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Comença ara de franc Histoire des institutions romaines version finale.docx
Summary
# Les origines et la période royale de Rome
Voici une synthèse détaillée des origines et de la période royale de Rome, destinée à un guide d'étude :
## 1. Les origines et la période royale de Rome
Cette section explore les fondements géographiques et mythiques de Rome, ainsi que l'organisation sociale et politique de la période royale, marquée par l'influence étrusque et la mise en place des premières institutions.
### 1.1 Le cadre géographique de l'Italie
L'Italie, péninsule située au centre de la Méditerranée, est stratégiquement positionnée entre les bassins occidental et oriental. Sa configuration géographique a joué un rôle déterminant dans son développement et sa conquête.
* **La Mer :** La position centrale de l'Italie a grandement favorisé l'expansion romaine, amenant les Romains à nommer la Méditerranée "Mare Nostrum" (notre mer) dès le IIe siècle av. J.-C.
* **Le Relief :** La chaîne étroite des Apennins, qui forme l'épine dorsale de la péninsule, a entraîné un morcellement du territoire en diverses unités indépendantes.
* **Les Plaines Fertiles de l'Ouest :** Ces régions ont été particulièrement importantes pour le développement de Rome :
* L'Étrurie (actuelle Toscane) : Terre des Étrusques, peuple influent.
* Le Latium : Région habitée par les Latins, où Rome est fondée.
* La Campanie : Région riche et disputée, incluant Naples ("nouvelle cité"), fondée par les Grecs.
### 1.2 La fondation de la cité : mythe et histoire
La version officielle de la fondation de Rome, fixée sous Auguste par Tite-Live et Virgile, date cet événement de -753 av. J.-C. Cette date sert de *terminus a quo* pour la chronologie romaine.
* **Le Rite de Fondation :** La légende raconte que Romulus aurait tracé les limites de la cité avec une charrue, un acte symbolique définissant le territoire et le pouvoir.
### 1.3 Le Pomérium : espace sacré et limites du pouvoir
Le tracé de Romulus définit le *pomérium*, l'espace sacré de la ville, protégé par les dieux.
* **Tabous Religieux :** À l'intérieur du *pomérium*, les inhumations étaient interdites, et les activités guerrières proscrites.
* **Distinction Pouvoir Civil / Pouvoir Militaire :** Cette règle fondamentale du droit public romain stipule que le pouvoir militaire ne s'exerce qu'à l'extérieur des murs de la cité. Utiliser la force militaire *domi* (à l'intérieur) était une grave illégalité qui entachait la légitimité du dirigeant.
* L'*impérium* : Pouvoir suprême, il s'exerçait différemment selon qu'il était exercé à l'intérieur (*domi*) ou à la guerre (*militiae*).
### 1.4 La notion de Cité Antique (Polis)
La cité antique se définit moins par son territoire que par sa population et leur participation à la vie collective.
* **Communauté de Citoyens :** Pour les spécialistes, la cité est une communauté d'*hommes*, de *citoyens* (*polytaï*), participant aux affaires collectives (*politika*).
* **Participation Citoyenne :** Être citoyen impliquait de participer à la défense, aux affaires religieuses, politiques (*politeia*) et économiques.
* **Influence Étrusque :** Cette forme de cité s'est réellement affirmée au VIe siècle av. J.-C., sous l'influence étrusque, marquant le dernier siècle de la royauté.
### 1.5 Les peuples fondateurs et la royauté latine
Rome a été fondée par l'association de deux peuples :
1. **Les Latins :** Peuples autochtones du Latium, de langue indo-européenne, ils ont apporté une organisation sociale patriarcale rigoureuse.
2. **Les Étrusques :** Peuple plus évolué, établi au nord, ils ont modernisé les institutions latines, notamment par leur système politique et leur urbanisme.
### 1.6 L'organisation patriarcale des Latins
Au VIIIe siècle, les Latins, peuple pastoral, vivaient dans une société structurée par des principes rigoureux :
* **Organisation Gentilice :** La société était organisée autour de la *Gens* (pluriel : *Gentes*), une grande famille regroupant plusieurs foyers unis par un ancêtre commun.
* **Nomenclature Romaine :** Le nom romain (prénom, *Gens*, surnom) reflétait cette appartenance. Par exemple, *Caius Julius Caesar* indiquait le prénom (*Caius*), l'appartenance à la *Gens Julia*, et une branche familiale (*Caesar*).
* **La Gens :** C'était une entité religieuse (culte de la divinité et de l'ancêtre), politique (dirigée par un *Pater* élu par les *patres familias*), économique (territoire cultivé en autarcie, solidarité financière) et juridique (coutumes interprétées par le *Pater*, pouvoir d'exclusion). Ce droit de la *Gens* a longtemps freiné le développement du droit de la cité.
* **Le Pater Familias :** Au sein de la famille, l'ascendant mâle le plus âgé, seul *sui juris* (jouissant de la capacité juridique et politique), exerçait un pouvoir absolu.
* **Le Lien de Clientèle :** Les *Patres* puissants s'entouraient de clients, des hommes libres sous leur protection en échange de services, notamment politiques (vote). Cette relation, fondée sur la *fides* (confiance), était héréditaire et synallagmatique.
### 1.7 L'influence déterminante des Étrusques
Les Étrusques, peuple commerçant et urbanisé, ont eu un impact majeur sur Rome :
* **Système Politique :** Ils ont importé le concept de *cité* (*polis*), une communauté d'hommes participant à la vie collective. Bien qu'unis en confédérations, ils ont fait de Rome une cité, préfigurant l'État moderne par la reconnaissance de l'intérêt collectif et la définition des droits et obligations des citoyens. Ils sont à l'origine du concept d'*impérium*.
* **Développement Économique et Urbanistique :** Riches par leur agriculture, l'exploitation minière et le commerce, ils ont doté leurs villes d'urbanisme moderne : constructions en pierre, rues rectilignes, murailles. Ils ont introduit l'usage de l'alphabet et des symboles du pouvoir (pourpre, couronne, sceptre, licteurs).
* **Influence Culturelle :** Aspects religieux romains issus des Étrusques, notamment via la Grande Grèce.
### 1.8 La royauté romaine : un système politique en évolution
La royauté romaine n'est pas un système figé ; elle connaît des mutations profondes.
* **La Royauté Archaïque des Latins :** Caractérisée par un roi aux pouvoirs encadrés par les *patres*.
* **Désignation Complexe du Roi :** Pas héréditaire ; procédure religieuse avec une période d'*interrègne* où le Sénat détient le pouvoir. Le nouveau roi était choisi par les dieux (*auspicia*), puis son choix était soumis aux *comices curiates*.
* **Pouvoirs Réduits du Roi :** Intermédiaire entre les dieux et les hommes, chef militaire, mais devait partager la déclaration de guerre avec le Sénat. Pouvoirs judiciaires limités, le droit pénal était restreint (parricide, haute trahison), le reste relevant de la justice privée.
* **Le Sénat :** Composé des chefs de *Gentes* et des patriciens (*patres*), il assistait le roi, son pouvoir était diffus mais d'une grande influence.
* **Les Comices Curiates :** Assemblée archaïque, dominée par les chefs de *gentes*, son rôle était mineur, principalement pour approuver ou rejeter l'ordre du jour, avec des attributions en droit privé (testaments).
* **La Royauté Populaire Étrusque :** Les Étrusques, en cherchant le soutien de la population autochtone exclue du système latin, ont imposé un pouvoir plus politique et centralisé.
* **Renforcement du Pouvoir Royal :** Introduction de l'*impérium*, un pouvoir de commandement général civil et militaire, souverain par essence, moins légitimé religieusement mais plus politique. Les pouvoirs judiciaires du roi s'accroissent.
* **Les Réformes Serviennes :** Attribuées à Servius Tullius, elles ont profondément marqué la société :
* **Mutation Économique et Militaire :** Essor économique favorisant marchands et artisans. Le facteur hoplitique (infanterie équipée) rend la guerre moins aristocratique et renforce la cohésion de la cité.
* **Nouvelle Répartition des Citoyens :**
* **Comices Centuriates :** Créées à partir de l'organisation militaire, basées sur le critère économique (*timocratie*). Les citoyens sont répartis en centuries selon leur fortune et leur âge. Le vote est inégalitaire et contrôlé par les plus riches.
* **Répartition en Tribus :** Organisation géographique (tribus urbaines et rustiques) visant une plus grande objectivité, mais détournée par la *nobilitas* pour maintenir sa prépondérance.
### 1.9 L'émergence de l'aristocratie : le Patriciat
À la fin de la période royale, les *Gentes* les plus puissantes forment une aristocratie : le Patriciat, dont le pouvoir repose sur la naissance et non sur la seule richesse. Le Sénat concentre l'essentiel des pouvoirs.
### 1.10 Le legs de la royauté
Le legs de la royauté à Rome est multiple : le Sénat, le concept d'*impérium* introduit par les Étrusques, et le principe *timocratique* qui sera au cœur du système républicain.
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# La République romaine : institutions et conflits
Voici une synthèse du sujet "La République romaine : institutions et conflits", conçue comme un guide d'étude complet pour un examen.
## 2. La République romaine : institutions et conflits
La République romaine, s'étendant sur près de cinq siècles, représente le régime politique majeur de Rome, fondé sur la coutume plutôt que sur un texte constitutionnel écrit, et marqué par une lutte constante entre l'aristocratie et le peuple, menant ultimement à sa transformation en Empire.
### 2.1 Les fondements de la cité et l'héritage de la royauté
L'étude des institutions romaines est essentielle à la compréhension des fondements de nos civilisations modernes, notamment par l'apport du concept d'État et l'influence durable du droit romain sur les systèmes juridiques actuels. Le terme "État" lui-même dérive du latin *statuts*, signifiant "ce qui est stable". La redécouverte du droit romain au XIIe siècle a donné naissance au *Jus commune*, base des systèmes juridiques romano-germaniques. Les Romains ont également instauré la distinction fondamentale entre droit privé et droit public, et leur vocabulaire institutionnel tel que *cité*, *citoyen*, *République* (*res publica*), *magistrat*, *Sénat*, et *loi* (*lex*), résonne encore aujourd'hui.
#### 2.1.1 La période royale : émergence et structures initiales (-753 à -509 av. J.-C.)
La période royale pose les fondations de la cité romaine, bien que souvent enveloppée de mythes.
##### 2.1.1.1 Origines de Rome : géographie et mythe
L'Italie, péninsule centrale de la Méditerranée, offre une position stratégique favorable. Le relief apennin a favorisé la fragmentation territoriale, tandis que les plaines occidentales (Étrurie, Latium, Campanie) étaient des foyers de peuplement et d'influences culturelles. La date fondatrice de -753 av. J.-C., fixée par Tite-Live et Virgile sous Auguste, marque le début de la chronologie romaine. Le rite de fondation par Romulus, traçant les limites de la ville avec une charrue, symbolise la délimitation du territoire et du pouvoir.
##### 2.1.1.2 La notion de cité antique (Polis)
La cité antique se définit moins par son espace géographique que par sa communauté de citoyens (*polytaï*) participant activement aux affaires collectives (*politika*). Cette participation implique des devoirs dans la défense, la religion, la politique et l'économie. L'émergence de cette forme de cité s'est manifestée au VIe siècle av. J.-C., sous l'influence étrusque.
##### 2.1.1.3 Peuples fondateurs et royauté latine
Rome trouve ses origines dans l'association des Latins, peuplade pastorale du Latium, et des Étrusques, peuple plus avancé ayant modernisé les institutions latines. La royauté latine, particulièrement rigoureuse, était basée sur une organisation patriarcale et gentilicienne.
* **L'organisation gentilice :** La société était structurée autour de la *Gens*, une grande famille se reconnaissant un ancêtre commun. La *Gens* constituait une entité religieuse (culte de la divinité et de l'ancêtre), politique (dirigée par un *Pater* et le Sénat), économique (territoire autarcique et solidarité financière), et juridique (juridiction du *Pater*). Le nom romain reflétait cette appartenance (prénom, nom de la *Gens*, surnom).
* **Le lien de clientèle :** Les *Patres* les plus puissants s'entouraient de clients, hommes libres leur devant fidélité et services en échange de protection. Cette relation, fondée sur la *fides* (fiduciaire), était héréditaire et synallagmatique, préfigurant les liens féodaux-vassaliques du Moyen Âge.
* **L'influence étrusque :** Les Étrusques, peuple commerçant et urbanisé, ont fortement influencé Rome. Ils ont apporté un système politique avancé, un urbanisme moderne (rues rectilignes, murailles), l'usage de l'alphabet, et des symboles du pouvoir (pourpre, sceptre, licteurs). Le concept de cité, emprunté aux Grecs, a été adapté par les Étrusques, faisant de Rome une cité politiquement organisée.
##### 2.1.1.4 La royauté romaine : évolution et institutions
La royauté romaine a connu une évolution, passant d'une phase archaïque latine à une phase plus "populaire" étrusque.
* **Royauté archaïque latine :** Le roi, dont la désignation était complexe (interrègne, auspices, vote des comices curiates), avait des pouvoirs encadrés par les *Patres* et le Sénat. Ses fonctions étaient religieuses (interprétation des dieux, calendrier), militaires, et judiciaires limitées. Le Sénat, composé des chefs de *Gentes* et de patriciens, concentrait une grande partie du pouvoir. Les Comices curiates, assemblée du peuple, avaient un rôle mineur, principalement dans le droit privé (testaments, adoptions).
* **Royauté populaire étrusque :** Les rois étrusques ont renforcé le pouvoir royal avec le concept d'*Impérium*, pouvoir de commandement général civil et militaire, souverain par essence et moins soumis aux *Gentes*. Ils ont également introduit des réformes importantes, potentiellement les réformes serviennes, visant à élargir le corps civique. Ces réformes, motivées par l'essor économique et le facteur hoplitique (équité dans l'équipement militaire), ont conduit à une nouvelle répartition des citoyens par classes et à la création des Comices centuriates. Le principe timocratique, où la fortune détermine le rôle et les droits, a commencé à s'implanter. La répartition géographique par tribus, visant une plus grande objectivité, a également été introduite.
### 2.2 La République romaine : institutions et conflits (-509 à -27 av. J.-C.)
La République romaine, régime de cinq siècles fondé sur la coutume, fut une oligarchie où le pouvoir était détenu par la *Nobilitas*, élite mêlant anciens patriciens et plébéiens fortunés. Son organisation institutionnelle, loin d'être statique, a évolué sous la pression des conflits internes et des expansions territoriales.
#### 2.2.1 La lente émergence de la cité républicaine (Vème - milieu du IIème s. av. J.-C.)
La transition de la royauté à la République fut marquée par une révolution conservatrice aristocratique et une longue lutte entre le Patriciat et la Plèbe.
##### 2.2.1.1 Une révolution en trompe-l'œil et des institutions aristocratiques
La révolution de -509, chassant le dernier roi étrusque, Tarquin le Superbe, est vue par les historiens romains comme une libération populaire, mais fut en réalité une reconquête du pouvoir par les patriciens, qui rétablirent un système aristocratique. Deux magistrats, les consuls, remplacèrent le roi, exerçant l'*Impérium*. Ces magistrats, choisis parmi les patriciens, étaient soumis à la collégialité et à l'annualité pour éviter le retour d'un pouvoir personnel.
##### 2.2.1.2 Le lent développement territorial de la cité romaine
Au cours des deux premiers siècles de la République, Rome conquiert l'Italie, non sans difficultés (sac de Rome par les Gaulois en -390). La constitution d'un véritable empire géographique ne s'achève qu'après les Guerres Puniques (-264 à -146 av. J.-C.). Cette expansion exceptionnelle rend les anciennes institutions, conçues pour une petite cité, inefficaces et accentue les tensions sociales et politiques.
##### 2.2.1.3 Le conflit fondateur : la lutte entre le Patriciat et la Plèbe
Ce conflit, initié dès le début de la République, opposa les patriciens (aristocratie de naissance détenant le monopole des magistratures et du Sénat) à la plèbe (ensemble des citoyens exclus des fonctions essentielles). La *Nobilitas*, nouvelle classe dirigeante, émergera de ce conflit au IIIe siècle av. J.-C., composée d'anciennes familles patriciennes et de l'élite plébéienne.
###### 2.2.1.3.1 La révolte initiale de la plèbe
Les revendications plébéiennes portaient principalement sur des questions économiques et sociales :
* **Les dettes :** Les petits paysans plébéiens, ruinés par les guerres continues, s'endettaient auprès des patriciens avec des taux d'intérêt usuraires, risquant l'emprisonnement ou la servitude. Ils réclamaient un aménagement des dettes.
* **La question agraire :** Les patriciens accaparent l'*Ager Publicus* (terres publiques issues des conquêtes), exploitées à des conditions avantageuses, au détriment des plébéiens qui participaient activement aux campagnes militaires. Ils exigeaient un partage plus équitable des terres et des distributions de blé.
Ces revendications ont conduit à la première sécession de la plèbe en -494 av. J.-C., sur le Mont Sacré, menaçant de fonder une nouvelle cité.
###### 2.2.1.3.2 Les institutions révolutionnaires de la plèbe
Face à cette menace, les patriciens durent céder et reconnaître des institutions plébéiennes distinctes, considérées comme révolutionnaires car issues d'un mouvement sécessionniste :
* **Les magistrats de la plèbe :**
* **Les tribuns de la plèbe :** Originellement deux, puis dix, ils étaient élus par l'assemblée de la plèbe et bénéficiaient de l'*inviolabilité tribunicienne* (sacrés et inviolables, toute atteinte à leur personne étant un sacrilège). Leur pouvoir de *véto* (*prohibitio* et *intercessio*) pouvait paralyser toute décision publique portant atteinte à la plèbe, y compris celles du Sénat ou des consuls. Ils pouvaient également convoquer l'assemblée de la plèbe et présenter des plébiscites.
* **Les édiles de la plèbe :** Apparus plus tard, ils avaient des fonctions religieuses, de surveillance des marchés et du ravitaillement, et servaient d'auxiliaires aux tribuns.
* **L'assemblée de la plèbe (*Concilia Plebis*) :** Composée uniquement de plébéiens, elle élisait les magistrats plébéiens, exerçait des pouvoirs judiciaires limités à la plèbe, et votait des plébiscites, qui finirent par avoir une valeur législative quasi équivalente aux lois votées par l'ensemble du peuple (*populus*).
###### 2.2.1.3.3 Les conquêtes de la plèbe
Les conquêtes plébéiennes furent d'abord juridiques, puis politiques, avec des succès limités en matière économique et sociale.
* **L'égalité juridique :**
* **La loi des XII Tables (-450 av. J.-C.) :** Cette loi, rédigée pour mettre fin à l'arbitraire patricien dans l'interprétation du droit coutumier, consacra des principes essentiels : la fixation de la règle de droit par écrit, la séparation du droit (*Jus*) et du religieux (*Fas*), l'égalité juridique entre patriciens et plébéiens (même si l'accès aux actions judiciaires resta long à se concrétiser), et l'*appel au peuple* (*provocatio ad populum*) contre les décisions des magistrats pouvant aller jusqu'à la peine de mort ou l'exil. Cependant, les mariages mixtes restèrent interdits jusqu'en -449.
* **L'égalité politique :**
* **Les lois Valeriae-Horatiae (-449 av. J.-C.) :** Elles reconnurent officiellement les institutions plébéiennes et donnèrent force obligatoire aux plébiscites pour tout le *populus*, sous réserve de l'approbation du Sénat.
* **L'accès progressif aux institutions républicaines :** Après une longue lutte, le *Plébiscite Licinio-Sextien* (-367 av. J.-C.) permit aux plébéiens d'accéder au consulat, puis progressivement à toutes les magistratures. L'accès au Sénat se fit indirectement, les anciens magistrats plébéiens pouvant y entrer.
* **Les conquêtes limitées en matière économique et sociale :** Les revendications sur la réforme agraire et l'allégement des dettes furent les moins satisfaites. Le *Plébiscite Licinio-Sextien* accorda un délai de trois ans pour le remboursement des dettes et limita la taille des exploitations de l'*Ager Publicus*, mais ces mesures furent peu appliquées. La *loi Poetelia-Papiria* (-326 av. J.-C.) abrogea enfin l'esclavage pour dettes.
##### 2.2.1.4 La constitution d'une aristocratie patricio-plébéienne : la Nobilitas
Les conquêtes plébéiennes aboutirent à la formation d'une nouvelle élite dirigeante, la *Nobilitas*, issue du rapprochement entre les grandes familles patriciennes et la fraction supérieure de la plèbe ayant accédé aux hautes magistratures. Cette *Nobilitas*, minorité de quelques centaines de familles, monopolisa les charges publiques, le Sénat, et les gouvernements de provinces, tirant ses revenus de l'agriculture, du commerce et des finances. Bien que n'étant pas une noblesse de sang héréditaire, elle se reserva de fait les plus hautes fonctions, assurant la continuité politique de Rome, mais contribuant à la sclérose du système républicain et au rejet de cette élite par le reste de la population.
#### 2.2.2 La "Res Publica", un équilibre instable entre trois principes de gouvernement
La République romaine, bien que techniquement une cité, géographiquement un empire, fonctionnait sur des principes institutionnels distincts de nos conceptions modernes : pas de séparation nette entre fonctions religieuses et politiques, ni entre les pouvoirs législatif, juridique et exécutif. Sa constitution était empirique, coutumière et, selon Polybe, mixte, conciliant principes monarchique (magistrats), aristocratique (Sénat) et démocratique (assemblées populaires).
##### 2.2.2.1 Un populus fragmenté au sein des assemblées
Le peuple romain était réuni dans quatre assemblées, chacune basée sur un critère de regroupement différent, reflétant la structure sociale et politique :
* **Les Comices curiates :** Vestige de la royauté, basés sur les *Gentes*, leur rôle politique était devenu fictionnel, conservant quelques prérogatives en droit privé (testaments).
* **Les Comices centuriates :** Créés à la fin de la royauté étrusque, basés sur le critère timocratique (fortune) et l'organisation militaire. Ils élisaient les magistrats supérieurs, votaient les lois importantes (*leges*), décidaient de la guerre et de la paix, et rendaient justice pour les crimes graves. Leur organisation inégalitaire favorisait l'élite fortunée, notamment par le vote par centuries et le vote préférentiel de la centurie prérogative.
* **Les Comices tributes :** Basés sur le critère géographique (domicile), ils rassemblaient patriciens et plébéiens. Bien que plus ouverts que les comices centuriates, leur composition fut détournée par la *Nobilitas* pour favoriser les riches propriétaires fonciers dans les tribus rurales. Leurs attributions étaient plus limitées, notamment dans l'élection des magistrats inférieurs et le vote de règlements.
* **L'assemblée de la plèbe :** Composée uniquement de plébéiens, elle élisait les tribuns et votait les plébiscites.
Les assemblées populaires, bien que théoriquement le fondement démocratique du régime, souffraient d'un faible taux de participation et de l'influence prépondérante de la *Nobilitas*.
##### 2.2.2.2 Les magistrats, un pouvoir étroitement surveillé
Les magistrats romains, élus pour un an, soumis à la collégialité et à la gratuité, incarnaient la rupture avec la royauté. Leurs pouvoirs, bien qu'étendus (*potestas*, *imperium*, *auspicium*), étaient encadrés par des principes stricts :
* **Principes restreignant l'exercice des magistratures :** Élection (avec *docimasie* et *cursus honorum*), annualité (sauf exceptions comme la dictature), collégialité (sauf dictature), gratuité (financée par l'enrichissement personnel et les donations), responsabilité (à l'issue du mandat), non cumul et non itération (interdiction de réélection immédiate et de cumul des fonctions).
* **Pouvoirs étendus des magistrats :**
* **La *Potestas* :** Pouvoir général d'expression de la volonté de la cité et pouvoir de contrainte (*cohercitio minor* pour les magistrats inférieurs).
* **L'*Impérium* :** Pouvoir de commandement suprême civil et militaire (*imperium militiae*), détenu par les magistrats supérieurs (préteurs, consuls, dictateur), incluant le droit de vie et de mort (limité par la *provocatio ad populum*), de lever des troupes, d'imposer la décimation ou de célébrer un Triomphe.
* **L'*Auspicium* :** Droit de consulter les dieux pour connaître leur volonté.
* **Principales magistratures :**
* **La Questure :** Magistrature financière, première étape du *cursus honorum*.
* **L'Édilie curule :** Organisation des jeux, police urbaine, urbanisme, et supervision de l'*annone* (approvisionnement en blé).
* **La Préture :** Magistrature judiciaire principale, organisant les procès et créant le Droit prétorien.
* **Le Consulat :** Magistrature suprême, dirigeant le gouvernement, président les assemblées et exerçant le commandement militaire.
* **La Censure :** Magistrature prestigieuse, responsable du recensement, de la gestion du patrimoine de l'État, et de la surveillance des mœurs.
* **La Dictature :** Magistrature extraordinaire en temps de crise grave, dotée de pouvoirs illimités mais pour une durée limitée à 6 mois.
Ces principes, bien qu'encadrant le pouvoir, furent progressivement violés à la fin de la République, contribuant à sa crise.
##### 2.2.2.3 Le Sénat, une pure institution oligarchique
Le Sénat, composé de 300 membres (les sénateurs), issus principalement des anciens magistrats et appartenant à la *Nobilitas*, était le conseil permanent de la République. Bien que théoriquement un conseil, son *auctoritas* (autorité morale et garant de la cité) lui conférait un pouvoir de décision pratique essentiel, notamment en politique étrangère, militaire, financière, judiciaire et religieuse. Il influençait les décisions des magistrats et des assemblées, assurant ainsi la stabilité et la continuité de la politique romaine. Sa composition et ses débats, bien qu'officiellement ouverts aux fils de la *nobilitas*, étaient dominés par une élite restreinte.
#### 2.2.3 La crise de la République (IIème s. à -27 av. J.-C.)
La fin de la République fut marquée par des tensions économiques, sociales et politiques croissantes, une violence politique inédite et la violation des règles constitutionnelles.
##### 2.2.3.1 Les tentatives de réforme des Gracques et de Sylla
* **Les Gracques (-133 à -123 av. J.-C.) :** Tiberius et Caius Gracchus tentèrent des réformes agraires et sociales radicales, se heurtant violemment à l'opposition du Sénat et du parti des *Optimates*. Ils initièrent l'ère des meurtres politiques.
* **Sylla (-82 à -79 av. J.-C.) :** Tentant une restauration aristocratique, il instaura une dictature anticonstitutionnelle marquée par des proscriptions, renforçant les pouvoirs du Sénat et affaiblissant les puissances concurrentes.
Ces périodes virent la fracture de l'élite romaine entre les *Populares* (favorables au peuple) et les *Optimates* (défenseurs des privilèges sénatoriaux).
##### 2.2.3.2 L'agonie de la République (78-27 av. J.-C.)
L'instabilité politique s'accrut, menant à l'émergence de généraux ambitieux et à la remise en cause des institutions républicaines.
* **La tentative inaboutie de César (-49 à -44 av. J.-C.) :** Jules César s'empara du pouvoir, devenant dictateur à vie, cumulant les magistratures et concentrant un pouvoir personnel avant son assassinat.
* **L'instauration de l'Empire par Octave-Auguste (-27 av. J.-C.) :** Héritier de César, Octave-Auguste, par une stratégie politique habile, prétendit restaurer la République tout en instaurant de fait une monarchie. Il reçut l'*auctoritas* du Sénat, le titre d'*Auguste*, le pouvoir tribunicien et l'*imperium proconsulare majus*, se plaçant au-dessus de tous les autres magistrats et devenant inviolable, inaugurant ainsi le régime impérial.
En résumé, la République romaine, née d'une lutte pour l'égalité et la gestion de la *res publica*, fut confrontée à une instabilité structurelle due à l'élargissement territorial, aux inégalités persistantes, et à la concentration du pouvoir au sein d'une élite (la *Nobilitas*). Les tentatives de réforme, bien qu'ayant parfois abouti à des avancées significatives (égalité juridique, accès aux magistratures), furent souvent dévoyées ou réprimées violemment, conduisant à une crise politique majeure qui ouvrit la voie à l'Empire.
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# Le fonctionnement des institutions républicaines romaines
Voici une synthèse détaillée sur le fonctionnement des institutions républicaines romaines, conçue comme un guide d'étude complet pour les examens.
## 3. Le fonctionnement des institutions républicaines romaines
La République romaine, régime qui dura cinq siècles, repose sur la coutume et non sur un texte constitutionnel écrit, structurant la vie politique autour d'une oligarchie exercée par la *nobilitas*.
### 3.1 La période royale et l'émergence de Rome (-753 à -509 av. J.-C.)
Cette période initiale a posé les fondations de la cité romaine.
#### 3.1.1 Les origines de Rome
La fondation légendaire de Rome en -753 par Romulus, marquant le *terminus a quo* de la chronologie romaine, est associée au rite du tracé du *pomérium*, espace sacré délimitant la ville et ses tabous religieux, notamment l'interdiction des guerres à l'intérieur. Cette distinction entre pouvoir civil (*domi*) et pouvoir militaire (*militiae*) est fondamentale en droit public romain.
La cité antique se définit par sa communauté de citoyens (*polytaï*) participant aux affaires collectives. Cette forme de cité se développe au VIe siècle av. J.-C., influencée par les Latins et les Étrusques.
* **L'organisation patriarcale latine :** La société est structurée autour de la *Gens*, grande famille se reconnaissant un ancêtre commun. Le *Pater* dirige la *Gens*, et le Sénat, composé des anciens, conseille. Le *Pater Familias* détient le pouvoir juridique et politique au sein de la famille. Le lien de clientèle se développe, où des hommes libres offrent protection en échange de services, notamment politiques.
* **L'influence étrusque :** Les Étrusques, peuple commerçant et urbaniste, apportent un système politique plus avancé basé sur le concept de cité, l'urbanisme moderne (rues rectilignes, murailles) et l'alphabet. Ils introduisent le concept d'*Impérium* pour le pouvoir royal, un pouvoir de commandement général civil et militaire, plus politique et souverain que celui des rois latins.
* **Les réformes serviennes :** Attribuées à Servius Tullius, ces réformes visent à élargir le corps civique en se basant sur le critère économique (*timocratie*), influencé par le modèle grec. La création des *comices centuriates* réunit les citoyens par centuries, en fonction de leur richesse et de leur équipement militaire. La répartition en tribus, initialement géographiques, permet une organisation plus objective. Ces réformes élargissent la participation aux affaires communes.
#### 3.1.2 La royauté romaine et son évolution
* **La royauté archaïque latine :** Le roi, désigné par un complexe processus religieux impliquant les auspices et le vote des comices curiates, voit ses pouvoirs encadrés par les Pères (*Patres*) et le Sénat. Ses fonctions sont consultatives, religieuses, militaires et judiciaires limitées.
* **La royauté populaire étrusque :** Cette période voit le renforcement du pouvoir royal par l'*Impérium* et l'élargissement du corps civique grâce aux réformes serviennes, qui préfigurent le principe timocratique de la République. Le Sénat concentre l'essentiel des pouvoirs, composé des chefs de *Gentes* patriciennes. Les *comices curiates* ont un rôle mineur, principalement en droit privé.
### 3.2 La République romaine (-509 à -27 av. J.-C.)
La République, traduite par *Res Publica* (« chose publique »), est fondée sur le principe d'une gestion des affaires communes dans l'intérêt de tous, mais elle est initialement une oligarchie réservée aux patriciens.
#### 3.2.1 La révolution en trompe-l'œil et les premières institutions aristocratiques
La fin de la royauté étrusque en -509 n'est pas une révolution populaire mais une révolution conservatrice, initiée par les patriciens pour retrouver leurs privilèges perdus sous la royauté étrusque. Les premières institutions républicaines sont fortement aristocratiques, avec l'émergence de deux magistrats remplaçant le roi et exerçant l'*Impérium*. Ces magistrats sont choisis parmi les patriciens et soumis au principe de collégialité et d'annualité.
#### 3.2.2 Le lent développement territorial et les conflits politiques
Les conquêtes romaines sont lentes, mais la victoire sur Carthage (Guerres Puniques) permet à Rome de constituer un empire, rendant les anciennes institutions urbaines inefficaces. Les conflits politiques et sociaux internes, notamment entre patriciat et plèbe, poussent à des concessions.
##### 3.2.2.1 Le conflit fondateur : la lutte entre le patriciat et la plèbe
* **La révolte initiale de la plèbe (-494 av. J.-C.) :** Les revendications de la plèbe portent sur des questions économiques (dettes usuraires, répartition des terres de l'*ager publicus*) et sociales. La plèbe obtient des institutions propres : les tribuns de la plèbe (inviolables et dotés d'un droit de véto) et l'assemblée de la plèbe (*Concilia plebis*), qui vote des plébiscites.
* **Les conquêtes de la plèbe :**
* **Égalité juridique :** La loi des XII Tables (-450 av. J.-C.) met par écrit le droit, le sépare du religieux (*Jus* vs *Fas*), consacre l'égalité juridique entre patriciens et plébéiens, et institue la *provocatio ad populum* (appel au peuple) contre les décisions des magistrats. Cependant, l'application procédurale et l'interdiction des mariages mixtes limitent cette égalité.
* **Égalité politique :** Les lois Valeriae-Horatie (-449 av. J.-C.) reconnaissent les institutions plébéiennes et la force obligatoire des plébiscites. Progressivement, les plébéiens accèdent aux magistratures supérieures grâce au plébiscite Licinio-Sextien (-367 av. J.-C.) qui ouvre le consulat aux non-patriciens. La loi Poetelia-Papiria (-326 av. J.-C.) abolit l'esclavage pour dettes.
* **La constitution d'une aristocratie patricio-plébéienne : la *nobilitas***
* **Définition :** Issue du conflit, la *nobilitas* est une nouvelle classe dirigeante composée de familles patriciennes et plébéiennes ayant accédé aux hautes magistratures, notamment le consulat. Elle se distingue par une noblesse de fonction et tire ses revenus d'activités commerciales et financières.
* **Rôle :** La *nobilitas* monopolise les hautes charges publiques et le Sénat, assurant la stabilité politique et la continuité de la politique romaine, mais se sclérose progressivement en une noblesse de sang.
#### 3.2.3 La "Res Publica" : un équilibre instable
La République romaine est caractérisée par :
* Une constitution empirique et coutumière, sans texte écrit fondamental.
* Un caractère mixte, combinant des principes monarchiques (magistrats), aristocratiques (Sénat) et démocratiques (assemblées populaires).
##### 3.2.3.1 Le *Populus* fragmenté au sein des Assemblées
Le *Populus* est divisé en quatre assemblées aux critères de réunion variés :
* **Les Comices curiates :** Vécut de la royauté, basés sur le critère gentilice, ils ont un rôle purement formel et conservent quelques prérogatives en droit privé (testaments).
* **Les Comices centiates :** Créés à la fin de la période royale, ils reposent sur le critère timocratique (richesse) et militaire. Leur organisation complexe et leurs modalités de vote inégalitaires favorisent l'élite fortunée (*nobilitas*) et limitent la participation effective du peuple. Ils élisent les magistrats supérieurs, votent les lois (*leges*) importantes, participent aux décisions de guerre et de paix, et jugent les crimes graves (*provocatio ad populum*).
* **Les Comices tributes :** Basés sur le critère géographique (domicile), ils sont plus ouverts que les comices centiates. Ils élisent les magistrats inférieurs et votent des règlements (*plebiscites*) de moindre importance. Ils sont présidés par un magistrat supérieur.
* **L'assemblée de la plèbe (*Concilia plebis*) :** Composée uniquement de plébéiens, elle élit les magistrats plébéiens (tribuns et édiles) et vote les plébiscites, qui acquièrent progressivement une valeur législative égale à celle des *leges*.
##### 3.2.3.2 Les Magistrats : un pouvoir étroitement surveillé
Les magistrats, représentants de la *Res Publica*, exercent le pouvoir (*potestas* et *impérium*) sous de strictes contraintes : élection, annualité, collégialité, gratuité, responsabilité, non-cumul et non-itération des fonctions.
* **Les principales magistratures :**
* **La questure :** Magistrature financière.
* **L'édilité curule :** Organisation des jeux, police urbaine, urbanisme, ravitaillement (*annonne*).
* **La préture :** Magistrature judiciaire, organisation des procès, création du droit prétorien.
* **Le consulat :** Magistrature suprême, direction du gouvernement, commandement militaire.
* **La censure :** Gestion du patrimoine de l'État, recensement des citoyens, surveillance des mœurs.
* **La dictature :** Magistrature extraordinaire en cas de péril grave, détient l'*impérium* absolu pour une durée maximale de 6 mois.
##### 3.2.3.3 Le Sénat : une institution oligarchique dominante
Le Sénat, composé des anciens magistrats, est le conseil permanent de la République. Sa composition est oligarchique, sa prise de décision se fait par débat interne et vote à main levée.
* **Pouvoir du Sénat :** Bien que théoriquement un conseil, le Sénat détient une autorité considérable (*auctoritas*) par ses sénatus-consultes. Il dirige la politique extérieure, militaire, financière et judiciaire. Il est le garant de la stabilité romaine.
#### 3.2.4 La crise de la République (IIe s. à -27 av. J.-C.)
La fin de la République est marquée par :
* **Les tentatives de réforme des Gracques :** Les frères Gracques tentent des réformes agraires et sociales, mais sont assassinés par le Sénat, inaugurant une ère de violence politique.
* **La division de l'élite :** La *nobilitas* se fracture entre les *populares* (favorables au peuple) et les *optimates* (défenseurs des privilèges sénatoriaux).
* **La dictature de Sylla (-82 à -79) :** Sylla rétablit un régime aristocratique en renforçant les pouvoirs du Sénat et en réprimant ses adversaires.
* **L'agonie de la République :**
* **Jules César :** Devient dictateur à vie, cumulant les pouvoirs, avant d'être assassiné.
* **Octave-Auguste :** Instaure l'Empire en -27, feignant de restaurer la République pour concentrer le pouvoir entre ses mains, notamment par la puissance tribunicienne et le titre d'Auguste.
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# L'héritage institutionnel romain
Voici une synthèse détaillée sur l'héritage institutionnel romain, rédigée dans le cadre d'un guide d'étude pour un examen.
## 4. L'héritage institutionnel romain
L'étude des institutions romaines est essentielle pour comprendre les fondements de nos sociétés modernes, tant sur le plan juridique que politique, grâce à leur influence durable et à la redécouverte de leur droit au Moyen Âge.
### 4.1 Le concept d'État et son influence durable
Le terme « État » trouve son origine dans le latin *statuts*, signifiant « ce qui est stable ». Bien que la conception moderne de l'État ait émergé à la fin du Moyen Âge, elle s'est largement appuyée sur le droit public romain pour garantir la permanence de la collectivité.
#### 4.1.1 L'influence sur le droit actuel
Le droit romain, élaboré sur plus d'un millénaire et adapté à diverses populations, constitue la base des systèmes juridiques romano-germaniques présents dans de nombreux pays européens.
#### 4.1.2 La redécouverte au XIIe siècle
Au XIIe siècle, les universités européennes redécouvrent des textes fondamentaux du droit romain, donnant naissance au *Jus commune*, un corpus intellectuel bien plus riche que le droit médiéval de l'époque. En France, le droit romain fut le pilier de l'enseignement juridique jusqu'en 1679, date à laquelle le droit français commença à être introduit.
#### 4.1.3 Le vocabulaire institutionnel
De nombreux termes politiques et institutionnels actuels trouvent leur origine dans le latin romain, tels que : cité, citoyen, intérêt public, République (*res publica*), magistrat, juge (*judex*), ministre, plébiscite (*plebiscitum*), Sénat et loi (*lex*).
#### 4.1.4 La summa divisio
Les Romains ont établi une distinction fondamentale, encore pertinente aujourd'hui, entre le droit privé et le droit public.
### 4.2 Les origines de Rome et la période royale (-753 à -509 av. J.-C.)
Les débuts de Rome, marqués par la période royale, ont posé les fondations de ses structures sociales et politiques initiales.
#### 4.2.1 Le cadre géographique de l'Italie
L'Italie, péninsule centrale en Méditerranée, a facilité l'expansion romaine. Sa géographie, avec la chaîne des Apennins et ses plaines fertiles (Étrurie, Latium, Campanie), a joué un rôle déterminant dans son développement.
#### 4.2.2 La fondation de la cité : mythe et histoire
La date légendaire de la fondation de Rome en -753 av. J.-C., fixée par Tite-Live et Virgile, marque le début de la chronologie romaine. Le rite de fondation, où Romulus trace les limites de la ville avec une charrue, symbolise la délimitation du territoire et du pouvoir.
#### 4.2.3 Le rite de fondation et l'espace sacré : le Pomérium
Le *pomérium* représente l'espace sacré de la ville, protégé par les dieux. L'interdiction des inhumations à l'intérieur et la proscription des activités guerrières soulignent une distinction fondamentale entre pouvoir civil et pouvoir militaire, où l'exercice du militaire est strictement réservé à l'extérieur des murs. L' *impérium* était le pouvoir suprême, dont l'exercice au sein du *pomérium* était considéré comme une grave illégalité.
#### 4.2.4 La notion de Cité Antique (Polis)
La cité antique se définissait moins par son territoire que par sa communauté de citoyens (*politai*) participant aux affaires collectives (*politica*), incluant la défense, la religion, la politique (*politeia*) et l'économie. Cette forme de cité s'est véritablement affirmée au VIe siècle av. J.-C.
#### 4.2.5 Les peuples fondateurs et la royauté latine
Rome fut fondée par les Latins, peuple pastoral du Latium, et influencée par les Étrusques, peuple plus avancé. La royauté latine était caractérisée par une organisation patriarcale rigoureuse, structurée autour de la *Gens* (grande famille) et du *pater familias*.
##### 4.2.5.1 L'organisation gentilice
La *Gens* constituait une entité religieuse (culte des ancêtres), politique (le chef, le *Pater*, et le Sénat composé des anciens), économique (territoire autarcique) et juridique (coutumes interprétées par le *Pater*). L'organisation de la *Gens* a longtemps freiné le développement du droit de la cité.
##### 4.2.5.2 Le lien de clientèle
Les *Pater* s'entouraient de clients, hommes libres leur apportant protection en échange de services, notamment politiques. Cette relation, fondée sur la *fides* (confiance), était héréditaire et synallagmatique, créant une hiérarchie sociale et politique.
#### 4.2.6 L'influence déterminante des Étrusques
Dominant l'Italie centrale, les Étrusques ont modernisé Rome en introduisant un système politique avancé basé sur le concept de cité, une organisation territoriale avec des règles de droit, et un urbanisme moderne. Ils ont également transmis l'usage de l'alphabet et ont influencé la religion romaine.
##### 4.2.6.1 Un système politique avancé : la Cité
Les Étrusques ont fait de Rome une cité, concept qui implique une communauté de citoyens participant à la vie collective. Cette notion de cité, d'abord composée d'hommes participant à la vie politique, religieuse, militaire et économique, préfigure l'État moderne en permettant la reconnaissance de l'intérêt collectif et une définition stricte des droits et obligations des citoyens.
##### 4.2.6.2 Les Étrusques à l'origine du développement de Rome
Grâce à leur prospérité commerciale et à leur urbanisme, les Étrusques ont contribué au développement de Rome. Ils ont doté leurs villes de constructions en pierre, de rues rectilignes et de murailles, et ont introduit des aspects de leur religion et de leur alphabet.
#### 4.2.7 La royauté romaine, un système politique en pleine évolution
La période royale a connu des mutations profondes, notamment avec l'émergence de l'aristocratie du Patriciat, dont le pouvoir reposait sur la naissance.
##### 4.2.7.1 La royauté archaïque des Latins
La royauté latine était caractérisée par un roi aux pouvoirs encadrés par les *Patres* (chefs de *Gentes*). La désignation du roi était complexe, faisant appel à la religion (*auspices*), et ses pouvoirs étaient réduits, partageant le droit de déclarer la guerre avec le Sénat. La justice pénale était restreinte, le reste relevant de la justice privée.
##### 4.2.7.2 La royauté populaire étrusque
Les Étrusques ont renforcé le pouvoir royal en introduisant le concept d'*Impérium*, un pouvoir de commandement général civil et militaire. Ils ont également apporté des symboles du pouvoir, comme la pourpre et les licteurs. Les réformes serviennes ont élargi le corps civique, notamment grâce à la création des comices centuriates et à la répartition des citoyens en tribus, marquant un pas vers un système plus timocratique où la fortune détermine le rôle de chacun.
### 4.3 La République romaine (-509 à -27 av. J.-C.)
La République, régime majeur de Rome durant cinq siècles, reposait sur la coutume et non sur un texte constitutionnel écrit. Bien que le terme *res publica* évoque la « chose commune », le régime était en réalité une oligarchie dominée par la *Nobilitas*, l'élite des citoyens.
#### 4.3.1 Une révolution en trompe-l'œil
La révolution de -509, bien que présentée comme populaire, fut en réalité une révolution conservatrice menée par les Patriciens pour rétablir leur domination face au caractère plus populaire de la royauté étrusque.
#### 4.3.2 Des premières institutions très aristocratiques
Les premières institutions républicaines étaient résolument aristocratiques, avec deux magistrats (les consuls) remplaçant le roi, choisis parmi les Patriciens et exerçant l'*impérium*.
#### 4.3.3 Le lent développement territorial de la Cité romaine
Les conquêtes de Rome furent longues, mais permirent d'étendre son territoire et sa puissance. Cette dilatation exceptionnelle de la cité eut pour conséquence d'accroître les inégalités et d'amener les Patriciens à faire des concessions à la Plèbe.
#### 4.3.4 Le conflit fondateur : la lutte entre le Patriciat et la Plèbe
Le conflit entre Patriciens et Plébéiens fut le moteur des premières évolutions de la République. Les Plébéiens revendiquaient des améliorations économiques et sociales (dettes, répartition des terres) et obtinrent des institutions propres.
##### 4.3.4.1 Les revendications de la plèbe
Les Plébéiens subissaient les conséquences des guerres, s'endettant lourdement avec des taux d'intérêt usuraires. Ils réclamaient également un meilleur accès à l'*ager publicus* (terres publiques) accaparées par les Patriciens.
##### 4.3.4.2 Les institutions révolutionnaires de la plèbe
En -494, la plèbe se souleva et créa ses propres institutions : les tribuns de la plèbe, inviolables et dotés d'un pouvoir de véto (*intercessio* et *prohibitio*), et l'assemblée de la plèbe (*Concilia plebis*) qui votait des plébiscites. Ces institutions permirent à la plèbe de faire progresser ses demandes.
#### 4.3.5 Les conquêtes de la plèbe
La plèbe obtint d'abord l'égalité juridique avec la loi des XII Tables (-450 av. J.-C.), qui mit par écrit le droit et sépara le *Jus* du *Fas*. Elle obtint ensuite l'égalité politique, avec un accès progressif aux magistratures. Cependant, les conquêtes économiques et sociales restèrent plus limitées.
##### 4.3.5.1 La conquête de l'égalité juridique : la loi des XII Tables
La loi des XII Tables rendit le droit accessible à tous et consacra l'égalité juridique entre Patriciens et Plébéiens. Elle instaura également la *provocatio ad populum*, un droit d'appel des décisions de justice devant les comices centuriates.
##### 4.3.5.2 La difficile conquête de l'égalité politique
Les lois Valeriae-Horatie (-449) reconnurent pleinement les institutions plébéiennes, y compris le droit de véto des tribuns, et donnèrent force obligatoire aux plébiscites. L'accès aux magistratures s'ouvrit progressivement aux Plébéiens, culminant avec le plébiscite licinio-sextien (-367) qui permit leur accès au consulat.
##### 4.3.5.3 Les conquêtes limitées en matière économique et sociale
Les revendications plébéiennes sur la répartition des terres et l'allégement des dettes furent plus difficiles à satisfaire. Si des concessions temporaires furent faites (plébiscite licinio-sextien) et l'esclavage pour dettes aboli (-326), une minorité de Plébéiens parvint à s'élever socialement et à former une nouvelle élite.
#### 4.3.6 La constitution d'une aristocratie patricio-plébéienne : la Nobilitas
Les conquêtes de la plèbe conduisirent à la formation de la *Nobilitas*, une nouvelle classe dirigeante issue des grandes familles patriciennes et des Plébéiens ayant accédé aux hautes magistratures.
##### 4.3.6.1 Définition de la Nobilitas
La *Nobilitas* comprenait les familles ayant eu au moins un membre exerçant le consulat. Elle constituait une noblesse de fonction, s'enrichissant par des activités commerciales et financières, et s'assurant des soutiens via un vaste réseau de clientèle.
##### 4.3.6.2 Le rôle de la Nobilitas
La *Nobilitas* se réserva les hautes charges publiques et les fonctions sénatoriales, assurant ainsi la continuité de la politique romaine sur le long terme. Bien qu'ouverte à une minorité d'*homines novi* (hommes nouveaux), cette classe finit par se scléroser, contribuant à la fin de la République.
#### 4.3.7 La "Res Publica", un équilibre instable entre trois principes de gouvernement
La Constitution de la République romaine était empirique, coutumière et, selon Polybe, mixte, combinant des éléments monarchiques (magistrats), aristocratiques (Sénat) et démocratiques (assemblées).
##### 4.3.7.1 Un populus fragmenté au sein des Assemblées
Les citoyens romains étaient réunis dans quatre assemblées : les comices curiates (vestige de l'époque royale), les comices centuriates (basés sur le critère timocratique, la fortune), les comices tributes (basés sur le critère géographique) et les assemblées de la plèbe (réservées aux Plébéiens). L'organisation des comices centuriates assurait une prépondérance aux plus fortunés.
##### 4.3.7.2 Les magistrats, un pouvoir étroitement surveillé
Les magistrats, choisis par élection, exerçaient leurs fonctions pendant un an (*annualité*) et toujours en collégialité. Leurs pouvoirs (*potestas* et *impérium*) étaient étendus mais encadrés par des principes comme la gratuité, la responsabilité, la non-itération et le non-cumul. Les principales magistratures incluaient la questure, l'édilité curule, la préture, le consulat et la censure. Une magistrature extraordinaire, la dictature, pouvait être nommée en cas de péril grave, avec un mandat limité à six mois.
##### 4.3.7.3 Le Sénat, une pure institution oligarchique
Le Sénat, organe permanent et influent, fonctionnait comme un conseil. Composé de 300 membres issus de la *Nobilitas*, il exerçait une autorité diffuse mais essentielle à travers l'*auctoritas*. Il dirigeait la politique extérieure, militaire, financière, judiciaire et religieuse.
### 4.4 La crise de la République (IIe s. à -27 av. J.-C.)
La fin de la République fut marquée par des tensions politiques et sociales, des tentatives de réforme infructueuses et une montée de la violence.
#### 4.4.1 Les tentatives de réforme des Gracques et de Sylla
Les frères Gracques (Tiberius et Caius) tentèrent des réformes agraires et sociales qui se heurtèrent à l'opposition du Sénat, menant à leur assassinat. Sylla tenta une restauration aristocratique par une dictature. Ces événements marquèrent le début des guerres civiles et de la violation des règles constitutionnelles.
#### 4.4.2 L'agonie de la République
La République sombra dans une crise profonde, marquée par les ambitions personnelles de généraux comme Jules César, qui devint dictateur à vie, et Octave-Auguste, qui instaura l'Empire en -27, feignant de restaurer la République tout en concentrant le pouvoir. L'héritage institutionnel romain se transforme ainsi pour donner naissance à une nouvelle forme de pouvoir.
> **Tip :** L'héritage institutionnel romain est une combinaison complexe de traditions anciennes et d'innovations politiques. Comprendre les origines, les évolutions et les conflits qui ont marqué ces institutions est crucial pour appréhender la genèse de nombreux concepts juridiques et politiques modernes.
> **Exemple :** La notion de *provocatio ad populum* dans le droit romain, permettant un appel des décisions judiciaires devant une assemblée populaire, préfigure les principes de recours et de contrôle de l'autorité judiciaire que l'on retrouve dans de nombreux systèmes juridiques contemporains.
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## Erreurs courantes à éviter
- Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
- Portez attention aux formules et définitions clés
- Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
- Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| État | Notion issue du latin « statuts » (ce qui est stable), bâtie par des juristes occidentaux à partir du droit public romain pour assurer la permanence de la collectivité. |
| Droit romain | Ensemble de règles juridiques qui ont évolué sur plus d'un millénaire, constituant la matrice des systèmes juridiques romano-germaniques. |
| Jus commune | Système juridique européen redécouvert au XIIe siècle, intellectuellement plus riche que le droit médiéval, basé sur le droit romain. |
| Droit privé | Branche du droit romain qui régit les relations entre particuliers. |
| Droit public | Branche du droit romain qui régit les relations entre les citoyens et l'État, ainsi que l'organisation de l'État lui-même. |
| Cité | Communauté d'hommes, de citoyens (polytaï), qui participent aux affaires collectives (política). |
| Citoyen | Membre d'une cité antique, impliquant la participation à la défense, aux affaires religieuses, politiques (politeia) et économiques. |
| Intérêt public | Notion fondamentale en droit romain, désignant ce qui est bénéfique à la collectivité. |
| République (res publica) | Régime politique romain signifiant la « chose commune », bien que souvent oligarchique en pratique. |
| Magistrat | Citoyen exerçant des fonctions publiques, militaires ou autres, au nom de la collectivité ou de la cité. |
| Juge (judex) | Magistrat chargé de rendre la justice. |
| Ministre | Terme hérité de Rome, désignant un fonctionnaire ou un conseiller. |
| Plébiscite (plebisciteum) | Décision votée par l'assemblée de la plèbe, qui acquit une valeur législative progressive. |
| Sénat | Institution romaine, initialement un conseil des anciens, qui a concentré l'essentiel des pouvoirs sous la République, composé principalement de patriciens et d'anciens magistrats. |
| Loi (lex) | Règle de droit d'origine romaine, votée par les comices. |
| Patriciat | Aristocratie romaine, dont le pouvoir repose sur la naissance et la prétention à des lignées prestigieuses. |
| Noblesse (Nobilitas) | Classe dirigeante romaine issue de la fusion entre patriciens et plébéiens riches ayant accédé aux hautes magistratures. |
| Gens | Grande famille romaine regroupant plusieurs foyers se reconnaissant un ancêtre commun. |
| Pater Familias | Ascendant mâle le plus âgé dans la cellule familiale romaine, détenant le pouvoir juridique et politique sur les autres membres. |
| Sui Juris | Personne jouissant de la pleine capacité juridique et politique, généralement le Pater Familias. |
| Clientèle | Relation de protection réciproque entre un patron (membre d'une Gens puissante) et des clients (hommes libres). |
| Fides | Notion clé du droit romain, signifiant la fidélité et la confiance mutuelle, fondement du lien de clientèle. |
| Pomérium | Espace sacré de la ville de Rome, délimité par un rite religieux, protégé par les dieux et où les activités guerrières étaient proscrites. |
| Impérium | Pouvoir suprême, de commandement général, civil et militaire, attribué aux magistrats romains, notamment les consuls. |
| Légalité et Légitimité | Distinction entre la conformité à la loi et la reconnaissance du pouvoir, concept important en droit public romain. |
| Polis (Cité antique) | Communauté humaine, politique et religieuse, définie par sa population de citoyens participant à la vie collective. |
| Politeia | Système de gouvernement d'une cité, impliquant la participation citoyenne. |
| Urbs | La ville, en tant qu'élément géographique et centre d'une cité antique. |
| Patricien | Membre de l'aristocratie romaine héréditaire. |
| Plèbe | Ensemble des citoyens romains ne faisant pas partie du patriciat, initialement exclus des fonctions politiques. |
| Populus | Ensemble des citoyens romains, patriciens et plébéiens, constituant le corps civique. |
| Comices curiates | Assemblée romaine archaïque basée sur les Gentes, dont le rôle politique s'est affaibli au profit des comices centuriates. |
| Comices centuriates | Assemblée romaine majeure, basée sur le critère timocratique (fortune et statut militaire), élisant les magistrats supérieurs et votant les lois importantes. |
| Comices tributes | Assemblée romaine organisée par tribus (critère géographique), rassemblant patriciens et plébéiens, dont le vote était moins prévisible que celui des comices centuriates. |
| Timocratie | Système politique où la fortune détermine le rôle et les droits des citoyens. |
| Plébiscite | Mesure votée par l'assemblée de la plèbe, acquérant progressivement une valeur législative égale à celle des lois. |
| Loi des XII Tables | Premier code de lois écrites à Rome, gravé sur des tables de bronze, instaurant une égalité juridique entre patriciens et plébéiens et séparant le droit de la religion. |
| Jus | Droit, ensemble des règles juridiques. |
| Fas | Domaine religieux, ce qui est permis par les dieux. |
| Provocatio ad populum | Droit d'appel au peuple, permettant à un citoyen de contester une décision d'un magistrat devant les comices centuriates. |
| Magistrat | Titulaire d'une charge publique dans la République romaine, soumis à des principes stricts comme l'annualité, la collégialité et la gratuité. |
| Cursus honorum | Carrière des honneurs, parcours officiel des magistratures romaines, ordonné par loi et expérience. |
| Potestas | Puissance ou autorité générale exercée par les magistrats romains. |
| Coercitio | Pouvoir de contrainte des magistrats, pouvant aller jusqu'à des sanctions physiques. |
| Impérium militiae | Pouvoir de commandement militaire des magistrats supérieurs, s'exerçant en dehors de Rome. |
| Auspicium | Droit des magistrats à interroger la volonté des dieux avant d'entreprendre une action importante. |
| Questure | Première magistrature du cursus honorum, chargée des finances de l'État. |
| Édilité curule | Magistrature chargée de l'organisation des jeux, de la police urbaine, de l'approvisionnement (Annone) et de l'urbanisme. |
| Préture | Magistrature judiciaire, organisant les procès et créant le droit prétorien (ou honoraire). |
| Consulat | Magistrature suprême, exercée par deux consuls, dirigeant le gouvernement et le commandement militaire. |
| Censure | Magistrature chargée de contrôler le patrimoine de l'État, de réaliser le recensement des citoyens et de surveiller les mœurs. |
| Dictature | Magistrature extraordinaire, conférée en cas de péril grave, avec des pouvoirs étendus mais limités dans le temps (6 mois maximum). |
| Auctoritas | Autorité morale et garantie, conférée par le Sénat, renforçant la légitimité des décisions. |
| Sénatus-consulte | Avis officiel du Sénat, qui avait une force pratique quasi impérative. |
| SPQR (Senatus Populusque Romanus) | Devise symbolisant l'union entre le Sénat et le peuple romain, cœur du système républicain. |
| Populares | Faction politique romaine prônant des réformes en faveur du peuple et une meilleure répartition des richesses. |
| Optimates | Faction politique romaine défendant les privilèges du Sénat et de la nobilitas. |
| Proscriptions | Listes d'ennemis politiques dont les biens étaient confisqués et la vie menacée, utilisées notamment par Sylla. |
| Alea jacta est | Expression latine signifiant « le sort en est jeté », prononcée par Jules César lors de son passage du Rubicon, marquant le début de la guerre civile. |
| Ides de Mars | Date du 15 mars, jour de l'assassinat de Jules César en -44 av. J.-C. |
| Auguste | Titre conféré à Octave, marquant son statut de « protégé des dieux » et le début de l'Empire romain. |
| Imperium proconsulare majus | Pouvoir proconsulaire supérieur, conféré à l'empereur, lui donnant le commandement des armées et l'administration des provinces. |
| Puissance tribunicienne | Pouvoir des tribuns de la plèbe, repris par l'empereur, lui conférant un rôle de protecteur de la plèbe et une inviolabilité. |
| Crime de lèse-majesté | Crime contre l'empereur, considéré comme un crime contre les dieux et la cité. |
| Cité-État | Entité politique autonome, caractérisée par un territoire restreint et une population bien définie, comme Rome avant son expansion. |
| Province | Territoire conquis et administré par Rome, réunissant souvent plusieurs peuples sous son autorité. |
| Pérégrins | Habitants libres des territoires soumis à Rome, mais ne possédant pas la citoyenneté romaine. |
| Libertas | Liberté, notion romaine complexe liée à la richesse, à l'indépendance et au respect des lois. |
| Lusus | Loisir, temps libre consacré à la culture, à l'entraînement physique et à la vie publique, considéré comme un privilège des riches. |
| Omines novi | « Hommes nouveaux », individus n'appartenant pas à la nobilitas mais ayant accédé aux hautes magistratures. |
| Dictateur | Magistrat extraordinaire nommé en cas de crise grave, détenant des pouvoirs exceptionnels mais limités dans le temps. |
| Censeur | Magistrat chargé du recensement, de la gestion des finances publiques, de l'attribution des terres et de la surveillance des mœurs. |
| Lucius Cornelius Sulla Felix | Général et homme politique romain, vainqueur de la guerre civile contre Marius, devenu dictateur et ayant mené des réformes aristocratiques. |
| Les Gracques | Tiberius et Caius Gracchus, tribuns de la plèbe ayant tenté des réformes agraires et sociales, assassinés par le Sénat. |
| Lex Valeriae-Horatiae | Lois votées en -449, reconnaissant pleinement les institutions plébéiennes et donnant force obligatoire aux plébiscites. |
| Lex Poetelia-Papiria | Loi votée en -326, abolissant l'esclavage pour dettes. |
| Évergétisme | Pratique consistant pour des citoyens riches à financer des œuvres publiques pour la cité, afin d'améliorer leur popularité et leur statut social. |
| Ager Publicus | Terres publiques, issues des conquêtes, exploitées par des particuliers sous conditions avantageuses. |
| Tribuns de la plèbe | Magistrats plébéiens chargés de défendre les droits de la plèbe, dotés d'un droit de véto et d'une inviolabilité. |
| Édiles plébéiens | Magistrats plébéiens chargés de l'entretien des temples, de la surveillance des marchés et de la distribution du blé. |
| Concilia plebis | Assemblée de la plèbe, composée uniquement de plébéiens, élisant les magistrats plébéiens et votant les plébiscites. |
| Lex (plébiscite) | Mesure normative adoptée par les comices, avec une valeur législative. |
| Pater familias | Le père de famille, détenant un pouvoir quasi absolu sur sa famille et ses biens. |
| Mariage mixte | Union entre un patricien et une plébéienne, initialement interdite. |
| Lex (loi) | Acte législatif romain, voté par les comices. |
| Pédarii | Sénateurs votant en se déplaçant physiquement vers l'orateur qu'ils soutenaient, par opposition aux sénateurs qui s'exprimaient oralement. |
| Princeps Senatus | Le premier des sénateurs, souvent le plus âgé et le plus prestigieux, dont le titre inspirera celui des empereurs. |
| Publicains | Financiers privés chargés de la levée des impôts et de l'équipement de l'armée, fonctionnant par un système d'enchères. |
| Lustre | Période de recensement effectuée tous les cinq ans par les censeurs. |
| Sicile | Île méditerranéenne importante, source d'approvisionnement en blé pour Rome. |
| Égypte | Pays d'Afrique du Nord, grenier à blé de Rome après la conquête. |
| Annone | Mission des édiles curules consistant à assurer l'approvisionnement en blé de la plèbe. |
| Terreur | Concept signifiant la peur ou la contrainte exercée pour maintenir l'ordre. |
| Magistrature | Charge publique exercée par un citoyen romain, soumise à des règles strictes. |
| Docimasie | Examen du profil et du comportement d'un candidat avant son élection à une magistrature. |
| Dignitas | Dignité, bonne réputation, condition requise pour l'éligibilité à certaines magistratures. |
| Infame | Personne qui a perdu sa bonne réputation (ex: condamné pénalement, failli frauduleux). |
| Banqueroute frauduleuse | Faillite provoquée intentionnellement pour se soustraire à ses dettes. |
| Cursus honorum | Parcours des honneurs, carrière politique progressive dans la République romaine. |
| Loi Villia | Loi fixant l'âge minimum pour accéder aux différentes magistratures. |
| Toga Candida | Toge blanche portée par les candidats aux élections, symbole de leur candidature. |
| Nomenclateur | Esclave ou affranchi qui aidait un candidat à reconnaître les personnalités importantes du forum. |
| Rogator | Agent public enregistrant le vote des citoyens lors des assemblées. |
| Vox populi, Vox Dei | Adage latin signifiant « La voix du peuple est la voix des dieux ». |
| Vox Dei | La voix de Dieu, dans un contexte religieux. |
| Année consulaire | Année romaine, dont le nom était donné par les consuls en charge. |
| Pro-magistrature | Prolongation de la durée d'une charge de magistrat, attribuée par le Sénat en cas de besoin. |
| Triomphe | Honneur exceptionnel décerné à un général victorieux, consistant en un défilé triomphal à Rome. |
| Imperator | Titre militaire conféré à un général victorieux, qui deviendra plus tard le titre des empereurs. |
| Decimation | Sanction militaire romaine, consistant à exécuter un soldat sur dix en cas de faute collective grave. |
| Sacerdos | Prêtre romain, détenteur de connaissances religieuses et juridiques. |
| Pontifes | Collège de prêtres romains, chargés de l'interprétation des lois religieuses et du calendrier. |
| Vestales | Prêtresses de Vesta, déesse du foyer romain, garantes de la flamme sacrée de Rome. |
| Sibyllins (Livres) | Ensemble de prophéties consultées par le Sénat en cas de crise grave. |
| Cérès | Déesse romaine de l'agriculture, de la fertilité et des moissons, protectrice des plébéiens. |
| Jupiter | Roi des dieux romains, assimilé à Zeus dans la mythologie grecque. |
| Mœurs | Comportement, habitudes et valeurs morales d'une société. |
| Lex Curiata | Loi votée par les comices curiates, conférant l'impérium aux magistrats. |
| Lex (Plébiscite) | Mesure votée par l'assemblée de la plèbe, acquérant une valeur législative. |
| Droit frumentaire | Droit relatif à la distribution de blé, souvent mis en place pour assurer la paix sociale. |
| Loi des XII Tables | Premier code de lois écrites à Rome, instaurant une égalité juridique entre patriciens et plébéiens. |
| Provocatio ad populum | Appel au peuple, permettant à un citoyen de contester la décision d'un magistrat devant les comices. |
| Plébiscite Licinio-Sextien | Plébiscite voté en -367, permettant aux plébéiens d'accéder au consulat et prévoyant une limitation de la possession de l'ager publicus. |
| Loterie | Procédé aléatoire de sélection, utilisé dans certains cas pour l'attribution de charges ou de droits. |
| Élection | Mode de désignation des magistrats et des représentants, basé sur le vote des citoyens. |
| Aristocratie | Gouvernement d'une minorité de personnes distinguées par leur naissance ou leur mérite. |
| Démocratie | Gouvernement du peuple, où le pouvoir est exercé par les citoyens. |
| Monarchie | Gouvernement d'un seul individu, le roi ou l'empereur. |
| Constitution mixte | Système de gouvernement combinant des éléments de monarchie, d'aristocratie et de démocratie, considéré par Polybe comme la forme la plus stable. |
| Comices | Assemblées populaires romaines, divisées en comices curiates, centuriates et tributes. |
| Collège | Ensemble de magistrats exerçant une même fonction, dans un but de partage du pouvoir et d'équilibre. |
| Annualité | Principe selon lequel les magistrats exercent leurs fonctions pour une durée d'un an, afin d'éviter le retour à un pouvoir personnel. |
| Gratuité | Principe selon lequel l'exercice des magistratures n'est pas rémunéré, le pouvoir étant considéré comme un honneur. |
| Responsabilité | Obligation des magistrats de rendre des comptes sur leur gestion à l'issue de leur mandat. |
| Non itération | Interdiction pour un magistrat d'être réélu immédiatement à la même fonction, afin de prévenir l'accaparement du pouvoir. |
| Non cumul | Interdiction pour un magistrat d'exercer simultanément plusieurs fonctions, afin d'éviter la concentration des pouvoirs. |
| Patria potestas | Puissance du père de famille sur ses enfants et ses biens, dans le droit romain. |
| Dominica potestas | Puissance du maître sur ses esclaves, dans le droit romain. |
| Coercitio minor | Pouvoir de contrainte limité, exercé par les magistrats inférieurs. |
| Coercitio maior | Pouvoir de contrainte majeur, exercé par les magistrats dotés de l'impérium. |
| Décimation | Sanction militaire romaine, consistant à exécuter un soldat sur dix en cas de faute collective grave. |
| Triomphe | Honneur exceptionnel décerné à un général victorieux, consistant en un défilé triomphal à Rome. |
| Auspicium | Droit des magistrats à consulter les dieux avant toute action importante. |
| Questure | Première magistrature du cursus honorum, chargée des finances de l'État. |
| Édilité curule | Magistrature chargée de l'organisation des jeux, de la police urbaine, de l'approvisionnement et de l'urbanisme. |
| Préture | Magistrature judiciaire, organisant les procès et créant le droit prétorien. |
| Consulat | Magistrature suprême, exercée par deux consuls, dirigeant le gouvernement et le commandement militaire. |
| Censure | Magistrature chargée du recensement, de la gestion des finances publiques et de la surveillance des mœurs. |
| Dictature | Magistrature extraordinaire, nommée en cas de crise grave, avec des pouvoirs étendus mais limités dans le temps. |
| Cincinnatus | Figure légendaire de la République romaine, modèle de vertu civique et de désintéressement. |
| Plébiscite Ovinien | Plébiscite qui imposait théoriquement le choix des meilleurs citoyens pour intégrer le Sénat. |
| Pedarii | Sénateurs qui votaient en se déplaçant physiquement, symbolisant la majorité silencieuse du Sénat. |
| Auctoritas | Autorité morale et garantie, conférée par le Sénat, renforçant la légitimité des décisions. |
| Sénatus-consulte | Avis officiel du Sénat, ayant une force pratique quasi impérative. |
| Loi Publilia | Loi de -339, imposant que l'avis du Sénat soit donné avant le vote des comices. |
| SPQR (Senatus Populusque Romanus) | Devise symbolisant l'union entre le Sénat et le peuple romain. |
| César | Général et homme politique romain, acteur majeur de la fin de la République, devenu dictateur à vie avant d'être assassiné. |
| Pompée | Général et homme politique romain, membre du premier triumvirat avec César et Crassus, adversaire de César lors de la guerre civile. |
| Crassus | Homme politique et général romain, membre du premier triumvirat, connu pour sa richesse. |
| Sylla | Général romain, vainqueur de la guerre civile contre Marius, devenu dictateur et ayant mené des réformes aristocratiques. |
| Gracchus | Nom de deux tribuns de la plèbe, Tiberius et Caius, qui tentèrent des réformes sociales et agraires, et furent assassinés. |
| Populares | Faction politique romaine prônant des réformes en faveur du peuple. |
| Optimates | Faction politique romaine défendant les privilèges du Sénat et de la nobilitas. |
| Réforme agraire | Réorganisation de la répartition des terres, visant à favoriser les petits paysans et à limiter l'accaparement des terres par les grands propriétaires. |
| Loi judiciaire | Loi relative à l'organisation des tribunaux et aux procédures judiciaires. |
| Loi frumentaire | Loi relative à la distribution de blé, visant à assurer l'approvisionnement de la population et à maintenir la paix sociale. |
| Ides de Mars | Date du 15 mars, jour de l'assassinat de Jules César en -44 av. J.-C. |
| Auguste | Titre conféré à Octave, marquant son statut de « protégé des dieux » et le début de l'Empire romain. |
| Imperium proconsulare majus | Pouvoir proconsulaire supérieur, conféré à l'empereur, lui donnant le commandement des armées et l'administration des provinces. |
| Puissance tribunicienne | Pouvoir des tribuns de la plèbe, repris par l'empereur, lui conférant un rôle de protecteur de la plèbe et une inviolabilité. |
| Crime de lèse-majesté | Crime contre l'empereur, considéré comme un crime contre les dieux et la cité. |
| Noblesse sénatoriale | Élite sociale issue de la fusion entre anciens patriciens et riches plébéiens, contrôlant le système politique romain. |
| Chevaliers | Membres de l'élite du peuple romain, possédant un certain niveau de fortune et ayant un rôle politique et économique. |
| Cité antique | Communauté humaine, politique et religieuse, définie par sa population de citoyens participant à la vie collective. |
| Droit public romain | Branche du droit romain qui régit les relations entre les citoyens et l'État, ainsi que l'organisation de l'État lui-même. |
| Droit privé | Branche du droit romain qui régit les relations entre particuliers. |
| Droit | Ensemble de règles juridiques qui régissent la société. |
| Citoyenneté | Statut juridique accordant des droits et des devoirs dans une cité ou un État. |
| Citoyen | Membre d'une cité antique, impliquant la participation à la défense, aux affaires religieuses, politiques et économiques. |
| Droit romain | Ensemble de règles juridiques qui ont évolué sur plus d'un millénaire, constituant la matrice des systèmes juridiques romano-germaniques. |
| Fides | Notion clé du droit romain, signifiant la fidélité et la confiance mutuelle, fondement du lien de clientèle. |
| Gens | Grande famille romaine regroupant plusieurs foyers se reconnaissant un ancêtre commun. |
| Impérium | Pouvoir suprême, de commandement général, civil et militaire, attribué aux magistrats romains, notamment les consuls. |
| Jus commune | Système juridique européen redécouvert au XIIe siècle, intellectuellement plus riche que le droit médiéval, basé sur le droit romain. |
| Lex | Loi, mesure normative adoptée par les comices. |
| Magistrat | Citoyen exerçant des fonctions publiques, militaires ou autres, au nom de la collectivité ou de la cité. |
| Noblesse (Nobilitas) | Classe dirigeante romaine issue de la fusion entre patriciens et plébéiens riches ayant accédé aux hautes magistratures. |
| Optimates | Faction politique romaine défendant les privilèges du Sénat et de la nobilitas. |
| Pater Familias | Ascendant mâle le plus âgé dans la cellule familiale romaine, détenant le pouvoir juridique et politique sur les autres membres. |
| Plébiscite | Mesure votée par l'assemblée de la plèbe, acquérant progressivement une valeur législative égale à celle des lois. |
| Polis (Cité antique) | Communauté humaine, politique et religieuse, définie par sa population de citoyens participant à la vie collective. |
| Populares | Faction politique romaine prônant des réformes en faveur du peuple. |
| Populus | Ensemble des citoyens romains, patriciens et plébéiens, constituant le corps civique. |
| Potestas | Puissance ou autorité générale exercée par les magistrats romains. |
| République (res publica) | Régime politique romain signifiant la « chose commune », bien que souvent oligarchique en pratique. |
| Sacerdos | Prêtre romain, détenteur de connaissances religieuses et juridiques. |
| Sénat | Institution romaine, initialement un conseil des anciens, qui a concentré l'essentiel des pouvoirs sous la République, composé principalement de patriciens et d'anciens magistrats. |
| Sui Juris | Personne jouissant de la pleine capacité juridique et politique, généralement le Pater Familias. |
| Timocratie | Système politique où la fortune détermine le rôle et les droits des citoyens. |
| Tribuns de la plèbe | Magistrats plébéiens chargés de défendre les droits de la plèbe, dotés d'un droit de véto et d'une inviolabilité. |
| Triomphe | Honneur exceptionnel décerné à un général victorieux, consistant en un défilé triomphal à Rome. |
| Urbs | La ville, en tant qu'élément géographique et centre d'une cité antique. |
| Vae victis | Expression latine signifiant « malheur aux vaincus », prononcée par le chef gaulois Brennus lors du sac de Rome. |