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# Les querelles scientifiques au XVIIIe siècle et leur impact
Le XVIIIe siècle est marqué par une effervescence de débats académiques et de controverses scientifiques qui ont activement contribué à la construction et à la diffusion du savoir, tout en influençant profondément la culture de l'époque [4](#page=4).
### 1.1 La construction du savoir au gré des disputes
La science au XVIIIe siècle n'est pas un bloc monolithique de connaissances acquises, mais plutôt un champ de bataille d'idées où les querelles jouent un rôle moteur dans son évolution. La célèbre querelle des Anciens et des Modernes, déjà active à la fin du XVIIe siècle, a profondément influencé la manière d'aborder la science, opposant la primauté de la lecture des textes anciens à celle de l'observation directe et de l'expérimentation. L'idéal de la Royal Society en Angleterre, résumé par le précepte latin "nulius in verba" ("ne croire personne sur parole"), illustre cette orientation vers la modernité et l'autonomie de la recherche [4](#page=4).
Les traces écrites de ces querelles, qu'il s'agisse de pamphlets, de correspondances privées ou de publications dans des journaux, constituent des sources précieuses pour observer la dynamique de construction du savoir. Loin d'être un progrès linéaire, le développement scientifique est jalonné de désaccords qui mettent à l'épreuve les théories existantes, forcent la réflexion critique et stimulent la créativité scientifique et culturelle. Ces disputes ont donné lieu à une production littéraire, théâtrale et caricaturale abondante, témoignant de l'interpénétration entre les sphères scientifique et culturelle [4](#page=4) [5](#page=5).
> **Tip:** Comprendre que le désaccord et la critique sont des moteurs essentiels du progrès scientifique permet d'analyser la construction du savoir non pas comme une accumulation passive de faits, mais comme un processus actif et conflictuel.
### 1.2 Exemples de querelles scientifiques
#### 1.2.1 La génération spontanée
Au XVIIIe siècle, plusieurs théories coexistent concernant l'origine de la vie. Parmi elles, la querelle sur la génération spontanée est particulièrement notable. Quatre grandes théories se distinguent :
* **Les ovistes**: Ils attribuent l'origine de la vie à l'ovule, le spermatozoïde n'ayant qu'un rôle nourricier [4](#page=4).
* **Les spermites**: Ils considèrent que la vie provient du spermatozoïde [4](#page=4).
* **L'épigenèse**: Cette théorie postule que la vie naît de la fusion des deux gamètes [4](#page=4).
* **La génération spontanée**: Certains croient en la possibilité pour des êtres vivants de naître à partir de rien, sans parents [4](#page=4).
#### 1.2.2 L'inoculation
L'inoculation, ancêtre de la vaccination, a suscité de vives réactions et de nombreux débats au XVIIIe siècle. Ces querelles se sont manifestées par des publications dans des journaux et des pamphlets, ainsi que par des réunions publiques visant à déterminer les bénéfices potentiels de l'inoculation, notamment chez les enfants, et à évaluer ses conséquences. L'étude de ces controverses permet de mieux comprendre, sur le long terme, les oppositions que rencontrera plus tard la vaccination [4](#page=4).
#### 1.2.3 L'affaire Mary Tofts
En 1726, le cas de Mary Tofts a secoué le monde médical et populaire. Cette femme prétendait avoir accouché de parties animales, telles que des morceaux de porc et de lapin. Son cas a déclenché une véritable "guerre de pamphlets" au sein de la communauté médicale et a suscité un intérêt populaire considérable. Mary Tofts fut examinée par de nombreux chirurgiens, dont Saint-André, chirurgien du roi. L'enquête judiciaire révéla ultérieurement qu'il s'agissait d'une supercherie, les morceaux d'animaux ayant été introduits dans son vagin avec l'aide d'une complice. Cette affaire a également été exploitée par des caricaturistes qui se sont amusés à tourner en ridicule les chirurgiens de l'époque [5](#page=5).
> **Example:** L'affaire Mary Tofts illustre parfaitement comment une controverse scientifique, même basée sur une tromperie, peut avoir un impact médiatique et culturel majeur, révélant les tensions et les dynamiques au sein de la profession médicale et la manière dont le public s'empare de ces sujets.
### 1.3 Formes de diffusion des querelles
Les querelles scientifiques prenaient diverses formes de diffusion pour toucher un public large et stimuler le débat. Les **pamphlets** étaient particulièrement prisés, se répondant souvent dans des joutes intellectuelles marquées par des titres du type "Réponse à l'attaque de..." ou "Examen du livre de...". Les **journaux** et la **correspondance privée** jouaient également un rôle crucial dans la circulation des idées et des controverses.
Au-delà des écrits strictement scientifiques ou polémiques, d'autres formes culturelles étaient investies par ces débats. Des œuvres telles que des **caricatures**, des **poèmes** et des **pièces de théâtre** (à l'instar des "Femmes savantes" de Molière, bien que plus ancienne, elle reflète un esprit similaire d'interrogation sur le rôle des femmes dans le savoir) témoignent de l'interpénétration profonde entre la culture générale et les avancées, ou les controverses, scientifiques du XVIIIe siècle [4](#page=4) [5](#page=5).
### 1.4 Impact sur la culture et la société
Les querelles scientifiques du XVIIIe siècle ne restaient pas confinées aux cercles académiques; elles s'immisçaient dans la sphère culturelle et sociale, influençant la perception du savoir, des professions et même des genres. L'exemple de Mary Tofts, qui a fait l'objet de caricatures ridiculisant les chirurgiens, démontre comment ces débats pouvaient être utilisés pour la satire sociale [5](#page=5).
La professionnalisation et la place des femmes dans ces domaines ont également été des sujets de controverse et de transformation. L'essor des chirurgiens-accoucheurs, majoritairement masculins, a mis en difficulté les sages-femmes, notamment celles issues de la haute société qui avaient recours à ces nouveaux professionnels, créant une compétition pour l'accès au savoir médical et à la pratique. Des figures comme John Maubray, chirurgien-accoucheur écossais, ont publié des ouvrages pour défendre la prééminence des hommes dans l'accouchement, arguant de leur meilleure formation et de leur plus grande présence d'esprit, tout en condamnant l'usage des forceps. Ces discussions soulevaient des questions fondamentales sur l'autorité médicale, la transmission des savoirs et les rôles de genre dans les pratiques de santé [5](#page=5).
> **Tip:** Analyser les querelles scientifiques à travers leurs manifestations culturelles (caricatures, théâtre) permet de saisir leur impact social et la manière dont elles étaient comprises et débattues par le grand public, au-delà des experts.
* * *
# Genre et professionnalisation dans le domaine de l'obstétrique
This section analyzes the evolving roles of women and men in the public sphere of obstetrics, focusing on the rise of male accoucheurs and the professionalization of midwifery, highlighting competition and claims of expertise.
### 2.1 Les femmes dans la sphère publique au XVIIIe siècle
Il est essentiel de reconnaître l'implication significative des femmes dans les sphères publiques au XVIIIe siècle, exerçant des professions variées telles que sages-femmes, ouvrières, paysannes, entrepreneuses, couturières et domestiques. Les femmes issues des classes supérieures ont joué un rôle actif dans le développement d'institutions comme les salons et les "chocolate houses" en Angleterre, où les discussions portaient sur les dernières publications littéraires et scientifiques. Elles participaient également à des associations caritatives ("charities") pour aider les plus démunis. Par conséquent, considérer l'engagement féminin comme strictement limité à la sphère privée constitue une erreur historique [5](#page=5).
### 2.2 Un domaine de la médecine investi par les hommes
Au XVIIIe siècle, on observe l'essor des accoucheurs, ou chirurgiens-accoucheurs. Les femmes de la haute société ont eu recours de plus en plus fréquemment à ces professionnels de santé, ce qui a mis en difficulté les sages-femmes pour plusieurs raisons: les femmes de la haute société payaient leurs soins plus cher (en l'absence d'honoraires fixes) et l'accès à la chirurgie, savoir inaccessible aux sages-femmes, créait une disparité. Cela a entraîné une compétition accrue entre accoucheurs et sages-femmes. En réponse, les sages-femmes se sont organisées pour faire entendre leur voix et pour former de nouvelles sages-femmes afin de défendre les compétences de leur métier [5](#page=5).
#### 2.2.1 John Maubray
John Maubray (1700-1732) était un chirurgien-accoucheur écossais, pays d'origine reconnu pour former de nombreux médecins. Il a développé le concept de "sooterkin", qui mettait en avant le pouvoir de l'imagination chez la femme enceinte, pouvant potentiellement expliquer des cas comme la supercherie de Mary Tofts. Dans son ouvrage \_The Female Physician, il défendait la place des chirurgiens lors des accouchements, arguant que les hommes étaient mieux formés et faisaient preuve de plus de présence d'esprit, les rendant mieux aptes à réagir en cas de difficultés, bien qu'il condamne l'usage des forceps [5](#page=5).
#### 2.2.2 William Smellie
William Smellie (1697-1763), également un chirurgien-accoucheur écossais, a publié un traité sur la théorie et la pratique des sages-femmes et de l'accouchement. Il a commencé sa carrière comme apothicaire puis chirurgien sur un bateau, une expérience qui l'a préparé à la prise de décisions rapides en situation d'urgence. Il s'est formé à l'Hôtel-Dieu de Paris, un centre d'enseignement obstétrical où de nombreuses femmes, souvent démunies, accouchaient. Par la suite, il a ouvert un cours privé où il a popularisé l'usage des forceps [6](#page=6).
### 2.3 Revendication d'un savoir et d'une pratique
Face à cette menace, les sages-femmes ont réagi en publiant des traités parfois virulents à l'encontre de leurs rivaux professionnels et économiques, les chirurgiens [6](#page=6).
#### 2.3.1 Sarah Stone
Sarah Stone était la fille d'une sage-femme, une filiation courante à l'époque, et a été formée par sa mère. Elle était l'épouse d'un chirurgien apothicaire, ce qui lui a permis d'accéder à la littérature médicale, les livres étant très coûteux. Elle a pratiqué plusieurs centaines d'accouchements par an, a compilé les cas intéressants dans son traité \_A Complete Practice of Midwifery, et a développé une manœuvre de retournement pour les présentations par le siège. En s'inscrivant dans une démarche moderne de pratique et d'enseignement basés sur l'observation, son objectif était de former des sages-femmes compétentes afin d'empêcher les femmes de se tourner vers les chirurgiens au détriment de la profession [6](#page=6).
#### 2.3.2 Elizabeth Nihell
Elizabeth Nihell, une autre sage-femme, s'est formée à l'Hôtel-Dieu de Paris avant d'exercer en Angleterre. Séparée de son mari, elle s'est investie dans le métier de sage-femme pour subvenir à ses besoins, bien qu'elle ait terminé sa vie dans une grande pauvreté. Dans son ouvrage \_A Treatise on the Art of Midwifery, publié quarante ans après celui de Sarah Stone, elle défendait la compétence naturelle de la sage-femme, arguant qu'en tant que femme, elle était intrinsèquement mieux placée pour soigner les femmes. Elle dénonçait également la capacité des chirurgiens à masquer leur ignorance par le prestige de leur position [6](#page=6).
> **Exemple:** Les caricatures de l'époque, comme celle proposée par John Blunt, illustrent les tensions entre le rôle professionnel de l'accoucheur et le rôle traditionnel de la sage-femme. Une caricature dépeint un homme en sage-femme, où John Blunt suggère d'écarter les hommes de la pratique non pas pour des questions de compétence, mais de modestie. Une autre caricature "monstrueuse" ne visait pas les patients, mais les soignants, associant le rôle de la femme à l'espace domestique et à une connaissance du corps, et le rôle de l'homme à l'espace de l'apothicaire. Au XVIIIe siècle, l'élite était majoritairement alphabétisée, et les caricatures servaient à véhiculer des savoirs et à alimenter la controverse entre la professionnalisation de l'accoucheur et le maintien de la tradition par la sage-femme [6](#page=6).
* * *
# L'évolution des gestes et des instruments médicaux en obstétrique
Ce volet de l'étude examine l'apprentissage des techniques médicales, l'intégration de nouveaux instruments comme les forceps, et le développement de la pédagogie, en mettant particulièrement l'accent sur l'œuvre d'Angélique du Coudray, qui ont révolutionné la pratique obstétricale [7](#page=7).
### 3.1 L'histoire du geste : la main et les instruments
L'histoire de l'obstétrique est intrinsèquement liée à la manière dont les gestes médicaux sont appris, perfectionnés et transmis, ainsi qu'à l'évolution des instruments qui accompagnent ces gestes. L'apprentissage des bonnes techniques, la capacité à interpréter le corps de la femme enceinte et à intervenir de manière appropriée, ainsi que la formation à ces gestes constituent des enjeux centraux. L'introduction de nouveaux outils a parallèlement entraîné le développement de nouvelles manœuvres et techniques. L'étude des instruments devient ainsi un point focal pour comprendre l'évolution du geste médical [7](#page=7).
#### 3.1.1 Les instruments obstétricaux
Parmi les instruments qui ont marqué l'histoire de l'obstétrique, on retrouve les forceps, les crochets et les tire-têtes. Les forceps existaient dès la fin du 17ème siècle, initialement utilisés par une famille d'accoucheurs, les Chamberlains, avant d'être popularisés par W. Smellie [7](#page=7).
Les forceps, particulièrement, sont devenus un symbole de controverse et de débat. Leur usage, initialement réservé aux chirurgiens, a suscité des critiques quant à leur potentiel dangerosité, s'inscrivant dans une culture du risque prégnante au 18ème siècle [7](#page=7).
#### 3.1.2 L'œuvre d'Angélique du Coudray
Angélique du Coudray, une sage-femme parisienne, a joué un rôle déterminant dans l'évolution de la formation et des pratiques obstétricales. Elle est notamment connue pour sa « machine » d'Angélique du Coudray, un outil pédagogique innovant [7](#page=7).
Du Coudray a établi une distinction claire entre les "sages-femmes" formées et les "matrones" qui n'avaient pas reçu une éducation suffisante en France. Elle a développé un art de l'enseignement et a publié un traité pour formaliser ses connaissances. Sa contribution majeure réside dans le développement de la pédagogie médicale, notamment par l'utilisation d'outils tels que des « mannequins en tissus » pour l'enseignement des manœuvres obstétricales [7](#page=7).
Afin de diffuser ses savoirs, elle a entrepris des voyages à travers la France pour former d'autres femmes. Son action a conduit au développement d'écoles de sages-femmes et à la promotion de bonnes pratiques. Ces initiatives ne visaient pas une élite, mais plutôt les classes moyennes, en leur fournissant des outils reproductibles leur permettant d'expérimenter par elles-mêmes, d'acquérir le savoir et de le transmettre à d'autres [7](#page=7).
> **Tip:** L'œuvre d'Angélique du Coudray illustre parfaitement comment l'innovation pédagogique et la démocratisation du savoir peuvent transformer une profession et améliorer l'accès à des soins de qualité pour un public plus large.
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# Récits de cas, la douleur et le soulagement en obstétrique
Cette section analyse des récits de cas spécifiques pour explorer la perception de la douleur, l'implication physique des soignantes et l'importance des traces écrites dans la compréhension médicale, en se concentrant particulièrement sur la page 8 du document [8](#page=8).
### 4.1 L'observation de Sarah Stone et la douleur partagée
Le récit de l'accouchement de Sarah Stone, qui a mis au monde des jumeaux après avoir accouché de son premier enfant la veille, met en lumière la douleur de la patiente et, de manière miroir, celle de la soignante. Cette observation souligne la dimension physique du métier de sage-femme, où le corps entier de la soignante est impliqué. L'apprentissage en obstétrique est également présenté comme un apprentissage physique, ancré dans le corps [8](#page=8).
Le texte rappelle les dangers et les conséquences vitales associés à l'ignorance des matrones, soulignant l'importance de la connaissance et de l'expérience. La douleur, dans ce contexte, est présentée comme nécessaire et utile, permettant de lire l'état de la femme qui accouche. Cette douleur n'est pas ignorée; elle a une fin et un usage, offrant la possibilité de comprendre le corps de la femme à travers ses manifestations douloureuses [8](#page=8).
### 4.2 Martha Ballard, une historienne de la pratique obstétricale
Martha Ballard, sage-femme exerçant dans le Maine aux États-Unis au 18ème siècle, a tenu un journal à partir de l'âge de 50 ans. Ses observations, consignées sans stratégie particulière de diffusion publique, ont laissé des traces et constitué des archives privées. Ces écrits nous renseignent sur sa pratique, notamment sur les 816 accouchements auxquels elle a participé [8](#page=8).
L'analyse de la santé et de la médecine passe également par la recherche de traces non conventionnelles, telles que les écrits personnels. Le journal de Ballard met en évidence la concurrence autour du chevet de la patiente, opposant celui qui prescrit et celle qui agit [8](#page=8).
### 4.3 La médicalisation de l'accouchement et le débat contemporain
La question de la médicalisation de l'accouchement et son héritage contemporain sont abordés à travers la grève des sages-femmes de 2014. Ces professionnelles ont revendiqué une meilleure reconnaissance de leurs compétences, qui dépassent le simple acte de l'accouchement, et ont lutté pour un statut de praticien hospitalier, actuellement réservé aux médecins et dentistes [8](#page=8).
Cette lutte s'inscrit dans une longue histoire de compétition, mais aussi de collaboration, entre les professions médicales. Le discours de reconnaissance des compétences des sages-femmes cristallise des siècles de rivalités et de collaborations [8](#page=8).
Par ailleurs, la médicalisation de l'accouchement fait l'objet de débats parmi certaines sages-femmes, tandis que des groupes de patientes expriment le désir de démédicaliser l'accouchement. Ce mouvement témoigne d'un retour vers une dimension plus naturelle et physiologique de l'accouchement, les femmes souhaitant moins d'interventions médicales et privilégiant un processus plus naturel [8](#page=8).
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# La médicalisation de l'accouchement et son héritage contemporain
Cette section explore les enjeux actuels concernant la profession de sage-femme, le débat sur la médicalisation de l'accouchement, et l'importance de l'histoire des femmes et du féminisme pour comprendre les questions de santé contemporaines.
### 5.1 Les compétences des sages-femmes et la reconnaissance professionnelle
#### 5.1.1 La grève des sages-femmes de 2014
La grève des sages-femmes en 2014 visait à obtenir une meilleure reconnaissance de leurs compétences, qui s'étendent bien au-delà du seul accouchement. Elles revendiquaient un accès au statut de praticiens hospitaliers, statut jusqu'alors réservé aux médecins et aux dentistes. Cette revendication s'inscrit dans une longue histoire de compétition et de collaboration avec le corps médical, cristaliseé dans le désir de reconnaissance de leurs compétences spécifiques [8](#page=8).
#### 5.1.2 Le débat sur la médicalisation de l'accouchement
La question de la médicalisation de l'accouchement fait l'objet de débats, y compris parmi les sages-femmes elles-mêmes. Certains groupes de patientes aspirent à une dé-médicalisation de l'accouchement, cherchant à revenir à une dimension plus naturelle et physiologique de cet événement. Cela contraste avec une culture qui a souvent mis en opposition un savoir médical et un savoir de sage-femme [8](#page=8) [9](#page=9).
### 5.2 L'accouchement à domicile : une perspective historique et contemporaine
La discussion contemporaine porte sur le droit des femmes à accoucher à domicile, une pratique qui était la norme à une époque antérieure. La perception du risque a évolué: il était autrefois davantage associé aux accoucheurs, tandis qu'aujourd'hui, il est souvent perçu dans le contexte de l'accouchement à domicile [9](#page=9).
### 5.3 L'héritage de l'histoire des femmes et du féminisme pour la santé
#### 5.3.1 La nécessité d'une histoire inclusive
La manière dont nous écrivons l'histoire a un impact significatif sur notre compréhension de la santé. Il est crucial de se demander quelle histoire doit être racontée: celle d'une élite dominante, ou celle des "invisibles" et des personnes non représentées [9](#page=9)?
#### 5.3.2 Les sujets de l'histoire de la santé
Les sujets abordés dans l'histoire de la santé peuvent varier considérablement. Doit-on se concentrer sur la grande médecine, les découvertes majeures et la lutte contre les épidémies? Ou bien sur la santé au quotidien, les maladies chroniques, la douleur, la naissance et l'alimentation [9](#page=9)?
#### 5.3.3 Les acteurs centraux de l'histoire
Il est également important de considérer quels acteurs sont placés au centre de l'histoire de la santé. Sont-ce les médecins face aux soignants, les soignants face aux patients, ou même face à leur entourage? Le fait que personne ne soit jamais malade ou en bonne santé seul souligne la dimension collective de ces expériences. Le site "Women also do history" est une initiative encourageant la citation et l'invitation des historiennes dans les débats en France [9](#page=9).
> **Tip:** L'analyse des récits de cas, comme celui de Sarah Stone, peut offrir des perspectives précieuses sur la nature physique et émotionnelle du travail des sages-femmes et sur l'apprentissage corporel impliqué dans cette profession. La douleur, dans ces récits, n'est pas ignorée mais comprise comme un indicateur de l'état de la femme, ayant un usage et une fin, permettant ainsi de "lire" le corps de la patiente [8](#page=8).
> **Example:** La tenue d'un journal par Martha Ballard, une sage-femme du 18e siècle dans le Maine aux États-Unis, révèle des archives privées contenant des informations sur sa pratique, comme l'assistance à 816 accouchements. Comprendre la santé et la médecine implique de rechercher ces traces personnelles, qui témoignent également de la concurrence et de la collaboration au chevet des patientes [8](#page=8).
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## Erreurs courantes à éviter
* Révisez tous les sujets en profondeur avant les examens
* Portez attention aux formules et définitions clés
* Pratiquez avec les exemples fournis dans chaque section
* Ne mémorisez pas sans comprendre les concepts sous-jacents
Glossary
| Term | Definition |
|------|------------|
| Sage-femme | Professionnelle de la santé spécialisée dans l'accompagnement de la grossesse, de l'accouchement et de la période post-natale, possédant un savoir spécifique sur le corps féminin et la naissance. |
| Matrone | Terme utilisé au XVIIIe siècle, souvent pour désigner des sages-femmes moins formellement instruites, exerçant avec un savoir plus empirique ou folklorique, notamment dans les zones rurales. |
| Gènèration spontanée | Théorie selon laquelle des êtres vivants peuvent apparaître spontanément à partir de matière inorganique ou en décomposition, une idée débattue au XVIIIe siècle. |
| Inoculation | Pratique consistant à introduire une petite quantité de matière d'une lésion de variole dans le corps pour induire une forme bénigne de la maladie et conférer une immunité, ancêtre de la vaccination. |
| Pamphlets | Brochures ou petits livres imprimés traitant d'un sujet particulier, souvent polémique, utilisés au XVIIIe siècle pour diffuser des idées et participer à des débats publics. |
| Chirurgical-accoucheur | Médecin ou chirurgien spécialisé dans l'obstétrique, dont l'intervention lors de l'accouchement était parfois perçue comme une alternative ou une concurrence aux sages-femmes traditionnelles. |
| Forceps | Instrument obstétrical utilisé pour aider à l'extraction du bébé lors d'un accouchement difficile, dont l'usage a suscité des controverses au XVIIIe siècle. |
| Épigénèse | Théorie du développement embryonnaire selon laquelle la vie résulte de la transformation progressive de matière préexistante, souvent opposée à l'ovisme et au spermisme. |
| Parturiente | Femme sur le point d'accoucher ou en travail. |
| Placenta (ou secondine) | Organe qui se développe pendant la grossesse et qui assure la nutrition et l'oxygénation du fœtus, expulsé après la naissance de l'enfant. |