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Summary
# Les grandes approches psychothérapeutiques et leurs fondements
Voici un résumé détaillé des grandes approches psychothérapeutiques et de leurs fondements, conçu comme une aide à l'étude.
## 1. Les grandes approches psychothérapeutiques et leurs fondements
Ce résumé explore les principales catégories de psychothérapies, en mettant l'accent sur la compréhension de soi, les approches comportementales et biomédicales, ainsi que les concepts d'intégration et d'éclectisme thérapeutique.
### 1.1 La diversité des psychothérapies
Il existe une grande variété de psychothérapies, reflétant la complexité des troubles psychologiques et la diversité des conceptualisations théoriques. Les spécialistes divergent sur l'importance accordée aux différentes dimensions d'un trouble, sur ses causes explicatives et sur les leviers thérapeutiques privilégiés. Les méthodes thérapeutiques varient donc en fonction de la conception théorique du fonctionnement psychologique et de l'origine des difficultés du patient [1](#page=1).
### 1.2 Les trois grandes catégories de thérapies
On distingue classiquement trois grandes catégories de thérapies :
#### 1.2.1 Les thérapies favorisant la compréhension de soi
Ces approches visent principalement l'analyse des schémas de pensée, la compréhension des émotions et des comportements, et la prise de conscience des mécanismes psychologiques sous-jacents. Elles incluent les approches psychanalytiques, psychodynamiques, cognitives et humanistes [2](#page=2).
* **Principe fondamental**: Pour aller mieux, le patient doit comprendre ce qui se passe dans son psychisme. La compréhension est le moteur du changement thérapeutique [3](#page=3).
* **Objectifs thérapeutiques**: Incluent une meilleure connaissance de soi, une réorientation des pensées, émotions et comportements, et une prise de conscience pour sortir de la situation problématique [3](#page=3).
##### 1.2.1.1 Les approches psychanalytiques et psychodynamiques
* **Principes fondamentaux** :
1. Existence de conflits inconscients influençant le comportement et les émotions [4](#page=4).
2. Influence déterminante de l'enfance, y compris les traumatismes infantiles [4](#page=4).
3. Développement en stades universels ayant un impact sur la personnalité adulte [4](#page=4).
* **Psychanalyse vs. thérapies psychodynamiques brèves**: La psychanalyse classique est un travail approfondi sur plusieurs années, tandis que les thérapies psychodynamiques brèves conservent les mêmes principes mais sur une période limitée avec un objectif précis [4](#page=4).
* **Méthodes utilisées** :
* **Associations libres**: Le patient exprime librement ses pensées pour que le thérapeute identifie les conflits inconscients et les sources d'angoisse [4](#page=4).
* **Analyse des rêves, lapsus et actes manqués**: Ces manifestations sont considérées comme révélatrices de l'inconscient [4](#page=4).
* **Résistance et transfert**: La résistance est la réticence inconsciente à aborder certains contenus, tandis que le transfert est le déplacement d'émotions vers le thérapeute. Leur analyse améliore la compréhension des conflits psychiques [4](#page=4).
* **Tests projectifs**: Comme le Rorschach (taches d'encre) et le TAT (histoires à partir d'images), ils permettent au patient de projeter des contenus inconscients de manière spontanée [5](#page=5).
##### 1.2.1.2 Les thérapies humanistes
* **Caractéristiques générales**: Elles sont non directives, centrées sur la personne et orientées vers le développement personnel. Elles ne visent pas à résoudre directement un conflit inconscient ni à modifier des pensées spécifiques [5](#page=5).
* **Auto-actualisation et potentiel humain**: Chaque individu possède un potentiel inné de croissance et d'épanouissement. Les troubles mentaux peuvent résulter d'une incapacité à vivre en accord avec sa vraie nature [5](#page=5).
* **Congruence et estime de soi**: L'objectif est d'atteindre une cohérence entre les aspirations profondes et l'expérience vécue, favorisant l'estime de soi et le bien-être [5](#page=5).
* **Pyramide des besoins de Maslow**: Le besoin d'auto-actualisation dépend de la satisfaction des besoins fondamentaux inférieurs [5](#page=5).
* **Rôle du thérapeute et conception du client**: Le thérapeute est une personne-ressource, non directive, accompagnant le client dans la réalisation de son potentiel. Le client détient les clés de sa thérapie, d'où le terme "client" plutôt que "patient". Le thérapeute crée un cadre relationnel sécurisé [6](#page=6).
* **Attitudes fondamentales du thérapeute humaniste** :
* **Empathie**: Comprendre le monde tel qu'il est vécu par le client, de l'intérieur [6](#page=6).
* **Considération positive inconditionnelle**: Acceptation sans jugement du client, avec une confiance fondamentale en sa capacité à évoluer [6](#page=6).
* **Authenticité (ou congruence)**: Sincérité et cohérence du thérapeute, pouvant partager certains éléments de son expérience [6](#page=6).
* **Écoute active**: Reformulation, paraphrase et vérification de la compréhension pour aider le client à clarifier ses ressentis [6](#page=6).
##### 1.2.1.3 Les approches cognitives
* **Croyances irrationnelles et détresse psychologique**: La détresse psychologique résulte principalement de croyances erronées et de raisonnements dysfonctionnels qui influencent l'interprétation des événements. Des exemples incluent la nécessité d'être parfait ou l'inadmissibilité de l'échec [6](#page=6) [7](#page=7).
* **Conséquences comportementales**: Ces croyances peuvent mener à la procrastination, l'évitement, la peur de l'échec et des expériences de non-réalisation. Des liens ont été établis entre dépression, convictions irrationnelles et faible capacité d'adaptation [7](#page=7).
* **Intervention thérapeutique**: Vise à modifier les croyances pour transformer les raisonnements et les comportements [7](#page=7).
##### 1.2.1.4 La thérapie émotivo-rationnelle d'Ellis : le modèle ABCD
* **Composantes du modèle** :
* **A (Activating event)**: L'événement déclencheur [7](#page=7).
* **B (Beliefs)**: Les croyances et interprétations associées (discours intérieur) [7](#page=7).
* **C (Consequences)**: Les conséquences émotionnelles et comportementales (émotions négatives, comportements inadaptés) [7](#page=7).
* **D (Disputation)**: La remise en question des croyances irrationnelles [7](#page=7).
* **Fonctionnement**: Les émotions négatives ne proviennent pas directement de l'événement mais de son interprétation. Le thérapeute analyse le discours intérieur pour identifier les croyances irrationnelles [7](#page=7).
* **Travail thérapeutique**: Le thérapeute explique le caractère irrationnel des croyances, conduisant à une restructuration cognitive et à l'adoption de stratégies plus adaptées. Le patient combat activement ses pensées dysfonctionnelles [7](#page=7).
##### 1.2.1.5 La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) de Beck
* **Approche mixte**: Intègre des éléments cognitifs et comportementaux, initialement conçue pour la dépression [7](#page=7).
* **Limites de la seule prise de conscience**: Comprendre ses pensées dysfonctionnelles n'est pas suffisant pour les modifier; une action plus directive est nécessaire [8](#page=8).
* **Modèle cognitif de la dépression**: Caractérisé par des biais cognitifs (attention sélective au négatif), la pensée en tout ou rien, la généralisation excessive, la dramatisation et une faible estime de soi. Ces schémas entretiennent la détresse émotionnelle [8](#page=8).
* **Rôle actif du patient**: Le patient observe et note ses pensées, émotions et comportements, teste la validité de ses pensées automatiques, s'engage dans des activités planifiées et poursuit des objectifs réalistes. Ce travail vise à interrompre les ruminations, développer l'esprit critique, restaurer l'estime de soi et lutter contre la passivité. La TCC agit simultanément sur les schémas cognitifs et les comportements pour un changement durable [8](#page=8).
#### 1.2.2 Les thérapies comportementales
Ces approches se basent sur les principes du conditionnement classique et opérant, considérant que les comportements problématiques sont appris et peuvent être modifiés. L'accent est mis sur l'observation et la modification des comportements par des techniques spécifiques [2](#page=2).
##### 1.2.2.1 Les thérapies comportementales pures : la désensibilisation systématique
* **Objectif**: Réduire les comportements problématiques et les réactions émotionnelles associées, sans travail sur la compréhension de soi ou le sens subjectif du symptôme [8](#page=8).
* **Fondements théoriques: le conditionnement classique**: Un stimulus neutre (ex: un chien) peut devenir un stimulus conditionnel déclenchant une réponse conditionnelle de peur suite à un conditionnement. Cette réponse implique des réactions physiologiques associées à l'anxiété [8](#page=8) [9](#page=9).
* **Principe de la désensibilisation systématique**: Repose sur l'incompatibilité physiologique entre l'état d'anxiété (système nerveux sympathique) et l'état de relaxation (système nerveux parasympathique). Le patient est d'abord placé en état de relaxation profonde [9](#page=9).
* **Gradation des stimuli anxiogènes**: Le thérapeute expose progressivement le patient au stimulus anxiogène, suivant une hiérarchie établie des stimuli les moins aux plus anxiogènes. Par exemple, pour une phobie des chiens, on commence par une photo, puis une image tenue en laisse, etc.. Chaque étape est franchie lorsque les réactions anxieuses diminuent significativement [9](#page=9).
* **Objectif thérapeutique**: Désactiver le pouvoir anxiogène du stimulus conditionnel par contre-conditionnement, sans travailler sur les croyances ou l'histoire personnelle [9](#page=9).
* **Évolutions contemporaines**: La réalité virtuelle permet de confronter le patient à une large gamme de stimuli anxiogènes dans un environnement contrôlé, utile pour les phobies difficiles à reproduire en exposition réelle (ex: peur de l'avion) [10](#page=10).
#### 1.2.3 Les thérapies biomédicales
Ces thérapies relèvent d'une approche médicale des troubles psychologiques, faisant appel principalement à la pharmacothérapie et à d'autres interventions biologiques [2](#page=2).
#### 1.2.4 Les thérapies systémiques : une approche centrée sur les interactions
* **Principe général**: Les difficultés psychologiques d'un individu ne peuvent être comprises indépendamment des systèmes relationnels dans lesquels il évolue (familial, couple, milieu scolaire, professionnel, groupes sociaux). Ces systèmes sont constitués d'interactions répétées qui peuvent entretenir le problème [10](#page=10).
* **Objectif de l'intervention systémique**: Identifier les interactions dysfonctionnelles, analyser les situations concrètes, mettre en évidence les schémas relationnels problématiques et souligner les interactions positives. Le but est de rompre les cercles interactionnels problématiques et de favoriser de nouvelles modalités relationnelles [10](#page=10).
* **Thérapie familiale et thérapie brève**: La thérapie familiale inclut plusieurs membres pour examiner le fonctionnement global du système. Dans une thérapie brève, le travail peut porter sur les réactions parentales face au problème de l'enfant et les interactions répétées [10](#page=10) [11](#page=11).
* **Exemple d'interaction dysfonctionnelle: la double contrainte**: Situation où des messages contradictoires sont adressés à un individu, le plaçant dans une impasse où aucun comportement n'est adéquat, générant confusion et détresse [11](#page=11).
### 1.3 Approches intégratives et éclectisme thérapeutique
Dans la pratique clinique, ces catégories ne sont pas strictement cloisonnées. De nombreux thérapeutes combinent des éléments de différentes approches, parlant d'approche éclectique lorsqu'ils associent plusieurs cadres théoriques et techniques. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) illustrent bien cette intégration [2](#page=2).
### 1.4 Le concept de levier thérapeutique
Chaque approche repose sur un levier thérapeutique spécifique: le moyen principal par lequel le thérapeute cherche à résoudre le problème du patient et à améliorer sa qualité de vie. Ce levier peut être la prise de conscience, la modification des pensées, le changement comportemental ou l'action sur des mécanismes biologiques [2](#page=2).
> **Tip:** Il est important de noter que la distinction entre les différentes approches, bien qu'utile pour comprendre leurs fondements, est souvent plus floue en pratique clinique réelle où l'intégration et l'éclectisme sont fréquents.
> **Tip:** La compréhension des postulats fondamentaux de chaque approche permet de saisir pourquoi certaines techniques sont privilégiées et quels sont les objectifs thérapeutiques visés.
> **Tip:** Le concept de "levier thérapeutique" est central pour comprendre comment chaque approche propose de générer du changement.
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# Les thérapies centrées sur la compréhension de soi
Ces thérapies visent à améliorer le bien-être du patient par l'analyse de ses schémas de pensée, la compréhension de ses émotions et comportements, et la prise de conscience de mécanismes psychologiques sous-jacents. Elles englobent les approches psychanalytiques, psychodynamiques, cognitives et humanistes. Le principe fondamental est que pour aller mieux, le patient doit comprendre ce qui se passe dans son psychisme. La compréhension est le principal moteur du changement thérapeutique [2](#page=2) [3](#page=3).
### 2.1 Concepts fondamentaux
Les thérapies centrées sur la compréhension de soi reposent sur l'idée que le changement thérapeutique découle de la prise de conscience. Les objectifs peuvent inclure une meilleure connaissance des motivations, une réorientation des pensées, émotions et comportements, ainsi que la sortie de situations problématiques grâce à la prise de conscience [3](#page=3).
> **Tip:** Contrairement aux thérapies comportementales axées sur le changement direct des actions, ces approches privilégient la compréhension comme voie vers la résolution des problèmes [2](#page=2) [3](#page=3).
### 2.2 Approches psychanalytiques et psychodynamiques
#### 2.2.1 Principes fondamentaux
Ces approches postulent l'existence de conflits inconscients influençant le comportement et les émotions. Elles soulignent l'influence déterminante des expériences précoces, notamment les traumatismes infantiles, et le développement en stades universels qui peuvent impacter la personnalité adulte [4](#page=4).
* **Conflits inconscients**: Le psychisme est régi par des forces contradictoires cachées [4](#page=4).
* **Influence de l'enfance**: Les expériences précoces laissent des traces inconscientes durables [4](#page=4).
* **Développement en stades**: Des étapes de développement universelles influencent la personnalité [4](#page=4).
#### 2.2.2 Psychanalyse classique et thérapies psychodynamiques brèves
La psychanalyse classique implique un travail approfondi sur plusieurs années et un grand nombre de séances. Les thérapies psychodynamiques brèves conservent les principes fondamentaux mais se déroulent sur une période limitée (quelques semaines ou mois) avec un objectif thérapeutique précis [4](#page=4).
#### 2.2.3 Méthodes utilisées
* **Associations libres**: Le patient exprime sans censure tout ce qui lui vient à l'esprit afin d'identifier les conflits inconscients et les sources d'angoisse [4](#page=4).
* **Analyse des rêves, lapsus et actes manqués**: Ces manifestations sont considérées comme porteuses de significations cachées révélant l'inconscient [4](#page=4).
* **Résistance**: Il s'agit d'une réticence inconsciente du patient à aborder certains contenus [4](#page=4).
* **Transfert**: C'est le déplacement inconscient d'émotions et de réactions vers le thérapeute. L'analyse de ces phénomènes permet une meilleure compréhension des conflits psychiques [4](#page=4).
* **Tests projectifs**: Ces tests, comme le Rorschach (interprétation de taches d'encre) et le TAT (narration d'histoires à partir d'images), permettent au patient de projeter des contenus psychiques inconscients, favorisant une expression spontanée [5](#page=5).
> **Example:** Un lapsus comme dire "ma femme" au lieu de "mon travail" pourrait être interprété par le thérapeute comme révélant des conflits inconscients liés à la relation de couple et à la sphère professionnelle [4](#page=4).
### 2.3 Approches humanistes
#### 2.3.1 Caractéristiques générales
Les thérapies humanistes sont non directives, centrées sur la personne et orientées vers le développement personnel. Elles ne cherchent pas à résoudre directement un conflit inconscient ni à modifier des pensées spécifiques, mais plutôt à favoriser l'épanouissement personnel [5](#page=5).
#### 2.3.2 Auto-actualisation et potentiel humain
Selon cette perspective, chaque individu possède un potentiel inné et tend naturellement vers la croissance et l'épanouissement. Un trouble mental peut résulter d'une incapacité à vivre en accord avec sa véritable nature [5](#page=5).
#### 2.3.3 Congruence et estime de soi
L'objectif est d'atteindre un état de congruence, c'est-à-dire une cohérence entre les aspirations profondes de la personne et son expérience vécue. Une meilleure congruence favorise l'estime de soi et le bien-être psychologique [5](#page=5).
#### 2.3.4 Référence à la pyramide des besoins de Maslow
Le besoin d'auto-actualisation ne peut être satisfait que si les besoins fondamentaux inférieurs sont suffisamment comblés [5](#page=5).
#### 2.3.5 Rôle du thérapeute et conception du client
Le thérapeute humaniste est fondamentalement non directif et considéré comme une personne-ressource. Son rôle est d'accompagner le client dans son processus d'auto-actualisation. L'approche utilise le terme "client" car les personnes qui consultent ne présentent pas nécessairement une psychopathologie mais peuvent chercher à améliorer leur efficacité personnelle, clarifier leurs objectifs de vie ou surmonter des blocages existentiels. Le thérapeute crée un cadre relationnel sécurisé sans imposer d'interprétation ni de stratégie, permettant au client de définir ses propres stratégies [6](#page=6).
#### 2.3.6 Attitudes fondamentales du thérapeute humaniste
* **Empathie**: Le thérapeute s'efforce de comprendre le monde tel qu'il est vécu par le client, en adoptant son cadre de référence et en saisissant l'expérience subjective « de l'intérieur » [6](#page=6).
* **Considération positive inconditionnelle**: Le thérapeute accepte le client sans jugement, indépendamment de ses pensées, émotions ou comportements, manifestant une confiance fondamentale dans ses capacités d'évolution [6](#page=6).
* **Authenticité (ou congruence)**: Le thérapeute se montre sincère et cohérent, pouvant partager certains éléments de son expérience lorsque cela est pertinent [6](#page=6).
* **Écoute active**: Le thérapeute reformule, paraphrase et vérifie la compréhension mutuelle pour aider le client à clarifier ses ressentis, aspirations et vécus émotionnels [6](#page=6).
### 2.4 Approches cognitives
#### 2.4.1 Croyances irrationnelles et détresse psychologique
Les psychologues d'orientation cognitive estiment que la détresse psychologique résulte principalement de croyances erronées et de raisonnements dysfonctionnels. Ces croyances, souvent rigides et irréalistes, influencent l'interprétation des événements par les individus [6](#page=6).
> **Tip:** Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont un exemple d'approche intégrative combinant la compréhension des processus cognitifs et la modification des comportements [2](#page=2).
### 2.5 Le concept de levier thérapeutique
Chaque approche thérapeutique repose sur un levier thérapeutique spécifique, c'est-à-dire le moyen principal par lequel le thérapeute cherche à débloquer la situation problématique du patient et à améliorer sa qualité de vie. Ce levier peut être la prise de conscience (psychanalyse, humanisme), la modification des pensées (cognitives) ou le changement comportemental [2](#page=2).
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# Les approches cognitives et comportementales
Ce chapitre analyse les thérapies axées sur la compréhension des pensées et la modification des comportements, en détaillant des modèles spécifiques comme ceux d'Ellis et de Beck, ainsi que des techniques comportementales pures telles que la désensibilisation systématique.
### 3.1 Principes généraux des thérapies cognitives et comportementales
Les approches cognitives et comportementales représentent deux courants majeurs en psychothérapie. Elles se distinguent par leurs fondements théoriques et leurs techniques d'intervention. Souvent, ces approches sont intégrées, formant les thérapies cognitivo-comportementales (TCC). Le concept de "levier thérapeutique" est central, désignant le moyen principal utilisé par le thérapeute pour aider le patient à surmonter ses difficultés [2](#page=2).
#### 3.1.1 Les approches cognitives
Les approches cognitives postulent que la détresse psychologique provient principalement de croyances erronées et de raisonnements dysfonctionnels. Ces schémas de pensée, souvent rigides et irréalistes, façonnent l'interprétation des événements par l'individu. Par exemple, la croyance qu'il faut être parfait en toutes circonstances peut mener à la procrastination et à une peur excessive de l'échec. Des recherches ont établi des liens entre la dépression, une faible capacité d'adaptation et la présence de convictions irrationnelles. L'objectif thérapeutique est donc de modifier ces croyances pour transformer les raisonnements et, par conséquent, les comportements [6](#page=6) [7](#page=7).
##### 3.1.1.1 La thérapie émotivo-rationnelle d'Albert Ellis (modèle ABCD)
La thérapie émotivo-rationnelle (TER) d'Albert Ellis est un modèle cognitif phare, structuré autour du modèle ABCD [7](#page=7).
* **A (Activating event)**: L'événement déclencheur [7](#page=7).
* **B (Beliefs)**: Les croyances et interprétations associées à cet événement, souvent sous forme de discours intérieur [7](#page=7).
* **C (Consequences)**: Les conséquences émotionnelles et comportementales qui en découlent (émotions négatives, comportements inadaptés) [7](#page=7).
* **D (Disputation)**: La remise en question active des croyances irrationnelles [7](#page=7).
Selon Ellis, les réactions émotionnelles et comportementales négatives ne sont pas causées directement par l'événement, mais par l'interprétation que le sujet en fait. Le thérapeute travaille à identifier ces croyances irrationnelles (telles que la faible efficacité personnelle ou les exigences excessives) à travers l'analyse du discours intérieur du patient. Le travail thérapeutique vise une restructuration cognitive, conduisant à l'adoption de stratégies plus adaptées et à la diminution des affects négatifs, encourageant le patient à combattre activement ses pensées dysfonctionnelles [7](#page=7).
##### 3.1.1.2 La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) de Beck
Développée notamment par Aaron Beck, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une approche mixte qui intègre des composantes cognitives et comportementales, particulièrement adaptée au traitement de la dépression [7](#page=7).
Beck soutient que la simple prise de conscience des pensées dysfonctionnelles n'est pas suffisante pour modifier les comportements. Il est nécessaire d'adopter une approche plus directive et concrète [8](#page=8).
**Le modèle cognitif de la dépression selon Beck :**
Chez les personnes souffrant de dépression, on observe des biais cognitifs tels que :
* L'attention sélective portée aux aspects négatifs [8](#page=8).
* Une pensée en tout ou rien [8](#page=8).
* Une généralisation excessive [8](#page=8).
* La dramatisation des situations et de soi [8](#page=8).
* Une faible estime de soi [8](#page=8).
Ces schémas cognitifs contribuent à entretenir la détresse émotionnelle et les comportements inadaptés [8](#page=8).
**Le rôle actif du patient en TCC :**
La TCC implique fortement le patient, qui est amené à :
* Observer et noter ses pensées, émotions et comportements entre les séances [8](#page=8).
* Tester la validité de ses pensées automatiques négatives [8](#page=8).
* S'engager dans des activités planifiées [8](#page=8).
* Poursuivre des objectifs progressifs et réalistes [8](#page=8).
Ce travail vise à interrompre les ruminations mentales, développer l'esprit critique, restaurer l'estime de soi, et lutter contre la passivité et la perte de motivation. La TCC agit donc simultanément sur les schémas cognitifs et les comportements observables dans une perspective de changement durable [8](#page=8).
#### 3.1.2 Les thérapies comportementales pures
Les thérapies comportementales pures s'appuient sur les principes du conditionnement classique et opérant, considérant que les comportements problématiques sont appris et peuvent donc être modifiés. Elles se concentrent sur l'observation des comportements et leur modification par des techniques spécifiques, sans approfondir l'explication ou l'introspection sur la compréhension de soi [2](#page=2) [8](#page=8).
##### 3.1.2.1 La désensibilisation systématique
La désensibilisation systématique est un exemple paradigmatique de thérapie exclusivement comportementale. Son objectif est de réduire les comportements problématiques et les réactions émotionnelles associées en utilisant des techniques issues du conditionnement classique [8](#page=8).
**Fondements théoriques :**
Cette technique est ancrée dans l'héritage pavlovien. Dans le cas d'une phobie, un stimulus initialement neutre (comme un chien) devient un stimulus conditionnel capable de déclencher une réponse conditionnelle de peur, manifestée par des réactions physiologiques et comportementales liées à l'anxiété (#page=8, 9) [8](#page=8) [9](#page=9).
**Principe de la désensibilisation systématique :**
Elle repose sur le principe d'incompatibilité physiologique entre deux états :
* L'état d'anxiété, associé à l'activation du système nerveux sympathique [9](#page=9).
* L'état de relaxation, associé à l'activation du système nerveux parasympathique [9](#page=9).
Le thérapeute commence par induire chez le patient un état de relaxation profonde, incompatible avec l'état de peur déclenché par le stimulus phobogène [9](#page=9).
**Gradation des stimuli anxiogènes :**
L'exposition au stimulus anxiogène se fait de manière progressive et contrôlée, selon une hiérarchie établie allant des stimuli les moins anxiogènes aux plus anxiogènes. Par exemple, pour une phobie des chiens, cela pourrait commencer par la vision d'une photo, puis une image, une exposition derrière une barrière, et enfin une interaction limitée. Chaque étape n'est franchie que lorsque les réactions anxieuses ont significativement diminué, adaptant le rythme aux capacités du patient [9](#page=9).
**Objectif thérapeutique :**
L'objectif n'est pas de convaincre le patient du caractère irrationnel de sa peur (car il en est souvent conscient), mais de désactiver progressivement le pouvoir anxiogène du stimulus conditionnel par contre-conditionnement. Il s'agit donc d'une intervention symptomatique, fondée sur les lois de l'apprentissage, sans travail sur les croyances profondes ou l'histoire personnelle du patient. Les évolutions contemporaines incluent l'utilisation de la réalité virtuelle pour l'exposition graduée [9](#page=9).
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# Les thérapies systémiques et leur application
Les thérapies systémiques postulent que les difficultés psychologiques d'un individu sont indissociables des systèmes relationnels dans lesquels il évolue, axant l'intervention sur les interactions plutôt que sur l'individu seul [10](#page=10).
### 4.1 Principes fondamentaux des thérapies systémiques
Les thérapies systémiques, incluant les thérapies familiales et brèves, se basent sur la prémisse que les problèmes psychologiques d'une personne ne peuvent être compris isolément, mais doivent être analysés dans le contexte des systèmes relationnels qui l'entourent [10](#page=10).
#### 4.1.1 Le patient comme élément d'un système
L'individu est considéré comme faisant partie intégrante de multiples systèmes :
* Le système familial [10](#page=10).
* Le couple [10](#page=10).
* Le milieu scolaire ou professionnel [10](#page=10).
* Les groupes sociaux ou sportifs [10](#page=10).
Ces systèmes sont caractérisés par des interactions répétées qui peuvent, intentionnellement ou non, contribuer au maintien d'un problème en empêchant l'adoption de comportements ou d'attitudes plus adaptés [10](#page=10).
#### 4.1.2 Objectifs de l'intervention systémique
L'intervention thérapeutique systémique vise plusieurs objectifs principaux :
* Identifier les interactions dysfonctionnelles [10](#page=10).
* Analyser les situations concrètes où ces interactions se manifestent [10](#page=10).
* Mettre en évidence les schémas relationnels problématiques [10](#page=10).
* Souligner également les interactions positives existantes au sein du système [10](#page=10).
Le but ultime est de rompre les cycles interactionnels qui perpétuent le problème et de favoriser l'émergence de nouvelles dynamiques relationnelles plus fonctionnelles [10](#page=10).
### 4.2 Différenciation entre thérapie familiale et thérapie brève
#### 4.2.1 Thérapie familiale
Dans le cadre d'une thérapie familiale, le thérapeute implique généralement plusieurs membres de la famille. L'objectif est d'examiner le fonctionnement global du système familial. Il est reconnu que chaque membre, consciemment ou inconsciemment, peut jouer un rôle dans le maintien du comportement problématique [10](#page=10).
#### 4.2.2 Thérapie brève
Dans une approche de thérapie brève, il est possible qu'un seul parent consulte pour un problème concernant son enfant. Le travail thérapeutique se concentre alors sur les réactions parentales face au problème, les interactions répétées avec l'enfant, et les stratégies éducatives mises en œuvre. L'objectif reste de modifier les réponses habituelles et d'introduire de nouvelles stratégies relationnelles [11](#page=11).
> **Tip:** Bien que le document ne détaille pas spécifiquement les techniques utilisées en thérapie brève, il est implicite que l'efficacité de cette approche repose sur des interventions ciblées et des changements rapides au sein des interactions familiales.
### 4.3 Exemple d'interaction dysfonctionnelle : la double contrainte
Un exemple classique d'interaction dysfonctionnelle illustrant les concepts systémiques est la double contrainte. Cette situation se produit lorsque des messages contradictoires sont adressés à un même individu [11](#page=11).
> **Exemple:** Une mère reproche à son enfant de ne pas manifester suffisamment d'affection. Cependant, lorsque l'enfant tente d'exprimer son affection, il est rejeté ou réprimandé par cette même mère [11](#page=11).
>
> Cet enfant se retrouve dans une impasse où, quelle que soit son action, elle est inadéquate, ce qui engendre confusion et détresse [11](#page=11).
Les thérapies systémiques, par conséquent, transcendent l'approche centrée sur l'individu isolé pour viser une transformation des modes de communication et d'interaction au sein du système relationnel dans son ensemble [11](#page=11).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Approche éclectique | Tendance d'un thérapeute à combiner divers cadres théoriques et techniques thérapeutiques provenant de différentes écoles de pensée psychologique pour adapter le traitement aux besoins spécifiques du patient. |
| Levier thérapeutique | Le moyen principal par lequel un thérapeute cherche à résoudre le problème du patient et à améliorer sa qualité de vie. Ce levier peut être la prise de conscience, la modification des pensées, le changement comportemental ou une action sur des mécanismes biologiques. |
| Trouble psychologique | Condition caractérisée par des symptômes cliniques significatifs, un fonctionnement altéré et un diagnostic reconnu, nécessitant potentiellement une intervention thérapeutique. |
| Développement personnel | Démarche entreprise par des individus pour améliorer leurs compétences, leurs connaissances, leur bien-être et leur potentiel, sans nécessairement souffrir d'une pathologie psychologique diagnostiquée. |
| Conflits inconscients | Forces psychiques contradictoires qui opèrent en dehors de la conscience et qui influencent le comportement, les émotions et les pensées de l'individu, selon les théories psychanalytiques. |
| Stades de développement | Périodes distinctes dans le développement humain, souvent considérées comme universelles, où des changements qualitatifs majeurs surviennent dans les aspects cognitifs, émotionnels et sociaux. Des difficultés rencontrées lors de ces stades peuvent avoir un impact sur la personnalité adulte. |
| Associations libres | Technique psychanalytique où le patient est encouragé à exprimer spontanément et sans censure toutes les pensées, images ou sentiments qui lui viennent à l'esprit, permettant au thérapeute d'explorer l'inconscient. |
| Résistance (en psychanalyse) | Réticence, souvent inconsciente, du patient à aborder certains contenus ou à coopérer pleinement avec le processus thérapeutique, interprétée comme un mécanisme de défense contre l'angoisse. |
| Transfert (en psychanalyse) | Phénomène inconscient par lequel le patient projette sur le thérapeute des sentiments, des désirs et des réactions issus de relations passées significatives, notamment avec des figures parentales. |
| Auto-actualisation | Concept des thérapies humanistes décrivant la tendance innée de l'individu à réaliser son plein potentiel, à croître et à s'épanouir en accord avec sa nature profonde. |
| Congruence | État d'alignement et de cohérence entre les aspirations profondes d'une personne, son expérience vécue et son comportement, un objectif clé des thérapies humanistes pour favoriser le bien-être. |
| Croyances irrationnelles | Pensées rigides, excessives et peu réalistes que les individus tiennent pour vraies, et qui sont considérées par les approches cognitives comme une source majeure de détresse psychologique et de comportements inadaptés. |
| Modèle ABCD | Modèle de thérapie émotivo-rationnelle développé par Albert Ellis, décrivant les étapes A (événement déclencheur), B (croyances associées), C (conséquences émotionnelles et comportementales) et D (disputation des croyances irrationnelles) dans la genèse des troubles psychologiques. |
| Biais cognitifs | Tendances systématiques de la pensée qui mènent à des interprétations erronées ou à des jugements inexacts des événements, souvent observés chez les personnes souffrant de dépression. |
| Désensibilisation systématique | Technique de thérapie comportementale basée sur le conditionnement classique, visant à réduire les réactions anxieuses phobiques par une exposition graduée et simultanément à un état de relaxation profonde au stimulus anxiogène. |
| Conditionnement classique | Processus d'apprentissage par lequel un stimulus neutre, lorsqu'il est associé de manière répétée à un stimulus inconditionnel qui déclenche une réponse, finit par déclencher lui-même cette réponse. |
| Thérapies systémiques | Approches thérapeutiques, incluant la thérapie familiale, qui considèrent les difficultés psychologiques d'un individu comme étant influencées par les interactions et les dynamiques au sein des systèmes relationnels dans lesquels il est intégré. |
| Double contrainte | Type d'interaction dysfonctionnelle où une personne reçoit des messages contradictoires de la part d'une autre, la plaçant dans une situation où toute réponse est inappropriée, générant confusion et détresse. |