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Summary
# Justifications éthiques et politiques de l'obligation scolaire et de la transmission des savoirs
### Distinction enseignement et apprentissage
* L'enseignement vise à "faire apprendre" et est une activité finalisée et intentionnelle [2](#page=2).
* L'apprentissage est propre à l'apprenant et n'est pas automatique [2](#page=2).
* Le processus d'E-A est un système complexe d'interactions entre enseignant et élèves singuliers [2](#page=2).
* Les élèves peuvent ne pas saisir les objectifs d'apprentissage, se concentrant sur la conformité superficielle [3](#page=3).
* Les enseignants peuvent ne pas enseigner ce qui est prescrit ou de la manière attendue [3](#page=3).
### Modélisations du processus d'enseignement-apprentissage (E-A)
#### Le triangle pédagogique de Houssaye
* Modèle décrivant trois pôles: enseignant, élève, savoir [4](#page=4).
* Deux pôles entretiennent une relation privilégiée, le troisième étant minoré [4](#page=4).
* Chaque pédagogie met l'accent sur l'une des relations privilégiées [4](#page=4).
* Le processus "enseigner" privilégie la relation enseignant-savoir [4](#page=4).
* Le processus "former" privilégie la relation enseignant-élèves, nécessitant empathie [5](#page=5).
* Le processus "apprendre" privilégie la relation élèves-savoir, pouvant manquer d'autonomie chez l'élève [5](#page=5).
* Les méthodes pédagogiques ne sont pas neutres et dépendent des finalités choisies [5](#page=5).
#### Modélisations basées sur la théorie des systèmes
* Modélisation macroscopique: savoirs prescrits transformés par E-A en expériences [6](#page=6).
* Cette modélisation est centrée sur l'enseignant comme pilote du processus [6](#page=6).
* Modélisation de l'activité d'enseignement: flux d'information et de contrôle entre enseignant et élèves [7](#page=7).
* Distinction des fonctions de l'enseignant: planifier, évaluer, s'adapter, réaliser, finaliser [8](#page=8) [9](#page=9).
* Analyse "à postériori" se base sur l'arrière-plan conceptuel de l'enseignant (règles, valeurs, expériences) [9](#page=9).
* "Reconcevoir son enseignement" est l'activité d'adaptation de la situation [9](#page=9).
* Modélisation de l'élève: prise en compte des contingences institutionnelles, sociales et psychologiques [10](#page=10).
### Pourquoi modéliser le processus d'E-A ?
* Le choix du modèle dépend du problème examiné, un modèle trop complexe est inefficace [11](#page=11).
* Les modèles visent l'intelligibilité en saisissant efficacement des aspects de la réalité [12](#page=12).
* Il y a un risque à projeter un modèle préconçu sur la réalité [12](#page=12).
* Les modèles sont évolutifs et doivent pouvoir être révisés [12](#page=12).
* Caractéristiques des modèles en éducation: réduction, accentuation, transparence, perspectivisme, productivité [13](#page=13).
### Évolution historique de l'intérêt pour l'E-A
#### L'Antiquité : Éducation comme formation du citoyen
* L'éducation grecque antique visait l'acquisition culturelle et la formation du citoyen [14](#page=14).
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### Évolution historique de la pédagogie
* Le Moyen Âge a vu une disjonction entre l'éducation du corps et de l'esprit, rompant avec l'idéal grec [16](#page=16).
* Le système corporatif privilégiait l'apprentissage par observation et imitation, avec peu de recours à l'écrit [16](#page=16).
* L'innovation universitaire médiévale inclut la "disputatio", où les élèves interviennent comme opposants, favorisant l'engagement de l'apprenant [17](#page=17).
* Les universités médiévales mélangeaient enseignements universitaires, secondaires et primaires, avec une imprécision sur les diplômes [18](#page=18).
* Les petites écoles du Moyen Âge enseignaient à lire, écrire et calculer sans distinction d'âge ou de niveau [18](#page=18).
* La Réforme protestante (XVIe siècle) introduit le "droit au savoir pour tout homme" et l'instruction universelle [19](#page=19).
* L'éducation visait aussi à discipliner les corps et les esprits, apprenant le silence et l'écoute [19](#page=19).
* Comenius (XVIIe siècle) développe la "forme scolaire" avec des niveaux, des classes et des manuels comme l'Orbis sensualium pictus [19](#page=19).
* Les philosophes matérialistes (Locke, Helvétius) soulignent l'importance des influences extérieures sur le développement [20](#page=20).
* Rousseau introduit une révolution paradigmatique en articulant démocratie et exigence éducative autour de la "perfectibilité" [20](#page=20).
* Le XIXe siècle généralise l'école élémentaire et l'instruction obligatoire, voyant l'apprentissage comme un droit universel [20](#page=20).
* La "forme scolaire" comprend un temps et espace dédiés, des règles impersonnelles, une transmission maître-élèves par âge/niveau, des pratiques pédagogiques, et un rapport scriptural-scolaire [21](#page=21).
* La "forme scolaire" visait une "moralisation" totale de l'individu, inspirée par une vision foucaldienne [21](#page=21).
* Le courant de l'"Éducation Nouvelle" à la fin du XIXe siècle critique l'éducation traditionnelle, proposant des pédagogies variées (Montessori, Freinet) [22](#page=22).
### Justifications éthiques et politiques de l'obligation scolaire
* L'obligation scolaire ne peut plus être fondée sur un impératif prosélyte en raison de la sécularisation [23](#page=23).
* Première justification politique: fournir des compétences pour défendre ses droits et éviter la domination (culture scientifique, historique, lecture de contrats, écriture) [23](#page=23).
* Deuxième justification politique: permettre l'exercice de la citoyenneté [24](#page=24).
* Condorcet défend l'"Instruction Publique" pour que chacun soit apte à apprécier et corriger la législation [24](#page=24) [27](#page=27).
* Les savoirs problématisés, fondés sur la remise en question de l'opinion courante et l'interrogation des causes, sont essentiels à la citoyenneté [25](#page=25).
* Préparer à la citoyenneté par contrainte scolaire peut être vu comme un moyen au service du bon fonctionnement démocratique [26](#page=26).
* Selon Rousseau, obéir aux lois qu'on s'est données soi-même, c'est être libre. L'État souverain où le peuple élit ses représentants permet cette liberté [26](#page=26).
* Préparer à la citoyenneté, c'est préparer à être libre et responsable de ses actes [27](#page=27).
### L'efficacité de l'enseignement
* L'"enseignement explicite", inspiré par Rosenshine, propose des principes pour un enseignement efficace [27](#page=27) [28](#page=28).
* Principes de Rosenshine: rappel des connaissances antérieures, nouveau contenu par petites étapes, nombreuses questions, modélisation, guidage de la pratique, vérification de la compréhension [29](#page=29).
* L'"enseignement explicite" comprend la mise en situation (objectif, activation des connaissances préalables) [29](#page=29).
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## La controverse autour de l'enseignement explicite
### Le concept d'enseignement explicite
* L'enseignement explicite comprend des étapes de modelage, pratique guidée et pratique autonome [30](#page=30) [32](#page=32).
* Il vise à atteindre un niveau de maîtrise élevé par la pratique autonome [30](#page=30).
* L'objectivation identifie formellement les concepts, stratégies et attitudes à retenir [30](#page=30).
* Ses principes incluent la progression du simple au complexe et l'exemplification [30](#page=30).
* Il est associé à l'Evidence Based Education (EBE), fondée sur des preuves scientifiques [30](#page=30).
### Critiques et controverses
* Il est critiqué pour être magistral, traditionnel, passif et transmissif [31](#page=31).
* Une critique l'associe à une conception béhavioriste de l'apprentissage [31](#page=31).
* Certains reprochent son manque d'étapes de modelage et pratique guidée, se limitant à une présentation et une pratique autonome [31](#page=31).
* Il est débattu s'il s'agit d'une méthode active si les élèves répondent oralement toutes les deux à trois minutes [31](#page=31).
* Il est souvent opposé aux méthodes d'apprentissage par découverte ou constructivistes [31](#page=31).
* L'opposition binaire se manifeste entre: passif/magistral/transmissif et actif/constructiviste/découverte [32](#page=32).
* La controverse porte en partie sur l'idée de guidage dans l'enseignement [32](#page=32).
### Prises de distance sur l'apprentissage et la transmission
* La distinction entre élèves "forts" et "faibles" face à des tâches nouvelles ou complexes est discutée [33](#page=33).
* Il y a une caricature des mises en œuvre complexes et raisonnées en oppositions binaires [33](#page=33).
* L'explicitation du "pourquoi" (finalités) et du "comment" (procédures) est distinguée [34](#page=34).
* L'explicitation excessive du "comment" peut potentiellement "tuer l'apprentissage" [34](#page=34).
* L'idée de "tuer l'apprentissage" vient de la didactique des mathématiques, où l'enseignant ne doit pas donner les réponses [34](#page=34).
* Le paradoxe du comédien et de la dévolution s'applique: plus l'enseignant "donne la réponse", moins l'élève apprend [35](#page=35).
* L'apprentissage par adaptation à un milieu contradictoire est une autre perspective, mais les savoirs scolaires ne s'apprennent pas tous ainsi [36](#page=36).
* La controverse montre que la méthode est connectée à la finalité de l'enseignement [37](#page=37).
* L'éducation implique une "préférence" de ce qui doit être transmis, incompatible avec un relativisme strict [37](#page=37).
### Vigilance sur les analyses et les types de problèmes
* Les études supportant l'enseignement explicite portent majoritairement sur les mathématiques et la lecture/écriture [37](#page=37).
* L'argument scientifique est souvent catégorique, mais des limites ont été pointées [38](#page=38).
* Une analogie médicale est faite pour justifier la recherche en éducation [38](#page=38).
* Les recherches sont classées en trois niveaux: descriptives (niveau 1), expérimentales/quasi-expérimentales (niveau 2), et évaluations à grande échelle (niveau 3) [38](#page=38) [39](#page=39).
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## La politique des preuves en éducation
### Apports et limites des statistiques et de la politique des preuves
* Le recours aux statistiques permet d'appréhender des phénomènes complexes et d'offrir des modèles d'action [44](#page=44).
* La "raison statistique" est critiquée pour son caractère réducteur et son incapacité à saisir la dimension vécue de la réalité [45](#page=45).
* L'invention de nouvelles mathématiques a ouvert la voie à une "causalité partielle et statistique" [45](#page=45).
* L'Evidence-Based Medicine (EBM) privilégie les preuves empiriques par rapport à l'expérience personnelle [45](#page=45).
* L'EBM a développé une hiérarchie des preuves, plaçant les ECR et méta-analyses au sommet [45](#page=45).
* Critique de l'EBM: l'individualisation (résultat moyen ne garantit pas l'applicabilité) et la négation du jugement professionnel [46](#page=46).
* La "prudence" en milieu professionnel implique de délibérer dans des circonstances où le contingent est considérable [46](#page=46).
* L'EBM raisonnée réhabilite l'expérience personnelle et le jugement clinique [47](#page=47).
* L'Evidence-Based Policy (EBP) se heurte à des difficultés de mise en œuvre: ce qui "marche" ne fonctionne pas toujours [47](#page=47).
* L'EBP soulève des questions démocratiques et épistémologiques concernant les savoirs ignorés ou les groupes délaissés [47](#page=47).
* Quatre types d'ignorances volontaires sont nécessaires à la production de connaissances sociales: singularités, processus causaux, conventions, intuition [47](#page=47).
* Toute solution scientifiquement fondée mérite d'être examinée avec vigilance [48](#page=48).
### Critiques de la politique des preuves en éducation
* Recherche critiquée pour sa faible utilité pratique, encourageant une conception instrumentale [48](#page=48).
* Les évaluations internationales (PISA) participent à une "gouvernance par les nombres" [48](#page=48).
* Critiques des recherches informant l'action politique :
* Risque de comparer des systèmes sans finalités communes [48](#page=48).
* Usage sélectif des preuves pour légitimer des décisions préétablies [49](#page=49).
* Biais statistiques repérés [49](#page=49).
* Preuves portant sur des facteurs facilitants plutôt que des pratiques d'enseignement/apprentissage [49](#page=49).
* Mise en œuvre de réformes sans impliquer les enseignant·es [49](#page=49).
* Les enseignants font face à des problèmes ouverts, complexes, flous, voire pernicieux [49](#page=49).
* Le travail enseignant s'inscrit dans des contextes contraints, menant à des dilemmes (pilotage managérial, curriculaire, cadence) [49](#page=49).
### Le cas du redoublement en Belgique
* La réforme de 1994 visant la suppression du redoublement est un exemple d'échec de réforme fondée sur des preuves [49](#page=49).
* Échec attribué à des processus de conception et légitimation déficients, ignorant les savoirs d'expérience [50](#page=50).
* Il est possible d'élargir les preuves convoquées pour aboutir à des politiques informées par la recherche et la pratique [50](#page=50).
## Le behaviorisme et implications pour l'enseignement-apprentissage
### Le conditionnement classique
### Le conditionnement opérant
### Quelques principes du béhaviorisme
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## Justifications éthiques et politiques de la punition
### Critique éthique de la volonté de punir
* La punition peut être motivée par l'idée archaïque que toute faute doit être expiée [61](#page=61).
* La faute est vue comme un trouble à rectifier par une peine de égale valeur [61](#page=61).
* La punition peut découler d'un besoin de vengeance, ajoutant un mal à un mal existant [62](#page=62).
* Motivée par la vengeance, la punition est inspirée par des émotions "irrationnelles" et un intérêt personnel plutôt qu'éducatif [62](#page=62).
* L'usage de la punition comme dissuasion repose sur une théorisation implicite béhavioriste [62](#page=62).
* L'idée de dressage implique de conditionner l'enfant à éviter les actes répréhensibles par peur du châtiment [62](#page=62).
* Cette approche est discutable car elle présuppose un fonctionnement simple de l'enfant et le réduit à un objet [62](#page=62).
* Le respect de l'autre implique de le considérer comme un sujet libre et responsable, et non comme un objet [62](#page=62).
* Chercher à obéir par crainte de la punition utilise la force et prive de liberté [63](#page=63).
* Expliquer la légitimité d'une règle respecte la liberté de l'élève [63](#page=63).
### Difficultés entraînées par le refus de punir
* Le refus de punir peut être vu comme une position laxiste, acceptant l'inaction scolaire et le tort aux autres [63](#page=63).
* Cela compromet la réussite des élèves fragiles, renforçant les inégalités scolaires [64](#page=64).
* L'absence d'autorité adulte peut mener à des rapports de force entre élèves, avec des "caïds" terrorisant leurs camarades [64](#page=64).
* Refuser de punir peut découler d'un désir de l'enseignant d'être aimé, cherchant une image positive de soi [64](#page=64).
* L'activité enseignante vise la conduite des élèves à apprendre, non la satisfaction narcissique de l'enseignant [64](#page=64).
* Abandonner les élèves à leur décision de travailler revient à les laisser dans l'ignorance, les considérant comme indignes d'apprendre [64](#page=64).
* Refuser la punition, c'est ne pas assumer sa responsabilité d'éducateur [65](#page=65).
* La transgression des règles est ordinaire et nécessaire chez les enfants et adolescents pour construire leur identité [65](#page=65).
* Les adultes doivent avoir des moyens pour rappeler que tous les actes ne sont pas acceptables et que des limites existent [65](#page=65).
* L'adolescence implique une contestation des adultes, nécessitant des règles pour éviter un sentiment de toute-puissance [65](#page=65).
* Les relations humaines doivent être régies par la loi (juridique, règles, institutions, traditions) [65](#page=65).
* La loi assure la stabilité du "vivre ensemble" au-delà des rapports de force ou affectifs [65](#page=65).
* La punition peut rappeler que les actes vis-à-vis d'autrui ne doivent pas dépendre des seuls désirs [65](#page=65).
* Les lois existantes ne correspondent pas toujours à une loi qui unit, pouvant être des instruments de domination [66](#page=66).
* La punition peut rappeler l'exigence d'apprendre, l'apprentissage étant un moyen d'émancipation [66](#page=66).
### Punition et responsabilité
### La punition comme stratégie dissuasive ou comme message
### Bilan : conditions pour un usage éthique de la punition
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## Constructivisme psychologique
### Cœur de l'idée
* L'apprentissage est un processus actif où l'individu intègre de nouvelles informations dans ses structures mentales existantes ou les modifie [72](#page=72).
### Faits clés
* L'adaptation, chez Piaget, est l'équilibre entre assimilation et accommodation [72](#page=72).
* Le moteur du développement est la recherche d'un nouvel équilibre (équilibration) [72](#page=72).
* L'assimilation intègre une nouvelle information dans un schème existant [72](#page=72).
* L'accommodation modifie un schème existant pour intégrer une nouvelle information [72](#page=72).
* Les premiers schèmes sont sensori-moteurs et évoluent à partir de réflexes innés [72](#page=72).
* Piaget propose une vision "continuiste" de l'apprentissage, par confrontation au réel [72](#page=72).
* L'erreur de raisonnement chez l'enfant est expliquée par son stade de développement [73](#page=73).
* L'école active ne se limite pas aux travaux manuels; la réflexion et l'abstraction sont aussi des activités [73](#page=73).
* Des expériences montrent que les enfants peuvent acquérir des concepts plus tôt que ce que Piaget suggérait [74](#page=74).
### Concepts clés
* **Schème:** Structure mentale ou comportementale qui organise l'information [72](#page=72).
* **Assimilation:** Intégration d'une nouvelle expérience dans un schème existant [72](#page=72).
* **Accommodation:** Modification d'un schème existant pour s'adapter à une nouvelle expérience [72](#page=72).
* **Équilibration:** Processus de recherche d'équilibre entre assimilation et accommodation [72](#page=72).
* **Obstacle épistémologique (Bachelard):** Conception antérieure qui fait obstacle à la construction d'une nouvelle connaissance scientifique [77](#page=77).
## Constructivisme pédagogique
* L'enseignement doit être construit activement pour accompagner l'activité mentale de l'élève, sans la remplacer [74](#page=74).
* S'oppose au dogmatisme et aux pratiques "frontales" où le savoir est déroulé [75](#page=75).
* Associé au courant de l'Éducation nouvelle [75](#page=75).
* Vise l'émancipation, l'agentivité et l'autonomie de l'élève [75](#page=75).
* Critiques: injonction à l'autonomie, récupération marchande, perte de vue des idéaux [75](#page=75).
* Critiques: diffusion de vulgates comme le "laisser-faire" ou l'opposition "actif-passif" [76](#page=76).
* A contribué à refaçonner l'école et nourrit les didactiques [76](#page=76).
* **Pédagogies actives:** Ensemble de pratiques visant à l'émancipation et à l'autonomie, tenant compte des besoins et motivations de l'élève [75](#page=75).
## Constructivisme épistémologique
* Les savoirs disciplinaires sont construits, en opposition aux inductivismes basés sur le sens commun [76](#page=76).
* Les savoirs sont des réponses à un questionnement disciplinaire construit [76](#page=76).
## Socioconstructivisme
## Bilan et implications éthiques
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## Justifications éthiques et politiques de la transmission des savoirs : considérations cognitives et didactiques
### Le savoir et la pensée critique
* Les savoirs doivent bousculer la pensée courante et s'appuyer sur des preuves [86](#page=86).
* Ils visent à dépasser la subjectivité, contrairement aux opinions [86](#page=86).
* La science cherche à comprendre et rendre la nature intelligible, pas seulement à la prédire [86](#page=86).
* Les savoirs sont soumis à la critique et révisables [86](#page=86).
### Respect de l'élève dans la transmission du savoir
* Présenter le savoir dogmatiquement crée une inégalité radicale entre enseignant et élève [87](#page=87).
* Une éthique du savoir vise à rendre l'élève capable de juger de la vérité par lui-même [87](#page=87).
* Cela exige une activité intellectuelle de l'élève, où l'enseignant ne valide pas seul les affirmations [87](#page=87).
* L'enseignant doit éviter de réduire rapidement l'incertitude pour constituer l'élève comme sujet jugeant du vrai [87](#page=87).
### La situation-problème et ses limites
* La situation-problème peut inciter l'élève à construire de nouveaux instruments conceptuels pour résoudre un problème [88](#page=88).
* Une approche par compétences peut augmenter le pouvoir des élèves sur le savoir, si elle n'est pas purement pragmatique [89](#page=89).
* Le procédé peut dériver vers une manipulation cognitive si l'apprentissage repose uniquement sur l'affrontement à la réalité [88](#page=88).
* L'apprentissage est aussi médiatisé par les échanges langagiers entre enseignant et élèves [88](#page=88).
### Ethique de l'enseignement et politiques publiques
* Les difficultés scolaires des milieux populaires peuvent s'expliquer par un manque d'éléments culturels ou par un écart culturel avec l'école [89](#page=89).
* Les politiques compensatoires visent à apporter aux enfants défavorisés les éléments culturels qui leur manqueraient [89](#page=89).
* Une approche plus éthique intervient sur l'école et la relation, considérant que la culture scolaire n'est pas naturelle [90](#page=90).
### Le modèle du traitement de l'information
* La cognition concerne la connaissance, la réflexion, l'apprentissage et la perception [90](#page=90).
* La psychologie cognitive étudie les processus de traitement de l'information sous-jacents aux conduites [90](#page=90).
* L'intelligence humaine est assimilée à un ordinateur traitant des informations via des représentations symboliques [91](#page=91).
* L'apprentissage est l'acquisition ou la transformation de connaissances [91](#page=91).
### Processus exécutifs et apprentissage
* Les processus exécutifs régulent le traitement de l'information: attention, activation des connaissances antérieures, organisation, encodage [92](#page=92).
* L'apprentissage nécessite une allocation délibérée de ressources cognitives, facilitée par la perception de faisabilité et l'activation des connaissances préalables [92](#page=92).
### Registre sensoriel, attention et mémoire de travail
* Le registre sensoriel retient l'information brièvement; l'attention est nécessaire pour la rétention [93](#page=93).
* Ne pas "bombarder" l'apprenant d'informations est une implication éducative du registre sensoriel [93](#page=93).
* L'attention est une ressource limitée [93](#page=93).
* La mémoire de travail stocke une quantité limitée d'informations pendant quelques secondes [93](#page=93).
### Mémoire à long terme
### Représentations et conceptions
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## Examen de quelques neuromythes en éducation et idées communes céphalocentrées
### Les intelligences multiples
* La théorie des intelligences multiples de Howard Gardner propose 7 intelligences initiales (linguistique, logico-mathématique, spatiale, intrapersonnelle, interpersonnelle, musicale, kinesthésique), plus tard enrichies (naturaliste, existentielle) .
* Gardner visait à répondre à une école qui n'évaluerait que certaines formes d'intelligence .
* Une étude de Visser et al. a montré des corrélations significatives entre une mesure générale de l'intelligence et les mesures des différentes intelligences proposées par Gardner .
* Ces résultats suggèrent que performer dans une intelligence est souvent lié à performer dans d'autres, indiquant une interdépendance plutôt que des intelligences indépendantes .
* Gardner a ultérieurement présenté ses travaux comme des propositions plutôt que des résultats scientifiques avérés .
### Les styles d'apprentissage
* Le mythe des styles d'apprentissage suggère que les individus apprennent mieux selon leur style dominant (auditif, visuel, kinesthésique) .
* Les neurosciences actuelles ne valident pas cette idée; des études montrent plutôt le contraire .
* Des recherches indiquent que l'adaptation des méthodes au style d'apprentissage n'améliore pas significativement l'apprentissage par rapport aux méthodes non adaptées .
* La littérature scientifique penche plutôt pour une présentation multimodale des informations plutôt que pour des styles d'apprentissage fixes .
* Conforter ce mythe risque de déresponsabiliser l'apprenant et l'enseignant et de naturaliser les différences entre élèves .
### "Tout se joue avant" (1 à 8 ans)
* Ce mythe véhicule une idée déterministe selon laquelle l'éducation se joue en grande partie avant un âge restreint (1-8 ans), après quoi les habilités seraient perdues .
* La version neuromythe associe cela à un "stock" élevé de neurones chez les jeunes enfants et à des habilités précoces démontrées par la psychologie expérimentale .
* Or, la maturation cérébrale est différenciée, individuelle, et suit des temporalités plus longues, l'élagage synaptique se poursuivant au moins jusqu'à 21 ans .
* Des apprentissages sont possibles tout au long de la vie .
### Cerveau gauche et droit et exercices de coordination
* Ce mythe postule une dominance hémisphérique (gauche pour la logique, droit pour la créativité) expliquant les différences entre apprenants .
* Les recherches montrent que les deux hémisphères sont non-exclusifs et jamais inactifs, et qu'aucune dominance générale n'a été observée chez les individus .
* Cette idée reflète une pensée dualiste (émotion-raison, corps-esprit) dépassée par les neurosciences qui montrent l'intégration des émotions dans la cognition .
* Les exercices de coordination (type Brain Gym) associés à ce mythe n'ont pas de preuves scientifiques soutenant l'amélioration de l'intégration hémisphérique pour mieux apprendre .
* Les différences cérébrales observées entre hommes et femmes sont souvent socialement construites, faibles, et moins importantes que les variations interindividuelles .
### Reculs épistémologiques contre les biais neurophiles
* Vigilance contre les oppositions binaires (cerveau gauche/droit, masculin/féminin, etc.) qui relèvent plus de catégories communes que de concepts scientifiques éprouvés .
* Inverser la logique: ce sont les apprentissages qui développent les capacités cérébrales, l'éducation étant un "moyen vers" et non une révélation de l'existant .
* S'interroger sur la conception céphalocentriste: le cerveau est vu comme le centre unique d'information, négligeant la synergie corps-cerveau et les déterminants sociaux .
* Vigilance face aux images de cerveau comme argument d'autorité: des études montrent qu'elles rendent les arguments plus convaincants, indépendamment de leur validité scientifique .
* L'entreprise scientifique vise la compréhension par des modèles explicatifs critiquables et fondés sur des données empiriques, et non la "découverte" de vérités .
* Les neurosciences ne conduisent pas automatiquement à des prescriptions pédagogiques; leur application directe est contestable .
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### Fondements de la transmission
* La transmission des savoirs s'ancre dans la nécessité de former des citoyens éclairés et actifs [1762b](#page=1762b).
* L'éducation vise la construction d'une identité individuelle et collective, ainsi que la socialisation des individus [1762a](#page=1762a).
* La "forme scolaire" est un concept structurant l'éducation, régulant les pratiques et les savoirs enseignés .
* La problématisation en sciences est une approche visant à construire le savoir par le questionnement et le débat .
* L'école a un rôle dans la transmission des valeurs démocratiques et de la pensée critique .
### Enjeux de la réussite scolaire
* La taille des classes peut avoir un impact sur la réussite scolaire des élèves .
* Les conceptions implicites des enseignants influencent leurs pratiques et l'apprentissage des élèves .
* Les enseignants débutants accèdent à leurs conceptions implicites par la problématisation .
* Les obstacles à l'apprentissage doivent être identifiés pour faciliter la construction des savoirs par les élèves .
* La pédagogie explicite est une approche visant à améliorer l'enseignement et à répondre à divers problèmes éducatifs .
### Perspectives et recherches
* Les neurosciences apportent un éclairage sur les processus d'apprentissage en éducation .
* La recherche en didactique des sciences s'intéresse à la construction des savoirs et aux concepts fondamentaux .
* Les compétences, concept clé en éducation, sont étudiées pour leur rôle dans la réussite scolaire .
* L'histoire de l'école et de la formation permet de comprendre l'évolution des pratiques éducatives .
* La recherche sur les pratiques enseignantes efficaces vise à identifier les méthodes qui favorisent l'apprentissage .
* Les théories cognitives, comme la charge cognitive, expliquent les effets sur l'apprentissage lors de la résolution de problèmes .
* La pensée des enseignants pendant l'interaction en classe est un sujet de revue de littérature .
* Les approches pédagogiques sont analysées en formation d'enseignants .
* L'éducation nouvelle et son héritage, comme la pédagogie Freinet, sont étudiés dans le contexte scolaire contemporain .
* Les problèmes complexes flous en environnement stimulent la pensée réflexive des élèves .
* La notion de "forme scolaire" fait l'objet de débats en didactique .
* L'enseignement explicite est un sujet de recherche en sciences de l'éducation .
* L'efficacité des programmes d'enseignement direct est analysée par méta-analyse .
* Les styles d'apprentissage sont un sujet de recherche, avec des questions sur leur validité empirique .
* L'intelligence et les théories multiples de l'intelligence sont étudiées .
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Enseignement | Activité finalisée, tendue vers un but : celui de faire apprendre. Il peut être compris comme un usage de succès (l'apprenant a acquis la connaissance) ou un usage intentionnel (l'acte d'enseigner a été réalisé, sans garantie de succès). |
| Apprentissage | Processus propre à l'apprenant, par lequel il acquiert des connaissances ou des compétences. Il n'est pas automatique et dépend de la singularité de chaque individu. |
| Processus d'Enseignement-Apprentissage (E-A) | Système complexe d'interactions entre un professeur qui enseigne un savoir prescrit dans un but d'apprentissage, et des élèves singuliers, ayant leurs propres préoccupations personnelles et sociales. |
| Triangle pédagogique | Modélisation du processus d'E-A proposée par Houssaye, représentant les relations privilégiées entre l'enseignant et le savoir ("enseigner"), l'enseignant et les élèves ("former"), et les élèves et le savoir ("apprendre"). |
| Pédagogie traditionnelle magistrale | Approche pédagogique caractérisée par une présentation impositive et structurée du savoir, où les élèves sont principalement amenés à restituer ce savoir. |
| Pédagogies non directrices | Approches pédagogiques qui privilégient la relation entre l'enseignant et les élèves, nécessitant une empathie et une aide à l'analyse des processus affectifs. |
| Pédagogies libertaires | Courant pédagogique qui accorde une grande autonomie aux élèves, souvent dans des contextes d'internat, mettant l'accent sur le développement individuel. |
| Pédagogies institutionnelles | Approches pédagogiques qui donnent une place centrale au conseil et à la structure institutionnelle dans le processus éducatif. |
| Pédagogie différenciée | Modalité pédagogique qui vise à donner aux élèves les moyens d'acquérir le savoir avec souplesse, en tenant compte de leurs différences, souvent dans le cadre d'un travail autonome. |
| Enseignement assisté par ordinateur | Forme de pédagogie où la technologie est utilisée pour structurer l'enseignement, se rapprochant du processus "enseigner". |
| Théorie des systèmes | Cadre théorique utilisé pour modéliser le processus d'E-A comme un système complexe, analysant les interactions et les flux d'information entre ses différents composants. |
| Savoirs prescrits | Contenus d'enseignement définis par des programmes ou des institutions, qui sont ensuite transformés par le processus d'E-A. |