Cover
Comença ara de franc Cours Caroulle pdf.pdf
Summary
# Les fondements de la pragmatique et son histoire
La pragmatique étudie l'efficacité de la communication en fonction de son contexte, influençant ainsi les choix linguistiques et la compréhension mutuelle [1](#page=1).
### 1.1 Introduction à la pragmatique
La pragmatique se définit comme l'efficacité dans la communication, déterminée par les contextes dans lesquels les échanges ont lieu. Elle permet de faire des choix linguistiques adaptés pour supprimer les quiproquos et les ambiguïtés, assurant ainsi le bon fonctionnement des interactions. La pragmatique est au centre de la communication [1](#page=1).
> **Tip:** La pragmatique est essentielle pour comprendre comment le sens est construit et interprété au-delà de la signification littérale des mots, en tenant compte des intentions des locuteurs et des circonstances de l'énonciation.
Les concepts clés de la pragmatique reposent sur trois piliers: le langage, la linguistique et la cognition. Les exemples vidéo illustrent que la réussite d'un discours ne dépend pas uniquement des mots choisis, mais aussi de l'intonation, de l'usage du silence, du choix des mots, de la posture du locuteur et de la capacité à impliquer l'interlocuteur [1](#page=1) [2](#page=2).
> **Example:** Dans la vidéo "Battez-vous pour vos vies!", l'oratrice utilise le silence et la nomination des victimes pour dénoncer un acte, démontrant ainsi que le silence peut avoir autant de pouvoir que les mots dans un contexte précis [1](#page=1).
### 1.2 L'histoire des courants théoriques en pragmatique
L'étude de la pragmatique trouve ses racines dans l'Antiquité et a évolué à travers différentes théories philosophiques et linguistiques.
#### 1.2.1 L'Antiquité : Rhétorique et éloquence
Pour les Grecs de l'Antiquité, la parole était intrinsèquement liée à la raison, le langage (logos) étant le véhicule indispensable de toute pensée. Platon, dans son dialogue *Cratyle*, explore deux hypothèses sur l'origine du langage [3](#page=3):
* **L'origine naturelle:** Les mots évoqueraient la nature des choses qu'ils désignent, comme dans les onomatopées [3](#page=3).
* **L'origine conventionnelle:** Les hommes se seraient mis d'accord sur le sens des mots [3](#page=3).
Cependant, la nécessité préalable de savoir parler pour s'accorder sur le sens des mots amène à considérer le caractère artificiel du langage comme la seule thèse viable, impliquant que là où il y a l'homme, il y a langage [3](#page=3).
Divers philosophes ont abordé la fonction du langage :
* **Descartes:** Le langage est l'instrument de la raison, servant à comprendre, convaincre, argumenter et faire progresser la science, plutôt qu'à émouvoir [3](#page=3).
* **Rousseau:** Le langage sert à exprimer les ressentis, créant et maintenant le lien social, étant ainsi la "première institution sociale" [3](#page=3).
* **Hegel:** Le langage permet la pensée, l'accès à la vérité, à la conscience, à la singularité et à l'universel [3](#page=3).
* **Hobbes:** Le langage est le support de la pensée, permettant la prise de position et la réflexion. L'écriture est jugée indispensable pour fixer et réutiliser la pensée dans le temps [3](#page=3).
#### 1.2.2 Le 19ème siècle : Charles Sanders Peirce et la sémiotique
Au 19ème siècle, Charles Sanders Peirce jette les bases de la théorie des signes, la sémiotique. Il postule que tout dans notre environnement, qu'il s'agisse de sons ou d'écrits, fonctionne comme un signe car il a une signification pour quelqu'un. Le signe n'acquiert son sens que par l'interprétation qu'en fait une personne. Peirce fut l'un des premiers à étudier le signe et tous les systèmes de signes. Le langage est vu comme un reproducteur du réel, soumis à une organisation et à des règles spécifiques [4](#page=4).
#### 1.2.3 La première moitié du 20ème siècle : Saussure, Morris, Benvéniste et Ducrot
Les travaux de Ferdinand de Saussure en linguistique structurale, bien que principalement centrés sur la structure des énoncés plutôt que sur les conditions d'énonciation, ont introduit des notions fondamentales. Saussure a souligné l'arbitraire de la langue, le lien entre le signe (image visuelle ou auditive) et l'objet réel étant le fruit d'une convention sociale. Il a également développé la notion de double articulation du langage: une articulation formelle (perceptible par les sens) et une articulation sémantique (véhiculée par le sens) . L'ensemble de la langue est ainsi régi par des règles dans une approche structuraliste [4](#page=4).
Charles W. Morris reprend les études sémiotiques de Peirce et développe l'analyse de la relation entre les signes et leurs interprètes, plaçant le locuteur au centre du langage. Il dégage trois principes majeurs du langage [5](#page=5):
* **La syntaxe:** Étudie les rapports entre les signes au sein d'un énoncé [5](#page=5).
* **La sémantique:** Étudie les rapports entre les signes et la réalité extralinguistique [5](#page=5).
* **La pragmatique:** Étudie les rapports entre les signes et les usagers [5](#page=5).
Émile Benvéniste, linguiste fondateur de la linguistique énonciative, souligne la dimension communicationnelle du langage. Il distingue la phrase, relevant du système de signes, du discours, qui est l'expression de la langue comme instrument de communication. Benvéniste et Oswald Ducrot sont considérés comme des auteurs qui ont fondé l'étude de la pragmatique en tant que science autonome, détachée de la linguistique générale [5](#page=5).
> **Tip:** L'approche énonciative met l'accent sur le "qui parle à qui, où, quand et dans quelles circonstances".
Pour Benvéniste et Ducrot, la pragmatique englobe le contexte, défini comme tout ce qui préexiste à l'interaction. Un monde codifié se crée lors de toute interaction verbale, où le discours et ses conditions d'énonciation sont étudiés conjointement [5](#page=5).
#### 1.3 Le contexte en pragmatique
Le contexte, selon Benvéniste et Ducrot, englobe plusieurs éléments qui préexistent à l'interaction ou qui s'y ajoutent pour la préciser. Il comprend [6](#page=6):
* **Les éléments préexistants:** Ancrage spatial et temporel, position des interlocuteurs [6](#page=6).
* **Les éléments ajoutés:** Traitement des énoncés précédents, connaissances encyclopédiques, connaissances issues de la perception et du traitement des indices environnementaux [6](#page=6).
Il existe plusieurs types de contextes :
* **Circonstanciel:** Renvoie aux objets, personnes, lieu et temps de l'interaction [6](#page=6).
* **Situationnel:** Fait référence aux aspects sociaux et culturels de l'interaction [6](#page=6).
* **Interactionnel:** Concerne l'enchaînement des actes de langage dans la conversation [6](#page=6).
* **Présuppositionnel:** Représente les croyances et les intentions des locuteurs [6](#page=6).
Oswald Ducrot envisage la pragmatique selon deux axes :
* **Axe 1:** La pragmatique est le contexte, c'est-à-dire l'ensemble des éléments imprévisibles par la structure de la langue et qui se construisent dans le contexte [6](#page=6).
* **Axe 2:** La pragmatique est l'acte d'énonciation du locuteur, englobant les éléments linguistiques utilisés [6](#page=6).
La pragmatique utilise la linguistique pour produire un effet, via la structure et la nature des mots employés, ainsi que par l'intention et l'engagement du locuteur. Le langage est ainsi un jeu socio-culturel où des règles et des rôles sociaux sont respectés pour que l'échange soit possible [6](#page=6).
#### 1.4 La révolution des actes de langage et les fonctions de la communication
Roman Jakobson a développé les six fonctions de communication, qui interviennent en situation pour permettre une communication fonctionnelle. La communication est définie comme un émetteur transmettant un message à un récepteur, dans un contexte, via un canal et en utilisant un code spécifique [6](#page=6).
La théorie des actes de langage, initiée par J.L. Austin et développée par John Searle, postule que "dire, c'est faire" . Chaque acte de parole produit simultanément l'acte de dire quelque chose et l'acte de faire quelque chose [6](#page=6).
> **Example:** La phrase "Peux-tu fermer la porte?" est un acte de parole. En la prononçant, on ne fait pas qu'émettre des sons; on accomplit l'acte de demander à quelqu'un de fermer la porte, modifiant ainsi la réalité [6](#page=6).
Toute parole est donc performative, c'est-à-dire qu'elle a un effet sur le monde. La performativité ne se limite pas au langage verbal; elle peut être exprimée par d'autres moyens, comme l'orthophonie qui permet aux personnes ayant perdu leur capacité d'expression de retrouver un langage performatif [6](#page=6).
Le concept de performance se réfère à l'actualisation des compétences des locuteurs, incluant leurs savoirs et leur maîtrise des règles linguistiques et de communication [6](#page=6).
---
# Les actes de langage et les théories de la communication
Ce sujet analyse les actes de langage, les fonctions de la communication selon Jakobson, ainsi que les principes de coopération et de pertinence de Grice, en considérant le rôle fondamental du contexte [6](#page=6).
### 2.1 Le contexte dans l'interaction
Le contexte englobe les éléments préexistants à l'interaction, tels que l'ancrage spatial et temporel, ainsi que la position des interlocuteurs. Il est également enrichi par le traitement des énoncés précédents, les connaissances encyclopédiques et les informations perceptives issues de l'environnement physique [6](#page=6).
On distingue plusieurs types de contextes :
* **Circonstanciel:** relatif aux objets, personnes, lieu et temps [6](#page=6).
* **Situationnel:** lié aux aspects sociaux et culturels [6](#page=6).
* **Interactionnel:** concerne l'enchaînement des actes de langage dans une conversation [6](#page=6).
* **Présuppositionnel:** inclut les croyances et intentions des locuteurs [6](#page=6).
#### 2.1.1 L'approche de Ducrot
Ducrot envisage la pragmatique selon deux axes principaux. Premièrement, la pragmatique est définie comme le contexte, c'est-à-dire l'ensemble des éléments imprévisibles par la structure linguistique et qui se construisent dans le contexte. Deuxièmement, elle correspond à l'acte d'énonciation du locuteur, englobant l'ensemble des éléments linguistiques. Le langage acquiert son sens dans un lieu précis, et c'est le contexte qui lui confère cette signification. La pragmatique utilise la linguistique pour produire un effet par la structure et la nature des mots employés, ainsi que par l'intention et l'engagement du locuteur. Le langage est considéré comme un jeu socio-culturel régi par des règles, où chaque participant joue un rôle social [6](#page=6).
#### 2.1.2 Les fonctions du langage selon Jakobson
Jakobson a développé six fonctions de communication qui interviennent dans la situation d'échange et sont essentielles à une communication fonctionnelle. La communication y est définie comme l'action d'un émetteur transmettant un message à un récepteur, dans un contexte donné, via un canal et en utilisant un code spécifique [6](#page=6).
### 2.2 La révolution des actes de langage
Le concept fondamental des actes de langage est "quand dire c'est faire". Chaque énonciation, en plus de l'acte de dire quelque chose, réalise également un acte. Par exemple, la question "Peux-tu fermer la porte?" est un acte de parole qui, en entraînant la fermeture de la porte, modifie la réalité, illustrant ainsi la nature performative de toute parole. La performativité n'est pas limitée au langage verbal; l'orthophonie, par exemple, vise à restaurer la capacité d'un langage performatif pour ceux qui l'ont perdue [6](#page=6).
> **Tip:** Le concept de performance, dans ce contexte, renvoie à l'actualisation des compétences des locuteurs, incluant leurs savoirs et leur maîtrise des règles linguistiques et communicationnelles [6](#page=6).
#### 2.2.1 Les types d'actes de langage (Austin et Searle)
La théorie des actes de langage distingue trois niveaux :
* **Acte locutoire:** l'activité linguistique elle-même, la prononciation d'une phrase [7](#page=7).
* **Acte illocutoire:** l'intention du locuteur derrière son énoncé [7](#page=7).
* **Acte perlocutoire:** les effets produits par la parole sur l'interlocuteur et la situation [7](#page=7).
Searle a approfondi la théorie des actes de langage, en se concentrant particulièrement sur l'acte illocutoire. Il postule que si toute parole est un acte, elle est intrinsèquement liée à une intention. Le **principe d'exprimabilité** stipule que la formulation d'un message doit être parfaitement conforme à l'intention du locuteur pour que celui-ci soit correctement transmis [7](#page=7).
Un acte de langage se compose de :
* **Un contenu propositionnel:** le sens de l'énoncé [7](#page=7).
* **Une force illocutoire:** la capacité de l'énoncé à agir sur l'environnement [7](#page=7).
La force illocutoire est validée par quatre critères :
* Le but illocutoire (l'intention) [7](#page=7).
* Le principe d'ajustement (l'adéquation entre les mots et l'environnement) [7](#page=7).
* L'état psychologique exprimé (la sincérité) [7](#page=7).
* Le contenu propositionnel (la concrétisation de l'acte de parole) [7](#page=7).
Searle a identifié cinq types d'actes de langage illocutoires :
* **Déclaratifs:** modifient un état institutionnel (ex: ratification, ajournement, bénédiction); leur intention est d'accomplir quelque chose au moment de l'énonciation [7](#page=7).
* **Assertifs:** engagent le locuteur sur la véracité d'une proposition (ex: conjecture, assertion, témoignage, prédiction) [7](#page=7) [8](#page=8).
* **Directifs:** visent à obtenir de l'interlocuteur l'accomplissement d'une action future (ex: question, demande, ordre, conseil) [8](#page=8).
* **Promissifs (ou commissifs):** engagent le locuteur à accomplir une action future (ex: promesse, vœux) [8](#page=8).
* **Expressifs:** renseignent sur l'état psychologique du locuteur face à une situation (ex: excuses, remerciements, félicitations) [8](#page=8).
### 2.3 La théorie des maximes de Grice
Paul Grice a fait évoluer l'étude de la pragmatique en se concentrant sur le contexte et la situation de communication, développant ainsi la théorie des maximes. L'instruction doit être claire, précise mais pas excessivement longue [8](#page=8).
Les maximes de Grice sont :
* **Maxime de quantité:** fournir autant d'informations que nécessaire, ni trop, ni trop peu [8](#page=8).
* **Maxime de qualité:** dire uniquement ce que l'on croit être vrai [8](#page=8).
* **Maxime de relation:** être pertinent, contribuer à l'avancement de la situation [8](#page=8).
* **Maxime de manière:** s'exprimer clairement, brièvement et sans ambiguïté [8](#page=8).
Lorsque ces maximes sont transgressées, le **principe de coopération** permet à l'interlocuteur d'interpréter correctement le message et d'y répondre [8](#page=8).
Pour comprendre un énoncé, deux principes sont mobilisés :
* **Principe de signification:** le destinataire reconnaît que le locuteur a un message à transmettre [8](#page=8).
* **Principe de coopération:** chaque participant connaît et accepte les règles et objectifs de l'échange, contribuant ainsi à l'efficacité de la communication [8](#page=8).
L'application des maximes génère des **implications conversationnelles**, c'est-à-dire la capacité à faire des inférences dans un contexte donné. Ces règles sont souvent appliquées inconsciemment et acceptées pour assurer l'efficacité de la communication. L'adaptation du langage au contexte (travail, école, amis, inconnus) est instinctive. La perception d'une manière de parler peut varier, mais si les locuteurs partagent un référentiel et un contexte communs, la compréhension est facilitée [8](#page=8).
> **Example:** Dire "Le facteur vient de passer" peut signifier "il est 10 h du matin". Les personnes souffrant de troubles de la communication pragmatique rencontrent des difficultés significatives dans ce domaine [9](#page=9).
### 2.4 Le principe de pertinence de Sperber et Wilson
Dans les années 1980, Sperber et Wilson ont proposé de remplacer le principe de coopération par le **principe de pertinence**. Ce principe stipule que lors d'une interaction, le locuteur cherche à obtenir un effet maximal sur son interlocuteur en y consacrant un minimum d'efforts, car "effort = raté" [9](#page=9).
Ils développent la notion d'efforts et d'effets. L'interprétation d'un stimulus demande à l'interlocuteur de récupérer l'intention du locuteur, puis de procéder à une analyse inférentielle basée sur l'analyse des procédés codiques. L'idée centrale de la pertinence est donc de minimiser les efforts de l'interlocuteur pour traiter et interpréter le stimulus [9](#page=9).
Pour qu'il y ait pertinence, plusieurs compétences interagissent chez les locuteurs :
* Le code linguistique [9](#page=9).
* Les connaissances académiques [9](#page=9).
* Le contexte [9](#page=9).
* L'ajustement à l'interlocuteur [9](#page=9).
* Les inférences (ce qui est explicite) [9](#page=9).
* Les stratégies de l'interprète [9](#page=9).
> **Example:** Nos amies discutent de choses que nous ne connaissons pas car nous n'étions pas présentes, créant un sentiment d'exclusion [9](#page=9).
L'écrit possède une valeur historique car il laisse une trace et soutient la réflexion sur le long terme. Cependant, il faut considérer que le texte sera lu dans un contexte différent, pouvant mener à diverses interprétations. Les emojis, quant à eux, portent une intention et participent à la création du contenu. Le milieu social joue un rôle non négligeable dans l'apprentissage du langage [9](#page=9).
---
# La sociolinguistique et l'analyse du discours
Ce chapitre explore comment le langage est influencé par les facteurs sociaux et comment le discours reflète et façonne ces interactions sociales, en s'appuyant sur les travaux de Labov, Bourdieu et Hymes, ainsi que sur l'école française d'analyse du discours.
### 3.1 Introduction à la sociolinguistique
La sociolinguistique étudie les variations linguistiques liées aux critères sociaux et aux situations d'énonciation, considérant le langage comme un reflet des relations sociales. Elle se développe en réaction aux théories structuralistes et dans un contexte d'urgence sociale [10](#page=10).
#### 3.1.1 Le rôle de William Labov
William Labov est considéré comme un précurseur de la sociolinguistique. Ses premières recherches ont porté sur la prononciation en lien avec la classe sociale, marquant ainsi la naissance d'une approche empirique et scientifique. Il met en évidence les variations linguistiques liées à des facteurs sociaux et au contexte d'énonciation. Labov distingue deux échelles d'analyse [10](#page=10):
* **Micro-analyse:** Étude du langage chez l'individu [10](#page=10).
* **Macro-analyse:** Étude du langage au sein du groupe social de l'individu [10](#page=10).
#### 3.1.2 La théorie de l'habitus de Pierre Bourdieu
Selon Pierre Bourdieu, notre communication est inconsciemment conditionnée par notre classe sociale, concept qu'il nomme "habitus". Le langage détient un pouvoir symbolique, c'est-à-dire qu'il confère une crédibilité à celui qui le porte, en fonction de sa position sociale et de la forme linguistique utilisée. La communication est réussie lorsque le contenu, la manière (fonction sociale du locuteur), le contexte légitime et la forme linguistique sont en adéquation, conférant ainsi une crédibilité au discours [10](#page=10) [11](#page=11).
> **Tip:** L'analyse sociolinguistique d'un discours ou d'un récit consiste à ajouter l'analyse du contexte social à l'analyse linguistique traditionnelle [10](#page=10).
> **Example:** Dans certaines cultures, fixer son interlocuteur dans les yeux est impoli. Un enfant élevé dans cette culture pourrait sembler autiste à un premier abord en raison de son manque de contact visuel, alors qu'il s'agit d'une norme culturelle. Il est donc crucial pour un orthophoniste de connaître ces pratiques culturelles pour éviter des diagnostics erronés [10](#page=10).
### 3.2 La compétence communicationnelle de Dell Hymes
Dell Hymes a développé la théorie du "speaking" dans le cadre de l'ethnographie de la communication. Il postule que tout système de communication est un tout incluant des contraintes sociales et des règles linguistiques. Hymes distingue une double compétence [11](#page=11):
* **Compétence linguistique:** Capacité à produire des phrases grammaticalement correctes [11](#page=11).
* **Compétence sociale:** Capacité à produire des phrases socialement correctes [11](#page=11).
L'analyse du discours, dans cette perspective, prend en compte le discours lui-même ainsi que les conditions dans lesquelles il est produit [11](#page=11).
### 3.3 Les approches françaises de l'analyse du discours
L'école française d'analyse du discours, menée notamment par Althusser et Pêcheux, adopte une approche pluridisciplinaire liant la psychanalyse, la politique, la linguistique et la philosophie. Cette approche vise à analyser le discours selon de multiples axes, avec un intérêt particulier pour les discours politiques, afin de révéler ce qui est implicite et d'éviter la manipulation [11](#page=11).
### 3.4 La compétence langagière selon Bloom et Lahey
Le modèle de Bloom et Lahey, représenté par un schéma fondamental pour la pratique orthophonique, conceptualise la compétence langagière comme l'intersection de trois dimensions [12](#page=12):
* **La forme:** Comment dire [12](#page=12)?
* **Le contenu:** Quoi dire [12](#page=12)?
* **L'utilisation:** Pour quoi dire [12](#page=12)?
#### 3.4.1 Pragmatique : science autonome ou intégrée ?
Vers la fin du 20ème siècle, le statut de la pragmatique est débattu [12](#page=12).
* **Pragmatique cognitive:** Issue des courants anglo-saxons, elle considère la pragmatique comme une science autonome, indépendante de la linguistique [12](#page=12).
* **Pragmatique intégrée:** Associée à l'école française, elle conçoit la pragmatique comme une science intégrée à la linguistique, qui doit être analysée en tenant compte de tous les éléments contextuels et inférentiels [12](#page=12).
---
# Le développement des compétences pragmatiques et narratives
Voici une étude du développement des compétences pragmatiques et narratives, axée sur les pages 25 à 33 du document fourni.
## 4. Le développement des compétences pragmatiques et narratives
Ce chapitre explore l'acquisition progressive des compétences pragmatiques dès la petite enfance, les précurseurs de la communication, et le développement des habiletés narratives, soulignant l'importance des interactions, du contexte social et culturel.
### 4.1 Les compétences pragmatiques
Les compétences pragmatiques, tout comme les habiletés linguistiques sémantiques, se construisent de manière progressive, débutant dès la petite enfance et se poursuivant jusqu'à la fin de l'adolescence, voire à l'âge adulte dans de nouvelles situations de communication [25](#page=25).
#### 4.1.1 Précurseurs de la communication
Les précurseurs pragmatiques constituent la base sur laquelle émergent les précurseurs formels et sémantiques, permettant le développement d'une communication authentique. Dès la vie intra-utérine, des relations d'écoute et d'interaction sont présentes chez le bébé [26](#page=26).
> **Tip:** L'interaction est fondamentale pour le bon développement du langage. Des interactions de qualité avec des locuteurs natifs sont préférables pour une acquisition plus réaliste des compétences linguistiques [26](#page=26).
Un enfant cherche naturellement à communiquer avec son entourage en prenant des initiatives. La non-validation de ces initiatives par les parents peut être très perturbante, car l'intérêt des interactions précoces est essentiel et donne du sens au développement communicatif du bébé. La communication est un moyen de survie pour le nourrisson [26](#page=26).
L'analyse des signaux de communication, tels que l'accroche du regard, est cruciale pour initier et maintenir une interaction. Une personne qui fuit le regard peut paraître distante, rendant la communication plus difficile [26](#page=26).
Les compétences langagières sont inscrites dans le patrimoine génétique du bébé, mais la communication non verbale continue de se développer tout au long de la vie et dépend également de la culture. Les formats d'interactions routiniers, répétitifs et impliquant une personne experte, tels que décrits par Bruner, restent pertinents. Des facteurs tels que la culture et la migration peuvent impacter les interactions précoces [26](#page=26).
Pour les personnes ayant des difficultés de langage oral, il est impératif de comprendre ces principes. Les tours de parole sont nécessaires pour la discussion et constituent une règle sociale. L'apprentissage de la poésie, par exemple, est difficile sans précurseurs formels. En début de prise en charge, il faut identifier ce qui fonctionne et s'appuyer sur ces acquis pour développer des compétences plus élaborées [26](#page=26).
##### 4.1.1.1 Évolution des habiletés discursives et actes de parole
* **Naissance à 1 an:** Période des premières interactions et explorations communicatives.
* **1 à 2 ans:** Début de l'utilisation de mots pour exprimer des besoins immédiats.
* **À partir de 2 ans:** Augmentation de la diversité des actes de parole, passant de l'expression des besoins immédiats à des formes plus élaborées. L'enfant commence à repérer des régularités et à faire des prédictions sur sa langue, un développement influencé par les interactions. Le sens des propos dépend d'un contexte spécifique [28](#page=28).
* **À partir de 3 ans:** Les compétences augmentent avec le développement cognitif. L'enfant commence à pouvoir s'exprimer au passé ou au futur [29](#page=29).
* **À partir de 4 ans:** La complexification des interactions s'accroît avec le nombre d'interlocuteurs, le contexte, et les expériences sensorielles. L'apparition du jeu permet à l'enfant de se placer dans différents espaces-temps et points de vue [29](#page=29).
#### 4.1.2 Le développement des habiletés narratives
La capacité de récit est considérée comme l'aboutissement de la pragmatique, mobilisant des compétences cognitives et ancrant le récit dans un contexte. Les troubles du récit sont ceux qui persistent le plus longtemps [29](#page=29).
Une définition de l'habileté narrative, selon Kern est: « Une technique verbale utilisée par un locuteur (le narrateur) pour rapporter un événement ou une série d’événements expérimenté par un personnage (réel ou fictif – différent ou identique au narrateur) dans un cadre temporel et spatial, à l’adresse d’un auditeur en utilisant un code spécifique (langue particulière) » [29](#page=29).
Les espaces temps dans les récits sont variables, avec différentes formes (contes, poésie, roman, etc.). Un récit est structuré, et trop d'allers-retours peuvent le rendre difficile à suivre. L'intonation joue un rôle crucial pour exprimer les émotions et peut être altérée en cas de difficultés de compréhension. Il faut éviter trop de détails pour maintenir l'attention. La manière de raconter un événement varie en fonction de l'interlocuteur [29](#page=29).
##### 4.1.2.1 Concepts clés des habiletés narratives
* **Macrostructure:** La trame narrative, le squelette du récit. Elle assure la cohérence du récit [29](#page=29).
* **Microstructure:** L'ensemble des éléments linguistiques qui s'articulent correctement, constituant le ciment du discours [29](#page=29).
* **Cohésion et cohérence du récit:** La macrostructure garantit la cohérence [29](#page=29).
> **Example:** L'analyse d'un récit extrait de Victor Hugo montre un événement déclencheur, une trame fluide et une résolution. Les personnages sont nommés et référencés, les causes et conséquences sont perçues. La mise en scène d'un récit paranoïaque, avec une situation initiale, une trame narrative et une fin, intègre voix off et récit à la première personne. Le récit sur les femmes d'Agnès Jaoui est moins courant, avec des pauses importantes [30](#page=30).
L'apprentissage implicite des compétences narratives n'est pas acquis par tous et peut engendrer de l'anxiété [31](#page=31).
##### 4.1.2.2 Facteurs influençant le développement des habiletés narratives
* **Différences interindividuelles:** Il existe de grandes variations entre individus [31](#page=31).
* **Acquisition progressive:** Le développement est continu, influencé par les compétences cognitives, la culture, l'environnement et les expériences [31](#page=31).
* **Exposition précoce aux récits:** Une exposition accrue aux récits dès le plus jeune âge favorise le développement des compétences discursives et narratives [31](#page=31).
* **Récits des enfants:** Encourager les enfants à raconter favorise de bonnes compétences narratives. Plus les expériences vécues sont nombreuses, mieux c'est [31](#page=31).
* **Difficultés chez les jeunes enfants:** Avant 7 ans, il est difficile de maintenir le référentiel, comme le lieu. Les récits sont factuels, avec peu d'informations sur la psychologie des personnages, ce qui est lié à l'apparition de la théorie de l'esprit. La gestion des personnages secondaires et des changements d'émotions est complexe initialement [31](#page=31).
> **Example:** Le récit "Bref je suis allé aux urgences" gagne en valeur grâce à son aspect visuel et au respect de la trame narrative. Le récit de Louis de Funès est basé sur un objet commun partagé, avec des informations visuelles pour les spectateurs qui manquent au narrateur initialement. La fable était familière au public, créant un objet commun [31](#page=31).
Le suspense et les rebondissements apparaissent avec l'exposition à des situations complexes [32](#page=32).
##### 4.1.2.3 Compétences discursives et narratives
Posséder des compétences discursives et narratives implique de :
* Maîtriser un code langagier [32](#page=32).
* Prendre en compte le contexte d'énonciation [32](#page=32).
* Adopter une place active de colocuteur dans une interaction singulière et subjective, en acceptant ses contraintes (identifier l'intention de l'émetteur) [32](#page=32).
* Posséder des compétences d'adaptation, de régulation, de maintien et de clôture de l'interaction [32](#page=32).
* Mener un acte visant à obtenir une réaction ou un mouvement dans une histoire ou dans l'Histoire [33](#page=33).
* Prendre plaisir à être un locuteur et être apprécié comme tel [33](#page=33).
Ces compétences doivent être mises en œuvre simultanément. L'efficacité est atteinte lorsque tous les interlocuteurs partagent le même canal et le maîtrisent. Il faut accepter les codes et contraintes de l'interaction pour avoir un effet sans effort excessif. Il est nécessaire de repérer les signaux des interlocuteurs, comme l'ennui, d'initier, maintenir et terminer une conversation. Être reconnu comme interlocuteur contribue positivement à l'estime de soi [33](#page=33).
#### 4.1.3 De l'oral à l'écrit
Le passage à l'écrit représente une contrainte et un coût cognitif importants. Il nécessite [33](#page=33):
* La maîtrise des règles de cohérence et de cohésion narrative [33](#page=33).
* La maîtrise des usages ritualisés du récit narratif [33](#page=33).
* La maîtrise du décodage et de l'encodage graphème/phonème [33](#page=33).
* La compréhension de l'utilisation de la ponctuation et de l'organisation écrite [33](#page=33).
L'apprentissage de l'écrit, qui survient en CP et CE1, demande un langage oral préalable et la capacité à le transcrire. Cela exige une grande attention et met en jeu le système émotionnel (capacité à repérer et nommer ses émotions). Il requiert un savoir académique (compréhension graphème, phonème, etc.) [33](#page=33).
L'intentionnalité est similaire à l'oral, avec l'utilisation du même code et des indices contextuels, sauf pour les messages secrets. Les mémoires doivent être intéressantes mais sans excès. La culture de l'image, les slogans, et diverses typologies de signes doivent être maîtrisés pour comprendre et participer à une culture. L'écrit s'adresse à un interlocuteur potentiel, sans possibilité d'ajustement immédiat durant la production [33](#page=33).
La maîtrise de la ponctuation remplace l'intonation, et le choix du vocabulaire, ainsi que la capacité à identifier un mot, sont cruciaux. L'incapacité à comprendre les refus dans une publicité, par exemple, indique un manque de codes culturels, entraînant une perte d'intérêt [33](#page=33).
Il est nécessaire d'inscrire le récit dans un ancrage culturel et social. L'écrit requiert la manipulation des inférences, de l'implicite et la maîtrise de la théorie de l'esprit, car il n'y a pas d'ajustement possible au fur et à mesure de la production. Tous les sous-entendus et inférences sont présents à l'écrit, mais ne peuvent être ajustés [33](#page=33).
---
# Les troubles socio-pragmatiques et leur manifestation
Ce sujet explore les pathologies dans lesquelles les troubles socio-pragmatiques peuvent se manifester, couvrant les troubles neurodéveloppementaux, acquis et psychiatriques [34](#page=34).
### 5.1 Définition et contexte des troubles socio-pragmatiques
Les troubles socio-pragmatiques se manifestent dans des contextes où les compétences linguistiques et communicatives sont mises à l'épreuve, notamment lors de la réception d'informations complexes. Par exemple, la lecture d'un article de journal implique une posture de réception d'informations et la création d'images mentales [34](#page=34).
Au cours du cycle 3 d'apprentissage du récit écrit, le coût graphique s'allège, le récit se complexifie, les marques formelles (ponctuation, majuscule, passage à la ligne) se normalisent, les connecteurs se développent et se diversifient, et les compétences de relecture deviennent efficaces pour effectuer des précisions ou des réparations [34](#page=34).
### 5.2 Pathologies associées aux troubles socio-pragmatiques
Les troubles socio-pragmatiques peuvent s'actualiser dans diverses pathologies, classifiées en trois grandes catégories: les troubles neurodéveloppementaux, les troubles acquis et les troubles psychiatriques [34](#page=34).
#### 5.2.1 Troubles neurodéveloppementaux
Dans la catégorie des troubles neurodéveloppementaux, les pathologies suivantes peuvent présenter des troubles socio-pragmatiques :
* Trouble développemental du langage oral [34](#page=34).
* Trouble de la communication sociale pragmatique [34](#page=34).
* Autisme [34](#page=34).
* TDAH (Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) [34](#page=34).
#### 5.2.2 Troubles acquis
Les troubles acquis qui peuvent entraîner des manifestations de troubles socio-pragmatiques incluent :
* Dégénérescence [34](#page=34).
* Accident Vasculaire Cérébral (AVC) [34](#page=34).
* Traumatisme crânien [34](#page=34).
* Démence [34](#page=34).
#### 5.2.3 Troubles psychiatriques
Les troubles psychiatriques dans lesquels des troubles socio-pragmatiques peuvent se manifester sont :
* Schizophrénie [34](#page=34).
* Paranoïa [34](#page=34).
* Bouffées délirantes aiguës [34](#page=34).
---
## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Pragmatique | Branche de la linguistique qui étudie l'usage du langage en contexte, en considérant l'intention du locuteur et l'effet produit sur l'interlocuteur. Elle analyse comment le sens est influencé par la situation de communication. |
| Logos | Concept grec antique représentant la raison, la parole et le discours. Il implique que la pensée et la capacité d'expression sont intrinsèquement liées, et que le langage est le véhicule principal de la raison. |
| Rhétorique | Art de persuader ou de convaincre un auditoire. Elle utilise diverses techniques comme l'éloquence, l'argumentation et l'appel aux émotions pour rendre un discours efficace. |
| Sémiotique | Théorie des signes et de leur signification. Elle étudie comment les signes (verbaux, visuels, etc.) sont utilisés et interprétés dans la communication et la culture. |
| Arbitraire du langage | Principe selon lequel le lien entre un signe linguistique (mot) et le concept qu'il représente est conventionnel et non naturel. Il n'y a pas de relation intrinsèque entre le son d'un mot et sa signification. |
| Double articulation du langage | Concept de Saussure décrivant la structure du langage en deux niveaux : la première articulation (unités de sens, morphèmes) et la seconde articulation (unités de son, phonèmes), qui permettent de former un nombre infini de mots. |
| Linguistique énonciative | Courant de la linguistique qui met l'accent sur l'acte de langage et le discours, en considérant le locuteur comme central et en analysant les conditions de production de l'énoncé. |
| Contexte | Ensemble des circonstances (spatiales, temporelles, sociales, culturelles, interactionnelles) qui entourent un acte de communication et influencent l'interprétation des énoncés. |
| Actes de langage | Concepts introduits par Austin, selon lesquels dire quelque chose, c'est aussi faire quelque chose. Chaque énoncé a une force illocutoire (l'intention de l'acte) et produit un effet perlocutoire sur l'auditeur. |
| Acte locutoire | L'acte physique de prononcer des mots, de produire un son ou un écrit. C'est l'activité linguistique elle-même. |
| Acte illocutoire | L'intention communicative du locuteur lorsqu'il produit un énoncé. Il s'agit de ce que le locuteur "fait" en disant quelque chose (par exemple, promettre, ordonner, affirmer). |
| Acte perlocutoire | L'effet produit par l'énoncé sur l'interlocuteur, qu'il soit intentionnel ou non. Il s'agit des conséquences de la parole sur l'auditoire. |
| Force illocutoire | La capacité d'un énoncé à réaliser un acte de langage spécifique. Elle dépend de l'intention du locuteur, de son état psychologique et de la conformité de l'énoncé à son intention. |
| Maximes de Grice | Principes régissant la coopération dans la conversation : maxime de quantité (donner suffisamment d'informations), de qualité (dire la vérité), de relation (être pertinent) et de manière (être clair et concis). |
| Principe de coopération | Idée que les participants à une conversation s'efforcent de coopérer pour rendre la communication efficace, en suivant implicitement ou explicitement les maximes de Grice. |
| Implication conversationnelle | Sens additionnel qui peut être inféré d'un énoncé, même s'il n'est pas explicitement dit, en se basant sur le principe de coopération et le non-respect apparent des maximes. |
| Principe de pertinence | Théorie selon laquelle les interlocuteurs privilégient les énoncés qui maximisent les effets cognitifs tout en minimisant les efforts de traitement. |
| Sociolinguistique | Étude de la relation entre le langage et la société, analysant comment les facteurs sociaux (classe, genre, âge, etc.) influencent l'usage et la variation linguistiques. |
| Habitus | Concept de Bourdieu désignant un système de dispositions acquises, inconscientes, qui façonnent la manière dont les individus perçoivent le monde et agissent, y compris dans leur usage du langage. |
| Compétence communicationnelle | Ensemble des savoirs et savoir-faire nécessaires pour interagir efficacement dans une situation donnée, incluant les aspects linguistiques, sociaux et culturels. |
| Analyse du discours | Approche d'étude du langage qui prend en compte le discours dans son contexte d'énonciation, en analysant ses structures, ses fonctions et ses effets sociaux et idéologiques. |
| Pragmatique cognitive | Discipline qui aborde la pragmatique comme une science autonome, en se concentrant sur les processus mentaux et cognitifs impliqués dans la production et l'interprétation du langage en contexte. |
| Pragmatique intégrée | Approche de la pragmatique qui la considère comme une partie intégrante de la linguistique, analysant le langage en tenant compte des éléments contextuels et inférentiels. |
| Analyse conversationnelle | Méthode d'étude du discours qui le traite comme une interaction sociale, en analysant la structure des échanges, les tours de parole et les stratégies des participants. |
| Approche pluri-codique | Méthode d'analyse qui intègre diverses modalités de communication (linguistique, acoustique, gestuelle, visuelle) pour comprendre pleinement un discours. |
| Compétences pragmatiques | Habiletés qui permettent d'utiliser le langage de manière appropriée dans des contextes sociaux variés, incluant la compréhension des intentions, la gestion des tours de parole et l'adaptation au public. |
| Habiletés narratives | Capacités à construire et à raconter des récits cohérents et pertinents, en mobilisant des éléments linguistiques, cognitifs et contextuels. |
| Macrostructure narrative | La trame ou le squelette d'un récit, qui assure la cohérence globale de l'histoire et organise les événements dans une séquence logique. |
| Microstructure narrative | L'ensemble des éléments linguistiques (mots, phrases, connecteurs) qui constituent le "ciment" du récit et assurent sa fluidité et sa cohésion. |
| Cohésion narrative | La manière dont les différentes parties d'un récit sont liées entre elles, assurant la continuité et la fluidité de la narration par des marques linguistiques. |
| Cohérence narrative | La logique interne du récit, l'organisation sémantique des événements et des idées qui rend le récit compréhensible et crédible. |
| Performativité | Le pouvoir du langage d'agir sur le monde et de provoquer des changements, où "dire, c'est faire". |
| Théorie de l'esprit | La capacité à attribuer des états mentaux (croyances, désirs, intentions) à autrui, essentielle pour comprendre les intentions communicationnelles et interagir socialement. |
| Prosodie | L'ensemble des caractéristiques vocales (intonation, rythme, accentuation, débit) qui modulent le sens et l'émotion d'un énoncé oral. |
| Actes de parole | Les actions accomplies par le biais du langage, telles que poser une question, donner un ordre, exprimer une opinion, etc. |
| Empathie | La capacité de comprendre et de partager les sentiments d'autrui, souvent facilitée par la reconnaissance des intentions et des émotions exprimées par le langage. |
| Discours réussi | Un discours qui atteint son objectif communicatif, qui est clair, pertinent, sincère et adapté à son auditoire et à son contexte. |
| Ancrage énonciatif | Le lien entre un énoncé et les conditions de sa production (locuteur, lieu, temps, intentions). |
| Corpus | Ensemble de données linguistiques (textes, enregistrements oraux) utilisé pour l'analyse linguistique. |
| Performativité | La capacité d'un énoncé à accomplir une action ou à produire un effet sur le monde. |
| Troubles neurodéveloppementaux | Conditions affectant le développement du cerveau, pouvant impacter les compétences langagières et communicationnelles, comme l'autisme ou le TDAH. |
| Troubles acquis | Difficultés de langage ou de communication survenant suite à une lésion cérébrale ou une maladie, comme un AVC ou un traumatisme crânien. |
| Troubles psychiatriques | Conditions affectant la santé mentale qui peuvent se manifester par des difficultés de communication et de pragmatique, telles que la schizophrénie ou la paranoïa. |
| Trouble de la communication sociale pragmatique | Difficulté à utiliser le langage de manière appropriée dans des contextes sociaux, affectant la compréhension des intentions, des nuances et des codes sociaux. |
| Autisme | Trouble neurodéveloppemental caractérisé par des difficultés dans la communication sociale et les interactions, souvent accompagné de comportements répétitifs et d'intérêts restreints. |
| TDAH (Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) | Trouble neurodéveloppemental affectant l'attention, l'impulsivité et l'activité, pouvant impacter la capacité à suivre une conversation ou à organiser ses pensées. |
| AVC (Accident Vasculaire Cérébral) | Lésion cérébrale causée par une interruption de l'apport sanguin, pouvant entraîner des troubles du langage et de la communication (aphasie, dysarthrie). |
| Démence | Affaiblissement progressif des fonctions cognitives, y compris la mémoire, le langage et le raisonnement, pouvant affecter la communication. |
| Schizophrénie | Trouble psychiatrique chronique affectant la pensée, les émotions et le comportement, pouvant entraîner des discours désorganisés et des difficultés de communication. |
| Paranoïa | Trouble psychiatrique caractérisé par des croyances délirantes persistantes, souvent de nature persécutoire, qui peuvent influencer la perception des interactions communicatives. |
| Bouffées délirantes aiguës | Épisodes psychotiques transitoires caractérisés par des idées délirantes et des hallucinations, pouvant entraîner une communication perturbée. |
| Déficit intellectuel | Réduction significative des capacités intellectuelles qui peut affecter l'apprentissage, le raisonnement et la communication. |
| Haut potentiel intellectuel | Capacités intellectuelles exceptionnellement élevées, qui peuvent parfois être associées à des particularités dans la communication ou l'interaction sociale. |