ne sont pas tenues de les déposer au greffe. L'inventaire représente l'ensemble des opérations permettant de recenser les éléments du patrimoine de l'entreprise et de déterminer le résultat exact en fin d'exercice [20](#page=20).
> **Tip:** La traduction comptable des opérations courantes est directement liée à l'enregistrement chronologique dans le journal, tandis que l'inventaire vise à recenser le patrimoine et à calculer le résultat final [20](#page=20).
#### 4.1.3 Le journal (détails)
Le journal, couramment appelé livre-journal, est un registre à colonnes où sont enregistrées chronologiquement, jour après jour, les opérations matérialisées par des documents. Dans ce registre, l'égalité entre la colonne débit et la colonne crédit doit toujours être respectée, ce qui atteste de l'application de la partie double [20](#page=20) [21](#page=21).
#### 4.1.4 Le grand livre (détails)
Chaque compte du grand livre doit contenir les éléments essentiels suivants :
* La date de l'opération [21](#page=21).
* La somme (placée au débit ou au crédit selon la nature de l'opération) [21](#page=21).
* Le nom du compte qui joue en contrepartie [21](#page=21).
* La référence à la page du journal où l'opération est inscrite, permettant ainsi de retrouver le libellé [21](#page=21).
#### 4.1.5 La balance générale
La balance générale est un tableau qui récapitule les comptes du grand livre, classés selon l'ordre du PCG. Sa structure permet de retrouver pour chaque compte [21](#page=21):
* Son numéro PCG [21](#page=21).
* Son intitulé exact [21](#page=21).
* Le total des mouvements au débit [21](#page=21).
* Le total des mouvements au crédit [21](#page=21).
* Le solde qui en résulte (solde nul, solde débiteur ou solde créditeur) [21](#page=21).
La balance générale est établie périodiquement, généralement chaque mois. Elle constitue la base de l'élaboration des documents de synthèse annuels, tels que le bilan, le compte de résultat et l'annexe [21](#page=21).
> **Tip:** La balance générale est un outil de vérification essentiel; l'égalité des totaux des débits et des crédits dans la balance confirme la justesse des enregistrements, bien qu'elle ne garantisse pas l'absence d'erreurs de principe [21](#page=21).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Agents économiques | Acteurs intervenant dans l'économie, tels que les entreprises, les ménages, l'État et les institutions financières. |
| Actif | Ensemble des biens et des droits possédés par une entreprise, qui ont une valeur économique positive. L'actif se classe en actif immobilisé et actif circulant. |
| Passif | Ensemble des dettes et des obligations d'une entreprise envers des tiers, représentant des valeurs économiques négatives. Le passif inclut les capitaux propres et les dettes externes. |
| Capitaux propres | Valeur nette du patrimoine de l'entreprise, représentant la différence entre l'actif et le passif. Ils correspondent aux ressources apportées par les propriétaires et aux bénéfices non distribués. |
| Charges | Coûts engagés par une entreprise pour réaliser son activité au cours d'un exercice. Les charges peuvent être d'exploitation, financières ou exceptionnelles. |
| Produits | Revenus générés par l'activité d'une entreprise au cours d'un exercice. Les produits peuvent être d'exploitation, financiers ou exceptionnels. |
| Bilan | État financier qui présente la situation patrimoniale d'une entreprise à une date donnée, en séparant les actifs (emplois) et les passifs (ressources). Il permet d'évaluer la pérennité et la solvabilité de l'entreprise. |
| Compte de résultats | État financier qui récapitule les charges et les produits d'une entreprise sur une période de 12 mois (exercice) pour déterminer le résultat net de l'exercice (bénéfice ou perte). |
| Livre-journal | Registre comptable qui enregistre chronologiquement toutes les opérations financières de l'entreprise, appuyées par des pièces justificatives. Il constitue la base de la tenue des comptes. |
| Grand livre | Registre comptable qui regroupe l'ensemble des comptes de l'entreprise, alimentés par le livre-journal. Il permet de suivre l'évolution de chaque compte individuellement. |
| Balance générale | Tableau récapitulatif des soldes de tous les comptes du grand livre, classés par numéro et intitulé. Elle sert de base à l'établissement des états financiers annuels. |
| Plan comptable | Référentiel normatif qui établit la nomenclature des comptes, les règles de leur utilisation et les principes de présentation des états financiers. Il existe des plans comptables nationaux (comme le PCG français et le SCF algérien). |
| Exercice comptable | Période de référence, généralement de 12 mois, au cours de laquelle une entreprise enregistre ses opérations et établit ses comptes annuels. |
| Patrimoine | Ensemble des biens et des droits (actif) et des dettes et obligations (passif) d'une entreprise à un moment donné. La comptabilité vise à mesurer l'évolution de ce patrimoine. |