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Comença ara de franc La règle de droit section 4 .pdf
Summary
# Les critères de détermination de la loi applicable
L'application d'une loi dans une situation juridique donnée, particulièrement en présence d'éléments d'extranéité, nécessite l'identification des critères permettant de déterminer quelle règle de droit est pertinente. Ces critères sont principalement le critère de personnalité, le critère de territorialité et le critère de l'autonomie de volonté [1](#page=1).
### 1.1 Le critère de personnalité
Ce critère fait référence à la loi de la nationalité de la personne concernée. Il est appliqué pour régir l'état et la capacité d'une personne [1](#page=1).
**Exemple:** L'article 34, § 1, alinéa 1 du CODIP stipule que "Hormis les matières où la présente loi en dispose autrement, l'état et la capacité d'une personne sont régis par le droit de l'État dont celle-ci a la nationalité" [1](#page=1).
### 1.2 Le critère de territorialité
Ce critère renvoie à la loi du lieu où se situe un bien ou où un fait dommageable survient. Il est utilisé pour régir les droits réels sur un bien ainsi que les obligations non contractuelles [1](#page=1).
**Exemples :**
* Concernant les droits réels, l'article 87, § 1, alinéa 1 du CODIP précise que "Les droits réels sur un bien sont régis par le droit de l'État sur le territoire duquel ce bien est situé au moment où ils sont invoqués" [1](#page=1).
* Pour les obligations non contractuelles, l'article 4.1 du Règlement n° 864/2007 (dit "Rome II") dispose que "Sauf dispositions contraires du présent règlement, la loi applicable à une obligation non contractuelle résultant d’un fait dommageable est celle du pays où le dommage survient, quel que soit le pays où le fait générateur du dommage se produit et quels que soient le ou les pays dans lesquels des conséquences indirectes de ce fait surviennent" [1](#page=1).
### 1.3 Le critère de l'autonomie de volonté
Ce critère permet aux parties de choisir la loi applicable à leur contrat. Il s'applique dans les situations comportant un conflit de lois en matière civile et commerciale [1](#page=1).
**Exemples :**
* L'article 1.1., alinéa 1 du Règlement n° 593/2008 (dit "Rome I") indique que "Le présent règlement s’applique, dans des situations comportant un conflit de lois, aux obligations contractuelles relevant de la matière civile et commerciale" [1](#page=1).
* L'article 3.1 du Règlement Rome I stipule que "Le contrat est régi par la loi choisie par les parties" [1](#page=1).
* À défaut de choix exprès des parties, l'article 4.1 du Règlement Rome I prévoit des règles de détermination subsidiaires, par exemple: "A défaut de choix exercé conformément à l’article 3 et sans préjudice des articles 5 à 8, la loi applicable au contrat suivant est déterminée comme suit: a) le contrat de vente de biens est régi par la loi du pays dans lequel le vendeur a sa résidence habituelle" [1](#page=1).
### 1.4 L'interprétation et l'application de la règle de droit
Une fois la règle de droit applicable déterminée, elle doit être interprétée afin de lui donner un sens et de l'appliquer correctement à un cas particulier [1](#page=1).
#### 1.4.1 La nécessité d'interprétation
L'interprétation est l'opération qui vise à discerner le véritable sens d'un texte, particulièrement lorsqu'il est obscur, ambigu, ou très général, et dont l'application à un cas spécifique soulève des questions. Le principe "interpretatio cessat in claris" suggère qu'un texte clair ne devrait pas nécessiter d'interprétation, mais en pratique, l'interprétation est souvent indispensable dans trois hypothèses [1](#page=1):
1. Lorsque le texte est obscur ou ambigu et peut admettre plusieurs significations [1](#page=1).
2. Lorsque le texte est clair mais trop général, rendant son application à un cas particulier problématique [1](#page=1).
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# L'interprétation de la règle de droit
L'interprétation de la règle de droit est une opération essentielle visant à dégager le sens véritable d'un texte pour son application [1](#page=1).
### 2.1 La nécessité de l'interprétation
L'interprétation est nécessaire lorsque le texte est obscur ou ambigu, lorsqu'il est trop général et son application à un cas particulier pose question, ou encore lorsque la situation n'est pas régie par un texte mais que le juge est tenu de statuer. L'herméneutique juridique permet à la loi de produire tous ses effets, même face à des situations imprévues par son auteur. Ce principe s'applique aussi bien aux traités internationaux qu'aux actes juridiques privés, où la recherche de la commune intention des parties prime souvent sur le sens littéral. En cas de texte clair, le principe *interpretatio cessat in claris* s'applique, mais sa clarté est souvent relative [1](#page=1) [2](#page=2).
### 2.2 Les autorités compétentes pour interpréter
Plusieurs acteurs peuvent être impliqués dans l'interprétation des règles de droit :
#### 2.2.1 L'auteur de la norme
* **Actes législatifs:** L'interprétation par voie d'autorité n'appartient qu'à la loi elle-même. Les travaux préparatoires (exposés des motifs, rapports, avis) peuvent éclairer l'intention du législateur. Cependant, une interprétation rétroactive peut porter atteinte à la sécurité juridique et aux garanties juridictionnelles, et ne peut être justifiée que dans des circonstances exceptionnelles [2](#page=2) [3](#page=3).
* **Actes réglementaires :** Ce point n'est pas évoqué dans le contenu fourni.
#### 2.2.2 Le juge (le magistrat)
Dans la majorité des cas, le juge interprète la loi à l'occasion d'un litige. Sa décision n'a cependant pas la portée d'une norme interprétative générale, conformément à l'article 6 du Code judiciaire. L'interprétation du juge a une autorité relative de chose jugée et ne lie pas les juges dans d'autres affaires, sauf exceptions notables comme les décisions de la Cour de cassation, de la Cour constitutionnelle ou de la Cour européenne des droits de l'homme. La jurisprudence sert de guide mais n'a pas de force contraignante générale [3](#page=3).
#### 2.2.3 L'administration
L'administration peut donner des instructions à ses agents sur l'interprétation de nouvelles dispositions légales ou réglementaires par le biais de circulaires. Ces circulaires n'ont toutefois pas de force obligatoire pour les tiers [3](#page=3).
#### 2.2.4 La doctrine
La doctrine peut critiquer les interprétations judiciaires, mais sa propre interprétation n'a, en soi, aucune portée juridique contraignante. Néanmoins, sa qualité scientifique, son indépendance et la compétence de ses auteurs peuvent influencer l'évolution de la jurisprudence ou de la législation [3](#page=3).
### 2.3 Les écoles d'interprétation
Différentes approches ont marqué l'histoire de l'interprétation juridique :
#### 2.3.1 École de l'exégèse
Cette école considère les lois comme parfaites et le législateur comme infaillible. L'interprétation se fonde sur le texte clair, et en cas d'obscurité, on recherche l'intention de l'auteur. Le juge ne peut que déduire le droit des textes existants, sans le créer. Cette méthode s'avère rigide et inadaptée face à des textes vieillissants, générant des problèmes [4](#page=4).
#### 2.3.2 École évolutionniste
Cette école se concentre sur le but social de la loi et prône une interprétation susceptible de s'adapter à l'évolution de la société. L'interprétation est fondée sur le but social de la loi, et une interprétation nouvelle est privilégiée si elle est mieux adaptée à l'évolution sociétale actuelle. Le risque est de s'écarter de la volonté de l'auteur originel, conférant à cette approche un caractère potentiellement créateur de droit [4](#page=4).
#### 2.3.3 L'école pluraliste
L'approche contemporaine privilégie une synthèse des méthodes, empruntant à la fois à l'école exégétique et à l'école évolutionniste. Il ne s'agit plus d'une seule méthode, mais d'une pluralité d'approches que le juge peut mobiliser face au silence ou à l'ambiguïté de la loi [4](#page=4).
### 2.4 Les méthodes d'interprétation
Pour comprendre une règle de droit, plusieurs méthodes analytiques sont utilisées :
* **L'interprétation grammaticale (exégétique):** Elle analyse le sens littéral des mots et la structure des phrases. Par exemple, l'expression "des espaces verts" peut impliquer un minimum de deux espaces [5](#page=5).
* **L'interprétation systématique:** Elle examine la règle de droit en la replaçant dans son contexte juridique global (chapitre, titre, livre). L'article 144 du Code pénal, par exemple, est interprété à la lumière du chapitre sur les délits relatifs au libre exercice des cultes [5](#page=5).
* **L'interprétation évolutive:** Elle adapte le sens de la règle aux évolutions sociales et technologiques, comme l'inclusion de la presse audiovisuelle dans le concept de "presse" en vertu de l'article 25 de la Constitution. La Cour européenne des droits de l'homme a souligné que la distinction entre supports d'information (écrit vs audiovisuel) ne doit pas nécessairement entraîner une application différenciée des dispositions constitutionnelles [5](#page=5).
* **L'interprétation téléologique:** Cette méthode se fonde sur les objectifs et les buts visés par la loi pour en dégager le sens. L'article 56 de la loi relative au remembrement légal des biens ruraux, par exemple, est interprété en tenant compte de son objectif d'amélioration des structures agraires [5](#page=5).
* **L'interprétation historique et sociologique :** Ces méthodes ne sont pas détaillées dans le contenu fourni.
> **Tip :** Il est crucial de bien distinguer les différentes autorités interprétatives et la portée de leurs décisions. La jurisprudence, bien qu'influente, n'a pas toujours une force obligatoire générale pour les juges.
>
> **Tip :** Comprendre l'évolution des écoles d'interprétation (de l'exégèse à la pluraliste) permet d'appréhender pourquoi les méthodes d'interprétation ont gagné en flexibilité et en adaptabilité.
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# Les techniques argumentaires et maximes d'interprétation
Ce chapitre explore les différentes méthodes d'analyse d'une règle de droit et les principes qui guident son interprétation et son application.
### 3.1 Les méthodes d'interprétation
L'interprétation d'une règle de droit nécessite une analyse approfondie de sa formulation. Plusieurs méthodes permettent de saisir le sens et la portée d'une loi [5](#page=5).
#### 3.1.1 L'interprétation grammaticale (exégétique)
Cette méthode se concentre sur le sens littéral des mots et la structure des phrases pour comprendre la règle. Par exemple, l'expression "des espaces verts" dans un article de loi implique la présence d'au moins deux espaces verts. Un autre exemple concerne une loi pénale abrogée qui prévoyait une peine d'emprisonnement et une amende pour quiconque tenait une maison de débauche ou de prostitution [5](#page=5).
#### 3.1.2 L'interprétation systématique
L'interprétation systématique consiste à analyser une règle de droit en la replaçant dans son contexte législatif, en considérant les autres règles qui lui sont liées au sein du même code ou de l'ensemble du système juridique. L'article 144 du Code pénal, qui traite des délits relatifs au libre exercice des cultes, est un bon exemple de cette méthode [5](#page=5).
#### 3.1.3 L'interprétation évolutive
Cette approche prend en compte l'évolution de la société et de ses mœurs pour adapter l'interprétation des règles de droit, même si leur formulation initiale ne les prévoyait pas explicitement. Un exemple notable est l'article 25, alinéa 1er, de la Constitution concernant la liberté de la presse. La Cour européenne des droits de l'homme, dans l'affaire RTBF c. Belgique, a jugé que la distinction entre presse écrite et audiovisuelle n'était pas déterminante pour appliquer différents articles de la Constitution, reconnaissant ainsi une interprétation évolutive de la notion de presse. L'audiovisuel est donc en principe compris dans la notion de presse par application de cette interprétation [5](#page=5).
#### 3.1.4 L'interprétation téléologique
L'interprétation téléologique se fonde sur les objectifs ou le but poursuivi par le législateur lors de l'élaboration de la règle de droit. L'article 56, §1, de la loi relative au remembrement légal des biens ruraux illustre cette méthode en précisant que l'acquisition de droits de propriété ou d'occupation par la Société nationale terrienne vise à améliorer les structures agraires [5](#page=5).
#### 3.1.5 L'interprétation historique et sociologique
Bien que mentionnées, les détails de ces méthodes ne sont pas explicités dans les pages fournies [5](#page=5).
### 3.2 Les techniques argumentaires
Ces techniques sont utilisées pour construire un raisonnement juridique et justifier l'application ou l'interprétation d'une règle de droit [6](#page=6).
#### 3.2.1 L'argument a contrario
Cet argument consiste à conclure à l'application de la règle inverse lorsque la situation considérée ne correspond pas à l'hypothèse prévue par la règle de droit [6](#page=6).
#### 3.2.2 L'argument a fortiori
L'argument a fortiori ("à plus forte raison") est utilisé lorsque, si une situation est interdite ou autorisée, une autre situation qui en est une extension logique doit l'être également. Par exemple, si un incapable n'est pas autorisé à vendre son bien, il ne peut non plus le donner [6](#page=6).
#### 3.2.3 L'argument a pari
Cet argument consiste à appliquer la même règle de droit à des situations qui sont jugées similaires [6](#page=6).
### 3.3 Les maximes d'interprétation
Les maximes d'interprétation sont des principes généraux qui orientent le juge dans l'application des règles de droit [6](#page=6).
1. **Exceptio est strictissimae interpretationis**: Les exceptions doivent être interprétées de manière restrictive [6](#page=6).
2. **Ubi lex non distinguit, nec non distinguere debemus**: Lorsque la loi ne fait pas de distinctions, nous ne devons pas en faire non plus [6](#page=6).
3. **Generalia specialibus non derogant**: Les règles générales ne dérogent pas aux règles spéciales. En cas de conflit, la règle spécifique prévaut sur la règle générale [6](#page=6).
4. **Specialia generalibus derogant**: Les règles spéciales dérogent aux règles générales. Lorsqu'une règle particulière s'applique à une situation spécifique, elle prime sur la règle générale [6](#page=6).
5. **Cessante ratione legis, cessat ipsa lex**: Si la raison d'être d'une loi n'est plus pertinente, son application devient inutile. Cela revient à refuser d'appliquer une règle à un cas manifestement exclu par le législateur [6](#page=6).
6. **Favores ampliandi; odiosa sunt restringenda**: Les dispositions qui affectent négativement la situation des particuliers sont d'interprétation restrictive; celles qui l'affectent positivement doivent être interprétées largement [6](#page=6).
### 3.4 L'application de la règle de droit
#### 3.4.1 L'effectivité de la règle de droit
L'effectivité d'une règle de droit dépend de son degré d'adhésion dans la réalité et de la mesure dans laquelle sa sanction est appliquée et exécutée, y compris par la contrainte si nécessaire. Une règle de droit a vocation à être appliquée même si elle est dépourvue de sanction, car sa finalité est d'orienter les comportements et d'avoir des effets concrets. L'application est souvent spontanée, les destinataires y adhérant. Cependant, un écart peut exister entre la règle et son application volontaire, écart que la sanction vise à réduire. À défaut d'application spontanée, la règle est appliquée par la contrainte [6](#page=6).
> **Tip:** Comprendre ces différentes méthodes d'interprétation et techniques argumentaires est fondamental pour analyser correctement une situation juridique et fonder un raisonnement solide.
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> **Tip:** Les maximes d'interprétation sont des outils précieux pour résoudre les conflits de normes et assurer une application cohérente du droit.
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> **Tip:** Ne sous-estimez pas l'importance de l'effectivité de la règle de droit ; une loi, même bien formulée, n'a de sens que si elle est appliquée.
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# L'application et l'effectivité de la règle de droit
L'application et l'effectivité de la règle de droit examinent la manière dont les normes juridiques sont mises en œuvre concrètement dans la réalité, en tenant compte des raisonnements employés et des sources d'incertitude [6](#page=6) [7](#page=7).
### 4.1 L'effectivité de la règle de droit
L'effectivité d'une règle de droit se mesure à son degré d'adhésion dans la réalité et à la mesure dans laquelle sa sanction est appliquée et exécutée, potentiellement par la contrainte. Une règle de droit a pour vocation d'être appliquée, même en l'absence de sanction, car sa raison d'être est d'orienter les comportements et de produire des effets concrets. L'application est souvent spontanée, les destinataires y adhérant volontairement. Cependant, lorsque cet écart entre la règle et son application volontaire existe, la sanction vise à le réduire, faute de quoi la règle est appliquée par la contrainte [6](#page=6).
> **Tip:** L'effectivité ne se limite pas à la seule application forcée ; elle englobe également l'adhésion volontaire des sujets de droit.
### 4.2 Les types de raisonnement juridique dans l'application
Le raisonnement juridique appliqué à la règle de droit peut se structurer de plusieurs manières [7](#page=7):
#### 4.2.1 Application d'une règle à une situation
Il s'agit de déterminer les effets d'une règle sur une situation passée ou future. Cela implique [7](#page=7):
* La réalisation d'un objectif, d'un résultat ou d'une situation à atteindre [7](#page=7).
* La détermination des conséquences juridiques attachées à une situation concrète [7](#page=7).
Pour ce faire, un rapprochement entre les faits et la règle est nécessaire, ce qui implique l'établissement (collecte et preuve) des faits, suivi de leur qualification [7](#page=7).
#### 4.2.2 Comparaison entre une norme de contrôle et une norme contrôlée
Ce type de raisonnement vise à évaluer la conformité d'une norme à une autre norme supérieure [7](#page=7).
### 4.3 La complexité et les facteurs d'incertitude dans l'application
L'application des règles de droit n'est pas toujours aisée et peut être sujette à plusieurs facteurs d'incertitude [7](#page=7).
#### 4.3.1 Difficulté d'interprétation
Le langage juridique, par sa nature, peut présenter des ambiguïtés ou des imprécisions qui rendent son application délicate [7](#page=7).
> **Example:** L'article 66, § 1, de la loi du 22 juillet 2022 relative au statut et au contrôle des sociétés de bourse mentionne que les sociétés doivent disposer de processus "appropriés" pour gérer certains risques. La notion d'"approprié" laisse une marge d'appréciation significative [7](#page=7).
#### 4.3.2 Multiplicité des solutions
Il arrive que des normes juridiques permettent des interprétations multiples, voire contradictoires, conduisant à des solutions diverses pour des situations similaires [7](#page=7).
> **Example:** L'exercice illégal de la médecine peut parfois être mis en balance avec l'assistance à personne en danger, créant une tension interprétative [7](#page=7).
#### 4.3.3 Marge d'appréciation
Les textes juridiques, intentionnellement ou non, laissent une marge d'appréciation aux acteurs de l'application du droit, comme les juges ou les administrateurs. Cette marge d'appréciation peut être influencée par l'évolution des technologies [7](#page=7).
#### 4.3.4 Normes supérieures de contrôle
Diverses normes peuvent servir de contrôle à d'autres normes, introduisant ainsi des niveaux de hiérarchie et de validation :
* **Règles définissant des compétences:** Un problème de validité survient lorsque qu'une autorité prend une règle en dehors de sa compétence, constituant un excès de pouvoir [7](#page=7).
* **Règles fixant des formalités substantielles (de procédure):** Le non-respect d'une procédure correcte pose un problème de forme [7](#page=7).
* **Règles de fond:** Il s'agit ici du non-respect d'un droit fondamental, par exemple [7](#page=7).
#### 4.3.5 Normes inférieures contrôlées
Ces normes sont soumises au contrôle de normes supérieures :
* **Constitution:** Son contrôle est complexe, notamment en raison de la question de la supériorité internationale ou constitutionnelle [7](#page=7).
* **Loi:** Elle est contrôlée par la Cour constitutionnelle [7](#page=7).
* **Règlements:** Leur contrôle est exercé par le Conseil d'État [7](#page=7).
* **Actes administratifs individuels:** Ils sont également contrôlés par le Conseil d'État [7](#page=7).
> **Tip:** La compréhension de la hiérarchie des normes est essentielle pour appréhender les mécanismes de contrôle et les sources potentielles d'invalidité d'une règle de droit.
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Critère de personnalité | Principe selon lequel l'état et la capacité d'une personne sont régis par le droit de l'État dont elle a la nationalité. Ce critère se fonde sur l'appartenance d'une personne à une nation. |
| Critère de territorialité | Principe selon lequel les droits réels sur un bien sont régis par le droit de l'État sur le territoire duquel ce bien est situé au moment où ces droits sont invoqués. Il s'applique aux biens immobiliers et mobiliers. |
| Critère de l’autonomie de volonté | Principe permettant aux parties de choisir la loi applicable à leur contrat. Ce choix exprime la volonté des parties et prime, sauf exceptions, sur les autres critères de détermination de la loi applicable. |
| Herméneutique juridique | L'art de comprendre et d'interpréter les textes juridiques. Elle permet de dégager le sens réel d'une norme, même dans des situations non explicitement prévues par son auteur. |
| Travaux préparatoires | Ensemble des documents et discussions qui ont précédé l'adoption d'une loi ou d'un acte législatif. Ils comprennent les exposés des motifs, les commentaires des articles, les rapports et les avis des organes consultatifs. |
| Déni de justice | Refus par un juge de juger une affaire qui lui est soumise, quelle qu'en soit la raison, y compris le silence, l'obscurité ou l'insuffisance de la loi. Le juge est tenu de statuer. |
| Autorité relative de chose jugée | Principe selon lequel une décision de justice ne lie que les parties au litige et ne vaut que pour le cas spécifique jugé. L'interprétation du juge dans ce contexte n'a pas de portée générale. |
| Jurisprudence | Ensemble des décisions rendues par les juridictions sur une matière donnée. Bien qu'elle ne lie pas les juges en dehors du litige tranché, elle sert souvent de guide et d'inspiration. |
| École de l’exégèse | Courant d'interprétation juridique prônant une application stricte et littérale de la loi, considérant le législateur comme infaillible. L'interprétation se fonde principalement sur l'analyse textuelle. |
| École évolutionniste | Courant d'interprétation juridique qui cherche à adapter la loi à l'évolution de la société en s'intéressant à son but social. L'interprétation peut être renouvelée si elle est mieux adaptée aux réalités actuelles. |
| Interprétation grammaticale | Méthode d'interprétation qui analyse le sens littéral des mots et la structure des phrases d'un texte de loi pour en dégager le sens. Elle s'appuie sur les règles de la linguistique. |
| Interprétation systématique | Méthode d'interprétation qui consiste à comprendre une norme juridique en la replaçant dans son contexte, c'est-à-dire en considérant sa place au sein de l'ensemble des règles de droit (système juridique). |
| Interprétation évolutive | Méthode d'interprétation qui vise à adapter le sens d'une règle de droit aux évolutions sociales, technologiques ou économiques, même si ces évolutions n'étaient pas prévues par l'auteur de la norme. |
| Interprétation téléologique | Méthode d'interprétation qui se fonde sur le but ou l'objectif social visé par la loi. L'interprète cherche à donner au texte le sens qui permet le mieux d'atteindre cette finalité. |
| Argument a contrario | Technique argumentative qui, face à une situation non explicitement régie par une règle de droit, conclut à l'application de la règle inverse. Si la loi ne dit rien sur A, alors elle s'applique à non-A. |
| Argument a fortiori | Technique argumentative qui, lorsqu'une règle s'applique à une situation donnée, permet de conclure qu'elle s'applique encore plus à une situation similaire mais plus extrême ou plus faible. |
| Exceptio est strictissimae interpretationis | Maxime latine signifiant que les exceptions doivent être interprétées de manière très restrictive. Elles sont considérées comme dérogatoires au droit commun. |
| Ubi lex non distinguit, nec non distinguere debemus | Maxime latine signifiant que lorsqu'une loi ne fait pas de distinctions, il ne faut pas en faire non plus. Cela implique une application uniforme de la règle. |
| Cessante ratione legis, cessat ipsa lex | Maxime latine signifiant que si la raison d'être d'une loi disparaît, la loi elle-même devient inapplicable. Elle permet de ne pas appliquer une loi dont l'objectif n'est plus pertinent. |
| Effectivité de la règle de droit | Degré d'adhésion d'une règle de droit dans la réalité et mesure dans laquelle la sanction est appliquée. Elle renvoie à la capacité de la règle à orienter les comportements. |