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Comença ara de franc Q1 Mod 1. Respirer 25-26.pdf
Summary
# Évaluation et observation de la respiration
Cette section aborde la manière de recueillir et d'interpréter les données relatives à la respiration, en détaillant les facteurs influençant la satisfaction de ce besoin, les observations cliniques pertinentes, ainsi que les modifications physiologiques et pathologiques de la fonction respiratoire.
### 1.1 Facteurs influençant la satisfaction du besoin respiratoire
Plusieurs catégories de facteurs peuvent influencer la capacité d'une personne à satisfaire son besoin respiratoire :
* **Facteurs biologiques**: L'âge, la constitution physique, la posture, l'état d'hydratation et d'alimentation, la qualité du sommeil et l'intégrité des voies respiratoires sont des éléments déterminants [4](#page=4).
* **Facteurs psychologiques**: Les émotions ressenties et la valeur accordée aux activités physiques peuvent impacter la respiration [4](#page=4).
* **Facteurs environnementaux**: La qualité de l'air ambiant (pollution, pollen, poussières, CO), le climat, le tabagisme et l'altitude jouent un rôle significatif [4](#page=4).
* **Facteurs sociologiques**: Les conditions de logement et l'environnement de travail sont également des considérations importantes [4](#page=4).
* **Maladies**: Diverses pathologies peuvent affecter la respiration, notamment les maladies du système respiratoire (asthme, BPCO), cardiaques et vasculaires (décompensation cardiaque), neurologiques, de l'appareil locomoteur (myopathie), métaboliques et sanguines [4](#page=4).
* **Appareillages et matériel de suppléance**: L'utilisation de matériel d'inhalothérapie, d'oxygénothérapie, de canules de trachéotomie ou d'autres dispositifs d'assistance respiratoire modifie l'état respiratoire du patient [4](#page=4).
* **Traitement médicamenteux**: Les médicaments administrés au patient peuvent avoir un impact sur sa respiration [4](#page=4).
### 1.2 Observation de la respiration et des symptômes associés
L'observation de la respiration est une composante essentielle de l'évaluation clinique.
#### 1.2.1 Quand observer ?
L'observation de la respiration doit être réalisée chaque fois que la situation du patient le justifie, notamment lors d'une permission médicale (PM) [4](#page=4).
#### 1.2.2 Comment observer ?
L'observation se fait idéalement pendant une minute, alors que le patient est au repos. Il est préférable de réaliser cette surveillance à l'insu du patient afin d'éviter toute modification volontaire de sa respiration. Elle est souvent effectuée simultanément à la vérification des autres constantes physiologiques [5](#page=5).
#### 1.2.3 Où noter les observations ?
Les observations relatives à la respiration doivent être consignées sur la feuille des paramètres et/ou dans les transmissions ciblées [5](#page=5).
#### 1.2.4 Que observer ?
L'observation porte sur plusieurs paramètres clés :
##### 1.2.4.1 Les paramètres normaux de la respiration
* **Fréquence** : Il s'agit du nombre de mouvements respiratoires par minute.
* **Normes adultes au repos**: 15 respirations par minute, avec des variations physiologiques acceptables entre 12 et 20 respirations par minute [5](#page=5).
* **Eupnée**: Fréquence respiratoire normale [5](#page=5).
* **Bradypnée**: Ralentissement des mouvements respiratoires, inférieur à 12 respirations par minute. Elle est toujours considérée comme pathologique [5](#page=5).
* **Tachypnée**: Augmentation de la fréquence respiratoire au-delà de 20 respirations par minute, avec un volume courant conservé. Elle peut être physiologique ou pathologique [5](#page=5).
* **Polypnée**: Augmentation de la fréquence respiratoire au-delà de 20 respirations par minute, accompagnée d'une diminution du volume courant et/ou du volume d'air. Elle peut être physiologique ou pathologique [5](#page=5).
* **Variations physiologiques**: La fréquence respiratoire peut varier en fonction de facteurs biologiques (âge, effort, digestion), psychologiques (émotions) et environnementaux (chaleur, altitude) [5](#page=5).
* **Rythme**: Il décrit la succession régulière des mouvements respiratoires, où les inspirations et expirations se succèdent à intervalles égaux [5](#page=5).
* **Bruit**: Une respiration normale est imperceptible; aucun bruit ne devrait être audible [5](#page=5).
* **Amplitude**: Elle se réfère au volume d'air inspiré, estimé à 500 ml au repos, et à l'expansion de la cage thoracique lors de l'inspiration. La respiration peut être profonde (grand volume d'air) ou superficielle (petit volume d'air) [5](#page=5).
* **Saturation en oxygène** : Mesure le pourcentage d'hémoglobine saturée en oxygène dans le sang artériel.
* **Valeurs normales**: Entre 95% et 100% [6](#page=6).
* **Mesure**: Réalisée à l'aide d'un oxymètre de pouls, généralement placé sur l'ongle du doigt, sans vernis ni faux ongle. La lumière rouge de l'appareil doit être dirigée vers l'ongle [6](#page=6).
##### 1.2.4.2 Les modifications pathologiques de la respiration
* **Dyspnée**: Difficulté à respirer résultant de l'incapacité du sang à fixer suffisamment d'oxygène ou à rejeter le dioxyde de carbone. Le patient peut exprimer une gêne, une oppression, une douleur, être angoissé ou agité et demander de l'air. Elle peut survenir brutalement, à l'effort ou au repos [6](#page=6).
* **Types de dyspnée** :
* Selon la fréquence: apnée, bradypnée, polypnée, tachypnée [6](#page=6).
* Selon les positions: orthopnée (difficulté à respirer en position couchée, améliorée en position assise) [6](#page=6).
* Selon les bruits: ronflements, respiration stertoreuse (ronflement dû à un encombrement trachéal), respiration striduleuse (sifflement causé par un obstacle ou un rétrécissement des voies aériennes) [6](#page=6).
* Selon le temps respiratoire: dyspnée inspiratoire ou expiratoire [6](#page=6).
* Les dyspnées peuvent être quantifiées à l'aide d'échelles validées comme celles de la NYHA [6](#page=6).
* **Troubles de la respiration d'origine métabolique ou cérébrale** :
* **Respiration de Kussmaul**: Caractérisée par une respiration en quatre temps: inspiration profonde, courte pause, expiration rapide, puis une autre pause [6](#page=6).
* **Respiration de Cheyne-Stokes**: Présente des mouvements respiratoires d'amplitude et de fréquence croissantes, suivis d'une diminution progressive jusqu'à une pause plus ou moins longue. Ce rythme est souvent lié à la phase terminale d'une maladie et à une diminution de la sensibilité du centre respiratoire aux stimuli normaux de la ventilation, pouvant indiquer une mauvaise irrigation du bulbe rachidien. Le patient est fréquemment somnolent, voire en pré-coma [7](#page=7).
* **Cyanose**: Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses due à une concentration excessive d'hémoglobine désoxygénée dans les capillaires sanguins. Elle est plus visible au niveau des ongles et des lèvres. Elle n'apparaît pas en cas d'anémie (déficit en hémoglobine) ni en cas d'intoxication au monoxyde de carbone (CO), où le teint du patient peut être rosé en raison de la forte affinité du CO pour l'hémoglobine (formation de carboxyhémoglobine) au détriment de l'oxygène [7](#page=7).
* **Tirage**: Dépression des parties molles du thorax (espaces intercostaux, sus- et sous-sternal) lors de l'inspiration. Ce signe est souvent causé par un obstacle à l'inspiration situé dans les voies aériennes supérieures [7](#page=7).
* **Toux**: Acte réflexe (provoqué par une irritation de la muqueuse respiratoire) ou volontaire visant à expulser violemment l'air et les sécrétions des voies respiratoires [7](#page=7).
* **Formes cliniques de la toux** :
* **Toux sèche**: Sans expectorations (ex: laryngite). C'est une toux d'irritation, fatigante pour le patient [8](#page=8).
* **Toux grasse ou productive**: Accompagnée d'expectorations abondantes, elle est utile pour évacuer le contenu bronchique. Elle peut être facilitée par des fluidifiants et expectorants sur prescription médicale [8](#page=8).
* **Toux quinteuse**: Ou coqueluchoïde [8](#page=8).
* **Toux émétisante**: D'une violence telle qu'elle peut provoquer des nausées et/ou des vomissements [8](#page=8).
* **Expectoration**: Sécrétions rejetées lors de la toux, provenant des voies respiratoires (trachée, bronches, alvéoles pulmonaires). Certaines personnes (enfants, personnes âgées, individus affaiblis) peuvent ne pas être capables d'expectorer, leurs sécrétions étant alors dégluties [8](#page=8).
* **Observations relatives à l'expectoration** :
* **Couleur**: Transparente, jaune/verte (infection), vomique (grande quantité de sécrétions purulentes, suggestive d'abcès), rosée/rouge (OAP, hémorragie), hémoptysie (expectoration de sang provenant des voies respiratoires) [8](#page=8).
* **Odeur**: Généralement inexistante [8](#page=8).
* **Quantité**: Variable [8](#page=8).
* **Aspect**: Sereux (liquide et transparent), muqueux (visqueux), purulent (épais) [8](#page=8).
* **Douleur thoracique**: L'observation doit porter sur les circonstances d'apparition, le caractère continu ou intermittent, la localisation, le caractère aigu ou non, et la relation de la douleur avec le rythme respiratoire [8](#page=8).
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# Prestations de soins infirmiers respiratoires
Ce chapitre détaille les procédures infirmières relatives à la fonction respiratoire, incluant les prélèvements, l'inhalothérapie et l'oxygénothérapie [10](#page=10).
### 2.1 Prélèvements
Les prélèvements visent à obtenir des échantillons de sécrétions pour des examens microbiologiques ou bactériologiques. Ils sont réalisés sur prescription médicale (P.M.) [10](#page=10) [11](#page=11).
#### 2.1.1 Frottis de nez
**Définition:** Prélèvement de sécrétions nasales à l'aide d'un écouvillon stérile pour un examen microbiologique [10](#page=10).
**Exécution :**
* **Matériel:** Écouvillon stérile, gants à usage unique [10](#page=10).
* **Technique:** Friction des mains, mise des gants, frottement de la narine avec l'écouvillon, placement dans l'étui identifié, retrait des gants et friction des mains [10](#page=10).
* **Remarque:** Envoyer rapidement l'échantillon au laboratoire avec la demande d'examen [10](#page=10).
#### 2.1.2 Frottis de gorge
**Définition:** Prélèvement de sécrétions pharyngées avec un écouvillon stérile pour un examen bactériologique [10](#page=10).
**Exécution :**
* **Matériel:** Écouvillon stérile, abaisse-langue, gants à usage unique [10](#page=10).
* **Technique:** Friction des mains, mise des gants, introduction de l'écouvillon dans la gorge à l'aide de l'abaisse-langue, placement dans l'étui identifié, retrait des gants et friction des mains [10](#page=10).
* **Remarques:** Réaliser le soin avant toute application de solution médicamenteuse dans la gorge. Envoyer rapidement l'échantillon au laboratoire [10](#page=10).
#### 2.1.3 Prélèvement d'expectorations
**Définition:** Recueil d'expectorations dans un pot stérile pour un examen bactériologique [11](#page=11).
**Exécution :**
* **Matériel:** Pot à prélèvement stérile, gants à usage unique [11](#page=11).
* **Technique:** Friction des mains, mise des gants, faire expectorer le patient dans le pot identifié, fermeture du pot, retrait des gants et friction des mains [11](#page=11).
* **Remarque:** Envoyer rapidement le pot au laboratoire [11](#page=11).
### 2.2 L'inhalothérapie (Aérosolthérapie)
**Définition:** Projection d'un brouillard de particules (poudre ou gouttelettes) dans les voies respiratoires, transportées par un gaz ou de l'air [11](#page=11).
**Buts :**
* Humidifier les voies respiratoires [11](#page=11).
* Fluidifier et liquéfier les sécrétions [11](#page=11).
* Combattre les infections des voies respiratoires [11](#page=11).
* Provoquer une dilatation des bronches [11](#page=11).
* Diminuer l'inflammation des voies respiratoires [11](#page=11).
**Indications:** Sur prescription médicale [11](#page=11).
**Précautions d'administration:** Liées aux effets secondaires des médicaments prescrits (nausées, tachycardie, etc.) [11](#page=11).
**Avantages :**
* Introduction directe du médicament dans les bronchioles et alvéoles [12](#page=12).
* Effet localisé avec moins d'absorption systémique, réduisant les effets secondaires [12](#page=12).
* Utilisation de faibles doses médicamenteuses [12](#page=12).
* Effet thérapeutique rapide [12](#page=12).
#### 2.2.1 La nébulisation
**Définition:** Processus transformant une solution en un brouillard de fines gouttelettes inhalées par le patient [12](#page=12).
**Types de nébuliseurs :**
* **Nébuliseur pneumatique:** Utilise l'air comprimé expulsant la solution sous forme d'aérosol via une petite ouverture. La source d'air peut être murale ou un compresseur portatif [12](#page=12).
* **Nébuliseur à ultrasons:** La vibration d'un cristal piézoélectrique génère des ultrasons qui transforment la solution en aérosol. Les gouttelettes sont plus fines (1 à 8 microns), permettant un effet topique accru. Plus coûteux, utilisé en kinésithérapie respiratoire ou en soins intensifs [13](#page=13).
#### 2.2.2 L'aérosol-doseur
**Définition:** Dispositif délivrant un brouillard de particules thérapeutiques dans un gaz ou de l'air [14](#page=14).
**Types :**
1. **Aérosol-doseur à gaz propulseur:** Propulse une bouffée de produit à inspirer par le patient [14](#page=14).
* **Exécution :**
* **Matériel:** Mouchoir en papier, aérosol-doseur [14](#page=14).
* **Vérifications:** Identité du patient, adéquation du produit, date de péremption, propreté de l'embout buccal [14](#page=14).
* **Technique:** Friction des mains, agitation de l'aérosol, retrait du capuchon, maintien en position verticale, le patient expire, introduit l'embout, inspire lentement et profondément tout en appuyant sur le doseur, retient son souffle 10 secondes, expire normalement, se rince la bouche. Replacer le bouchon et frictionner les mains [14](#page=14).
* **Remarques:** Attendre 30 secondes entre deux doses. Administrer le bronchodilatateur avant le corticoïde si les deux sont prescrits. Une chambre d'inhalation peut être connectée [15](#page=15).
* **Entretien:** Frotter l'embout avec un mouchoir en papier [15](#page=15).
* **Avantages:** Facilement transportable, résistant aux chocs [15](#page=15).
* **Inconvénients:** Nécessite une coordination entre la pression et la respiration. Une inspiration forte peut entraîner une impaction au niveau de l'oropharynx, d'où l'utilité d'une chambre d'inhalation [15](#page=15).
* **Exécution avec chambre d'inhalation:** Adapter la chambre, introduire l'embout, déclencher l'aérosol, le patient inspire profondément dans les 10 secondes [15](#page=15).
* **Avantages de la chambre d'inhalation:** Désynchronise le déclenchement du spray et l'inspiration [15](#page=15).
* **Entretien de la chambre d'inhalation:** Nettoyer à l'eau et sécher à l'air une fois par semaine [15](#page=15).
2. **L'inhalateur à poudre sèche:** Délivre une dose de médicament grâce au débit inspiratoire du patient [16](#page=16).
* **Types:** Dose unitaire (médicament en gélule) et multidose (médicament stocké dans un réservoir) [16](#page=16).
* **Inhalateur à dose unitaire :**
* **Exécution :**
* **Matériel:** Mouchoir en papier, inhalateur, gélule de médicament [16](#page=16).
* **Vérifications:** Adéquation produit/P.M., propreté embout, identité patient [16](#page=16).
* **Technique:** Friction des mains, ouverture appareil, insertion gélule, fermeture, actionnement pour percer la gélule, le patient expire, introduit l'embout, inspire rapidement et profondément, retient inspiration 10 secondes, expire normalement, se rince la bouche, retrait gélule vide [16](#page=16).
* **Entretien:** Frotter l'embout avec un mouchoir en papier [17](#page=17).
* **Avantages:** Pallie les problèmes de coordination, contrôle de l'administration (auditif, visuel, gustatif) [17](#page=17).
* **Attention:** Le patient peut confondre la voie d'administration de la gélule [17](#page=17).
* **Inhalateur multidose:** Administre une quantité mesurée lors de l'inhalation [17](#page=17).
* **Appareils spécifiques:** Diskus®, Turbohaler®, Novolizer® [17](#page=17) [18](#page=18) [19](#page=19).
* **Avantages généraux des multidoses:** Pallient les problèmes de coordination, indiquent les doses résiduelles, certains ont une fenêtre rouge signalant la fin du produit, d'autres un indicateur de dose [17](#page=17) [18](#page=18).
* **Inconvénient général:** Nécessite un débit inspiratoire optimal [19](#page=19).
* **Novolizer®:** Contrôle visuel et gustatif de la dose, rechargeable, facile d'utilisation [19](#page=19).
### 2.3 L'oxygénothérapie
**Définitions :**
* **Oxygène:** Gaz essentiel à la respiration, composant l'air ambiant [19](#page=19).
* **Oxygénothérapie:** Administration d'oxygène médical à une concentration ou pression supérieure à celle de l'air ambiant pour assurer une hématose normale. C'est une prestation technique B1 [19](#page=19).
**But de l'oxygénothérapie:** Élever la pression partielle d'oxygène dans le sang ($PO_2$) afin de maintenir la saturation en oxygène ($SaO_2$) entre 95 et 100 %. Il existe deux méthodes [19](#page=19):
* **Isobare:** Administration d'O2 pur à pression atmosphérique [19](#page=19).
* **Hyperbare:** Administration d'O2 à pression supérieure à la pression atmosphérique, dans une enceinte étanche [19](#page=19).
Le débit d'O2 dépend de l'importance et du mécanisme du trouble de l'hématose [19](#page=19).
**Indications de l'oxygénothérapie:** Tous les cas d'anoxie et d'hypoxie, d'origine endogène ou exogène [20](#page=20).
* **Hypoxie anoxémique:** Saturation insuffisante de l'hémoglobine en O2 pendant le transit pulmonaire (patient cyanosé) [20](#page=20).
* **Causes:** Diminution de la pression d'O2 inspiré (altitude, espaces clos), obstruction des voies respiratoires, insuffisance musculaire respiratoire, ventilation insuffisante (pneumonie, BPCO), diminution de la diffusion d'O2 (œdème) [20](#page=20).
* **Hypoxie anémique:** Insuffisance d'hémoglobine pour transporter l'O2 (patient pâle) [20](#page=20).
* **Causes:** Hémorragies massives, anémies importantes, intoxication au CO [20](#page=20).
* **Hypoxie circulatoire:** Insuffisance du transport d'O2 par ralentissement de la circulation (patient cyanosé) [20](#page=20).
* **Causes:** Insuffisance cardiaque, état de choc, collapsus [20](#page=20).
* **Hypoxie histo-toxique:** Défaut d'utilisation de l'O2 par les tissus suite à une intoxication [20](#page=20).
* **Causes:** Absorption importante de barbituriques, cyanure, alcool, etc. [20](#page=20).
**Signes d'hypoxie à surveiller:** Augmentation du pouls (tachycardie), respiration rapide et superficielle (tachypnée), dyspnée, cyanose (pas toujours présente), anxiété, angoisse, apathie, transpiration, altération cérébrale progressive [21](#page=21).
**Dangers et effets secondaires de l'oxygénothérapie :**
1. Inflammabilité et explosivité de l'O2 [21](#page=21).
2. Irritation et dessèchement des muqueuses respiratoires [21](#page=21).
3. Lésions irréversibles de la membrane alvéolocapillaire à haute dose [21](#page=21).
4. Toxicité de l'O2 à haute dose (toux, nausées, vertiges, convulsions, troubles de la vue). Chez le nouveau-né: fibroplasie rétrocristallinienne, cécité [21](#page=21).
5. Prudence chez les insuffisants respiratoires chroniques: l'O2 peut supprimer la stimulation respiratoire (débit > 2 L/min) [21](#page=21).
6. Dépression circulatoire: vasodilatation induite par l'O2 entraînant une chute de la tension artérielle [21](#page=21).
7. Risque d'infection par matériel contaminé [21](#page=21).
8. Risques liés aux erreurs d'utilisation ou au mode d'administration (escarres, irritations locales) [21](#page=21).
**Sources d'approvisionnement en O2 :**
* Réseau de distribution centrale [21](#page=21).
* Bonbonne d'O2 sous pression (institution et domicile) [21](#page=21).
* Système liquide d'oxygénothérapie (domicile) [21](#page=21).
* Extracteur d'O2 (oxyconcentrateur) [21](#page=21).
**Considérations importantes :**
* Les bouteilles de gaz médicaux ont des couleurs spécifiques pour éviter les erreurs (O2: blanc) [22](#page=22).
* L'O2 médical est considéré comme un médicament [22](#page=22).
* L'humidification de l'O2 administré nécessite impérativement de l'eau stérile (type Aquapack®) [22](#page=22).
#### 2.3.1 Centrale de distribution
**Fonctionnement:** Canalisation de l'O2 depuis un réservoir central vers les unités de soins via des dispositifs muraux nécessitant un manodétendeur et un débitmètre [22](#page=22).
**Débitmètre:** Dispositif transparent gradué en litres par minute (0 à 15 L/min) permettant de régler le débit [22](#page=22).
**Avantages:** Pratique, économique, sûr, rapide, facile d'utilisation, pas de transport d'O2, sécurité renforcée (vanne principale) [22](#page=22).
#### 2.3.2 Bonbonne à O2
**Types:** Bonbonnes médicales prêtes à l'emploi avec robinet détendeur et débitmètre intégré [22](#page=22).
**Vérification:** Date de vérification (tous les 5 ans), date de péremption [22](#page=22).
**Calcul du temps d'utilisation:** Nécessite de connaître le litrage de la bouteille et la pression indiquée par le manomètre [22](#page=22).
**Exemple de calcul:** Pour une bonbonne de 2 L avec une pression de 150 bars, le volume d'O2 est de $2 \text{ L} \times 150 \text{ bars} = 300 \text{ L}$. Pour un débit de 2 L/min, le temps d'utilisation est de $\frac{300 \text{ L}}{2 \text{ L/min}} = 150 \text{ minutes}$ (2h 30 min) [23](#page=23).
#### 2.3.3 Matériel d'administration de l'O2
Le choix du matériel dépend de la durée du traitement, de la respiration du patient, de son état nasal et psychique, et de la fiabilité du dispositif [23](#page=23).
* **Masque à oxygène:** Débits de 5 à 10 L/min [23](#page=23).
* Masque facial simple [23](#page=23).
* Masque à réinspiration partielle de l'air expiré [23](#page=23).
* Masque Venturi [23](#page=23).
* **Lunettes à oxygène (lunettes de Graffant):** Commode pour de longues périodes, débits de 1 à 5 L/min (généralement < 2 L chez l'insuffisant respiratoire). Rarement utilisées en urgence [24](#page=24).
* **Sonde à oxygène:** Débits de 1 à 6 L/min [24](#page=24).
* **Inconvénients:** Blessure et déshydratation de la muqueuse nasale, aérophagie, dilatation gastrique si mal placée [24](#page=24).
* **Longueur d'introduction:** Distance entre le tragus de l'oreille et l'aile du nez [24](#page=24).
* **Changement:** Planifié toutes les 8 à 12 heures pour limiter les concrétions de mucus [24](#page=24).
#### 2.3.4 Surveillance du patient sous oxygénothérapie
* **Observation du patient :**
* **Téguments:** Coloration normale, diminution de la transpiration, absence d'escarre [26](#page=26).
* **Signes vitaux:** Pouls, TA, respiration, SpO2/SaO2 dans les normes (95-100%) [26](#page=26).
* **Neuro-psychique:** Diminution de l'anxiété et de l'agitation, diminution de la somnolence [26](#page=26).
* **Accidents:** Vigilance face aux erreurs de technique, de débit, d'interprétation des symptômes et aux défauts de surveillance [26](#page=26).
* **Surveillance de l'appareillage :**
* État du matériel [26](#page=26).
* Stabilité du débit [26](#page=26).
* Étanchéité du circuit, montage, raccords [26](#page=26).
* Sécurité du patient et de l'entourage [26](#page=26).
#### 2.3.5 Terminologie et vocabulaire
* $P$: Pression gazeuse [26](#page=26).
* $PO_2 = PaO_2$: Pression partielle d'oxygène du sang artériel [26](#page=26).
* $PCO_2 = PaCO_2$: Pression partielle du gaz carbonique du sang artériel [26](#page=26).
* $SpO_2$: Saturation pulsée de l'hémoglobine en oxygène [26](#page=26).
* $FiO_2$: Fraction d'oxygène dans le gaz inspiré [26](#page=26).
* **Hypoxie et anoxie:** Baisse de $PO_2$ dans les tissus [26](#page=26).
* **Hypoxémie et anoxémie:** Manque d'O2 dans le sang [26](#page=26).
* **Hyperoxie:** Augmentation de $PO_2$ [26](#page=26).
* **Hypercapnie:** Excès de gaz carbonique, augmentation de $PCO_2$ [26](#page=26).
* **Acidose:** Excès d'acide carbonique dans le sang [26](#page=26).
* **Normobare:** Gaz à pression égale à la pression atmosphérique [26](#page=26).
* **Hyperbare:** Gaz à pression supérieure à la pression atmosphérique [26](#page=26).
* $P_{atm}$: Pression atmosphérique (1 bar = 760 mm Hg) [26](#page=26).
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# Principes du jugement clinique en soins infirmiers
Le jugement clinique en soins infirmiers est un processus itératif et réflexif qui guide la collecte, l'interprétation des données, la définition d'objectifs, la planification et l'évaluation des interventions de soins pour répondre aux besoins du patient. Il est essentiel à l'identification et à la résolution des problèmes de santé du patient [2](#page=2) [3](#page=3) [9](#page=9).
### 3.1 Collecte des données
La collecte des données est la première étape du jugement clinique et vise à recueillir des informations pertinentes sur l'état de santé du patient. Elle est influencée par divers facteurs liés à la satisfaction des besoins du patient. Dans le contexte respiratoire, cela inclut l'observation attentive des caractères normaux et pathologiques de la respiration, ainsi que d'autres symptômes associés [2](#page=2).
#### 3.1.1 Aspects de l'observation respiratoire
L'observation de la respiration doit être effectuée de manière systématique :
* **Quand l'observer?** L'observation est continue et peut être déclenchée par des signes ou symptômes spécifiques [2](#page=2).
* **Comment l'observer?** Cela implique l'utilisation des sens, notamment la vue et l'auscultation [2](#page=2).
* **Où la noter?** Les observations doivent être consignées dans le dossier du patient pour assurer une communication fluide et un suivi adéquat [2](#page=2).
* **Qu'observer ?**
* **Caractères normaux de la respiration et modifications physiologiques:** Il s'agit d'identifier la fréquence, le rythme, l'amplitude et la profondeur normaux de la respiration, ainsi que les variations physiologiques attendues (par exemple, lors de l'effort) [2](#page=2).
* **Modifications pathologiques de la respiration:** Ceci inclut la reconnaissance de conditions telles que l'eupnée (respiration normale) et la dyspnée (difficulté à respirer), ainsi que d'autres anomalies [2](#page=2) [3](#page=3).
* **Autres symptômes en relation avec la respiration:** D'autres signes comme la toux, la présence de sécrétions, la cyanose, la douleur thoracique, etc., doivent être relevés [2](#page=2).
### 3.2 Interprétation des données
Une fois les données collectées, elles sont triées et analysées pour identifier les manifestations d'indépendance ou de dépendance du patient. Ces manifestations permettent de valider un diagnostic infirmier [9](#page=9).
> **Tip:** L'interprétation des données est une étape cruciale qui permet de passer d'une simple observation à une compréhension clinique du problème du patient.
#### 3.2.1 Diagnostics infirmiers liés aux problèmes respiratoires
La liste suivante présente des exemples de diagnostics infirmiers pouvant être formulés suite à l'interprétation des données respiratoires :
* Mode de respiration inefficace [9](#page=9).
* Dégagement inefficace des voies respiratoires [9](#page=9).
* Échanges gazeux perturbés [9](#page=9).
* Tolérance à l’activité diminuée [9](#page=9).
* Risque de tolérance à l’activité diminuée [9](#page=9).
* Risque d’infection [9](#page=9).
Il est important de noter qu'un problème respiratoire peut également être considéré comme un problème médical nécessitant des interventions de collaboration entre les professionnels de santé [9](#page=9).
### 3.3 Objectifs
Les objectifs définissent les résultats escomptés en lien avec les diagnostics infirmiers identifiés. Ils doivent être adaptés à chaque patient [9](#page=9).
### 3.4 Interventions
Les interventions infirmières sont planifiées et mises en œuvre en fonction des diagnostics infirmiers établis et des objectifs fixés. Elles visent à améliorer l'état de santé du patient et à répondre à ses besoins spécifiques. Les A.A.S. (Acquis d'Apprentissage Spécifiques) incluent la réalisation de soins techniques tels que l'oxygénothérapie et l'inhalothérapie en respectant les principes de base [3](#page=3) [9](#page=9).
### 3.5 Évaluation
L'évaluation est la dernière étape du jugement clinique et consiste à déterminer si les objectifs ont été atteints et si les problèmes du patient ont été résolus. Elle permet d'ajuster le plan de soins si nécessaire, assurant ainsi une prise en charge continue et adaptée. Les A.A.S. impliquent également la rédaction de rapports, les transmissions ciblées et la transmission orale des données. Le calcul du temps d'utilisation maximal d'une bonbonne d'oxygène est une compétence spécifique attendue [3](#page=3) [9](#page=9).
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
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| Eupnée | État respiratoire normal caractérisé par une fréquence respiratoire régulière et sans effort, se situant dans les limites physiologiques pour un individu au repos. |
| Dyspnée | Sensation subjective de difficulté à respirer, souvent décrite par le patient comme un essoufflement, une oppression thoracique ou une gêne respiratoire. |
| Tachypnée | Augmentation de la fréquence respiratoire au-delà de la normale (généralement > 20 respirations par minute chez l'adulte au repos), avec un volume courant conservé, pouvant être d'origine physiologique ou pathologique. |
| Bradypnée | Ralentissement de la fréquence respiratoire en dessous de la normale (généralement < 12 respirations par minute chez l'adulte au repos), considérée comme toujours pathologique. |
| Polypnée | Augmentation de la fréquence respiratoire (au-delà de 20 respirations par minute) accompagnée d'une diminution du volume courant et/ou du volume total de l'air échangé lors de chaque respiration. |
| Orthopnée | Difficulté à respirer qui survient en position couchée et s'améliore lorsque le patient adopte une position assise ou debout. |
| Cyanose | Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses causée par une quantité excessive d'hémoglobine déoxygénée dans les capillaires sanguins, indiquant une hypoxie. |
| Tirage | Dépression visible des parties molles du thorax, notamment les espaces intercostaux, qui se creusent lors de l'inspiration, souvent signe d'une obstruction des voies aériennes supérieures. |
| Expectoration | Sécrétion éliminée des voies respiratoires par la toux, provenant de la trachée, des bronches ou des alvéoles pulmonaires, dont l'observation (couleur, quantité, aspect) est importante pour le diagnostic. |
| Oxygénothérapie | Traitement administrant de l'oxygène médical à une concentration ou une pression supérieure à celle de l'air ambiant pour améliorer l'oxygénation des tissus, souvent prescrit en cas d'hypoxie ou d'anoxie. |
| Inhalothérapie (Aérosolthérapie) | Méthode de traitement consistant à administrer des médicaments ou des substances sous forme de fines particules en suspension dans un brouillard d'air ou de gaz, directement dans les voies respiratoires. |
| Gazométrie artérielle | Analyse des gaz dissous dans le sang artériel, mesurant notamment la pression partielle d'oxygène ($PaO_2$) et la pression partielle de dioxyde de carbone ($PaCO_2$), ainsi que le pH sanguin. |
| Saturation en oxygène ($SaO_2$) | Pourcentage d'hémoglobine dans le sang artériel qui est saturé en oxygène, normalement compris entre 95% et 100%. |
| FiO2 (Fraction inspirée d'oxygène) | Concentration d'oxygène dans l'air inhalé par le patient, exprimée en pourcentage ou en fraction (par exemple, 0.21 pour l'air ambiant). |
| Hypoxémie | Diminution anormale du taux d'oxygène dans le sang artériel, se traduisant par une $PaO_2$ basse. |
| Hypercapnie | Augmentation anormale du taux de dioxyde de carbone dans le sang, se traduisant par une $PaCO_2$ élevée, souvent associée à une hypoventilation. |